978 DEC
■J- DECEVANCE (dè-se-van-s'), s. f. Action de dé-
cevoir.
— HIST. XII' s. Se m'ociez ainsi par decevance,
Coud, xvi. || xni* s Affermèrent et recognurent
par devant nous que eus, pour le commun profit, et
pour oster les fraudes, les decevences et les mespren-
sures de leur mestier....Ziv. des met. 374. Il se traïst
ausi à noz, et noz monstra le [la] dechevance que ses
oompains li avoit fet, BEAOM. XXI, 29. Bien se gart
cil qui a esté sous-aagiés et il s'aperchoit qu'on li ait
fet tort ou decevance el tans qu'il fu sous aage....
ID. xvi, 4. Ce qu'ele estoit si belle famé Fesoit à Dieu
perdre mainte ame, Qu'ele estoit laz de decevance,
BDTEB. H, 414. || xve s. Je pensoie bien que toutes ces
douces paroles que Gisebrest Mahieu nous rapporta
l'autre jour, ce n'estoit que decevance, FROISS. II,
II, 64. || xvie s. Ne faisons pas tant des plaisans;
Partout il y a decevance, MAROT, I, 24 4.
— ÉTYM. Décevant.
DÉCEVANT, ANTE (dè-se-van, van-t'), atij. Oui
déçoit, qui abuse. Des promesses décevantes. Qu'il
ne se flatte point d'un espoir décevant, CORN. Perthar.
I, 4. Seigneur, nos passions nous font prendre sou-
vent Pour chose véritable un objet décevant, MOL.
V. Gare, iv, 7. Toute femme qui veut à l'honneur
se vouer Doit se défendre de jouer Comme d'une
chose funeste : Carie jeu, fort décevant, Pousse une
femme souvent  jouer de tout son reste, ID. Ec.
des f. m, 2. [L'imagination] c'est cette partie déce-
vante dans l'homme, PASC. Imag. 4. C'est le tableau
le plus, décevant qu'on puisse voir, SÉV. 4 64. Ai-je
pu résister au charme décevant.... RAC. Phèd. n, 2.
— HIST. XIIe s. Laissez de cest siècle les vanitez,
ki profiter ne vos purront; kar décevantes et vaines
sunt, Bots, 41. || xuic s. Renart, fet-il, se Diex vos
gart, Sages estes et décevant Et de toz max [maux]
apercevant, Ren. 6781.. || xvie s. L'amour Qui fut
pour moi trop doux et décevant, MARG. NOUV. XXIX.
DÉCEVOIR (dè-se-voir), je déçois, tu déçois, il
déçoit, nous décevons, vous décevez, ils déçoivent;
je décevais; je déçus; je décevrai; je décevrais; dé-
çois, qu'il déçoive, décevons, décevez, qu'ils déçoi-
vent: que je déçoive, que tu déçoives, qu'il déçoive,
que nous décevions, que vous déceviez, qu'ils dé-
çoivent; que je déçusse; décevant; déçu, v. a.
|| 1° Abuser par quelque chose d'apparent, de spé-
cieux ou d'engageant. Sire, un peu trop d'ardeur
malgré moi l'a déçue, CORN. Cid, v, 7. Il n'a point
déçu Le généreux espoir que j'en avais conçu, ID.
Poly. II, 2 Je ne puis concevoir Qu'un esprit
jusque-la se laisse décevoir, ID. Mêdée, i, 4. Notre
raison est toujours, déçue par l'inconstance des ap-
parences, PASC. dans COUSIN Que vois-je, justes
dieux ! Cette bague eu son doigt déçoit-elle mes yeux ?
ROTR. Bélis. m, 2. Madame, c'est Araspe, ou mon
oeil me déçoit, TRISTAN, Pantliée; n, 2. Mais l'ou-
vrier vous a déçus; Il avait liberté de feindre; Avec
plus de raison nous aurions le dessus, Si mes con-
frères [les lions] savaient peindre, LA FONT. Fabl.
m, <0. Par quelle trahison le cruel m'a déçue 1 RAC.
Iphig.y,%. Cruelle, quand ma foi vous a-t-elle dé-
■çue? m. Phèd. i, s. || 2° Se décevoir, v. re'fl. S'a-
buser soi-même. Si je ne me déçois, ce mal te vient
d'aimer, RÉGNIER, Dial. Plusieurs de sorte-se dé-
çoivent En l'examen de ce qu'ils sont, Qu'ils se
cherchent en ce qu'ils font, Sans même qu'ils s'en
aperçoivent, CORN. huit, i, 44. Oui, mon esprit s'é-
tait déçu, m. Cid, i, 9.
