Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
GÀR
wcrand, loarend; de l'anc. haut-allem. werùn, four-
nir, cautionner. -
GARANTI, IE (ga-ran-ti, ti'e), part, passé de garan-
tir. ||l°Dont on s'est porté garant. Une créance ga-
rantie. || S: m. Terme de jurisprudence. Le garanti,
celui qu'on esfobligé de garantir. |) 2' Préservé. Ga-
ranti, dansl'éboulementdelamaison, parunepoutre.
GARANTIE (ga-ran-tie), s. f. \\ i° Terme de droit.
Engagement par lequel on se rend garant. Vendre
avec garantie. Donner un acte de garantie. Ce traité
fut conclu sous la garantie de telle puissance. Le roi
de Saxe leur fit remettre tous les éclaircissements
.nécessaires, les assura qu'il tiendrait la garantie
stipulée par le contrat de vente, DUCLOS, Hist.
Louis XI, QEuv. t. il, p. -m, dans POUGENS. || Ga-
rantie de droit, celle qui est due de plein droit,
'comme la possession paisible de la chose vendue.
Garantie conventionnelle ou garantie de fait, celle
qui n'a lieu qu'en vertu d'une convention. || Garan-
tie formelle, celle qui a lieu en matière réelle ou
hypothécaire. Garantie simple, celle qui a lieu en
matière personnelle et surtout entre la caution et
le débiteur cautionné. || 2° Dédommagement auquel
on s'est obligé. Appeler quelqu'un en garantie. || De-
mande en garantie, acte par lequel le défendeur au
principal appelle en cause la personne contre la-
quelle il a un recours à exercer. || 3° Ce qui garan-
tit, une chose, ce qui la rend sûre. Il veut de bon-
nes garanties. Vous me promettez de vous bien
conduire; mais quelle garantie en ai-je? Homère
et non pas moi t'en doit la garantie, RÉGNIER, Sot.
x. Ceux qu'il a appelés en garantie ne peuvent pas
se taire, EOSS. Lett. q-uiét. H 7. Ils appelaient des
lois odieuses en garantie des actions les plus lâches,
MONTESQ. Lett. pers. 145. || Garanties constitution-
nelles, celles qui résultent pour les citoyens des ar-
ticles de la constitution. Dans un pays où la plu-
part des gouvernements étaient sans garantie, et
l'empire de l'opinion presque aussi nul pour les pre-
mières classes que pour les dernières, STAEL, Co-
rinne, xix, 7. || Garantie individuelle, la protection
que la loi doità chaque citoyen. || Garantie des fonc-
tionnaires publics, protection dont la loi couvre cer-
tains fonctionnaires publics, en défendant de les
poursuivre sans autorisation spéciale. || Bureau de
garantie, lieu où l'on constate le titre des matières
d'or et d'argent.
.s— HIST. xnc s. E li ciel et la terre porteront ga-
rantie à nos que vos à tort nos osciez [tuez], Ma-
chàb. i, 2. || xiii 0 s. Sachez, s'il [le roi Louis VIII] fust
retournés, Ne l'en [au comte Thibaut] portast ga-
rantie Homs qui fust de mère nés, Qu'il ne fust dés-
hérités, HUES DE LA FERTÉ, Romancero, p. <86.
|| xiv" s. Ne prend pas garandiê qui ne veut, BOU-
TEILLER, Somme rural, p. 213, dans LACURNE.
|| xvic s. C'est une faible garantie que la mine, tou-
tefois elle a quelque considération, MONT, rv, 224.
le !uy appris à dire souvent intéresser, prendre
la garantie, faire fortune, courir à risque et
mille autres termes en cette façon, à qUoy on con-
noit aujourduy une belle ame, D'ADB. Conf. n, l.
— ÊTYM. Garanti; provenç. garentia, guaren-
tia, guerentia; espagn. et portug. garantia; ital.
guarentia. On trouve aussi dans les anciens textes
garantisc et garantison.
GARANTIR (ga-ran-tir), v. a. || i° Se rendre ga-
rant, répondre d'une içhose. Garantir une créance.
L'Angleterre et la France ont garanti ce traité.
|| 2° Assurer pour un temps la bon té, la qualité d'une
marchandise.. Garantir une citerne pour quatre ans.
