Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1336
EMB
nulsamiques, pour le préserver de la putréfaction.
Le moyen le plus habituel employé par les Égyp-
tiens pour embaumer les corps était d'en saturer
chaque partie avec de l'asphalte. || 3° Par exten-
sion , remplir un corps mort d'une substance quel-
conque propre à en assurer la conservation. Les
substances les plus employées aujourd'hui pour
embaumer sont le deutochlorure de mercure, une
solution d'acétate ou de chlorure d'alumine poussée
par les artères, ou de chlorure de zinc avec ad-
dition d'hyposulfite de soude. || 4° S'embaumer, v.
re'fl. Être imprégné d'une bonne odeur. L'apparte-<
ment s'embauma du bouquet qu'on avait apportés
i| Être préservé de la putréfaction. Certains corps
ne s'embaument pas facilement.
— HIST. xne s. Les douze pairs [ils] firent bien
enbasmer, Ronc. p. 4 76. || xnr s. Li cors le roi fu
embaumés et fu portés à Roem en Normandie,
Chron. de Rains, p. 4 7. Et sachiez que, sitost
comme les messages ouvrirent leur escrins là où ces
choses estoient, il sembloit que toute la chambre
fust embausmée, si souef fleroit [tant cela sentait
bon], JOINV. 260. Qui autrui vuet blasmer, il-doit
estre sans blasme, Et qui vuet [veut] embasmer, il
doit avoir du basme, J. DE MEUNG, Test. 694. || xve s.
Je vueil que.... vous prenez le coeur de mon corps,
et le faytes bien embaumer, FROISS. I, I, 47.
|| xvi° s. Devant l'autel, des cyprès singuliers Je vis
fleurir soubz odeur embasmée, MAROT, I, 475.
J'embaumai le corps mort dudit seigneur de Mar-
tigues, PARÉ, Introd. 27. Ange divin, qui mes playes
embame, Pour soulager les peines de mon ame,
BONS. 4 7. Qui put le plus, le plus s'embome, LEROUX
DE LINCY, Prov. t. II, p. -104.
— ÉTYM. En 4 ,et baume;provenç. enbasmar, em-
baymar; espagn. embalsamar; ital. imbalsamare.
f EMBAUMEUR (an-bô-meur), s. m. Celui qui em-
baume les cadavres.
— ÉTYM. Embaumer.
-j- EMBECQUER (an-bè-ké), v. a. Terme d'oisel-
lerie. Donner la becquée à un petit oiseau. || Terme
dépêche. Attacher l'appât à la pointe d'un hameçon.
— HIST. xvie s. L'oiseau gazouille, selon qu'il est
embecqué, COTGRAVË.
— ÉTYM. En 4, et bec.
f EMBECQUETER (an-bè-ke-té), v. n. Terme de
marine. S'avancer en dedans d'un des caps de l'en-
trée d'un détroit, d'un canal, d'un bras de mer.
EMBÉGUINÉ, ÉE (an-bé-ghi-né, née), parl.passé.
(I i° Qui porte un béguin. Elles craignaient qu'un
refus obstiné Ne les brouillât avec nos soeurs de
Nantes : Ainsi jugea l'Etat embéguiné, GRESS. Vert-
Vert, ch. il. || 2° Entiché, prévenu. Est-il possible
que vous serez toujours embéguiné de vos apothi-
caires et de vos médecins? MOL. Mal. ira. m, 3.
EMBÉGUINER (an-bé-ghi-né), v. a. || i° Coiffer
d'un béguin ; envelopper la tête de linge. Qui vous
a si plaisamment embéguiné? || 2° Fig. Infatuer,
entêter. Ceux qui se laissent facilement embéguiner
des opinions, G. NAUDÉ, Apologie, p. 472. || 3°S'em-
béguiner, v. réfléchi. Se couvrir d'un béguin. || Fig.
S'infatuer. Ce beau monsieur le comte dont vous
vous êtes embéguiné, MOL. Rourg. genl. m, 3. Pour
que des successeurs de Scipion s'embéguinassent
d'un pareil conte, VOLT. Philos, ni, 4 92.
