ÉGÉ
égayiez, ils égayaient ; j'égayai ; j'égayerai ou égaie-
rai ou êgaîrai; j'égayerais ou égaierais ou égaî-
rais ; égayé, égayons ; que j'égaye, que nous
égayions, que vous égayiez, qu'ils égayent; que
j'égayasse; égayant; égayé, ». o. || i° Rendre gai.
Égayer la compagnie. Égayer la conversation. Il
égayait les convives par ses heureuses saillies. C'est
par cette raison qu'égayant leur esprit Nombre de
gens fameux en ce genre ont écrit, LA FONT. Fabl.
vi, 4. || 2° Par extension, répandre, donner, ajou-
ter quelque ornement. Égayer son style, son sujet.
Égayer la matière. Égayer un tableau. Égayer un
appartement. Il a fort égayé la tristesse du voyage,
SÉV. 424. On ne cherche qu'à égayer ses maux par
le récit des affaires et des vanités du siècle, MASS.
Av. Mort du péch.'Va objet capable d'égayer vos en-
nuis, m. Cor. Mélange. Pourrai-je de couleurs ai-
mables Égayer le sombre tableau De mon domicile
nouveau? GRESSET, Chartreuse. [Une plante] Court
vêtir les rochers, égayer les tombeaux, DELILLE,
Trots règnes, vi. || Égayer son deuil, commencer
a le porter moins rigoureusement. || 3° Égayer sa
force, sa dextérité, en faire parade. Ces vers où je
m'ébats pour égayer ma force, BÉGNIER, Sat. i.
Mais la princesse a voulu égayer sa dextérité, et de
son dard qu'elle lui a lancé un peu mal à propos....
MOL. Am. magn. v, 4. || Vieilli en ce sens. || 4° Terme
d'horticulture. Égayer un arbre, en ôter le bois inu-
tile. || Égayer un espalier, le palisser si proprement
que les branches soient également partagées des deux
côtés. || 5° S'égayer, ». réfl. Devenir gai. Muses,
gardez vos faveurs pour quelqu'autre, Ne perdons
plus ni mon "smps ni le vôtre Dans ces débats où
nous nous égayons, J. B. ROUSS. Ép. i, 4. J'aime à
voir le bon sens sous le masque des ris, Et c'est
pour m'égayer que je viens à Paris, VOLT, le Russe
à Paris. || S'égayer aux dépens de quelqu'un, s'en
moquer. Les courtisans s'égayaient à faire des chan-
sons sur lui [Jacques II], ID. Louis XIV, 46. Leurs
utiles professions ne seront ni moins honorables ni
moins honorées, parce que je me suis un peu égayé
aux dépens de quelques individus qui les exercent,
PICARD, Vieux comédien, se. B. || Molière a dit dans
le même sens : s'égayer avec. Et je vais m'égayer
avec lui comme il faut, MOL. Amph. i, 2. || Se don-
ner carrière. Ce serait donner à son génie, pour
s'égayer, toute l'étendue des choses humaines,
BALZ. liv. vi, lett. 4. Mon esprit.... Qui dans ses ca-
prices s'égaye, RÉGNIER, Épit. m. Ainsi, dans
cet amas de nobles fictions, Le poète s'égaye en
mille inventions, Bon.. Art p. in. Ce monsieur Fleu-
rant-là et ce monsieur Purgon s'égayent bien sur
votre corps, MOL. Mal. imag. i, 2. Boileau, correct
auteur de quelques bons écrits, Zoïle de Quinault
et flatteur de Louis, Mais oracle du goût dans cet art
difficile Où s'égayait Horace, où travaillait Virgile,
VOLT. Ép. xcv.
— REM. La véritable orthographe, pour conser-
ver l'analogie, sertit : j'égaie, tu égaies, etc. et
ainsi devant l'e muet; c'est ainsi qu'on écrit pour
les verbes en oyer.
