Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1726
FOR
LEROUX DE LiNCY, Prov. t. il, p. 366. Meurtres, lar-
cins, force de femme ou autres cas énormes, Coust.
génèr. t. il, p. 863. Tellement que, par force forcée,
il faut que ce traité soit publié, ilém. de Bellièwe
et de Sillery, p. -340, dans LACURNE. Estant mon in-
tention qu'il ne .soit faict aucune force ny violence
aux consciences de mes subjets, HENRI IY, Lettres
missives, t. iv, p. 824.
— ÉTYM. Provenç. forsa, forxa; espagn. fuersa ;
portug. força; .ital. forza; du bas-latin foret», for-
tia, dérivé du latin fortis, fort. Ce qui empêche d'y
voir le pluriel neutre fortia, c'est que les noms
ainsi dérivés de pluriels neutres ont un sens col-
lectif qui manque ici : biblia, bible, mirabilia, mer-
veille, etc.
FORCÉ, ÉE (for-sé, sée), part, passé de forcer.
|| i° 1 quoi on a fait violence, qu'on a tordu, brisé
avec violence. Un coffre forcé. Une serrure forcée.
Ils [les Juifs] répandirent dans le monde que le sé-
pulcre [de Jésus] avait été forcé ; mais le mensonge
était si visible que la résurrection du Sauveur ne
laissa pas de passer pour constante parmi le peuple,
BOURDAL Myst. Résurr. de J. C. t. i, p. 33{. Un
ministre est excusable du mal qu'il fait lorsque le
gouvernail de l'État est forcé dans sa main par les
tempêtes ; mais dans le calme il est coupable de
tout le bien qu'il ne fait pas ; Mazarin ne fit de
bien qu'à lui et à sa famille, VOLT. Louis XIV, 6.
|| Terme de marine. Mâts forcés, mâts qui prennent
un pli sur l'avant pour avoir porté trop de voile par
un grand vent, ou pour avoir été trop tenus en
étais, y Fig. Sens forcé, sens qu'on a tordu, dé-
tourné de l'acception directe et naturelle. Donner
des sens forcés à des passages clairs, c'est le sûr
moyen de ne jamais s'entendre, VOLT. Dict. phil.
Résurrection. || 2° Enlevé de vive force. Que de rem-
parts détruits ! que de villes forcées ! BOIL. Art p.
iv. Le temple est-il forcé ? RAC. Athal. v, i. Ayant
appris que les lignes [de l'ennemi] avaient été for-
cées, HAMILT. Gramm. &. || 3° À qui on a fait vio-
lence. Une femme forcée par des soldats ivres.
|| 4° Dont la résistance a été impuissante. Des
troupes forcées dans leurs retranchements. || Par
extension. Les éléments forcés, la nature forcée, les
éléments, la nature obligée d'obéir à l'homme.
Quoi! mon père trahi, les éléments forcés.... Lui
font-ils présumer mon audace épuisée ? CORN. Uédée,
i, 4. IVianon et Marly bâtis; la nature forcée dans
tous ces lieux de délice, et des jardins où l'art était
épuisé, VOLT. Louis XIV, 27. || 5° Terme, de chasse.
Pris à la course et à la fatigue. Un cerf forcé par les
chiens. || Rendre forcé, obliger la bête à se rendre.
Un sanglier poussé vigoureusement par une meute
de vingt-bons chiens et prêt à rendre forcé par eux.
|| 6° Qui fait malgré soi quelque chose. La comédie
du médecin forcé [malgré lui], SÉV. 227. Après
l'être couvert de leur sang et du mien, Tu te verras
forcé de répandre le tien, RAC. Brit. v, .6. L'hérésie,
depuis si longtemps redoutable au trône par la fai-
blesse des règnes précédents forcés à la tolérer, MASS.
