1848
GAU
GAU
GAV
wauîe; probablement du latin vallus, pieu. Diez,
remarquant que le mot paraît appartenir au nord
de la France, préfère le goth. valus, en frison wulu,
bâton. On peut aussi songer au celtique : breton,
gwalen, verge ; kymri, gwialen; cormv. guaylen.
GAULÉ, ÉE (gô-lé, lée), part, passé de gauler.
Le noyer est gaulé.
GAULER (gô-lé), v. a. Battre un arbre avec une
gaule, pour en faire tomber le fruit. Gauler un
noyer, un châtaignier. Gauler des noix, des châ-
taignes. |] Se gauler, v. réfl. Être gaulé. Les châtai-
gniers se gaulent en octobre.
— ÉTYM. Gaule.
f GAULETTE (gô-lè-f ), s. f. Petite gaule. || Nom
donné à des espèces d'échelles sur lesquelles on
fait, dans les fabriques, sécher la laine, le papier.
— ÉTYM. Diminutif de gaule.
GAULIS (gô-lî),s. m. || i° Terme d'eaux et forêts.
Branches d'un taillis qu'on laisse croître. Lier avec
du gaulis, ou avec des gaulis. || 2°Terme de chasse.
Grandes branches qui arrêtent les chasseurs en
courant dans l'épaisseur des bois. Je pousse
mon cheval et par haut et par bas, Qui pliait des
gaulis aussi gros que le bras, MOL. Fâch. il, 7.
|| 3° Lames de gaulis, lames minces de bois qui
servent à faire différentes espèces de paniers, par
exemple les bourriches d'huîtres.
— ËTYM. Gaule.
GAULOIS, OISE (gô-loî, loî-z'), ad). || i" Qui est de
la Gaule. Les peuples gaulois. || Fig. Qui a le carac-
tère des vieilles et bonnes moeurs. Une probité, une
franchise gauloise. || En un autre sens. Qui a le ca-
ractère-inculte et mal poli des vieux temps. Avoir
les manières gauloises. Avant moi [François I"],
tout était grossier, pauvre, ignorant, gaulois; je
me suis fait nommer le père des lettres, FËN. t. SIX,
p. 884. De la censure minutieuse et délicate de Vau-
gelas, le travail de l'Académie passa dans la main
rude et encore un peu gauloise de Mézeray, qui,
le meilleur de nos vieux historiens pour la liberté
de jugement, la vigueur du récit et parfois l'élo-
quence, se trouva chargé de recueillir dans l'usage
la belle langue française qu'il n'adoptait qu'à demi,
VILLEMAIN, Dict. de l'Acad. préface, p. an. || Su-
ranné. Tournure, expression gauloise. || Esprit gau-
lois, mot gaulois, se dit d'un trait d'esprit, d'un
mot dont la liberté n'observe pas toute les conve-
nances, comme cela se voit dans les auteurs du xvi°
siècle, à qui ces locutions s'appliquent particuliè-
rement. || 2° S. m. et f. Celui, celle qui est du pays
de Gaule. Gai ! gai ! serrons nos rangs, Espérance
De la France, Gai ! gai ! serrons nos rangs, En
avant, Gaulois et Francs, EÉRANG. Les Gaulois et les
Francs. || C'est un hou Gaulois, un vrai Gaulois,
se dit d'un homme dont la conduite est sincère,
franche et droite. || Homme d'une certaine rudesse
de manières ou de caractère.... Les femmes ont
fait passer pour Gaulois ridicules ceux qui ont
voulu conserver la gravité et la simplicité des moeurs
anciennes, FÉN. t.xvu, p. 81. || 3" S. m. Langue par-
lée par les anciens Gaulois, qui était un dialecte des
langues celtiques. Le gaulois. || Gaulois se dit im-
proprement du vieux français. || Locution suran-
née. C'est du gaulois. Vous parlez gaulois.
— HIST. xvc s. X la vieille gauloise [à la vieille
mode], LEROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 350.