— HIST. xin= S le bel tens de mai Qui fist ton
cuer trop esgayer, la Rose, 3013. Et sachiés, quant
j'oï lor chant, Et je vi le leu [lieu] verdoier, Je me
pris moult à esgaier, ib. 684. ||xivvs. Appius dist
que ceste tourbe n'estoit pas esmeue par misère mais
par jolivetez, et que le pueple se esgaioit plus que
il ne se forcenoit, BERCHEURE, f° 38, recto. Aus feus
embatre [mettre le feu] s'esgaierent Par pluseurs
maisons qui là ierent [étaient] ; Tost est la flambe
tant creùe.... G. GDTART, t. n, p. 2(3. [|xvi* s. Afin
de leur monstrer qu'ils ne se doivent égayer en une
folle présomption, CALV. Instit. 439. De la teste
nous convions , desadvouons, esconduisons, es-
gayons, caressons.... MONT, il, (59. Quand je saisis
des matières plus gayes, c'est pour m'esgayer, non
pour esgayer mon style, ID. m, 37. Et pourtant en
acquit Marcellus encore de tant plus sa bonne grâce
et la faveur du commun populaire, pour avoir ainsi
embelly et esgayé la ville de Rome des ingénieuses
délices et élégantes voluptez des Grecs, AMYOT,
Marc. 34. Soit que des vers sans loy tu accordes les
sons, Ou soit que tu t'esgaye' en rustiques chan-
sons, DU BELLAY, V, 33, recto.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et gai,
2. ÉGAYER, voy. AIGUAYER.
-j- ÉGAYOIR (é-ghè-ioir), s. m. Nom, en Lorraine,
de cette sorte de mare que l'on creuse pour y bai-
gner les chevaux.
— ÉTYM. Aiguayer.
t ÉGÉRIE (è-jé-rie), s. f. || i" Nom de la nymphe
qui inspirait Numa. || Fig. Toute femme ou toute
chose personnifiée du genre féminin, considérée
ÉGL
comme inspiratrice. La bouteille est son Egérie.
|| 2° Terme d'astronomie. Planète télescopique dé-
couverte en 4860.
— ÉTYM. Lat. Egeria.
ÉGIDE (é-ji-d'), s. f. || i° Terme de mythologie.
Le bouclier que Pallas reçut de Jupiter et sur lequel
ce dieu fit étendre la peau de la chèvre Amalthée.
Que Pallas les défende et vienne en leur faveur Op-
poser son égide à ma juste fureur, LA FONT. Filles
de Minée. Minerve se montra pour me couvrir de
son égide, FÉN. Tél. iv. J'ai reconnu Pallas et sa
terrible égide, L. DE LANCIVAL, Hector, y, 6. || 2" Fig.
Protection, sauvegarde. Placé sous l'égide des lois.
Ce généreux appui, le seul qui m'est resté, Me ser-
virait d'égide et serait respecté, VOLT. Sopltlpn. in,
3. Et nous redouterions d'atteindre en ce saint lieu
Nos ennemis couverts de l'égide de Dieu, LEMERC.
Fréd. et Bruneh. v, 4.
— ÉTYM. Alylç, bouclier de Minerve, proprement
peau de chèvre, de aï£, aVyôç, chèvre. !
■)■ ÉGULOPE (é-ji-lo-p'), s. /.' Terme de botanique.
Genre de graminées du midi de l'Europe.
ÉGILOPS (é-ji-lops'), s. m. Terme de médecine.
Petit ulcère calleux, qui se forme dans l'angle in-
terne des paupières.
— ÉTYM. AtvEXuiJ', de aSÇ, chèvre, et &ty, oeil
(voy. OPTIQUE) ; ainsi dit pour quelque ressemblance
plus ou moins exacte.
f ÉGIPAN (é-ji-pan), s. m. Terme de mytholo-
gie. Sorte de divinité champêtre, satyre. || Dans
Pline, nom de monstres à moitié hommes et à moi-
tié boucs. || Par extension. Des bouchers, manches
de chemise retroussées, cheminaient aux portières ;
d'autres égipans noirs étaient groupés sur l'impé-
riale, CHATEAUBR. dans le Dict. de POITEVIN.
— ÉTYM. AtÇ,aÎYàç,chèvre, et Pan.
•(•ÉGLANDER (é-glan-dé), ». a. Terme de vétéri-
naire. Voy. DÉGLANDER.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et glande.
ÉGLANTIER (é-glan-tié; IV ne se lie jamais; au
pluriel, l's se lie: des é-glan-tié-z en fleur), s. m.
|| 1° Nom donné à plusieurs espèces de rosiers, et
particulièrement au rosier canin et au rosier églan-
tier, qui croissent dans les buissons. || 2» Terme de
zoologie. Espèce de raie.