— HIST. xvi° s. S'estant noué la gorge et embé-
guiné comme auparavant, DRSPER. Contes, ex. Ils
seront tenus de se laisser coiffer, embéguiner, en-
chevestrer, et mener à l'appétit de MM. les cathe-
drans, Sot. Mén. p. 76.
— ÉTYM. En 4, et béguin.
■\ EMBELLE (an-bè-1'), s. f. Terme de marine.
Nom de la partie d'un vaisseau qui est comprise
entre la herpe d'un grand mât et celle de l'avant.
EMBELLI, IE (an-bè-li, lie), part, passé d'em-
bellir. Qui est devenu beau ou plus beau. Elle est
fort embellie depuis que je ne l'ai vue. Un paysage
embelli par un ruisseau qui serpente. || Fig. Une
retraite embellie par les arts et par l'amitié. Votre
âme embellie de justice est devenue la demeure du
Saint-Esprit, MASS. Car. Rech.
EMBELLIE (an-bè-lie), s. f. Terme de marine.
Amélioration du temps, devenant beau pour un mo-
ment, après une bourrasque, un grain violent ou un
coup de vent obstiné.
— ÊTYM. Embelli.
EMBELLIR (an-bè-lir), v. a, || 1° Rendre beau, ou
plus beau. Des monuments embellissent la ville. Il
a beaucoup embelli son habitation. Le cygne plaît à
tous les yeux; il décore, embellit tous les lieux
qu'il fréquente, BUFFON, Cygne. \\ Absolument. La
parure embellit. Le poète lui donne ici l'épithète de
beau, quoique la tristesse n'embellisse pas, BERN.
EMB
DE ST-PIERRE, Barm. vu, De l'amitié. || 2° Fig.
Orner, répandre des agréments sur. Seigneur, embel-
lissez ce grand nom de vainqueur Du nom plus glo-
rieux de pacificateur, VOLT. Rrut. m, 7. Viens em-
bellir cette âme esclave de la tienne, ID. Scythes, m,
2. Une amitié sincère embellissait nos jours, RAY-
NOUARD, Etats de Blois, il, 5. || Embellir une his-
toire, un récit, y ajouter des traits qui ne sont pas
vrais pour la rendre plus piquante ou pour la faire
valoir. N'y ajoutez-vous rien, n'embellissez-vous pas
votre histoire? MASS. Car. Médis. |] 3° V. n. Devenir
beau ou plus beau. Cette enfant embellit tous les
jours. La phrase de croître et d'embellir semblait
n'avoir été faite que pour elle, HAMILT. Gramm. 4.
|| Familièrement et ironiquement. Ne faire que
croître et embellir, se dit de défauts, d'habitudes,
de passions qui vont toujours augmentant. Sa sottise
tous les jours ne fait que croître et embellir, MOL.
Comtesse, 4. Ses soupçons ne firent que croître et
embellir, HAMILT. Gramm. 8. || 4° S'embellir, v.
réfl. Devenir beau. On s'embellit encore en voyant
ce qu'on aime, LACHADSSÈE, Mélanide, iv, i. Ce
More l'adorait; son front victorieux Sut à force
d'exploits s'embellir à ses yeux, DUCIS, Otliel. i, 7.
|| Fig. Dans le bonheur, tout s'embellit à nos yeux,
Dict. de l'Académie.
— REM. Embellir, v. n. Se conjugue avec l'auxi-
liaire avoir, quand on veut exprimer l'action : il a
embelli depuis quelque temps; avec l'auxiliaire
être, quand on veut marquer l'état: comme cette
femme est embellie !
— HIST. xme s. Li solaus se torne al serain, Et
s'enbielist et soir et main, Partonopeus, v. 13. Et
jà soit ce ke li cavel [cheveux] ne soient membre, à
parler soutilment, mais soient por le cors enbielir....
ALEBRANT, f° 33. Se il li plaist qu'il i voelle estre
[écuyer], Miex m'en embelira son estre, Bl. etJeh.
v, 499 La seignurie, De reims [rameaux], de
flurs e fruit garnie, De foille e verdure enbelie,
Edouard le conf. v. 3808. || xv° s. Il [le roi an-
glais] regarda et imagina que sa guerre du roi de
France en seroit embellie [par l'hommage du duc
de Bretagne], et qu'il ne pouvoit avoir plus belle en-
trée au royaume, ni plus profitable que par Breta-
gne, FROISS. i, i, 452. || xvie s. Les peiuctures de
quoy la poésie a embelli l'aage doré, MONT, I, 235.