Il On dit en un sens analogue : Le marchand garan-
tit ces gants de Grenoble, c'est-à-dire qu'ils sont
de Grenoble. Je vous garantis ce cheval de tout
défaut. || 3° Par extension, rendre sûr, indubitable.
Le contrôle garantit le titre des pièces d'or et d'ar-
gent. Cela vous garantit de son zèle. Et tous les
dieux enfin, témoins de nos tendresses, Garantiront
la foi de mes saintes promesses, RAC. Phèdre, v, l.
Qui peut vous garantir qu'une révolution subite .ne
vous fera pas expirer? MASS. Carême, Impên.
|| .4° Affirmer, certifier. Parbleu, je la garantis dé-
testable [une comédie], MOL. Critique, e. J'ignore
ce qu'au fond le serviteur peut être; Mais pour
homme d'honneur je garantis le maître, m. Tart. i,
(.Pour cela, lui répondis-je, je vous le garantis,
FONTEN. les Mondes, 2e soir. J'ai porté le nombre
J'habitants qui composent l'empire de Russie à
vingt-quatre millions sur les mémoires qui m'ont été
envoyés ; mais je n'ai point garanti cette évalua-
tion; car je connais très-peu de choses que je vou-
lusse garantir, VOLT. Dict. phil. Dénombrement.
|| Familièrement. Je vous le garantis, soyez-en sûr.
Ah ! je saurai le démasquer, je vous îe garantis, GKN-
GAR
LIS, Théât. xl'éduc. le Séchant, iv, 1.1|5° Défendre
quelqu'un contre une demande. Garantir quelqu'un
de toutes poursuites. || Indemniser quelqu'un du
tort qu'il souffre par une éviction, par une condam-
nation, etc. ||-6° Mettre à l'abri. Ce paravent nous
garantit du froid. Garantir quelqu'un du besoin. Le
même, Quand on m'offenserait, me pourrait garan-
tir, MALH. i, 4. Ce sang qui tant de fois garantit vos
murailles.... CORN. Cid, il, 9. En vain d'un sort si
triste on les veut garantir, ID. Hor. in, 2. Un lâche
repentir garantira sa tête! m. Cinna, u, 2. Garan-
tissez ma soeur des fureurs de Phocas, m. Héracl.
m, I. Après que ma couronne a garanti vos têtes,
m. Serlor. n, 2. C'est à vous à me garantir du plus
grand de tous les maux, SÉV. 333. U s'efforce en se-
cret de vous en garantir, RAC. Alex, i, i.\\ Absolu-
ment. Cette peine corporelle garantirait de l'éternelle,
PASC. dans COUSIN. || Garantir une chose, prendre les
précautions nécessaires pour qu'elle ne soit pas en-
dommagée. Je n'entends pas qu'il [l'enfant] aille pe-
loter dans nos tripots, ni qu'on charge sa petite main
d'une raquette de paumier, mais qu'il joue dans une
salle dont on aura garanti les fenêtres, J. i. ROUSS.
Ém. il. || 7° Se garantir, v. réfl. Certifier qu'on
aura ceci ou cela Demain je me garantis adorée,
MARIVAUX, Jeux de l'am. et du lias, u, I. || S" Se
mettre en sûreté. Il sut se garantir du péril. || Abso-
lument. Par ce moyen Ésope se garantit ; ses accu-
sateurs furent punis doublement, pour leur gourman-
dise et pour leur méchanceté, LA FONT. Vie d'Ésope.
— REM. On dit, dans le sens de rendre sûr, certain,
garantir avec que : Je vous garantis qu'il arrivera ;
je ne vous garantis pas qu'il vienne à temps. Mais
on ne le dit pas avec de et l'infinitif; Je vous ga-
rantis d'avoir son adresse n'est pas français ; il faut :
Je vous garantis que j'aurai son adresse.
— SYN. GARANTIR, PRÉSERVER. Garantir, c'est ser-
vir de garant, de caution ; préserver, c'est sauver
de quelque péril qui menace. Jusque-là les deux
significations sont très-distinctes; mais, si on passe
à l'extension de sens que garantir prend quand il si-
gnifie protéger, mettre à l'abri, on trouve qu'il se con-
fond grandement avec préserver. La vaccine garantit
ou préserve de la petite vérole ; le sens est le même,
et l'usage ne peut y découvrir aucune différence.
