ELÊ
t ÉLATÉRIE (é-la-té-rie), s. f. Terme de bota-
nique. Fruit qui, s'ouvrant à la maturité, se par-
tage en autant de coques qu'il a de loges. Tel est le
fruit des euphorbiacées.
— ÉTYM. Élatère.
f ÉLATÉRINE (é-la-té-ri-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Substance amèredu concombre sauvage (mo-
mordica elaierium, L.).
fÉLATÉRITE (é-la-té-ri-f), s. f. Terme de mi-
néralogie. Bitume élastique.
— ÉTYM. 'EXarrip, qui meut, d'èXaOvw, et la fi-
nale ite qui indique un fossile.
f ÉLATÉRIUM (é-la-té-ri-om'), s. m. Nom phar-
maceutique du concombre sauvage (momordica ela-
terium, L.).
— ÉTYM. 'EWïjpiov, qui expulse, d'èAaûveiv,
expulser, à cause que, lorsque le fruit est mûr, si
l'on essaye d'y porter la main, ou même, simple-
ment, si l'on ébranle le sol à côté, le fruit se dé-
tache brusquement du pédoncule, et en même temps
les parois, se distendant élastiquement comme dans
la balsamine, lancent, par l'ouverlure résultant de la
chute du pédoncule, un mucilage rempli de graines
qui saute à plusieurs pieds.
f ÉLATÉROMÈTRE (é-la-té-ro-mè-tr'), s. m.
Terme de physique. Appareil pour mesurer l'élasti-
cité de l'air raréfié ou condensé.
— ÉTYM. Élatère, et mètre, mesure.
fÉLATOBRANCHES (é-la-to-bran-ch'), s. m. plur.
Classe de mollusques qui renferme des acéphales à
branchies lamelleuses.
— ÉTYM. 'EABTÏ)', rame, et branchies.
fÉLAVÉ, ÉE (é-la-vé, vée), adj. Terme de vé-
nerie. Mollasse ou blafard, en parlant du poil des
chiens ou de la bête. Dans les chiens de chasse le
poil élavé est une marque de faiblesse.
— HIST. xvi° s. Il faut qu'il [le bon chien] soit
d'un poil vif et non elavé ny aussi blanc, à cause
que les chiens de ces deux sortes de poils appréhen-
dent les froids, SALNOYE, Yen. f° 68, dans LACURNE.
Une grande nuée peut tomber à i'improviste qui
elavera les voyes du cerf, m. ib. p. 166.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et lavé.
ELBEUF (èl-beuf), s. m. Drap qui se fabrique à
Elbeuf, ville de Normandie. Voilà du bel elbeuf,
du bon elbeuf. || Se dit aussi, familièrement, d'un
habit de drap fin. Attendez que je passe mon elbeuf.
■\ ELCÉSAÏTE (èl-sé-sa-i-f), s. m. Nom de sec-
taires du temps d'Origène, qui admettaient deux
Christs, l'un céleste, l'autre terrestre, et qui di-
saient posséder un livre envoyé du ciel.
— ÉTYM. °H>.frxî, nom du chef de cette secte.
Ï ELDORADO (èl-do-ra-do), s. m. Prétendu pays
qu'aurait découvert un lieutenant de Pizarre dans
l'Amérique du Sud. || Fig. Lieu, pays d'abondance
et de délices. Ce pays est un véritable eldorado.
Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce
pays, ils l'ont appelé Eldorado, VOLT. Candide, 18.
— ÉTYM. Espagn. el, le, et dorado, doré (voy.
DORER) : le pays d'or.
f ÉLÉATIQUE (é-lé-a-ti-k'), adj. Ecole éléatique,
école de philosophie fondée par Xénophane de Co-
lophon, et dont les principaux représentants furent
Parménide et Zenon, tous deux d'Elée, et Mélissus
de Samos. Elle admettait qu'il y a deux sortes de
connaissances : les unes qui nous viennent par les
sens et qui ne sont qu'illusion -, les autres que nous
devons à la raison seule et qui sont les seules véri-
tables. || Les philosophes éléatiques, et, substantive-
ment, les éléatiques.