Les femmes, au veu et au sceu d'un chascun, s'em-
bellissent d'une beauté faulse et empruntée, ID. II,
284.
— ÉTYM. En 4, et beau, bel;provenç. embellir,
embellezir.
f EMBELLISSANT, ANTE (am-bè-li-san, san-t'),
adj. Qui embellit. Il verse de ces larmes auxquelles
le sensible Virgile a donné ailleurs l'épithète de dé-
corai, d'embellissantes, parce que la 'vertu les fait
répandre, BERN. DE ST-P. Barm. vu, De l'amitié.
EMBELLISSEMENT (an-bè-li-se-man), s. m.
|| 1° Action d'embellir, d'orner quelque chose.
L'embellissement d'une ville. Us [les cosaques] ajou-
taient que c'était un larcin fait à son pays [aller
mourir en terre étrangère] ; que, vif, on se devait
à sa culture, à sa défense, à son embellissement;
que, mort, on lui devait son corps qu'on tenait de
lui, qu'il avait nourri, et dont à son tour on devait
le nourrir, SÉGUR, Bist. de Napol. vin, 40. ||La
chose même qui embellit. Faire de nouveaux embel-
lissements à sa demeure. |j 2° Ornement. Les embel-
lissements d'un discours. || Action d'ajouter à une
histoire, à un récit des traits qui ne sont pas vrais.
— HIST. xvie s. Il [Plutarque] est si universel et
si plein qu'à toutes occasions, et quelque subject
extravagant que vous ayez prins, il s'ingère à vos-
tre besongne, et vous tend une main libérale et in-
espuisable de richesses etd'embellissements, MONT.
III, 355.
— ÉTYM. Embellir.
f EMBELLISSEUR (an-bè-li-seur), s. m. Néolo-
gisme. Celui qui embellit.
t EMBÉRIZE (an-bé-ri-z'), s. f. Nom moderne du
genre bruant.
— ÉTYM. Scbelerle tire de l'allemand Emmerig,
Emberitg, Embritz, dérivé lui-même de Ammer,
qui signifie aussi embérize.
f EMBERLIFICOTER (an-bèr-li-fi-ko-té) , v. a.
Terme populaire. Embarrasser, au propre et au fig.
|| S'emberlificoter, v. réfl. Il s'est emberlificoté dans
une corde, dans ses explications.
— ÉTYM. Mot de fantaisie.
EMBERLUCOQUÉ,ÉE (an-bèr-lu-ko-ké, kée), part.
passé. Emberlucoqué de la croyance à la sorcellerie.
EMBEBLUCOQUER (S') (an-bèr-lu-ko-ké). v. réfl.
Terme familier. S'entêter d'une idée, s'attacher
aveuglément à une opinion.
EMB
'•" REM. Hauteroche a dit embrelicoquer : Xquoi
bon s'aller embrelicoquer l'esprit de ces bâtards de
noms? Crispin médecin, m, 2. Une autre variante
de ce mot est emberloquer : Elle regardait avec éba»
hissement ce nigaud, dont elle regrettait de s'être
emberloquée, CHATEAUB. dans le Dict. de POITEVIN.
— HIST. xvie s. N'emburelucocqUez jamais vos es-
peritz de ces vaines pensées, RAB. t. i, p. 36, dans
LACURNE. "
— ÉTYM. Origine inconnue, à moins qu'on n'y voie
un mot de fantaisie, fait sur le thème embrouiller,
ou, si l'on veut, en, et berlue ou berlu (hurluberlu),
et coquer, représentant coque, capuchon : s'enca-
puchonner de berlue, voir des choses qui ne sont
pas.
EMBESOGNÉ, ÉE (an-be-zo-gné, gnèe), adj.
Terme familier. Qui est fort occupé à quelque be-
sogne. Vous voilà bien embesoghé. Pallas même y
prit la cognée Pour faire de l'embesognée, SCAR-
RON, Virg. travesti, dans LE ROUX, Dict. comique.