— HIST. xi° s. Li nostre Deus! guarantisez Char-
Ion, Ch. de Bol. ccxxxvn. Mon jugement vuil [je
veux] sempres guarantir [soutenir] , ib. CCLXXIX.
|| XII° s. Escu ne broigne [cuirasse] ne li put garen-
tir, Ronc. p. 60. Làse combat chascuns pour garan-
tir sa pel, Sax. IX. || xm° s. Mais Diex l'a garanti et
la Vierge honorée, Berte, XLVI. Mais par ceste men-
songe, vers lui [contre lui] [je] me garanti, ib.
cxvm. Après Dieu [je] sui par eus de la mort ga-
rantie, ib. cxxvm. Qui fust en la bataille peiist
grant noise oïr; Guillermes traist l'espée por son
cors garandir, Clians. d'Ânt. m, 103 Se li che-
valiers traist le fet à li, il garantist les escuiers,
qu'il n'en paient point d'amende, BEAUM. xxx, 58.
Au tans que li François vivoient en francisse, Par
els fu mainte terre garandisse et conquise, .Et fai-
soient li roi dou tout à lor devise, RUTEB. 234. Et
dedans celé arche garanti il [Noêjlui et sa mais-
nie, BRUN, LATINI, Trésor, p. 28. ||xive s. Vuidez
trestous de ci I nous serons attrapez ; Ne vous ga-
rantiront les murs ne les fossez, Guescl. I8b68. ||xve
s. Il fit ses gens retraire au mieux qu'il put; et les
defendoit en retraiant et garantissoit le mieux qu'il
pouvoit, FROISS. i, i,mourray pas,De moy la meilleure partie De la mort
sera garentie, DU BELLAY, IV, 80, recto. Garantir
un danger parune effrontée mensonge, MONT, I, 37.
Sa doulceur ne le sceut garantir qu'il ne cheust
depuis aux laqs de. pareille trahison, m. i, 130. In-
cité d'un appétit de mourir courageusement pour
garantir sa honte passée, m. i, 263. Faisants pour
garantir leur mort toutes les choses qu'on faict pour
garantir sa vie, m. u, 37.
— ÉTYM. Garant ; wallon, xcerâdi ; provenç. ga-
rentir, guirentir; espagn. et portug. garantir;
ital. guarentire, guarantire.
-f GARANTISME (ga-ran-ti-sm'), s. m. Dans le
langage de l'école fouriériste ou sociétaire, système
de féodalité industrielle qui doit suivre notre anar-
chie et précéder l'association définitive.
— ÊTYM. Garantir.
t GARANTISSEDR (ga-ran-ti-seur), s. m. Celui,
qui garantit. ■ * ;
— HIST. xnie s. Adont seroit H garantissiez de-
livres de porter garant, BEAUM. XXXIV, 66.
f GARAT (ga-ra), s. m. Ancien nom d'une toile
de coton. Dijon : garats, chaîne coton, trame coton,
Lett. pat. -19 mars 178!, Tableau annexé.
GAB 1829
f G ARA VEAU (ga-ra-vô), « m. Sorte de mesure
pour les grains, usitée dans le Midi. Dix garaveaux
valent un double décalitre.
. f GARRE (gar-b'), s. m. S'est dit pour galbe au
sens de mode de construction et d'apparence d'un
vaisseau. Ils [les matelots] reconnurent à son garbe
[du vaisseau] qu'il était turc et de Salé, RETZ, IV, 329..
— ÉTYM. Le même que galbe (voy. ce mot),
t GARBIN (gar-bin), s. m. Nom d'un petit vent
du sud-ouest, sur les côtes de la Méditerranée.
— HIST. xme s. Par ung vent qu'on appelle gar-
bum, qui n'est pas des quatre mestres vens regnans
en mer, DU CANGE, garbinus.
— ÉTYM. Ital. garbino; de l'arabe garbî, occi-
dental.
f GARBON (gar-bon), s. m. Terme de fauconne-
rie. Le mâle de la perdrix.
f GARBOTEAU (gar-bo-tô) ou GARBOTIN (gar-
bo-tin), s. m. Noms vulgaires de la chevannè, pois-
son (leucisque jésès).
