EXC
Héracl. i, *. Quelle effroyable tempête s'est excitée
en nos jours, touchant la grâce et le libre arbitre'!
BOSS. Cornet. Les -viandes frappent l'oeil ou l'odorat
et en ébranlent les nerfs; les sensations conformes
s'excitent, c'est-à-dire que nous voyons et sentons
les viandes par l'ébranlement des nerfs, ID. Connaiss.
m, il. Je prévis les troubles qui s'exciteraient
bientôt dans la petite république de Genève, VOLT.
Lett. Pesai, 6 janv. 4 767. || Impersonnellement. Il
s'excitera un cri commun contre tous les habitants
de la terre, SACI, Bible, Urémie, xxv, 30. Tout ce
que nous apercevons [ dans la sensation ], c'est
qu'à la présence de certains objets, il s'excite en
nous divers sentiments, par exemple , ou un sen-
timent de plaisir ou un sentiment de douleur,
BOSS. Conn.m, 8.
— REM. Saint-Simon a dit exciter de : Ma mère
s'appliquait à m'exciter de me rendre tel que....
ST-SIM. i, 20. Cette tournure, suggérée par le désir
d'éviter la répétition de d, n'est pas usitée.
— SYN. EXCITER, ANIMER. Êtymologiquement, ex-
citer, c'est faire sortir, mettre en mouvement, en
action; animer, c'est donner de l'âme. On anime
ce qui est inanimé ou n'est pas assez animé; on
excite ce qui est dans le 1 repos, dans l'immobilité.
Là est l'origine des nuances qu'expriment ces deux
verbes. ' ': ;
— HIST. xni" s. Si l'ont li deàble escité, Et mis
au cuer si gran orgûel, Qu'à peine daigne tourner
l'ueil, No regarder là povre gent, Theophilus.-
|| xv 8 s. Et puis q'uèréz joustes et lés bouhours
[tournois],' Et excitez tous excès en nature, e.
DESCH. Ballade, Vie dissipée. \\ xvi" S. Ils excitèrent
l'indignation et la haine du roy, LANOUE, 612. Son
ambition l'excita et enflamma', de manière que....
AMYOT, Niciàs, '13. Ceste amour esveilla et excita
plusieurs vices qui estoient encore cachez chez
luy, ID. Anton. 30.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. èxcitar; ital. ecci-
tare; du lat. excitare, de ex, et citare, presser,
fréquentatif de ciere, pousser (voy. CITES).
•t EXCITEUR (è-ksi-teur) ; s. m. Celui qui excite.
Mais votre altesse qui le vit, Sans savon Liya bien les
tètes De ces exciteurs de tempêtes ,'SCARROS , Virg. v.
— ÉTYM. Exciter. ;
t EXCITO-MOTEUR, TRICE (è-ksi-to-mo-teur,
tri-s'), adj. Terme de physiologie. Système excito-
moteur, division du système nerveux qui, formée
par les tubercules quàdrijumeàux, la moelle al-
longée, la moelle spinale'et les vrais nerfs spinaux,
est mise en action par'les agents externes, sans
l'influencé directe de la volonté. ■■-;■■
— ÉTYM. Exciter, et moteur. La règle de la com-
position des mots latins voudrait èxciti-motcur.
t EXCLAMATIF, IVE (èk-skla-ma-tif, ti-v'), adj;
Qui exprime, marque l'exclamation. Phrase excla-
mative. Point exclamatif. - -
— ÉTYM.Voy. EXCLAMATION; provenç. exclamatiu:
EXCLAMATION . ( èk-skla-ma-sion ; en vers, de
cinq syllabes), s. f. || i° Cri subit de joie, d'admira-
tion, de surprise, d'indignation, etc. Il fît des ex-
clamations douloureuses, HAMILT. Gramm. 3. Quel-
quefois le langage des sentiments est rapide; c'est
une exclamation qui tient lieu d'une phrase entière,
CONDILL. Art d'écr. n, 12. Tant de bouches ne par-
lent presque que par exclamation, MONTESQ. Lett.
pers. 73. Dès qu'il fut seul avec ses officiers les plus
dévoués, toutes ses' émotions [à la nouvelle de la
conspiration de Malet ] éclatèrent à la fois par des
exclamations d'étonnemeht, d'humiliation et de
colère, SÉGUR, Hist. de ifap. ix, 12. || 2° Terme de
grammaire. Point d'exclamation, point ainsi figuré !
|| 3° Figure de rhétorique, qui consisté à se livrer
tout à coup dans le discours aux élans impétueux
de la passion. L'exclamation : c'est ainsi que saint
Paul, .après avoir parlé de ses faiblesses, s'écrie:
Malheureux que je suis! qui me délivrera de ce
corps mortel? DUMARSAIS, OEuvres, t. v, p. 285.
