ESP
d'où l'oeil embrasse une certaine étendue de pays.
Il le prend, il l'emporte [éléphant de pierre], au
haut du mont arrive, Rencontre une esplanade et
puis une cité, LA FONT. Fabl. x, 44. X la base de
ce rocher est une esplanade couverte de grands
arbre:i, BERN. DE ST-PIERRE, P. et Virg. Le Pnyx
[forum d'Athènes] est une esplanade pratiquée sur
une roche escarpée, CHATEAUB. ltin.i 834. || 4° Terme
d'artillerie. Madriers sur lesquels on place les bat-
teries de canon. || 5° Terme de fauconnerie. Route
de l'oiseau qui plane.
— HIST. zvi» s. Quand on est en quelque belle
splanade, MONT, II, 368. Sa tranchée de. 4 8 pieds
en oeuvre, flancquée de deux forts, au pied des-
quels il y avoit deux esplanades pour sortir au com-
bat, D'AUB. But. n, 69. Le prince de Condé retourne
sur ses pas, pour faire à ses ennemis (comme il di-
soit) pont d'or et esplanade d'argent, ID. tb. n, 435.
— ÉTYM. L'ancien verbe esplaner, rendre plan,
de es.... préfixe, et plan : Mustapha voyant la place
comme esplanée, D'AUB. Hist. i, 24).
•)■ ESPLANDIAN (è-splan-dian), s. m. Belle co-
quille univalve, appartenant au genre cône.
ESPOIR ( è-spoir), s. m. || 1° Le fait même
d'espérer. Attirer par l'espoir. J'ai bon espoir
qu'il réussira. Il n'a'point son espoir au nombre des
armées, MALH. n, 4. Apprends-moi de nouveau quel
espoir j'en dois prendre, CORN. Cid, I, 4. Quittez le
long espoir et les vastes pensées, LA FONT. Fabl. xi, 8.
Et que le refus qu'il a fait.... n'ait pas étouffé dans
mon âme toute sorte d'espoir, MOL. Am. méd. i, 4.
Mais combien d'écrivains d'abord si bien reçus Sont
de ce fol espoir honteusement déçus I BOIL. Sot. ix.
Mon espoir N'est plus qu'au coup mortel que je vais
recevoir, HAC. Iphig. v, 2. Je meurs dans cet espoir,
satisfaite et tranquille, ID. ib. Et l'espoir malgré
moi s'est glissé dans mon coeur, ID. Phèd. m, 4.
|| Sous espoir, dans l'espoir, en espérant. Lâcher ce
qu'on a dans la main, Sous espoir de grosse aven-
ture, Est imprudence toute'pure, LA FONT. Fabl. ix,
4 0. Dans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire, RAC.
Bérén. II , 2. || En espoir, dans l'imagination qui
espère. Mes guerriers en espoir dépouillaient votre
monde .Des tributs éclatants qu'il recueille à Gol-
conde, ÛELAV. Paria, i, 4. \\Âu plur. Alors je revis
en moi-même Les doux espoirs, les bizarres pen-
sers, VOIT, dans GIRAULT-DUVIVIER. || Espoir est quel-
quefois appliqué au présent, parce que l'esprit
humain transporte volontiers une idée de futur au
présent. Me cheichiez-vous, madame? Un espoir si
charmant me serait-il permis ? RAC. Ândr. i, 4. Cet
emploi est justifié par un emploi analogue d'espérer.
|| 2° Ancien terme de mer. Petite pièce de canon
mise sur le pont d'un vaisseau, et servant à fa-
voriser les descentes.
— SYN. ESPOIR, ESPÉRANCE. Ces deux mots sont
très-voisins, ne différant que par un suffixe qui est
dans espérance et qui manque dans espoir. Espoir
est le substantif du verbe espérer, sans aucun suf-
fixe , comme garde l'est de garder, et par conséquent
équivaut exactement à l'infinitif, pris substantive-
ment; l'espoir ou l'espérer c'est la même chose. Es-
pérance dérive du participe présent ; c'est l'état de
l'âme de l'espérant. Par conséquent, espoir a un
sens plus général, plus indéterminé qu'espérance;
et dans le vers célèbre de la Fontaine : a Quittez le
long espoir et les vastes pensées; i> espoir seul con-
vient, espérance serait impropre. X part cette nuance,
espoir et espérance se confondent.