GARBURE (gar-bu-r1), s. f. Potage épais, fait de
pain de seigle, de choux et de lard. La garbure est
bien faite quand la cuiller s'y tient toute droite-;
c'est une soupe très-usitée au pied des Pyrénées.
— ËTYM. Le mot paraît venir de l'espagnol, où il
y a garbias signifiant ragoût.
GARCE (gar-s'), s. f. || i° Anciennement, fille ou
femme. C'est un affineur de Lyon, fort débauché,
:qui emmena d'ici Lyon quand et soi une belle garce
qui lui a bien mangé du bien, GUI PATIN, Lettres,
t. n, p. 467. || 2° Aujourd'hui, terme injurieux et
très-grossier. Se dit d'une fille ou femme débau- •
chée. Quelle garce! Cette garce de femme. || Avec
• de, sorte de juron très-grossier. Ne changera-t-il
jamais sa garce de vie?
— HIST. xme s. Si leur soit tostla garce [la jeune
fille] et errant délivrée, Berte, xvi. || xiv s. Partis
.est de ma terre li ors garçons truans; Si emmené
ma soer, qui tant ert souffisans; Jamais honour
n'ara la garce en son vivans, Bàud. deSéb. vi, 84o.
|| xvi° s. Amour de garce et saut de .chien ne dure
si l'on ne dit rien, COTGRAVE. Le masle est gars à
quatorze ans, et la femelle est garce à !douze, LOY-
SEL, dans le Glossaire.
— ÉTYM. Voy. GARÇON. Autrefois garce, n'avait au-
cun sens déshonnête ; c'était simplement le féminin
de garçon, et ce mot signifiait jeune fille. Le sens an-
cien s'est conservé dans quelques localités : C'est une
fameuse garce, est un éloge peu compris que re-
cueillit Mme de Stael dans un petit canton du Ven-
domois, où elle passa quelques jours d'exil, HONORE
DE BALZAC, les Chouans. Cette tendance à prendre
les mots en mauvaise part produit de fâcheux effets.
Garce avait un sens très-bon, on l'a rendu déshon-
nête; il a fallu prendre fille. Aujourd'hui fille est
devenu déshonnête à son tour en certains cas; on
ne peut plus dire une pension de filles; il faut dire :
de jeunes filles ou de jeunes personnes ; où s'arré-
tera-t-on ?
1. GARCETTE (gar-sè-t'), s. f. Terme de marine.
Tresse plate de fil de caret. || Instrument avec lequel
on frappait sur le dos nu des matelots qui avaient
encouru un châtiment.
— ÉTYM. Espagn. garceta; ital. gaschette; angl.
gaskett. Origine inconnue, à moins qu'on n'imagine
que la garcette, tresse plate de fil de caret, a été
dite ainsi de la garcette, tresse de cheveux (voy. îe
suivant). L'espagnol garceta, qui signifie à la fois
garcette et bouquet de cheveux, appuierait cette
conjecture; mais alors l'italien gasc/iette et l'anglais
gasjtett seraient des corruptions du mot.
f 2. GARCETTE (gar-sè-f), s. f. Ancienne coif-
fure de femme, dans laquelle les cheveux étaient
rabattus sur le front.
— HIST. xvie s. Le roi les voyant coiffées à la
garcette tint unlangage fortàla faveurdelamode....
Les artisans ont à leur porte L'enseigne dû mestier
qu'ils font, Et nos dames en ceste sorte Ont les gar-
cettes sur le front, D'AUB. Foen. iv, 2,
—■ ÉTYM. Espagn. garceta, bouquet de cheveux sur
les tempes, de garceta, héron, à cause dé la com-
paraison de ces bouquets de cheveux à l'aigrette
du héron. On a dit que cette mode était venue d'Es-
pagne avec Anne d'Autriche. Ce dire empêche de
songer, dans garcette, à une dérivation de garce,
jeune fille.
f 3. GARCETTE (gar-sè-f), s.f. Petite pince pour
épinceter les draps.
f GARCINIE (gar-si-nie), s. f. Voy. GUTTIER.