— ÉTYM. Lat. Eleaticiis, d'Elea, Êlée ou Vélie,
ville de Lucanie.
f ÉLÉATISME (é-lé-a-ti-sm'), s. m. Doctrine de
l'école éléatique.
ÉLECTEUR (é-lè-kteur), s. m. |j i° Celui qui élit,
qui a le droit d'élire. Les conditions requises pour
être électeur. || Grand électeur ou proclamateur élec-
teur, le chef suprême de l'Etat, dans le projet de
sonstitution de Sieyès. || Grand électeur, l'un des
grands dignitaires de l'Etat sous le premier empire.
|| 2°Nom de princes de l'ancien empire d'Allemagne,
qui avaient le droit d'élire l'empereur. L'électeur de
Cologne, deBavière. || On appelait électrice la femme
d'un électeur. Madame l'électrice.
— HIST. xme s. Les chanoines sont encore les
eslictors, Hist. occid. des croisades, t. î, p. 206.
|| xiv" s. Les électeurs sont les populaires, et les es-
leussont gens notables, ORESME, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Lat. elector, de electum, supin d'eli-
gere (voy. ÉLIRE). On trouve aussi eliseur, et, dans
le provençal, elegidor.
ÉLECTIF, IVE (é-iè-ktif, kti-v'), adj. \\ 1° Qui
est nommé par élection. Leurs rois étaient élec-
DICT., DE LA LANGUE FRANÇAISE.
ÉLÉ
tifs, BOSS. Hist. m, 8. || Use dit aussi des dignités,
des fonctions qui se donnent à l'élection. Une ma-
gistrature élective. Ils veulent rendre ce royaume
électif, SÉV. 619. Aussitôt que la couronne, d'abord
élective, fut devenue héréditaire au dixième siècle,
et que la noblesse et les évêques eurent perdu la fa-
culté de troubler l'État, RAYNAL, Hist. phil vi, 2.
|| Chambre élective, dans les gouvernements consti-
tutionnels, chambre nommée par l'élection, cham-
bre des députés, des communes, par opposition aux
chambres des lords ou des pairs héréditaires, [ou des
pairs et sénateurs nommés par le souverain. || 2° Qui
élit, choisit. || Terme de chimie. Affinité élective,
attraction élective, la force qui fait qu;un corps sim-
ple détermine la décomposition d'un composé bi-
naire. || Terme de physiologie. Sensibilité élective,
celle qui établit un rapport spécial entre un organe
et telle ou telle substance qui semble être choisie
de préférence par l'organe. || Affinités électives s'est
dit aussi au sens moral.
— HIST. xive s. Donques vertu est habit elettif,
OHESME, Elh. 46, || xvi" s. Que le franc arbitre est
une vertu élective, laquelle, estant moyenne entre
intelligence et volonté, encline toutefois plus à vo-
lonté, CALV. Inst. 184. ; .
— ÉTYM. Voy. ÉLECTEUR ; provenç. elecliu; espagn.
electivo; ital. elettivo. |
ÉLECTION (é-lè-ksion; en vers, de quatre syl-
labes) , s. f. || 1° Choix qui est fait de quelqu'un en
assemblée et par voie de suffrages. L'élection d'un
député. Les élections municipales. Je suis sûr que
vous ne sauriez faire que de bonnes élections,
COSTAR, t. H, lett. 319, dans RICHELET. Aussi ne
fut-ce pas l'élection qui établit Mathias, ce fut le ciel
qui se déclara, BOSS. Var. xv, 1 20. L'opposition qu'on
y forma [à l'Académie contre la Fontaine] fut pous-
sée si loin, que, quand on parla de son élection,
on jeta sur le bureau un de ses ouvrages où là piété
et la pudeur étaient tellement offensées que les
plus sages se déclarèrent contre lui, FURÉTIÈBE,
Factums, t. i, p. 182. X l'égard des élections du
prince et des magistrats [dans une république], il
y a deux voies pour y procéder, savoir le choix et
le sort, J. J. RODSS. Contr. iv, 3. Si vous me promet-
tiez de tenir votre langue, je vous conteraisl... nos
élections, comment tout cela s'est passé, P.|L. COU-
RIER, 2e lett. particulière. || Election directe, celle
qui confère immédiatement les fonctions. Election
indirecte, celle qui désigne d'autres électeurs qui
doivent eux-mêmes faire le choix. |) Action de choi-
sir. Autoriser l'élection du peuple, VAUGELJ Q. C.
liv. x, ch. 7, dans RICHELET. || 2° Terme mystique.