— HIST. xii" s. Et je cuit [crois] bien au mien espoir
[d'après l'espoirquej'ai] Que.;.. Couci,iy. Benoit soit
li hardemens Où j'ai pris si bon espoir, tb. xn. Tost au-
ront perceû l'engin de félonie ; Espoir [sans doute], il
manderont partout leur baronie, Sax. xx.|| xm 1 s. Mais
un espoir m'a tant reconforté, LE COMTE D'ANJOD, Ro-
mancero, p. 124. Et espoir il leur en prendra pitié,
VILLEH. XLU. En assembler trésor [elle] avoit mis
son espoir, Berte, LXV. Bien le voudroit Pépins,
ainsi com j'ai l'espoir, t'6. Mais,espo;r, ce n'iert [ne
sera] mietost, Grans biens ne vient pas en poi d'ore,
la Rose, 2038. || xv" s. Les gardes de la porte com-
mencèrent à corner et à esmouvoir ceux de la ville,
qui, espoir [peut-être], dormoient encore, car il
estoit moult matin, FROISS. I , I , 254. Plusieurs
menues folies auxquelles ledit mignon trop se don-
noit d'espoir, LOUIS XI, NOUV. YII. || xvie s. Un vain
espoir qui de vent nous vient paistre, RONS. 4. Ainsi
j'alloy sans espoir [crainte] de dommage , ID. 34.
L'âge Tôle tousjours sans espoir de retour, ID. I,
657. Seize pataches de 25 à 30 tonneaux, garnies
d'espoires [canons] de fonte et de quelques moiennes
[pièces d'artillerie], D'AUB. Hist. m, 18.
— ÉTYM. Provenç. esper; du latin speres, qui se
ESP
trouve dans Ennius. Espoir dans l'ancienne langue
avait un emploi élégant: il signifiait peut-être, qui
l'a remplacé.
fESPOLE (è-spo-1') ou ESPOtJLE (è-spOu-1'), s. f.
Fil de la trame d'une étoffe. Celui [le fil de laine]
qui est destiné pour la trame, est mis en espoule,
c'est-à-dire qu'il est dévidé sur de petits tuyaux ou
morceaux de roseau, disposés de manière à pouvoir
être facilement placés dans la poche de la navette,
Dict. des arts et m. Amst. 4767, Drapier.
— ÉTYM. Vny. ESPOLIN.
tESPOLETTE (è-spo-lè-f) ou ESPOULETTE
(è-spou-lè-t'), s. f. Sorte de mèche qui sert à mettre
le feu aux bombes et obus.
— ÉTYM. Voy. ESPOLIN.
f ESPOLEUR (è-spo-leur) , s. m. Ouvrier qui
charge et dispose les espolins.
, f ESPOLIN (è-spo-lin), s. m. Petit tube de roseau
sur lequel on dévide la laine, le coton ou la soie,
pour la trame des étoffes. || Sorte de navette qui con-
tient la dorure et la soie propres à brocher.
— ÉTYM. Espagn. espolin; ital. spola, spuola;
de l'ancien haut-allemand spuolo, navette.
ESPONTON (è-spon-ton), s. m. || 1° Demi-pique
que portaient autrefois les officiers d'infanterie, et
.dont on se sert sur les vaisseaux pour l'abordage.
L'épée au côté, l'esponton à la main , VOLT. Cand.
14. Il 2° Terme de serrurerie. Partie basse d'un bar-
reau de grille, qui est arrondie en diminuant comme
un fuseau.
— ÉTYM. Bourguig. se tenir comme un éponton ,
se tenir droit et ébahi; espagn. esponton,• ital. spon-
tone, spuntone; de l'ital. puntone, pointe, de punlo,
piqûre, du latin punctum (voy. POINDRE).
\ ESPOULE, s. f. Voy. ESPOLE.
■f ESPOULETTE, s. f. Voy. ESPOLETTE.
■f ESPOULIN (è-spou-lin), s. m. Voy. ESPOLIN.
■f ESPOULINAGE (è-spou-li-na-j'), s. m. Action
d'espouliner.
f ESPOULINANDE (è-spou-li-nan-d'), s. f. Ou-
vrière qui charge et dispose les espoulins.
f ESPOULINER (è-spou-li-né) , v. a. Travailler
avec les navettes nommées espoulins.
f ESPRESSIONE (è-spre-ssio;né). Terme de mu-
sique. Con espressione, mots italiens qui signifient
avec expression, c'est-à-dire avec chaleur et sen-
sibilité. On écrit quelquefois, en abrégeant, con es-
press. ou, simplement, espress. mais, en le pro-
nonçant, on dit toujours con espressione.