Or. fan. Louis XIV. || Avoir la main forcée, voy. FOR-
CER n° t. || Terme de jeux. Être forcé, être obligé de
jouer de la couleur demandée ou de prendre. || Mat
forcé, position telle, aux échecs, que le roi ne peut
plus changer de place sans être fait mat au coup
suivant. || Au domino, dé forcé, celui qu'on est
obligé de mettre, n'en ayant pas d'autre. J'ai joué
à dé forcé. Fermeture forcée, celle qui ne peut s'é-
viter. || 7° Qui n'est pas volontaire. Mais, s'il se dé-
disait d'un outrage forcé, CORN. Sertor.i, 3. Le
Mariage forcé, titre d'une comédie de Molière. J'i-
rai, bien plus content et de vous et de moi, Dé-
tromper son amour d'une feinte forcée, RAC. Bajaz.
m, 4. Les métis qui résultent de ces unions forcées
ressemblent plus à leur père par la forme du bec,
par les couleurs de la tête, des ailes, en un mot par
les extrémités, .et à leur mère par le reste du corps,
BUFF. Ois. t. VH, p. 275, dans POUGENS. || Emprunt
forcé, somme qu'un gouvernement force à lui ap-
porter sous forme d'emprunt, et dont il paye les in-
térêts. || Travaux forcés, voy. TRAVAIL. || 8° Marche
forcée, marche plus rapide ou plus prolongée que
la marche ordinaire. Le régiment gagna la ville à
marches forcées. || 9° Terme d'horticulture. Arbre
forcé en serre, arbre dont on a hâté la végétation
dans une serre. || Cultures forcées, celles qui ont
pour but de produire des fruits ou des légumes pré-
coces. || 10° Qui manque de sincérité et de liberté.
Et je ne voulais pas de sentiments forcés, CORN.
Poly* iv, 3. Et sans plus te parer d'ute vertu forcée,
m. Héracl. m, S. Vous avez vu .le reste et mes rai-
sons forcées, ID. Sertor. iv, 2. Ne m'importune plus
de tes raisons forcées ; Je vois combien tes voeux"
FOR
sont loin de mes pensées, RAC. Bajag. u, i. Déjà plus
d'une fois dansvos plaintes forcées J'ai du voir et j'ai
vu le fond de vos pensées, m. Iphig. n, 5. Je trem-
ble qu'Athalie.... d'un respect forcé ne dépouille les
restes, ID. Athal. i,i. Il a un ris forcé, des caresses
contrefaites, LA BRUV. vin. .VOUS VOUS moquez, me
dit-il d'un air forcé, ne savez-vous pas le plaisir que
j'ai d'être avec vous? MARIV. Marianne, 8" part.
Vous connaissez ce sourire forcé et cette fausse
douceur que la politesse imprime sur le visage,
GENLIS, Ad. et Théod. t. i, lett. 23, p. m, dans
POUGENS. || 11° Qui n'a ni souplesse ni liberté, éloi-
gné du naturel, en parlant des ouvrages d'esprit.
Je ne puis arracher du creux de ma cervelle Que
des vers plus forcés que ceux de la Pucelle, Bon,.
Sat. vu. Et dans un vers forcé que surcharge un
vieux mot, Couvre son peu d'esprit des phrases de
Marot, VOLT. Disc. 3. || Tiré de trop loin. Rappro-
chement forcé. Comparaison forcée. || Style forcé,
style où l'on sort du naturel, où l'on cherche à
exagérer l'énergie au moyen de mots inaccoutumés
ou de figures excessives. || Terme de peinture.
Figures forcées, figures dont l'attitude est gênée
sans nécessité. Coloris forcé, coloris outré. Effet
forcé, effet où l'artifice du peintre pour l'augmenter
est grossièrement employé.
t FORCEAU (for-sô), s. m. Terme de chasse et
de pêche. Piquet sur lequel un filet est appuyé, et
qui le retient de force.
f FORCEMENT (for-se-man), s. m. || 1° Action
de forcer. || 2° Action de forcer une femme, de lui
faire violence. || 3° Forcement de recette, exercice
du droit qui appartient à l'administration de faire
payer par ses commis les impôts qu'ils ont négligé
de percevoir.
— HIST. xvr 3 s. Avant le deslogement se commit
un acte très vilain d'un forcement de fille par un
gentilhomme, LA NOUE, 667. Un soldat voulant forcer
une femme devant son mari est tué par lui, ce qui
donna entrée au forcement.de toutes les femmes,
D'ADB. Hist. I, 348.
— ÉTYM. Forcer.
FORCEMENT (for-sé-man), adv. || i° Par force,
par contrainte. Il a fait forcément cette démarche.