Choix fait par Dieu lui-même. L'élévation de ces
deux grands rois [David et Salomon] et de la famille
royale fut l'effet d'une élection particulière; David
célèbre lui-même la merveille de cette élection par
ces paroles : Dieu a choisi les princes dans a tribu
de Juda, BOSS. Hist. n, 4. || L'élection du peuple
juif, le choix que Dieu fit de cette nation jour lui
donner sa loi. || Yase ou instrument d'élection,
créature dont Dieu fait choix pour l'accomplisse-
ment de ses desseins et qu'il prédestine à la gloire
éternelle. Je la regarde comme un vase d'élection,
SÉV. 460. || 3° Terme de philosophie. Faculté qui
permet de faire un choix entre des détermina-
tions. J'ai une conviction intime que je puis vou-
loir et ne vouloir pas; qu'il y a en moi une élec-
tion, FÉN. Exist. 06. Des machines [les animaux]
qui aiment, qui ont une élection pour quelqu'un!
SÉV. 4 27. De toute élection mon âme est dépourvue,
RÉGNIER, Sot. vu. j| 4° Choix personnel qui [résulte
de la volonté. Quand je lui vouai mon servicp, Fail-
lis-je en mon élection? MALH. V, 23. Le désir que
nous avons que le monde croie que toutes nos élec-
tions sont bonnes, apporte de la nécessité à une ac-
tion qui était volontaire auparavant, BALZ. pe dise,
sur la- cour. Et vient sacrifier à votre élection
[que vous ferez d'un de nous] Toute notre espé-
rance et notre ambition, CORN. Rodog. 111, 4J. || Peu
usité en ce sens. || 5° Terme de droit. Election de
domicile, action d'assigner un lieu où les actes de
justice puissent être signifiés. Faire élection de do-
micile. Il 6" Terme de médecine. Choix que l'on fait
d'un temps, d'un lieu, d'un procédé pour adminis-
trer un médicament ou pratiquer une opération.
Temps d'élection et lieu d'élection sont opposés à
temps et lieu de nécessité. || 7° Anciennement. Nom
des tribunaux où l'on jugeait en première instance
tout ce qui avait rapport aux tailles, aux aides et aux.
gabelles. || Certaine étendue de pays comprenant
plusieurs paroisses qui payaient taille et sur les-
quelles les élus exerçaient leur juridiction. Ce n'est
qu'une charge de campagne, à la vérité, et dans une
ÉLE
Và2\
élection d'une très-petite ville du côté d'Etampes,
DANCOURT, Fête de village, 11, 4. || 8° Terme de
féodalité. Clause d'élection d'ami, clause par laquelle
l'acquéreur d'un immeuble se réservait la faculté de
le rétrocéder à un ami.
— REM. Election se prend au sens actif et au sens
passif : l'élection du peuple, c'est l'élection faite par
le peuple ; l'élection d'un député, c'est l'élection qui
est faite de ce député.
— HIST. xiie s. L'huime [huitième] [troupe] fut
faite par droite élection, Ronc. p. 1 33. Car quant
Diex fist de vous élection Et signor de sa vengeance,
Bien [vous] défissiez monstrer vostre puissance,
QUESNES, Romane, p. 100. Li clerc suut serjant Deu
e de s'electiun, Th.lemart. 30. ||xines. Ensi furent
esleus li douze, et fu jors pris pour l'eslection,
VILLEH. cix. Et s'assamblerent li baron dou [du]
roiaume, et fisent [firent] roi par élection, Chr. de
Rains, p. 48. [Que Dieu] vos face demostrance de
roi à son plaisir et à sa volenté,: en tel manière que
li pueples voie et conoisse que par s'eslection sera
rois et sanz eslection d'autrui, Merlin, f° 71, recto.
