Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
EXA
t EXAMINATION (è-gza-mi-na-sion), s. f. Ac-
tion d'examiner.
— HIST. xin" s. Quant aucuns est condam-
nés comme bougres,, par l'examination de sainte
Eglise, sainte Eglise le doit abandonner à la laie
justice, BEABM. xi, 2. [| xvi" s. Une sérieuse et
attentifve examination non seulement de ses paro-
les et actions, mais de ses pensées plus secrettes....
CHARRON, Sagesse, i, t.
—ÉTYM.Provenç.e:ramt>!ac»on;itaI.esammasione;
du lat. examinationem, de examinare, examiner.
EXAMINÉ, ÉE (è-gza-mi-né., née), part, passé.
|| 1° Les lieux examinés avec soin, .... Mais sur la
foi d'un songe, Dans le sang d'un enfant voulez-
vous qu'on se plonge? Vous ne savez encor de quel
père il est né, Quel il est. — On le craint, tout est
examiné, RAC. Alh. n, 6. || 2°Un élève examiné par
le professeur.
EXAMINER (è-gza-mi-né), «. o. || 1" Considérer
avec attention et pour se rendre compte. Il se juge
en autrui, se tâte, s'étudie, Examine en secret sa
joie et ses douleurs, CORN. Pomp. ni, t. Allons exa-
miner pour ce coup généreux Les moyens les plus
prompts et les moins dangereux, m. Héracl. i, 6.
Et sans examiner par quel destin jaloux La gran-
deur du courage est si mal avec vous, ID. Nicom.
m, 2. Sa rigueur importune examine et publie Où
manque le devoird'aiurui, m. lmit. n, 3. Examine
leurs yeux, observe leurs discours, RAG. Brit. i, 4.
Je n'examine point si j'y pourrai survivre, m. Se-
rin, n, ï. || Examiner, se ditdes différentes commis-
sions pour le théâtre, le colportage, les autorisations
de livres, etc. || Absolument. On doute, on examine,
et je reviens confus Demander à vos pieds vos or-
dres absolus, VOLT. Orphel. il, 7. || 2" Regarder at-
tentivement. Plus j'examine cette personne, plus je
crois la reconnaître. On ne la contemplait point, on
l'examinait, GENLIS, ffllede Clermont, p. (67, dans
POUGENS.'H 3° Faire subir un examen. Examiner
un élève. || 4" S'examiner, v. rèfl. Examiner sa
conscience, ses propres actions. Plus je rentre en
moi-même et plus je m'examine, Moins j'y puis de
mon mal rencontrer l'origine, ROTR. Bélis. v, -I.
Quand un homme s'examine, quelle satisfaction
pour lui de trouver qu'il a le coeur juste! MONTESQ.
Lelt.pers. 83. || Se regarder l'un l'autre. Ils s'exa-
minent quelque temps, et enfin se reconnaissent.
— HIST. XIII" s. Bien le sauras par toi meîsmes ;
Il convient que tu t'essaïmes, la Rose, 2560. Toutes
les fois que tesmong sont examiné et on lor a fête
aucune demande, do la [la] quele il ne sont pas
bien avisé.... BEAUM. IX, 13. || xve s. Moult fut fort
et bien examiné, au tranchant des espées, ce noble
tournoy, Perceforest, t. îv, 61. || xvi" s. Nostre foy
n'est pas moins esprouvée par tribulation, que l'or est
examiné en la fournaise, CALV. lnstit. 65-1. Les che-
valiers passoient par devant eulx [les censeurs) pour
estre examinez et visitez à la monstre, AMYOT, Pomp.
32. Il me donna un meschant pourpoint tout deschiré
et deschiqueté d'usure et un collet de cuir bien exa-
miné [usé] et un meschant chappeau, PARÉ , m, p. 7 i \.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. examinât; ital. esa-
rninare; du lat. examinare, de «rumen, examen.
f EXANIE (è-gza-nie), s. f. Terme de chirurgie.
Procidence de l'intestin rectum. •
— ÊTYM. Lat. ex, hors, et anus.