— HIST. xi* s. Dessouz un pin, delez uni eglen-
ter, Ch. de Roi. vin. |J xn's. Il garde avant [regarde
en avant] desouz un aiglenter, Ronc. p. 79. || XIII' s.
Alez moi.dire [à] Ugon sans point d'arestement,
Qu'en mon.pere verger [je] l'atendrai sous l'aiglent,
ADDEFR. LE BAST. Romancero, p. 33. Par ronces et
par esglentiers, Dont en la haie avoit assés, Sui
maintenant oultre passés, la Rose, 2826. || xv« s.
Quant je voy dessous l'arglantier La bergiere....
Mystère de la conception de J. C. se. 40. || xvr* s. Le
fruit de l'esglantier non encore meur, desch|argé de
ses pépins, confit au sucre à mode de cotignac,
o. DE SERRES, 926. i
— ÉTYM. Norm. argancier; Berry, arlantier;
provenç. aguilen (voy. ÉGLANTINE). i
ÉGLANTINE (é-glan-ti-n'), s. f. || i" La fleur de
l'églantier. L'églantine, non la fleur elle-même,
mais une reproduction en métal précieux, jest une
des fleurs qu'on décerne aux jeux floraux. Il tenait
un luth d'une main. De l'autre un bouquet d'églan-
tine, A. DE MÏÏSSET, Poés. nouv. Nuit de décembre.
|| 2° Un des noms vulgaires de l'ancolie ou sceau de
Notre-Dame. !
— HIST. xvi" s. Touchant les roses sauvages ap-
pellées canines, de plusieurs espèces s'en iruve-il
par les haies et buissons qui ont de la valelir : sur
toutes lesquelles, les esglantines emportent le prix,
approchans des damasquines, o. DE SERRES,' 654.
— ÉTYM. Provenç. aiglentina, buisson,] églan-
tier; aiglantin, qui appartient au buisson. La forme
primitive est l'ancien français aiglent (voy. j l'histo-
rique d'ÉGLANTiER), d'où dérivent églentine, ai-
glentina, aiglantin. Le Héricher, Florepopul.de
Nom. p. 49, le tire du latin acanthus, épinje; Diez
à'aculeus, aiguillon (le radical acul, avec le suffixe
ent qui est latin et roman) ; la présence de VI donne la
prééminence à l'étymologie mise en avant par Diez.
f ÉGLEFÏN (è-gle-fin), s. m. Espèce de morue des
mers du Nord. On l'appelle aussi èclefin et aigrefin
(voy. ce dernier mot).
ÉGLISE (é-gli-z'), s. f. || 1° L'assemblée des chré-
tiens; toute communion ou secte chrétienn'e. L'É-
glise primitive. Les Pères de l'Église. L'Ëglisp catho-
lique. Les Églises réformées. L'Église anglicane.
L'Église d'Orient ou l'Église grecque. L'Église d'Oc-
cident ou l'Église latine. L'Église gallicane, l'Église
de France. || 2° Il se dit particulièrement de l'Eglise
catholique et romaine. Le pape est le chef visible de
ÈGL
1315
l'Église. Dieu, qui rapporte tous ses conseils à la
conservation de sa sainte Église, BOSS. Reine d'An-
glet. Quand, pour punir les scandales bu pour ré-
veiller les peuples et les pasteurs, il permet à l'es-
prit de séduction de tromper les âmes hautaines et
de répandre partout un chagrin superbe, une in-
docile curiosité et un esprit de révolte, il détermine
dans sa sagesse profonde les limites qu'il veut don-
ner aux malheureux progrès de l'erreur et aux souf-
frances de son Église, ID. t&. L'Église romaine, la
mère des Eglises, qui, durant neuf siècles entiers,
en observant, la première, avec une exactitude
exemplaire, la discipline ecclésiastique, la mainte-
nait de toute sa force par tout l'univers, n'était pas
exempte de mal, ID. Var. i,§*. De sorte que l'É-
glise ressemble à uu riche bienfaisant dont la table
est toujours ouverte et toujours servie, encore que
les conviés n'y viennent pas, ID. ib. m, § 66. Une
vraie fille de l'Église, non contente d'en embrasser
la sainte doctrine, en aime les observances, où elle
fait consister la principale partie des pratiques ex-
térieures de la piété, ID. Marie-Thér. L'Église, in-
