ENT
pouvons bien imaginer distinctement une tête de
iion entée sur le corps d'une chèvre, sans qu'il faille
conclure pour cela qu'il y ait au monde une chi-
mère, DESC. iléth. iv, 8. H fallait que ce nouveau
peuple fût enté sur le premier, BOSS. Hist. n, 7. Ce
sont morceaux de rochers Entés les uns sur les au-
tres Et qui font dire aux cochers De terribles pate-
nôtres, LA FONT. Lettres à sa femme, 49 sept. 4663.
Ce visage d'Éthiopienne enté sur un corps de Grec-
que semblait quelque chose de fort étrange, ID.
Psyché, il, 2)4. || Canne entée, canne composée de
plusieurs pièces embottées les unes dans les autres.
|) 4° Il se dit aussi des choses qui ne peuvent que
métaphoriquement être supposées unies, entées. 11
a un orgueil enté sur une très-grande dignité
d'âme. Un songe sur lequel les autres sont entés,
PASC. Grandeur, 25. La personnalité humaine a été
comme entée sur la personnalité du verbe, ID. Prov.
4 4. La religion seule fait quelquefois des conver-
sions surprenantes et des changements miraculeux;
mais elle ne fait guère toute une vie égale et uni-
forme, si elle n'est entée sur un naturel philoso-
phique, FONTEN. des Billeltes. || Cette maison est
entée sur telle autre, elle en a pris le nom.
C'est [Montbron] le dernier de ces faux entés sur
Montbron, c'est-à-dire son père qui lui survécut,
. ST-SIM. 3, 359. Un grand nom sur lequel on est enté
et qu'on ne tient pas de ses ancêtres, MASS. Petit
car. Obstacles. || 5° 11 se dit d'une personne par
rapport à ses diverses qualités. C'est un financier
enté sur un praticien.
f ENTÉES (an-tée), s. f. plur. Terme de vénerie.
Fumées de. cerf ou de biche qui sont réunies deux
à deux, tellement qu'on ne peut les séparer sans les
rompre.
— ÊTYM. Enté.
t ENTÉLÉCHIE (an-té-lé-chie), s. f. Terme de mé-
taphysique. || i" Dans le langage d'Aristote,' qui est
le créateur du mot, la force par laquelle un objet
passe d'un premier état à un second, de ce qu'il
n'était pas encore à ce qu'il est ; force considérée
par rapport au but auquel elle tend. L'âme est l'èn-
téléchie première d'un corps naturel doué d'orga-
nes «t ayant la vie en puissance, AHISTOTE, Del'dme,
II, i, § 5. 11 y concevait [dans la matière] une cer-
taine force qui n'est plus une simple grandeur géo-
métrique; c'est la fameuse et obscure entélèchie
d'Aristote , dont les scdlastiques ont fait les formes
substantielles, et toute substance a une forme se-
lon ea nature, FONTEN. Leibnitz. L'âme est une en-
télèchie , c'est-à-dire autant qu'on peut conjecturer,
le principe actif de tout ce qui se produit en nous,
CONDILLAC; Hist. anc. liv. m, ch. 2t. |1 2° Syno-
nyme de monade, dans le système de Leibnitz. Il
.[Leibnitz] donnait le nom de monades ou d'entélé-
chies aux substances simples bornées aux seules
perceptions, et il réservait celui d'âme-aux substan-
ces simples douées de perception et de conscience,
BONNET, OEuvres mil. t. xvra, p. 90, n.ote 6, dans
POUGENS.
— ÊTYM. 5EvTeXéxElai de ÊVTEXTK, achevé (de àv,
en, etTéloc, fin), etlxsiv, avoir.
■f ENTEMENT (an-te-man), s. m. Action d'enter,
Dict. de l'Acad. 4 696.
— HIST. xvi° s. Les arbres par réitérés entements
parviennent à cette perfection, o. DE SERRES, 640.
— ÊTYM. Enter.
•f ENTENDANT, ANTE, (an-tan-dan, dau-f),
adj. Qui entend. Ramener des êtres que la nature
semblait avoir condamnés au silence, à l'état d'en-
fants entendants et parlants, ITARD, dans le Dict. de
BESCHERELLE.