— HIST. xii" s. Carde ferir sui trop enbesogniez,
Ronc. p. 66. || xm» s. H paroit bien à. son atour
Qu'ele iere [était] poi embesoignie, Quant ele s'iere
bien pignieEtbien parée et atornée, la Rose, v.696.
Ou quant il est embesogniés des besongnes son sei-
gneur ou des besongnes ausoverain, BEAUM. XXI, 4.
|| xv° s. Et l'embesogna [prit à son service le che-
valier Jean Haccoude] pape Urbain, tant qu'il ves-
qui, contre les seigneurs de Milan, FROISS. II, II,
6i. || xvie s. L'estude et la contemplation embeson-
gnent aulcunement nostre ame à part du corps,
MONT, i, 68. Ceux là s'embesongnoient aprez les
paroles; ceulx cy aprez les choses, ID. I, 462. Je
suis despit de quoy nostre vie s'embesongne toute
à cela [à apprendre à parler], ID. I, 4 93. Tout cha-
cun s'embesoigna aux barricades [se mit à les faire],
CARL. v, 4 6.
— ÉTYM. En 4, et besogne.
f EMBÊTANT, ANTE (an-bê-tan, tan-t'), adj.
Terme très-trivial. Qui embête. 11 est embêtant.
Cela est embêtant.
•[EMBÊTEMENT (an-bê-te-man), s. m. Terme
très-trivial. Action d'embêter. || Chose qui ennuie,
contrariété.
— ÉTYM. Embêter.
f EMBÊTER (an-bê-té), v. a. Terme très-trivial.
Rendre stupide; aveugler. || Ennuyer. || S'embêter,
v. réfl. S'ennuyer, avoir dé l'ennui.
— ÉTYM. En 4, et bête.
f EMBEURRER (an-beu-ré), v. a. Garnir d'une
couche de beurre.
— HIST. xvie s. Je aime aussi chier embeurrer
mon pain que de l'emmieller, PALSGR. p. 739.
— ÉTYM. En 4, et beurre.
f EMBICHETAGE (an-bi-che-ta-j'), s. m. Dis-
tance entre le centre de la petite platine de la cage
d'une montre et le centre de la grande platine. On
trouve aussi embistage.
— ÉTYM, Y a-t-il dans ce mot le mot bichet, me-
sure de capacité ? Y a-t-on assimilé la distance des
deux platines ?
-j-EMBLAISON (an-blè-zon), s, f. Terme rural.
Saison des semailles.
— ÉTYM. Emblaver. C'est une contraction d'em-
blavaison.
f EMBLAVAGE (an-bla-va-j'), s. m. Action d'em-
blaver.
EMBLAVÉ, ÉE (an-bla-vé, vée), part, passé.
Terres emblavées.
EMBLAVER (an-bla-vé), v. a. Terme d'agricul-
ture. Ensemencer une terre en blé. || On le dit aussi
d'autres productions. Emblaver un champ en pom-
mes de terre ou de pommes de terre. Les prévisions
ne furent que trop justifiées; car, cette année-là,
pour une même quantité de surfaces emblavées [de
betteraves], la production du sucre se trouva di-
minuée de 20 millions de kilogrammes, PAYEN, Pro-
duct. agric. Revue des Deux-Mondes, 4 5 fév. 4 862,
p. 984.
— HIST. XIIIe s. Se ne fusson si emblaé [empê-
chés], Jà vous eûsson effraé, Ren. 684 4. ||xve s.
Ors est [maintenant il est] sales et deslavez, Et de
pou de chose emblavez [fourni], EUST. DESCH. Poé-
sies mss. f°554, dans LACURNE.IJ xvie s. Si aucunes
oyes sont trouvées ez prez ou en vignes, en quelque
temps que ce soit, ou en terres embladées ou se-
mées, LA THAUMASSIÈRE, Coût, de Rerry, p. 366,
dans LACURNE.
—ÉTYM. En 4, etbM(voy. BLÉ); norm. emblayer,
Berry, emblader, emblaiver; wallon, eblaver, em-
pêcher; rouchi, emblaver, semer la terre et em-
pêcher le passage; ital. imbadiare; bas-lat. imbla-
do.re. Emblaver a signifié au propre mettre en blé,
EMB
nulsamiques, pour le préserver de la putréfaction.