— ÉTYM. La Gaule, lat. Gallia. Cette forme est in-
solite, attendu que le latin n'a'pas gallensis, qui
seul aurait pu donner gaulois; quant à au, il parait
résulter de la résolution de la première l en u. Les
peuples romans portent en ancien allemand le
nom de walh ou walah; vealh, en anglo-saxon;
wâlsch, on allemand moderne ; c'est de là que
vient wallon, nom d'un pays de langue française
voisin de la langue allemande, et sans doute Wales
ou pays de Galles en Angleterre. Scheler pense que
ces mots représentent Gallus, mot celtique adopté
par les Latins. Max Millier, au contraire [la Science
du langage, 3° leçon, trad. Harris et Perrot), re-
garde walh ou walah comme une appellation don-
née par les Germains à leurs voisins les Celtes et
l'identifie avec le sanscrit mlechha, barbare, qui
parle d'une manière indistincte. Mais, comme le
mot walh ou walah ne se trouve qu'au vmc siècle,
il est probable qu'il représente gallus.
f GACLT (golf), s. m. Terme de géologie. Mot
usité dans quelques comtés d'Angleterre pour dési-
gaer une couche do marne bleue qui sépare en deux
étages (le supérieur, et l'inférieur ou gaull) le grès
vert du terrain crétacé.
t GABLTHÉRINE (gôl-té-ri-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Corps qui se trouve dans l'écorce de betula
lenta, L., ainsi nommé parce que, par distillation,
il devient identique à l'huile du gauUhcria pro-
cumbens, L., ou thé du Canada (éricacées).
' — ÉTYM. Gaulthicr, médecin et botaniste fran-
çais du siècle dernier.
f GAUMINE (gô-mi-n'), s. f. Mariage à la gau-
mine, mariage qui, contracté par des protestants en
présence d'un prêtre catholique, mais sans qu'il
bénît les époux, était pourtant réputé valide, llém.
sur le mariage de protestants, p. S2, dans LACURNE.
GAUPE (gô-p'), i. f. Terme d'injure et de mé-
pris. Femme malpropre et désagréable. Jour de
Dieu! je saurai vous frotter les oreilles; Marchons,
gaupe, marchons, MOL. Tart.i, t. Trois juges sour-
nois.... Qu'accompagnaient trois gaupes effroyables,
VOLT. Songe creux.
— HIST. xvD s. Villain, tu as appelé Agnès qui est
ici, gauppe, et as dit villenie d'elle, EU CANGE,
gausape. || xvi' s. Maintenant celui qui aura une
belle femme s'ira accointer de sa chambrière, qui
sera un touillon, un salisson, une gaupe, Les neuf
matinées du seigneur de Cholières, édit. I5S6,
f° 140 recto, mat. v, Des laides et belles femmes.
— ETYM. Génev. une belle gaupe, grosse femme,
grosse fille, sans aucun sens défavorable. Du
Cange le tire du latin gausape qui s'est dit dans le
moyen âge pour une sorte de manteau, le nom du
vêtement ayant passé à celle qui le portait; mais
tout intermédiaire manque. Diez le rattache à l'an-
cien anglais wallop, morceau de graisse; mais cela
est peu plausible, les intermédiaires de sens et de
forme manquant ici aussi. Il rejette l'ancien haut
allemand wulpâ, louve, qui, dit-il, aurait donné
goupe.
f GAUPERIE (gô-pe-rie), s. f. Terme très-fami-
lier. Saloperie, tenue de gaupe.
f GAUR (gôr), s. m. Espèce de bruant.
{ GAURE (gô-r'), s. f. Terme de géologie. Granit
tendre et désagrégé qui se laisse attaquer par le pic.
GAURES (gô-r'), i. m. plur. Sectaires de Zoroastre,
désignés plus souvent sous le nom de Guèbres.
— ÉTYM. Bas-lat. gauri, nom donné par les Turcs
à tous ceux qui ne sont pas chrétiens; ce paraît être
le même que guebre (voy. ce mot).
j- GAUSSE (gô-s', et plus souvent prononcé go-
s'), s. f. Terme d'écolier. Mauvaise plaisanterie,
mensonge. Il t'a conté des gausses.
— ÉTYM. Voy. GAUSSER.
