Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1614
FAN
effort?, Eprouva la famine au milieu des trésors,
VOLT. Henr.TL. La famine vainquit enfin le courage
des Rochelûis; et, après une année entière d'un
siège où ils! se soutinrent par eux-mêmes, ils fu-
rent obligés de se rendre, ID. Moeurs, 4 76. || Pacte
de famine, conspiration tramée entre des gens ri-
ches et puissants, sous.Louis XV, pour opérer des
disettes factices. || 2° Il se prend quelquefois pour
manque d'aliments, même en parlant d'un seul in-
dividu. Pressé par la famine, le loup brave le dan-
ger, BUFF. Loup. || Crier famine, se plaindre du
manque où' l'on est. Elle [la cigale] alla crier fa-
mine Chez la fourmi sa voisine, LA FONT. Fabl. 1, 4.
I| Crier famine sur un tas de blé, se dit des avares
qui, tout en regorgeant, se plaignent de leur mi-
sère, et de ceux qui se plaignent sans raison. Fi, que
cela est mal de crier famine sur un tas de blé ! VOLT.
Lett. la.Houlière, 22 oct. 1770. j| Il se dit aussi des
personnes qui se plaignent de manquer de certaines
choses essentielles, tout en regorgeant d'autres. Je
conclus, aujourd'hui toutes mes affaires; si vous n'a-
viez du blé, je vous offrirais du mien : j'en ai vingt
mille boisseaux à vendre, je crie famine sur un tas
de blé, SÉV. 24 oct. 4673. || Prendre une place par
famine, se dit d'une place bloquée qui finit par se
rendre faute de vivres. || Fig. Prendre quelqu'un par
famine ou. par la famine, lui retrancher le néces-
saire, lui refuser de l'argent pour l'amener à com-
position.
— SYN; DISETTE, FAMINE. Quand la famine règne,
on meurt de faim; quand la disette règne, on a de
la peine à se procurer les aliments. La disette est
moins grave que la famine : disette, rareté d'ali-
ments; famine, absence d'aliments.
— HIST. xne s. Puis il [Joseph] fu en Egipte asez
plus qu'enperere, E guardi ses parens de la famine
amere, .Th. le mart. 66. Une famine avint al tens
David, et durad treis ans, Rois, p. 204. || xiir s. En
Egypte fist Dieux famine por Pharaon chastier,
Psautier, f° 426. || xiv* s. On ne fu pas sachans Que
la ville deûst estre prise en deux ans, Se ne fust par
famine ou par engins getans, Guescl. 8244.
Il xvi* s. Les Anglois incommodoient extrêmement
Paris qui commençoit à crier famine, lient, s. du G.
ch. 8. Le long jeûner de tel façons les mine, Qu'à
la parfin tomboient morts de famine, MAROT, IV, 28.
— • ËTYM. Bourguig. fameigne ; nivernais, faimène ;
picard, fameine ; provenç. famina; du lat. fictif
famina, dérivé de famés, faim.
t FAMOSITÉ (fa-mô-zi-té), s. f. Néologisme. Qua-
lité de ce qui est fameux, et, en mauvaise part, re-
nom funeste. La famosité de certains personnages
historiques. :
— ÉTYH., Lat. famositatem, de famosus, fameux.
FANAGE (fa-na-j'), s. m. || 1" Action de faner.
Il Salaire du faneur. || 2° Tout le feuillage d'une
plante. || Dessiccation des plantes fourragères.
— ËTYM. Faner.
FANAISON (fa-nè-zon), s. /. Temps où l'on fane
les foins.
— ÉTYM. Faner.
FANAL (fa-nal), s. m. || i° Feu qu'on allume du-
rant la nuit au sommet des tours, à l'entrée des
ports, le long des plages maritimes. Chercher sans
boussole un fanal presque inaccessible, 3. 3. ROUSS.
Prom. 3. Astre inutile à l'homme [la lune], en toi
tout est mystère; Tu n'es pas son fanal, et tes molles
lueurs Ne savent pas mûrir les fruits de ses sueurs,
LAMART. Harm. 1, 40. ||Par extension. Dès que l'on
verra sur le haut des montagnes Briller de loin en
loin des fanaux allumés, LEMIERRE, G. Tell, 11, 8.