GARÇON (gar-son), s. m. || 1° Enfant mâle. Cette
femme est accouchée d'un garçon. Il n'y a point de
princesse de Cachemire ; son père n'a jamais eu
que deux garçons qui sont actuellement au collège,
wcrand, loarend; de l'anc. haut-allem. werùn, four-
nir, cautionner. -
GARANTI, IE (ga-ran-ti, ti'e), part, passé de garan-
tir. ||l°Dont on s'est porté garant. Une créance ga-
rantie. || S: m. Terme de jurisprudence. Le garanti,
celui qu'on esfobligé de garantir. |) 2' Préservé. Ga-
ranti, dansl'éboulementdelamaison, parunepoutre.
GARANTIE (ga-ran-tie), s. f. \\ i° Terme de droit.
Engagement par lequel on se rend garant. Vendre
avec garantie. Donner un acte de garantie. Ce traité
fut conclu sous la garantie de telle puissance. Le roi
de Saxe leur fit remettre tous les éclaircissements
.nécessaires, les assura qu'il tiendrait la garantie
stipulée par le contrat de vente, DUCLOS, Hist.
Louis XI, QEuv. t. il, p. -m, dans POUGENS. || Ga-
rantie de droit, celle qui est due de plein droit,
'comme la possession paisible de la chose vendue.
Garantie conventionnelle ou garantie de fait, celle
qui n'a lieu qu'en vertu d'une convention. || Garan-
tie formelle, celle qui a lieu en matière réelle ou
hypothécaire. Garantie simple, celle qui a lieu en
matière personnelle et surtout entre la caution et
le débiteur cautionné. || 2° Dédommagement auquel
on s'est obligé. Appeler quelqu'un en garantie. || De-
mande en garantie, acte par lequel le défendeur au
principal appelle en cause la personne contre la-
quelle il a un recours à exercer. || 3° Ce qui garan-
tit, une chose, ce qui la rend sûre. Il veut de bon-
nes garanties. Vous me promettez de vous bien
conduire; mais quelle garantie en ai-je? Homère
et non pas moi t'en doit la garantie, RÉGNIER, Sot.
x. Ceux qu'il a appelés en garantie ne peuvent pas
se taire, EOSS. Lett. q-uiét. H 7. Ils appelaient des
lois odieuses en garantie des actions les plus lâches,
MONTESQ. Lett. pers. 145. || Garanties constitution-
nelles, celles qui résultent pour les citoyens des ar-
ticles de la constitution. Dans un pays où la plu-
part des gouvernements étaient sans garantie, et
l'empire de l'opinion presque aussi nul pour les pre-
mières classes que pour les dernières, STAEL, Co-
rinne, xix, 7. || Garantie individuelle, la protection
que la loi doità chaque citoyen. || Garantie des fonc-
tionnaires publics, protection dont la loi couvre cer-
tains fonctionnaires publics, en défendant de les
poursuivre sans autorisation spéciale. || Bureau de
garantie, lieu où l'on constate le titre des matières
d'or et d'argent.
.s— HIST. xnc s. E li ciel et la terre porteront ga-
rantie à nos que vos à tort nos osciez [tuez], Ma-
chàb. i, 2. || xiii 0 s. Sachez, s'il [le roi Louis VIII] fust
retournés, Ne l'en [au comte Thibaut] portast ga-
rantie Homs qui fust de mère nés, Qu'il ne fust dés-
hérités, HUES DE LA FERTÉ, Romancero, p. <86.
|| xiv" s. Ne prend pas garandiê qui ne veut, BOU-
TEILLER, Somme rural, p. 213, dans LACURNE.
|| xvic s. C'est une faible garantie que la mine, tou-
tefois elle a quelque considération, MONT, rv, 224.
le !uy appris à dire souvent intéresser, prendre
la garantie, faire fortune, courir à risque et
mille autres termes en cette façon, à qUoy on con-
noit aujourduy une belle ame, D'ADB. Conf. n, l.
— ÊTYM. Garanti; provenç. garentia, guaren-
tia, guerentia; espagn. et portug. garantia; ital.
guarentia. On trouve aussi dans les anciens textes
garantisc et garantison.
GARANTIR (ga-ran-tir), v. a. || i° Se rendre ga-
rant, répondre d'une içhose. Garantir une créance.
L'Angleterre et la France ont garanti ce traité.
|| 2° Assurer pour un temps la bon té, la qualité d'une
marchandise.. Garantir une citerne pour quatre ans.