GAUSSER (SE) (gô-sé), v. réfl. || i° Terme fa-
milier. Se railler. Et nous voyons que d'un homme
on se gausse, Quand sa femme chez lui porte le haut-
de-chausse, MOL. Fcmm. sav. v, s. Oui, pour se gaus-
ser des uns et des autres, il invente je ne sais com-
bien de sottises qui font rire, DANCOURT, la Gazelle,
se. is. || Absolument. Vous vous gaussez, monsieur,
ça n'est pas vrai, DANCOURT, Tend. Surêne, i. ...Tout
franc je n'aime pas Qu'on se rie à mon nez et qu'on
suive mes pas; Si quelqu'un vient encor se gausser
davantage, Je lui sangle d'abord mon poing par le
visage, REGNARD, Démocr. n, 3. || 2° Y. n. Pierre s'ar-
rête, rit, et en gaussant me dit : La voilà bonne ton
herbe ! [sur laquelle passait une compagnie de chas-
seurs]. p. L. COUR. Gasette du village. || Activement.
J'enrageais quand je vis cent hommes me gausser,
POISSON, Bar. de la. Crasse, se. 2.
— REM. Les écoliers prononcent gosser, le font
neutre et lui donnent le sens de dire des bourdes.
— HIST. XVe s. Ils se gaussent de loi; ta force
méprisée Par nos adversités leur sert d'une risée,
GARNIER, Les Juives, v. Je disois en mes jours, de
quelqu'un, en gaussant, qu'il avoit choué la divine
justice, MONT. I, 310. Tu oses bien te moquer de
mes vers Et, te gauchant, les lire de travers, A cha-
que point disant le mot pour rire, RONS. 82G.
— ÉTYM. Origine incertaine. Frisch y voit l'italien
gavazsare, babiller; Diez, l'espagnol gosarse, se ré-
jouir. On peut songer à une forme gavisare, tirée
du latin gavisum, supin de gaudere.
GAUSSERIE (gô-se-rie), s. f. Terme populaire.
Moquerie, raillerie.
— ÉTYM. Gausser.
GAUSSEUR, EUSE (gô-seur, seû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui se gausse des autres. Ce gros Bris-
sac était un gausseur et un homme d'esprit, de ma-
nège et de bonne chère, SÂINT-SIMON, 264,40. || Adj.
Margot, morbleu, Est par trop joyeuse, Elle est ja-
seuse, Gausseuse, VADÉ, Troqueurs, 2.
— REM. Voltaire a écrit gosseuse : Sa Sainteté est
un peu gosseuse; elle a dit: le cardinal Quirini quête
des louanges, il a attrapé celles qu'il lui faut, Leil.
Mme Denis, 9 juin J752. Le fait est que, dans les
collèges de Paris où ce mot est fort en usage, on
dit gosse, gosser, gosseur.
— HIST. xvi" s. Hieron, qui, après Gelon, occupa
Siracusc, cerchoit tous hommes libres, volontaires
et gosseurs, NOËL DD FAIL, Contes d'Eutrapel, ch. 33.
— ÉTY'M. Gausser.
t GAUTEREAU (gô-te-rô), s. ni. Un des noms
vulgaires du geai.
f \. GAUTIER (gô-tiè), s. m. Nom des paysans
normands qui, dans le seizième siècle, ayant pris les
armes pour se protéger, finirent par se ranger du
parti de la Ligue. || Gautier et Garguille, voy. GAR-
GUILLE. Il II s'est dit pour un homme quelconque. Il
se hasarde même à faire des romans, Des chansons
pour Gautier, des pointes pour Guillaume, CORN.
Mus. coin, i, 3.
f 2. GAUTIER (gô-tiè), s. m, Espace de vanne ou
d'arrêt pratiquée dans les rivières où Ton flotte à
bois perdu. || Dans la basse Bourgogne, vanne de
déchargeoir.
f GAVACHE (ga-va-ch'), s. m. Homme niiséra-
ralile et mal vêtu; homme lâche et sans honneur. H
vous traiterait de gavaches; Vousme faisiez tant les
bravaches, SCARRON, Virg. v.
— ÉTYM. Espagn. gavacho, canaille, mot popu-
laire d'injure que les dictionnaires ne mettent pas.