— £TYM. Ital. espressione (voy. EXPRESSION).
f ESPRESSIVO (è-spré-ssi-vo). Terme de musi-
que. Mot italien signifiant expressif, c'est-à-dire
qui doit se chanter ou se jouer avec expression.
Andante espressivo.
— ÉTYM. Voy. EXPRESSIF.
ESPRINGALE (è-sprin-ga-f), s. f. Espèce de ba-
liste autrefois en usage dans les armées du moyen
âge.
— HIST. xivê s. Ainsi que là Bertran recordoit son
vouloir, Un carrel d'espringalle vint lez lui asseoir;
Mais à lui ne mesfit ne à son cheval noir, Guescl.
v. 397-1-4006. Canon ne espringalle ne leur vaudra
néant, ib. || xv s. Et le [le château] fit pourvoir
moult bien d'espringales, de bombardes, et d'arcs
à tourz et d'autres instrumens, FROISS. I, I, 316.
— ÉTYM. Provenç. espingala ; espagn. et portug.
espingarda. La vraie forme paraît être espringale,
avec IV; et celle qui ne l'a pas paraît être une al-
tération. En tout cas, espringale vient de l'allemand
springen, sauter, qui d'ailleurs était entré dans le
français : Tantost espringez et balez, la Rose,
(04 22.
f ESPRINSONS (è-sprin-son), s. m plur. Maladie
épidémique qui a régné à Metz en 4473-4474 et qui
paraît avoir^té une sorte de dyssenterie.
— ÉTYM. Le radical paraît être épreinte (és-
preinte).
ESPRIT (è-spri; le t se lie dans le parler soutenu;
au pluriel, l's se lie : des è-spri-z élégants), s. m.
Il 1° Soufflé. L'esprit souffle où il veut. La terre
était informe et toute nue, les ténèbres couvraient
la face de l'abîme, et l'esprit de Dieu était porté
sur les eaux, SACI, Bible, Genèse, 1, 2. || L'esprit
de Dieu descendit sur les prophètes, ils reçurent
l'inspiration divine. Il 2° Aspiration. Usité seulement
en cet emploi dans la grammaire grecque : esprit
rude, signe d'aspiration; esprit doux, signe qui
marque absence d'aspiration. || 3° Substance incor-
porelle et intellectuelle; le souffle ayant servi, comme
ce qu'il y a de plus subtil, à désigner dans les
langues l'immatérialité, ainsi qu'on le voit dans la
Bible où il est dit que Dieu souffla dans l'homme
un souffle de yie pour l'animer. Qui ne croirait, à
ESP
1493
nous voir composer toutes choses d'esprit et de
corps, que ce mélange nous serait compréhensible
PASC. Pensées, 1.1, p. 263, édit. LAHURE. Le premier
de tous les esprits, c'est Dieu, souverainement in-
telligent, BOSS. Conn. v, 4 3. Dieu est esprit, dit
notre Seigneur, et ceux qui l'adorent doivent l'ado-
rer en esprit et en vérité, c'est-à-dire que cette
suprême intelligence doit être adorée par l'in-
telligence, ID. ib. L'intellectuel et le spirituel, c'est
la même chose; notre langue s'est conformée à
cette notion : un esprit, selon nous, est toujours
quelque chose d'intelligent, et nous n'avons point
de mot plus propre pour expliquer celui de voû; et
viens, que celui d'esprit, ID. tb. L'idée d'un être
supérieur à tous les autres êtres, qui les a tous faits,
et à qui tous se doivent rapporter; un être souve-
rainement parfait, qui est pur, qui n'a point com-
mencé et qui ne peut finir, dont notre ame est
l'image, et, si j'ose le dire, une portion, comme
esprit et comme immortelle, LA BRUY. XVI. De ce
que je pense, je n'infère pas plus clairement que
je suis esprit, que je conclus de ce que je fais ou
ne fais point, selon qu'il me plaît, que je suis li-
bre, ID. ib. Il 4° Le Saint-Esprit, l'Esprit vivifiant,
l'Esprit consolateur (avec une s et un e majuscules),
la troisième personne de la Trinité. Docteurs, di-
tes-moi donc, quand nous sommes absous, Le Saint-
Esprit est-il ou n'est-il pas en nous? BOIL. Épît. xn.