— REM. Dans décevoir et les autres mots de cette
famille, la prononciation met plutôt un accent grave
qu'un aigu.
— HIST. xiie s. N'est pas amours dont on se peut
mouvoir, Ne cil amis qui en nule manière La [l'a-
mour] bée à décevoir, Coud, XVIII. Ou cil qui prie
adès pour décevoir, tb. xx. Dedenz quart jur après
vint à Senz saint Thomas ; X l'ostel s'en ala : car de
l'errer ert las; X ses clers prist conseil, qui nel dé-
çurent pas, Th. le mart. 67. Wdlames de Paviee Jo-
celins i fu De Naples, qui al rei se sunt del tut tenu,
E l'arcevesque eussent volentiers deçeû, ib. 404.
Mais Deus ne li a pas dune si grant poveir, Que ses
péchiez nel pusse cum humme deceveir, ib. 30. Ire
e malveis conseil unt le rei deceil, Qui l'unt vers le
saint humme issi fort commeù, ib. 39. Guardez que
Ezechias ne vus deceive, kar il ne vus purrad pas
défendre vers mei, Bois, 409. Dun ne sez que pur
ço i vint, qu'il te deceust et seust tes privetez e quan-
ques tu fais, t'6. 4 74. || xme s. Comment Berte as
grans pies a esté deceûe, Berte, en. Ignaurès, nous
as bien déchûtes, Tant corn en sommes aperchutes,
lot dlgnaur. Par le' trop aller [il] fut déchus ,
Et angigniés etpercheûs [aperçu], ib. Tretout au-
sinc vous dis pour voir [vrai], Que li cristal, sans
DEC
décevoir, Tout l'esfre du vergier accusent X ceus qui
dedens l'iaue musent, la Rose, 4 568. Cis mireors
m'a deoeû; Se j'eusse avant cogneù Quex sa force
ert et sa vertu, Ne m'i fusse jà embatu [précipité],
ib. 4017. Cist portier, c'est chose seùre, Sunt de si
piteuse nature Que se vos dons daignent reçoivre,
Il ne vous vodront pas deçoivre, ib. 7554. Li tiers
est dolor du lessier, Si cum ge t'ai dit ci-devant,
Malement se vont décevant, ib. 5220. Si sachiésque
cis font bone uevre,"Qui les deceveors déçoivent, tb.
7384. Et il me dit que il me decevoient, JOINV. 4 94.
Il xive s. En ces icy pourroient estre plusieurs deceus
et es autres nul ou pou, ORESME, Eth. mi. Les mal-
vès, qui sont plusieurs, sont deceus en jugeant quelle
chose est bien à faire ou malvaise et à lessier, ID. tb.
71. Il xve s. Adonc se tint pour déçu messire Hue de
Cavrelée, FROISS. II, II, 212. Et quand on avoit ainsi
couru demie lieue ou plus et on venoit au lieu dont,
ce hutin ou cri naissoit, on se trouvoit déçu; car ce
avoient esté cerfs ou biches qui s'esmouvoient et
fuyoient.... ID. I, I, 37. Et quand les Anglois en-
tendirent ce, ils eurent conseil, et virent bien qu'ils
estoient déçus en leurs cuiders, m. 1, 1,44. Plusieurs
seigneurs.... sont enclins à leur profit et ne regar-
dent mie loyaument.... fors à avoir la mise, et ce
les déçoit, ID. II, II, 62, Je periray; c'est ce pour
quoi je crie, Quant nulz ne veut fors l'autre déce-
voir, E. DESCH. Complainte de la France. Lors se
tint à deçeu du mariage de sa fille, qu'il faisoit ap-
peller madame la daulphine, COMM. V, 48. ||xvi° s.
Brief ce monde est une déception, Qui nous déçoit
sous un très-plaisant masque, MAROT, I, 304. Il'
s'ensuit qu'ils ont esté deceus en erreur, CALV. In-
stit. 24. Celui qui considère tels faits légèrement, et
les applique sans jugement, se déçoit, LANOUE, 89.
Mais ce n'est mie à l'homme grand trofée, De déce-
voir un coeur desjà deceu, RONS. 947. Ainsin, estant
toutes choses subjectes à passer d'un changement
en aultre, la raison, y cherchant une réelle subsi-
stance, se trouve deceue, MONT, II, 376.