— HIST. xvic s. Ils ne veulent qu'on s'en se?ve
f du nom de Dieu] par une manière d'interjection ou
d'exclamation, MONT, i, 402.
— ÉTYM. Provenç. exclamatio ; espagn. exclama-
cion; ital. exclamasione ; du lat: exclamationemjde
exclamare (voy. EXCLAMER).
t EXCLAMATIVEMENT (èk-skla-ma-ti-ve-man),
adv. D'une manière exclamative.
t EXCLAMER (S') (èk-skla-mé), v. réfl. Pousser
des exclamations. Il [le roi] avait affaire à un
homme [Vaudemont] qui savait répondre, s'excla-
mer, admirer, ST-SIM. 177, 4ôb: Voilà. 'M. de: .a
Roehefoucault à s'exclamer, M. de Bouillon, le duc
de Tresmes à répéter à basse note, ïr>. -196,100:
— REM. On devrait dire plutôt exclamer comme
Exe
au xvi" siècle; mais l'assimilation avec s'écrier l'a
emporté.
— HIST. xvi" s. Exclamer, COTGRAYE.
— ÉTYM. Lat. exclamare, de ex, et clamare, crier
(voy. CLAMEUR):
EXCLU, CE <èk-sklu,sklue), port, passé d'exclure.
|| 1°Â qui Ton interdit, Exclu au consulat par l'hy-
men d'une reine, CORN. Sertor. iv, 3. Pourquoi,-de
cette gloire exclu jusqu'à ce jour, M'avez-vous sans
pitié relégué dans ma cour? RAC. Brit. n, 3. Qu'avec
lui ses enfants de ton partage exclus.... ID. Athal. iv,
3. Si un seul pécheur devait être exclu de la grâce,
MASS. Car. F. conf. Tout le sexe est exclu de ces
solennités, VOLT. Scythes, m, i. || 2° Mis hors.
Exclu de l'assemblée dont il faisait_partie. || Sub-
stantivement. On a admis de nouveau les exclus.
|| 3° Incompatible avec. La recherche dans le-style
exclue par le genre naïf.
— REM. Jusque dans le courant du xvm" siècle,
on a dit exclus, excluse, aussi bien que exclu, ex-
clue : Ce fut beaucoup de déplaisir à Psyché de se
voir excluse d'un asile où elle aurait cru être mieux
venue qu'en pas un autre qui fût au monde, LA
FONT. Psyché, n, p. 166; Pourquoi de ce conseil
moi seule suis-je excluse?RAC. Bajas. ni, 3. Au-
jourd'hui on né dit que exclu, exclue.
EXCLURE (èk-sklu-r'), j'exclus, tu exclus, il ex-
clut, nous excluons, vous excluez, ils excluent;
j'excluais, nous excluions, vous excluiez; j'exclus,
nous "exclûmes; j'exclurai; j'exclurais; exclus, qu'il
exclue; que j'exclue, que nous excluions, que vous
excluiez, que j'exclusse; exclu; excluant, v. a.
|| 1° Interdire l'accès en fermant pour ainsi dire;
retrancher, renvoyer quelqu'un d'un corpSi d'une
assemblée. Il [la Fontaine] me doit savoir bon gré
de ne l'avoir point produite [une sentence contre
ses Contes] lorsqu'il poursuivait sa réception à l'A-
cadémie,'--parce qu'elle l'en aurait infailliblement
exclu, FBRETIÈRE, 3" factum,t. i, p. 300. Furetière,
après avoir été de l'Académie pendant vingt-trois
ans, en fut exclu le 22 janvier 1685, D'OLIV. Hist.
Acad: t. n, p; 48, dans POUGENS. || 2° Fig. Ôterl'a'c-
cès, le droit de. ....Rome vous permet cette haute 1
alliance Dont Vous aurait exclu le défaut de nais-
sance, CORN. Nicom. 1, 2. Il [l'empereur Julien] ex-
clut les chrétiens non-seulement des honneurs, mais
dés études, BOSS. Hist. 1, 41. Et d'ailleurs que tenté-
je en prétendant régner? J'exclus un faible roi qui ne
peut gouverner, DUCIS, Hamlet, 1, 1. Je vois plus
près, tout seul, Pierre Armand un neveu : Il exclut
les cousins; la chose paraît claire, COLLIN D'HARLE-
VILLE, Vieux célib. 11, 14. [j Exclure de, avec un in-
finitif, empêcher de. Je ne prétends pas vous ex-
clure d'écrire pour vos affaires, BOSS. Lett. quiét. 12.
