1648
FER
par îa fermeté de son courage et de ses regards,
VAUGEL. Q. C. x, 8. Mais votre fermeté tient un peu
du barbare, CORN. Hor. il, 3. || 7° Force morale, qui
s'exerce contre les obstacles, dans les périls, dans
Jes souffrances, dans les revers. Une fausse fermeté
conseillée à Roboam par de jeunes gens sans expé-
rience lui fit perdre dix tribus, BOSS. Politique, ÏV,
H, 2. Joignant à la fermeté qu'elle tenait de la na-
ture, celle que la piété lui avait acquise, FLÉCH.
Dauphine. On périt quelquefois par trop de fer-
meté, VOLT. Fanât, i, 1. Mais j'ai la fermeté de sa-
voir me contraindre, ID. Zaïre, ïv, 6. Un si triste
esclavage Doit plier de son coeur la fermeté sau-
vage, ID. Oreste, n, 4. La fermeté dans le malheur
n'est pas une vertu rare; l'âme ramasse alors toutes
ses forces; elle se mesure avec ses destins; elle se
donne en spectacle au monde, ID. Panég. de SI
Louis. La justice qui n'est rien sans la fermeté; la
fermeté qui peut être un grand mal sans la justice,
DIDER. Lett. à la comtesse de Forbach, QEuv. t. m,
p. 446, dans POUGENS. |j Fermeté de haine, haine
qui reste fidèle à elle-même. [Un refus qui] ne puisse
être imputé Qu'à fermeté de haine, ou magnanimité,
CORN. Perth. ni, 1. || Constance en amour. Vous voyez
par pitié qu'il me laisse à Florame, Qui, n'étant pas
si vain, a plus de fermeté, CORN, la Suiv. i, 8.
— SYN. FERMETÉ, CONSTANCE. L'homme ferme ré-
siste à la séduction, aux forces étrangères, à lui-
même. L'homme constant n'est point ému par de
nouveaux objets. On peut être constant avec une âme
.pusillanime, un esprit borné; mais la fermeté ne peut
être que dans un caractère plein de force, d'éléva-
tion et de raison. La légèreté et la facilité sont op-
posées à la constance; la fragilité et la faiblesse
sont opposées à la fermeté, Encycl. vi, 627.
— HIST. xii' s. Le siège [il] a mis environ la ferté
[forteresse], Garin, dans DU CANGE , firmitas.
|| XIII" s. Oïl, se Diex me saut; nous n'avons chi [ci]
autre fermeté [protection] ne autre estendart, fors
Dieu tant seulement et vous, H. DE VALEKC. IV.
|| xive s. Kn nulle chose quelconque qui regarde
oeuvres humaines, il n'a telle constance ne si grant
fermeté comme elle est es operacîons qui sont se-
lon vertu, ORESME, Eth. 24. || xve s. Je, qui suis for-
tune nommée, Demande la raison poUrquoy On me
donne la renommée Qu'on ne se peult fier en moy,
Et n'ay ne fermeté ne foy, CH. D'ORL. Bail. 90.
Et, ce fait, alerent à un ventail du dit vivier, et l'un
d'eulx rompi la fermeté [la clôture] du dit ventail,
DU CANGE, firmura. || xvr s. La vaillance, c'est la
fermeté, non pas des jambes et des bras, mais du
courage et de l'ame, MONT, I, 243. Pour montrer la
fermeté de son assiette [à cheval], m. i, 369. Quelle
fermeté y aura-il d'ores-en-avant en la foi et parole
de roi? D'AUB. Hisl. n, 235. Alors l'air n'a pas la
fermeté de soutenir le vol des oyseaux, AMYOT, Fla-
tm'n. 20. La soudaineté et facilité ne peult donner
unefermeté perdurableà l'oeuvre, ID. Pèric. 26. Ces-
toit fermeté et constance, m. Fab. 3. Tout ce que
le cours de l'eau emmené aval, s'y attache et s'y lie
si bien, que l'un par le moyen de l'autre s'y affer-
mit, et prend une fermeté asseurée, m.Philop. (2.
— STYM. Provenç. fermetat; -du latin firmitatem,
de finnus, ferme. Fermeté ou ferté a très-fréquem-
ment le sens de forteresse dans l'ancienne langue,
qui avait aussi fermante pour dire ce que nous nom-
mons aujourd'hui caractère ferme.
f FERMETTE (fèr-mè-t'), s. f. Terme d'architec-
ture. Ferme d'un faux-comble ou d'une lucarne.