ENTENDEMENT (an-tan-de-man), s. m. 11 i° L'es-
prit considéré en tant qu'il conçoit. Notre imagina-
tion ni nos sens ne nous sauraient jamais assurer
d'aucune chose si notre entendement n'y intervient,
DESC. ilélh. iv, 6. L'entendement est la lumière
que Dieu nous a donnée pour nous conduire, BOSS.
Connaiss. I, 7. Une certaine vertu qui captive les
entendements, ID. Panég. de saint Paul. J'appelle
la faculté ou la capacité qu'a l'âme de recevoir dif-
férentes idées et différentes modifications, enten-
dement, MALEBR. Recherche, i, i, t. C'est moins
dans l'entendement que dans la volonté et les pen-
chants secrets qu'il faut chercher la source de nos
peines, DIDEROT, Opinions des anc. phil. (Thomasius).
Comme l'oreille entend les sons, l'âme entend les
idées, et on dit l'entendement de l'âme, CONDILLAC,
Gramm. Précis des leç. prélim. art. 2. L'entende-
' nient n'est que la collection ou la combinaison des
opérations de l'âme, ID. Connaiss. hùm. section 2e,
ch. 8. ||î° Bon esprit, jugement, sens. C'est un
iomme d'entendement. Il faut avoir perdu l'ente»
ENT
dément pour se comporter ainsi. Mon entendement
Ne. peut s'imaginer quelle amour te dispose A nous
favoriser, MALH. i, t. L'oiseau chasseur lui dit [au
chapon] : ton peu d'entendement Me rend tout
•étonné; vous n'êtes que racaille, LA FOUT. Fabl.
vin, 2t.
— HIST. XII» s. Cant [quand] par l'avènement del
Saint Espir vient el corage de chascunde nos .[nous]
savoirs et entendemenz, conselz et force, science et
pieteiz, Job, p. 495. Dune à mei entendement, que
je saceles tuens testimonies [testémoignages], Liber
psahn. p. \ 93. || xme s. Por ce, vous autre orne, ne
voulliez mie estre fait si comme chevaus et muls à
cui entendemenz n'est mie, Psautier, f° 39. Bien
doit estre amés et prisiés Valès [jeune-homme] de
noble entendement, Quand il en use sagement, la
Rose, 8369. Et por fere plus cler entendement en
cest cas, et por monstrer le péril qui est en mane-
cier, noz recorderons un jugement que...i BEAUM.
XXXIX, 4 3. Toutes les fois que paroles sont dites, les-
queles paroles ont plusors entendemens, on doit
penre le meillor entendement por celi qui le [la] pa-
role dist, ID. xn, 43. || xiv s. Chascun qui est rai-
sonnable et a bon entendement, ORESME, Eth. 48.
La plus noble chose qui soit en nous et en laquelle
nous passons les bestes, c'est eh entendement et en
raison, ID. ib. 9. || xv" s. Et estoit grand pitié à
gens d'entendement de veoir les choses en Testât
qu'elles estoient, JUYENAL, CharlesTI, 4447. Et
luy avoit Dieu troublé le sens et l'entendement,
COBM. rv, 2. Le temps qu'il [Louis XI]reposoit, son
entendement travailloit, ID. VI, 4 3. || xvie s. Ils sont
adextresd'entendement et merveilleusement prompts
et diligents, PARÉ, Introd. 6.
— ÊTYM. Entendre; provenç. entendemen ; catal.
entendiment ; espagn. entendimiento; ital. tntendt-
mento.
ENTENDEUR (an-tan-deur), s. m. Celui qui en-
tend et comprend. Je crois que les bons entendeurs
pourront profiler à cette lecture, VOLT. Lett. d'Ar-
gental, 47 mars 4765'. || Il se ditsurtout en cesdeux
locutions : & bon entendeur salut, c'est-à-dire celui
qui comprend ce qu'on dit doit en faire son profit; X
bon entendeur peu de paroles, ou demi-mot, c'est-
à-dire une longue explication est inutile à un homme
intelligent. || X bon entendeur salut, paraît signi-
fier : Celui qui comprend bien se sauve, trouve son
salut, son profit.
