EFF
mes fils, ROTROU, Hercule mourant, n, 2. Hé! Ja
bonne effrontée! MOL. Sgan. 6, || Sectaire du
IVI* siècle qui niait la personnalité du Saint-Esprit.
I| S. f. Effrontée, sorte d'ancienne coiffure de
femme.
— HIST. xine s. Qu'est-ce diable? es-tu effrontés!
Quel gens nous as-tu ci contés? la Rose, 44425.
H xiv" s. En courages acoustumez à guerre et es-
frontez par chevalerie, BERCHEURE, f° 4 3. || xvi" s.
Il disoit qu'il estoit bien effronté d'aller encore vestu
de pourpre comme un roy, AMYOT, Pyrrhus, 69.
— ÉTYM. Ef pour es.... préfixe, et front, c'est-
à-dire sans front, impudent; provenç. esfrontat;
ital. sfrontato. L'ancienne langue avait le verbe es-
fponter, qui signifiait casser le front, la tête, et fig.
décontenancer.
EFFRONTÉMENT (è-fron-té-man), adv. Avec ef-
fronterie. Il a effrontément soutenu ce mensonge;
il a soutenu effrontément ce mensonge.
— HIST. XII" s. Effronteiment et sottement appa-
rilliez por parler, isnels [prompt] por enseignier, et
tardis [tardif, lent] por oïr, ST.-BERN. 653. || xvi" s.
Et sur le reffus qu'en réitéra sa majesté, le dict
duc de Montpensier s'advança fort effrontément de
proférer de telles paroles.... CARLOIX, IX, 47.
— ÉTYM. Effronté, et le suffixe ment.
EFFRONTERIE ( è-fron-te-rie ), s. f. Acte d'ef-
fronté. Le traître, dites-vous, appelle mon voyage
Du nom d'effronterie et de libertinage, MAIR. So-
lim. 11, 4. Il faut payer d'effronterie, HAUTEROCHE,
Crispin méd. n, 6. D'Aquin avait l'effronterie de
vouloir faire son fils archevêque al dispelto [au mé-
pris] de tous les abbés de la première qualité, ST-
SIM. 44, 466.
— ÉTYM. Effronté.
EFFROYABLE (è-fro-ia-bl'; plusieurs prononcent
è-froi-ia-bl'), adj. || 1° Qui inspire un effroi mêlé
d'horreur. Un spectacle effroyable. Une mort effroya-
ble. Seigneur, le récit même en paraît effroyable,
CORN. Cinna, iv, 4. Mais que, dans cette effroyable
confusion de toutes choses, il est beau de considérer
ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut
de ce royaume, BOSS. Reine d'Ànglet. UnHérode,
un Tibère effroyable à nommer, BOII,. Sat. xi. Quels
coups accompagnés de regards effroyables, RAC.
Mithr. v, 4. Je le vois comme un monstre effroyable
à mes yeux, n>. Phèd. ni, s. Un effroyable cri,
sorti du fond des flots, ro. ib. v, 6. Et ce jour ef-
froyable [le massacre des Juifs] arrive dans dix jours,
1D. Esth. I, 3. Ce songe et ce rapport, tout me sem-
ble effroyable, m. Athal. n, 6. || 2° Par extension,
qui est d'une laideur repoussante. Figure effroyable.
Il 3° Excessif, incroyable. Il y avait un monde ef-
froyable à cette assemblée. Dépense effroyable.
— B.EM. Malherbe a employé effroyable dans le
sens de effrayant, redoutable: Je le connais, Des-
tin, vous avez arrêté Qu'aux deux fils de mon roi se
partage la terre; Et qu'après le trépas ce miracle
de guerre Soit encore effroyable en sa postérité,
MALH. n, 7.
— HIST. xv" s. Alors, si estes embusché [caché],
Voirez quelle chose effroyable Fait feu commun dit
vegetable, 2V. d'alch. 4 28. ||xvi" s. Un si effrayable
incendiaire, CARLOIX, VI, 28. J'eus à souffrir cette
condition, que la veue de ma maison m'estoit ef-
froyable, MONT, iv, 206. Rendre les urines espesses,
noires et effroyables, ou les avoir arrestées par quel-
que pierre espineuse et hérissée, ID. IV, 274.