Il xive s. Le temps de faire incisions est double : est
assavoir le temps d'eslection et le temps de néces-
sité , H. DE MONDEVILLE , f" 100. Et avec ce elle tst
commune en toutes choses où il chiet [échoit] élec-
tion, ORESME, Eth. 39. Bien estoient Anglois en
icelle saison Quatre mil voire plus, tout gent d'elec-
cion, Guescl. 1S11S-18I34. || xve s. Huit mille ar-
mures de fer, et trente mille hommes armés, en-
voyés par l'élection des bonnes villes à leurs gages,
chacune bonne ville pour sa rate [en latin pro rata
parte, quote-part],FROISS. I, I, 35. || xvrs. L'homme
ne serait point animal raisonnable s'il n'avoit élec-
tion du bien et du mal, CALV. Inst. 131. Leur élec-
tion à choisir n'est pas tellement libre, que Dieu
ne domine pas dessus, m. ib. 328. Patience et con-
tinence sont habitudes aptes et idoines à suivre
l'élection de la raison, AMYOT, De la vertu morale.
Tu as fait malheureuse élection d'amis aussi bien
que d'ennemis, ID. Pyrrhus, 44.
— ÉTYM. Provenç. electio; espagn. eleccion; ital.
elezione; du latin electionem (voy. ÉLECTEUR).
f ÉLECTIVITÉ (é-lè-kti-vi-té), s. f. Qualité d'un
magistrat électif.
— ÉTYM. Électif.
ÉLECTORAL, ALE (é-lè-kto-ral, ra-1'), adj.
Il i" Qui est relatif au droit d'élire, aux élections.
Cens électoral. Loi électorale. Collèges électoraux,
les assemblées d'hommes censitaires qui, sous le
régime de la charte de 4814 et de celle de 1830,
avaient le droit d'élire les députés. || Réunion électo-
rale, assemblée d'électeurs qu se fait pour discuter
les titres des candidats. || Droit électoral, les droits
des électeurs. Manuel du droit électoral. || 2° Altesse
électorale, titre des électeurs de l'empire d'Allemagne.
— ÉTYM. Electeur.
ÉLECTORAT (é-lè-kto-ra; le t ne se lie pas), s. m.
Il 1" Dignité des princes électeurs de l'empire. || Ter-
ritoire soumis à un électeur. || 2° Droit d'élire, de
contribuer à l'élection de députés.
— ÉTYM. Électeur.
f ÉLECTRAGOGUE (é-lèk-tra-go-gh'), adj. Qui
suscite l'électricité. La chaleur est électragogue
dans la tourmaline.
— ÉTYM. "H)>sxTpov (voy. ELECTHUM), et àytiiyà;,
qui conduit.
ÉLECTRICE (é-lèk-tri-s'), s. f. Voy. ÉLECTEUR.
t ÉLECTRICIEN (é-lèk-tri-siin), s. m. |] 1° Mot
fort employé dans le siècle dernier, signifiant tous
ceux qui s'occupaient de l'électricité, non-seulement
pour les applications, mais pour les expériences.
Henley, Lane, Cavallo, Bennet, sont des électriciens
du XVIII* siècle, qui ont donné leurs noms aux élec-
tromètres qu'ils ont inventés. || 2° Aujourd'hui, celui
qui s'occupe des applications de l'électricité, et,
en particulier, ingénieur chargé d'établir et d'en-
tretenir un télégraphe électrique. Les électriciens
anglais se proposent en ce moment un double
problème : mettre le télégraphe à la portée de cha-
cun, et relier avec l'Angleterre les points les plus
éloignés du monde, w. GILBERT, Presse scientifique,
1861, t. m, p. 711. Il Adj. Ingénieur électricien.
— ÉTYM. Voy. ÉLECTRIQUE.
f ÉLECTRICISME (é-lèk-tri-si-sm'), s. m. Terme
de physique. L'ensemble des phénomènes de l'électri-
cité. Peu usité et indigne de l'être; car ce mot, d'après
sa formation, n'a pas le sens qu'on lui attribue.
— ÉTYM. Électrum.
ÉLECTRICITÉ (é-lèk-tri-si-té), s. f. || 1° Terme de
physique. Propriété qui se manifeste à la surface de
certains corps frottés, chauffés ou comprimés, el
qui consiste en ce que ces corps attirent d'autrei
1 — tefi
t ÉLATÉRIE (é-la-té-rie), s. f. Terme de bota-
nique. Fruit qui, s'ouvrant à la maturité, se par-
tage en autant de coques qu'il a de loges. Tel est le
fruit des euphorbiacées.