Un muletier appelle son mulet mulo gavacho ; les
Espagnols donnent par injure le nom de gavachos
aux Français.
t^GAVÂSSINE (ga-va-si-n'), s. f. Ficelle qui fait
partie du métier à tisser les soieries.
f GAVASSIN1ÈRE (ga-va-si-niè-r'), s. f. Ficelle
plus grosse que la gavassine et passant dans une
boucle au milieu de celle-ci.
f ). GAVE (ga-v'), s. m. Nom que l'on donne
dans les Pyrénées aux cours d'eau plus ou moins
considérables qui descendent des montagnes.
| 2. GAVE (ga-v'), s. f. Terme populaire qui se
dit pour le jabot des oiseaux.
— HIST. xm" s. Mais Renartle feri ou col De son
fausart, jus li eiist Caupée le [la] tieste, ne fustL'au-
biers dont ot le [la] gave plaine K'il ot niengié..„
Renart le nouvel, v. 1908. || xiv° s. Le suppliant
frappa icellui Jaquet d'un petit coustelet par le coul
auprès de la gaviete, DU CANGE, gargala.
— ÉTYM. Picard, gave, gosier; wallon, gaf, jabot
des oiseaux; champ, gueffe. Ce paraît être le même
mot que job-oi (voy. ce mot); mais Diez le tire du
latin cavus, creux.
f GAVEAU (ga-vô), s. m. Membre d'une associa-
tion d'ouvriers.
f GAVER (ga-vé). \\ i° Y. a. Terme populaire.
Faire manger beaucoup et malgré eux des pou-
lets, des pigeons, etc. pour les engraisser. || Par ex-
tension, gorger. Gaver un enfant de bonbons. |] 2° Se
gaver, v. réfl. Se gorger de nourriture.
— ÉTY'M. Gave 2.
t GAVETTE (ga-vè-f), s. f. Lingot d'or ayant
déjà reçu quelque préparation pour être mis en fil.
f GAVIAL (ga-vi-al), s. m. || 1° Terme de zoolo-
gie. Reptile crocodilien à museau allongé, qui ha-
bite l'embouchure du Gange ; se dit par opposition à
l'alligator qu'on trouve en Amérique, et aii crocodile
qui habite le Nil ou autres fleuves d'Afrique.
|| 2° Nom sous lequel on a désigné le Mpisoslée
ossé (malacoptérygiens abdominaux de Cuvier), qui
est, suivant différents auteurs, le lépisostée gavial,
le lépisostée caïman ou Vésoce caïman, LEGOARANT.
|| 3"Terme de paléontogie. Gavial de Manheim, un
des noms donnés à Véolodon de Sômmcring, reptile
saurien fossile trouvé aux environs de Manheim,
dit aussi crocodile ancien, LEGOARANT. || AU plur.
Des gavials.
f GAVIAN (ga-vi-an), s. m. Espèce de mouette.
GAVION (ga-vi-on), s. m. Terme populaire. Go-
sier. On lui a coupé lé gavion. En avoir jusqu'au ga-
vion, être remplid'aliments.Se rincer le gavion, boire.
— HIST. XVe s. A Lucifer te porteron Qui te es-
traindra le gavion Sans fin et sans rédemption,
Mart. de St P. et de StPaul. || xvi" s. Telles ulcères
souvent commencent par les gencives, et cheminent
jusqu'au palais, et en fin gaignent jusques à la
luette et gavion, PARÉ, XI, 16.
— ÉTYM. Gave 2.
f GAVITEAU (ga-vi-tô), s. m. Terme de marine.
Nom qu'on donne, en quelques ports, aux bouées.
Les maîtres et patrons de navires qui voudront se
tenir sur leurs ancres dans les ports seront obligés
d'y attacher hoirin, bouée ou gaviteau pour les mar-
quer, Ordonn. d'août 168), liv. iv, tit. i.
— ÉTYM. En basse Bourgogne on nomme gabiot
un petit baril d'une vingtaine de litres; y aurait-il
un rapprochement à faire entre gaviteau et gabiot?