— ÉTYM. Effrayer, une des formes anciennes d'ef-
frayer (voy. EFFRAYER). La finale able a ici un sens
actif.
EFFROYABLEMENT (è-fro-ia-ble-man ; plusieurs
prononcent è-froi-ia-ble-man), adv. D'une manière
effroyable, excessive. Elle est effroyablement laide.
11 mange effroyablement. Il a effroyablement dé-
pensé depuis quelque temps. || Par plaisanterie. Mas-
cariEe: Vous ne me dites rien de mes plumes, com-
ment les trouvez-vous? — Cathos.: Effroyablement
belles, MOL. Préc. rid. 40.
— HIST. xvi" s. Il leur aura ouy reputer très heu-
reux les riches hommes, et redouter effroyablement
ia mort avec horreur, ou le travail, AMYOT, Comment
il faut lire les poêt. 56. Redoubtant Hannibal trop
plus effroyablement qu'il ne devoit, m. Fab. 63.
— ÉTYM. Effroyable, et le suffixe ment.
fEFFRUITER (è-frui-té), v. a. || 1° Voy. EFFRITER.
Il 2° Ôter le fruit. Effruiter un arbre, un verger.
— ÉTYM. Ef pour es.... préfixe, et fruit.
f EFFUMER (é-fu-mé), v. a. Terme de peintre.
Éteindre une partie de quelque peinture, qui paraît
trop ardente. Effumer une peinture.
—ÉTYM. Ef pour es.. ..préfixe, et fumer. Dans le
xviesiècle s'cffumer avait un sens métaphorique, se
EGA
répandre en : Ainsy verroit on eslever et avoir lieu la
franchise de parler à un chaqu'un ; plusieurs s'effu-
meroient en paroles libres, MONTBOURCH. Gag. bat.
f°38, dans LACURNE.
EFFUSION (èf-fu-zion; en vers, de quatre syl-
labes), s. f. y i° Action de répandre le contenu d'un
vase. Trois fois du vin fumeux L'effusion Jlégère al-
luma les saints feux, SEGRAIS, Géorg. rv. S'il la voit
[la réforme, le protestantisme] dans l'effusion de
la seconde fiole [les fioles de l'Apocalypse], l'autre
interprète la voit seulement à l'effusion de la sep-
tième, BOSS. Var. xrn, § 44. Nous sacrifierons à la
reine du ciel et nous lui ferons des effusions, m.
Polit, vu, vi, 6. Dieux que j'appelle à cette effu-
sion [d'une coupe], Venez favoriser notre réunion,
RAC. Brit. v, 6. H Terme de médecine. Ecoulement
d'un liquide qui sort de ses vaisseaux ou réservoirs
et qui s'épanche dans une cavité ou dans les tissus.
||.Terme d'astronomie. Effusion du Verseau, portion
de la constellation du Verseau, qui est représentée
sur les cartes célestes par l'eau qui sort lie l'urne.
H 2° Par extension. Il y eut dans ce combat une
grande effusion de sang. En attendant le coucher
du soleil.... afin de considérer à mon aise cette
riche effusion de couleurs, BALZ. le Prinpe, avant-
prop. H 3° Action de répandre hors. L'Église tient
que le Père produit continuellement le Fils, et main-
tient l'éternité de son essence par une effusion de
sa substance, qui est sans interruption aussi bien
que sans fin, PASC. Lett. à Mme Perièf, 6 nov.
1048. y 4° Fig. Effusion du coeur, ou, simplement,
effusion, épanchement d'un coeur affectueux et
sincère. Parler avec effusion, parler avec abandon.