— HIST. xve s. Si apprens donc à bien entendre,
Pour quoy tu ne puisses reprendre Les livres ne les
bons facteurs, Lesquelz sont parfaicts entendeurs,
LA FONT. 642. J'ay à faire à un entendeur, Pathe-
lin. || xvie s. À bon entendeur il ne faut qu'un mot,
H. EST. De la préceïï. p. 487.
— ÊTYM. Entendre. On trouve aussi entendant.
xnT s. Et ce souffise à bon entendant, Hist. litt.
de la Fr. t. XXII, 727.
ENTENDRE (an-tan-dr'), j'entends, tu entends,
il entend, nous entendons, vous entendez, ils en-
tendent; j'entendais; j'entendis; j'entendrai ; j'en-
tendrais; .entends; que j'entende; que j'entendisse;
entendant; entendu. || 1° V. n. Ëtymologiquement,
tendre vers, d'où, avoir intention, dessein, avec
un verbe à l'infinitif, ou que et le verbe au sub-
jonctif ou quelquefois au conditionnel. J'ai tou-
jours entendu que l'acte serait enregistré. J'entends
qu'on m'obéisse et qu'on n'obéisse qu'à moi. J'en-
tends être obéi. En disant cela j'entends parler de
lui, non de vous. J'entends qu'avec ma cour toute
la ville en deuil Demain rende au derniei [Etéocle]
les honneurs du cercueil, ROTR. Anlig. iv, 4. Non,
s'il vous plaît, je n'entends pas que vous fassiez de
dépense, et que vous envoyiez rien acheter pour
moi, MOL. Pourc. 1, 4 0. Il nous faut ton moulin;
que veux-tu qu'on t'en donne ?— Rien du tout; car
j'entends ne le vendre à personne, ANDRIEUX, Meu-
nier. Il Avec le mot indéterminé le, il se prend
activement. Je l'entends ainsi, c'est-à-dire je veux
que la chose soit ainsi. Faites comme vous l'en-
tendrez. Chacun fait comme il l'entend. Mercure
fait comme il l'entend, il ne vous est pas si néces-
saire que.moi, DANCOURT, l'Amour charlatan, m,
4 7. y Comment l'entendez-vous V c'est-à-dire quelle
est votre intention? Comment l'entend monsieur mon
hôte? Dit-elle, et de quel droit me donner comme il
fait? LA FONT. Fiancée. \\ 2° Être occupé à. On
n'entendit plus à autre chose qu'à faire toute la
diligence possible. De cette façon ayant à faire en
deux lieux, et ne pouvant pas entendre partout,
il en demeura une partie sur la place, l'autre jeta
ses armes et s'enfuit, MALH. Le xxxme lime de
T. Live, ch. 9. Cette femme n'entend qu'à donner
des vapeurs, LA CHAUSSÉE, Gouvern. 1, 1. || Vieilli
ENT
1419
en ce sens. || 8e Entendre à, consentir, acquiescer.
Elle ne veut entendre à nulle proposition, SÉV. 267.
Les raisons qu'il a de ne pas entendre à la demande...
LA BRUY. x. Tandis qu'il vous restait quelque espé-
rance de vie, aviez-vous voulu entendre à appeler
le ministre de Jésus-Christ? MASS. Car. Impénit. fin.
La maréchale de Lorge aimait trop sa fille pour en-
tendre à un mariage qui ne la pouvait rendre heu-
reuse , ST-SIM. 28, 70. Je savais bien que mon Hol-
landais n'entendrait à aucune proposition, VOLT.
Lett. Prusse, 8. Les conditions parurent si dures aux
réformés qu'ils ne voulurent point y entendre, AN-
QUET. Ligue, 1, 324. Les uns disent que j'ai bien
fait d'entendre à un arrangement, p. L. COUR, II,
34 6. Il 4° V. a. Diriger son oreille vers, d'où recevoir
l'impression des sons. Entendre du bruit. J'entends
parler dans la chambre à côté. J'entends que vous
me dites des nouvelles. On n'entend pas toujours ce
qu'on croit bien entendre, CORN. Perthar. 111, 2. Il
entend arriver un carrosse, SÉV. 244. J'entends déjà
partout les charrettes courir, Les maçons travailler,
les boutiques s'ouvrir, BOIL. Sat. iv. Le ciel dans
tous leurs pleurs ne m'entend pas nommer, RAC.