C'est le Saint-Esprit qui est en nous le principe im-
médiat et substantiel de toutes les opérations de la
grâce, BOURD. Mystère, Pentecôte, t. 1, p. 465. Le
Saint-Esprit est essentiellement ferveur et amour, ID.
tb. p. 472. [| On dit aussi l'Esprit-Saint. || L'ordre du
Saint-Esprit, ordre institué par Henri III en 4 597;
le nombre des chevaliers était borné à cent, sans y
comprendre les commandeurs ecclésiastiques et les
officiers de l'ordre. || 5" Les esprits, les substances in-
corporelles , telles que les anges et les démons. 11 me
semble que la science des esprits appartient bien
plus à la théologie révélée qu'à la théologie natu-
relle, D'ALEMB. Encycl. Disc, prêlim. || Les esprits
célestes, les anges. Pareil à ces esprits que ta jus-
tice envoie, Quand son roi lui dit : pars, il s'élance
avec joie, RAC. Esth. Prol. || Les esprits de ténèbres,
les anges déchus. Il y a à Endor une femme qui a
un esprit de Python, SACI, Bible, Rois, 1, xxvni, 7.
J'irai et je serai un esprit menteur dans la bouche de
tous ses prophètes, ID. ib. ni, n, 22. Il n'était bruit
aux champs comme à la ville Que d'un manant qui
chassait les esprits, LA FONT. Belph. Ceux qui sont
possédés du malin esprit, BOSS. Nouv. myst. 4 7.
Je veux raconter la victoire que les fidèles rempor-
tèrent sur les esprits de l'abîme, CHATEAUB. Mart.
m. Revenants, lutins, noirs esprits, Sorciers, ma-
lignes influences, Atout croire on m'avait appris,
BËRANG. Feux foll. || Les esprits immondes, les dia-
bles. H Fig. L'esprit du démon, pensée malfaisante
qui germe en nous et qui se révèle par quelque ac-
tion méchante. Il est animé par l'esprit du dé-
mon. Il Esprit follet, sorte de lutin familier qui,
selon le préjugé populaire, est plus espiègle que
méchant. J'espère que les zéphyrs, qui sont du
nombre des esprits doux, me seront favorables, et
que, devant que cette lettre soit en France, je pour-
rai être en Angleterre , VOIT. Lett. 42. || Esprit
familier, sorte de génie que l'on croyait attaché à
une personne pour la guider', l'inspirer. Le démon
ou esprit familier de Socrate. )| Revenant, apparition
d'un mort. L'hôtesse.... Soutient toujours qu'il
revient des esprits, LA FONT. Rêm. L'hôtesse, étant
alors sans chambrière, Court à la cave, et, de peur
des esprits, Mène avec soi madame Simonette, ID.
tb. Sa femme [à d'Heudicourt] avec tout son esprit
craignait les esprits jusqu'à avoir des femmes à ga-
ges pour la veiller toutes les nuits, ST-SIM. 24 8,483.
Il Esprits frappeurs, esprits écrivains, âmes de
morts que, depuis quelques années, certaines gens s'i-
maginent venir frapper aux portes et aux murailles,
ou conduire la plume ou le crayon de personnes
qui écrivent, et substituer leur pensée~à celle de ces
personnes. || 6° La vie considérée , suivant l'opi-
nion.ancienne, entant qu'elle est le souffle. Un es-
prit vit en nous et meut tous les ressorts, LA FONT.
Fabl. x, 4. y Rendre l'esprit, mour;r. Et fais que
sur ma tombe Arcas rende l'esprit, ROTR. Hercule
mour. v, 4. y 7° Les corps légers et subtils qu'on re-
gardait comme le principe de .a vie et des senti-
ments. Esprits vitaux. Enfin il se tiahit lui-même
Parles esprits sortant de son corps échauffé; Miraut,
sur leur odeur ayant philosophe, Conclut que c'est
son lièvre.... LA FONT. Fabl. v, 4 7. M. de Turenne
reçut le coup au travers du corps, vous pouvez pen-
ser s'il tombs et s'il mourut ; cependant le reste des
d'où l'oeil embrasse une certaine étendue de pays.