+ EXANTHÉMATEUX, EDSE (è-gzan-té-ma-teû,
teû-z') ou EXANTHÉMATIQUE (è-gzan-té-ma-ti-k'),
adj. Qui a rapport aux exanthèmes. || Fièvres exanthé-
matiques ou éruptives, fièvres qui sont caractérisées
par certaines éruptions, telles que la rougeole, la
variole, la scarlatine, etc. Ici exanthématique n'est
pas pris dans le sens rigoureux d'exanthème.
EXANTHÈME (è-gzan-tê-m'), s. m. Terme de mé-
decine. Groupe de maladies cutanées dont le carac-
tère commun est une rougeur plus ou moins vive, dis-
paraissant momentanément sous la pression du doigt,
et existant sans vésicules, papules, ni pustules.
— ÉTYM. 'Elâveriiia, de è?, hors, et àvSeîv , fleu-
rir, proprement effleurir (voy. ANTHÈRE).
EXARCHAT (è-gzar-ka), s. m. Province gou-
vernée par un exarque. Pépin conquit l'exarchat
de Ravenne et le donna au pape. || Dignité d'exarque.
— ÉTYM. Exarque:
EXARQUE (è-gzar-k'), s. m. || 1" Vicaire général
de l'empereur en Occident qui faisait sa résidence
à Ravenne. L'exarchat fut institué sous l'empereur
Justin le Jeune, en 567, et le dernier exarque fut
Eutychius, qu'Astolphe, roi des Lombards, défit
en 752. || 2° Dans l'Eglise grecque, dignitaire dé-
puté par le patriarche pour visiter les provinces, et
dont le titre répond a celui de légat dans l'Église
latinK.
EXC
— ÉTYM. "EÇapy.o;, de è?, hors, au loin, et âp-
XEIV, commander.
" f EXARTHRÈlilE (è-gzar-trê-m'), s. m. OU EXAR-
THROSE (è-gzarjtrô-z'), s. f. Terme de chirurgie.
Synonyme de luxation.
— ÉTYM. 'EE, hors, et àp8pov, articulation.
f EXARTICULATION (è-gzar-ti-ku-la-sion), s. f.
Terme de chirurgie. Synonyme de désarticulation,
d'amputation dans l'article.
— ÉTYM. Lat. ex, hors, et articulation.
| EXARTICTJLJÉ, ÉE (è-gzar-ti-ku-lé, lée), adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui n'offre pas d'articu-
lations visibles. ]
— ÊTYM. Lat. eoe, sans, et article.
EXASPÉRATION (è-gza-spé-ra-sion ; en vers, de
six syllabes), s.f. \\ 1° État d'un esprit exaspéré. Il est
dans une grande jexaspération. || Par extension, état
d'agitation, d'irritation des esprits. L'exaspération
était à sonjcomble^ || 2" Terme de médecine. Accrois-
sement de l'intensité des symptômes d'une maladie.
— HIST. xvie s. [Cette nostre exaspération immodé-
rée et illégitime contre ce vice [manie de parler de
soi], MONT, m, 338.
— ÉTYM. Lat. exasperationem, de exasperare,
exaspérer.
EXASPÉRÉ, ÉE (è-gza-spé-ré, rée), part, passé.
|| 1° Irrité à l'excès. Je l'ai trouvé fort exaspéré.
|| 2° Rendu plus âpre, en parlant d'une maladie.
Le mal exaspéré par un traitement intempestif. .
EXASPÉRER (è-gza-spé-ré; pé prend un accent
grave quand la syllabe qui suit est muette : j'exas-
père'; excepté au futur et au conditionnel : j'exaspé-
rerai) , v. a. || i" Irriter à l'excès. Ce nouvel outrage l'a
fort exaspéré. || 2° Rendre plus âpre, plus cuisant.
Exaspérer une douleur. || 3° S'exaspérer, v. réfl.
Devenir irrité. Il s'exaspérait en racontant son aven-
ture. || Devenir plus âpre, en parlant d'un mal. Le
catarrhe s'exaspère par un temps froid.
— HIST. xvr s. Exaspérer, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. exasperare, de ex, et asper, âpre
(voy. ce mot).
EXAUCÉ, ÉE (è-gzô-sê, sée), part, passé. Cette
princesse demandait des enfants au ciel; elle fut
exaucée. Il en mourra peut-être ; et d'un père in-
sensé Le sacrilège voeu peut-être est exaucé, RAC.
Phèdre, IV, 6.
f EXAUCEMENT (è-gzô-se-man), s. m. Action
d'exaucer ; état de celui qui est exaucé.