Brit.iv, 3. J'entends que vous m'offrez un nouveau
diadème, ID. Bérén. 11, 4. || Il se fait tant de bruit
qu'on n'entendrait pas Dieu tonner, se dit d'un "
très-grand bruit. |[ Entendre dire, apprendre par la
parole, par ce qui se dit. J'ai entendu dire cette
nouvelle. On entend dire dans la ville qu'il y a eu
un incendie. La nouvelle que j'ai entendu dire.
Il Entendre parler d'une chose, en être informé par
la parole. || Entendre parler, signifie aussi avoir dans
l'idée. Quand je dis nature, j'entends parler de....
Il Ne pas vouloir entendre parler d'une chose, la
rejeter absolument sans vouloir même y prêter l'o-
reille. Il n'en voulut jamais entendre parler, BOSS.
For. 4. Il Faire entendre, faire parvenir à l'ouïe.
Dans cet oubli profond et de Dieu et d'elle-même
où l'âme s'était plongée, ce grand Dieu sait bien la
trouver; il fait entendre sa voix, quand il lui plaît,
au milieu du bruit du monde, BOSS. la Vaîlière. Si
sans trop vous déplaire, .... j'osais vous faire en-
tendre une timide voix, RAC. Bajag. iv, 5. Une voix
me fit entendre ces paroles, FÉN.-Tél. 11. || Se faire
entendre, être ouï. Une voix se fait entendre. Au
milieu de ce tapage je ne pouvais me faire entendre.
Mais le nom de Tarquin vient de se faire enten-
dre, VOLT. Brut, iv, 7. y Être dit de manière à
être compris. Vos ordres sans détour pouvaient se
faire entendre, RAC. Iphig. iv, 4. || Se faire enten-
dre à, parlera. Mais la gloire, madame, Ne s'était
point encor fait entendre à mon coeur, RAC. Bérén.
rv, 5. || Absolument, entendre, avoir l'ouïe. Parlez
plus haut, il n'entend pas. || Entendre dur, entendre
clair , avoir l'oreille dure, fine. || Fig. N'entendre
que par, être uniquement dirigé par. Crésusne voit,
n'entend, n'agit que par vous-même, BOURSAULT,
Fabl. d'Esope, v, 5. || Fig. Il n'entend pas de cette
oreille-là, il ne veut pas écouter la proposition qu'on
lui fait, y 5° Prêter l'oreille. Que ceux qui m'en-
tendent me jugent. Il est bon d'entendre les deux
parties. Loin de nous entendre, Ils demandent la
paix et parlent de se rendre, RAC. Mithr. iv, 6.
Faucille condamner avant que de l'entendre ? ID.
Iphig. m, 6. On voit dans Grégoire de Tours qu'ils
faisaient des meurtres de sang-froid, et faisaient
mourir des accusés qui n'avaient seulement pas été
entendus, MONTESQ. Espr. xxxi, 2. || Entendre en
confession, ou, simplement, entendre, se dit du
prêtre qui entend la confession d'un pénitent. Je
veux bien vous entendre dans l'octave du St-Sacre-
ment,BOSS. Lett. Corn. 35. || Entendre la messe,
les vêpres, le sermon, assister à la messe, aux
vêpres, au sermon. || Aller entendre une pièce, un
acteur, un prédicateur; assistera une pièce, au rôle
d'un acteur, au sermon d'un prédicateur. || Terme
de pratique. S'entendre condamner, ouïr le pro-
noncé du jugement qui condamne; expression qui
se trouve dans les assignations ; s'entendre condam-
ner, c'est entendre condamner soi. y  l'entendre,
c'est-à-dire si on l'en croit, si on iui prête l'oreille.
X l'entendre, il n'est pas coupable. X vous enten-
dre, il s'agirait de quelque chose de fort grave. || Ab-
solument. Ne pas savoir auquerou à qui entendfej
c'est-à-dire ne pas savoir à qui ou à quoi il importe
de faire attention. Parmi tant de cris différents onne
sait auquel entendre, VAUGELAS, (?. C. 536. L'homme
ne sait donc à qui entendre ; sa volonté est le jouet
continuel de divers motifs opposés qui se disputent
le droit de le'déterminer, HOLBACH, Essai sur les
préj. ch: 43, dans DUMARSAIS, OEuvres, t. vi, p. S4G.
