FOR
FOR
FOR
1731
t FOKMAIRE (lor-mê-r'), s. m. Ouvrier qui faii
les formes dont le papetier se sert pour fabriquer du
papier.
t FORMAL ^for-mal), s. m. Terme de chimie.
Corps obtenu par l'action de l'acide sulfurique étendu
de peroxyde de manganèse sur l'esprit de bois.
— ÉTYM. Formique, et alcool, dont on a pris les
premières syllabes.
FORMALISÉ, ÉK (for-ma-li-zè, zée), pari, passé.
Qui s'est fâché, piqué. Formalisé des soupçons dont
il était l'objet. '
FORMALISER (SE) (for-ma-li-zé), v. réfl. S'of-
fenser, trouver mauvais. Je ne saurais me formali-
ser de cela, von. Lett. 84. Mon Dieul qu'as-tu?
toujours on te voit en courroux, Et sur rien tu te
formalises, MOL. Ampb.it. H, s. Le dirai-je, et ne s'en
formalisera-t-on pas ? non, mes frères ; car je le
dirai avec tout le respect et toute la circonspection
convenable, BOURDAL. i\' dim. après la Penteç. do-
minic. t. m, p. 255. Les présidents se formalisèrent
qu'on n'eût pas commencé par eux, VOLT. Hist. pari.
chap. 64. || Dans le langage ordinaire, il est souvent
actif. Il suffit d'un rien pour le formaliser. Ne crai-
gnez-vous pas que cela le formalise?
— HIST. xvi" s. L'avez-vous bien payé [l'avocat],
pour y mordre [à votre cause] .et pour s'en formali-
ser.... MONT. Il, 325. Estimant que nos interests
altèrent le ciel, et que son infinité se formalise de
nos menues distinctions, ID. II,' 382. Ce que j'auray
dict sans soin, si on vient à me le contester, je
m'en formalise, je l'espouse, ID. m, 291. J'estime
grande simplesse de se formaliser [être jaloux] sur
un regard, YVER, p. 588. Ils n'ont souci que de leur
interest particulier (chose qui meut aujourd'hui la
pluspartdes hommes), y en ayant si peu qui pour la
pitié d'autrui et le regard de la justice se formali-
sent, qu'il semble que l'humanité etl'equité soyent
anéanties, LANOUE, 387 Ce qui feit que les Chal-
cidiens se formalisèrent fort affectueusement pour
luy, et meirent leur ville entre ses mains, AMYOT,
Flam. 31. Le consul Cotta se formalisa à rencon-
tre, et persuada au sénat de s'opposer à ceste loy,
ID. Marins, 4.
— ÉTYM. Formel : mot à mot être attaché aux
formes, et, dans le xvie siècle, prendre intérêt pour
ou contre, suivant les adjonctions, et enfin, aujour-
d'hui, en un sens plus étroit, prendre intérêt contre.
f FORMALISME (for-ma-li-sm'), s. m. || 1° Atta-
chement excessif aux formalités. Le formalisme
judiciaire, diplomatique. || Terme de religion. Ré-
glementation excessive des actes de la vie. || 2° Goût
des formes, de l'étiquette. || 3° Terme de philoso-
phie. Système qui consiste à nier l'existence de la
matière, en ne lui reconnaissant que la forme.
— ÉTYM. Voy. FORMALISTE.
FORMALISTE {for-ma-li-st'), adj. || 1» Qui s'at-
tache scrupuleusement aux formes. On sait que les
Romains étaient extrêmement formalistes, MONTESQ.
Esp. xxvii; || 2° Attaché aux choses d'étiquette. Ces
princes si formalistes sur leur rang, LABRUY. 12.
|| 3° S. m. Un formaliste sévère. C'est un grand
formaliste. || 4° Terme de philosophie. Partisan du
formalisme.
— HIST. xvi' s. 0 chetive prud'vhommie des for-
malistes,-qui se tient aux. mots de la. lof, et en
pense estre quitte ! CHARRON, Sagesse, n, 3. Les for-
malistes s'attachent tout aux formes et au dehors,
ID. ib. i, 41.