Il le prend, il l'emporte [éléphant de pierre], au
haut du mont arrive, Rencontre une esplanade et
puis une cité, LA FONT. Fabl. x, 44. X la base de
ce rocher est une esplanade couverte de grands
arbre:i, BERN. DE ST-PIERRE, P. et Virg. Le Pnyx
[forum d'Athènes] est une esplanade pratiquée sur
une roche escarpée, CHATEAUB. ltin.i 834. || 4° Terme
d'artillerie. Madriers sur lesquels on place les bat-
teries de canon. || 5° Terme de fauconnerie. Route
de l'oiseau qui plane.
— HIST. zvi» s. Quand on est en quelque belle
splanade, MONT, II, 368. Sa tranchée de. 4 8 pieds
en oeuvre, flancquée de deux forts, au pied des-
quels il y avoit deux esplanades pour sortir au com-
bat, D'AUB. But. n, 69. Le prince de Condé retourne
sur ses pas, pour faire à ses ennemis (comme il di-
soit) pont d'or et esplanade d'argent, ID. tb. n, 435.
— ÉTYM. L'ancien verbe esplaner, rendre plan,
de es.... préfixe, et plan : Mustapha voyant la place
comme esplanée, D'AUB. Hist. i, 24).
•)■ ESPLANDIAN (è-splan-dian), s. m. Belle co-
quille univalve, appartenant au genre cône.
ESPOIR ( è-spoir), s. m. || 1° Le fait même
d'espérer. Attirer par l'espoir. J'ai bon espoir
qu'il réussira. Il n'a'point son espoir au nombre des
armées, MALH. n, 4. Apprends-moi de nouveau quel
espoir j'en dois prendre, CORN. Cid, I, 4. Quittez le
long espoir et les vastes pensées, LA FONT. Fabl. xi, 8.
Et que le refus qu'il a fait.... n'ait pas étouffé dans
mon âme toute sorte d'espoir, MOL. Am. méd. i, 4.
Mais combien d'écrivains d'abord si bien reçus Sont
de ce fol espoir honteusement déçus I BOIL. Sot. ix.
Mon espoir N'est plus qu'au coup mortel que je vais
recevoir, HAC. Iphig. v, 2. Je meurs dans cet espoir,
satisfaite et tranquille, ID. ib. Et l'espoir malgré
moi s'est glissé dans mon coeur, ID. Phèd. m, 4.
|| Sous espoir, dans l'espoir, en espérant. Lâcher ce
qu'on a dans la main, Sous espoir de grosse aven-
ture, Est imprudence toute'pure, LA FONT. Fabl. ix,
4 0. Dans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire, RAC.
Bérén. II , 2. || En espoir, dans l'imagination qui
espère. Mes guerriers en espoir dépouillaient votre
monde .Des tributs éclatants qu'il recueille à Gol-
conde, ÛELAV. Paria, i, 4. \\Âu plur. Alors je revis
en moi-même Les doux espoirs, les bizarres pen-
sers, VOIT, dans GIRAULT-DUVIVIER. || Espoir est quel-
quefois appliqué au présent, parce que l'esprit
humain transporte volontiers une idée de futur au
présent. Me cheichiez-vous, madame? Un espoir si
charmant me serait-il permis ? RAC. Ândr. i, 4. Cet
emploi est justifié par un emploi analogue d'espérer.
|| 2° Ancien terme de mer. Petite pièce de canon
mise sur le pont d'un vaisseau, et servant à fa-
voriser les descentes.
— SYN. ESPOIR, ESPÉRANCE. Ces deux mots sont
très-voisins, ne différant que par un suffixe qui est
dans espérance et qui manque dans espoir. Espoir
est le substantif du verbe espérer, sans aucun suf-
fixe , comme garde l'est de garder, et par conséquent
équivaut exactement à l'infinitif, pris substantive-
ment; l'espoir ou l'espérer c'est la même chose. Es-
pérance dérive du participe présent ; c'est l'état de
l'âme de l'espérant. Par conséquent, espoir a un
sens plus général, plus indéterminé qu'espérance;
et dans le vers célèbre de la Fontaine : a Quittez le
long espoir et les vastes pensées; i> espoir seul con-
vient, espérance serait impropre. X part cette nuance,
espoir et espérance se confondent.