spirée de Dieu et instruite par les saints apôtres, a
tellement disposé l'année, qu'on y trouve, avec la
vie, avec les mystères, avec la prédication et la doc-
trine de Jésus - Christ, le vrai fruit de toutes ces
choses dans les admirables vertus de ses serviteurs
et dans l'exemple de ses saints, et enfin un mysté-
rieux abrégé de l'Ancien et du Nouveau Testament
et de toute l'histoire ecclésiastique, ID. t&. Par le
nom de la sainte cité de Dieu la nouvelle Jérusalem,
vous voyez bien, messieurs, qu'il faut entendre le
nom dé l'Église catholique, cité sainte dont toutes
les pierres sont vivantes, dont Jésus-Christ est le
fondement, qui descend du ciel avec lui, parce
qu'elle y est renfermée comme dans le chef dont
tous les membres reçoivent leur vie, ID. ib. D'un
ciment éternel ton Église est bâtie, Et jamais de
l'enfer les noirs frémissements N'en pourront ébran-
ler les fermes fondements, BOIL. Lulr. vi. || L'Église
militante, l'assemblée des fidèles sur la terre. L'E-
glise souffrante, les âmes des fidèles qui sont dans
le purgatoire. L'Église triomphante, les bienheu-
reux qui sont dans le ciel. || Retrancher de l'Église,
déclarer hérétique, excommunier. Vous me retran-
chez de l'Église, PASC. Pro». 4 6. || Enface de l'É-
glise, solennellement et selon le rit. Se marier en
face de l'Eglise. || 3° Autorité ecclésiastique, Mais
l'Église a le droit de juger ses ministres, LEMERC.
Frédég. et Bruneh. n, 6. || Cour d'Église, la juri-
diction de l'archevêque ou de l'évêque. || Con-
seiller d'Église , conseiller en cour laïque, mais
appartenant à l'ordre ecclésiastique. || 4" L'état
ecclésiastique. Entrer dans l'Église. On me mit au
collège de Pau dans la vue de me faire d'Église,
HAMILT. Gramm. s. Il avait étudié pour être d'Eglise,
ID. ib. 40. Son père marchand d'une petite ville eut
douze enfants qui vécurent tous, et il ne fut sou-
lagé d'aucun d'eux par l'Église, FONTEN. litter.
Qu'on destine mon élève à l'Église, j. j. ROOSS. Em.
1.1| Se faire d'Église, prendre l'état ecclésiastique.
|| Les gens d'Église, et quelquefois, absolument,
l'Église, les ecclésiastiques, le clergé. Un homme
d'Église. L'avarice et le luxe entre les gens d'Église,
RÉGNIER, Sat. vi. Me voici bien savant sur ce cha-
pitre, etje connais parfaitement qu'il n'y a plus que
les gens d'Église qui S'abstiendront de tuer ceux
qui leur feront tort en leur honneur ou en leur
bien, PASC. Prov. 7. || 5° Temple chrétien. Bâtir
une église. Aller à l'église. Église cathédrale. Église
à bas côtés, celle qui a de chaque côté une galerie
voûtée. Église à doubles côtés, celle qui a Un
double rang de galeries. Église en croix grecque,
celle qui a une croisée qui la coupe par le milieu
et qui a la même longueur que la nef, par exemple
Sainte-Geneviève à Paris. Église en croix latine, celle
dont la croisée est moins longue que la nef, par
exemple Notre-Dame, Saint-Sulpice, à Paris. Église
simple, église sans bas côtés, comme, à Paris, la
Sainte-Chapelle, la Madeleine. Église souterraine,
église construite au-dessous du rez-de-chaussée
d'une autre église. Église basse, église qui se
trouve au rez-de-chaussée sous une autre église
construite au premier étage. Il est constant que
les Sociniens ont eu des églises en Pologne, et ils
en ont encore en Transylvanie, Boss. Var. xv,
§ 79. En entrant dans nos églises nouvellement
bâties et qu'on a rendues si claires, sent-on ce fré-
missement religieux, ce même recueillement qu'in-
spirait l'obscurité des anciennes? SAINT-FOIX, ESS.