— ÉTYM. Élatère.
f ÉLATÉRINE (é-la-té-ri-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Substance amèredu concombre sauvage (mo-
mordica elaierium, L.).
fÉLATÉRITE (é-la-té-ri-f), s. f. Terme de mi-
néralogie. Bitume élastique.
— ÉTYM. 'EXarrip, qui meut, d'èXaOvw, et la fi-
nale ite qui indique un fossile.
f ÉLATÉRIUM (é-la-té-ri-om'), s. m. Nom phar-
maceutique du concombre sauvage (momordica ela-
terium, L.).
— ÉTYM. 'EWïjpiov, qui expulse, d'èAaûveiv,
expulser, à cause que, lorsque le fruit est mûr, si
l'on essaye d'y porter la main, ou même, simple-
ment, si l'on ébranle le sol à côté, le fruit se dé-
tache brusquement du pédoncule, et en même temps
les parois, se distendant élastiquement comme dans
la balsamine, lancent, par l'ouverlure résultant de la
chute du pédoncule, un mucilage rempli de graines
qui saute à plusieurs pieds.
f ÉLATÉROMÈTRE (é-la-té-ro-mè-tr'), s. m.
Terme de physique. Appareil pour mesurer l'élasti-
cité de l'air raréfié ou condensé.
— ÉTYM. Élatère, et mètre, mesure.
fÉLATOBRANCHES (é-la-to-bran-ch'), s. m. plur.
Classe de mollusques qui renferme des acéphales à
branchies lamelleuses.
— ÉTYM. 'EABTÏ)', rame, et branchies.
fÉLAVÉ, ÉE (é-la-vé, vée), adj. Terme de vé-
nerie. Mollasse ou blafard, en parlant du poil des
chiens ou de la bête. Dans les chiens de chasse le
poil élavé est une marque de faiblesse.
— HIST. xvi° s. Il faut qu'il [le bon chien] soit
d'un poil vif et non elavé ny aussi blanc, à cause
que les chiens de ces deux sortes de poils appréhen-
dent les froids, SALNOYE, Yen. f° 68, dans LACURNE.
Une grande nuée peut tomber à i'improviste qui
elavera les voyes du cerf, m. ib. p. 166.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et lavé.
ELBEUF (èl-beuf), s. m. Drap qui se fabrique à
Elbeuf, ville de Normandie. Voilà du bel elbeuf,
du bon elbeuf. || Se dit aussi, familièrement, d'un
habit de drap fin. Attendez que je passe mon elbeuf.
■\ ELCÉSAÏTE (èl-sé-sa-i-f), s. m. Nom de sec-
taires du temps d'Origène, qui admettaient deux
Christs, l'un céleste, l'autre terrestre, et qui di-
saient posséder un livre envoyé du ciel.
— ÉTYM. °H>.frxî, nom du chef de cette secte.
Ï ELDORADO (èl-do-ra-do), s. m. Prétendu pays
qu'aurait découvert un lieutenant de Pizarre dans
l'Amérique du Sud. || Fig. Lieu, pays d'abondance
et de délices. Ce pays est un véritable eldorado.
Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce
pays, ils l'ont appelé Eldorado, VOLT. Candide, 18.
— ÉTYM. Espagn. el, le, et dorado, doré (voy.
DORER) : le pays d'or.
f ÉLÉATIQUE (é-lé-a-ti-k'), adj. Ecole éléatique,
école de philosophie fondée par Xénophane de Co-
lophon, et dont les principaux représentants furent
Parménide et Zenon, tous deux d'Elée, et Mélissus
de Samos. Elle admettait qu'il y a deux sortes de
connaissances : les unes qui nous viennent par les
sens et qui ne sont qu'illusion -, les autres que nous
devons à la raison seule et qui sont les seules véri-
tables. || Les philosophes éléatiques, et, substantive-
ment, les éléatiques.