GAVOTTE (ga-vo-f), s. f. || 1° Danse grave sur
un air à deux temps, où l'on s'enlevait de terre,
tandis que les danses graves antérieures ne consis-
GAU
GAU
GAV
wauîe; probablement du latin vallus, pieu. Diez,
remarquant que le mot paraît appartenir au nord
de la France, préfère le goth. valus, en frison wulu,
bâton. On peut aussi songer au celtique : breton,
gwalen, verge ; kymri, gwialen; cormv. guaylen.
GAULÉ, ÉE (gô-lé, lée), part, passé de gauler.
Le noyer est gaulé.
GAULER (gô-lé), v. a. Battre un arbre avec une
gaule, pour en faire tomber le fruit. Gauler un
noyer, un châtaignier. Gauler des noix, des châ-
taignes. |] Se gauler, v. réfl. Être gaulé. Les châtai-
gniers se gaulent en octobre.
— ÉTYM. Gaule.
f GAULETTE (gô-lè-f ), s. f. Petite gaule. || Nom
donné à des espèces d'échelles sur lesquelles on
fait, dans les fabriques, sécher la laine, le papier.
— ÉTYM. Diminutif de gaule.
GAULIS (gô-lî),s. m. || i° Terme d'eaux et forêts.
Branches d'un taillis qu'on laisse croître. Lier avec
du gaulis, ou avec des gaulis. || 2°Terme de chasse.
Grandes branches qui arrêtent les chasseurs en
courant dans l'épaisseur des bois. Je pousse
mon cheval et par haut et par bas, Qui pliait des
gaulis aussi gros que le bras, MOL. Fâch. il, 7.
|| 3° Lames de gaulis, lames minces de bois qui
servent à faire différentes espèces de paniers, par
exemple les bourriches d'huîtres.
— ËTYM. Gaule.
GAULOIS, OISE (gô-loî, loî-z'), ad). || i" Qui est de
la Gaule. Les peuples gaulois. || Fig. Qui a le carac-
tère des vieilles et bonnes moeurs. Une probité, une
franchise gauloise. || En un autre sens. Qui a le ca-
ractère-inculte et mal poli des vieux temps. Avoir
les manières gauloises. Avant moi [François I"],
tout était grossier, pauvre, ignorant, gaulois; je
me suis fait nommer le père des lettres, FËN. t. SIX,
p. 884. De la censure minutieuse et délicate de Vau-
gelas, le travail de l'Académie passa dans la main
rude et encore un peu gauloise de Mézeray, qui,
le meilleur de nos vieux historiens pour la liberté
de jugement, la vigueur du récit et parfois l'élo-
quence, se trouva chargé de recueillir dans l'usage
la belle langue française qu'il n'adoptait qu'à demi,
VILLEMAIN, Dict. de l'Acad. préface, p. an. || Su-
ranné. Tournure, expression gauloise. || Esprit gau-
lois, mot gaulois, se dit d'un trait d'esprit, d'un
mot dont la liberté n'observe pas toute les conve-
nances, comme cela se voit dans les auteurs du xvi°
siècle, à qui ces locutions s'appliquent particuliè-
rement. || 2° S. m. et f. Celui, celle qui est du pays
de Gaule. Gai ! gai ! serrons nos rangs, Espérance
De la France, Gai ! gai ! serrons nos rangs, En
avant, Gaulois et Francs, EÉRANG. Les Gaulois et les
Francs. || C'est un hou Gaulois, un vrai Gaulois,
se dit d'un homme dont la conduite est sincère,
franche et droite. || Homme d'une certaine rudesse
de manières ou de caractère.... Les femmes ont
fait passer pour Gaulois ridicules ceux qui ont
voulu conserver la gravité et la simplicité des moeurs
anciennes, FÉN. t.xvu, p. 81. || 3" S. m. Langue par-
lée par les anciens Gaulois, qui était un dialecte des
langues celtiques. Le gaulois. || Gaulois se dit im-
proprement du vieux français. || Locution suran-
née. C'est du gaulois. Vous parlez gaulois.
— HIST. xvc s. X la vieille gauloise [à la vieille
mode], LEROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 350.