Le moyen le plus habituel employé par les Égyp-
tiens pour embaumer les corps était d'en saturer
chaque partie avec de l'asphalte. || 3° Par exten-
sion , remplir un corps mort d'une substance quel-
conque propre à en assurer la conservation. Les
substances les plus employées aujourd'hui pour
embaumer sont le deutochlorure de mercure, une
solution d'acétate ou de chlorure d'alumine poussée
par les artères, ou de chlorure de zinc avec ad-
dition d'hyposulfite de soude. || 4° S'embaumer, v.
re'fl. Être imprégné d'une bonne odeur. L'apparte-<
ment s'embauma du bouquet qu'on avait apportés
i| Être préservé de la putréfaction. Certains corps
ne s'embaument pas facilement.
— HIST. xne s. Les douze pairs [ils] firent bien
enbasmer, Ronc. p. 4 76. || xnr s. Li cors le roi fu
embaumés et fu portés à Roem en Normandie,
Chron. de Rains, p. 4 7. Et sachiez que, sitost
comme les messages ouvrirent leur escrins là où ces
choses estoient, il sembloit que toute la chambre
fust embausmée, si souef fleroit [tant cela sentait
bon], JOINV. 260. Qui autrui vuet blasmer, il-doit
estre sans blasme, Et qui vuet [veut] embasmer, il
doit avoir du basme, J. DE MEUNG, Test. 694. || xve s.
Je vueil que.... vous prenez le coeur de mon corps,
et le faytes bien embaumer, FROISS. I, I, 47.
|| xvi° s. Devant l'autel, des cyprès singuliers Je vis
fleurir soubz odeur embasmée, MAROT, I, 475.
J'embaumai le corps mort dudit seigneur de Mar-
tigues, PARÉ, Introd. 27. Ange divin, qui mes playes
embame, Pour soulager les peines de mon ame,
BONS. 4 7. Qui put le plus, le plus s'embome, LEROUX
DE LINCY, Prov. t. II, p. -104.
— ÉTYM. En 4 ,et baume;provenç. enbasmar, em-
baymar; espagn. embalsamar; ital. imbalsamare.
f EMBAUMEUR (an-bô-meur), s. m. Celui qui em-
baume les cadavres.
— ÉTYM. Embaumer.
-j- EMBECQUER (an-bè-ké), v. a. Terme d'oisel-
lerie. Donner la becquée à un petit oiseau. || Terme
dépêche. Attacher l'appât à la pointe d'un hameçon.
— HIST. xvie s. L'oiseau gazouille, selon qu'il est
embecqué, COTGRAVË.
— ÉTYM. En 4, et bec.
f EMBECQUETER (an-bè-ke-té), v. n. Terme de
marine. S'avancer en dedans d'un des caps de l'en-
trée d'un détroit, d'un canal, d'un bras de mer.
EMBÉGUINÉ, ÉE (an-bé-ghi-né, née), parl.passé.
(I i° Qui porte un béguin. Elles craignaient qu'un
refus obstiné Ne les brouillât avec nos soeurs de
Nantes : Ainsi jugea l'Etat embéguiné, GRESS. Vert-
Vert, ch. il. || 2° Entiché, prévenu. Est-il possible
que vous serez toujours embéguiné de vos apothi-
caires et de vos médecins? MOL. Mal. ira. m, 3.
EMBÉGUINER (an-bé-ghi-né), v. a. || i° Coiffer
d'un béguin ; envelopper la tête de linge. Qui vous
a si plaisamment embéguiné? || 2° Fig. Infatuer,
entêter. Ceux qui se laissent facilement embéguiner
des opinions, G. NAUDÉ, Apologie, p. 472. || 3°S'em-
béguiner, v. réfléchi. Se couvrir d'un béguin. || Fig.
S'infatuer. Ce beau monsieur le comte dont vous
vous êtes embéguiné, MOL. Rourg. genl. m, 3. Pour
que des successeurs de Scipion s'embéguinassent
d'un pareil conte, VOLT. Philos, ni, 4 92.