— ÉTYM. Provenç. decebre; anc. espagn. decébir;
du latin detipere,de de, etcapere, prendre (voy. CAP-
TIF). L'ancien français a deux formes pour ce verbe,
deçoivre et décevoir; la première, ainsi que le pro-
vençal decebre, est régulièrement tirée du latin de-
ciperè, qui a l'accent sur ci;, la seconde est irrégu-
lière, supposant un verbe decipêre, ou, comme
l'espagnol decébir, decipïre.
f DÉCHAGRINER (dé-cha-gri-né), ». a. Ôter le
chagrin. Ce berger enjoué, ce doux magicien, Qui
connaît tous les morts des vieux temps et du sien,
S'en va jusqu'aux enfers déchagriner les ombres,
Églogue de M.HENAULT, au Furetierana, rapportée
dans Trévoux.
— ÉTYM. Dé..._. préfixe, et chagrin.
DÉCHAÎNÉ, ÉE (dé-chê-né, née), part, passé.
Il 1° Dont les chaînes sont ôtées. Un chien déchaîné.
Le diable est déchaîné, mon cher ami; et, quand
on n'est pas aussi fort que l'archange Michel, qui
le battit si bien, il faut faire une honnête retraite,
VOLT. Lett. Christine, 4 4 mars 4 767. ||Fig. et fami-
lièrement. Le diable est déchaîné, se dit de quelque
chose qui cause trouble, tumulte, confusion. Le dia-
ble est déchaîné en cette ville; de mémoire d'homme
on n'a point vu de temps si affreux, SÉV. 4 57.Je crois
que tous les diables sont déchaînés contre la dot,
LESAGE, Crisp. rival de son maître, se. 4 6. || C'est
un diable déchaîné, se dit d'un -méchant homme qui
se permet tout, d'un enfant mutin qui est rebelle à
toute remontrance. Les ennemis sont dans la ville,
Quifontles diables déchaînés, SCARRON, Virg. trav. 11.
Il 2° Par extension. Il semble, dit saint Chryso-
stome, que tout l'enfer en cette triste journée fût
déchaîné, BOURD. Exhort. sur le couronnement de
J. C. t. 11, p. 4 04. Que les morts déchaînés du sé-
jour ténébreux.... VOLT. Sémiramis, iv, 4. || 3° Fig.
Le bruit des vents déchaînés. Un fleuve déchaîné.
Des passions déchaînées. Il me paraît qu'on est plus
déchaîné que jamais contre la chambre de justice,
MAINTENON, Lett. Mme de Caylus, 24 juillet 47(6.
Contre son propre sang aujourd'hui déchaînée, [elle]
Aspire à l'épuiser dans sa rage effrénée, LEMERC.
Bruneh. ni, 6.
DÉCHAÎNEMENT (dé-chê-ne-man), s. m. || Ie Ac-
tion de déchaîner; l'état de ce qui est déchaîné. Le
déchaînement des chiens de garde pendant la nuit.
Il Par extension. Le déchaînement des vents, des
tempêtes. || 2° Fig. Emportement rompant les
chaînes qui le retenaient et s'exhalant d'une façon
générale ou individuelle contre quelqu'un ou quel-
que chose. Le déchaînement de l'envie contre le
mérite. Et ce déchaînement aujourd'hui me convie
X faire une action qui confonde l'envie, MOL. F. sav.
DEC
rv, 4. Dans un déchaînement si général et si in-
juste contre le Sauveur, BOURD. Myst. Pass. de J. C.
t. 1, p. 283. Je n'ai point encore vu le déchaîne-
ment de l'envie contre vous; mais patience, cela
viendra, MAINTENON, Lettre au duc de Noailles,
2G janv. 4 7tl. Son déchaînement contre tous les
plaisirs, BARON, Coquette et fausse prude, 1, 4. Irez-
vous vous opposer au déchaînement public? MASS.
Car. Médis. Votre Majesté n'a point d'idée du dé-
chaînement générai des hypocrites et des fanatiques
contre la malheureuse philosophie, D'ALEMB. Lettre
auroi de Prusse, 44 mai 4773.
— ÉTYM. Déchaîner.
DÉCHAÎNER (dé-chè-né), e. a.|| i' ôter la chaîne;
détacher de la chaîne. Déchaîner des captifs. Dé-
chaîner un chien. Il 2° Fig. Exciter, irriter, soule-
ver. Il déchaîne toute sa cabale contre vous. C'est
un lion tout prêt à déchaîner sur moi, CORN. Nicom.
v, 4. Tu peux faire trembler la terre sous tes pas,
Des enfers allumés déchaîner la colère, 3. B. ROUSS.