Il Fig. Athènes étant comme le fanal de toute la terre,
elle ferait éclater partout la gloire de ses actions, ROL-
UR, Hist. ahc. (Eut), t. vit, p. 4 89, dans POUGENS.
Il 2° Grosse lanterné dont on se sert à bord des
vaisseaux. Au xvne siècle, les officiers généraux
portaient trois fanaux à l'arrière, auxquels l'amiral
en ajoutait un fixé à la grande hune; alors tous les
vaisseaux avaient un fanal derrière, JAL. En 4 686,
j'eus ordre daller à Rochefort armer.le Bourbon
[vaisseau de 3* rang] et de le mener avec quatre
autres vaisseaux à Belle-Ile, pour y joindre M. de
Preuilly; je ne l'y trouvai point; on me rapporta
pourtant qu'il trouvait à redire qu'il y eût trois fa-
naux au Bourbon, et j'en fisôter deux dès que je
sus qu'ils blessaient sa délicatesse, Mém. de Fillette,
4685, dans JAL. Le vaisseau que l'amiral montera
portera le pavillon carré blanc au grand mât et les
quatre fanaux, Ordonn. d'août 4 684, liv. 1, tit. 1, art. 7.
Il S'il s'est dit, par extension, pour lanterne, ré-
verbère. Aujourd'hui les spectacles journaliers, la
foule des chars dorés, les milliers de fanaux qui
éclairent pendant la nuit les grandes villes, forment
FAN
, un plus beau spectacle et annoncent plus d'abon-
i dance que les plus brillantes cérémonies des mo-
1 narques du xvie siècle, VOLT. Moeurs, 4 24. Ces fa-
• naux que Louis XIV établit le premier dans Paris,
! qui ne sont pas même encore connus à Rome, éclai-
■ rèrent pendant la nuit la ville de Pétersbourg, ID.
> Russie, 11, H. Il Faire fanal, allumer le fanal, ou
' marcher devant avec le fanal pour guider. || 4° Fig.
■ Ce qui sert de guide, de lumière intellectuelle.
■ Ces grandes vérités devinrent autant de fanaux à
1 l'aide desquels on se dirigea dans les recherches
■ scientifiques, Dict. de l'Acad.
— HIST. xvi" s. Flodoart, qui vivoit en ce temps-
; là,duquel j'use en tout ce discours comme d'un fa-
nal pour me conduire dans les obscurités de cette
1 histoire, PASQUIER, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Bas-lat. f anale, fanarium; ital. [anale;
'. du grec çavès, brillant; comparez falot 2.
t FANARIOTE (fa-na-ri-o-t'), s. m. Terme d'his-
toire grecque. Nom d'anciennes familles grecques
retirées à Constantinople, et qui y formaient une
classe à part. Les fanariotes fournissaient des ban-
': quiers, des hommes de bureau, des diplomates et
des hospodars.
— ÉTYM. Fanal ou Fanar, nom d'un quartier a
Constantinople.
FANATIQUE (fa-na-ti-k'), adj. || i° Qui croitavoir
des inspirations divines. Leurs opinions [des ana-
baptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les
indépendants, qui n'ont point eu de bornes; parmi
lesquels on voit les trembleurs, gens fanatiques qui
croient que toutes leurs rêveries leur sont inspirées,
BOSS. Berne d'Anglet. Il est vraisemblable que Maho-
met fut d'abord fanatique, ainsi que Cromwell le fut
dans le commencement de la guerre civile, VOLT.
Moeurs, rem. 9. || 2°Qui est animé d'un zèle outré
pour la religion. Un prédicateur fanatique. || Par ex-
tension, qui se passionne à l'excès pour une opi-
nion. Homme fanatique de la liberté. || 3° Il se dit
des passions, des doctrines. Un zèle fanatique. Des
doctrines fanatiques. En vain ta politique Vient m'é-
taler ici ce tableau fanatique, VOLT. Fanât. 1, 4. Us
ne se piquent pas du devoir fanatique De servir de
victime au pouvoir despotique, ID. Brutus, 1, 4.