— HIST. xii" s. Et je cuit [crois] bien au mien espoir
[d'après l'espoirquej'ai] Que.;.. Couci,iy. Benoit soit
li hardemens Où j'ai pris si bon espoir, tb. xn. Tost au-
ront perceû l'engin de félonie ; Espoir [sans doute], il
manderont partout leur baronie, Sax. xx.|| xm 1 s. Mais
un espoir m'a tant reconforté, LE COMTE D'ANJOD, Ro-
mancero, p. 124. Et espoir il leur en prendra pitié,
VILLEH. XLU. En assembler trésor [elle] avoit mis
son espoir, Berte, LXV. Bien le voudroit Pépins,
ainsi com j'ai l'espoir, t'6. Mais,espo;r, ce n'iert [ne
sera] mietost, Grans biens ne vient pas en poi d'ore,
la Rose, 2038. || xv" s. Les gardes de la porte com-
mencèrent à corner et à esmouvoir ceux de la ville,
qui, espoir [peut-être], dormoient encore, car il
estoit moult matin, FROISS. I , I , 254. Plusieurs
menues folies auxquelles ledit mignon trop se don-
noit d'espoir, LOUIS XI, NOUV. YII. || xvie s. Un vain
espoir qui de vent nous vient paistre, RONS. 4. Ainsi
j'alloy sans espoir [crainte] de dommage , ID. 34.
L'âge Tôle tousjours sans espoir de retour, ID. I,
657. Seize pataches de 25 à 30 tonneaux, garnies
d'espoires [canons] de fonte et de quelques moiennes
[pièces d'artillerie], D'AUB. Hist. m, 18.
— ÉTYM. Provenç. esper; du latin speres, qui se
ESP
trouve dans Ennius. Espoir dans l'ancienne langue
avait un emploi élégant: il signifiait peut-être, qui
l'a remplacé.
fESPOLE (è-spo-1') ou ESPOtJLE (è-spOu-1'), s. f.
Fil de la trame d'une étoffe. Celui [le fil de laine]
qui est destiné pour la trame, est mis en espoule,
c'est-à-dire qu'il est dévidé sur de petits tuyaux ou
morceaux de roseau, disposés de manière à pouvoir
être facilement placés dans la poche de la navette,
Dict. des arts et m. Amst. 4767, Drapier.
— ÉTYM. Vny. ESPOLIN.
tESPOLETTE (è-spo-lè-f) ou ESPOULETTE
(è-spou-lè-t'), s. f. Sorte de mèche qui sert à mettre
le feu aux bombes et obus.
— ÉTYM. Voy. ESPOLIN.
f ESPOLEUR (è-spo-leur) , s. m. Ouvrier qui
charge et dispose les espolins.
, f ESPOLIN (è-spo-lin), s. m. Petit tube de roseau
sur lequel on dévide la laine, le coton ou la soie,
pour la trame des étoffes. || Sorte de navette qui con-
tient la dorure et la soie propres à brocher.
— ÉTYM. Espagn. espolin; ital. spola, spuola;
de l'ancien haut-allemand spuolo, navette.
ESPONTON (è-spon-ton), s. m. || 1° Demi-pique
que portaient autrefois les officiers d'infanterie, et
.dont on se sert sur les vaisseaux pour l'abordage.
L'épée au côté, l'esponton à la main , VOLT. Cand.
14. Il 2° Terme de serrurerie. Partie basse d'un bar-
reau de grille, qui est arrondie en diminuant comme
un fuseau.
— ÉTYM. Bourguig. se tenir comme un éponton ,
se tenir droit et ébahi; espagn. esponton,• ital. spon-
tone, spuntone; de l'ital. puntone, pointe, de punlo,
piqûre, du latin punctum (voy. POINDRE).
\ ESPOULE, s. f. Voy. ESPOLE.
■f ESPOULETTE, s. f. Voy. ESPOLETTE.
■f ESPOULIN (è-spou-lin), s. m. Voy. ESPOLIN.
■f ESPOULINAGE (è-spou-li-na-j'), s. m. Action
d'espouliner.
f ESPOULINANDE (è-spou-li-nan-d'), s. f. Ou-
vrière qui charge et dispose les espoulins.
f ESPOULINER (è-spou-li-né) , v. a. Travailler
avec les navettes nommées espoulins.
f ESPRESSIONE (è-spre-ssio;né). Terme de mu-
sique. Con espressione, mots italiens qui signifient
avec expression, c'est-à-dire avec chaleur et sen-
sibilité. On écrit quelquefois, en abrégeant, con es-
press. ou, simplement, espress. mais, en le pro-
nonçant, on dit toujours con espressione.