EXAUCER (è-gzô-sé. Le c. prend une cédille de-
vant a ou o : exauçant, exauçons), v. a. || 1° Écouter
favorablement celui qui prie, supplie. Si j'ai gardé
l'iniquité au fond de mon coeur, le Seigneur ne
m'exaucera pas, JSACI, Bible, Psaume ixv, -18. Les
vents nous auraient-ils exaucés cette nuit? RAC.
Iphig.i, 1.1| 2° Il se dit aussi de l'accomplissement
de ce qu'on demande. Souviens-toi que, pour prix
de mes efforts heureux, Tu promis d'exaucer le pre-
mier de mes voeux, RAC. Phèdre, îv, 2.
— REM. Exaucer n'est pas synonyme d'oclroyer,
accorder. Il ne ;se dit que de Dieu, du ciel, des
puissances célestes, ou des êtres que la passion ac-
tuelle nous leur ! fait assimiler (rois, princes, maî-
tresses, etc.).
.— ÉTYM. Exaucer est le même que exhausser
(voy. ce mot) : exaucer quelqu'un, c'est le porter
en haut, de manière que sa prière soit entendue des
puissances supérieures; et par catachrèse on dit
exaucer une prière.
f EXAUDI (è-gzô-di), s. m. Premier mot de l'in-
troït de la mesSe du cinquième dimanche après
Pâques. Dimanche de l'Exaudi.
— ÉTYM. Lat. e'xaudi, écoute, de ex, et audire, ouïr.
f EXCÉCARIEJ (è-ksé-ka-rie), s. f. Terme de bo-
tanique. Genre d'euphorbiacées, où. l'on distingue
ï'excoecaria agalloche, connue dans l'Inde sous le
nom de calarnbàc et appelée par' Rumphius arbre
aveuglant, LEGOARANT.
— ETYM. Lat.exexcare, aveugler, ieex, etexcus,
aveugle.
f EXCARNATION (èks-kar-na-sion), s. f. Action
de dépouiller un organe des parties charnues qui
l'entourent.
— ÉTYM. Lat. ex, hors, et caro, carnis, chair.
t EXCARNER (èks-kar-né), v. a. Ôter le bois des
dents de peigne, eii faire l'écartement.
— ÉTYM. VoyJ EXCARNATION, le bois qu'on ôte
étant comparé à |de la chair.
t EXCAVATEBR (ek-ska-va-teur), s. m. Terme de
chemin de fer. Appareil destiné à faciliter les déblais.
— ÉTYM. Exca'per.
EXCAVATION (èk-ska-va-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || lj° Action d'excaver. Durant la capi-
tulation de Luxembourg, Vauban faisait travailler à
EXC
1551
l'excavation du fossé et à tirer de la pierre pour rac-
commoder la place, DANGEAD, I, 25, 43 juin <68i.
|| 2"Creux dansle sol, dû soitàlamain de l'homme
soit à un accident naturel. Un sol entrecoupé d'ex-
cavations.
tEXCAVER(èk-ska-vé), v. a. Creuser sous terre.
Excaver le sol. || Absolument. X mesure qu'elles
[les marmottes] excavent, elles jettent derrière elles
la terre qu'elles tirent de la mine, BONNET, Con-
templ. natxir. xn, 3<.
— ÉTYM. Lat. excavare, de ex, et cavus, creux,
cave (voy. CAVE, adjectif).
EXCÉDANT, ANTE (è-ksê-dan, dan-t'), adj.
|| 1° Qui excède, qui est de surcroît. Les sommes
excédantes. Pour mieux voir notre objet, nous ve-
nons de le circonscrire ; nous en avons retranché
toutes les extrémités excédantes, BDFF. Nature des
animaux. \\ S. m. Surcroît; nombre, quantité qui
excède. Un excédant de compte. On croirait que les
pays ingrats ne devraient se peupler qua de l'excé-
dant des pays fertiles et nous voyons que c'est le
contraire, j. i. ROUSS. Orig. des langues, en. 9.
|| Fig. Si j'ai trop de suite et de fermeté, je vou-
drais, vous en pouvoir donner mon excédant, ST-
SIM. 480, 206. Tenté d'employer l'excédant de mon
entretien, J. j. ROUSS. Hél. n, <3. Que fera-t-il de
cet excédant de forces? m. Ém.ui. || 2" Qui excède,
qui fatigue, importune à l'excès. Ou j'aurais une
prude au ton triste, excédant, Une bégueule enfin
qui serait mon pédant, GRESSET, Méch. n, 7.