Il 4° S. m. et f. Celui, celle qui croit avoir des inspira-
tions divines. Moi de ce fanatique [Mahomet] encen-
ser les prestiges! VOLT. Fanât. 1, 4. || Celui, celle que
le fanatisme religieux inspire. Les philosophes sont
les médecins des âmes dont les fanatiques sont les
empoisonneurs, VOLT. Lett. à d'Alemb. 448. || En
France on a donné particulièrement ce nom aux
protestants des Cévennes, à l'occasion de leur révolte
lors des persécutions qui accompagnèrent la révo-
cation de l'édit de Nantes. Montrevel ne trouva pas les
fanatiques si aisés à réduire qu'il l'avait cru; on leur
avait donné ce nom, parce que chaque troupe de ces
protestants révoltés avait avec eux quelque prétendu
prophète ou prophétesse, ST-SIM. 4 l 7, 27. Nous ver-
rons dans le siècle de Louis XIV plus de quarante
mille fanatiques périr par la roue et dans les flam-
mes; et.ce qui est remarquable, il n'y en eut pas un
seul qui ne mourût en bénissant Dieu, pas un qui
montrât la moindre faiblesse, VOLT. Moeurs, rem. 46.
Celui qui meurt pour un culte faux mais qu'il croit
vrai, ou pour un culte vrai, mais dont il n'a pas de
preuves, est un fanatique, DIDER. Pens. philos. n° 38.
11 Par extension, celui, celle qui a une passion ex-
cessive pour quelqu'un ou quelque chose. Les fana-
tiques de Corneille n'y trouveront peut-être pas
[dans le Commentaire] leur compte; mais je fais plus
de cas du bon goût que de leur suffrage, VOLT. Lett.
Pamilavile, 26 mars 1764. J'ai bien peur qu'il [le
Commentaire sur Corneille] n'excite de grandes cla-
meurs de la part des fanatiques; car la littérature a
aussi les siens, D'ALEMB. Lett. à Volt. 2 mars 4 764.
Il 5° S. m. Se dit, à l'hombre, de celui dans les mains
duquel les quatre valets se trouvent réunis.
— HIST. xvi" s. Ce sont tous songes et fanatiques
folies [nos idées sur Dieu], MONT. 11, 279.
— ÉTYM. Lat. fanaticus, de fanum, temple, lieu
consacré.
FANATISÉ, ÉE (fa-na-ti-zé, zée), part, passé.
Ce n'est pas ainsi qu'on ramène un peuple égaré et
fanatisé de politique ou de religion, BERN. DE ST-P.
Mort, de Socr.
FANATISER (fa-na-ti-zé), ». a. Rendre fanatique
pour une religion, pour un parti. Il les fanatisa par
ses publications furibondes. || Se fanatiser, ». réfl.
Devenir fanatique.
— REM. Fanatiser, qui n'est ni dans Furetière ni
dans Richelet, n'est dans le dictionnaire de l'Acadé-
mie qu'à partir de l'édition de 4 836.
FAN
— ÉTYM. Voy. FANATIQUE.
tFANATISEUK (fa-na-ti-zeurj, s. m. Néolo-
gisme. Celui qui fanatise.
— ÉTYM. Fanatiser.
FANATISME (fa-na-ti-sm'), s. m. || i° Illusion du
fanatique, de celui qui croit avoir des inspirations di-
vines. C'est un vrai fanatisme. || 2° Secte ou doctrine
fanatique. On eut bien de la peine à détruire ce fa-
natisme naissant. || 3° Disposition d'esprit des fana-
tiques, zèle outré pour une- religion. On entend
aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse, som-
bre et cruelle; c'est une maladie qui se gagne
comme la petite vérole, VOLT. Dict, phil. Fanatisme.
Le fanatisme est à la superstition ce que le trans-
port est à la fièvre, ce que la rage est à la colère, ID.
ib. Le plus grand exemple de fanatisme est celui des
bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égor-
ger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces la nuit de
la Saint-Barthélemi leurs concitoyens qui n'allaient
point à la messe, ID. ib. Heureusement le fanatisme
est sur son déclin d'un bout de l'Europe à l'autre,
ID. Lett. à Mme du Deffant, »o juill. 4 768. ||4° At-
tachement opiniâtre et violent à un parti, à une opi-
nion, etc. Ce Talbot était un de ces vrais Anglais
qui dédaignent les superstitions, et qui n'ont pas
le fanatisme de punir les fanatiques, VOLT./meurs.
sur Nonotte. Les regards des deux mondes attachés
sur vous, le fanatisme heureux d'une grande révo-
lution, le spectacle de votre gloire.... MIRABEAU, Col-
lection, t. m, p. 270.