Paris, OEuvres, t. iv, p. 224, dans POUGENS. || Hon-
neurs d'église, honneurs réservés aux patrons et
aux fondateurs de l'église. || Il est gueux comme un
égayiez, ils égayaient ; j'égayai ; j'égayerai ou égaie-
rai ou êgaîrai; j'égayerais ou égaierais ou égaî-
rais ; égayé, égayons ; que j'égaye, que nous
égayions, que vous égayiez, qu'ils égayent; que
j'égayasse; égayant; égayé, ». o. || i° Rendre gai.
Égayer la compagnie. Égayer la conversation. Il
égayait les convives par ses heureuses saillies. C'est
par cette raison qu'égayant leur esprit Nombre de
gens fameux en ce genre ont écrit, LA FONT. Fabl.
vi, 4. || 2° Par extension, répandre, donner, ajou-
ter quelque ornement. Égayer son style, son sujet.
Égayer la matière. Égayer un tableau. Égayer un
appartement. Il a fort égayé la tristesse du voyage,
SÉV. 424. On ne cherche qu'à égayer ses maux par
le récit des affaires et des vanités du siècle, MASS.
Av. Mort du péch.'Va objet capable d'égayer vos en-
nuis, m. Cor. Mélange. Pourrai-je de couleurs ai-
mables Égayer le sombre tableau De mon domicile
nouveau? GRESSET, Chartreuse. [Une plante] Court
vêtir les rochers, égayer les tombeaux, DELILLE,
Trots règnes, vi. || Égayer son deuil, commencer
a le porter moins rigoureusement. || 3° Égayer sa
force, sa dextérité, en faire parade. Ces vers où je
m'ébats pour égayer ma force, BÉGNIER, Sat. i.
Mais la princesse a voulu égayer sa dextérité, et de
son dard qu'elle lui a lancé un peu mal à propos....
MOL. Am. magn. v, 4. || Vieilli en ce sens. || 4° Terme
d'horticulture. Égayer un arbre, en ôter le bois inu-
tile. || Égayer un espalier, le palisser si proprement
que les branches soient également partagées des deux
côtés. || 5° S'égayer, ». réfl. Devenir gai. Muses,
gardez vos faveurs pour quelqu'autre, Ne perdons
plus ni mon "smps ni le vôtre Dans ces débats où
nous nous égayons, J. B. ROUSS. Ép. i, 4. J'aime à
voir le bon sens sous le masque des ris, Et c'est
pour m'égayer que je viens à Paris, VOLT, le Russe
à Paris. || S'égayer aux dépens de quelqu'un, s'en
moquer. Les courtisans s'égayaient à faire des chan-
sons sur lui [Jacques II], ID. Louis XIV, 46. Leurs
utiles professions ne seront ni moins honorables ni
moins honorées, parce que je me suis un peu égayé
aux dépens de quelques individus qui les exercent,
PICARD, Vieux comédien, se. B. || Molière a dit dans
le même sens : s'égayer avec. Et je vais m'égayer
avec lui comme il faut, MOL. Amph. i, 2. || Se don-
ner carrière. Ce serait donner à son génie, pour
s'égayer, toute l'étendue des choses humaines,
BALZ. liv. vi, lett. 4. Mon esprit.... Qui dans ses ca-
prices s'égaye, RÉGNIER, Épit. m. Ainsi, dans
cet amas de nobles fictions, Le poète s'égaye en
mille inventions, Bon.. Art p. in. Ce monsieur Fleu-
rant-là et ce monsieur Purgon s'égayent bien sur
votre corps, MOL. Mal. imag. i, 2. Boileau, correct
auteur de quelques bons écrits, Zoïle de Quinault
et flatteur de Louis, Mais oracle du goût dans cet art
difficile Où s'égayait Horace, où travaillait Virgile,
VOLT. Ép. xcv.
— REM. La véritable orthographe, pour conser-
ver l'analogie, sertit : j'égaie, tu égaies, etc. et
ainsi devant l'e muet; c'est ainsi qu'on écrit pour
les verbes en oyer.