Il On dit en un sens analogue : Le marchand garan-
tit ces gants de Grenoble, c'est-à-dire qu'ils sont
de Grenoble. Je vous garantis ce cheval de tout
défaut. || 3° Par extension, rendre sûr, indubitable.
Le contrôle garantit le titre des pièces d'or et d'ar-
gent. Cela vous garantit de son zèle. Et tous les
dieux enfin, témoins de nos tendresses, Garantiront
la foi de mes saintes promesses, RAC. Phèdre, v, l.
Qui peut vous garantir qu'une révolution subite .ne
vous fera pas expirer? MASS. Carême, Impên.
|| .4° Affirmer, certifier. Parbleu, je la garantis dé-
testable [une comédie], MOL. Critique, e. J'ignore
ce qu'au fond le serviteur peut être; Mais pour
homme d'honneur je garantis le maître, m. Tart. i,
(.Pour cela, lui répondis-je, je vous le garantis,
FONTEN. les Mondes, 2e soir. J'ai porté le nombre
J'habitants qui composent l'empire de Russie à
vingt-quatre millions sur les mémoires qui m'ont été
envoyés ; mais je n'ai point garanti cette évalua-
tion; car je connais très-peu de choses que je vou-
lusse garantir, VOLT. Dict. phil. Dénombrement.
|| Familièrement. Je vous le garantis, soyez-en sûr.
Ah ! je saurai le démasquer, je vous îe garantis, GKN-
GAR
LIS, Théât. xl'éduc. le Séchant, iv, 1.1|5° Défendre
quelqu'un contre une demande. Garantir quelqu'un
de toutes poursuites. || Indemniser quelqu'un du
tort qu'il souffre par une éviction, par une condam-
nation, etc. ||-6° Mettre à l'abri. Ce paravent nous
garantit du froid. Garantir quelqu'un du besoin. Le
même, Quand on m'offenserait, me pourrait garan-
tir, MALH. i, 4. Ce sang qui tant de fois garantit vos
murailles.... CORN. Cid, il, 9. En vain d'un sort si
triste on les veut garantir, ID. Hor. in, 2. Un lâche
repentir garantira sa tête! m. Cinna, u, 2. Garan-
tissez ma soeur des fureurs de Phocas, m. Héracl.
m, I. Après que ma couronne a garanti vos têtes,
m. Serlor. n, 2. C'est à vous à me garantir du plus
grand de tous les maux, SÉV. 333. U s'efforce en se-
cret de vous en garantir, RAC. Alex, i, i.\\ Absolu-
ment. Cette peine corporelle garantirait de l'éternelle,
PASC. dans COUSIN. || Garantir une chose, prendre les
précautions nécessaires pour qu'elle ne soit pas en-
dommagée. Je n'entends pas qu'il [l'enfant] aille pe-
loter dans nos tripots, ni qu'on charge sa petite main
d'une raquette de paumier, mais qu'il joue dans une
salle dont on aura garanti les fenêtres, J. i. ROUSS.
Ém. il. || 7° Se garantir, v. réfl. Certifier qu'on
aura ceci ou cela Demain je me garantis adorée,
MARIVAUX, Jeux de l'am. et du lias, u, I. || S" Se
mettre en sûreté. Il sut se garantir du péril. || Abso-
lument. Par ce moyen Ésope se garantit ; ses accu-
sateurs furent punis doublement, pour leur gourman-
dise et pour leur méchanceté, LA FONT. Vie d'Ésope.
— REM. On dit, dans le sens de rendre sûr, certain,
garantir avec que : Je vous garantis qu'il arrivera ;
je ne vous garantis pas qu'il vienne à temps. Mais
on ne le dit pas avec de et l'infinitif; Je vous ga-
rantis d'avoir son adresse n'est pas français ; il faut :
Je vous garantis que j'aurai son adresse.
— SYN. GARANTIR, PRÉSERVER. Garantir, c'est ser-
vir de garant, de caution ; préserver, c'est sauver
de quelque péril qui menace. Jusque-là les deux
significations sont très-distinctes; mais, si on passe
à l'extension de sens que garantir prend quand il si-
gnifie protéger, mettre à l'abri, on trouve qu'il se con-
fond grandement avec préserver. La vaccine garantit
ou préserve de la petite vérole ; le sens est le même,
et l'usage ne peut y découvrir aucune différence.