— REM. Autrefois l'Académie écrivait excédent,
s. m., ce qui était en harmonie avec précédent et
antécédent, qui ont même radical que excédant.
EXCÉDÉ, ÉE (è-ksé-dé, dée), part, passé. || 1" Dé-
passé. Le revenu excédé par les dépenses. || 2" Ac-
cablé au delà de ce qu'on peut supporter.- Je suis
excédé de fatigue. Pour des âmes excédées de plai-
sirs et lasses de repos, il faut sans cesse des at-
titudes nouvelles et des sensations toujours plus ex-
quises, RIVAROL, Dict. univers, de la lang. franc.
p. xxv. || 3° Très-jnnuyé. Fatigué delà cour, excédé
de la ville, Je ne puis être bien que dans ce libre
asile, GRESSET, Sidn. n, 2. 11 devint triste, inquiet,
jaloux ; il fit tant, qu'elle en fut excédée et prit le
parti de le congédier, MARMONTEL, Conl. mor. Qua-
tre flacons. Il ranime vingt fois l'auditoire excédé,
BELILLE, Convers. i. || 4° Battu outrageusement.
Battu et excédé.
EXCÉDER (è-ksé-dé ; ce prend un accent grave
quand la syllabe qui suit est muette : j'excède ; ex-
cepté au futur et au conditionnel : j'excéderai), v. a.
|| 1° Outrepasser, aller au delà des justes bornes. Il a
excédé son pouvoir, ses pouvoirs. Il excède sa charge,
et lui-même y renonce, CORN. Nie. m, 3. C'est qu'ils
ont excédé toutes bornes, PASC. dans COUSIN. Les
hommes se piquent d'être constants ou indifférents se-
lonla mode, qui excède toujours la nature, VAUVEN.
Max. 40. || Absolument. Voilà ce qui regarde les vai-
nes et fausses sciences; et pour ce qui est des vé-
ritables, on excède beaucoup à s'y livrer trop, ou
à contre-temps, ou au préjudice de plus grandes
obligations, BOSS. Concupisc. 8. Dieu, a tout fait
avec mesure, avec nombre et avec poids; rien n'ex-
cède, rien ne manque, ID. Polit, vu, vi, 6. Le peu
de discernement qui accompagne toujours une dé-
votion presque naissante, le faisait excéder [le duc
de Bourgogne] dans le contre-pied de ses défauts,
ST-SIM. t. vm, p. 207, édit. CHÊRUEL. Il 2° Dépas-
ser. Vous pourrez employer jusqu'à mille francs,
mais n'excédez pas cette somme. || Surpasser en
longueur, en dimension, en valeur. Une dette qui
excède cent francs. Cette poutre excède le mur de
plus d'un pied. Celles [pièces] de la comédie par-
lent de personnes communes, et ne consistent qu'en
intrigues d'amour, et en fourberies qui se dévelop-
pent si aisément en un jour, qu'assez souvent chez
Plaute et chez Térence le temps de leur durée excède
à peine celui de leur représentation, CORN. 2» dise,
trag. Pourvu seulement qu'en vendant il n'excède
pas le plus haut prix des étoffes de cette sorte, PASC
Prov. 8. Ce prince [Porus] était monté sur un élé-
phant bien plus grand que tous les autres, et lui-
même excédait la stature ordinaire des hommes.
ROLLIN, Hist. anc. QEuv. t. vi, p. 497, dans POU-
GENS. Et jamais ma dépense excédant ma recette.
c. DELAV. Éc. desvieill. i, t. || Fig. Formé d'une
telle manière Que l'art ingénieux excédait la ma-
tière, RÉGNIER, Épit. i. Pour moi, quoique déjà DU
passion fût telle, Que sa force excédât toute force
mortelle, MAIRET, Sophon.iv, 4. Ce sont des actions
dont la reconnaissance Du plus riche monarque ex-
cède la puissance, ROTROU, Vencesl. i, 4. || 3° B::MB
outrageusement (sens autrefois très-usité en matière
t EXAMINATION (è-gza-mi-na-sion), s. f. Ac-
tion d'examiner.