— ÉTYM. Ferme 3.
FERMETURE (fèr-me-tu-r'), s.f.\\ 1° Ce qui sert
à fermer, à clore. Cette fermeture de boutique est
très-solide. || Fermeture de menuiserie, assemblage
complet du dormant, des châssis et des ventaux
d'une porte ou d'une fenêtre. || Extrémité supé-
rieure de certains tuyaux de cheminée. || 2° L'action
de fermer, de clore. La fermeture d'une place de
guerre. La fermeture des bureaux. || Fermeture
d'un magasin, se dit d'un magasin qui cesse de
vendre, il Terme de jeu (au domino). Action de
fermer le jeu. Je cherchais la fermeture. || 3° Terme
de marine, voy. FERMURE. ||4° Se dit des courants
électriques qu'on interrompt. Dans le télégraphe à
cadran, un tour de manivelle fournit 1 3 fermetures
et 1 3 ouvertures de courant.
— HIST. xvi" s. X la fermeture [porte de ville]
que les Juifs tenoient, Danyot et Turquant, qui es-
taient venus par avant, firent ouvrir la porte tout à
plein à Henri, MENARD, Hist. de du Guésclin, p. 220.
dans LACURNE.
— ÉTYM. Fermer; génev. fermature.
FERMIER, 1ÈRE (fèr-mié-, miè-r'), s. m. et f.
H1° Celui, celle qui tient à bail un bien-fonds, une
FER
exploitation rurale. Un fermier actif et intelligent.
Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est
sain; La maison le fournit, la fermière l'ordonne,
BOIL. Ép. vi. Il Terme de jurisprudence. Fermier ju-
diciaire, celui à qui le bail de quelque héritage saisi
a été adjugé par autorité de justice. || Se dit aussi,
dans le langage agricole et d'une manière générale,
du cultivateur, de celui qui pratique l'agriculture,
qu'il soit fermier ou propriétaire. || 2° Il se dit aussi de
celui, de celle qui prend des droits, des entreprises
à ferme. Le fermier des chaises d'une église. Fer-
mier des jeux. || Fermier d'annonces, celui qui prend
à ferme les annonces dans un journal. || Terme de
jeux. Se dit du joueur qui a pris la ferme ou banque
au plus haut prix. || 3° Fermier, celui à qui le sou-
verain afferme le droit de lever certains impôts. Les
fermiers généraux dont il avait dévoilé au peuple
les vols et les rapines, accoutumés jusque-là à s'en-
graisser des deniers publics, jetèrent alors les hauts
cris, ROLLIN, Hist. anc. CEuv. t. 1, p. 489, dans poo-
GENS. Il En particulier, dans l'ancienne monarchie,
fermier général, ou, simplement, fermier, un de ceux
auxquels les droits du roi étaient affermés. Je vois,
monsieur, que vous êtes patriote et homme de lettres
autant pour le moins que fermier général; vous me
faites souvenir d'Atticus, qui était fermier général
aussi, mais c'était de l'empire romain, VOLT. Lett.
d'Agincourt, 17 déc. 1770. || 4° Adj. Garçon fermier.
— HIST. xme s. En tel cas ne doivent penre [pren-
dre] li hoir que ce que li fremier doivent, BEAUM.
<6. H xve s. Prestre fermier ou vicaire de l'église
parrochial de Croissy, DU CANGE, fvrmarius.
— ÉTYM. Ferme, 2.
FERMOIR (fèr-moir), s. m. || i° Petite attache ou
agrafe qui sert à tenir fermé un livre, un porte-
feuille, etc. Un vieil infortiat... Où pendait à trois
clous un reste de fermoir, BOIL. Lutr. v. Je vous
supplie d'avoir la bonté de faire relier un de vos li-
vres pour la messe avec des fermoirs d'or tout unis,
MAINTENON, Lett. àl'abbé Gobelin, 25 mai 1675. ||I1
s'est dit plus particulièrement des agrafes qui fer-
maient les livres manuscrits, le parchemin exigeant
une pression assez forte entre les ais de bois de la
reliure, DE LARORDE, Émaux, p. 314.11 2° Fermeture
de métal des sacs de femme, bourses, etc. || 3" Ci-
seau de charpentier, pour faire des entailles et des
mortaises. || Fermoir nez rond, ciseau que le me-
nuisier introduit dans les angles rentrants. 11 Instru-
ment de bourrelier pour tracer les raies pointées
sur les bandes de cuir. || Ciseau de fer, à manche de
bois capable de supporter les coups du maillet dont
se sert le sculpteur pour ébaucher.