Il On dit dans le même sens ne savoir à quoi en-
tendre. Le tyran ne savait à quoi entendre, ni quels
pouvons bien imaginer distinctement une tête de
iion entée sur le corps d'une chèvre, sans qu'il faille
conclure pour cela qu'il y ait au monde une chi-
mère, DESC. iléth. iv, 8. H fallait que ce nouveau
peuple fût enté sur le premier, BOSS. Hist. n, 7. Ce
sont morceaux de rochers Entés les uns sur les au-
tres Et qui font dire aux cochers De terribles pate-
nôtres, LA FONT. Lettres à sa femme, 49 sept. 4663.
Ce visage d'Éthiopienne enté sur un corps de Grec-
que semblait quelque chose de fort étrange, ID.
Psyché, il, 2)4. || Canne entée, canne composée de
plusieurs pièces embottées les unes dans les autres.
|) 4° Il se dit aussi des choses qui ne peuvent que
métaphoriquement être supposées unies, entées. 11
a un orgueil enté sur une très-grande dignité
d'âme. Un songe sur lequel les autres sont entés,
PASC. Grandeur, 25. La personnalité humaine a été
comme entée sur la personnalité du verbe, ID. Prov.
4 4. La religion seule fait quelquefois des conver-
sions surprenantes et des changements miraculeux;
mais elle ne fait guère toute une vie égale et uni-
forme, si elle n'est entée sur un naturel philoso-
phique, FONTEN. des Billeltes. || Cette maison est
entée sur telle autre, elle en a pris le nom.
C'est [Montbron] le dernier de ces faux entés sur
Montbron, c'est-à-dire son père qui lui survécut,
. ST-SIM. 3, 359. Un grand nom sur lequel on est enté
et qu'on ne tient pas de ses ancêtres, MASS. Petit
car. Obstacles. || 5° 11 se dit d'une personne par
rapport à ses diverses qualités. C'est un financier
enté sur un praticien.
f ENTÉES (an-tée), s. f. plur. Terme de vénerie.
Fumées de. cerf ou de biche qui sont réunies deux
à deux, tellement qu'on ne peut les séparer sans les
rompre.
— ÊTYM. Enté.
t ENTÉLÉCHIE (an-té-lé-chie), s. f. Terme de mé-
taphysique. || i" Dans le langage d'Aristote,' qui est
le créateur du mot, la force par laquelle un objet
passe d'un premier état à un second, de ce qu'il
n'était pas encore à ce qu'il est ; force considérée
par rapport au but auquel elle tend. L'âme est l'èn-
téléchie première d'un corps naturel doué d'orga-
nes «t ayant la vie en puissance, AHISTOTE, Del'dme,
II, i, § 5. 11 y concevait [dans la matière] une cer-
taine force qui n'est plus une simple grandeur géo-
métrique; c'est la fameuse et obscure entélèchie
d'Aristote , dont les scdlastiques ont fait les formes
substantielles, et toute substance a une forme se-
lon ea nature, FONTEN. Leibnitz. L'âme est une en-
télèchie , c'est-à-dire autant qu'on peut conjecturer,
le principe actif de tout ce qui se produit en nous,
CONDILLAC; Hist. anc. liv. m, ch. 2t. |1 2° Syno-
nyme de monade, dans le système de Leibnitz. Il
.[Leibnitz] donnait le nom de monades ou d'entélé-
chies aux substances simples bornées aux seules
perceptions, et il réservait celui d'âme-aux substan-
ces simples douées de perception et de conscience,
BONNET, OEuvres mil. t. xvra, p. 90, n.ote 6, dans
POUGENS.
— ÊTYM. 5EvTeXéxElai de ÊVTEXTK, achevé (de àv,
en, etTéloc, fin), etlxsiv, avoir.
■f ENTEMENT (an-te-man), s. m. Action d'enter,
Dict. de l'Acad. 4 696.
— HIST. xvi° s. Les arbres par réitérés entements
parviennent à cette perfection, o. DE SERRES, 640.
— ÊTYM. Enter.
•f ENTENDANT, ANTE, (an-tan-dan, dau-f),
adj. Qui entend. Ramener des êtres que la nature
semblait avoir condamnés au silence, à l'état d'en-
fants entendants et parlants, ITARD, dans le Dict. de
BESCHERELLE.