— ÉTYM. La Gaule, lat. Gallia. Cette forme est in-
solite, attendu que le latin n'a'pas gallensis, qui
seul aurait pu donner gaulois; quant à au, il parait
résulter de la résolution de la première l en u. Les
peuples romans portent en ancien allemand le
nom de walh ou walah; vealh, en anglo-saxon;
wâlsch, on allemand moderne ; c'est de là que
vient wallon, nom d'un pays de langue française
voisin de la langue allemande, et sans doute Wales
ou pays de Galles en Angleterre. Scheler pense que
ces mots représentent Gallus, mot celtique adopté
par les Latins. Max Millier, au contraire [la Science
du langage, 3° leçon, trad. Harris et Perrot), re-
garde walh ou walah comme une appellation don-
née par les Germains à leurs voisins les Celtes et
l'identifie avec le sanscrit mlechha, barbare, qui
parle d'une manière indistincte. Mais, comme le
mot walh ou walah ne se trouve qu'au vmc siècle,
il est probable qu'il représente gallus.
f GACLT (golf), s. m. Terme de géologie. Mot
usité dans quelques comtés d'Angleterre pour dési-
gaer une couche do marne bleue qui sépare en deux
étages (le supérieur, et l'inférieur ou gaull) le grès
vert du terrain crétacé.
t GABLTHÉRINE (gôl-té-ri-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Corps qui se trouve dans l'écorce de betula
lenta, L., ainsi nommé parce que, par distillation,
il devient identique à l'huile du gauUhcria pro-
cumbens, L., ou thé du Canada (éricacées).
' — ÉTYM. Gaulthicr, médecin et botaniste fran-
çais du siècle dernier.
f GAUMINE (gô-mi-n'), s. f. Mariage à la gau-
mine, mariage qui, contracté par des protestants en
présence d'un prêtre catholique, mais sans qu'il
bénît les époux, était pourtant réputé valide, llém.
sur le mariage de protestants, p. S2, dans LACURNE.
GAUPE (gô-p'), i. f. Terme d'injure et de mé-
pris. Femme malpropre et désagréable. Jour de
Dieu! je saurai vous frotter les oreilles; Marchons,
gaupe, marchons, MOL. Tart.i, t. Trois juges sour-
nois.... Qu'accompagnaient trois gaupes effroyables,
VOLT. Songe creux.
— HIST. xvD s. Villain, tu as appelé Agnès qui est
ici, gauppe, et as dit villenie d'elle, EU CANGE,
gausape. || xvi' s. Maintenant celui qui aura une
belle femme s'ira accointer de sa chambrière, qui
sera un touillon, un salisson, une gaupe, Les neuf
matinées du seigneur de Cholières, édit. I5S6,
f° 140 recto, mat. v, Des laides et belles femmes.
— ETYM. Génev. une belle gaupe, grosse femme,
grosse fille, sans aucun sens défavorable. Du
Cange le tire du latin gausape qui s'est dit dans le
moyen âge pour une sorte de manteau, le nom du
vêtement ayant passé à celle qui le portait; mais
tout intermédiaire manque. Diez le rattache à l'an-
cien anglais wallop, morceau de graisse; mais cela
est peu plausible, les intermédiaires de sens et de
forme manquant ici aussi. Il rejette l'ancien haut
allemand wulpâ, louve, qui, dit-il, aurait donné
goupe.
f GAUPERIE (gô-pe-rie), s. f. Terme très-fami-
lier. Saloperie, tenue de gaupe.
f GAUR (gôr), s. m. Espèce de bruant.
{ GAURE (gô-r'), s. f. Terme de géologie. Granit
tendre et désagrégé qui se laisse attaquer par le pic.
GAURES (gô-r'), i. m. plur. Sectaires de Zoroastre,
désignés plus souvent sous le nom de Guèbres.
— ÉTYM. Bas-lat. gauri, nom donné par les Turcs
à tous ceux qui ne sont pas chrétiens; ce paraît être
le même que guebre (voy. ce mot).
j- GAUSSE (gô-s', et plus souvent prononcé go-
s'), s. f. Terme d'écolier. Mauvaise plaisanterie,
mensonge. Il t'a conté des gausses.
— ÉTYM. Voy. GAUSSER.