L'effusion d'un bon coeur. C'est ici une effusion de
mon coeur plutôt qu'un ouvrage et une méditation
de mon esprit, FLÉCH. M. de Montausier. Notre coeur
s'échapperait malgré nous-mêmes en de saintes ef-
fusions, MASS. Car. Prière 4. Avec qui vo|us n'aurez
jamais ces effusions de coeur, ID. ib. \\ Effusion de
tendresse, tendresse manifestée par les paroles, les
gestes, les actions. Ils leur offraient les effusions
sincères de la charité, m. Car. Culte. OEil invisible
du Père céleste, vous fûtes le seul témoin des se-
crètes effusions de sa charité, ID. Or. fun. Villars.
Il 5° Terme d'alchimie. Purification de la pierre
philosophale.
— HIST. xiv s. Les lèvres d'icele [plaie] doivent
estre frotées 0 [avec] une aguille ou 0 chose sembla-
ble ducques [jusque] à effusion de sanc, H. DE
MONDEVILLE, f" 42. Et ot illecques plus grant effu-
sion de sanc que il n'avoit eu en la bataille, BER-
CHEURE, f" 38, verso. || xvi" s. L'exploit sera faict
à moindre effusion de sang que sera possible, RAB.
Garg. i, 29. De jeunes garsons portaient de beaux
vases d'or et d'argent, pour faire les aspergemens
et effusions qui se font es sacrifices, AMYOT, P.
Mm. 66.
— ÉTYM. Lat. effusionem, du supin effusum, de
effwndere, de ex, hors de, et fundere, verser (voy.
FONDRE). !.
fÉFLAGELLÉ, ËE (é-fla-jèl-lé, lée), adj. Terme
de botanique. Qui n'a pas de coulants. «
— ÉTYM. Lat. e, sans, etflageUum, fouet, coulant.
ÉFOÏJRCEAU (é-four-sô), s. m. Nom d'une voiture
à deux roues qui sert à conduire de pesants fardeaux,
tels que des troncs d'arbres, de grosses poutres, etc.
— ÉTYM. Ce mot parait formé du latin furca,
fourche : chariot à fourche, comp. FOURGON.
t ÉGAGRE (é-ga-gr'), s. f. Terme de zoologie.
Chèvre sauvage.
— ÉTYM. AïyaYP0?) de a*i?, atïà?, chèvre, et
àypta, sauvage.
t ÉGAGROPILE (é-ga-gro-pi-f), s. m. Concrétion
qu'on trouve quelquefois dans les voies; digestives
des chèvres ou des autres animaux ruminants.
— ÉTYM. Égagre, et itîXoç, boule de lkine.
t ÉGAGROPILIFORME ( é-ga-gra-pi^li-for-m' ),
adj. Qui a la forme de l'égagropile. Calcul égagro-
piliforme.
— ÉTYM. Égagropile, et forme.
f ÉGAIL (é-gall, Il mouillées), s. m. Terme de
chasse. Voy. AIGUAIL.
ÉGAL, ALE (é-gal, ga-1'), adj. || 1° Pareil en
quantité, en valeur. Cent francs en or et sent francs
en billets sont des sommes égales. Deux lignes éga-
les entre elles. Le mètre est égal à là quarante-
millionième partie de la circonférence de la terre.
Pense qu'il est si grand, qu'il n'aurait point d'of-
frande, S'il n'en recevait point que d'égales à lui,
MALH. 1, 4. Que m'offrirait de pis la forjtune enne-
mie , Â moi qui tiens le trône égal à l'infamie, CORN.
II. de Pomp. m, '2. Peut-on voir un orgueil à votre
orgueil égal? ID. Nicom. v, 7. Du nom de dicta-
EGA
1311
Pareil en
teur, du nom de général, Qu'importe si des deux
le pouvoir est égal? ID. Sertor. m, 2. Hélas! sei-
gneur! quel trouble au mien peut être égal? RAC.