— £TYM. Ital. espressione (voy. EXPRESSION).
f ESPRESSIVO (è-spré-ssi-vo). Terme de musi-
que. Mot italien signifiant expressif, c'est-à-dire
qui doit se chanter ou se jouer avec expression.
Andante espressivo.
— ÉTYM. Voy. EXPRESSIF.
ESPRINGALE (è-sprin-ga-f), s. f. Espèce de ba-
liste autrefois en usage dans les armées du moyen
âge.
— HIST. xivê s. Ainsi que là Bertran recordoit son
vouloir, Un carrel d'espringalle vint lez lui asseoir;
Mais à lui ne mesfit ne à son cheval noir, Guescl.
v. 397-1-4006. Canon ne espringalle ne leur vaudra
néant, ib. || xv s. Et le [le château] fit pourvoir
moult bien d'espringales, de bombardes, et d'arcs
à tourz et d'autres instrumens, FROISS. I, I, 316.
— ÉTYM. Provenç. espingala ; espagn. et portug.
espingarda. La vraie forme paraît être espringale,
avec IV; et celle qui ne l'a pas paraît être une al-
tération. En tout cas, espringale vient de l'allemand
springen, sauter, qui d'ailleurs était entré dans le
français : Tantost espringez et balez, la Rose,
(04 22.
f ESPRINSONS (è-sprin-son), s. m plur. Maladie
épidémique qui a régné à Metz en 4473-4474 et qui
paraît avoir^té une sorte de dyssenterie.
— ÉTYM. Le radical paraît être épreinte (és-
preinte).
ESPRIT (è-spri; le t se lie dans le parler soutenu;
au pluriel, l's se lie : des è-spri-z élégants), s. m.
Il 1° Soufflé. L'esprit souffle où il veut. La terre
était informe et toute nue, les ténèbres couvraient
la face de l'abîme, et l'esprit de Dieu était porté
sur les eaux, SACI, Bible, Genèse, 1, 2. || L'esprit
de Dieu descendit sur les prophètes, ils reçurent
l'inspiration divine. Il 2° Aspiration. Usité seulement
en cet emploi dans la grammaire grecque : esprit
rude, signe d'aspiration; esprit doux, signe qui
marque absence d'aspiration. || 3° Substance incor-
porelle et intellectuelle; le souffle ayant servi, comme
ce qu'il y a de plus subtil, à désigner dans les
langues l'immatérialité, ainsi qu'on le voit dans la
Bible où il est dit que Dieu souffla dans l'homme
un souffle de yie pour l'animer. Qui ne croirait, à
ESP
1493
nous voir composer toutes choses d'esprit et de
corps, que ce mélange nous serait compréhensible
PASC. Pensées, 1.1, p. 263, édit. LAHURE. Le premier
de tous les esprits, c'est Dieu, souverainement in-
telligent, BOSS. Conn. v, 4 3. Dieu est esprit, dit
notre Seigneur, et ceux qui l'adorent doivent l'ado-
rer en esprit et en vérité, c'est-à-dire que cette
suprême intelligence doit être adorée par l'in-
telligence, ID. ib. L'intellectuel et le spirituel, c'est
la même chose; notre langue s'est conformée à
cette notion : un esprit, selon nous, est toujours
quelque chose d'intelligent, et nous n'avons point
de mot plus propre pour expliquer celui de voû; et
viens, que celui d'esprit, ID. tb. L'idée d'un être
supérieur à tous les autres êtres, qui les a tous faits,
et à qui tous se doivent rapporter; un être souve-
rainement parfait, qui est pur, qui n'a point com-
mencé et qui ne peut finir, dont notre ame est
l'image, et, si j'ose le dire, une portion, comme
esprit et comme immortelle, LA BRUY. XVI. De ce
que je pense, je n'infère pas plus clairement que
je suis esprit, que je conclus de ce que je fais ou
ne fais point, selon qu'il me plaît, que je suis li-
bre, ID. ib. Il 4° Le Saint-Esprit, l'Esprit vivifiant,
l'Esprit consolateur (avec une s et un e majuscules),
la troisième personne de la Trinité. Docteurs, di-
tes-moi donc, quand nous sommes absous, Le Saint-
Esprit est-il ou n'est-il pas en nous? BOIL. Épît. xn.