GAUSSER (SE) (gô-sé), v. réfl. || i° Terme fa-
milier. Se railler. Et nous voyons que d'un homme
on se gausse, Quand sa femme chez lui porte le haut-
de-chausse, MOL. Fcmm. sav. v, s. Oui, pour se gaus-
ser des uns et des autres, il invente je ne sais com-
bien de sottises qui font rire, DANCOURT, la Gazelle,
se. is. || Absolument. Vous vous gaussez, monsieur,
ça n'est pas vrai, DANCOURT, Tend. Surêne, i. ...Tout
franc je n'aime pas Qu'on se rie à mon nez et qu'on
suive mes pas; Si quelqu'un vient encor se gausser
davantage, Je lui sangle d'abord mon poing par le
visage, REGNARD, Démocr. n, 3. || 2° Y. n. Pierre s'ar-
rête, rit, et en gaussant me dit : La voilà bonne ton
herbe ! [sur laquelle passait une compagnie de chas-
seurs]. p. L. COUR. Gasette du village. || Activement.
J'enrageais quand je vis cent hommes me gausser,
POISSON, Bar. de la. Crasse, se. 2.
— REM. Les écoliers prononcent gosser, le font
neutre et lui donnent le sens de dire des bourdes.
— HIST. XVe s. Ils se gaussent de loi; ta force
méprisée Par nos adversités leur sert d'une risée,
GARNIER, Les Juives, v. Je disois en mes jours, de
quelqu'un, en gaussant, qu'il avoit choué la divine
justice, MONT. I, 310. Tu oses bien te moquer de
mes vers Et, te gauchant, les lire de travers, A cha-
que point disant le mot pour rire, RONS. 82G.
— ÉTYM. Origine incertaine. Frisch y voit l'italien
gavazsare, babiller; Diez, l'espagnol gosarse, se ré-
jouir. On peut songer à une forme gavisare, tirée
du latin gavisum, supin de gaudere.
GAUSSERIE (gô-se-rie), s. f. Terme populaire.
Moquerie, raillerie.
— ÉTYM. Gausser.
GAUSSEUR, EUSE (gô-seur, seû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui se gausse des autres. Ce gros Bris-
sac était un gausseur et un homme d'esprit, de ma-
nège et de bonne chère, SÂINT-SIMON, 264,40. || Adj.
Margot, morbleu, Est par trop joyeuse, Elle est ja-
seuse, Gausseuse, VADÉ, Troqueurs, 2.
— REM. Voltaire a écrit gosseuse : Sa Sainteté est
un peu gosseuse; elle a dit: le cardinal Quirini quête
des louanges, il a attrapé celles qu'il lui faut, Leil.
Mme Denis, 9 juin J752. Le fait est que, dans les
collèges de Paris où ce mot est fort en usage, on
dit gosse, gosser, gosseur.
— HIST. xvi" s. Hieron, qui, après Gelon, occupa
Siracusc, cerchoit tous hommes libres, volontaires
et gosseurs, NOËL DD FAIL, Contes d'Eutrapel, ch. 33.
— ÉTY'M. Gausser.
t GAUTEREAU (gô-te-rô), s. ni. Un des noms
vulgaires du geai.
f \. GAUTIER (gô-tiè), s. m. Nom des paysans
normands qui, dans le seizième siècle, ayant pris les
armes pour se protéger, finirent par se ranger du
parti de la Ligue. || Gautier et Garguille, voy. GAR-
GUILLE. Il II s'est dit pour un homme quelconque. Il
se hasarde même à faire des romans, Des chansons
pour Gautier, des pointes pour Guillaume, CORN.
Mus. coin, i, 3.
f 2. GAUTIER (gô-tiè), s. m, Espace de vanne ou
d'arrêt pratiquée dans les rivières où Ton flotte à
bois perdu. || Dans la basse Bourgogne, vanne de
déchargeoir.
f GAVACHE (ga-va-ch'), s. m. Homme niiséra-
ralile et mal vêtu; homme lâche et sans honneur. H
vous traiterait de gavaches; Vousme faisiez tant les
bravaches, SCARRON, Virg. v.
— ÉTYM. Espagn. gavacho, canaille, mot popu-
laire d'injure que les dictionnaires ne mettent pas.