— HIST. xin" s. Quant aucuns est condam-
nés comme bougres,, par l'examination de sainte
Eglise, sainte Eglise le doit abandonner à la laie
justice, BEABM. xi, 2. [| xvi" s. Une sérieuse et
attentifve examination non seulement de ses paro-
les et actions, mais de ses pensées plus secrettes....
CHARRON, Sagesse, i, t.
—ÉTYM.Provenç.e:ramt>!ac»on;itaI.esammasione;
du lat. examinationem, de examinare, examiner.
EXAMINÉ, ÉE (è-gza-mi-né., née), part, passé.
|| 1° Les lieux examinés avec soin, .... Mais sur la
foi d'un songe, Dans le sang d'un enfant voulez-
vous qu'on se plonge? Vous ne savez encor de quel
père il est né, Quel il est. — On le craint, tout est
examiné, RAC. Alh. n, 6. || 2°Un élève examiné par
le professeur.
EXAMINER (è-gza-mi-né), «. o. || 1" Considérer
avec attention et pour se rendre compte. Il se juge
en autrui, se tâte, s'étudie, Examine en secret sa
joie et ses douleurs, CORN. Pomp. ni, t. Allons exa-
miner pour ce coup généreux Les moyens les plus
prompts et les moins dangereux, m. Héracl. i, 6.
Et sans examiner par quel destin jaloux La gran-
deur du courage est si mal avec vous, ID. Nicom.
m, 2. Sa rigueur importune examine et publie Où
manque le devoird'aiurui, m. lmit. n, 3. Examine
leurs yeux, observe leurs discours, RAG. Brit. i, 4.
Je n'examine point si j'y pourrai survivre, m. Se-
rin, n, ï. || Examiner, se ditdes différentes commis-
sions pour le théâtre, le colportage, les autorisations
de livres, etc. || Absolument. On doute, on examine,
et je reviens confus Demander à vos pieds vos or-
dres absolus, VOLT. Orphel. il, 7. || 2" Regarder at-
tentivement. Plus j'examine cette personne, plus je
crois la reconnaître. On ne la contemplait point, on
l'examinait, GENLIS, ffllede Clermont, p. (67, dans
POUGENS.'H 3° Faire subir un examen. Examiner
un élève. || 4" S'examiner, v. rèfl. Examiner sa
conscience, ses propres actions. Plus je rentre en
moi-même et plus je m'examine, Moins j'y puis de
mon mal rencontrer l'origine, ROTR. Bélis. v, -I.
Quand un homme s'examine, quelle satisfaction
pour lui de trouver qu'il a le coeur juste! MONTESQ.
Lelt.pers. 83. || Se regarder l'un l'autre. Ils s'exa-
minent quelque temps, et enfin se reconnaissent.
— HIST. XIII" s. Bien le sauras par toi meîsmes ;
Il convient que tu t'essaïmes, la Rose, 2560. Toutes
les fois que tesmong sont examiné et on lor a fête
aucune demande, do la [la] quele il ne sont pas
bien avisé.... BEAUM. IX, 13. || xve s. Moult fut fort
et bien examiné, au tranchant des espées, ce noble
tournoy, Perceforest, t. îv, 61. || xvi" s. Nostre foy
n'est pas moins esprouvée par tribulation, que l'or est
examiné en la fournaise, CALV. lnstit. 65-1. Les che-
valiers passoient par devant eulx [les censeurs) pour
estre examinez et visitez à la monstre, AMYOT, Pomp.
32. Il me donna un meschant pourpoint tout deschiré
et deschiqueté d'usure et un collet de cuir bien exa-
miné [usé] et un meschant chappeau, PARÉ , m, p. 7 i \.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. examinât; ital. esa-
rninare; du lat. examinare, de «rumen, examen.
f EXANIE (è-gza-nie), s. f. Terme de chirurgie.
Procidence de l'intestin rectum. •
— ÊTYM. Lat. ex, hors, et anus.
+ EXANTHÉMATEUX, EDSE (è-gzan-té-ma-teû,
teû-z') ou EXANTHÉMATIQUE (è-gzan-té-ma-ti-k'),
adj. Qui a rapport aux exanthèmes. || Fièvres exanthé-
matiques ou éruptives, fièvres qui sont caractérisées
par certaines éruptions, telles que la rougeole, la
variole, la scarlatine, etc. Ici exanthématique n'est
pas pris dans le sens rigoureux d'exanthème.