— HIST. xin= S le bel tens de mai Qui fist ton
cuer trop esgayer, la Rose, 3013. Et sachiés, quant
j'oï lor chant, Et je vi le leu [lieu] verdoier, Je me
pris moult à esgaier, ib. 684. ||xivvs. Appius dist
que ceste tourbe n'estoit pas esmeue par misère mais
par jolivetez, et que le pueple se esgaioit plus que
il ne se forcenoit, BERCHEURE, f° 38, recto. Aus feus
embatre [mettre le feu] s'esgaierent Par pluseurs
maisons qui là ierent [étaient] ; Tost est la flambe
tant creùe.... G. GDTART, t. n, p. 2(3. [|xvi* s. Afin
de leur monstrer qu'ils ne se doivent égayer en une
folle présomption, CALV. Instit. 439. De la teste
nous convions , desadvouons, esconduisons, es-
gayons, caressons.... MONT, il, (59. Quand je saisis
des matières plus gayes, c'est pour m'esgayer, non
pour esgayer mon style, ID. m, 37. Et pourtant en
acquit Marcellus encore de tant plus sa bonne grâce
et la faveur du commun populaire, pour avoir ainsi
embelly et esgayé la ville de Rome des ingénieuses
délices et élégantes voluptez des Grecs, AMYOT,
Marc. 34. Soit que des vers sans loy tu accordes les
sons, Ou soit que tu t'esgaye' en rustiques chan-
sons, DU BELLAY, V, 33, recto.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et gai,
2. ÉGAYER, voy. AIGUAYER.
-j- ÉGAYOIR (é-ghè-ioir), s. m. Nom, en Lorraine,
de cette sorte de mare que l'on creuse pour y bai-
gner les chevaux.
— ÉTYM. Aiguayer.
t ÉGÉRIE (è-jé-rie), s. f. || i" Nom de la nymphe
qui inspirait Numa. || Fig. Toute femme ou toute
chose personnifiée du genre féminin, considérée
ÉGL
comme inspiratrice. La bouteille est son Egérie.
|| 2° Terme d'astronomie. Planète télescopique dé-
couverte en 4860.
— ÉTYM. Lat. Egeria.
ÉGIDE (é-ji-d'), s. f. || i° Terme de mythologie.
Le bouclier que Pallas reçut de Jupiter et sur lequel
ce dieu fit étendre la peau de la chèvre Amalthée.
Que Pallas les défende et vienne en leur faveur Op-
poser son égide à ma juste fureur, LA FONT. Filles
de Minée. Minerve se montra pour me couvrir de
son égide, FÉN. Tél. iv. J'ai reconnu Pallas et sa
terrible égide, L. DE LANCIVAL, Hector, y, 6. || 2" Fig.
Protection, sauvegarde. Placé sous l'égide des lois.
Ce généreux appui, le seul qui m'est resté, Me ser-
virait d'égide et serait respecté, VOLT. Sopltlpn. in,
3. Et nous redouterions d'atteindre en ce saint lieu
Nos ennemis couverts de l'égide de Dieu, LEMERC.
Fréd. et Bruneh. v, 4.
— ÉTYM. Alylç, bouclier de Minerve, proprement
peau de chèvre, de aï£, aVyôç, chèvre. !
■)■ ÉGULOPE (é-ji-lo-p'), s. /.' Terme de botanique.
Genre de graminées du midi de l'Europe.
ÉGILOPS (é-ji-lops'), s. m. Terme de médecine.
Petit ulcère calleux, qui se forme dans l'angle in-
terne des paupières.
— ÉTYM. AtvEXuiJ', de aSÇ, chèvre, et &ty, oeil
(voy. OPTIQUE) ; ainsi dit pour quelque ressemblance
plus ou moins exacte.
f ÉGIPAN (é-ji-pan), s. m. Terme de mytholo-
gie. Sorte de divinité champêtre, satyre. || Dans
Pline, nom de monstres à moitié hommes et à moi-
tié boucs. || Par extension. Des bouchers, manches
de chemise retroussées, cheminaient aux portières ;
d'autres égipans noirs étaient groupés sur l'impé-
riale, CHATEAUBR. dans le Dict. de POITEVIN.
— ÉTYM. AtÇ,aÎYàç,chèvre, et Pan.
•(•ÉGLANDER (é-glan-dé), ». a. Terme de vétéri-
naire. Voy. DÉGLANDER.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et glande.
ÉGLANTIER (é-glan-tié; IV ne se lie jamais; au
pluriel, l's se lie: des é-glan-tié-z en fleur), s. m.
|| 1° Nom donné à plusieurs espèces de rosiers, et
particulièrement au rosier canin et au rosier églan-
tier, qui croissent dans les buissons. || 2» Terme de
zoologie. Espèce de raie.