— HIST. xi° s. Li nostre Deus! guarantisez Char-
Ion, Ch. de Bol. ccxxxvn. Mon jugement vuil [je
veux] sempres guarantir [soutenir] , ib. CCLXXIX.
|| XII° s. Escu ne broigne [cuirasse] ne li put garen-
tir, Ronc. p. 60. Làse combat chascuns pour garan-
tir sa pel, Sax. IX. || xm° s. Mais Diex l'a garanti et
la Vierge honorée, Berte, XLVI. Mais par ceste men-
songe, vers lui [contre lui] [je] me garanti, ib.
cxvm. Après Dieu [je] sui par eus de la mort ga-
rantie, ib. cxxvm. Qui fust en la bataille peiist
grant noise oïr; Guillermes traist l'espée por son
cors garandir, Clians. d'Ânt. m, 103 Se li che-
valiers traist le fet à li, il garantist les escuiers,
qu'il n'en paient point d'amende, BEAUM. xxx, 58.
Au tans que li François vivoient en francisse, Par
els fu mainte terre garandisse et conquise, .Et fai-
soient li roi dou tout à lor devise, RUTEB. 234. Et
dedans celé arche garanti il [Noêjlui et sa mais-
nie, BRUN, LATINI, Trésor, p. 28. ||xive s. Vuidez
trestous de ci I nous serons attrapez ; Ne vous ga-
rantiront les murs ne les fossez, Guescl. I8b68. ||xve
s. Il fit ses gens retraire au mieux qu'il put; et les
defendoit en retraiant et garantissoit le mieux qu'il
pouvoit, FROISS. i, i,
sera garentie, DU BELLAY, IV, 80, recto. Garantir
un danger parune effrontée mensonge, MONT, I, 37.
Sa doulceur ne le sceut garantir qu'il ne cheust
depuis aux laqs de. pareille trahison, m. i, 130. In-
cité d'un appétit de mourir courageusement pour
garantir sa honte passée, m. i, 263. Faisants pour
garantir leur mort toutes les choses qu'on faict pour
garantir sa vie, m. u, 37.
— ÉTYM. Garant ; wallon, xcerâdi ; provenç. ga-
rentir, guirentir; espagn. et portug. garantir;
ital. guarentire, guarantire.
-f GARANTISME (ga-ran-ti-sm'), s. m. Dans le
langage de l'école fouriériste ou sociétaire, système
de féodalité industrielle qui doit suivre notre anar-
chie et précéder l'association définitive.
— ÊTYM. Garantir.
t GARANTISSEDR (ga-ran-ti-seur), s. m. Celui,
qui garantit. ■ * ;
— HIST. xnie s. Adont seroit H garantissiez de-
livres de porter garant, BEAUM. XXXIV, 66.
f GARAT (ga-ra), s. m. Ancien nom d'une toile
de coton. Dijon : garats, chaîne coton, trame coton,
Lett. pat. -19 mars 178!, Tableau annexé.
GAB 1829
f G ARA VEAU (ga-ra-vô), « m. Sorte de mesure
pour les grains, usitée dans le Midi. Dix garaveaux
valent un double décalitre.
. f GARRE (gar-b'), s. m. S'est dit pour galbe au
sens de mode de construction et d'apparence d'un
vaisseau. Ils [les matelots] reconnurent à son garbe
[du vaisseau] qu'il était turc et de Salé, RETZ, IV, 329..
— ÉTYM. Le même que galbe (voy. ce mot),
t GARBIN (gar-bin), s. m. Nom d'un petit vent
du sud-ouest, sur les côtes de la Méditerranée.
— HIST. xme s. Par ung vent qu'on appelle gar-
bum, qui n'est pas des quatre mestres vens regnans
en mer, DU CANGE, garbinus.
— ÉTYM. Ital. garbino; de l'arabe garbî, occi-
dental.
f GARBON (gar-bon), s. m. Terme de fauconne-
rie. Le mâle de la perdrix.
f GARBOTEAU (gar-bo-tô) ou GARBOTIN (gar-
bo-tin), s. m. Noms vulgaires de la chevannè, pois-
son (leucisque jésès).