Aurait-il [Marculfe] traité d'impie la coutume qui
excluait les femmes d'y succéder? MONTESQ. Esp.
xvm, 22. |j 3° N'être pas compatible avec. La faveur
des princes n'exclut pas le mérite et ne le suppose
pas aussi, LA !BRUY. XII. Ils croient qu'une manière
de vivre en exclut une autre, J. j. ROUSS. Ém. v.
|| 4° S'exclure, v. réfl. Se mettre hors, s'interdire.
Je ne vois pas que Dieu se soit exclu de s'en servir
[des anges], BOSS. Déf. des Var. Le peuple voulut
Bien s'exclure des premières places, mais il ne vou-
lut pas en être exclu ; et la preuve qu'il méritait d'y
prétendre, c'est qu'il eut la sagesse et la vertu de
s'en abstenir 1, MARMONTEL, GEUU. t. xvn, p.: 186,
dans POOGENS. || Se mettre hors l'un l'autre. Ces
deux prétendants s'efforçaient de s'exclure. || Il se
dit des choses incompatibles. Qualités rares en elles-
mêmes , et qui dans les esprits d'une trempe com-
mune semblent s'exclure mutuellement, GONDORCET,
Margràaf. :
— HIST. xiv" s. Jà soit ce que nuls né fust exclus
dudit suffrage OU assentement.... BERCHEURÈ, f" 21,
verso. Et par ce est excluse violence, ORESME, Eth.
62. Il xvie s; Il les avbit priés d'empeschér que Ti-
moleon ne peust descendre et prendre terré en la
Sicile, à fin que, quand ce secours là en seroit ex-
clus, ils peusseot à leur aise départir entre eulx
toute la Sicile;, AMYOT, TimoL 12;EU1X seuls exclus
du traité de la paix,- ID. Agés. 47.
— ÉTYM. Provenç. esclaure, esclure; espagn. ex-
cîuir; ital. escludere; du lat. excludefe, de 'ex, et
claudere, fermer (voy. CLORE).
EXCLUSIF^ IVE (èk-sklu-zif, zi-V), adj. || i-Qui
a force d'exclure. Un droit exclusif de tout autre.
Le vice-roi dé Goa accordait à des particuliers des
privilèges.exclusifs, MONTESQ. Esp. xxj 20. Faut-il
de tous les champs qu'exclusifs possesseurs.... M. J.
CHÉN. Gracq. n, 3: || Avoir voix exclusive dans une
élection, avoir le droit d'exclure lé candidat pré-
senté. 11 y a des couronnes qui ont voix exclusive
EXC
1555
dans l'élection d'un pape. || 2° Qui jouit de privilè-
ges exclusifs. Les Danois s'établirent dans ces con-
trées, il y a plus d'un siècle ; une compagnie exclu-
sive y exerçait ses droits.... RAYNAL, Hist. phil. xi,
20. || 3° Qui est incompatible avec. Qu'on ne nous ob-
jecte plus nos idolâtries comme exclusives du salut,
BOSS. Avert. 3. || 4° Il se dit aussi des personnes qui
n'admettent pas ce qui est contraire à leur opinion,
à leurs goûts. L'esprit de parti rend exclusif.
Esprit exclusif. || On dit dans le même sens goût
exclusif, patriotisme exclusif, passion exclusive, opi*
nions exclusives. Encore un COUD, les plaisirs ex-
clusifs sont la mort du plaisir, j. j. ÏK>JSS. Emile, iv.
Le christianisme a fait de l'amour de la patrie un
amour principal et non pas un amour exclusif,
CHATEAUB. Génie, 1, v, 14.
— HIST. xyi" s. Il exclud toutes oeuvres.... ils ne
peuvent donc faire par toutes leurs cavillations, que
nous ne retenions la diction exclusive en sa géné-
ralité, CALV. Instit. 588.
— ÉTYM. Voy. EXCLUSION.
EXCLUSION (èk-sklu-zion; en vers, de quatre syl-
labes), s. f. H i° Action d'exclure, de mettre hors.