— ÉTYM. Formel, c'est-à-dire, qui s'attache à la
forme.
FORMALITÉ (for-ma-li-té), s. f.\\ 1° Manière
formelle, expresse, de procéder dans certains actes
civils, judiciaires, administratifs, religieux. Remplir
les formalités nécessaires à la validité d'un contrat.
Passer sur les formalités. Les délibérations ne fu-
rent plus qu'une formalité inutile, BOSS. Hist. m, 6.
La vengeance publique [contre les chrétiens]
n'ayant ni formalité dans son exercice, ni mesure
dans sa cruauté, ni bornes dans sa durée, ID. Pa-
nég. St Victor, 3. Séparer les formalités néces-
saires d'avec ces procédures obliques et ces ma-
lignes subtilités que l'avarice a introduites dans
les affaires, FLÉCHIER, Letellier. Il est vrai, dit-
on, cette somme lui est due, et ce droit lui est
acquis; mais je l'attends à cette petite formalité;
s'il l'oublie, il n'y. revient plus, et conséquem-
ment il perd sa somme, ou il est incontestable-
ment déchu de son droit, LA BRUY. XIV. Depuis
le temps qu'on commença à disputer sur les for-
mules et les formalités de la religion, l'Angle-
terre fut inondée par une foule de sectaires, FËN.
t. XXII, p. 410. Et lorsque je m'oppose à tant d'énor-
mités, César parle de droits et de formalités, VOLT
Catilina, ^ 4. Il ne faut point de formalités pour
voler, et il en faut pour restituer, ID; Lett. Landg. de
Hcsse-Cassel, 4 août 1763. Lorsque l'Angleterre crut
que la dissimulation ne lui était plus nécessaire, elle
commença les hostilités, sans les faire précéder
d'aucune de ces formalités qui sont en usage chez
les peuples civilisés, RAYNAL, Hist.phil.x, ii. || For-
malités intrinsèques, celles qui constituent l'essence
même d'un acte, sans lesquelles un acte ne saurait
exister. Formalités extrinsèques, celles qui ont pour
objet de constater l'existence d'une convention.
|| Formalités de justice, la manière de procéder
qu'impose la justice. J'ai dit, chrétiens, qu'on ne
gardait avec nos ancêtres aucune formalité de jus-
tice, parce qu'on les tenait pour des personnes dont
le sang n'était d'aucun prix, BOSS. Panég. St Victor,
3. || Fig. La Senantes ne s'en offensa pas [d'une
déclaration] ; elle vit bien qu'il ne fallait pas s'arrê-
ter aux formalités de la sévère bienséance, HAMILT.
Gramm. i. |] Molière, en se moquant, a nommé ainsi
les règles observées par les médecins : Il faut toujours
garder les formalités, quoiqu'il puisse arriver, Am.
méd. n, 3. Un homme mort n'est qu'un homme mort
et ne fait point de conséquence, mais une formalité
négligée porte un notable préjudice à tout le corps des
médecins, ib. i, 3. || 2" Acte de cérémonie, d'étiquette
recherchée. Que vous êtes fatigante, ma soeur, avec
vos formalités perpétuelles ! DANCOURT, les Fées, i,
I. Sous sa brillante bannière, Bien escortés de pré-
sents, Marchent les sots compliments, Et la façon
minaudière ; En dame de qualité, Levant une tête
altière, Parait la formalité, Mercure de France, fév.
1750, dans RICHELET. || 3° Attachement aux formes
reçues. Si quelque chose peut vous donner l'idée
d'une tragédie française sans génie, mais avec cette
régularité, et, il faut le dire, cette formalité qui al-
tère parmi nous la vérité grecque et encore plus la
vérité du moyen âge, c'est une tragédie de Thomp-
son et de Young, VILLEMAIN, Littér. franc. xvnic
siècle, 2° partie, -2e leçon. || 4° Terme de la sco-
lastique. Vertu, qualité d'un être naturel, prise
abstractivement. Vivant, sensible, raisonnable sont
des formalités de l'homme. Si être libre est quelque
chose et quelque perfection dans chaque acte, Dieu
y fait cela même qu'on appelle libre; et l'efficace
infinie de son action, c'est-à-dire de la volonté, s'é-
tend, s'il est permis de parler ainsi, jusqu'à cette
formalité, BOSS. Libre arb. 8.