Ce prince [Louis XI], ne faisant jamais la guerre
que forcément, recevait tous ceux qui cherchaient
son alliance, DUCLOS, But. Louis XI, OEuv. t. m,
p. (76, dans POUGENS. ]| 2° Par une conséquence
forcée. Ce fait admis, on doit forcément admettre
les autres.
— ÉTYM. Forcé, et le suffixe ment; provenç. for-
sadamen; catal. forsadament; espagn. fonsada-
menle.
FORCENÉ, ÉE (for-se-né, née), adj. ||i» Qui est
hors de sens Le dépit dont l'âme est forcenée,
RÉGNIER,S(I£. xi. La perte de toute espérance rend
forcené, FÈN. Tél. xvm. Tu as l'air d'une sibylle
dans son antre, qui étouffe, qui écume, qui est for-
cenée, ID. t. xix, p. 3(9. Les éléphants, percés de
coups et ayant la plupart perdu leurs conducteurs,
ne gardaient plus l'ordre accoutumé, et, comme for-
cenés de douleur, ne distinguaient plus amis et en-
nemis, ROLIIN, Hist. anc. OEuv. t. vi, p. 607, dans
POUGENS. [Catonj Ce héros forcené, la victime
d'Utique, VOLT. M. de Ces. i, (. La nature, le
vrai, de nos livres bannis, Un désir forcené d'in-
venter et d'instruire, D'ignorants écrivains, jamais
las de produire, GILB. le XVIIIe siècle. ||Passionné
pour. Me voilà forcené des échecs, j. j. ROUSS.
Conf. v. || Furieux. Il prit une envie forcenée à Bes-
sus de tuer le roi, VAUGEL., Q. C. v, 12, dans RI-
CHELET. Une ombre de respect pour son saint mi-
nistère Peut-être adoucira ces vainqueurs forcenés,
VOLT. Orphel. i, (. Lorsqu'elle [la tigresse] a perdu
tout espoir de recouvrer sa perte, des cris forcenés
et lugubres, des hurlements affreux expriment sa
douleur cruelle et font encore frémir ceux qui les
entendent de loin, BUFF. Quadrup. t. m, p. 266,
dans POUGENS. || Terme de blason. Se dit d'un cheval
emporté et furieux. ||_2° Substantivement. C'est
ainsi que souvent par une forcenée Une triste fa-
mille à l'hôpital traînée Voit ses biens en décret,
BOIL. Sat. x. Contre ces forcenés les lois sont sais
vigueur, c. DELAV. Vêpres sicil. n, 6.
— HIST. XIIe s. Dune li unt respundu à voix li
forssèné : Se vus ne faites ce que U reis a mandé,
Il en aura tut dreit, Th. le mart: (30. || xm» s. For-
tune ainsinc le pueple vanche Des bobans que vous-
demenés Cum orguilleus et forsenés, "la Rose, 6576.
Ne li forsenés, ne li fols naturel ne poent fere tes-
tament, BEAUM.XII, 45. |] xve s. Lors fut comme
tout forcené et dict luy mesme que il vendrait cher
sa mort, Boucicaut, i, 24. ||xvT s. Manda au comte
FOR
de Dunoys par ung gentilhomme dès siens, que si le
temps n'estoit forcené, que de sa part il garderoit
bien le passage contre tous les Espaignols, JE AN
D'AUTÔN, Annales de Louis XII, ms. f° 43, dans
LACURNE. La- forcenée curiosité de nostre nature,
MONT, i, 43. Une forcenée convoitise de gloire,
AMTOT, Sylla, (6. Unforcenéde l'amour d'une vefve
nommée.... CARLOIX, il, 2.
— ÉTYM. Provenç. forsenai; ital. fbrsennato; du
latin forts, hors, et l'allemand Sinn, sens : hors de
sens. L'orthographe forcené par un c est contraire a
Pétymologie et fautive; elle n'est pas même ap-
puyée par l'antique usage, elle ne vient que d'une
confusion malheureuse avec le mot force, et il serait
mieux d'écrire forsenè.
t FORCÈNEMENT (for-sè-ne-man), s. m. État de
celui qui est forcené. Et fuyez un tyran dont le
forcènement Joindrait votre supplice à mon ban-.
nissement, CORN. Médée, iv, 6.
— HIST. xvie s. La colère indomptée et le forcè-
nement Qui troublèrent l'esprit" d'un misérable
amant, DESPORTES, OEuvres, p. 443, dans LACURNE.