Cantate, Circé. Les esprits de ténèbres déchaînent
dans Rome même les passions des chefs et des mi-
nistres de l'empire, CHATEAUB. Mart. 392. || 3° Se
déchaîner, v. réfl. Se dégager de sa chaîne. Les
chiens se sont déchaînés. || Par extension. Les vents
se déchaînèrent avec furie. La tempête qui s'était
déchaînée s'apaisa à la fin. || 4° Fig. S'emporter
avec violence, parler contre quelqu'un ou quelque
chose d'une manière violente. On vous voit en tous
lieux vous déchaîner sur moi, MOL. Jlfts. ni, 6. Qu'ils
feraient tout leur possible pour élever leur famille
et pour la laisser puissante eu biens et en charges;
qu'ils mourraient en tel temps ; qu'ensuite toutes les
langues et tous les écrivains se déchaîneraient con-
tre eux, NICOLE, Ess. demor. 4" traité, ch. 4. Elle
prit la liberté de se déchaîner contre sa rivale, HA-
MILT. Gramm. 8. De quoi vous avisez-vous de vous
déchaîner contre milord Rochester? ID. Î'6. 4 0. Toute
son éloquence se déchaîna contre Mme de Shrews-
bury, ID. ib. 4 4. Je n'ai jamais aimé à me déchaîner
contre personne, et à présent moins que jamais,
MAINTENON, Lett. à d'Aubigné, 4" mars 4 784. S'il
attaque les spectacles, tous ceux qui les aiment se
déchaîneront, ID. Lett. au card. de Noailles, 4746,
t. iv, p. 365, dans POUGENS. TU vas te déchaîner
contre moi, Marine, LESAGE, Turcarét, 1, 3. Quand
il s'était bien déchaîné, bien récrié, je renvoyais
par une petite citation toutes ses injures à Virgile,
DIDER. Lett. à Gaiiani. Tantôt il se déchaîne contre
sa femme', tantôt il s'attendrit sur ses enfants,
m. Règne de Claude et Néron, 1, § 25. Zo'fle contre
Homère en vain se déchaîna, PIRON, Métrom. m, 9.
— HIST. xne s. Vers les prisons [prisonniers] com-
mence à galoper, L'un après l'autre va toz deschae-
ner, Bat. d'Aleschans, v. 4 968. ||xve s. Faire oster
et deschainer toutes les chaînes des rues, MONSTREL.
vol. 1, f° 200, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et chaîne; picard, dé-
cainé; provenç. descadenar ; ital. scatenare.
f DÉCHALÂNDER (dé-cha-lan-dé), v. a. Faire
perdre les chalands.
— REM. Ce mot était dans le Dictionnaire de l'A-
cadémie de 4 74 8.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et chaland.
f DÉCHALASSER (dé-cha-la-sé), v. a. Ôter les
échalas.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et échalas.
fDÉCHALEMENT (dé-cha-le-man), s. m. Terme de
marine. Action, dite plus souvent jusant, de la mer,
qui, en se retirant, laisse un espace à découvert.
f DÉCHALER (dè-cha-lé), v. n. Terme de ma-
rine. Être à découvert, en parlant de la carène d'un
bâtiment échoué. || La mer déehale beaucoup, ells
descend très-bas.
■ f DÉCHANGER (dé-chari-gé), v. n. Changer pour
revenir à l'état qu'on avait changé. On rappelle la
règle de ne changer point et de n'avoir jamais be-
soin de déchanger, BOSS. Instr. 2.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et changer.
f DÉCHANT (dé-chan), 's. m. Ancien terme de
musique. Sorte de broderies très-longues et de mau-
vais goût, et presque toujours discordantes entre elles,
que les chantres exécutaient sur les notes du plain-
chant servant dé pédale, lorsque les règles de l'har-
monie n'étaient pas encore connues. Les intonations,
les versets du graduel et les Benedicamus étaient le
thème ordinaire de ces aberrations qui prirent le
nom de dédiant, parce qu'il s'agissait de mélodies
nouvelles tirées,du chant primitif (de canlu sump-
tus), LA FAGE, Cours complet de plain-chant,
n" 794. Il On a dit aussi discant.
— HIST. xme s. Atant a Renart envaï Un benedi -
camus farsi X orgue, à table et à deschant, Ben
■J- DECEVANCE (dè-se-van-s'), s. f. Action de dé-
cevoir.