Je vous souhaite, dans-votre retraite, des journées
remplies, des amis qui pensénty l'exclusion des sots
et une bonne santé, VOLT. lett. d'Argencè, 2déc. i 761.
|| Fig. Tant s'en faut que l'imagination donne l'ex-
clusion au génie j VAUVEN. DU génie. || 2° Action
d'interdire quelque chose à quelqu'un. Exclusion
de la tutelle. Louis le Jeune ayant donné l'exclusion
à un de ses sujets pour l'évêché de Bourges, VOLT.
ifoeursi 6. Nous sommes étonné que l'auteur de la
Métromanie, qui avait été élu parl'Académie autant
qu'il pouvait l'être, ait continué, après une exclu-
sion dont elle avait été plus affligée que lui, à l'at-
taquer par des épigrammes qui ne font honneur ni
à son équité, ni à sa reconnaissance -,: .D'ALEMB. Élo-
ges, St Aùlaire. Malgré la -pluralité des-suffrages,
j'aurais eu l'exclusion de la part de la cour, si les
marques de bonté et d'estime que j'ai reçues des
étrangers et surtout de Votre Majesté n'avaient été
ma sauvegarde, ID. iett-. au rot dePrusse, 22 août
1772. Ces gens ne reconnaissent qu'un droit aux em-
plois littéraires, la capacité de les remplir, qui
chez nous est une exclusion , p. L. COUR, I, 135.
||3° Incompatibilité. D'ordinaire'' il arrive que, ne
pouvant concevoir le rapport de deux vérités oppo-
sées, et croyant que l'aveu de l'une enferme l'exclu-
sion de l'autre, ils -[les hérétiques] s'attachent à
l'une, ils excluent l'autre,' PAsa Pensées sur le
pape, 12. ' Le roi dit à M. de LaùzUn- que cet ordre
[de la Jarretière] n'était pas une exclusion au sien,
SÉV. 624. || 4? Caractère exclusif. Voulez-vous déga-
ger les plaisirs de leurs peines, ôtez-en l'exclusion,
j. j. ROUSS. Ém. iv. || 5°Termedecalcul.'Méthode d'ex-
clusion, mode de solution des problèmes fondé sur
ce qu'on exclut successivement les inconnues. || 6°Â
l'exclusion de, loc. prêp. Telle personne ou telle chose
étant exclue. Il ne vous suffit pas de posséder à notre
exclusion l'ancienne et la solide vertu, BALZ. liv. v,
lett. 8. On ne peut pas dire qu'elle soit en quel-
qu'une de ses parties à l'exclusion des autres, DESC.
Pass. 29. Parmi les productions monstrueuses* de la
nature, on peut compter le coeur d'une mère qui
aime l'un de ses enfants à l'exclusion de tous les au-
tres, MARMONTEL, Contes mor. Mauv. mère.
— ÉTYM. Provenç. exclusio; esp. exclusion; ital.
escluzione; dujat. exclusionem, de exclusum, su-
pin de excludere (voy. EXCLURE).
EXCLUSIVEMENT (èk-sklu-zi-ve-man), adv
|| i" En excluant. Si exclusivement à toute autre
science vous endoctrinez votre enfant dans la géo-
métrie, CHATEAUBR. Gén. m, n, 1.1| Uniquement.
Voilà comme une théorie exclusivement attachée à
la pratique des anciens donne les faits pour la li-
mite des possibles, et veut réduire le génie à l'éter-
nelle servitude d'une étroite imitation, MARMONTEL,
Élém. litt. (Euv.t.x, p. 37, dans PÙDGENS. || 2° En
ne comprenant pas. Depuis le mois de mai jusqu'au
mois d'octobre exclusivement, c'est-à-dire le mois
d'octobre n'étant pas compris. || Ancien terme de ju-
risprudence. Jusqu'à sentence définitive exclusive-
ment, sans prononcer la sentence définitive, ce qui
arrivait quand un juge supérieur chàrgeaitun juge
inférieur de faire seulement l'instruction d'un-procès
criminel. ;
—HIST. xvr s. Ainsi de restreindre au Père ex-
clusivement le nom de Dieu pour le ravir au Fils,
il n'y a ne raison ne propos, CALV. Instit. 97.
— ÉTYM. Exclusive, et le suffixe ment. ..
t EXCLUSIVISME (èk-sklu-zi-vi-sm'), s. m. Néo-
logisme. Esprit d'exclusion,
t EXCOGITATION (èk-sko-ji-ta-siou), s. f. Effort
Héracl. i, *. Quelle effroyable tempête s'est excitée
en nos jours, touchant la grâce et le libre arbitre'!