— ÉTYM. Forcener.
_f FORCENER (for-se-né), v. n. Devenir for-
cené, perdre la raison. Jefdrcène de voir que sur
votre retour Un traître assure ainsi ma perte et son
amour, CORN. Veuve, v, 9. C'est le propre de la fai-
blesse de forcener dès qu'elle s'aperçoit elle-même,
MERCIER, Néologie. || Se forcener, v. réfl. Même sens.
Le despotisme du peuple est une puissance folle et
aveugle qui se forcené contre elle-même, et qui
n'est absolue et au-dessus des lois que pour achever
de se détruire, FÊN. dans LA VEAUX. || Mot tombé en
désuétude, mais à reprendre.
— HIST; XIIe s. Lors ot tel duel [deuil], à poi ne
forsena, Ronc. p. 95. || xme s. Bien puis, fet il, vis
forcener [je puis bien forcener tout vif], Quant vous
me tenés pour vaincu, la Rose, 3746. || xvi" s. Si
on luy refuse aliments en sa saison, il forcené, im-
patient de delay, MONT, m, 333.
— ÉTYM. Voy. FORCENÉ; provenç. forsenar, for-
ceiiar.
| FORCÈNERIE (for-sè-ne-rie), s. f. Acte de for-
cené. Comme donc je me plains de ma forcènerie,
RÉGNIER, Sati xv. Je l'aurais préféré de grand coeur
à la forcènerie des états de Bretagne, SÉV. 606. || Mot
tombé en désuétude, mais à reprendre.
— HIST. xme s. Quel. forsenerie te maine X cest
forment, à ceste paineî la Rose, 878S. La forsenerie
d'aucun ne doit pas autrui damacier, BEAUM. 69.
|| xvie s. Il sembloit lors qu'infernales furies Eussent
rompuz, par leurs forceneries, Fers et lyens des
pâluz plutoniques, CRÉTIN, p. 233, dans LACURNE.
— ÉTYM. Forcener; provenç. forsenaria, -force-
rteria; anc' ital. forsermeria.
FORCEPS (for-sèps'), s. m. || 1° Terme d'obsté-
trique. Instrument destiné à embrasser la tête du
foetus et à l'extraire de la matrice. || 2° Terme d'en-
tomologie. Organe qui garnit l'extrémité anaïe du
corps de quelques insectes.
— ÉTYM. Lat. forceps, tenaille, que Festus tire de
formas, chaud, et capere, prendre : instrument pro-
pre à saisir les corps chauds.
FORCER (for-sé. Le c prend une cédille devant a
et o : je forçai, forçons), v. a. || Ie Faire subir à
une chose une violence, une effraction. Mme Colbert
ne voulait qu'il la vît [sa future] que le soir; il
força les portes et se jeta à ses pieds, SÉV. 394. Du
sérail, s'il le faut, venez forcer la porte, RAC. Bajas.
n, 3. On força Un coffre dont la reine avait em-
porté la clef, et l'on n'y trouva que des haires, des
ceintures armées dé pointes de fer, GENLIS, Mlle de
la Fayette, p. ((6, dans POUGENS. || Forcer une
clef, forcer une serrure, tordre une clef, les ressorts
d'une serrure, de manière que cette clef, ces res-
sorts ne peuvent plus jouer. || Terme d'escrime.
Forcer le fer, engager avec force l'épée de son ad-
versaire. || Terme de manège. Forcer la main, se dit
en parlant d'un cheval qui refuse d'obéir, qui s'em-
porte. On dit aussi forcer à la main, gagner à la
main. ||Fig. Forcer la main à quelqu'un, V con-
traindre à faire quelque chose. || Avoir la main
forcée, faire quelque chose malgré soi. || Fig. Forcer
le sens, y faire quelque violence qui le dénature.