— ÉTYM. Lat. Eleaticiis, d'Elea, Êlée ou Vélie,
ville de Lucanie.
f ÉLÉATISME (é-lé-a-ti-sm'), s. m. Doctrine de
l'école éléatique.
ÉLECTEUR (é-lè-kteur), s. m. |j i° Celui qui élit,
qui a le droit d'élire. Les conditions requises pour
être électeur. || Grand électeur ou proclamateur élec-
teur, le chef suprême de l'Etat, dans le projet de
sonstitution de Sieyès. || Grand électeur, l'un des
grands dignitaires de l'Etat sous le premier empire.
|| 2°Nom de princes de l'ancien empire d'Allemagne,
qui avaient le droit d'élire l'empereur. L'électeur de
Cologne, deBavière. || On appelait électrice la femme
d'un électeur. Madame l'électrice.
— HIST. xme s. Les chanoines sont encore les
eslictors, Hist. occid. des croisades, t. î, p. 206.
|| xiv" s. Les électeurs sont les populaires, et les es-
leussont gens notables, ORESME, Thèse de MEUNIER.
— ÉTYM. Lat. elector, de electum, supin d'eli-
gere (voy. ÉLIRE). On trouve aussi eliseur, et, dans
le provençal, elegidor.
ÉLECTIF, IVE (é-iè-ktif, kti-v'), adj. \\ 1° Qui
est nommé par élection. Leurs rois étaient élec-
DICT., DE LA LANGUE FRANÇAISE.
ÉLÉ
tifs, BOSS. Hist. m, 8. || Use dit aussi des dignités,
des fonctions qui se donnent à l'élection. Une ma-
gistrature élective. Ils veulent rendre ce royaume
électif, SÉV. 619. Aussitôt que la couronne, d'abord
élective, fut devenue héréditaire au dixième siècle,
et que la noblesse et les évêques eurent perdu la fa-
culté de troubler l'État, RAYNAL, Hist. phil vi, 2.
|| Chambre élective, dans les gouvernements consti-
tutionnels, chambre nommée par l'élection, cham-
bre des députés, des communes, par opposition aux
chambres des lords ou des pairs héréditaires, [ou des
pairs et sénateurs nommés par le souverain. || 2° Qui
élit, choisit. || Terme de chimie. Affinité élective,
attraction élective, la force qui fait qu;un corps sim-
ple détermine la décomposition d'un composé bi-
naire. || Terme de physiologie. Sensibilité élective,
celle qui établit un rapport spécial entre un organe
et telle ou telle substance qui semble être choisie
de préférence par l'organe. || Affinités électives s'est
dit aussi au sens moral.
— HIST. xive s. Donques vertu est habit elettif,
OHESME, Elh. 46, || xvi" s. Que le franc arbitre est
une vertu élective, laquelle, estant moyenne entre
intelligence et volonté, encline toutefois plus à vo-
lonté, CALV. Inst. 184. ; .
— ÉTYM. Voy. ÉLECTEUR ; provenç. elecliu; espagn.
electivo; ital. elettivo. |
ÉLECTION (é-lè-ksion; en vers, de quatre syl-
labes) , s. f. || 1° Choix qui est fait de quelqu'un en
assemblée et par voie de suffrages. L'élection d'un
député. Les élections municipales. Je suis sûr que
vous ne sauriez faire que de bonnes élections,
COSTAR, t. H, lett. 319, dans RICHELET. Aussi ne
fut-ce pas l'élection qui établit Mathias, ce fut le ciel
qui se déclara, BOSS. Var. xv, 1 20. L'opposition qu'on
y forma [à l'Académie contre la Fontaine] fut pous-
sée si loin, que, quand on parla de son élection,
on jeta sur le bureau un de ses ouvrages où là piété
et la pudeur étaient tellement offensées que les
plus sages se déclarèrent contre lui, FURÉTIÈBE,
Factums, t. i, p. 182. X l'égard des élections du
prince et des magistrats [dans une république], il
y a deux voies pour y procéder, savoir le choix et
le sort, J. J. RODSS. Contr. iv, 3. Si vous me promet-
tiez de tenir votre langue, je vous conteraisl... nos
élections, comment tout cela s'est passé, P.|L. COU-
RIER, 2e lett. particulière. || Election directe, celle
qui confère immédiatement les fonctions. Election
indirecte, celle qui désigne d'autres électeurs qui
doivent eux-mêmes faire le choix. |) Action de choi-
sir. Autoriser l'élection du peuple, VAUGELJ Q. C.
liv. x, ch. 7, dans RICHELET. || 2° Terme mystique.