— ÉTYM. Voy. FANATIQUE.
t FANCHON (fan-chonj, s. f. Petit fichu à poin-
tes ou arrondi que les femmes portent en place de
bonnet, ou par-dessus le bonnet.
— ËTYM. Fanchon, nom de femme, diminutif de
Françoise.
f FANCHONNETTE (fan-cho-nè-tf), s. f. Sorte de
pâtisserie qui sert d'entremets. Fanchonnettes au
café; au chocolat.
f FANDANGO (fan-dan-go), s. m. Danse espagnole
à trois temps et à mouvement vif, avec accompa-
gnement de castagnettes ; air de cette danse. On
joua le fandango sévillan; de jeunes Égyptiens
l'exécutaient avec leurs castagnettes et leurs tam-
bours de basque, CAZOTTE , Diable amoureux, xvi.
Cette Espagnole.... Qui soulève, en dansant son fan-
dango léger, Les plis brodés de sa basquine, v.
HDGO, Orient. 24. || Au plur. Des fandangos.
— ÉTYM. Espagn. fandango.
fFANDROSSE (fan-dro-s'), s. m. Épervier de
Madagascar.
FANE (fa-n'), s. f.\\ 1° Feuille sèche tombée de
l'arbre. || 2° Toute sorte de débris de feuilles ou
d'herbes que l'on ramasse pour faire litière aux ani-
maux. !| 3" Tiges vertes ou desséchées des plantes
qui ne sont pas spécialement cultivées comme four-
ragères, telles que la pomme de terre, le colza, la
fève, etc. Fane et feuille, c'est la même chose, et oa
s'en sert indifféremment à l'égard «Jes plantes: la
fane ou la feuille de cette plante est différente de
celle de cette autre, LA QUINTINYE, Jardins, glos-
saire. H4° Terme.de jardinage. L'enveloppe delà
fleur des anémones et des renoncules.
— ÉTYM. Voy. FANER. '';'"■■■'■ = ■■
FANÉ,ÉE (fa-né,née), part, passe". |1 i°L'herbedu
pré fanée et mise en meule. || 2° Qui à perdu sa fraî-
cheur. Fleur fanée. || Par extension. Beauté fanée.
f FANÈGUE (fa-nè-gh'), s. f. Mesure espagnole
de capacité pour les substances sèches; elle équivaut
à près de 60 litres.
— ETYM. Esp. fanega, de l'arabe fanîca, grand sac.
FANER (fa-né), ». a. \\ i° Tourner et retourner
l'herbe d'un pré fauché pour la faire sécher. Faner
de l'herbe, de la luzerne. || Absolument. Voilà un
bon temps pour faner. Savez-vous ce que c'est que
faner? il faut que je vous l'explique : faner est la
plus belle chose du monde, c'est retourner du foin
en batifolant dans une prairie; dis qu'on-en sait
tant, on sait faner, SÉV. à Coulanges, 22 juill. 467ï.
Il 2° Faire perdre la fraîcheur. Le grand hâle fane
les fleurs. || Par extension, altérer l'éclat d'une étoffe,
du teint. Le soleil a fané cette couleur. Un liberti-
nage précoce qui ruine la santé des jeunes gens
avant la maturité de l'âge, et fane la beauté des fem-
mes à la fleur de leurs années, RAYNAL, Hist. phil
xix, 44. Il 3° Se faner, ». réfl. Perdre sa fraîcheur
son éclat. Des fleurs cueillies se fanent promptement.
Il Par extension, il se dit des couleurs et du teint.
Vos vives couleurs se fanent, 3. 3. ROUSS. Hél. 1, 3.