— HIST. xvi° s. S'estant noué la gorge et embé-
guiné comme auparavant, DRSPER. Contes, ex. Ils
seront tenus de se laisser coiffer, embéguiner, en-
chevestrer, et mener à l'appétit de MM. les cathe-
drans, Sot. Mén. p. 76.
— ÉTYM. En 4, et béguin.
■\ EMBELLE (an-bè-1'), s. f. Terme de marine.
Nom de la partie d'un vaisseau qui est comprise
entre la herpe d'un grand mât et celle de l'avant.
EMBELLI, IE (an-bè-li, lie), part, passé d'em-
bellir. Qui est devenu beau ou plus beau. Elle est
fort embellie depuis que je ne l'ai vue. Un paysage
embelli par un ruisseau qui serpente. || Fig. Une
retraite embellie par les arts et par l'amitié. Votre
âme embellie de justice est devenue la demeure du
Saint-Esprit, MASS. Car. Rech.
EMBELLIE (an-bè-lie), s. f. Terme de marine.
Amélioration du temps, devenant beau pour un mo-
ment, après une bourrasque, un grain violent ou un
coup de vent obstiné.
— ÊTYM. Embelli.
EMBELLIR (an-bè-lir), v. a, || 1° Rendre beau, ou
plus beau. Des monuments embellissent la ville. Il
a beaucoup embelli son habitation. Le cygne plaît à
tous les yeux; il décore, embellit tous les lieux
qu'il fréquente, BUFFON, Cygne. \\ Absolument. La
parure embellit. Le poète lui donne ici l'épithète de
beau, quoique la tristesse n'embellisse pas, BERN.
EMB
DE ST-PIERRE, Barm. vu, De l'amitié. || 2° Fig.
Orner, répandre des agréments sur. Seigneur, embel-
lissez ce grand nom de vainqueur Du nom plus glo-
rieux de pacificateur, VOLT. Rrut. m, 7. Viens em-
bellir cette âme esclave de la tienne, ID. Scythes, m,
2. Une amitié sincère embellissait nos jours, RAY-
NOUARD, Etats de Blois, il, 5. || Embellir une his-
toire, un récit, y ajouter des traits qui ne sont pas
vrais pour la rendre plus piquante ou pour la faire
valoir. N'y ajoutez-vous rien, n'embellissez-vous pas
votre histoire? MASS. Car. Médis. |] 3° V. n. Devenir
beau ou plus beau. Cette enfant embellit tous les
jours. La phrase de croître et d'embellir semblait
n'avoir été faite que pour elle, HAMILT. Gramm. 4.
|| Familièrement et ironiquement. Ne faire que
croître et embellir, se dit de défauts, d'habitudes,
de passions qui vont toujours augmentant. Sa sottise
tous les jours ne fait que croître et embellir, MOL.
Comtesse, 4. Ses soupçons ne firent que croître et
embellir, HAMILT. Gramm. 8. || 4° S'embellir, v.
réfl. Devenir beau. On s'embellit encore en voyant
ce qu'on aime, LACHADSSÈE, Mélanide, iv, i. Ce
More l'adorait; son front victorieux Sut à force
d'exploits s'embellir à ses yeux, DUCIS, Otliel. i, 7.
|| Fig. Dans le bonheur, tout s'embellit à nos yeux,
Dict. de l'Académie.
— REM. Embellir, v. n. Se conjugue avec l'auxi-
liaire avoir, quand on veut exprimer l'action : il a
embelli depuis quelque temps; avec l'auxiliaire
être, quand on veut marquer l'état: comme cette
femme est embellie !
— HIST. xme s. Li solaus se torne al serain, Et
s'enbielist et soir et main, Partonopeus, v. 13. Et
jà soit ce ke li cavel [cheveux] ne soient membre, à
parler soutilment, mais soient por le cors enbielir....
ALEBRANT, f° 33. Se il li plaist qu'il i voelle estre
[écuyer], Miex m'en embelira son estre, Bl. etJeh.
v, 499 La seignurie, De reims [rameaux], de
flurs e fruit garnie, De foille e verdure enbelie,
Edouard le conf. v. 3808. || xv° s. Il [le roi an-
glais] regarda et imagina que sa guerre du roi de
France en seroit embellie [par l'hommage du duc
de Bretagne], et qu'il ne pouvoit avoir plus belle en-
trée au royaume, ni plus profitable que par Breta-
gne, FROISS. i, i, 452. || xvie s. Les peiuctures de
quoy la poésie a embelli l'aage doré, MONT, I, 235.