BOSS. Cornet. Les -viandes frappent l'oeil ou l'odorat
et en ébranlent les nerfs; les sensations conformes
s'excitent, c'est-à-dire que nous voyons et sentons
les viandes par l'ébranlement des nerfs, ID. Connaiss.
m, il. Je prévis les troubles qui s'exciteraient
bientôt dans la petite république de Genève, VOLT.
Lett. Pesai, 6 janv. 4 767. || Impersonnellement. Il
s'excitera un cri commun contre tous les habitants
de la terre, SACI, Bible, Urémie, xxv, 30. Tout ce
que nous apercevons [ dans la sensation ], c'est
qu'à la présence de certains objets, il s'excite en
nous divers sentiments, par exemple , ou un sen-
timent de plaisir ou un sentiment de douleur,
BOSS. Conn.m, 8.
— REM. Saint-Simon a dit exciter de : Ma mère
s'appliquait à m'exciter de me rendre tel que....
ST-SIM. i, 20. Cette tournure, suggérée par le désir
d'éviter la répétition de d, n'est pas usitée.
— SYN. EXCITER, ANIMER. Êtymologiquement, ex-
citer, c'est faire sortir, mettre en mouvement, en
action; animer, c'est donner de l'âme. On anime
ce qui est inanimé ou n'est pas assez animé; on
excite ce qui est dans le 1 repos, dans l'immobilité.
Là est l'origine des nuances qu'expriment ces deux
verbes. ' ': ;
— HIST. xni" s. Si l'ont li deàble escité, Et mis
au cuer si gran orgûel, Qu'à peine daigne tourner
l'ueil, No regarder là povre gent, Theophilus.-
|| xv 8 s. Et puis q'uèréz joustes et lés bouhours
[tournois],' Et excitez tous excès en nature, e.
DESCH. Ballade, Vie dissipée. \\ xvi" S. Ils excitèrent
l'indignation et la haine du roy, LANOUE, 612. Son
ambition l'excita et enflamma', de manière que....
AMYOT, Niciàs, '13. Ceste amour esveilla et excita
plusieurs vices qui estoient encore cachez chez
luy, ID. Anton. 30.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. èxcitar; ital. ecci-
tare; du lat. excitare, de ex, et citare, presser,
fréquentatif de ciere, pousser (voy. CITES).
•t EXCITEUR (è-ksi-teur) ; s. m. Celui qui excite.
Mais votre altesse qui le vit, Sans savon Liya bien les
tètes De ces exciteurs de tempêtes ,'SCARROS , Virg. v.
— ÉTYM. Exciter. ;
t EXCITO-MOTEUR, TRICE (è-ksi-to-mo-teur,
tri-s'), adj. Terme de physiologie. Système excito-
moteur, division du système nerveux qui, formée
par les tubercules quàdrijumeàux, la moelle al-
longée, la moelle spinale'et les vrais nerfs spinaux,
est mise en action par'les agents externes, sans
l'influencé directe de la volonté. ■■-;■■
— ÉTYM. Exciter, et moteur. La règle de la com-
position des mots latins voudrait èxciti-motcur.
t EXCLAMATIF, IVE (èk-skla-ma-tif, ti-v'), adj;
Qui exprime, marque l'exclamation. Phrase excla-
mative. Point exclamatif. - -
— ÉTYM.Voy. EXCLAMATION; provenç. exclamatiu:
EXCLAMATION . ( èk-skla-ma-sion ; en vers, de
cinq syllabes), s. f. || i° Cri subit de joie, d'admira-
tion, de surprise, d'indignation, etc. Il fît des ex-
clamations douloureuses, HAMILT. Gramm. 3. Quel-
quefois le langage des sentiments est rapide; c'est
une exclamation qui tient lieu d'une phrase entière,
CONDILL. Art d'écr. n, 12. Tant de bouches ne par-
lent presque que par exclamation, MONTESQ. Lett.
pers. 73. Dès qu'il fut seul avec ses officiers les plus
dévoués, toutes ses' émotions [à la nouvelle de la
conspiration de Malet ] éclatèrent à la fois par des
exclamations d'étonnemeht, d'humiliation et de
colère, SÉGUR, Hist. de ifap. ix, 12. || 2° Terme de
grammaire. Point d'exclamation, point ainsi figuré !
|| 3° Figure de rhétorique, qui consisté à se livrer
tout à coup dans le discours aux élans impétueux
de la passion. L'exclamation : c'est ainsi que saint
Paul, .après avoir parlé de ses faiblesses, s'écrie:
Malheureux que je suis! qui me délivrera de ce
corps mortel? DUMARSAIS, OEuvres, t. v, p. 285.