Perles, tombez ; fanez-vous, roses; La voilà laide e
tu l'aimes autant, BERANG. Laideur. || Cette femme
commence à se faner, se fane, sa beauté commence è
FAN
effort?, Eprouva la famine au milieu des trésors,
VOLT. Henr.TL. La famine vainquit enfin le courage
des Rochelûis; et, après une année entière d'un
siège où ils! se soutinrent par eux-mêmes, ils fu-
rent obligés de se rendre, ID. Moeurs, 4 76. || Pacte
de famine, conspiration tramée entre des gens ri-
ches et puissants, sous.Louis XV, pour opérer des
disettes factices. || 2° Il se prend quelquefois pour
manque d'aliments, même en parlant d'un seul in-
dividu. Pressé par la famine, le loup brave le dan-
ger, BUFF. Loup. || Crier famine, se plaindre du
manque où' l'on est. Elle [la cigale] alla crier fa-
mine Chez la fourmi sa voisine, LA FONT. Fabl. 1, 4.
I| Crier famine sur un tas de blé, se dit des avares
qui, tout en regorgeant, se plaignent de leur mi-
sère, et de ceux qui se plaignent sans raison. Fi, que
cela est mal de crier famine sur un tas de blé ! VOLT.
Lett. la.Houlière, 22 oct. 1770. j| Il se dit aussi des
personnes qui se plaignent de manquer de certaines
choses essentielles, tout en regorgeant d'autres. Je
conclus, aujourd'hui toutes mes affaires; si vous n'a-
viez du blé, je vous offrirais du mien : j'en ai vingt
mille boisseaux à vendre, je crie famine sur un tas
de blé, SÉV. 24 oct. 4673. || Prendre une place par
famine, se dit d'une place bloquée qui finit par se
rendre faute de vivres. || Fig. Prendre quelqu'un par
famine ou. par la famine, lui retrancher le néces-
saire, lui refuser de l'argent pour l'amener à com-
position.
— SYN; DISETTE, FAMINE. Quand la famine règne,
on meurt de faim; quand la disette règne, on a de
la peine à se procurer les aliments. La disette est
moins grave que la famine : disette, rareté d'ali-
ments; famine, absence d'aliments.
— HIST. xne s. Puis il [Joseph] fu en Egipte asez
plus qu'enperere, E guardi ses parens de la famine
amere, .Th. le mart. 66. Une famine avint al tens
David, et durad treis ans, Rois, p. 204. || xiir s. En
Egypte fist Dieux famine por Pharaon chastier,
Psautier, f° 426. || xiv* s. On ne fu pas sachans Que
la ville deûst estre prise en deux ans, Se ne fust par
famine ou par engins getans, Guescl. 8244.
Il xvi* s. Les Anglois incommodoient extrêmement
Paris qui commençoit à crier famine, lient, s. du G.
ch. 8. Le long jeûner de tel façons les mine, Qu'à
la parfin tomboient morts de famine, MAROT, IV, 28.
— • ËTYM. Bourguig. fameigne ; nivernais, faimène ;
picard, fameine ; provenç. famina; du lat. fictif
famina, dérivé de famés, faim.
t FAMOSITÉ (fa-mô-zi-té), s. f. Néologisme. Qua-
lité de ce qui est fameux, et, en mauvaise part, re-
nom funeste. La famosité de certains personnages
historiques. :
— ÉTYH., Lat. famositatem, de famosus, fameux.
FANAGE (fa-na-j'), s. m. || 1" Action de faner.
Il Salaire du faneur. || 2° Tout le feuillage d'une
plante. || Dessiccation des plantes fourragères.
— ËTYM. Faner.
FANAISON (fa-nè-zon), s. /. Temps où l'on fane
les foins.
— ÉTYM. Faner.
FANAL (fa-nal), s. m. || i° Feu qu'on allume du-
rant la nuit au sommet des tours, à l'entrée des
ports, le long des plages maritimes. Chercher sans
boussole un fanal presque inaccessible, 3. 3. ROUSS.
Prom. 3. Astre inutile à l'homme [la lune], en toi
tout est mystère; Tu n'es pas son fanal, et tes molles
lueurs Ne savent pas mûrir les fruits de ses sueurs,
LAMART. Harm. 1, 40. ||Par extension. Dès que l'on
verra sur le haut des montagnes Briller de loin en
loin des fanaux allumés, LEMIERRE, G. Tell, 11, 8.