ENTENDEMENT (an-tan-de-man), s. m. 11 i° L'es-
prit considéré en tant qu'il conçoit. Notre imagina-
tion ni nos sens ne nous sauraient jamais assurer
d'aucune chose si notre entendement n'y intervient,
DESC. ilélh. iv, 6. L'entendement est la lumière
que Dieu nous a donnée pour nous conduire, BOSS.
Connaiss. I, 7. Une certaine vertu qui captive les
entendements, ID. Panég. de saint Paul. J'appelle
la faculté ou la capacité qu'a l'âme de recevoir dif-
férentes idées et différentes modifications, enten-
dement, MALEBR. Recherche, i, i, t. C'est moins
dans l'entendement que dans la volonté et les pen-
chants secrets qu'il faut chercher la source de nos
peines, DIDEROT, Opinions des anc. phil. (Thomasius).
Comme l'oreille entend les sons, l'âme entend les
idées, et on dit l'entendement de l'âme, CONDILLAC,
Gramm. Précis des leç. prélim. art. 2. L'entende-
' nient n'est que la collection ou la combinaison des
opérations de l'âme, ID. Connaiss. hùm. section 2e,
ch. 8. ||î° Bon esprit, jugement, sens. C'est un
iomme d'entendement. Il faut avoir perdu l'ente»
ENT
dément pour se comporter ainsi. Mon entendement
Ne. peut s'imaginer quelle amour te dispose A nous
favoriser, MALH. i, t. L'oiseau chasseur lui dit [au
chapon] : ton peu d'entendement Me rend tout
•étonné; vous n'êtes que racaille, LA FOUT. Fabl.
vin, 2t.
— HIST. XII» s. Cant [quand] par l'avènement del
Saint Espir vient el corage de chascunde nos .[nous]
savoirs et entendemenz, conselz et force, science et
pieteiz, Job, p. 495. Dune à mei entendement, que
je saceles tuens testimonies [testémoignages], Liber
psahn. p. \ 93. || xme s. Por ce, vous autre orne, ne
voulliez mie estre fait si comme chevaus et muls à
cui entendemenz n'est mie, Psautier, f° 39. Bien
doit estre amés et prisiés Valès [jeune-homme] de
noble entendement, Quand il en use sagement, la
Rose, 8369. Et por fere plus cler entendement en
cest cas, et por monstrer le péril qui est en mane-
cier, noz recorderons un jugement que...i BEAUM.
XXXIX, 4 3. Toutes les fois que paroles sont dites, les-
queles paroles ont plusors entendemens, on doit
penre le meillor entendement por celi qui le [la] pa-
role dist, ID. xn, 43. || xiv s. Chascun qui est rai-
sonnable et a bon entendement, ORESME, Eth. 48.
La plus noble chose qui soit en nous et en laquelle
nous passons les bestes, c'est eh entendement et en
raison, ID. ib. 9. || xv" s. Et estoit grand pitié à
gens d'entendement de veoir les choses en Testât
qu'elles estoient, JUYENAL, CharlesTI, 4447. Et
luy avoit Dieu troublé le sens et l'entendement,
COBM. rv, 2. Le temps qu'il [Louis XI]reposoit, son
entendement travailloit, ID. VI, 4 3. || xvie s. Ils sont
adextresd'entendement et merveilleusement prompts
et diligents, PARÉ, Introd. 6.
— ÊTYM. Entendre; provenç. entendemen ; catal.
entendiment ; espagn. entendimiento; ital. tntendt-
mento.
ENTENDEUR (an-tan-deur), s. m. Celui qui en-
tend et comprend. Je crois que les bons entendeurs
pourront profiler à cette lecture, VOLT. Lett. d'Ar-
gental, 47 mars 4765'. || Il se ditsurtout en cesdeux
locutions : & bon entendeur salut, c'est-à-dire celui
qui comprend ce qu'on dit doit en faire son profit; X
bon entendeur peu de paroles, ou demi-mot, c'est-
à-dire une longue explication est inutile à un homme
intelligent. || X bon entendeur salut, paraît signi-
fier : Celui qui comprend bien se sauve, trouve son
salut, son profit.