GARBURE (gar-bu-r1), s. f. Potage épais, fait de
pain de seigle, de choux et de lard. La garbure est
bien faite quand la cuiller s'y tient toute droite-;
c'est une soupe très-usitée au pied des Pyrénées.
— ËTYM. Le mot paraît venir de l'espagnol, où il
y a garbias signifiant ragoût.
GARCE (gar-s'), s. f. || i° Anciennement, fille ou
femme. C'est un affineur de Lyon, fort débauché,
:qui emmena d'ici Lyon quand et soi une belle garce
qui lui a bien mangé du bien, GUI PATIN, Lettres,
t. n, p. 467. || 2° Aujourd'hui, terme injurieux et
très-grossier. Se dit d'une fille ou femme débau- •
chée. Quelle garce! Cette garce de femme. || Avec
• de, sorte de juron très-grossier. Ne changera-t-il
jamais sa garce de vie?
— HIST. xme s. Si leur soit tostla garce [la jeune
fille] et errant délivrée, Berte, xvi. || xiv s. Partis
.est de ma terre li ors garçons truans; Si emmené
ma soer, qui tant ert souffisans; Jamais honour
n'ara la garce en son vivans, Bàud. deSéb. vi, 84o.
|| xvi° s. Amour de garce et saut de .chien ne dure
si l'on ne dit rien, COTGRAVE. Le masle est gars à
quatorze ans, et la femelle est garce à !douze, LOY-
SEL, dans le Glossaire.
— ÉTYM. Voy. GARÇON. Autrefois garce, n'avait au-
cun sens déshonnête ; c'était simplement le féminin
de garçon, et ce mot signifiait jeune fille. Le sens an-
cien s'est conservé dans quelques localités : C'est une
fameuse garce, est un éloge peu compris que re-
cueillit Mme de Stael dans un petit canton du Ven-
domois, où elle passa quelques jours d'exil, HONORE
DE BALZAC, les Chouans. Cette tendance à prendre
les mots en mauvaise part produit de fâcheux effets.
Garce avait un sens très-bon, on l'a rendu déshon-
nête; il a fallu prendre fille. Aujourd'hui fille est
devenu déshonnête à son tour en certains cas; on
ne peut plus dire une pension de filles; il faut dire :
de jeunes filles ou de jeunes personnes ; où s'arré-
tera-t-on ?
1. GARCETTE (gar-sè-t'), s. f. Terme de marine.
Tresse plate de fil de caret. || Instrument avec lequel
on frappait sur le dos nu des matelots qui avaient
encouru un châtiment.
— ÉTYM. Espagn. garceta; ital. gaschette; angl.
gaskett. Origine inconnue, à moins qu'on n'imagine
que la garcette, tresse plate de fil de caret, a été
dite ainsi de la garcette, tresse de cheveux (voy. îe
suivant). L'espagnol garceta, qui signifie à la fois
garcette et bouquet de cheveux, appuierait cette
conjecture; mais alors l'italien gasc/iette et l'anglais
gasjtett seraient des corruptions du mot.
f 2. GARCETTE (gar-sè-f), s. f. Ancienne coif-
fure de femme, dans laquelle les cheveux étaient
rabattus sur le front.
— HIST. xvie s. Le roi les voyant coiffées à la
garcette tint unlangage fortàla faveurdelamode....
Les artisans ont à leur porte L'enseigne dû mestier
qu'ils font, Et nos dames en ceste sorte Ont les gar-
cettes sur le front, D'AUB. Foen. iv, 2,
—■ ÉTYM. Espagn. garceta, bouquet de cheveux sur
les tempes, de garceta, héron, à cause dé la com-
paraison de ces bouquets de cheveux à l'aigrette
du héron. On a dit que cette mode était venue d'Es-
pagne avec Anne d'Autriche. Ce dire empêche de
songer, dans garcette, à une dérivation de garce,
jeune fille.
f 3. GARCETTE (gar-sè-f), s.f. Petite pince pour
épinceter les draps.
f GARCINIE (gar-si-nie), s. f. Voy. GUTTIER.
GARÇON (gar-son), s. m. || 1° Enfant mâle. Cette
femme est accouchée d'un garçon. Il n'y a point de
princesse de Cachemire ; son père n'a jamais eu
que deux garçons qui sont actuellement au collège,
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