Il Fig. Athènes étant comme le fanal de toute la terre,
elle ferait éclater partout la gloire de ses actions, ROL-
UR, Hist. ahc. (Eut), t. vit, p. 4 89, dans POUGENS.
Il 2° Grosse lanterné dont on se sert à bord des
vaisseaux. Au xvne siècle, les officiers généraux
portaient trois fanaux à l'arrière, auxquels l'amiral
en ajoutait un fixé à la grande hune; alors tous les
vaisseaux avaient un fanal derrière, JAL. En 4 686,
j'eus ordre daller à Rochefort armer.le Bourbon
[vaisseau de 3* rang] et de le mener avec quatre
autres vaisseaux à Belle-Ile, pour y joindre M. de
Preuilly; je ne l'y trouvai point; on me rapporta
pourtant qu'il trouvait à redire qu'il y eût trois fa-
naux au Bourbon, et j'en fisôter deux dès que je
sus qu'ils blessaient sa délicatesse, Mém. de Fillette,
4685, dans JAL. Le vaisseau que l'amiral montera
portera le pavillon carré blanc au grand mât et les
quatre fanaux, Ordonn. d'août 4 684, liv. 1, tit. 1, art. 7.
Il S'il s'est dit, par extension, pour lanterne, ré-
verbère. Aujourd'hui les spectacles journaliers, la
foule des chars dorés, les milliers de fanaux qui
éclairent pendant la nuit les grandes villes, forment
FAN
, un plus beau spectacle et annoncent plus d'abon-
i dance que les plus brillantes cérémonies des mo-
1 narques du xvie siècle, VOLT. Moeurs, 4 24. Ces fa-
• naux que Louis XIV établit le premier dans Paris,
! qui ne sont pas même encore connus à Rome, éclai-
■ rèrent pendant la nuit la ville de Pétersbourg, ID.
> Russie, 11, H. Il Faire fanal, allumer le fanal, ou
' marcher devant avec le fanal pour guider. || 4° Fig.
■ Ce qui sert de guide, de lumière intellectuelle.
■ Ces grandes vérités devinrent autant de fanaux à
1 l'aide desquels on se dirigea dans les recherches
■ scientifiques, Dict. de l'Acad.
— HIST. xvi" s. Flodoart, qui vivoit en ce temps-
; là,duquel j'use en tout ce discours comme d'un fa-
nal pour me conduire dans les obscurités de cette
1 histoire, PASQUIER, dans le Dict. de DOCHEZ.
— ÉTYM. Bas-lat. f anale, fanarium; ital. [anale;
'. du grec çavès, brillant; comparez falot 2.
t FANARIOTE (fa-na-ri-o-t'), s. m. Terme d'his-
toire grecque. Nom d'anciennes familles grecques
retirées à Constantinople, et qui y formaient une
classe à part. Les fanariotes fournissaient des ban-
': quiers, des hommes de bureau, des diplomates et
des hospodars.
— ÉTYM. Fanal ou Fanar, nom d'un quartier a
Constantinople.
FANATIQUE (fa-na-ti-k'), adj. || i° Qui croitavoir
des inspirations divines. Leurs opinions [des ana-
baptistes] mêlées au calvinisme ont fait naître les
indépendants, qui n'ont point eu de bornes; parmi
lesquels on voit les trembleurs, gens fanatiques qui
croient que toutes leurs rêveries leur sont inspirées,
BOSS. Berne d'Anglet. Il est vraisemblable que Maho-
met fut d'abord fanatique, ainsi que Cromwell le fut
dans le commencement de la guerre civile, VOLT.
Moeurs, rem. 9. || 2°Qui est animé d'un zèle outré
pour la religion. Un prédicateur fanatique. || Par ex-
tension, qui se passionne à l'excès pour une opi-
nion. Homme fanatique de la liberté. || 3° Il se dit
des passions, des doctrines. Un zèle fanatique. Des
doctrines fanatiques. En vain ta politique Vient m'é-
taler ici ce tableau fanatique, VOLT. Fanât. 1, 4. Us
ne se piquent pas du devoir fanatique De servir de
victime au pouvoir despotique, ID. Brutus, 1, 4.