— HIST. xve s. Si apprens donc à bien entendre,
Pour quoy tu ne puisses reprendre Les livres ne les
bons facteurs, Lesquelz sont parfaicts entendeurs,
LA FONT. 642. J'ay à faire à un entendeur, Pathe-
lin. || xvie s. À bon entendeur il ne faut qu'un mot,
H. EST. De la préceïï. p. 487.
— ÊTYM. Entendre. On trouve aussi entendant.
xnT s. Et ce souffise à bon entendant, Hist. litt.
de la Fr. t. XXII, 727.
ENTENDRE (an-tan-dr'), j'entends, tu entends,
il entend, nous entendons, vous entendez, ils en-
tendent; j'entendais; j'entendis; j'entendrai ; j'en-
tendrais; .entends; que j'entende; que j'entendisse;
entendant; entendu. || 1° V. n. Ëtymologiquement,
tendre vers, d'où, avoir intention, dessein, avec
un verbe à l'infinitif, ou que et le verbe au sub-
jonctif ou quelquefois au conditionnel. J'ai tou-
jours entendu que l'acte serait enregistré. J'entends
qu'on m'obéisse et qu'on n'obéisse qu'à moi. J'en-
tends être obéi. En disant cela j'entends parler de
lui, non de vous. J'entends qu'avec ma cour toute
la ville en deuil Demain rende au derniei [Etéocle]
les honneurs du cercueil, ROTR. Anlig. iv, 4. Non,
s'il vous plaît, je n'entends pas que vous fassiez de
dépense, et que vous envoyiez rien acheter pour
moi, MOL. Pourc. 1, 4 0. Il nous faut ton moulin;
que veux-tu qu'on t'en donne ?— Rien du tout; car
j'entends ne le vendre à personne, ANDRIEUX, Meu-
nier. Il Avec le mot indéterminé le, il se prend
activement. Je l'entends ainsi, c'est-à-dire je veux
que la chose soit ainsi. Faites comme vous l'en-
tendrez. Chacun fait comme il l'entend. Mercure
fait comme il l'entend, il ne vous est pas si néces-
saire que.moi, DANCOURT, l'Amour charlatan, m,
4 7. y Comment l'entendez-vous V c'est-à-dire quelle
est votre intention? Comment l'entend monsieur mon
hôte? Dit-elle, et de quel droit me donner comme il
fait? LA FONT. Fiancée. \\ 2° Être occupé à. On
n'entendit plus à autre chose qu'à faire toute la
diligence possible. De cette façon ayant à faire en
deux lieux, et ne pouvant pas entendre partout,
il en demeura une partie sur la place, l'autre jeta
ses armes et s'enfuit, MALH. Le xxxme lime de
T. Live, ch. 9. Cette femme n'entend qu'à donner
des vapeurs, LA CHAUSSÉE, Gouvern. 1, 1. || Vieilli
ENT
1419
en ce sens. || 8e Entendre à, consentir, acquiescer.
Elle ne veut entendre à nulle proposition, SÉV. 267.
Les raisons qu'il a de ne pas entendre à la demande...
LA BRUY. x. Tandis qu'il vous restait quelque espé-
rance de vie, aviez-vous voulu entendre à appeler
le ministre de Jésus-Christ? MASS. Car. Impénit. fin.
La maréchale de Lorge aimait trop sa fille pour en-
tendre à un mariage qui ne la pouvait rendre heu-
reuse , ST-SIM. 28, 70. Je savais bien que mon Hol-
landais n'entendrait à aucune proposition, VOLT.
Lett. Prusse, 8. Les conditions parurent si dures aux
réformés qu'ils ne voulurent point y entendre, AN-
QUET. Ligue, 1, 324. Les uns disent que j'ai bien
fait d'entendre à un arrangement, p. L. COUR, II,
34 6. Il 4° V. a. Diriger son oreille vers, d'où recevoir
l'impression des sons. Entendre du bruit. J'entends
parler dans la chambre à côté. J'entends que vous
me dites des nouvelles. On n'entend pas toujours ce
qu'on croit bien entendre, CORN. Perthar. 111, 2. Il
entend arriver un carrosse, SÉV. 244. J'entends déjà
partout les charrettes courir, Les maçons travailler,
les boutiques s'ouvrir, BOIL. Sat. iv. Le ciel dans
tous leurs pleurs ne m'entend pas nommer, RAC.