— HIST. xvic s. Ils ne veulent qu'on s'en se?ve
f du nom de Dieu] par une manière d'interjection ou
d'exclamation, MONT, i, 402.
— ÉTYM. Provenç. exclamatio ; espagn. exclama-
cion; ital. exclamasione ; du lat: exclamationemjde
exclamare (voy. EXCLAMER).
t EXCLAMATIVEMENT (èk-skla-ma-ti-ve-man),
adv. D'une manière exclamative.
t EXCLAMER (S') (èk-skla-mé), v. réfl. Pousser
des exclamations. Il [le roi] avait affaire à un
homme [Vaudemont] qui savait répondre, s'excla-
mer, admirer, ST-SIM. 177, 4ôb: Voilà. 'M. de: .a
Roehefoucault à s'exclamer, M. de Bouillon, le duc
de Tresmes à répéter à basse note, ïr>. -196,100:
— REM. On devrait dire plutôt exclamer comme
Exe
au xvi" siècle; mais l'assimilation avec s'écrier l'a
emporté.
— HIST. xvi" s. Exclamer, COTGRAYE.
— ÉTYM. Lat. exclamare, de ex, et clamare, crier
(voy. CLAMEUR):
EXCLU, CE <èk-sklu,sklue), port, passé d'exclure.
|| 1°Â qui Ton interdit, Exclu au consulat par l'hy-
men d'une reine, CORN. Sertor. iv, 3. Pourquoi,-de
cette gloire exclu jusqu'à ce jour, M'avez-vous sans
pitié relégué dans ma cour? RAC. Brit. n, 3. Qu'avec
lui ses enfants de ton partage exclus.... ID. Athal. iv,
3. Si un seul pécheur devait être exclu de la grâce,
MASS. Car. F. conf. Tout le sexe est exclu de ces
solennités, VOLT. Scythes, m, i. || 2° Mis hors.
Exclu de l'assemblée dont il faisait_partie. || Sub-
stantivement. On a admis de nouveau les exclus.
|| 3° Incompatible avec. La recherche dans le-style
exclue par le genre naïf.
— REM. Jusque dans le courant du xvm" siècle,
on a dit exclus, excluse, aussi bien que exclu, ex-
clue : Ce fut beaucoup de déplaisir à Psyché de se
voir excluse d'un asile où elle aurait cru être mieux
venue qu'en pas un autre qui fût au monde, LA
FONT. Psyché, n, p. 166; Pourquoi de ce conseil
moi seule suis-je excluse?RAC. Bajas. ni, 3. Au-
jourd'hui on né dit que exclu, exclue.
EXCLURE (èk-sklu-r'), j'exclus, tu exclus, il ex-
clut, nous excluons, vous excluez, ils excluent;
j'excluais, nous excluions, vous excluiez; j'exclus,
nous "exclûmes; j'exclurai; j'exclurais; exclus, qu'il
exclue; que j'exclue, que nous excluions, que vous
excluiez, que j'exclusse; exclu; excluant, v. a.
|| 1° Interdire l'accès en fermant pour ainsi dire;
retrancher, renvoyer quelqu'un d'un corpSi d'une
assemblée. Il [la Fontaine] me doit savoir bon gré
de ne l'avoir point produite [une sentence contre
ses Contes] lorsqu'il poursuivait sa réception à l'A-
cadémie,'--parce qu'elle l'en aurait infailliblement
exclu, FBRETIÈRE, 3" factum,t. i, p. 300. Furetière,
après avoir été de l'Académie pendant vingt-trois
ans, en fut exclu le 22 janvier 1685, D'OLIV. Hist.
Acad: t. n, p; 48, dans POUGENS. || 2° Fig. Ôterl'a'c-
cès, le droit de. ....Rome vous permet cette haute 1
alliance Dont Vous aurait exclu le défaut de nais-
sance, CORN. Nicom. 1, 2. Il [l'empereur Julien] ex-
clut les chrétiens non-seulement des honneurs, mais
dés études, BOSS. Hist. 1, 41. Et d'ailleurs que tenté-
je en prétendant régner? J'exclus un faible roi qui ne
peut gouverner, DUCIS, Hamlet, 1, 1. Je vois plus
près, tout seul, Pierre Armand un neveu : Il exclut
les cousins; la chose paraît claire, COLLIN D'HARLE-
VILLE, Vieux célib. 11, 14. [j Exclure de, avec un in-
finitif, empêcher de. Je ne prétends pas vous ex-
clure d'écrire pour vos affaires, BOSS. Lett. quiét. 12.