— HIST. xme s. Quiconques veut estre fremaillers
de laton à Paris, c'est à savoir feisieres de aniaus,
de fremaus et de fermoirs à livres, estre le puet, pour
qu'il sache le faire, Liv. des met. 95. || xvie s. Il in-
venta les fermoirs de la muselière que l'on attache
à l'entour de la bouche, AMYOT, Corn, refréner la
colère, 1 2.
— ÉTYM. Fermer.
t FERMURE (fèr-mu-r'), s. f. Terme de marine.
Se dit des bordagesqui se mettent par couples entre
les préceintes. |j Terme de navigation fluviale. Per-
che servant à attacher un train de bois à la rive.
—HIST. XII" s. Et fut plate la fremure qui esteit
sur le tiers estage, Rois, p. 248. || xiv s. La beste, si
tost qu'elle est hors de fermure [clôture], est retour-
née à sa nature et franchise, et n'est à nul propre-
ment, BOUTILLIER, Somme rural, p. 263, dans LA-
CURNE. I) xv s. Terribles fermures [les cages de
Louis XI], COMM. vi, 2.
— ÉTYM. Fermer.
t.FÉRO (fé-ro), s. m. Nom à Nice du poisson ap-
pelé, par les naturalistes, la coryphène hippure.
FÉROCE (fé-ro-s'), adj. || Ie -Qui se plaît dans le
meurtre, en parlant des animaux. Tout homme a
une bête féroce en soi ; peu savent l'enchaîner, la
plupart lui lâchent le frein, lorsque la terreur des
lois ne les retient plus, VOLT. Lett. du roi de Prusse,
31 oct. J760. Comme un tigre féroce aigri par sa
blessure, Il [Charles le Téméraire] s'éloigne, et sa
fuite affranchit le Jura,. MASSON, Belvétiens, vu.
Il Fig. C'est une bête féroce, se dit d'un homme bru-
tal, cruel. Il 2" Par extension, il se dit des personnes
par rapport à leur caractère, à leurs habitudes.
Un vain peuple à la fois et féroce et volage, Après
l'avoir formé, détruisait son ouvrage , DELILLE ,
Trois règnes, v. || Qui a le caractère de la féro-
cité. Déterminée à mourir, et par là devenue ca-
pable des plus féroces résolutions, elle [Cléopa-
tre] vit d'un oeil sec et tranquille couler dans ses
veines le poison mortel de l'aspic, ROLLIN, Hist.
anc. QEuv. t x, p. 388, dans POUGENS. Peut-être
FER
qu'en secret je tirais vanité.... D'instruire à nos
vertus son féroce courage, VOLT. Orphél. 1, 1. Mal-
lius en Toscane arme leurs mains féroces [des
complices de Catilina], ID. Catilina, 1, 5. Dana
ton féroce amour immole tes victimes, m. Adé-
laïde, ïv, 4. Grandval [acteur représentant 6-uzman
dans Alzire] ne m'a-t-il pas fait un peu de tort?
n'a-t-il pas outré les caractères? n'a-t-il pas rendu
féroce ce que je n'ai prétendu peindre que sévère?
ID. Lett. Mme du Dejfant, 18 mars 1736. || Qui an-
nonce la férocité. Regard féroce. Joie féroce.
Il 3° Par exagération, il se dit de moeurs dures.
J'avais autrefois un frère janséniste ; ses moeurs
féroces me dégoûtèrent du parti, VOLT.^Z««. cVAr-
gens, août 1752.' || Par plaisanterie. Un appétit
féroce, une faim qui ne doit rien épargner.
-T- ÉTYM. Provenç. féroce; espagn. ferog; ital. fé-
roce; du latin ferocem, de fera, bête sauvage, en
grec 8ïjp. Ce mot paraît s'être introduit du latin
dans le français au xvne siècle.