— HIST. xi* s. Dessouz un pin, delez uni eglen-
ter, Ch. de Roi. vin. |J xn's. Il garde avant [regarde
en avant] desouz un aiglenter, Ronc. p. 79. || XIII' s.
Alez moi.dire [à] Ugon sans point d'arestement,
Qu'en mon.pere verger [je] l'atendrai sous l'aiglent,
ADDEFR. LE BAST. Romancero, p. 33. Par ronces et
par esglentiers, Dont en la haie avoit assés, Sui
maintenant oultre passés, la Rose, 2826. || xv« s.
Quant je voy dessous l'arglantier La bergiere....
Mystère de la conception de J. C. se. 40. || xvr* s. Le
fruit de l'esglantier non encore meur, desch|argé de
ses pépins, confit au sucre à mode de cotignac,
o. DE SERRES, 926. i
— ÉTYM. Norm. argancier; Berry, arlantier;
provenç. aguilen (voy. ÉGLANTINE). i
ÉGLANTINE (é-glan-ti-n'), s. f. || i" La fleur de
l'églantier. L'églantine, non la fleur elle-même,
mais une reproduction en métal précieux, jest une
des fleurs qu'on décerne aux jeux floraux. Il tenait
un luth d'une main. De l'autre un bouquet d'églan-
tine, A. DE MÏÏSSET, Poés. nouv. Nuit de décembre.
|| 2° Un des noms vulgaires de l'ancolie ou sceau de
Notre-Dame. !
— HIST. xvi" s. Touchant les roses sauvages ap-
pellées canines, de plusieurs espèces s'en iruve-il
par les haies et buissons qui ont de la valelir : sur
toutes lesquelles, les esglantines emportent le prix,
approchans des damasquines, o. DE SERRES,' 654.
— ÉTYM. Provenç. aiglentina, buisson,] églan-
tier; aiglantin, qui appartient au buisson. La forme
primitive est l'ancien français aiglent (voy. j l'histo-
rique d'ÉGLANTiER), d'où dérivent églentine, ai-
glentina, aiglantin. Le Héricher, Florepopul.de
Nom. p. 49, le tire du latin acanthus, épinje; Diez
à'aculeus, aiguillon (le radical acul, avec le suffixe
ent qui est latin et roman) ; la présence de VI donne la
prééminence à l'étymologie mise en avant par Diez.
f ÉGLEFÏN (è-gle-fin), s. m. Espèce de morue des
mers du Nord. On l'appelle aussi èclefin et aigrefin
(voy. ce dernier mot).
ÉGLISE (é-gli-z'), s. f. || 1° L'assemblée des chré-
tiens; toute communion ou secte chrétienn'e. L'É-
glise primitive. Les Pères de l'Église. L'Ëglisp catho-
lique. Les Églises réformées. L'Église anglicane.
L'Église d'Orient ou l'Église grecque. L'Église d'Oc-
cident ou l'Église latine. L'Église gallicane, l'Église
de France. || 2° Il se dit particulièrement de l'Eglise
catholique et romaine. Le pape est le chef visible de
ÈGL
1315
l'Église. Dieu, qui rapporte tous ses conseils à la
conservation de sa sainte Église, BOSS. Reine d'An-
glet. Quand, pour punir les scandales bu pour ré-
veiller les peuples et les pasteurs, il permet à l'es-
prit de séduction de tromper les âmes hautaines et
de répandre partout un chagrin superbe, une in-
docile curiosité et un esprit de révolte, il détermine
dans sa sagesse profonde les limites qu'il veut don-
ner aux malheureux progrès de l'erreur et aux souf-
frances de son Église, ID. t&. L'Église romaine, la
mère des Eglises, qui, durant neuf siècles entiers,
en observant, la première, avec une exactitude
exemplaire, la discipline ecclésiastique, la mainte-
nait de toute sa force par tout l'univers, n'était pas
exempte de mal, ID. Var. i,§*. De sorte que l'É-
glise ressemble à uu riche bienfaisant dont la table
est toujours ouverte et toujours servie, encore que
les conviés n'y viennent pas, ID. ib. m, § 66. Une
vraie fille de l'Église, non contente d'en embrasser
la sainte doctrine, en aime les observances, où elle
fait consister la principale partie des pratiques ex-
térieures de la piété, ID. Marie-Thér. L'Église, in-
spirée de Dieu et instruite par les saints apôtres, a
tellement disposé l'année, qu'on y trouve, avec la