Choix fait par Dieu lui-même. L'élévation de ces
deux grands rois [David et Salomon] et de la famille
royale fut l'effet d'une élection particulière; David
célèbre lui-même la merveille de cette élection par
ces paroles : Dieu a choisi les princes dans a tribu
de Juda, BOSS. Hist. n, 4. || L'élection du peuple
juif, le choix que Dieu fit de cette nation jour lui
donner sa loi. || Yase ou instrument d'élection,
créature dont Dieu fait choix pour l'accomplisse-
ment de ses desseins et qu'il prédestine à la gloire
éternelle. Je la regarde comme un vase d'élection,
SÉV. 460. || 3° Terme de philosophie. Faculté qui
permet de faire un choix entre des détermina-
tions. J'ai une conviction intime que je puis vou-
loir et ne vouloir pas; qu'il y a en moi une élec-
tion, FÉN. Exist. 06. Des machines [les animaux]
qui aiment, qui ont une élection pour quelqu'un!
SÉV. 4 27. De toute élection mon âme est dépourvue,
RÉGNIER, Sot. vu. j| 4° Choix personnel qui [résulte
de la volonté. Quand je lui vouai mon servicp, Fail-
lis-je en mon élection? MALH. V, 23. Le désir que
nous avons que le monde croie que toutes nos élec-
tions sont bonnes, apporte de la nécessité à une ac-
tion qui était volontaire auparavant, BALZ. pe dise,
sur la- cour. Et vient sacrifier à votre élection
[que vous ferez d'un de nous] Toute notre espé-
rance et notre ambition, CORN. Rodog. 111, 4J. || Peu
usité en ce sens. || 5° Terme de droit. Election de
domicile, action d'assigner un lieu où les actes de
justice puissent être signifiés. Faire élection de do-
micile. Il 6" Terme de médecine. Choix que l'on fait
d'un temps, d'un lieu, d'un procédé pour adminis-
trer un médicament ou pratiquer une opération.
Temps d'élection et lieu d'élection sont opposés à
temps et lieu de nécessité. || 7° Anciennement. Nom
des tribunaux où l'on jugeait en première instance
tout ce qui avait rapport aux tailles, aux aides et aux.
gabelles. || Certaine étendue de pays comprenant
plusieurs paroisses qui payaient taille et sur les-
quelles les élus exerçaient leur juridiction. Ce n'est
qu'une charge de campagne, à la vérité, et dans une
ÉLE
Và2\
élection d'une très-petite ville du côté d'Etampes,
DANCOURT, Fête de village, 11, 4. || 8° Terme de
féodalité. Clause d'élection d'ami, clause par laquelle
l'acquéreur d'un immeuble se réservait la faculté de
le rétrocéder à un ami.
— REM. Election se prend au sens actif et au sens
passif : l'élection du peuple, c'est l'élection faite par
le peuple ; l'élection d'un député, c'est l'élection qui
est faite de ce député.
— HIST. xiie s. L'huime [huitième] [troupe] fut
faite par droite élection, Ronc. p. 1 33. Car quant
Diex fist de vous élection Et signor de sa vengeance,
Bien [vous] défissiez monstrer vostre puissance,
QUESNES, Romane, p. 100. Li clerc suut serjant Deu
e de s'electiun, Th.lemart. 30. ||xines. Ensi furent
esleus li douze, et fu jors pris pour l'eslection,
VILLEH. cix. Et s'assamblerent li baron dou [du]
roiaume, et fisent [firent] roi par élection, Chr. de
Rains, p. 48. [Que Dieu] vos face demostrance de
roi à son plaisir et à sa volenté,: en tel manière que
li pueples voie et conoisse que par s'eslection sera
rois et sanz eslection d'autrui, Merlin, f° 71, recto.