Phèd.î, 2. Il n'y a point, dit TileLive, d'esprits
plus susceptibles de jalousie que ceux qui n'ont
point un mérite égal à leur naissance et à leur rang,
ROLL. Hist. anc. OEuvres, t. 1, p. 497, dans POU-
GENS. Les hommes, qui tous savent le fort et le
faible les uns des autres, connaissent ceux qui leur
sont égaux, sentent la supériorité que quelques-uns
ont sur eux et celle qu'ils ont sur quelques autres,
LA BRUY. XI. Quand trente mille hommes combat-
tent en bataille rangée contre des troupes égales en
nombre, VOLT. Candide, 4. || Absolument. Ceci peut
s'appliquer à la grandeur royale ; Elle reçoit et donne,
et la chose est égale; Tout travaille pour elle, et
réciproquement Tout tire d'elle l'aliment, LA FONT.
Fabl. m, 2. Il n'est bien sous le ciel qui vous parût
égal,iD.tb. vin, 4 3. Rien ne met à l'abri de cet or-
dre fatal, Ni le rang, ni le sexe, et le crime est égal,
RAC. Esth. I, 3. Depuis qu'à Pharaon ce peuple est
échappé, Une égale terreur ne l'avait point frappé,
ID. Atlml. m, 7. Suivre d'un pas égal mes fortunes
diverses, ID. Èérén.'i, 4. Allons; d'un pas égal
que ne puis-je vous suivre? VOLT, llirope, v, 6. Ce
combat comme à nous peut leur être fatal, Égaux
sont les périls, le courage est égal, c. DELÀ VIGNE, Vê-
pres sicil. n, 6. H Toutes choses égales, ou tout étant
égal d'ailleurs, c'est-à-dire en supposant qu'il n'y
ait aucune différence entre les choses dont il s'agit.
Toutes choses égales, une raison née avec quelque
élévation aimerait encore mieux se tromper, en se
faisant honneur, qu'en se déclarant pour un parti
si ignominieux à son être, MASS. Car. Avenir. ||La
partie est égale, la partie n'est pas égale, se dit de
deux joueurs, de deux combattants qui sont ou ne
sont pas de même force. Comme la partie n'est pas
égale, il faut user de stratagème et éluder adroite-
ment le malheur qui me cherche, MOL. Festin de P.
11,40. Il Tenir la balance égale, c'est-à-dire être d'une
stricte justice, d'une exacte impartialité, à l'égard
d'hommes ou d'opinions qui sont en conflit. || Faire
tout égal, traiter tout le monde de même, ne favo-
riser personne. || En termes de géométrie,égal,quand
il se dit de ce qui est figuré, ne s'applique pas seu-
lement à la valeur, mais aux angles et aux dimen-
sions, de telle sorte qu'on puisse concevoir l'exacte
superposition des figures. Un parallélogramme est
partagé par sa diagonale en deux triangles égaux ;
deux cercles décrits du même rayon sont égaux; en-
tendez que si on les applique l'un sur l'autre, ils
coïncideront exactement. Quand il n'est pas question
de la figure, ou quand la figure est tellement diffé-
rente qu'on ne peut songer à la superposition, égal
reprend son sens ordinaire, il ne signifie plus que
la parité dans la quantité. Tous les parallélogrammes
de même base et de même hauteur sont équivalents,
c'est-à-dire égaux en surface. Des volumes égaux.
La sphère est égale aux deux tiers du cylindre cir-
conscrit. H Terme de botanique.; Aigrette égale, ai-
grette composée de soies ayant à peu près la même
longueur. Polygamie égale, ordre comprenant les
syngénèses dont toutes les fleurs sont hermaphro-
dites. Il Terme de musique grecque. Système égal,
système d'Aristoxène qui divisait chaque tétracorde en
trente parties égales. || 2° Qui jouit des mêmes droits.
Tous les hommes sont égaux. Autrefois les habitants
du pays n'étaient pas égaux devant la loi. Les mor-
tels sont égaux, ce n'est pas la naissance, C'est
la seule vertu qui fait la différence, VOLT. Maho-
met, 1, 4. Et vous semblez d'un sang fait pour
donner des lois X l'Arabe insolent qui marche égal
aux rois, iD.Fa.na8. I, 2. || 3° Qui est toujours le
même, qui ne varie point. Un mouvement égal. Un
style égal. Du reste, en quoi répond au sort divers
Ce train toujours égal dont marche l'univers? LA
FONT. Fabl. n, 43. Un style trop égal et toujours
uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu'il
nous endorme, BOIL. Art p. I. D'un soin toujours
égal sa faveur l'environne, RAC. Alex. 1, 2. Ce
Dieu.... Juge tous les mortels avec d'égales lois, m.