Il 4° S. m. et f. Celui, celle qui croit avoir des inspira-
tions divines. Moi de ce fanatique [Mahomet] encen-
ser les prestiges! VOLT. Fanât. 1, 4. || Celui, celle que
le fanatisme religieux inspire. Les philosophes sont
les médecins des âmes dont les fanatiques sont les
empoisonneurs, VOLT. Lett. à d'Alemb. 448. || En
France on a donné particulièrement ce nom aux
protestants des Cévennes, à l'occasion de leur révolte
lors des persécutions qui accompagnèrent la révo-
cation de l'édit de Nantes. Montrevel ne trouva pas les
fanatiques si aisés à réduire qu'il l'avait cru; on leur
avait donné ce nom, parce que chaque troupe de ces
protestants révoltés avait avec eux quelque prétendu
prophète ou prophétesse, ST-SIM. 4 l 7, 27. Nous ver-
rons dans le siècle de Louis XIV plus de quarante
mille fanatiques périr par la roue et dans les flam-
mes; et.ce qui est remarquable, il n'y en eut pas un
seul qui ne mourût en bénissant Dieu, pas un qui
montrât la moindre faiblesse, VOLT. Moeurs, rem. 46.
Celui qui meurt pour un culte faux mais qu'il croit
vrai, ou pour un culte vrai, mais dont il n'a pas de
preuves, est un fanatique, DIDER. Pens. philos. n° 38.
11 Par extension, celui, celle qui a une passion ex-
cessive pour quelqu'un ou quelque chose. Les fana-
tiques de Corneille n'y trouveront peut-être pas
[dans le Commentaire] leur compte; mais je fais plus
de cas du bon goût que de leur suffrage, VOLT. Lett.
Pamilavile, 26 mars 1764. J'ai bien peur qu'il [le
Commentaire sur Corneille] n'excite de grandes cla-
meurs de la part des fanatiques; car la littérature a
aussi les siens, D'ALEMB. Lett. à Volt. 2 mars 4 764.
Il 5° S. m. Se dit, à l'hombre, de celui dans les mains
duquel les quatre valets se trouvent réunis.
— HIST. xvi" s. Ce sont tous songes et fanatiques
folies [nos idées sur Dieu], MONT. 11, 279.
— ÉTYM. Lat. fanaticus, de fanum, temple, lieu
consacré.
FANATISÉ, ÉE (fa-na-ti-zé, zée), part, passé.
Ce n'est pas ainsi qu'on ramène un peuple égaré et
fanatisé de politique ou de religion, BERN. DE ST-P.
Mort, de Socr.
FANATISER (fa-na-ti-zé), ». a. Rendre fanatique
pour une religion, pour un parti. Il les fanatisa par
ses publications furibondes. || Se fanatiser, ». réfl.
Devenir fanatique.
— REM. Fanatiser, qui n'est ni dans Furetière ni
dans Richelet, n'est dans le dictionnaire de l'Acadé-
mie qu'à partir de l'édition de 4 836.
FAN
— ÉTYM. Voy. FANATIQUE.
tFANATISEUK (fa-na-ti-zeurj, s. m. Néolo-
gisme. Celui qui fanatise.
— ÉTYM. Fanatiser.
FANATISME (fa-na-ti-sm'), s. m. || i° Illusion du
fanatique, de celui qui croit avoir des inspirations di-
vines. C'est un vrai fanatisme. || 2° Secte ou doctrine
fanatique. On eut bien de la peine à détruire ce fa-
natisme naissant. || 3° Disposition d'esprit des fana-
tiques, zèle outré pour une- religion. On entend
aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse, som-
bre et cruelle; c'est une maladie qui se gagne
comme la petite vérole, VOLT. Dict, phil. Fanatisme.
Le fanatisme est à la superstition ce que le trans-
port est à la fièvre, ce que la rage est à la colère, ID.
ib. Le plus grand exemple de fanatisme est celui des
bourgeois de Paris qui coururent assassiner, égor-
ger, jeter par les fenêtres, mettre en pièces la nuit de
la Saint-Barthélemi leurs concitoyens qui n'allaient
point à la messe, ID. ib. Heureusement le fanatisme
est sur son déclin d'un bout de l'Europe à l'autre,
ID. Lett. à Mme du Deffant, »o juill. 4 768. ||4° At-
tachement opiniâtre et violent à un parti, à une opi-
nion, etc. Ce Talbot était un de ces vrais Anglais
qui dédaignent les superstitions, et qui n'ont pas
le fanatisme de punir les fanatiques, VOLT./meurs.
sur Nonotte. Les regards des deux mondes attachés
sur vous, le fanatisme heureux d'une grande révo-
lution, le spectacle de votre gloire.... MIRABEAU, Col-
lection, t. m, p. 270.