Les femmes, au veu et au sceu d'un chascun, s'em-
bellissent d'une beauté faulse et empruntée, ID. II,
284.
— ÉTYM. En 4, et beau, bel;provenç. embellir,
embellezir.
f EMBELLISSANT, ANTE (am-bè-li-san, san-t'),
adj. Qui embellit. Il verse de ces larmes auxquelles
le sensible Virgile a donné ailleurs l'épithète de dé-
corai, d'embellissantes, parce que la 'vertu les fait
répandre, BERN. DE ST-P. Barm. vu, De l'amitié.
EMBELLISSEMENT (an-bè-li-se-man), s. m.
|| 1° Action d'embellir, d'orner quelque chose.
L'embellissement d'une ville. Us [les cosaques] ajou-
taient que c'était un larcin fait à son pays [aller
mourir en terre étrangère] ; que, vif, on se devait
à sa culture, à sa défense, à son embellissement;
que, mort, on lui devait son corps qu'on tenait de
lui, qu'il avait nourri, et dont à son tour on devait
le nourrir, SÉGUR, Bist. de Napol. vin, 40. ||La
chose même qui embellit. Faire de nouveaux embel-
lissements à sa demeure. |j 2° Ornement. Les embel-
lissements d'un discours. || Action d'ajouter à une
histoire, à un récit des traits qui ne sont pas vrais.
— HIST. xvie s. Il [Plutarque] est si universel et
si plein qu'à toutes occasions, et quelque subject
extravagant que vous ayez prins, il s'ingère à vos-
tre besongne, et vous tend une main libérale et in-
espuisable de richesses etd'embellissements, MONT.
III, 355.
— ÉTYM. Embellir.
f EMBELLISSEUR (an-bè-li-seur), s. m. Néolo-
gisme. Celui qui embellit.
t EMBÉRIZE (an-bé-ri-z'), s. f. Nom moderne du
genre bruant.
— ÉTYM. Scbelerle tire de l'allemand Emmerig,
Emberitg, Embritz, dérivé lui-même de Ammer,
qui signifie aussi embérize.
f EMBERLIFICOTER (an-bèr-li-fi-ko-té) , v. a.
Terme populaire. Embarrasser, au propre et au fig.
|| S'emberlificoter, v. réfl. Il s'est emberlificoté dans
une corde, dans ses explications.
— ÉTYM. Mot de fantaisie.
EMBERLUCOQUÉ,ÉE (an-bèr-lu-ko-ké, kée), part.
passé. Emberlucoqué de la croyance à la sorcellerie.
EMBEBLUCOQUER (S') (an-bèr-lu-ko-ké). v. réfl.
Terme familier. S'entêter d'une idée, s'attacher
aveuglément à une opinion.
EMB
'•" REM. Hauteroche a dit embrelicoquer : Xquoi
bon s'aller embrelicoquer l'esprit de ces bâtards de
noms? Crispin médecin, m, 2. Une autre variante
de ce mot est emberloquer : Elle regardait avec éba»
hissement ce nigaud, dont elle regrettait de s'être
emberloquée, CHATEAUB. dans le Dict. de POITEVIN.
— HIST. xvie s. N'emburelucocqUez jamais vos es-
peritz de ces vaines pensées, RAB. t. i, p. 36, dans
LACURNE. "
— ÉTYM. Origine inconnue, à moins qu'on n'y voie
un mot de fantaisie, fait sur le thème embrouiller,
ou, si l'on veut, en, et berlue ou berlu (hurluberlu),
et coquer, représentant coque, capuchon : s'enca-
puchonner de berlue, voir des choses qui ne sont
pas.
EMBESOGNÉ, ÉE (an-be-zo-gné, gnèe), adj.
Terme familier. Qui est fort occupé à quelque be-
sogne. Vous voilà bien embesoghé. Pallas même y
prit la cognée Pour faire de l'embesognée, SCAR-
RON, Virg. travesti, dans LE ROUX, Dict. comique.