— HIST. XII' s. Se m'ociez ainsi par decevance,
Coud, xvi. || xni* s Affermèrent et recognurent
par devant nous que eus, pour le commun profit, et
pour oster les fraudes, les decevences et les mespren-
sures de leur mestier....Ziv. des met. 374. Il se traïst
ausi à noz, et noz monstra le [la] dechevance que ses
oompains li avoit fet, BEAOM. XXI, 29. Bien se gart
cil qui a esté sous-aagiés et il s'aperchoit qu'on li ait
fet tort ou decevance el tans qu'il fu sous aage....
ID. xvi, 4. Ce qu'ele estoit si belle famé Fesoit à Dieu
perdre mainte ame, Qu'ele estoit laz de decevance,
BDTEB. H, 414. || xve s. Je pensoie bien que toutes ces
douces paroles que Gisebrest Mahieu nous rapporta
l'autre jour, ce n'estoit que decevance, FROISS. II,
II, 64. || xvie s. Ne faisons pas tant des plaisans;
Partout il y a decevance, MAROT, I, 24 4.
— ÉTYM. Décevant.
DÉCEVANT, ANTE (dè-se-van, van-t'), atij. Oui
déçoit, qui abuse. Des promesses décevantes. Qu'il
ne se flatte point d'un espoir décevant, CORN. Perthar.
I, 4. Seigneur, nos passions nous font prendre sou-
vent Pour chose véritable un objet décevant, MOL.
V. Gare, iv, 7. Toute femme qui veut à l'honneur
se vouer Doit se défendre de jouer Comme d'une
chose funeste : Carie jeu, fort décevant, Pousse une
femme souvent  jouer de tout son reste, ID. Ec.
des f. m, 2. [L'imagination] c'est cette partie déce-
vante dans l'homme, PASC. Imag. 4. C'est le tableau
le plus, décevant qu'on puisse voir, SÉV. 4 64. Ai-je
pu résister au charme décevant.... RAC. Phèd. n, 2.
— HIST. XIIe s. Laissez de cest siècle les vanitez,
ki profiter ne vos purront; kar décevantes et vaines
sunt, Bots, 41. || xuic s. Renart, fet-il, se Diex vos
gart, Sages estes et décevant Et de toz max [maux]
apercevant, Ren. 6781.. || xvie s. L'amour Qui fut
pour moi trop doux et décevant, MARG. NOUV. XXIX.
DÉCEVOIR (dè-se-voir), je déçois, tu déçois, il
déçoit, nous décevons, vous décevez, ils déçoivent;
je décevais; je déçus; je décevrai; je décevrais; dé-
çois, qu'il déçoive, décevons, décevez, qu'ils déçoi-
vent: que je déçoive, que tu déçoives, qu'il déçoive,
que nous décevions, que vous déceviez, qu'ils dé-
çoivent; que je déçusse; décevant; déçu, v. a.
|| 1° Abuser par quelque chose d'apparent, de spé-
cieux ou d'engageant. Sire, un peu trop d'ardeur
malgré moi l'a déçue, CORN. Cid, v, 7. Il n'a point
déçu Le généreux espoir que j'en avais conçu, ID.
Poly. II, 2 Je ne puis concevoir Qu'un esprit
jusque-la se laisse décevoir, ID. Mêdée, i, 4. Notre
raison est toujours, déçue par l'inconstance des ap-
parences, PASC. dans COUSIN Que vois-je, justes
dieux ! Cette bague eu son doigt déçoit-elle mes yeux ?
ROTR. Bélis. m, 2. Madame, c'est Araspe, ou mon
oeil me déçoit, TRISTAN, Pantliée; n, 2. Mais l'ou-
vrier vous a déçus; Il avait liberté de feindre; Avec
plus de raison nous aurions le dessus, Si mes con-
frères [les lions] savaient peindre, LA FONT. Fabl.
m, <0. Par quelle trahison le cruel m'a déçue 1 RAC.
Iphig.y,%. Cruelle, quand ma foi vous a-t-elle dé-
■çue? m. Phèd. i, s. || 2° Se décevoir, v. re'fl. S'a-
buser soi-même. Si je ne me déçois, ce mal te vient
d'aimer, RÉGNIER, Dial. Plusieurs de sorte-se dé-
çoivent En l'examen de ce qu'ils sont, Qu'ils se
cherchent en ce qu'ils font, Sans même qu'ils s'en
aperçoivent, CORN. huit, i, 44. Oui, mon esprit s'é-
tait déçu, m. Cid, i, 9.