FÉROCITÉ (fé-ro-si-té), s. f. || i» Naturel d'un
animal féroce. La férocité est naturelle au lion, au
tigre. H li se dit aussi quelquefois simplement pour
naturel farouche. La force, la vitesse et la férocité
sont presque semblables dans les ures et dans les buf-
fles, FLÉcHiERjFt'e de Commendon, 11, 13. || 2e Par ex-
tension , il se dit des personnes, de leur caractère, de
leurs manières. Ce m'est une chose toujours nouvelle
de contempler avec quelle férocité les hommes trai-
tent d'autres hommes, LA BRUY. XI. Toute la liberté
que j'ai prise, c'a été d'adoucir un peu la férocité
de Pyrrhus, RAC. Andr. préface. Cette férocité [de.
Néron] que tu croyais fléchir, ID. Brit. m, 2. Dans
ta férocité, ton coeur impitoyable De ce trait géné-
reux serait-il bien capable? VOLT. Zaïre, v, 10. Les
combats de deux oiseaux de basse-cour [coqs] sont
devenus des spectacles dignes d'intéresser la cu-
riosité des peuples, même des peuples polis, et,
en même temps, des moyens de développer ou
d'entretenir dans les âmes cette précieuse férocité
qui est, dit-on, le germe de l'héroïsme, BUFF. Ois.
t. m, p. 100, dans POUGENS. || Acte de férocité. Ces
arts, autrefois si bien cultivés en France, font que
les autres nations nous pardonnent nos férocités et
nos folies, VOLT. Lett. Chardon, s avril 1767.
Ces cruautés [du peuple] sont loin d'atteindre au.r
solennelles férocités que des corps de justice exer-
cent sur des malheureux que les vices des gouver-
nements conduisent au crime, MIRABEAU, Collec-
tion, t. 1, p. 349. || S" Par exagération, il se dit
de manières, de moeurs dures, brusques. Vous avea
très-bien fait d'aller voir cette princesse, c'eût été
une férocité que d'y manquer, SÉV. 10 juiil. 1675.
J'avais adouci la férocité de Toureil; il ne me brus-
quait pas, M™* DE STAËL, Mém. t. I, p. 296.
— HIST. xvie s. Gangrené et mortification sont de
si grande férocité et malignité, que.... PARÉ, x, 16,
— ÉTYM. Provenç. ferocitat; espagn. ferocidad,
ital. ferocità; du lat. ferocitatem, de ferox, féroce.
f FEROUER (fé-rou-êr), s. m. Dans la religion
de Zoroastre, être surnaturel qui, à la naissance,
s'unit au corps et après la mort dépose devant le
trône de Dieu une supplication pour le mort; le
type divin de chacun des êtres doués d'intelligence,
son idée dans la pensée d'Ormuzd, le génie supé-
rieur qui l'inspire et veille sur lui.
— ÉTYM. Zend, fravashi. Ce mot devrait être fé-
minin ; car les ferouers sont des génies femelles :
J'invoque les purs ferouers, qui sont femelles, AN-
QUETIL nu PERRON, Zendavesta, dans BURNOUF,
Comment, sur le Yaçna, p. 268.
t FERRAGE (fè-râ-j'), s. m. || 1" Action de ferrer
un cheval, une roue, etc. || 2° Action de ferrer les
criminels. || 3° Terme de douane. Action de plomber
et de marquer les étoffes de laine. || 4° Terme d'ad-
ministration militaire. Masse de ferrage, masse al-
louée dans les régiments de cavalerie, pour le fer-
rage des chevaux. || 5° Il se dit de l'ensemble des
instruments en fer. Les fers et ferrages qui viennent
des royaumes et pays étrangers, Arrêt du conseil,
5 juillet 1657. || 6° Ancien terme de monnaie. Droit
de seize deniers sur le marc d'or, et de huit sur le
marc d'argent que le maître de la monnaie payait
aux tailleurs pour les fers qu'ils fournissaient.
— HIST. xiv" s. Du moulin à eaue, peux et dois
sçavoir que tout ce qui se tourne et qui se meut, si
comme le [la] grant roe, l'abre de la roe, le rouet,
le ferrage à ce appartenant.... BOUTILLIER, Sommi
rural, p. 431, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ferrer, et, dans le sens d'instrument, fer
FERRAILLE (fè-râ-11', Il mouillées, et non fè-
râ-ye), s. f. Vieux fers usés ou rouilles mis au rebut.