EXANTHÈME (è-gzan-tê-m'), s. m. Terme de mé-
decine. Groupe de maladies cutanées dont le carac-
tère commun est une rougeur plus ou moins vive, dis-
paraissant momentanément sous la pression du doigt,
et existant sans vésicules, papules, ni pustules.
— ÉTYM. 'Elâveriiia, de è?, hors, et àvSeîv , fleu-
rir, proprement effleurir (voy. ANTHÈRE).
EXARCHAT (è-gzar-ka), s. m. Province gou-
vernée par un exarque. Pépin conquit l'exarchat
de Ravenne et le donna au pape. || Dignité d'exarque.
— ÉTYM. Exarque:
EXARQUE (è-gzar-k'), s. m. || 1" Vicaire général
de l'empereur en Occident qui faisait sa résidence
à Ravenne. L'exarchat fut institué sous l'empereur
Justin le Jeune, en 567, et le dernier exarque fut
Eutychius, qu'Astolphe, roi des Lombards, défit
en 752. || 2° Dans l'Eglise grecque, dignitaire dé-
puté par le patriarche pour visiter les provinces, et
dont le titre répond a celui de légat dans l'Église
latinK.
EXC
— ÉTYM. "EÇapy.o;, de è?, hors, au loin, et âp-
XEIV, commander.
" f EXARTHRÈlilE (è-gzar-trê-m'), s. m. OU EXAR-
THROSE (è-gzarjtrô-z'), s. f. Terme de chirurgie.
Synonyme de luxation.
— ÉTYM. 'EE, hors, et àp8pov, articulation.
f EXARTICULATION (è-gzar-ti-ku-la-sion), s. f.
Terme de chirurgie. Synonyme de désarticulation,
d'amputation dans l'article.
— ÉTYM. Lat. ex, hors, et articulation.
| EXARTICTJLJÉ, ÉE (è-gzar-ti-ku-lé, lée), adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui n'offre pas d'articu-
lations visibles. ]
— ÊTYM. Lat. eoe, sans, et article.
EXASPÉRATION (è-gza-spé-ra-sion ; en vers, de
six syllabes), s.f. \\ 1° État d'un esprit exaspéré. Il est
dans une grande jexaspération. || Par extension, état
d'agitation, d'irritation des esprits. L'exaspération
était à sonjcomble^ || 2" Terme de médecine. Accrois-
sement de l'intensité des symptômes d'une maladie.
— HIST. xvie s. [Cette nostre exaspération immodé-
rée et illégitime contre ce vice [manie de parler de
soi], MONT, m, 338.
— ÉTYM. Lat. exasperationem, de exasperare,
exaspérer.
EXASPÉRÉ, ÉE (è-gza-spé-ré, rée), part, passé.
|| 1° Irrité à l'excès. Je l'ai trouvé fort exaspéré.
|| 2° Rendu plus âpre, en parlant d'une maladie.
Le mal exaspéré par un traitement intempestif. .
EXASPÉRER (è-gza-spé-ré; pé prend un accent
grave quand la syllabe qui suit est muette : j'exas-
père'; excepté au futur et au conditionnel : j'exaspé-
rerai) , v. a. || i" Irriter à l'excès. Ce nouvel outrage l'a
fort exaspéré. || 2° Rendre plus âpre, plus cuisant.
Exaspérer une douleur. || 3° S'exaspérer, v. réfl.
Devenir irrité. Il s'exaspérait en racontant son aven-
ture. || Devenir plus âpre, en parlant d'un mal. Le
catarrhe s'exaspère par un temps froid.
— HIST. xvr s. Exaspérer, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. exasperare, de ex, et asper, âpre
(voy. ce mot).
EXAUCÉ, ÉE (è-gzô-sê, sée), part, passé. Cette
princesse demandait des enfants au ciel; elle fut
exaucée. Il en mourra peut-être ; et d'un père in-
sensé Le sacrilège voeu peut-être est exaucé, RAC.
Phèdre, IV, 6.
f EXAUCEMENT (è-gzô-se-man), s. m. Action
d'exaucer ; état de celui qui est exaucé.