— REM. Dans décevoir et les autres mots de cette
famille, la prononciation met plutôt un accent grave
qu'un aigu.
— HIST. xiie s. N'est pas amours dont on se peut
mouvoir, Ne cil amis qui en nule manière La [l'a-
mour] bée à décevoir, Coud, XVIII. Ou cil qui prie
adès pour décevoir, tb. xx. Dedenz quart jur après
vint à Senz saint Thomas ; X l'ostel s'en ala : car de
l'errer ert las; X ses clers prist conseil, qui nel dé-
çurent pas, Th. le mart. 67. Wdlames de Paviee Jo-
celins i fu De Naples, qui al rei se sunt del tut tenu,
E l'arcevesque eussent volentiers deçeû, ib. 404.
Mais Deus ne li a pas dune si grant poveir, Que ses
péchiez nel pusse cum humme deceveir, ib. 30. Ire
e malveis conseil unt le rei deceil, Qui l'unt vers le
saint humme issi fort commeù, ib. 39. Guardez que
Ezechias ne vus deceive, kar il ne vus purrad pas
défendre vers mei, Bois, 409. Dun ne sez que pur
ço i vint, qu'il te deceust et seust tes privetez e quan-
ques tu fais, t'6. 4 74. || xme s. Comment Berte as
grans pies a esté deceûe, Berte, en. Ignaurès, nous
as bien déchûtes, Tant corn en sommes aperchutes,
lot dlgnaur. Par le' trop aller [il] fut déchus ,
Et angigniés etpercheûs [aperçu], ib. Tretout au-
sinc vous dis pour voir [vrai], Que li cristal, sans
DEC
décevoir, Tout l'esfre du vergier accusent X ceus qui
dedens l'iaue musent, la Rose, 4 568. Cis mireors
m'a deoeû; Se j'eusse avant cogneù Quex sa force
ert et sa vertu, Ne m'i fusse jà embatu [précipité],
ib. 4017. Cist portier, c'est chose seùre, Sunt de si
piteuse nature Que se vos dons daignent reçoivre,
Il ne vous vodront pas deçoivre, ib. 7554. Li tiers
est dolor du lessier, Si cum ge t'ai dit ci-devant,
Malement se vont décevant, ib. 5220. Si sachiésque
cis font bone uevre,"Qui les deceveors déçoivent, tb.
7384. Et il me dit que il me decevoient, JOINV. 4 94.
Il xive s. En ces icy pourroient estre plusieurs deceus
et es autres nul ou pou, ORESME, Eth. mi. Les mal-
vès, qui sont plusieurs, sont deceus en jugeant quelle
chose est bien à faire ou malvaise et à lessier, ID. tb.
71. Il xve s. Adonc se tint pour déçu messire Hue de
Cavrelée, FROISS. II, II, 212. Et quand on avoit ainsi
couru demie lieue ou plus et on venoit au lieu dont,
ce hutin ou cri naissoit, on se trouvoit déçu; car ce
avoient esté cerfs ou biches qui s'esmouvoient et
fuyoient.... ID. I, I, 37. Et quand les Anglois en-
tendirent ce, ils eurent conseil, et virent bien qu'ils
estoient déçus en leurs cuiders, m. 1, 1,44. Plusieurs
seigneurs.... sont enclins à leur profit et ne regar-
dent mie loyaument.... fors à avoir la mise, et ce
les déçoit, ID. II, II, 62, Je periray; c'est ce pour
quoi je crie, Quant nulz ne veut fors l'autre déce-
voir, E. DESCH. Complainte de la France. Lors se
tint à deçeu du mariage de sa fille, qu'il faisoit ap-
peller madame la daulphine, COMM. V, 48. ||xvi° s.
Brief ce monde est une déception, Qui nous déçoit
sous un très-plaisant masque, MAROT, I, 304. Il'
s'ensuit qu'ils ont esté deceus en erreur, CALV. In-
stit. 24. Celui qui considère tels faits légèrement, et
les applique sans jugement, se déçoit, LANOUE, 89.
Mais ce n'est mie à l'homme grand trofée, De déce-
voir un coeur desjà deceu, RONS. 947. Ainsin, estant
toutes choses subjectes à passer d'un changement
en aultre, la raison, y cherchant une réelle subsi-
stance, se trouve deceue, MONT, II, 376.