Tous les ans on achète pour mes forges une assez
FER
par îa fermeté de son courage et de ses regards,
VAUGEL. Q. C. x, 8. Mais votre fermeté tient un peu
du barbare, CORN. Hor. il, 3. || 7° Force morale, qui
s'exerce contre les obstacles, dans les périls, dans
Jes souffrances, dans les revers. Une fausse fermeté
conseillée à Roboam par de jeunes gens sans expé-
rience lui fit perdre dix tribus, BOSS. Politique, ÏV,
H, 2. Joignant à la fermeté qu'elle tenait de la na-
ture, celle que la piété lui avait acquise, FLÉCH.
Dauphine. On périt quelquefois par trop de fer-
meté, VOLT. Fanât, i, 1. Mais j'ai la fermeté de sa-
voir me contraindre, ID. Zaïre, ïv, 6. Un si triste
esclavage Doit plier de son coeur la fermeté sau-
vage, ID. Oreste, n, 4. La fermeté dans le malheur
n'est pas une vertu rare; l'âme ramasse alors toutes
ses forces; elle se mesure avec ses destins; elle se
donne en spectacle au monde, ID. Panég. de SI
Louis. La justice qui n'est rien sans la fermeté; la
fermeté qui peut être un grand mal sans la justice,
DIDER. Lett. à la comtesse de Forbach, QEuv. t. m,
p. 446, dans POUGENS. |j Fermeté de haine, haine
qui reste fidèle à elle-même. [Un refus qui] ne puisse
être imputé Qu'à fermeté de haine, ou magnanimité,
CORN. Perth. ni, 1. || Constance en amour. Vous voyez
par pitié qu'il me laisse à Florame, Qui, n'étant pas
si vain, a plus de fermeté, CORN, la Suiv. i, 8.
— SYN. FERMETÉ, CONSTANCE. L'homme ferme ré-
siste à la séduction, aux forces étrangères, à lui-
même. L'homme constant n'est point ému par de
nouveaux objets. On peut être constant avec une âme
.pusillanime, un esprit borné; mais la fermeté ne peut
être que dans un caractère plein de force, d'éléva-
tion et de raison. La légèreté et la facilité sont op-
posées à la constance; la fragilité et la faiblesse
sont opposées à la fermeté, Encycl. vi, 627.
— HIST. xii' s. Le siège [il] a mis environ la ferté
[forteresse], Garin, dans DU CANGE , firmitas.
|| XIII" s. Oïl, se Diex me saut; nous n'avons chi [ci]
autre fermeté [protection] ne autre estendart, fors
Dieu tant seulement et vous, H. DE VALEKC. IV.
|| xive s. Kn nulle chose quelconque qui regarde
oeuvres humaines, il n'a telle constance ne si grant
fermeté comme elle est es operacîons qui sont se-
lon vertu, ORESME, Eth. 24. || xve s. Je, qui suis for-
tune nommée, Demande la raison poUrquoy On me
donne la renommée Qu'on ne se peult fier en moy,
Et n'ay ne fermeté ne foy, CH. D'ORL. Bail. 90.
Et, ce fait, alerent à un ventail du dit vivier, et l'un
d'eulx rompi la fermeté [la clôture] du dit ventail,
DU CANGE, firmura. || xvr s. La vaillance, c'est la
fermeté, non pas des jambes et des bras, mais du
courage et de l'ame, MONT, I, 243. Pour montrer la
fermeté de son assiette [à cheval], m. i, 369. Quelle
fermeté y aura-il d'ores-en-avant en la foi et parole
de roi? D'AUB. Hisl. n, 235. Alors l'air n'a pas la
fermeté de soutenir le vol des oyseaux, AMYOT, Fla-
tm'n. 20. La soudaineté et facilité ne peult donner
unefermeté perdurableà l'oeuvre, ID. Pèric. 26. Ces-
toit fermeté et constance, m. Fab. 3. Tout ce que
le cours de l'eau emmené aval, s'y attache et s'y lie
si bien, que l'un par le moyen de l'autre s'y affer-
mit, et prend une fermeté asseurée, m.Philop. (2.
— STYM. Provenç. fermetat; -du latin firmitatem,
de finnus, ferme. Fermeté ou ferté a très-fréquem-
ment le sens de forteresse dans l'ancienne langue,
qui avait aussi fermante pour dire ce que nous nom-
mons aujourd'hui caractère ferme.
f FERMETTE (fèr-mè-t'), s. f. Terme d'architec-
ture. Ferme d'un faux-comble ou d'une lucarne.