Il xive s. Le temps de faire incisions est double : est
assavoir le temps d'eslection et le temps de néces-
sité , H. DE MONDEVILLE , f" 100. Et avec ce elle tst
commune en toutes choses où il chiet [échoit] élec-
tion, ORESME, Eth. 39. Bien estoient Anglois en
icelle saison Quatre mil voire plus, tout gent d'elec-
cion, Guescl. 1S11S-18I34. || xve s. Huit mille ar-
mures de fer, et trente mille hommes armés, en-
voyés par l'élection des bonnes villes à leurs gages,
chacune bonne ville pour sa rate [en latin pro rata
parte, quote-part],FROISS. I, I, 35. || xvrs. L'homme
ne serait point animal raisonnable s'il n'avoit élec-
tion du bien et du mal, CALV. Inst. 131. Leur élec-
tion à choisir n'est pas tellement libre, que Dieu
ne domine pas dessus, m. ib. 328. Patience et con-
tinence sont habitudes aptes et idoines à suivre
l'élection de la raison, AMYOT, De la vertu morale.
Tu as fait malheureuse élection d'amis aussi bien
que d'ennemis, ID. Pyrrhus, 44.
— ÉTYM. Provenç. electio; espagn. eleccion; ital.
elezione; du latin electionem (voy. ÉLECTEUR).
f ÉLECTIVITÉ (é-lè-kti-vi-té), s. f. Qualité d'un
magistrat électif.
— ÉTYM. Électif.
ÉLECTORAL, ALE (é-lè-kto-ral, ra-1'), adj.
Il i" Qui est relatif au droit d'élire, aux élections.
Cens électoral. Loi électorale. Collèges électoraux,
les assemblées d'hommes censitaires qui, sous le
régime de la charte de 4814 et de celle de 1830,
avaient le droit d'élire les députés. || Réunion électo-
rale, assemblée d'électeurs qu se fait pour discuter
les titres des candidats. || Droit électoral, les droits
des électeurs. Manuel du droit électoral. || 2° Altesse
électorale, titre des électeurs de l'empire d'Allemagne.
— ÉTYM. Electeur.
ÉLECTORAT (é-lè-kto-ra; le t ne se lie pas), s. m.
Il 1" Dignité des princes électeurs de l'empire. || Ter-
ritoire soumis à un électeur. || 2° Droit d'élire, de
contribuer à l'élection de députés.
— ÉTYM. Électeur.
f ÉLECTRAGOGUE (é-lèk-tra-go-gh'), adj. Qui
suscite l'électricité. La chaleur est électragogue
dans la tourmaline.
— ÉTYM. "H)>sxTpov (voy. ELECTHUM), et àytiiyà;,
qui conduit.
ÉLECTRICE (é-lèk-tri-s'), s. f. Voy. ÉLECTEUR.
t ÉLECTRICIEN (é-lèk-tri-siin), s. m. |] 1° Mot
fort employé dans le siècle dernier, signifiant tous
ceux qui s'occupaient de l'électricité, non-seulement
pour les applications, mais pour les expériences.
Henley, Lane, Cavallo, Bennet, sont des électriciens
du XVIII* siècle, qui ont donné leurs noms aux élec-
tromètres qu'ils ont inventés. || 2° Aujourd'hui, celui
qui s'occupe des applications de l'électricité, et,
en particulier, ingénieur chargé d'établir et d'en-
tretenir un télégraphe électrique. Les électriciens
anglais se proposent en ce moment un double
problème : mettre le télégraphe à la portée de cha-
cun, et relier avec l'Angleterre les points les plus
éloignés du monde, w. GILBERT, Presse scientifique,
1861, t. m, p. 711. Il Adj. Ingénieur électricien.
— ÉTYM. Voy. ÉLECTRIQUE.
f ÉLECTRICISME (é-lèk-tri-si-sm'), s. m. Terme
de physique. L'ensemble des phénomènes de l'électri-
cité. Peu usité et indigne de l'être; car ce mot, d'après
sa formation, n'a pas le sens qu'on lui attribue.
— ÉTYM. Électrum.
ÉLECTRICITÉ (é-lèk-tri-si-té), s. f. || 1° Terme de
physique. Propriété qui se manifeste à la surface de
certains corps frottés, chauffés ou comprimés, el
qui consiste en ce que ces corps attirent d'autrei
1 — tefi
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