— HIST. xvi" s. Toutesfois pour couvrir la honte,
ils ne laïssoyent de-garder les statuts anciens quant
à la formalité, CALV. Instit. 4002.
— ÉTYM. Formel.
f FORMARIAGE (for-ma-ri-a-j'), s. m. Terme de
droit féodal. Mariage fait contre la loi ou la cou-
tume ou contre le droit des seigneurs, et, spécia-
lement, mariage entre deux personnes appartenant
(comme serfs ou comme hommes de poesté) à deux
seigneuries différentes, ou entre une personne sou-
mise à la seigneurie et une personne franche.
|| Droit de formariage, droit payé au seigneur pour
obtenir la permission d'épouser une personne fran-
che ou appartenant à une autre seigneurie. || On
dit aussi que le seigneur punit d'amende et de con-
fiscation par droit de formariage.
— HIST. xyi° s. En formariage, le pire emporte
le bon [le franc devient serf], LOYSEL, 43.
— ETYM. Fors, hors, et mariage.
FORMAT (for-ma; letne se lie pas ; au pluriel, Ys
se lie : les for-ma-z in-quarto et in-octavo), s. m.
Terme d'imprimerie. Dimension d'un livre, déter-
minée par le nombre de pages que renferme cha-
que feuille. Format in-folio. Format in-quarto. For-
mat in-dix-huit. L'humble format sut plaire à cette
classe Sur qui les arts sèment trop peu de fleurs,
BÉRANG. In-S".
— ÉTYM. Lat. formalus, formé : liber formatus,
livre de telle ou telle forme.
t FORMATEUR, TRICE (for-ma-teur, tri-s'),
adj. ||'1° Qui forme, qui crée. [Platon a eu] un in-
stinct assez heureux pour appeler Dieu l'éternel géo-
mètre, pour sentir qu'il existe une intelligence for-
matrice, VOLT. Dial. xxiv, 17. y 2" S. m. et f. Celui,
celle qui forme. Dieu, parfait architecte et absolu
formateur de tout ce qui est, BOSS. Éiévat. m, 2.
Jugez si, en admettant un formateur souverain,
on peut admettre des êtres qui lui résistent, VOLT.
Dicl. xxin.
— HIST. xnie s. Pucele en qui prise forme a Li
formeres qui tout forma, Fabliaux mss. n°72(8,
f° 174, dans LACURNE. || XYI* s. Tu es nostre forma-
teur, et nous sommes l'ouvrage de ta main, ÇALY,
Inst. 679. La philosophie comme formatrice des ju-
gements et des moeurs, MONT, I, 181. 1
— ÉTYM. Lat. formatorem, de formare, former.
Dans l'ancien français, formeres est le nominatif
et vient du latin formâtor; formeor serait le ré-
gime, venant de formatorem.
f FORMATIF; IVE (for-ma-tif, ti-v'), adj. TeriM.
de philologie. Qui sert à former. || Terme de gram-
maire. La lettre formative, et, substantivement, la
formative, dite aussi la caractéristique, la lettre
qui, dans quelques langues, sert à déterminer cer-
taines formes spéciales des mots.
— ÉTYM. Lat. formalum, supin de formare, for-
mer; provenç. formatiu; espagn. et ital. formalivo.