— ÉTYM. Ferme 3.
FERMETURE (fèr-me-tu-r'), s.f.\\ 1° Ce qui sert
à fermer, à clore. Cette fermeture de boutique est
très-solide. || Fermeture de menuiserie, assemblage
complet du dormant, des châssis et des ventaux
d'une porte ou d'une fenêtre. || Extrémité supé-
rieure de certains tuyaux de cheminée. || 2° L'action
de fermer, de clore. La fermeture d'une place de
guerre. La fermeture des bureaux. || Fermeture
d'un magasin, se dit d'un magasin qui cesse de
vendre, il Terme de jeu (au domino). Action de
fermer le jeu. Je cherchais la fermeture. || 3° Terme
de marine, voy. FERMURE. ||4° Se dit des courants
électriques qu'on interrompt. Dans le télégraphe à
cadran, un tour de manivelle fournit 1 3 fermetures
et 1 3 ouvertures de courant.
— HIST. xvi" s. X la fermeture [porte de ville]
que les Juifs tenoient, Danyot et Turquant, qui es-
taient venus par avant, firent ouvrir la porte tout à
plein à Henri, MENARD, Hist. de du Guésclin, p. 220.
dans LACURNE.
— ÉTYM. Fermer; génev. fermature.
FERMIER, 1ÈRE (fèr-mié-, miè-r'), s. m. et f.
H1° Celui, celle qui tient à bail un bien-fonds, une
FER
exploitation rurale. Un fermier actif et intelligent.
Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange est
sain; La maison le fournit, la fermière l'ordonne,
BOIL. Ép. vi. Il Terme de jurisprudence. Fermier ju-
diciaire, celui à qui le bail de quelque héritage saisi
a été adjugé par autorité de justice. || Se dit aussi,
dans le langage agricole et d'une manière générale,
du cultivateur, de celui qui pratique l'agriculture,
qu'il soit fermier ou propriétaire. || 2° Il se dit aussi de
celui, de celle qui prend des droits, des entreprises
à ferme. Le fermier des chaises d'une église. Fer-
mier des jeux. || Fermier d'annonces, celui qui prend
à ferme les annonces dans un journal. || Terme de
jeux. Se dit du joueur qui a pris la ferme ou banque
au plus haut prix. || 3° Fermier, celui à qui le sou-
verain afferme le droit de lever certains impôts. Les
fermiers généraux dont il avait dévoilé au peuple
les vols et les rapines, accoutumés jusque-là à s'en-
graisser des deniers publics, jetèrent alors les hauts
cris, ROLLIN, Hist. anc. CEuv. t. 1, p. 489, dans poo-
GENS. Il En particulier, dans l'ancienne monarchie,
fermier général, ou, simplement, fermier, un de ceux
auxquels les droits du roi étaient affermés. Je vois,
monsieur, que vous êtes patriote et homme de lettres
autant pour le moins que fermier général; vous me
faites souvenir d'Atticus, qui était fermier général
aussi, mais c'était de l'empire romain, VOLT. Lett.
d'Agincourt, 17 déc. 1770. || 4° Adj. Garçon fermier.
— HIST. xme s. En tel cas ne doivent penre [pren-
dre] li hoir que ce que li fremier doivent, BEAUM.
<6. H xve s. Prestre fermier ou vicaire de l'église
parrochial de Croissy, DU CANGE, fvrmarius.
— ÉTYM. Ferme, 2.
FERMOIR (fèr-moir), s. m. || i° Petite attache ou
agrafe qui sert à tenir fermé un livre, un porte-
feuille, etc. Un vieil infortiat... Où pendait à trois
clous un reste de fermoir, BOIL. Lutr. v. Je vous
supplie d'avoir la bonté de faire relier un de vos li-
vres pour la messe avec des fermoirs d'or tout unis,
MAINTENON, Lett. àl'abbé Gobelin, 25 mai 1675. ||I1
s'est dit plus particulièrement des agrafes qui fer-
maient les livres manuscrits, le parchemin exigeant
une pression assez forte entre les ais de bois de la
reliure, DE LARORDE, Émaux, p. 314.11 2° Fermeture
de métal des sacs de femme, bourses, etc. || 3" Ci-
seau de charpentier, pour faire des entailles et des
mortaises. || Fermoir nez rond, ciseau que le me-
nuisier introduit dans les angles rentrants. 11 Instru-
ment de bourrelier pour tracer les raies pointées
sur les bandes de cuir. || Ciseau de fer, à manche de
bois capable de supporter les coups du maillet dont
se sert le sculpteur pour ébaucher.