Aurait-il [Marculfe] traité d'impie la coutume qui
excluait les femmes d'y succéder? MONTESQ. Esp.
xvm, 22. |j 3° N'être pas compatible avec. La faveur
des princes n'exclut pas le mérite et ne le suppose
pas aussi, LA !BRUY. XII. Ils croient qu'une manière
de vivre en exclut une autre, J. j. ROUSS. Ém. v.
|| 4° S'exclure, v. réfl. Se mettre hors, s'interdire.
Je ne vois pas que Dieu se soit exclu de s'en servir
[des anges], BOSS. Déf. des Var. Le peuple voulut
Bien s'exclure des premières places, mais il ne vou-
lut pas en être exclu ; et la preuve qu'il méritait d'y
prétendre, c'est qu'il eut la sagesse et la vertu de
s'en abstenir 1, MARMONTEL, GEUU. t. xvn, p.: 186,
dans POOGENS. || Se mettre hors l'un l'autre. Ces
deux prétendants s'efforçaient de s'exclure. || Il se
dit des choses incompatibles. Qualités rares en elles-
mêmes , et qui dans les esprits d'une trempe com-
mune semblent s'exclure mutuellement, GONDORCET,
Margràaf. :
— HIST. xiv" s. Jà soit ce que nuls né fust exclus
dudit suffrage OU assentement.... BERCHEURÈ, f" 21,
verso. Et par ce est excluse violence, ORESME, Eth.
62. Il xvie s; Il les avbit priés d'empeschér que Ti-
moleon ne peust descendre et prendre terré en la
Sicile, à fin que, quand ce secours là en seroit ex-
clus, ils peusseot à leur aise départir entre eulx
toute la Sicile;, AMYOT, TimoL 12;EU1X seuls exclus
du traité de la paix,- ID. Agés. 47.
— ÉTYM. Provenç. esclaure, esclure; espagn. ex-
cîuir; ital. escludere; du lat. excludefe, de 'ex, et
claudere, fermer (voy. CLORE).
EXCLUSIF^ IVE (èk-sklu-zif, zi-V), adj. || i-Qui
a force d'exclure. Un droit exclusif de tout autre.
Le vice-roi dé Goa accordait à des particuliers des
privilèges.exclusifs, MONTESQ. Esp. xxj 20. Faut-il
de tous les champs qu'exclusifs possesseurs.... M. J.
CHÉN. Gracq. n, 3: || Avoir voix exclusive dans une
élection, avoir le droit d'exclure lé candidat pré-
senté. 11 y a des couronnes qui ont voix exclusive
EXC
1555
dans l'élection d'un pape. || 2° Qui jouit de privilè-
ges exclusifs. Les Danois s'établirent dans ces con-
trées, il y a plus d'un siècle ; une compagnie exclu-
sive y exerçait ses droits.... RAYNAL, Hist. phil. xi,
20. || 3° Qui est incompatible avec. Qu'on ne nous ob-
jecte plus nos idolâtries comme exclusives du salut,
BOSS. Avert. 3. || 4° Il se dit aussi des personnes qui
n'admettent pas ce qui est contraire à leur opinion,
à leurs goûts. L'esprit de parti rend exclusif.
Esprit exclusif. || On dit dans le même sens goût
exclusif, patriotisme exclusif, passion exclusive, opi*
nions exclusives. Encore un COUD, les plaisirs ex-
clusifs sont la mort du plaisir, j. j. ÏK>JSS. Emile, iv.
Le christianisme a fait de l'amour de la patrie un
amour principal et non pas un amour exclusif,
CHATEAUB. Génie, 1, v, 14.
— HIST. xyi" s. Il exclud toutes oeuvres.... ils ne
peuvent donc faire par toutes leurs cavillations, que
nous ne retenions la diction exclusive en sa géné-
ralité, CALV. Instit. 588.
— ÉTYM. Voy. EXCLUSION.
EXCLUSION (èk-sklu-zion; en vers, de quatre syl-
labes), s. f. H i° Action d'exclure, de mettre hors.