vie, avec les mystères, avec la prédication et la doc-
trine de Jésus - Christ, le vrai fruit de toutes ces
choses dans les admirables vertus de ses serviteurs
et dans l'exemple de ses saints, et enfin un mysté-
rieux abrégé de l'Ancien et du Nouveau Testament
et de toute l'histoire ecclésiastique, ID. t&. Par le
nom de la sainte cité de Dieu la nouvelle Jérusalem,
vous voyez bien, messieurs, qu'il faut entendre le
nom dé l'Église catholique, cité sainte dont toutes
les pierres sont vivantes, dont Jésus-Christ est le
fondement, qui descend du ciel avec lui, parce
qu'elle y est renfermée comme dans le chef dont
tous les membres reçoivent leur vie, ID. ib. D'un
ciment éternel ton Église est bâtie, Et jamais de
l'enfer les noirs frémissements N'en pourront ébran-
ler les fermes fondements, BOIL. Lulr. vi. || L'Église
militante, l'assemblée des fidèles sur la terre. L'E-
glise souffrante, les âmes des fidèles qui sont dans
le purgatoire. L'Église triomphante, les bienheu-
reux qui sont dans le ciel. || Retrancher de l'Église,
déclarer hérétique, excommunier. Vous me retran-
chez de l'Église, PASC. Pro». 4 6. || Enface de l'É-
glise, solennellement et selon le rit. Se marier en
face de l'Eglise. || 3° Autorité ecclésiastique, Mais
l'Église a le droit de juger ses ministres, LEMERC.
Frédég. et Bruneh. n, 6. || Cour d'Église, la juri-
diction de l'archevêque ou de l'évêque. || Con-
seiller d'Église , conseiller en cour laïque, mais
appartenant à l'ordre ecclésiastique. || 4" L'état
ecclésiastique. Entrer dans l'Église. On me mit au
collège de Pau dans la vue de me faire d'Église,
HAMILT. Gramm. s. Il avait étudié pour être d'Eglise,
ID. ib. 40. Son père marchand d'une petite ville eut
douze enfants qui vécurent tous, et il ne fut sou-
lagé d'aucun d'eux par l'Église, FONTEN. litter.
Qu'on destine mon élève à l'Église, j. j. ROOSS. Em.
1.1| Se faire d'Église, prendre l'état ecclésiastique.
|| Les gens d'Église, et quelquefois, absolument,
l'Église, les ecclésiastiques, le clergé. Un homme
d'Église. L'avarice et le luxe entre les gens d'Église,
RÉGNIER, Sat. vi. Me voici bien savant sur ce cha-
pitre, etje connais parfaitement qu'il n'y a plus que
les gens d'Église qui S'abstiendront de tuer ceux
qui leur feront tort en leur honneur ou en leur
bien, PASC. Prov. 7. || 5° Temple chrétien. Bâtir
une église. Aller à l'église. Église cathédrale. Église
à bas côtés, celle qui a de chaque côté une galerie
voûtée. Église à doubles côtés, celle qui a Un
double rang de galeries. Église en croix grecque,
celle qui a une croisée qui la coupe par le milieu
et qui a la même longueur que la nef, par exemple
Sainte-Geneviève à Paris. Église en croix latine, celle
dont la croisée est moins longue que la nef, par
exemple Notre-Dame, Saint-Sulpice, à Paris. Église
simple, église sans bas côtés, comme, à Paris, la
Sainte-Chapelle, la Madeleine. Église souterraine,
église construite au-dessous du rez-de-chaussée
d'une autre église. Église basse, église qui se
trouve au rez-de-chaussée sous une autre église
construite au premier étage. Il est constant que
les Sociniens ont eu des églises en Pologne, et ils
en ont encore en Transylvanie, Boss. Var. xv,
§ 79. En entrant dans nos églises nouvellement
bâties et qu'on a rendues si claires, sent-on ce fré-
missement religieux, ce même recueillement qu'in-
spirait l'obscurité des anciennes? SAINT-FOIX, ESS.
Paris, OEuvres, t. iv, p. 224, dans POUGENS. || Hon-
neurs d'église, honneurs réservés aux patrons et
aux fondateurs de l'église. || Il est gueux comme un
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