Esth. m, 4. Il En médecine, on dit que le pouls
est égal, que la respiration est égale, lorsque
les mouvements qui les constituent sont sembla-
bles pour la force et la durée. || 4° Qui est d'un
caractère doux et sans hauts ni bas. Vous étiez
né doux, égal, accessible, MASS. Car. Prodigue.
Modeste, bonne, égale, toujours obligeante, natu-
relle et réservée, w° DE GENLIS, Veill. du chat, t, 1,
p. 442, dans POUGENS. Il Se dit aussi de l'humeur,
du caractère. La supérieure n'avait jamais vu de
religieuse d'une humeur aussi égale, CHÀTEAUB.
René, 24 6. || 5° Égal à soi-même, qui ne se dément
mes fils, ROTROU, Hercule mourant, n, 2. Hé! Ja
bonne effrontée! MOL. Sgan. 6, || Sectaire du
IVI* siècle qui niait la personnalité du Saint-Esprit.
I| S. f. Effrontée, sorte d'ancienne coiffure de
femme.
— HIST. xine s. Qu'est-ce diable? es-tu effrontés!
Quel gens nous as-tu ci contés? la Rose, 44425.
H xiv" s. En courages acoustumez à guerre et es-
frontez par chevalerie, BERCHEURE, f° 4 3. || xvi" s.
Il disoit qu'il estoit bien effronté d'aller encore vestu
de pourpre comme un roy, AMYOT, Pyrrhus, 69.
— ÉTYM. Ef pour es.... préfixe, et front, c'est-
à-dire sans front, impudent; provenç. esfrontat;
ital. sfrontato. L'ancienne langue avait le verbe es-
fponter, qui signifiait casser le front, la tête, et fig.
décontenancer.
EFFRONTÉMENT (è-fron-té-man), adv. Avec ef-
fronterie. Il a effrontément soutenu ce mensonge;
il a soutenu effrontément ce mensonge.
— HIST. XII" s. Effronteiment et sottement appa-
rilliez por parler, isnels [prompt] por enseignier, et
tardis [tardif, lent] por oïr, ST.-BERN. 653. || xvi" s.
Et sur le reffus qu'en réitéra sa majesté, le dict
duc de Montpensier s'advança fort effrontément de
proférer de telles paroles.... CARLOIX, IX, 47.
— ÉTYM. Effronté, et le suffixe ment.
EFFRONTERIE ( è-fron-te-rie ), s. f. Acte d'ef-
fronté. Le traître, dites-vous, appelle mon voyage
Du nom d'effronterie et de libertinage, MAIR. So-
lim. 11, 4. Il faut payer d'effronterie, HAUTEROCHE,
Crispin méd. n, 6. D'Aquin avait l'effronterie de
vouloir faire son fils archevêque al dispelto [au mé-
pris] de tous les abbés de la première qualité, ST-
SIM. 44, 466.
— ÉTYM. Effronté.
EFFROYABLE (è-fro-ia-bl'; plusieurs prononcent
è-froi-ia-bl'), adj. || 1° Qui inspire un effroi mêlé
d'horreur. Un spectacle effroyable. Une mort effroya-
ble. Seigneur, le récit même en paraît effroyable,
CORN. Cinna, iv, 4. Mais que, dans cette effroyable
confusion de toutes choses, il est beau de considérer
ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut
de ce royaume, BOSS. Reine d'Ànglet. UnHérode,
un Tibère effroyable à nommer, BOII,. Sat. xi. Quels
coups accompagnés de regards effroyables, RAC.
Mithr. v, 4. Je le vois comme un monstre effroyable
à mes yeux, n>. Phèd. ni, s. Un effroyable cri,
sorti du fond des flots, ro. ib. v, 6. Et ce jour ef-
froyable [le massacre des Juifs] arrive dans dix jours,
1D. Esth. I, 3. Ce songe et ce rapport, tout me sem-
ble effroyable, m. Athal. n, 6. || 2° Par extension,
qui est d'une laideur repoussante. Figure effroyable.