FORMATION (for-ma-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Au sens actif. Action dé former,
d'organiser, d'instituer. La formation d'un régiment,
d'un camp. || Au sens passif. Action par laquelle une
chose se forme ou est formée, La formation d'un
abcès dans le poumoD, dans le foie. Ce qui a paru de
lui dans les mémoires de cette académie sur la foiv
mation de la voix.... FONTEN. Dodart. Le grand-père
chien paraît avoir eu plus de part que la graud'-
mère louve à la formation de la tête du mâle et de la
queue de la femelle de la première génération,
BUFF. Quadrup. t. xu, p. 263, dans POUGENS. Que
les grandes et premières formations des êtres ani-
més ne se soient faites dans les terres élevées du
Nord, ». 6° Époq. nat. OEuvres, t. XII, p. 267.
|| 2° Terme de géologie. Mode de production d'une
roche, d'une famille de roches ou d'une réunion de
masses minérales ou de dépôts, de terrains. || En-
semble de couches, de terrains qui paraissent avoir
été formés à la même époque et par une semblable
opération géogénésique. Formation gypseuse, cal-
caire. On distingue des formations ignées ou pluto-
niennes, et des formations aqueuses ou neptu-
niennes. Cette mine, située • dans une si haute
montagne, est sains doute de première formation
comme la plupart des autres mines de cuivre de
l'Afrique, BUFF. Min. t. v, p. 146, dans POUGENS.
Lorsque l'eau n'est chargée que des molécules de
sable calcaire pur, son sédiment forme une concré-
tion calcaire tendre, ou bien une pierre semblable
à toutes les autres pierres de seconde formation,
ID. ib. t. II, p. 80. || 3° Disposition que prennent les
différentes sections d'une troupe. La formation en
bataille. || 4° Terme de grammaire. La manière de
modifier un nom, un verbe, l'un dans là déclinaison,
l'autre dans la conjugaison, en ajoutant certaines
désinences. La formation" des cas, du, féminin, du
pluriel, des temps des verbes. || S" Terme d'algè-
bre. Formation des puissances, opération par la-
quelle on élève une grandeur donnée à une puis-
sance. Formation d'une équation, la suite des
opérations qui conduisent à cette équation. || Terme
de géométrie. Manière dont une ligne, une surface
est engendrée.
— HIST. xu" s. Itels est la formation Del munde
e la divisions, Que quatre parz i a, non plus, BENOÎT,
I, v. 47. || an" s. Les os et la formacion de tous
membres, J. DEMEUNG, Végèce, i, c. || xvcs. Mi sers
[mes serfs] en moy font formacion [complot] Pour
moy occir.... EUST. DESCH. Poésies mss. f° 52.
— ÉTYM. Provenç. formatio; espagn. formacion ;
ital. fonnazione ; du lat. formationem, de formare,
former.
FORME (for-m'),s. f. || l°Dans le sensle plus géné-
ral, l'ensemble des qualités d'un être, ce qui déter-
mine la matière à être telle ou telle chose. La forme de.
l'or est d'être solide, pesant, brillant, jaune et figu-
rable. La matière est susceptible de toutes sortes de
formes. Il [Dieu] n'est point un simple faiseur de
formes et de figures dans une matière préexistante ;
il a fait et la matière et la forme, c'est-à-dire son
ouvrage dans son tout, BOSS. Élevât, m, 2. La na-
ture nous déclare souvent et nous fait signifier
qu'elle ne peut pas nous laisser longtemps ce peu de
matière qu'elle nous prête.... elle en a besoin pour,
d'autres formes , elle la redemande pour d'autres
ouvrages, ID. Sermons, la Mort, i. || Par extension,
attribut. Par une chose complète, je n'entends
autre chose qu'une substance revêtue de formes
ou d'attributs qui suffisent pour me faire connaître
qu'elle est une substance, DESC. Rép. aux quatre
object. II. || Corme hypostatique, celle qui consti-
tue une chose, qui la fait être ce qu'elle est. La
forme hypostatique de la personne dirii-C. HDans
la philosophie de Kant, forme de l'idée ou du
concept, la généralité, par opposition à l'objet
même qui est la matière du concept. || 2° Terme
de chimie. Forme solide, liquide, gazeuse, les corju
à l'état solide, liquide, gazeux. || 3°. Fig. État, as-
pect. J'ai vu la misère sous toutes ses formes. La
mort se présentait sous une forme terrible. Combien
FOR
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1731
t FOKMAIRE (lor-mê-r'), s. m. Ouvrier qui faii
les formes dont le papetier se sert pour fabriquer du
papier.
t FORMAL ^for-mal), s. m. Terme de chimie.