— ÉTYM. Provenç. decebre; anc. espagn. decébir;
du latin detipere,de de, etcapere, prendre (voy. CAP-
TIF). L'ancien français a deux formes pour ce verbe,
deçoivre et décevoir; la première, ainsi que le pro-
vençal decebre, est régulièrement tirée du latin de-
ciperè, qui a l'accent sur ci;, la seconde est irrégu-
lière, supposant un verbe decipêre, ou, comme
l'espagnol decébir, decipïre.
f DÉCHAGRINER (dé-cha-gri-né), ». a. Ôter le
chagrin. Ce berger enjoué, ce doux magicien, Qui
connaît tous les morts des vieux temps et du sien,
S'en va jusqu'aux enfers déchagriner les ombres,
Églogue de M.HENAULT, au Furetierana, rapportée
dans Trévoux.
— ÉTYM. Dé..._. préfixe, et chagrin.
DÉCHAÎNÉ, ÉE (dé-chê-né, née), part, passé.
Il 1° Dont les chaînes sont ôtées. Un chien déchaîné.
Le diable est déchaîné, mon cher ami; et, quand
on n'est pas aussi fort que l'archange Michel, qui
le battit si bien, il faut faire une honnête retraite,
VOLT. Lett. Christine, 4 4 mars 4 767. ||Fig. et fami-
lièrement. Le diable est déchaîné, se dit de quelque
chose qui cause trouble, tumulte, confusion. Le dia-
ble est déchaîné en cette ville; de mémoire d'homme
on n'a point vu de temps si affreux, SÉV. 4 57.Je crois
que tous les diables sont déchaînés contre la dot,
LESAGE, Crisp. rival de son maître, se. 4 6. || C'est
un diable déchaîné, se dit d'un -méchant homme qui
se permet tout, d'un enfant mutin qui est rebelle à
toute remontrance. Les ennemis sont dans la ville,
Quifontles diables déchaînés, SCARRON, Virg. trav. 11.
Il 2° Par extension. Il semble, dit saint Chryso-
stome, que tout l'enfer en cette triste journée fût
déchaîné, BOURD. Exhort. sur le couronnement de
J. C. t. 11, p. 4 04. Que les morts déchaînés du sé-
jour ténébreux.... VOLT. Sémiramis, iv, 4. || 3° Fig.
Le bruit des vents déchaînés. Un fleuve déchaîné.
Des passions déchaînées. Il me paraît qu'on est plus
déchaîné que jamais contre la chambre de justice,
MAINTENON, Lett. Mme de Caylus, 24 juillet 47(6.
Contre son propre sang aujourd'hui déchaînée, [elle]
Aspire à l'épuiser dans sa rage effrénée, LEMERC.
Bruneh. ni, 6.
DÉCHAÎNEMENT (dé-chê-ne-man), s. m. || Ie Ac-
tion de déchaîner; l'état de ce qui est déchaîné. Le
déchaînement des chiens de garde pendant la nuit.
Il Par extension. Le déchaînement des vents, des
tempêtes. || 2° Fig. Emportement rompant les
chaînes qui le retenaient et s'exhalant d'une façon
générale ou individuelle contre quelqu'un ou quel-
que chose. Le déchaînement de l'envie contre le
mérite. Et ce déchaînement aujourd'hui me convie
X faire une action qui confonde l'envie, MOL. F. sav.
DEC
rv, 4. Dans un déchaînement si général et si in-
juste contre le Sauveur, BOURD. Myst. Pass. de J. C.
t. 1, p. 283. Je n'ai point encore vu le déchaîne-
ment de l'envie contre vous; mais patience, cela
viendra, MAINTENON, Lettre au duc de Noailles,
2G janv. 4 7tl. Son déchaînement contre tous les
plaisirs, BARON, Coquette et fausse prude, 1, 4. Irez-
vous vous opposer au déchaînement public? MASS.
Car. Médis. Votre Majesté n'a point d'idée du dé-
chaînement générai des hypocrites et des fanatiques
contre la malheureuse philosophie, D'ALEMB. Lettre
auroi de Prusse, 44 mai 4773.
— ÉTYM. Déchaîner.
DÉCHAÎNER (dé-chè-né), e. a.|| i' ôter la chaîne;
détacher de la chaîne. Déchaîner des captifs. Dé-
chaîner un chien. Il 2° Fig. Exciter, irriter, soule-
ver. Il déchaîne toute sa cabale contre vous. C'est
un lion tout prêt à déchaîner sur moi, CORN. Nicom.
v, 4. Tu peux faire trembler la terre sous tes pas,
Des enfers allumés déchaîner la colère, 3. B. ROUSS.