Il 3° Excessif, incroyable. Il y avait un monde ef-
froyable à cette assemblée. Dépense effroyable.
— B.EM. Malherbe a employé effroyable dans le
sens de effrayant, redoutable: Je le connais, Des-
tin, vous avez arrêté Qu'aux deux fils de mon roi se
partage la terre; Et qu'après le trépas ce miracle
de guerre Soit encore effroyable en sa postérité,
MALH. n, 7.
— HIST. xv" s. Alors, si estes embusché [caché],
Voirez quelle chose effroyable Fait feu commun dit
vegetable, 2V. d'alch. 4 28. ||xvi" s. Un si effrayable
incendiaire, CARLOIX, VI, 28. J'eus à souffrir cette
condition, que la veue de ma maison m'estoit ef-
froyable, MONT, iv, 206. Rendre les urines espesses,
noires et effroyables, ou les avoir arrestées par quel-
que pierre espineuse et hérissée, ID. IV, 274.
— ÉTYM. Effrayer, une des formes anciennes d'ef-
frayer (voy. EFFRAYER). La finale able a ici un sens
actif.
EFFROYABLEMENT (è-fro-ia-ble-man ; plusieurs
prononcent è-froi-ia-ble-man), adv. D'une manière
effroyable, excessive. Elle est effroyablement laide.
11 mange effroyablement. Il a effroyablement dé-
pensé depuis quelque temps. || Par plaisanterie. Mas-
cariEe: Vous ne me dites rien de mes plumes, com-
ment les trouvez-vous? — Cathos.: Effroyablement
belles, MOL. Préc. rid. 40.
— HIST. xvi" s. Il leur aura ouy reputer très heu-
reux les riches hommes, et redouter effroyablement
ia mort avec horreur, ou le travail, AMYOT, Comment
il faut lire les poêt. 56. Redoubtant Hannibal trop
plus effroyablement qu'il ne devoit, m. Fab. 63.
— ÉTYM. Effroyable, et le suffixe ment.
fEFFRUITER (è-frui-té), v. a. || 1° Voy. EFFRITER.
Il 2° Ôter le fruit. Effruiter un arbre, un verger.
— ÉTYM. Ef pour es.... préfixe, et fruit.
f EFFUMER (é-fu-mé), v. a. Terme de peintre.
Éteindre une partie de quelque peinture, qui paraît
trop ardente. Effumer une peinture.
—ÉTYM. Ef pour es.. ..préfixe, et fumer. Dans le
xviesiècle s'cffumer avait un sens métaphorique, se
EGA
répandre en : Ainsy verroit on eslever et avoir lieu la
franchise de parler à un chaqu'un ; plusieurs s'effu-
meroient en paroles libres, MONTBOURCH. Gag. bat.
f°38, dans LACURNE.
EFFUSION (èf-fu-zion; en vers, de quatre syl-
labes), s. f. y i° Action de répandre le contenu d'un
vase. Trois fois du vin fumeux L'effusion Jlégère al-
luma les saints feux, SEGRAIS, Géorg. rv. S'il la voit
[la réforme, le protestantisme] dans l'effusion de
la seconde fiole [les fioles de l'Apocalypse], l'autre
interprète la voit seulement à l'effusion de la sep-
tième, BOSS. Var. xrn, § 44. Nous sacrifierons à la
reine du ciel et nous lui ferons des effusions, m.
Polit, vu, vi, 6. Dieux que j'appelle à cette effu-
sion [d'une coupe], Venez favoriser notre réunion,
RAC. Brit. v, 6. H Terme de médecine. Ecoulement
d'un liquide qui sort de ses vaisseaux ou réservoirs
et qui s'épanche dans une cavité ou dans les tissus.
||.Terme d'astronomie. Effusion du Verseau, portion
de la constellation du Verseau, qui est représentée
sur les cartes célestes par l'eau qui sort lie l'urne.