— HIST. xme s. Quiconques veut estre fremaillers
de laton à Paris, c'est à savoir feisieres de aniaus,
de fremaus et de fermoirs à livres, estre le puet, pour
qu'il sache le faire, Liv. des met. 95. || xvie s. Il in-
venta les fermoirs de la muselière que l'on attache
à l'entour de la bouche, AMYOT, Corn, refréner la
colère, 1 2.
— ÉTYM. Fermer.
t FERMURE (fèr-mu-r'), s. f. Terme de marine.
Se dit des bordagesqui se mettent par couples entre
les préceintes. |j Terme de navigation fluviale. Per-
che servant à attacher un train de bois à la rive.
—HIST. XII" s. Et fut plate la fremure qui esteit
sur le tiers estage, Rois, p. 248. || xiv s. La beste, si
tost qu'elle est hors de fermure [clôture], est retour-
née à sa nature et franchise, et n'est à nul propre-
ment, BOUTILLIER, Somme rural, p. 263, dans LA-
CURNE. I) xv s. Terribles fermures [les cages de
Louis XI], COMM. vi, 2.
— ÉTYM. Fermer.
t.FÉRO (fé-ro), s. m. Nom à Nice du poisson ap-
pelé, par les naturalistes, la coryphène hippure.
FÉROCE (fé-ro-s'), adj. || Ie -Qui se plaît dans le
meurtre, en parlant des animaux. Tout homme a
une bête féroce en soi ; peu savent l'enchaîner, la
plupart lui lâchent le frein, lorsque la terreur des
lois ne les retient plus, VOLT. Lett. du roi de Prusse,
31 oct. J760. Comme un tigre féroce aigri par sa
blessure, Il [Charles le Téméraire] s'éloigne, et sa
fuite affranchit le Jura,. MASSON, Belvétiens, vu.
Il Fig. C'est une bête féroce, se dit d'un homme bru-
tal, cruel. Il 2" Par extension, il se dit des personnes
par rapport à leur caractère, à leurs habitudes.
Un vain peuple à la fois et féroce et volage, Après
l'avoir formé, détruisait son ouvrage , DELILLE ,
Trois règnes, v. || Qui a le caractère de la féro-
cité. Déterminée à mourir, et par là devenue ca-
pable des plus féroces résolutions, elle [Cléopa-
tre] vit d'un oeil sec et tranquille couler dans ses
veines le poison mortel de l'aspic, ROLLIN, Hist.
anc. QEuv. t x, p. 388, dans POUGENS. Peut-être
FER
qu'en secret je tirais vanité.... D'instruire à nos
vertus son féroce courage, VOLT. Orphél. 1, 1. Mal-
lius en Toscane arme leurs mains féroces [des
complices de Catilina], ID. Catilina, 1, 5. Dana
ton féroce amour immole tes victimes, m. Adé-
laïde, ïv, 4. Grandval [acteur représentant 6-uzman
dans Alzire] ne m'a-t-il pas fait un peu de tort?
n'a-t-il pas outré les caractères? n'a-t-il pas rendu
féroce ce que je n'ai prétendu peindre que sévère?
ID. Lett. Mme du Dejfant, 18 mars 1736. || Qui an-
nonce la férocité. Regard féroce. Joie féroce.
Il 3° Par exagération, il se dit de moeurs dures.
J'avais autrefois un frère janséniste ; ses moeurs
féroces me dégoûtèrent du parti, VOLT.^Z««. cVAr-
gens, août 1752.' || Par plaisanterie. Un appétit
féroce, une faim qui ne doit rien épargner.
-T- ÉTYM. Provenç. féroce; espagn. ferog; ital. fé-
roce; du latin ferocem, de fera, bête sauvage, en
grec 8ïjp. Ce mot paraît s'être introduit du latin
dans le français au xvne siècle.