EXAUCER (è-gzô-sé. Le c. prend une cédille de-
vant a ou o : exauçant, exauçons), v. a. || 1° Écouter
favorablement celui qui prie, supplie. Si j'ai gardé
l'iniquité au fond de mon coeur, le Seigneur ne
m'exaucera pas, JSACI, Bible, Psaume ixv, -18. Les
vents nous auraient-ils exaucés cette nuit? RAC.
Iphig.i, 1.1| 2° Il se dit aussi de l'accomplissement
de ce qu'on demande. Souviens-toi que, pour prix
de mes efforts heureux, Tu promis d'exaucer le pre-
mier de mes voeux, RAC. Phèdre, îv, 2.
— REM. Exaucer n'est pas synonyme d'oclroyer,
accorder. Il ne ;se dit que de Dieu, du ciel, des
puissances célestes, ou des êtres que la passion ac-
tuelle nous leur ! fait assimiler (rois, princes, maî-
tresses, etc.).
.— ÉTYM. Exaucer est le même que exhausser
(voy. ce mot) : exaucer quelqu'un, c'est le porter
en haut, de manière que sa prière soit entendue des
puissances supérieures; et par catachrèse on dit
exaucer une prière.
f EXAUDI (è-gzô-di), s. m. Premier mot de l'in-
troït de la mesSe du cinquième dimanche après
Pâques. Dimanche de l'Exaudi.
— ÉTYM. Lat. e'xaudi, écoute, de ex, et audire, ouïr.
f EXCÉCARIEJ (è-ksé-ka-rie), s. f. Terme de bo-
tanique. Genre d'euphorbiacées, où. l'on distingue
ï'excoecaria agalloche, connue dans l'Inde sous le
nom de calarnbàc et appelée par' Rumphius arbre
aveuglant, LEGOARANT.
— ETYM. Lat.exexcare, aveugler, ieex, etexcus,
aveugle.
f EXCARNATION (èks-kar-na-sion), s. f. Action
de dépouiller un organe des parties charnues qui
l'entourent.
— ÉTYM. Lat. ex, hors, et caro, carnis, chair.
t EXCARNER (èks-kar-né), v. a. Ôter le bois des
dents de peigne, eii faire l'écartement.
— ÉTYM. VoyJ EXCARNATION, le bois qu'on ôte
étant comparé à |de la chair.
t EXCAVATEBR (ek-ska-va-teur), s. m. Terme de
chemin de fer. Appareil destiné à faciliter les déblais.
— ÉTYM. Exca'per.
EXCAVATION (èk-ska-va-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || lj° Action d'excaver. Durant la capi-
tulation de Luxembourg, Vauban faisait travailler à
EXC
1551
l'excavation du fossé et à tirer de la pierre pour rac-
commoder la place, DANGEAD, I, 25, 43 juin <68i.
|| 2"Creux dansle sol, dû soitàlamain de l'homme
soit à un accident naturel. Un sol entrecoupé d'ex-
cavations.
tEXCAVER(èk-ska-vé), v. a. Creuser sous terre.
Excaver le sol. || Absolument. X mesure qu'elles
[les marmottes] excavent, elles jettent derrière elles
la terre qu'elles tirent de la mine, BONNET, Con-
templ. natxir. xn, 3<.
— ÉTYM. Lat. excavare, de ex, et cavus, creux,
cave (voy. CAVE, adjectif).
EXCÉDANT, ANTE (è-ksê-dan, dan-t'), adj.
|| 1° Qui excède, qui est de surcroît. Les sommes
excédantes. Pour mieux voir notre objet, nous ve-
nons de le circonscrire ; nous en avons retranché
toutes les extrémités excédantes, BDFF. Nature des
animaux. \\ S. m. Surcroît; nombre, quantité qui
excède. Un excédant de compte. On croirait que les
pays ingrats ne devraient se peupler qua de l'excé-
dant des pays fertiles et nous voyons que c'est le
contraire, j. i. ROUSS. Orig. des langues, en. 9.
|| Fig. Si j'ai trop de suite et de fermeté, je vou-
drais, vous en pouvoir donner mon excédant, ST-
SIM. 480, 206. Tenté d'employer l'excédant de mon
entretien, J. j. ROUSS. Hél. n, <3. Que fera-t-il de
cet excédant de forces? m. Ém.ui. || 2" Qui excède,
qui fatigue, importune à l'excès. Ou j'aurais une
prude au ton triste, excédant, Une bégueule enfin
qui serait mon pédant, GRESSET, Méch. n, 7.