H 2° Par extension. Il y eut dans ce combat une
grande effusion de sang. En attendant le coucher
du soleil.... afin de considérer à mon aise cette
riche effusion de couleurs, BALZ. le Prinpe, avant-
prop. H 3° Action de répandre hors. L'Église tient
que le Père produit continuellement le Fils, et main-
tient l'éternité de son essence par une effusion de
sa substance, qui est sans interruption aussi bien
que sans fin, PASC. Lett. à Mme Perièf, 6 nov.
1048. y 4° Fig. Effusion du coeur, ou, simplement,
effusion, épanchement d'un coeur affectueux et
sincère. Parler avec effusion, parler avec abandon.
L'effusion d'un bon coeur. C'est ici une effusion de
mon coeur plutôt qu'un ouvrage et une méditation
de mon esprit, FLÉCH. M. de Montausier. Notre coeur
s'échapperait malgré nous-mêmes en de saintes ef-
fusions, MASS. Car. Prière 4. Avec qui vo|us n'aurez
jamais ces effusions de coeur, ID. ib. \\ Effusion de
tendresse, tendresse manifestée par les paroles, les
gestes, les actions. Ils leur offraient les effusions
sincères de la charité, m. Car. Culte. OEil invisible
du Père céleste, vous fûtes le seul témoin des se-
crètes effusions de sa charité, ID. Or. fun. Villars.
Il 5° Terme d'alchimie. Purification de la pierre
philosophale.
— HIST. xiv s. Les lèvres d'icele [plaie] doivent
estre frotées 0 [avec] une aguille ou 0 chose sembla-
ble ducques [jusque] à effusion de sanc, H. DE
MONDEVILLE, f" 42. Et ot illecques plus grant effu-
sion de sanc que il n'avoit eu en la bataille, BER-
CHEURE, f" 38, verso. || xvi" s. L'exploit sera faict
à moindre effusion de sang que sera possible, RAB.
Garg. i, 29. De jeunes garsons portaient de beaux
vases d'or et d'argent, pour faire les aspergemens
et effusions qui se font es sacrifices, AMYOT, P.
Mm. 66.
— ÉTYM. Lat. effusionem, du supin effusum, de
effwndere, de ex, hors de, et fundere, verser (voy.
FONDRE). !.
fÉFLAGELLÉ, ËE (é-fla-jèl-lé, lée), adj. Terme
de botanique. Qui n'a pas de coulants. «
— ÉTYM. Lat. e, sans, etflageUum, fouet, coulant.
ÉFOÏJRCEAU (é-four-sô), s. m. Nom d'une voiture
à deux roues qui sert à conduire de pesants fardeaux,
tels que des troncs d'arbres, de grosses poutres, etc.
— ÉTYM. Ce mot parait formé du latin furca,
fourche : chariot à fourche, comp. FOURGON.
t ÉGAGRE (é-ga-gr'), s. f. Terme de zoologie.
Chèvre sauvage.
— ÉTYM. AïyaYP0?) de a*i?, atïà?, chèvre, et
àypta, sauvage.
t ÉGAGROPILE (é-ga-gro-pi-f), s. m. Concrétion
qu'on trouve quelquefois dans les voies; digestives
des chèvres ou des autres animaux ruminants.
— ÉTYM. Égagre, et itîXoç, boule de lkine.
t ÉGAGROPILIFORME ( é-ga-gra-pi^li-for-m' ),
adj. Qui a la forme de l'égagropile. Calcul égagro-
piliforme.
— ÉTYM. Égagropile, et forme.
f ÉGAIL (é-gall, Il mouillées), s. m. Terme de
chasse. Voy. AIGUAIL.
ÉGAL, ALE (é-gal, ga-1'), adj. || 1° Pareil en
quantité, en valeur. Cent francs en or et sent francs
en billets sont des sommes égales. Deux lignes éga-
les entre elles. Le mètre est égal à là quarante-
millionième partie de la circonférence de la terre.