En prenant naturellement la gnose pbur la connais-
sance pratique de Dieu et de l'Evangile, vous parlez
naturellement, et cela est vrai; en forçant le sens
et substituant à la gnose l'état passif, cela est ab-
surde, BOSS. Nouv. myst.. (5. || On dit de même :
forcer l'analogie. Ce n'est que dans une généra-
lité scolastique et en forçant Panalegie que l'on
peut, sur le rapport unique de la similitude d'une
seule partie, appliquer le même nom à des es-
FOR
LEROUX DE LiNCY, Prov. t. il, p. 366. Meurtres, lar-
cins, force de femme ou autres cas énormes, Coust.
génèr. t. il, p. 863. Tellement que, par force forcée,
il faut que ce traité soit publié, ilém. de Bellièwe
et de Sillery, p. -340, dans LACURNE. Estant mon in-
tention qu'il ne .soit faict aucune force ny violence
aux consciences de mes subjets, HENRI IY, Lettres
missives, t. iv, p. 824.
— ÉTYM. Provenç. forsa, forxa; espagn. fuersa ;
portug. força; .ital. forza; du bas-latin foret», for-
tia, dérivé du latin fortis, fort. Ce qui empêche d'y
voir le pluriel neutre fortia, c'est que les noms
ainsi dérivés de pluriels neutres ont un sens col-
lectif qui manque ici : biblia, bible, mirabilia, mer-
veille, etc.
FORCÉ, ÉE (for-sé, sée), part, passé de forcer.
|| i° 1 quoi on a fait violence, qu'on a tordu, brisé
avec violence. Un coffre forcé. Une serrure forcée.
Ils [les Juifs] répandirent dans le monde que le sé-
pulcre [de Jésus] avait été forcé ; mais le mensonge
était si visible que la résurrection du Sauveur ne
laissa pas de passer pour constante parmi le peuple,
BOURDAL Myst. Résurr. de J. C. t. i, p. 33{. Un
ministre est excusable du mal qu'il fait lorsque le
gouvernail de l'État est forcé dans sa main par les
tempêtes ; mais dans le calme il est coupable de
tout le bien qu'il ne fait pas ; Mazarin ne fit de
bien qu'à lui et à sa famille, VOLT. Louis XIV, 6.
|| Terme de marine. Mâts forcés, mâts qui prennent
un pli sur l'avant pour avoir porté trop de voile par
un grand vent, ou pour avoir été trop tenus en
étais, y Fig. Sens forcé, sens qu'on a tordu, dé-
tourné de l'acception directe et naturelle. Donner
des sens forcés à des passages clairs, c'est le sûr
moyen de ne jamais s'entendre, VOLT. Dict. phil.
Résurrection. || 2° Enlevé de vive force. Que de rem-
parts détruits ! que de villes forcées ! BOIL. Art p.
iv. Le temple est-il forcé ? RAC. Athal. v, i. Ayant
appris que les lignes [de l'ennemi] avaient été for-
cées, HAMILT. Gramm. &. || 3° À qui on a fait vio-
lence. Une femme forcée par des soldats ivres.
|| 4° Dont la résistance a été impuissante. Des
troupes forcées dans leurs retranchements. || Par
extension. Les éléments forcés, la nature forcée, les
éléments, la nature obligée d'obéir à l'homme.
Quoi! mon père trahi, les éléments forcés.... Lui
font-ils présumer mon audace épuisée ? CORN. Uédée,
i, 4. IVianon et Marly bâtis; la nature forcée dans
tous ces lieux de délice, et des jardins où l'art était
épuisé, VOLT. Louis XIV, 27. || 5° Terme, de chasse.
Pris à la course et à la fatigue. Un cerf forcé par les
chiens. || Rendre forcé, obliger la bête à se rendre.
Un sanglier poussé vigoureusement par une meute
de vingt-bons chiens et prêt à rendre forcé par eux.
|| 6° Qui fait malgré soi quelque chose. La comédie
du médecin forcé [malgré lui], SÉV. 227. Après
l'être couvert de leur sang et du mien, Tu te verras
forcé de répandre le tien, RAC. Brit. v, .6. L'hérésie,
depuis si longtemps redoutable au trône par la fai-
blesse des règnes précédents forcés à la tolérer, MASS.