Corps obtenu par l'action de l'acide sulfurique étendu
de peroxyde de manganèse sur l'esprit de bois.
— ÉTYM. Formique, et alcool, dont on a pris les
premières syllabes.
FORMALISÉ, ÉK (for-ma-li-zè, zée), pari, passé.
Qui s'est fâché, piqué. Formalisé des soupçons dont
il était l'objet. '
FORMALISER (SE) (for-ma-li-zé), v. réfl. S'of-
fenser, trouver mauvais. Je ne saurais me formali-
ser de cela, von. Lett. 84. Mon Dieul qu'as-tu?
toujours on te voit en courroux, Et sur rien tu te
formalises, MOL. Ampb.it. H, s. Le dirai-je, et ne s'en
formalisera-t-on pas ? non, mes frères ; car je le
dirai avec tout le respect et toute la circonspection
convenable, BOURDAL. i\' dim. après la Penteç. do-
minic. t. m, p. 255. Les présidents se formalisèrent
qu'on n'eût pas commencé par eux, VOLT. Hist. pari.
chap. 64. || Dans le langage ordinaire, il est souvent
actif. Il suffit d'un rien pour le formaliser. Ne crai-
gnez-vous pas que cela le formalise?
— HIST. xvi" s. L'avez-vous bien payé [l'avocat],
pour y mordre [à votre cause] .et pour s'en formali-
ser.... MONT. Il, 325. Estimant que nos interests
altèrent le ciel, et que son infinité se formalise de
nos menues distinctions, ID. II,' 382. Ce que j'auray
dict sans soin, si on vient à me le contester, je
m'en formalise, je l'espouse, ID. m, 291. J'estime
grande simplesse de se formaliser [être jaloux] sur
un regard, YVER, p. 588. Ils n'ont souci que de leur
interest particulier (chose qui meut aujourd'hui la
pluspartdes hommes), y en ayant si peu qui pour la
pitié d'autrui et le regard de la justice se formali-
sent, qu'il semble que l'humanité etl'equité soyent
anéanties, LANOUE, 387 Ce qui feit que les Chal-
cidiens se formalisèrent fort affectueusement pour
luy, et meirent leur ville entre ses mains, AMYOT,
Flam. 31. Le consul Cotta se formalisa à rencon-
tre, et persuada au sénat de s'opposer à ceste loy,
ID. Marins, 4.
— ÉTYM. Formel : mot à mot être attaché aux
formes, et, dans le xvie siècle, prendre intérêt pour
ou contre, suivant les adjonctions, et enfin, aujour-
d'hui, en un sens plus étroit, prendre intérêt contre.
f FORMALISME (for-ma-li-sm'), s. m. || 1° Atta-
chement excessif aux formalités. Le formalisme
judiciaire, diplomatique. || Terme de religion. Ré-
glementation excessive des actes de la vie. || 2° Goût
des formes, de l'étiquette. || 3° Terme de philoso-
phie. Système qui consiste à nier l'existence de la
matière, en ne lui reconnaissant que la forme.
— ÉTYM. Voy. FORMALISTE.
FORMALISTE {for-ma-li-st'), adj. || 1» Qui s'at-
tache scrupuleusement aux formes. On sait que les
Romains étaient extrêmement formalistes, MONTESQ.
Esp. xxvii; || 2° Attaché aux choses d'étiquette. Ces
princes si formalistes sur leur rang, LABRUY. 12.
|| 3° S. m. Un formaliste sévère. C'est un grand
formaliste. || 4° Terme de philosophie. Partisan du
formalisme.
— HIST. xvi' s. 0 chetive prud'vhommie des for-
malistes,-qui se tient aux. mots de la. lof, et en
pense estre quitte ! CHARRON, Sagesse, n, 3. Les for-
malistes s'attachent tout aux formes et au dehors,
ID. ib. i, 41.