Cantate, Circé. Les esprits de ténèbres déchaînent
dans Rome même les passions des chefs et des mi-
nistres de l'empire, CHATEAUB. Mart. 392. || 3° Se
déchaîner, v. réfl. Se dégager de sa chaîne. Les
chiens se sont déchaînés. || Par extension. Les vents
se déchaînèrent avec furie. La tempête qui s'était
déchaînée s'apaisa à la fin. || 4° Fig. S'emporter
avec violence, parler contre quelqu'un ou quelque
chose d'une manière violente. On vous voit en tous
lieux vous déchaîner sur moi, MOL. Jlfts. ni, 6. Qu'ils
feraient tout leur possible pour élever leur famille
et pour la laisser puissante eu biens et en charges;
qu'ils mourraient en tel temps ; qu'ensuite toutes les
langues et tous les écrivains se déchaîneraient con-
tre eux, NICOLE, Ess. demor. 4" traité, ch. 4. Elle
prit la liberté de se déchaîner contre sa rivale, HA-
MILT. Gramm. 8. De quoi vous avisez-vous de vous
déchaîner contre milord Rochester? ID. Î'6. 4 0. Toute
son éloquence se déchaîna contre Mme de Shrews-
bury, ID. ib. 4 4. Je n'ai jamais aimé à me déchaîner
contre personne, et à présent moins que jamais,
MAINTENON, Lett. à d'Aubigné, 4" mars 4 784. S'il
attaque les spectacles, tous ceux qui les aiment se
déchaîneront, ID. Lett. au card. de Noailles, 4746,
t. iv, p. 365, dans POUGENS. TU vas te déchaîner
contre moi, Marine, LESAGE, Turcarét, 1, 3. Quand
il s'était bien déchaîné, bien récrié, je renvoyais
par une petite citation toutes ses injures à Virgile,
DIDER. Lett. à Gaiiani. Tantôt il se déchaîne contre
sa femme', tantôt il s'attendrit sur ses enfants,
m. Règne de Claude et Néron, 1, § 25. Zo'fle contre
Homère en vain se déchaîna, PIRON, Métrom. m, 9.
— HIST. xne s. Vers les prisons [prisonniers] com-
mence à galoper, L'un après l'autre va toz deschae-
ner, Bat. d'Aleschans, v. 4 968. ||xve s. Faire oster
et deschainer toutes les chaînes des rues, MONSTREL.
vol. 1, f° 200, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et chaîne; picard, dé-
cainé; provenç. descadenar ; ital. scatenare.
f DÉCHALÂNDER (dé-cha-lan-dé), v. a. Faire
perdre les chalands.
— REM. Ce mot était dans le Dictionnaire de l'A-
cadémie de 4 74 8.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et chaland.
f DÉCHALASSER (dé-cha-la-sé), v. a. Ôter les
échalas.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et échalas.
fDÉCHALEMENT (dé-cha-le-man), s. m. Terme de
marine. Action, dite plus souvent jusant, de la mer,
qui, en se retirant, laisse un espace à découvert.
f DÉCHALER (dè-cha-lé), v. n. Terme de ma-
rine. Être à découvert, en parlant de la carène d'un
bâtiment échoué. || La mer déehale beaucoup, ells
descend très-bas.
■ f DÉCHANGER (dé-chari-gé), v. n. Changer pour
revenir à l'état qu'on avait changé. On rappelle la
règle de ne changer point et de n'avoir jamais be-
soin de déchanger, BOSS. Instr. 2.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et changer.
f DÉCHANT (dé-chan), 's. m. Ancien terme de
musique. Sorte de broderies très-longues et de mau-
vais goût, et presque toujours discordantes entre elles,
que les chantres exécutaient sur les notes du plain-
chant servant dé pédale, lorsque les règles de l'har-
monie n'étaient pas encore connues. Les intonations,
les versets du graduel et les Benedicamus étaient le
thème ordinaire de ces aberrations qui prirent le
nom de dédiant, parce qu'il s'agissait de mélodies
nouvelles tirées,du chant primitif (de canlu sump-
tus), LA FAGE, Cours complet de plain-chant,
n" 794. Il On a dit aussi discant.
— HIST. xme s. Atant a Renart envaï Un benedi -
camus farsi X orgue, à table et à deschant, Ben
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