FÉROCITÉ (fé-ro-si-té), s. f. || i» Naturel d'un
animal féroce. La férocité est naturelle au lion, au
tigre. H li se dit aussi quelquefois simplement pour
naturel farouche. La force, la vitesse et la férocité
sont presque semblables dans les ures et dans les buf-
fles, FLÉcHiERjFt'e de Commendon, 11, 13. || 2e Par ex-
tension , il se dit des personnes, de leur caractère, de
leurs manières. Ce m'est une chose toujours nouvelle
de contempler avec quelle férocité les hommes trai-
tent d'autres hommes, LA BRUY. XI. Toute la liberté
que j'ai prise, c'a été d'adoucir un peu la férocité
de Pyrrhus, RAC. Andr. préface. Cette férocité [de.
Néron] que tu croyais fléchir, ID. Brit. m, 2. Dans
ta férocité, ton coeur impitoyable De ce trait géné-
reux serait-il bien capable? VOLT. Zaïre, v, 10. Les
combats de deux oiseaux de basse-cour [coqs] sont
devenus des spectacles dignes d'intéresser la cu-
riosité des peuples, même des peuples polis, et,
en même temps, des moyens de développer ou
d'entretenir dans les âmes cette précieuse férocité
qui est, dit-on, le germe de l'héroïsme, BUFF. Ois.
t. m, p. 100, dans POUGENS. || Acte de férocité. Ces
arts, autrefois si bien cultivés en France, font que
les autres nations nous pardonnent nos férocités et
nos folies, VOLT. Lett. Chardon, s avril 1767.
Ces cruautés [du peuple] sont loin d'atteindre au.r
solennelles férocités que des corps de justice exer-
cent sur des malheureux que les vices des gouver-
nements conduisent au crime, MIRABEAU, Collec-
tion, t. 1, p. 349. || S" Par exagération, il se dit
de manières, de moeurs dures, brusques. Vous avea
très-bien fait d'aller voir cette princesse, c'eût été
une férocité que d'y manquer, SÉV. 10 juiil. 1675.
J'avais adouci la férocité de Toureil; il ne me brus-
quait pas, M™* DE STAËL, Mém. t. I, p. 296.
— HIST. xvie s. Gangrené et mortification sont de
si grande férocité et malignité, que.... PARÉ, x, 16,
— ÉTYM. Provenç. ferocitat; espagn. ferocidad,
ital. ferocità; du lat. ferocitatem, de ferox, féroce.
f FEROUER (fé-rou-êr), s. m. Dans la religion
de Zoroastre, être surnaturel qui, à la naissance,
s'unit au corps et après la mort dépose devant le
trône de Dieu une supplication pour le mort; le
type divin de chacun des êtres doués d'intelligence,
son idée dans la pensée d'Ormuzd, le génie supé-
rieur qui l'inspire et veille sur lui.
— ÉTYM. Zend, fravashi. Ce mot devrait être fé-
minin ; car les ferouers sont des génies femelles :
J'invoque les purs ferouers, qui sont femelles, AN-
QUETIL nu PERRON, Zendavesta, dans BURNOUF,
Comment, sur le Yaçna, p. 268.
t FERRAGE (fè-râ-j'), s. m. || 1" Action de ferrer
un cheval, une roue, etc. || 2° Action de ferrer les
criminels. || 3° Terme de douane. Action de plomber
et de marquer les étoffes de laine. || 4° Terme d'ad-
ministration militaire. Masse de ferrage, masse al-
louée dans les régiments de cavalerie, pour le fer-
rage des chevaux. || 5° Il se dit de l'ensemble des
instruments en fer. Les fers et ferrages qui viennent
des royaumes et pays étrangers, Arrêt du conseil,
5 juillet 1657. || 6° Ancien terme de monnaie. Droit
de seize deniers sur le marc d'or, et de huit sur le
marc d'argent que le maître de la monnaie payait
aux tailleurs pour les fers qu'ils fournissaient.
— HIST. xiv" s. Du moulin à eaue, peux et dois
sçavoir que tout ce qui se tourne et qui se meut, si
comme le [la] grant roe, l'abre de la roe, le rouet,
le ferrage à ce appartenant.... BOUTILLIER, Sommi
rural, p. 431, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ferrer, et, dans le sens d'instrument, fer
FERRAILLE (fè-râ-11', Il mouillées, et non fè-
râ-ye), s. f. Vieux fers usés ou rouilles mis au rebut.
Tous les ans on achète pour mes forges une assez
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 711/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f711.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f711.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f711.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f711.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f711.image × Aide