— ÉTYM. Formel, c'est-à-dire, qui s'attache à la
forme.
FORMALITÉ (for-ma-li-té), s. f.\\ 1° Manière
formelle, expresse, de procéder dans certains actes
civils, judiciaires, administratifs, religieux. Remplir
les formalités nécessaires à la validité d'un contrat.
Passer sur les formalités. Les délibérations ne fu-
rent plus qu'une formalité inutile, BOSS. Hist. m, 6.
La vengeance publique [contre les chrétiens]
n'ayant ni formalité dans son exercice, ni mesure
dans sa cruauté, ni bornes dans sa durée, ID. Pa-
nég. St Victor, 3. Séparer les formalités néces-
saires d'avec ces procédures obliques et ces ma-
lignes subtilités que l'avarice a introduites dans
les affaires, FLÉCHIER, Letellier. Il est vrai, dit-
on, cette somme lui est due, et ce droit lui est
acquis; mais je l'attends à cette petite formalité;
s'il l'oublie, il n'y. revient plus, et conséquem-
ment il perd sa somme, ou il est incontestable-
ment déchu de son droit, LA BRUY. XIV. Depuis
le temps qu'on commença à disputer sur les for-
mules et les formalités de la religion, l'Angle-
terre fut inondée par une foule de sectaires, FËN.
t. XXII, p. 410. Et lorsque je m'oppose à tant d'énor-
mités, César parle de droits et de formalités, VOLT
Catilina, ^ 4. Il ne faut point de formalités pour
voler, et il en faut pour restituer, ID; Lett. Landg. de
Hcsse-Cassel, 4 août 1763. Lorsque l'Angleterre crut
que la dissimulation ne lui était plus nécessaire, elle
commença les hostilités, sans les faire précéder
d'aucune de ces formalités qui sont en usage chez
les peuples civilisés, RAYNAL, Hist.phil.x, ii. || For-
malités intrinsèques, celles qui constituent l'essence
même d'un acte, sans lesquelles un acte ne saurait
exister. Formalités extrinsèques, celles qui ont pour
objet de constater l'existence d'une convention.
|| Formalités de justice, la manière de procéder
qu'impose la justice. J'ai dit, chrétiens, qu'on ne
gardait avec nos ancêtres aucune formalité de jus-
tice, parce qu'on les tenait pour des personnes dont
le sang n'était d'aucun prix, BOSS. Panég. St Victor,
3. || Fig. La Senantes ne s'en offensa pas [d'une
déclaration] ; elle vit bien qu'il ne fallait pas s'arrê-
ter aux formalités de la sévère bienséance, HAMILT.
Gramm. i. |] Molière, en se moquant, a nommé ainsi
les règles observées par les médecins : Il faut toujours
garder les formalités, quoiqu'il puisse arriver, Am.
méd. n, 3. Un homme mort n'est qu'un homme mort
et ne fait point de conséquence, mais une formalité
négligée porte un notable préjudice à tout le corps des
médecins, ib. i, 3. || 2" Acte de cérémonie, d'étiquette
recherchée. Que vous êtes fatigante, ma soeur, avec
vos formalités perpétuelles ! DANCOURT, les Fées, i,
I. Sous sa brillante bannière, Bien escortés de pré-
sents, Marchent les sots compliments, Et la façon
minaudière ; En dame de qualité, Levant une tête
altière, Parait la formalité, Mercure de France, fév.
1750, dans RICHELET. || 3° Attachement aux formes
reçues. Si quelque chose peut vous donner l'idée
d'une tragédie française sans génie, mais avec cette
régularité, et, il faut le dire, cette formalité qui al-
tère parmi nous la vérité grecque et encore plus la
vérité du moyen âge, c'est une tragédie de Thomp-
son et de Young, VILLEMAIN, Littér. franc. xvnic
siècle, 2° partie, -2e leçon. || 4° Terme de la sco-
lastique. Vertu, qualité d'un être naturel, prise
abstractivement. Vivant, sensible, raisonnable sont
des formalités de l'homme. Si être libre est quelque
chose et quelque perfection dans chaque acte, Dieu
y fait cela même qu'on appelle libre; et l'efficace
infinie de son action, c'est-à-dire de la volonté, s'é-
tend, s'il est permis de parler ainsi, jusqu'à cette
formalité, BOSS. Libre arb. 8.