Je vous souhaite, dans-votre retraite, des journées
remplies, des amis qui pensénty l'exclusion des sots
et une bonne santé, VOLT. lett. d'Argencè, 2déc. i 761.
|| Fig. Tant s'en faut que l'imagination donne l'ex-
clusion au génie j VAUVEN. DU génie. || 2° Action
d'interdire quelque chose à quelqu'un. Exclusion
de la tutelle. Louis le Jeune ayant donné l'exclusion
à un de ses sujets pour l'évêché de Bourges, VOLT.
ifoeursi 6. Nous sommes étonné que l'auteur de la
Métromanie, qui avait été élu parl'Académie autant
qu'il pouvait l'être, ait continué, après une exclu-
sion dont elle avait été plus affligée que lui, à l'at-
taquer par des épigrammes qui ne font honneur ni
à son équité, ni à sa reconnaissance -,: .D'ALEMB. Élo-
ges, St Aùlaire. Malgré la -pluralité des-suffrages,
j'aurais eu l'exclusion de la part de la cour, si les
marques de bonté et d'estime que j'ai reçues des
étrangers et surtout de Votre Majesté n'avaient été
ma sauvegarde, ID. iett-. au rot dePrusse, 22 août
1772. Ces gens ne reconnaissent qu'un droit aux em-
plois littéraires, la capacité de les remplir, qui
chez nous est une exclusion , p. L. COUR, I, 135.
||3° Incompatibilité. D'ordinaire'' il arrive que, ne
pouvant concevoir le rapport de deux vérités oppo-
sées, et croyant que l'aveu de l'une enferme l'exclu-
sion de l'autre, ils -[les hérétiques] s'attachent à
l'une, ils excluent l'autre,' PAsa Pensées sur le
pape, 12. ' Le roi dit à M. de LaùzUn- que cet ordre
[de la Jarretière] n'était pas une exclusion au sien,
SÉV. 624. || 4? Caractère exclusif. Voulez-vous déga-
ger les plaisirs de leurs peines, ôtez-en l'exclusion,
j. j. ROUSS. Ém. iv. || 5°Termedecalcul.'Méthode d'ex-
clusion, mode de solution des problèmes fondé sur
ce qu'on exclut successivement les inconnues. || 6°Â
l'exclusion de, loc. prêp. Telle personne ou telle chose
étant exclue. Il ne vous suffit pas de posséder à notre
exclusion l'ancienne et la solide vertu, BALZ. liv. v,
lett. 8. On ne peut pas dire qu'elle soit en quel-
qu'une de ses parties à l'exclusion des autres, DESC.
Pass. 29. Parmi les productions monstrueuses* de la
nature, on peut compter le coeur d'une mère qui
aime l'un de ses enfants à l'exclusion de tous les au-
tres, MARMONTEL, Contes mor. Mauv. mère.
— ÉTYM. Provenç. exclusio; esp. exclusion; ital.
escluzione; dujat. exclusionem, de exclusum, su-
pin de excludere (voy. EXCLURE).
EXCLUSIVEMENT (èk-sklu-zi-ve-man), adv
|| i" En excluant. Si exclusivement à toute autre
science vous endoctrinez votre enfant dans la géo-
métrie, CHATEAUBR. Gén. m, n, 1.1| Uniquement.
Voilà comme une théorie exclusivement attachée à
la pratique des anciens donne les faits pour la li-
mite des possibles, et veut réduire le génie à l'éter-
nelle servitude d'une étroite imitation, MARMONTEL,
Élém. litt. (Euv.t.x, p. 37, dans PÙDGENS. || 2° En
ne comprenant pas. Depuis le mois de mai jusqu'au
mois d'octobre exclusivement, c'est-à-dire le mois
d'octobre n'étant pas compris. || Ancien terme de ju-
risprudence. Jusqu'à sentence définitive exclusive-
ment, sans prononcer la sentence définitive, ce qui
arrivait quand un juge supérieur chàrgeaitun juge
inférieur de faire seulement l'instruction d'un-procès
criminel. ;
—HIST. xvr s. Ainsi de restreindre au Père ex-
clusivement le nom de Dieu pour le ravir au Fils,
il n'y a ne raison ne propos, CALV. Instit. 97.
— ÉTYM. Exclusive, et le suffixe ment. ..
t EXCLUSIVISME (èk-sklu-zi-vi-sm'), s. m. Néo-
logisme. Esprit d'exclusion,
t EXCOGITATION (èk-sko-ji-ta-siou), s. f. Effort
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