— REM. Autrefois l'Académie écrivait excédent,
s. m., ce qui était en harmonie avec précédent et
antécédent, qui ont même radical que excédant.
EXCÉDÉ, ÉE (è-ksé-dé, dée), part, passé. || 1" Dé-
passé. Le revenu excédé par les dépenses. || 2" Ac-
cablé au delà de ce qu'on peut supporter.- Je suis
excédé de fatigue. Pour des âmes excédées de plai-
sirs et lasses de repos, il faut sans cesse des at-
titudes nouvelles et des sensations toujours plus ex-
quises, RIVAROL, Dict. univers, de la lang. franc.
p. xxv. || 3° Très-jnnuyé. Fatigué delà cour, excédé
de la ville, Je ne puis être bien que dans ce libre
asile, GRESSET, Sidn. n, 2. 11 devint triste, inquiet,
jaloux ; il fit tant, qu'elle en fut excédée et prit le
parti de le congédier, MARMONTEL, Conl. mor. Qua-
tre flacons. Il ranime vingt fois l'auditoire excédé,
BELILLE, Convers. i. || 4° Battu outrageusement.
Battu et excédé.
EXCÉDER (è-ksé-dé ; ce prend un accent grave
quand la syllabe qui suit est muette : j'excède ; ex-
cepté au futur et au conditionnel : j'excéderai), v. a.
|| 1° Outrepasser, aller au delà des justes bornes. Il a
excédé son pouvoir, ses pouvoirs. Il excède sa charge,
et lui-même y renonce, CORN. Nie. m, 3. C'est qu'ils
ont excédé toutes bornes, PASC. dans COUSIN. Les
hommes se piquent d'être constants ou indifférents se-
lonla mode, qui excède toujours la nature, VAUVEN.
Max. 40. || Absolument. Voilà ce qui regarde les vai-
nes et fausses sciences; et pour ce qui est des vé-
ritables, on excède beaucoup à s'y livrer trop, ou
à contre-temps, ou au préjudice de plus grandes
obligations, BOSS. Concupisc. 8. Dieu, a tout fait
avec mesure, avec nombre et avec poids; rien n'ex-
cède, rien ne manque, ID. Polit, vu, vi, 6. Le peu
de discernement qui accompagne toujours une dé-
votion presque naissante, le faisait excéder [le duc
de Bourgogne] dans le contre-pied de ses défauts,
ST-SIM. t. vm, p. 207, édit. CHÊRUEL. Il 2° Dépas-
ser. Vous pourrez employer jusqu'à mille francs,
mais n'excédez pas cette somme. || Surpasser en
longueur, en dimension, en valeur. Une dette qui
excède cent francs. Cette poutre excède le mur de
plus d'un pied. Celles [pièces] de la comédie par-
lent de personnes communes, et ne consistent qu'en
intrigues d'amour, et en fourberies qui se dévelop-
pent si aisément en un jour, qu'assez souvent chez
Plaute et chez Térence le temps de leur durée excède
à peine celui de leur représentation, CORN. 2» dise,
trag. Pourvu seulement qu'en vendant il n'excède
pas le plus haut prix des étoffes de cette sorte, PASC
Prov. 8. Ce prince [Porus] était monté sur un élé-
phant bien plus grand que tous les autres, et lui-
même excédait la stature ordinaire des hommes.
ROLLIN, Hist. anc. QEuv. t. vi, p. 497, dans POU-
GENS. Et jamais ma dépense excédant ma recette.
c. DELAV. Éc. desvieill. i, t. || Fig. Formé d'une
telle manière Que l'art ingénieux excédait la ma-
tière, RÉGNIER, Épit. i. Pour moi, quoique déjà DU
passion fût telle, Que sa force excédât toute force
mortelle, MAIRET, Sophon.iv, 4. Ce sont des actions
dont la reconnaissance Du plus riche monarque ex-
cède la puissance, ROTROU, Vencesl. i, 4. || 3° B::MB
outrageusement (sens autrefois très-usité en matière
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