— HIST. xvi" s. Toutesfois pour couvrir la honte,
ils ne laïssoyent de-garder les statuts anciens quant
à la formalité, CALV. Instit. 4002.
— ÉTYM. Formel.
f FORMARIAGE (for-ma-ri-a-j'), s. m. Terme de
droit féodal. Mariage fait contre la loi ou la cou-
tume ou contre le droit des seigneurs, et, spécia-
lement, mariage entre deux personnes appartenant
(comme serfs ou comme hommes de poesté) à deux
seigneuries différentes, ou entre une personne sou-
mise à la seigneurie et une personne franche.
|| Droit de formariage, droit payé au seigneur pour
obtenir la permission d'épouser une personne fran-
che ou appartenant à une autre seigneurie. || On
dit aussi que le seigneur punit d'amende et de con-
fiscation par droit de formariage.
— HIST. xyi° s. En formariage, le pire emporte
le bon [le franc devient serf], LOYSEL, 43.
— ETYM. Fors, hors, et mariage.
FORMAT (for-ma; letne se lie pas ; au pluriel, Ys
se lie : les for-ma-z in-quarto et in-octavo), s. m.
Terme d'imprimerie. Dimension d'un livre, déter-
minée par le nombre de pages que renferme cha-
que feuille. Format in-folio. Format in-quarto. For-
mat in-dix-huit. L'humble format sut plaire à cette
classe Sur qui les arts sèment trop peu de fleurs,
BÉRANG. In-S".
— ÉTYM. Lat. formalus, formé : liber formatus,
livre de telle ou telle forme.
t FORMATEUR, TRICE (for-ma-teur, tri-s'),
adj. ||'1° Qui forme, qui crée. [Platon a eu] un in-
stinct assez heureux pour appeler Dieu l'éternel géo-
mètre, pour sentir qu'il existe une intelligence for-
matrice, VOLT. Dial. xxiv, 17. y 2" S. m. et f. Celui,
celle qui forme. Dieu, parfait architecte et absolu
formateur de tout ce qui est, BOSS. Éiévat. m, 2.
Jugez si, en admettant un formateur souverain,
on peut admettre des êtres qui lui résistent, VOLT.
Dicl. xxin.
— HIST. xnie s. Pucele en qui prise forme a Li
formeres qui tout forma, Fabliaux mss. n°72(8,
f° 174, dans LACURNE. || XYI* s. Tu es nostre forma-
teur, et nous sommes l'ouvrage de ta main, ÇALY,
Inst. 679. La philosophie comme formatrice des ju-
gements et des moeurs, MONT, I, 181. 1
— ÉTYM. Lat. formatorem, de formare, former.
Dans l'ancien français, formeres est le nominatif
et vient du latin formâtor; formeor serait le ré-
gime, venant de formatorem.
f FORMATIF; IVE (for-ma-tif, ti-v'), adj. TeriM.
de philologie. Qui sert à former. || Terme de gram-
maire. La lettre formative, et, substantivement, la
formative, dite aussi la caractéristique, la lettre
qui, dans quelques langues, sert à déterminer cer-
taines formes spéciales des mots.
— ÉTYM. Lat. formalum, supin de formare, for-
mer; provenç. formatiu; espagn. et ital. formalivo.