— ÉTYM. Voy. FANATIQUE.
t FANCHON (fan-chonj, s. f. Petit fichu à poin-
tes ou arrondi que les femmes portent en place de
bonnet, ou par-dessus le bonnet.
— ËTYM. Fanchon, nom de femme, diminutif de
Françoise.
f FANCHONNETTE (fan-cho-nè-tf), s. f. Sorte de
pâtisserie qui sert d'entremets. Fanchonnettes au
café; au chocolat.
f FANDANGO (fan-dan-go), s. m. Danse espagnole
à trois temps et à mouvement vif, avec accompa-
gnement de castagnettes ; air de cette danse. On
joua le fandango sévillan; de jeunes Égyptiens
l'exécutaient avec leurs castagnettes et leurs tam-
bours de basque, CAZOTTE , Diable amoureux, xvi.
Cette Espagnole.... Qui soulève, en dansant son fan-
dango léger, Les plis brodés de sa basquine, v.
HDGO, Orient. 24. || Au plur. Des fandangos.
— ÉTYM. Espagn. fandango.
fFANDROSSE (fan-dro-s'), s. m. Épervier de
Madagascar.
FANE (fa-n'), s. f.\\ 1° Feuille sèche tombée de
l'arbre. || 2° Toute sorte de débris de feuilles ou
d'herbes que l'on ramasse pour faire litière aux ani-
maux. !| 3" Tiges vertes ou desséchées des plantes
qui ne sont pas spécialement cultivées comme four-
ragères, telles que la pomme de terre, le colza, la
fève, etc. Fane et feuille, c'est la même chose, et oa
s'en sert indifféremment à l'égard «Jes plantes: la
fane ou la feuille de cette plante est différente de
celle de cette autre, LA QUINTINYE, Jardins, glos-
saire. H4° Terme.de jardinage. L'enveloppe delà
fleur des anémones et des renoncules.
— ÉTYM. Voy. FANER. '';'"■■■'■ = ■■
FANÉ,ÉE (fa-né,née), part, passe". |1 i°L'herbedu
pré fanée et mise en meule. || 2° Qui à perdu sa fraî-
cheur. Fleur fanée. || Par extension. Beauté fanée.
f FANÈGUE (fa-nè-gh'), s. f. Mesure espagnole
de capacité pour les substances sèches; elle équivaut
à près de 60 litres.
— ETYM. Esp. fanega, de l'arabe fanîca, grand sac.
FANER (fa-né), ». a. \\ i° Tourner et retourner
l'herbe d'un pré fauché pour la faire sécher. Faner
de l'herbe, de la luzerne. || Absolument. Voilà un
bon temps pour faner. Savez-vous ce que c'est que
faner? il faut que je vous l'explique : faner est la
plus belle chose du monde, c'est retourner du foin
en batifolant dans une prairie; dis qu'on-en sait
tant, on sait faner, SÉV. à Coulanges, 22 juill. 467ï.
Il 2° Faire perdre la fraîcheur. Le grand hâle fane
les fleurs. || Par extension, altérer l'éclat d'une étoffe,
du teint. Le soleil a fané cette couleur. Un liberti-
nage précoce qui ruine la santé des jeunes gens
avant la maturité de l'âge, et fane la beauté des fem-
mes à la fleur de leurs années, RAYNAL, Hist. phil
xix, 44. Il 3° Se faner, ». réfl. Perdre sa fraîcheur
son éclat. Des fleurs cueillies se fanent promptement.
Il Par extension, il se dit des couleurs et du teint.
Vos vives couleurs se fanent, 3. 3. ROUSS. Hél. 1, 3.
Perles, tombez ; fanez-vous, roses; La voilà laide e
tu l'aimes autant, BERANG. Laideur. || Cette femme
commence à se faner, se fane, sa beauté commence è
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