Or. fan. Louis XIV. || Avoir la main forcée, voy. FOR-
CER n° t. || Terme de jeux. Être forcé, être obligé de
jouer de la couleur demandée ou de prendre. || Mat
forcé, position telle, aux échecs, que le roi ne peut
plus changer de place sans être fait mat au coup
suivant. || Au domino, dé forcé, celui qu'on est
obligé de mettre, n'en ayant pas d'autre. J'ai joué
à dé forcé. Fermeture forcée, celle qui ne peut s'é-
viter. || 7° Qui n'est pas volontaire. Mais, s'il se dé-
disait d'un outrage forcé, CORN. Sertor.i, 3. Le
Mariage forcé, titre d'une comédie de Molière. J'i-
rai, bien plus content et de vous et de moi, Dé-
tromper son amour d'une feinte forcée, RAC. Bajaz.
m, 4. Les métis qui résultent de ces unions forcées
ressemblent plus à leur père par la forme du bec,
par les couleurs de la tête, des ailes, en un mot par
les extrémités, .et à leur mère par le reste du corps,
BUFF. Ois. t. VH, p. 275, dans POUGENS. || Emprunt
forcé, somme qu'un gouvernement force à lui ap-
porter sous forme d'emprunt, et dont il paye les in-
térêts. || Travaux forcés, voy. TRAVAIL. || 8° Marche
forcée, marche plus rapide ou plus prolongée que
la marche ordinaire. Le régiment gagna la ville à
marches forcées. || 9° Terme d'horticulture. Arbre
forcé en serre, arbre dont on a hâté la végétation
dans une serre. || Cultures forcées, celles qui ont
pour but de produire des fruits ou des légumes pré-
coces. || 10° Qui manque de sincérité et de liberté.
Et je ne voulais pas de sentiments forcés, CORN.
Poly* iv, 3. Et sans plus te parer d'ute vertu forcée,
m. Héracl. m, S. Vous avez vu .le reste et mes rai-
sons forcées, ID. Sertor. iv, 2. Ne m'importune plus
de tes raisons forcées ; Je vois combien tes voeux"
FOR
sont loin de mes pensées, RAC. Bajag. u, i. Déjà plus
d'une fois dansvos plaintes forcées J'ai du voir et j'ai
vu le fond de vos pensées, m. Iphig. n, 5. Je trem-
ble qu'Athalie.... d'un respect forcé ne dépouille les
restes, ID. Athal. i,i. Il a un ris forcé, des caresses
contrefaites, LA BRUV. vin. .VOUS VOUS moquez, me
dit-il d'un air forcé, ne savez-vous pas le plaisir que
j'ai d'être avec vous? MARIV. Marianne, 8" part.
Vous connaissez ce sourire forcé et cette fausse
douceur que la politesse imprime sur le visage,
GENLIS, Ad. et Théod. t. i, lett. 23, p. m, dans
POUGENS. || 11° Qui n'a ni souplesse ni liberté, éloi-
gné du naturel, en parlant des ouvrages d'esprit.
Je ne puis arracher du creux de ma cervelle Que
des vers plus forcés que ceux de la Pucelle, Bon,.
Sat. vu. Et dans un vers forcé que surcharge un
vieux mot, Couvre son peu d'esprit des phrases de
Marot, VOLT. Disc. 3. || Tiré de trop loin. Rappro-
chement forcé. Comparaison forcée. || Style forcé,
style où l'on sort du naturel, où l'on cherche à
exagérer l'énergie au moyen de mots inaccoutumés
ou de figures excessives. || Terme de peinture.
Figures forcées, figures dont l'attitude est gênée
sans nécessité. Coloris forcé, coloris outré. Effet
forcé, effet où l'artifice du peintre pour l'augmenter
est grossièrement employé.
t FORCEAU (for-sô), s. m. Terme de chasse et
de pêche. Piquet sur lequel un filet est appuyé, et
qui le retient de force.
f FORCEMENT (for-se-man), s. m. || 1° Action
de forcer. || 2° Action de forcer une femme, de lui
faire violence. || 3° Forcement de recette, exercice
du droit qui appartient à l'administration de faire
payer par ses commis les impôts qu'ils ont négligé
de percevoir.
— HIST. xvr 3 s. Avant le deslogement se commit
un acte très vilain d'un forcement de fille par un
gentilhomme, LA NOUE, 667. Un soldat voulant forcer
une femme devant son mari est tué par lui, ce qui
donna entrée au forcement.de toutes les femmes,
D'ADB. Hist. I, 348.
— ÉTYM. Forcer.
FORCEMENT (for-sé-man), adv. || i° Par force,
par contrainte. Il a fait forcément cette démarche.