FORMATION (for-ma-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Au sens actif. Action dé former,
d'organiser, d'instituer. La formation d'un régiment,
d'un camp. || Au sens passif. Action par laquelle une
chose se forme ou est formée, La formation d'un
abcès dans le poumoD, dans le foie. Ce qui a paru de
lui dans les mémoires de cette académie sur la foiv
mation de la voix.... FONTEN. Dodart. Le grand-père
chien paraît avoir eu plus de part que la graud'-
mère louve à la formation de la tête du mâle et de la
queue de la femelle de la première génération,
BUFF. Quadrup. t. xu, p. 263, dans POUGENS. Que
les grandes et premières formations des êtres ani-
més ne se soient faites dans les terres élevées du
Nord, ». 6° Époq. nat. OEuvres, t. XII, p. 267.
|| 2° Terme de géologie. Mode de production d'une
roche, d'une famille de roches ou d'une réunion de
masses minérales ou de dépôts, de terrains. || En-
semble de couches, de terrains qui paraissent avoir
été formés à la même époque et par une semblable
opération géogénésique. Formation gypseuse, cal-
caire. On distingue des formations ignées ou pluto-
niennes, et des formations aqueuses ou neptu-
niennes. Cette mine, située • dans une si haute
montagne, est sains doute de première formation
comme la plupart des autres mines de cuivre de
l'Afrique, BUFF. Min. t. v, p. 146, dans POUGENS.
Lorsque l'eau n'est chargée que des molécules de
sable calcaire pur, son sédiment forme une concré-
tion calcaire tendre, ou bien une pierre semblable
à toutes les autres pierres de seconde formation,
ID. ib. t. II, p. 80. || 3° Disposition que prennent les
différentes sections d'une troupe. La formation en
bataille. || 4° Terme de grammaire. La manière de
modifier un nom, un verbe, l'un dans là déclinaison,
l'autre dans la conjugaison, en ajoutant certaines
désinences. La formation" des cas, du, féminin, du
pluriel, des temps des verbes. || S" Terme d'algè-
bre. Formation des puissances, opération par la-
quelle on élève une grandeur donnée à une puis-
sance. Formation d'une équation, la suite des
opérations qui conduisent à cette équation. || Terme
de géométrie. Manière dont une ligne, une surface
est engendrée.
— HIST. xu" s. Itels est la formation Del munde
e la divisions, Que quatre parz i a, non plus, BENOÎT,
I, v. 47. || an" s. Les os et la formacion de tous
membres, J. DEMEUNG, Végèce, i, c. || xvcs. Mi sers
[mes serfs] en moy font formacion [complot] Pour
moy occir.... EUST. DESCH. Poésies mss. f° 52.
— ÉTYM. Provenç. formatio; espagn. formacion ;
ital. fonnazione ; du lat. formationem, de formare,
former.
FORME (for-m'),s. f. || l°Dans le sensle plus géné-
ral, l'ensemble des qualités d'un être, ce qui déter-
mine la matière à être telle ou telle chose. La forme de.
l'or est d'être solide, pesant, brillant, jaune et figu-
rable. La matière est susceptible de toutes sortes de
formes. Il [Dieu] n'est point un simple faiseur de
formes et de figures dans une matière préexistante ;
il a fait et la matière et la forme, c'est-à-dire son
ouvrage dans son tout, BOSS. Élevât, m, 2. La na-
ture nous déclare souvent et nous fait signifier
qu'elle ne peut pas nous laisser longtemps ce peu de
matière qu'elle nous prête.... elle en a besoin pour,
d'autres formes , elle la redemande pour d'autres
ouvrages, ID. Sermons, la Mort, i. || Par extension,
attribut. Par une chose complète, je n'entends
autre chose qu'une substance revêtue de formes
ou d'attributs qui suffisent pour me faire connaître
qu'elle est une substance, DESC. Rép. aux quatre
object. II. || Corme hypostatique, celle qui consti-
tue une chose, qui la fait être ce qu'elle est. La
forme hypostatique de la personne dirii-C. HDans
la philosophie de Kant, forme de l'idée ou du
concept, la généralité, par opposition à l'objet
même qui est la matière du concept. || 2° Terme
de chimie. Forme solide, liquide, gazeuse, les corju
à l'état solide, liquide, gazeux. || 3°. Fig. État, as-
pect. J'ai vu la misère sous toutes ses formes. La
mort se présentait sous une forme terrible. Combien
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