Brit.iv, 3. J'entends que vous m'offrez un nouveau
diadème, ID. Bérén. 11, 4. || Il se fait tant de bruit
qu'on n'entendrait pas Dieu tonner, se dit d'un "
très-grand bruit. |[ Entendre dire, apprendre par la
parole, par ce qui se dit. J'ai entendu dire cette
nouvelle. On entend dire dans la ville qu'il y a eu
un incendie. La nouvelle que j'ai entendu dire.
Il Entendre parler d'une chose, en être informé par
la parole. || Entendre parler, signifie aussi avoir dans
l'idée. Quand je dis nature, j'entends parler de....
Il Ne pas vouloir entendre parler d'une chose, la
rejeter absolument sans vouloir même y prêter l'o-
reille. Il n'en voulut jamais entendre parler, BOSS.
For. 4. Il Faire entendre, faire parvenir à l'ouïe.
Dans cet oubli profond et de Dieu et d'elle-même
où l'âme s'était plongée, ce grand Dieu sait bien la
trouver; il fait entendre sa voix, quand il lui plaît,
au milieu du bruit du monde, BOSS. la Vaîlière. Si
sans trop vous déplaire, .... j'osais vous faire en-
tendre une timide voix, RAC. Bajag. iv, 5. Une voix
me fit entendre ces paroles, FÉN.-Tél. 11. || Se faire
entendre, être ouï. Une voix se fait entendre. Au
milieu de ce tapage je ne pouvais me faire entendre.
Mais le nom de Tarquin vient de se faire enten-
dre, VOLT. Brut, iv, 7. y Être dit de manière à
être compris. Vos ordres sans détour pouvaient se
faire entendre, RAC. Iphig. iv, 4. || Se faire enten-
dre à, parlera. Mais la gloire, madame, Ne s'était
point encor fait entendre à mon coeur, RAC. Bérén.
rv, 5. || Absolument, entendre, avoir l'ouïe. Parlez
plus haut, il n'entend pas. || Entendre dur, entendre
clair , avoir l'oreille dure, fine. || Fig. N'entendre
que par, être uniquement dirigé par. Crésusne voit,
n'entend, n'agit que par vous-même, BOURSAULT,
Fabl. d'Esope, v, 5. || Fig. Il n'entend pas de cette
oreille-là, il ne veut pas écouter la proposition qu'on
lui fait, y 5° Prêter l'oreille. Que ceux qui m'en-
tendent me jugent. Il est bon d'entendre les deux
parties. Loin de nous entendre, Ils demandent la
paix et parlent de se rendre, RAC. Mithr. iv, 6.
Faucille condamner avant que de l'entendre ? ID.
Iphig. m, 6. On voit dans Grégoire de Tours qu'ils
faisaient des meurtres de sang-froid, et faisaient
mourir des accusés qui n'avaient seulement pas été
entendus, MONTESQ. Espr. xxxi, 2. || Entendre en
confession, ou, simplement, entendre, se dit du
prêtre qui entend la confession d'un pénitent. Je
veux bien vous entendre dans l'octave du St-Sacre-
ment,BOSS. Lett. Corn. 35. || Entendre la messe,
les vêpres, le sermon, assister à la messe, aux
vêpres, au sermon. || Aller entendre une pièce, un
acteur, un prédicateur; assistera une pièce, au rôle
d'un acteur, au sermon d'un prédicateur. || Terme
de pratique. S'entendre condamner, ouïr le pro-
noncé du jugement qui condamne; expression qui
se trouve dans les assignations ; s'entendre condam-
ner, c'est entendre condamner soi. y  l'entendre,
c'est-à-dire si on l'en croit, si on iui prête l'oreille.
X l'entendre, il n'est pas coupable. X vous enten-
dre, il s'agirait de quelque chose de fort grave. || Ab-
solument. Ne pas savoir auquerou à qui entendfej
c'est-à-dire ne pas savoir à qui ou à quoi il importe
de faire attention. Parmi tant de cris différents onne
sait auquel entendre, VAUGELAS, (?. C. 536. L'homme
ne sait donc à qui entendre ; sa volonté est le jouet
continuel de divers motifs opposés qui se disputent
le droit de le'déterminer, HOLBACH, Essai sur les
préj. ch: 43, dans DUMARSAIS, OEuvres, t. vi, p. S4G.
Il On dit dans le même sens ne savoir à quoi en-
tendre. Le tyran ne savait à quoi entendre, ni quels
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