Ce prince [Louis XI], ne faisant jamais la guerre
que forcément, recevait tous ceux qui cherchaient
son alliance, DUCLOS, But. Louis XI, OEuv. t. m,
p. (76, dans POUGENS. ]| 2° Par une conséquence
forcée. Ce fait admis, on doit forcément admettre
les autres.
— ÉTYM. Forcé, et le suffixe ment; provenç. for-
sadamen; catal. forsadament; espagn. fonsada-
menle.
FORCENÉ, ÉE (for-se-né, née), adj. ||i» Qui est
hors de sens Le dépit dont l'âme est forcenée,
RÉGNIER,S(I£. xi. La perte de toute espérance rend
forcené, FÈN. Tél. xvm. Tu as l'air d'une sibylle
dans son antre, qui étouffe, qui écume, qui est for-
cenée, ID. t. xix, p. 3(9. Les éléphants, percés de
coups et ayant la plupart perdu leurs conducteurs,
ne gardaient plus l'ordre accoutumé, et, comme for-
cenés de douleur, ne distinguaient plus amis et en-
nemis, ROLIIN, Hist. anc. OEuv. t. vi, p. 607, dans
POUGENS. [Catonj Ce héros forcené, la victime
d'Utique, VOLT. M. de Ces. i, (. La nature, le
vrai, de nos livres bannis, Un désir forcené d'in-
venter et d'instruire, D'ignorants écrivains, jamais
las de produire, GILB. le XVIIIe siècle. ||Passionné
pour. Me voilà forcené des échecs, j. j. ROUSS.
Conf. v. || Furieux. Il prit une envie forcenée à Bes-
sus de tuer le roi, VAUGEL., Q. C. v, 12, dans RI-
CHELET. Une ombre de respect pour son saint mi-
nistère Peut-être adoucira ces vainqueurs forcenés,
VOLT. Orphel. i, (. Lorsqu'elle [la tigresse] a perdu
tout espoir de recouvrer sa perte, des cris forcenés
et lugubres, des hurlements affreux expriment sa
douleur cruelle et font encore frémir ceux qui les
entendent de loin, BUFF. Quadrup. t. m, p. 266,
dans POUGENS. || Terme de blason. Se dit d'un cheval
emporté et furieux. ||_2° Substantivement. C'est
ainsi que souvent par une forcenée Une triste fa-
mille à l'hôpital traînée Voit ses biens en décret,
BOIL. Sat. x. Contre ces forcenés les lois sont sais
vigueur, c. DELAV. Vêpres sicil. n, 6.
— HIST. XIIe s. Dune li unt respundu à voix li
forssèné : Se vus ne faites ce que U reis a mandé,
Il en aura tut dreit, Th. le mart: (30. || xm» s. For-
tune ainsinc le pueple vanche Des bobans que vous-
demenés Cum orguilleus et forsenés, "la Rose, 6576.
Ne li forsenés, ne li fols naturel ne poent fere tes-
tament, BEAUM.XII, 45. |] xve s. Lors fut comme
tout forcené et dict luy mesme que il vendrait cher
sa mort, Boucicaut, i, 24. ||xvT s. Manda au comte
FOR
de Dunoys par ung gentilhomme dès siens, que si le
temps n'estoit forcené, que de sa part il garderoit
bien le passage contre tous les Espaignols, JE AN
D'AUTÔN, Annales de Louis XII, ms. f° 43, dans
LACURNE. La- forcenée curiosité de nostre nature,
MONT, i, 43. Une forcenée convoitise de gloire,
AMTOT, Sylla, (6. Unforcenéde l'amour d'une vefve
nommée.... CARLOIX, il, 2.
— ÉTYM. Provenç. forsenai; ital. fbrsennato; du
latin forts, hors, et l'allemand Sinn, sens : hors de
sens. L'orthographe forcené par un c est contraire a
Pétymologie et fautive; elle n'est pas même ap-
puyée par l'antique usage, elle ne vient que d'une
confusion malheureuse avec le mot force, et il serait
mieux d'écrire forsenè.
t FORCÈNEMENT (for-sè-ne-man), s. m. État de
celui qui est forcené. Et fuyez un tyran dont le
forcènement Joindrait votre supplice à mon ban-.
nissement, CORN. Médée, iv, 6.
— HIST. xvie s. La colère indomptée et le forcè-
nement Qui troublèrent l'esprit" d'un misérable
amant, DESPORTES, OEuvres, p. 443, dans LACURNE.