— HIST. xii" s. Carde ferir sui trop enbesogniez,
Ronc. p. 66. || xm» s. H paroit bien à. son atour
Qu'ele iere [était] poi embesoignie, Quant ele s'iere
bien pignieEtbien parée et atornée, la Rose, v.696.
Ou quant il est embesogniés des besongnes son sei-
gneur ou des besongnes ausoverain, BEAUM. XXI, 4.
|| xv° s. Et l'embesogna [prit à son service le che-
valier Jean Haccoude] pape Urbain, tant qu'il ves-
qui, contre les seigneurs de Milan, FROISS. II, II,
6i. || xvie s. L'estude et la contemplation embeson-
gnent aulcunement nostre ame à part du corps,
MONT, i, 68. Ceux là s'embesongnoient aprez les
paroles; ceulx cy aprez les choses, ID. I, 462. Je
suis despit de quoy nostre vie s'embesongne toute
à cela [à apprendre à parler], ID. I, 4 93. Tout cha-
cun s'embesoigna aux barricades [se mit à les faire],
CARL. v, 4 6.
— ÉTYM. En 4, et besogne.
f EMBÊTANT, ANTE (an-bê-tan, tan-t'), adj.
Terme très-trivial. Qui embête. 11 est embêtant.
Cela est embêtant.
•[EMBÊTEMENT (an-bê-te-man), s. m. Terme
très-trivial. Action d'embêter. || Chose qui ennuie,
contrariété.
— ÉTYM. Embêter.
f EMBÊTER (an-bê-té), v. a. Terme très-trivial.
Rendre stupide; aveugler. || Ennuyer. || S'embêter,
v. réfl. S'ennuyer, avoir dé l'ennui.
— ÉTYM. En 4, et bête.
f EMBEURRER (an-beu-ré), v. a. Garnir d'une
couche de beurre.
— HIST. xvie s. Je aime aussi chier embeurrer
mon pain que de l'emmieller, PALSGR. p. 739.
— ÉTYM. En 4, et beurre.
f EMBICHETAGE (an-bi-che-ta-j'), s. m. Dis-
tance entre le centre de la petite platine de la cage
d'une montre et le centre de la grande platine. On
trouve aussi embistage.
— ÉTYM, Y a-t-il dans ce mot le mot bichet, me-
sure de capacité ? Y a-t-on assimilé la distance des
deux platines ?
-j-EMBLAISON (an-blè-zon), s, f. Terme rural.
Saison des semailles.
— ÉTYM. Emblaver. C'est une contraction d'em-
blavaison.
f EMBLAVAGE (an-bla-va-j'), s. m. Action d'em-
blaver.
EMBLAVÉ, ÉE (an-bla-vé, vée), part, passé.
Terres emblavées.
EMBLAVER (an-bla-vé), v. a. Terme d'agricul-
ture. Ensemencer une terre en blé. || On le dit aussi
d'autres productions. Emblaver un champ en pom-
mes de terre ou de pommes de terre. Les prévisions
ne furent que trop justifiées; car, cette année-là,
pour une même quantité de surfaces emblavées [de
betteraves], la production du sucre se trouva di-
minuée de 20 millions de kilogrammes, PAYEN, Pro-
duct. agric. Revue des Deux-Mondes, 4 5 fév. 4 862,
p. 984.
— HIST. XIIIe s. Se ne fusson si emblaé [empê-
chés], Jà vous eûsson effraé, Ren. 684 4. ||xve s.
Ors est [maintenant il est] sales et deslavez, Et de
pou de chose emblavez [fourni], EUST. DESCH. Poé-
sies mss. f°554, dans LACURNE.IJ xvie s. Si aucunes
oyes sont trouvées ez prez ou en vignes, en quelque
temps que ce soit, ou en terres embladées ou se-
mées, LA THAUMASSIÈRE, Coût, de Rerry, p. 366,
dans LACURNE.
—ÉTYM. En 4, etbM(voy. BLÉ); norm. emblayer,
Berry, emblader, emblaiver; wallon, eblaver, em-
pêcher; rouchi, emblaver, semer la terre et em-
pêcher le passage; ital. imbadiare; bas-lat. imbla-
do.re. Emblaver a signifié au propre mettre en blé,
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