C'est le Saint-Esprit qui est en nous le principe im-
médiat et substantiel de toutes les opérations de la
grâce, BOURD. Mystère, Pentecôte, t. 1, p. 465. Le
Saint-Esprit est essentiellement ferveur et amour, ID.
tb. p. 472. [| On dit aussi l'Esprit-Saint. || L'ordre du
Saint-Esprit, ordre institué par Henri III en 4 597;
le nombre des chevaliers était borné à cent, sans y
comprendre les commandeurs ecclésiastiques et les
officiers de l'ordre. || 5" Les esprits, les substances in-
corporelles , telles que les anges et les démons. 11 me
semble que la science des esprits appartient bien
plus à la théologie révélée qu'à la théologie natu-
relle, D'ALEMB. Encycl. Disc, prêlim. || Les esprits
célestes, les anges. Pareil à ces esprits que ta jus-
tice envoie, Quand son roi lui dit : pars, il s'élance
avec joie, RAC. Esth. Prol. || Les esprits de ténèbres,
les anges déchus. Il y a à Endor une femme qui a
un esprit de Python, SACI, Bible, Rois, 1, xxvni, 7.
J'irai et je serai un esprit menteur dans la bouche de
tous ses prophètes, ID. ib. ni, n, 22. Il n'était bruit
aux champs comme à la ville Que d'un manant qui
chassait les esprits, LA FONT. Belph. Ceux qui sont
possédés du malin esprit, BOSS. Nouv. myst. 4 7.
Je veux raconter la victoire que les fidèles rempor-
tèrent sur les esprits de l'abîme, CHATEAUB. Mart.
m. Revenants, lutins, noirs esprits, Sorciers, ma-
lignes influences, Atout croire on m'avait appris,
BËRANG. Feux foll. || Les esprits immondes, les dia-
bles. H Fig. L'esprit du démon, pensée malfaisante
qui germe en nous et qui se révèle par quelque ac-
tion méchante. Il est animé par l'esprit du dé-
mon. Il Esprit follet, sorte de lutin familier qui,
selon le préjugé populaire, est plus espiègle que
méchant. J'espère que les zéphyrs, qui sont du
nombre des esprits doux, me seront favorables, et
que, devant que cette lettre soit en France, je pour-
rai être en Angleterre , VOIT. Lett. 42. || Esprit
familier, sorte de génie que l'on croyait attaché à
une personne pour la guider', l'inspirer. Le démon
ou esprit familier de Socrate. )| Revenant, apparition
d'un mort. L'hôtesse.... Soutient toujours qu'il
revient des esprits, LA FONT. Rêm. L'hôtesse, étant
alors sans chambrière, Court à la cave, et, de peur
des esprits, Mène avec soi madame Simonette, ID.
tb. Sa femme [à d'Heudicourt] avec tout son esprit
craignait les esprits jusqu'à avoir des femmes à ga-
ges pour la veiller toutes les nuits, ST-SIM. 24 8,483.
Il Esprits frappeurs, esprits écrivains, âmes de
morts que, depuis quelques années, certaines gens s'i-
maginent venir frapper aux portes et aux murailles,
ou conduire la plume ou le crayon de personnes
qui écrivent, et substituer leur pensée~à celle de ces
personnes. || 6° La vie considérée , suivant l'opi-
nion.ancienne, entant qu'elle est le souffle. Un es-
prit vit en nous et meut tous les ressorts, LA FONT.
Fabl. x, 4. y Rendre l'esprit, mour;r. Et fais que
sur ma tombe Arcas rende l'esprit, ROTR. Hercule
mour. v, 4. y 7° Les corps légers et subtils qu'on re-
gardait comme le principe de .a vie et des senti-
ments. Esprits vitaux. Enfin il se tiahit lui-même
Parles esprits sortant de son corps échauffé; Miraut,
sur leur odeur ayant philosophe, Conclut que c'est
son lièvre.... LA FONT. Fabl. v, 4 7. M. de Turenne
reçut le coup au travers du corps, vous pouvez pen-
ser s'il tombs et s'il mourut ; cependant le reste des
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