— ÉTYM. Forcener.
_f FORCENER (for-se-né), v. n. Devenir for-
cené, perdre la raison. Jefdrcène de voir que sur
votre retour Un traître assure ainsi ma perte et son
amour, CORN. Veuve, v, 9. C'est le propre de la fai-
blesse de forcener dès qu'elle s'aperçoit elle-même,
MERCIER, Néologie. || Se forcener, v. réfl. Même sens.
Le despotisme du peuple est une puissance folle et
aveugle qui se forcené contre elle-même, et qui
n'est absolue et au-dessus des lois que pour achever
de se détruire, FÊN. dans LA VEAUX. || Mot tombé en
désuétude, mais à reprendre.
— HIST; XIIe s. Lors ot tel duel [deuil], à poi ne
forsena, Ronc. p. 95. || xme s. Bien puis, fet il, vis
forcener [je puis bien forcener tout vif], Quant vous
me tenés pour vaincu, la Rose, 3746. || xvi" s. Si
on luy refuse aliments en sa saison, il forcené, im-
patient de delay, MONT, m, 333.
— ÉTYM. Voy. FORCENÉ; provenç. forsenar, for-
ceiiar.
| FORCÈNERIE (for-sè-ne-rie), s. f. Acte de for-
cené. Comme donc je me plains de ma forcènerie,
RÉGNIER, Sati xv. Je l'aurais préféré de grand coeur
à la forcènerie des états de Bretagne, SÉV. 606. || Mot
tombé en désuétude, mais à reprendre.
— HIST. xme s. Quel. forsenerie te maine X cest
forment, à ceste paineî la Rose, 878S. La forsenerie
d'aucun ne doit pas autrui damacier, BEAUM. 69.
|| xvie s. Il sembloit lors qu'infernales furies Eussent
rompuz, par leurs forceneries, Fers et lyens des
pâluz plutoniques, CRÉTIN, p. 233, dans LACURNE.
— ÉTYM. Forcener; provenç. forsenaria, -force-
rteria; anc' ital. forsermeria.
FORCEPS (for-sèps'), s. m. || 1° Terme d'obsté-
trique. Instrument destiné à embrasser la tête du
foetus et à l'extraire de la matrice. || 2° Terme d'en-
tomologie. Organe qui garnit l'extrémité anaïe du
corps de quelques insectes.
— ÉTYM. Lat. forceps, tenaille, que Festus tire de
formas, chaud, et capere, prendre : instrument pro-
pre à saisir les corps chauds.
FORCER (for-sé. Le c prend une cédille devant a
et o : je forçai, forçons), v. a. || Ie Faire subir à
une chose une violence, une effraction. Mme Colbert
ne voulait qu'il la vît [sa future] que le soir; il
força les portes et se jeta à ses pieds, SÉV. 394. Du
sérail, s'il le faut, venez forcer la porte, RAC. Bajas.
n, 3. On força Un coffre dont la reine avait em-
porté la clef, et l'on n'y trouva que des haires, des
ceintures armées dé pointes de fer, GENLIS, Mlle de
la Fayette, p. ((6, dans POUGENS. || Forcer une
clef, forcer une serrure, tordre une clef, les ressorts
d'une serrure, de manière que cette clef, ces res-
sorts ne peuvent plus jouer. || Terme d'escrime.
Forcer le fer, engager avec force l'épée de son ad-
versaire. || Terme de manège. Forcer la main, se dit
en parlant d'un cheval qui refuse d'obéir, qui s'em-
porte. On dit aussi forcer à la main, gagner à la
main. ||Fig. Forcer la main à quelqu'un, V con-
traindre à faire quelque chose. || Avoir la main
forcée, faire quelque chose malgré soi. || Fig. Forcer
le sens, y faire quelque violence qui le dénature.
En prenant naturellement la gnose pbur la connais-
sance pratique de Dieu et de l'Evangile, vous parlez
naturellement, et cela est vrai; en forçant le sens
et substituant à la gnose l'état passif, cela est ab-
surde, BOSS. Nouv. myst.. (5. || On dit de même :
forcer l'analogie. Ce n'est que dans une généra-
lité scolastique et en forçant Panalegie que l'on
peut, sur le rapport unique de la similitude d'une
seule partie, appliquer le même nom à des es-
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