Un muletier appelle son mulet mulo gavacho ; les
Espagnols donnent par injure le nom de gavachos
aux Français.
t^GAVÂSSINE (ga-va-si-n'), s. f. Ficelle qui fait
partie du métier à tisser les soieries.
f GAVASSIN1ÈRE (ga-va-si-niè-r'), s. f. Ficelle
plus grosse que la gavassine et passant dans une
boucle au milieu de celle-ci.
f ). GAVE (ga-v'), s. m. Nom que l'on donne
dans les Pyrénées aux cours d'eau plus ou moins
considérables qui descendent des montagnes.
| 2. GAVE (ga-v'), s. f. Terme populaire qui se
dit pour le jabot des oiseaux.
— HIST. xm" s. Mais Renartle feri ou col De son
fausart, jus li eiist Caupée le [la] tieste, ne fustL'au-
biers dont ot le [la] gave plaine K'il ot niengié..„
Renart le nouvel, v. 1908. || xiv° s. Le suppliant
frappa icellui Jaquet d'un petit coustelet par le coul
auprès de la gaviete, DU CANGE, gargala.
— ÉTYM. Picard, gave, gosier; wallon, gaf, jabot
des oiseaux; champ, gueffe. Ce paraît être le même
mot que job-oi (voy. ce mot); mais Diez le tire du
latin cavus, creux.
f GAVEAU (ga-vô), s. m. Membre d'une associa-
tion d'ouvriers.
f GAVER (ga-vé). \\ i° Y. a. Terme populaire.
Faire manger beaucoup et malgré eux des pou-
lets, des pigeons, etc. pour les engraisser. || Par ex-
tension, gorger. Gaver un enfant de bonbons. |] 2° Se
gaver, v. réfl. Se gorger de nourriture.
— ÉTY'M. Gave 2.
t GAVETTE (ga-vè-f), s. f. Lingot d'or ayant
déjà reçu quelque préparation pour être mis en fil.
f GAVIAL (ga-vi-al), s. m. || 1° Terme de zoolo-
gie. Reptile crocodilien à museau allongé, qui ha-
bite l'embouchure du Gange ; se dit par opposition à
l'alligator qu'on trouve en Amérique, et aii crocodile
qui habite le Nil ou autres fleuves d'Afrique.
|| 2° Nom sous lequel on a désigné le Mpisoslée
ossé (malacoptérygiens abdominaux de Cuvier), qui
est, suivant différents auteurs, le lépisostée gavial,
le lépisostée caïman ou Vésoce caïman, LEGOARANT.
|| 3"Terme de paléontogie. Gavial de Manheim, un
des noms donnés à Véolodon de Sômmcring, reptile
saurien fossile trouvé aux environs de Manheim,
dit aussi crocodile ancien, LEGOARANT. || AU plur.
Des gavials.
f GAVIAN (ga-vi-an), s. m. Espèce de mouette.
GAVION (ga-vi-on), s. m. Terme populaire. Go-
sier. On lui a coupé lé gavion. En avoir jusqu'au ga-
vion, être remplid'aliments.Se rincer le gavion, boire.
— HIST. XVe s. A Lucifer te porteron Qui te es-
traindra le gavion Sans fin et sans rédemption,
Mart. de St P. et de StPaul. || xvi" s. Telles ulcères
souvent commencent par les gencives, et cheminent
jusqu'au palais, et en fin gaignent jusques à la
luette et gavion, PARÉ, XI, 16.
— ÉTYM. Gave 2.
f GAVITEAU (ga-vi-tô), s. m. Terme de marine.
Nom qu'on donne, en quelques ports, aux bouées.
Les maîtres et patrons de navires qui voudront se
tenir sur leurs ancres dans les ports seront obligés
d'y attacher hoirin, bouée ou gaviteau pour les mar-
quer, Ordonn. d'août 168), liv. iv, tit. i.
— ÉTYM. En basse Bourgogne on nomme gabiot
un petit baril d'une vingtaine de litres; y aurait-il
un rapprochement à faire entre gaviteau et gabiot?
GAVOTTE (ga-vo-f), s. f. || 1° Danse grave sur
un air à deux temps, où l'on s'enlevait de terre,
tandis que les danses graves antérieures ne consis-
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