Pense qu'il est si grand, qu'il n'aurait point d'of-
frande, S'il n'en recevait point que d'égales à lui,
MALH. 1, 4. Que m'offrirait de pis la forjtune enne-
mie , Â moi qui tiens le trône égal à l'infamie, CORN.
II. de Pomp. m, '2. Peut-on voir un orgueil à votre
orgueil égal? ID. Nicom. v, 7. Du nom de dicta-
EGA
1311
Pareil en
teur, du nom de général, Qu'importe si des deux
le pouvoir est égal? ID. Sertor. m, 2. Hélas! sei-
gneur! quel trouble au mien peut être égal? RAC.
Phèd.î, 2. Il n'y a point, dit TileLive, d'esprits
plus susceptibles de jalousie que ceux qui n'ont
point un mérite égal à leur naissance et à leur rang,
ROLL. Hist. anc. OEuvres, t. 1, p. 497, dans POU-
GENS. Les hommes, qui tous savent le fort et le
faible les uns des autres, connaissent ceux qui leur
sont égaux, sentent la supériorité que quelques-uns
ont sur eux et celle qu'ils ont sur quelques autres,
LA BRUY. XI. Quand trente mille hommes combat-
tent en bataille rangée contre des troupes égales en
nombre, VOLT. Candide, 4. || Absolument. Ceci peut
s'appliquer à la grandeur royale ; Elle reçoit et donne,
et la chose est égale; Tout travaille pour elle, et
réciproquement Tout tire d'elle l'aliment, LA FONT.
Fabl. m, 2. Il n'est bien sous le ciel qui vous parût
égal,iD.tb. vin, 4 3. Rien ne met à l'abri de cet or-
dre fatal, Ni le rang, ni le sexe, et le crime est égal,
RAC. Esth. I, 3. Depuis qu'à Pharaon ce peuple est
échappé, Une égale terreur ne l'avait point frappé,
ID. Atlml. m, 7. Suivre d'un pas égal mes fortunes
diverses, ID. Èérén.'i, 4. Allons; d'un pas égal
que ne puis-je vous suivre? VOLT, llirope, v, 6. Ce
combat comme à nous peut leur être fatal, Égaux
sont les périls, le courage est égal, c. DELÀ VIGNE, Vê-
pres sicil. n, 6. H Toutes choses égales, ou tout étant
égal d'ailleurs, c'est-à-dire en supposant qu'il n'y
ait aucune différence entre les choses dont il s'agit.
Toutes choses égales, une raison née avec quelque
élévation aimerait encore mieux se tromper, en se
faisant honneur, qu'en se déclarant pour un parti
si ignominieux à son être, MASS. Car. Avenir. ||La
partie est égale, la partie n'est pas égale, se dit de
deux joueurs, de deux combattants qui sont ou ne
sont pas de même force. Comme la partie n'est pas
égale, il faut user de stratagème et éluder adroite-
ment le malheur qui me cherche, MOL. Festin de P.
11,40. Il Tenir la balance égale, c'est-à-dire être d'une
stricte justice, d'une exacte impartialité, à l'égard
d'hommes ou d'opinions qui sont en conflit. || Faire
tout égal, traiter tout le monde de même, ne favo-
riser personne. || En termes de géométrie,égal,quand
il se dit de ce qui est figuré, ne s'applique pas seu-
lement à la valeur, mais aux angles et aux dimen-
sions, de telle sorte qu'on puisse concevoir l'exacte
superposition des figures. Un parallélogramme est
partagé par sa diagonale en deux triangles égaux ;
deux cercles décrits du même rayon sont égaux; en-
tendez que si on les applique l'un sur l'autre, ils
coïncideront exactement. Quand il n'est pas question
de la figure, ou quand la figure est tellement diffé-
rente qu'on ne peut songer à la superposition, égal
reprend son sens ordinaire, il ne signifie plus que
la parité dans la quantité. Tous les parallélogrammes
de même base et de même hauteur sont équivalents,
c'est-à-dire égaux en surface. Des volumes égaux.
La sphère est égale aux deux tiers du cylindre cir-
conscrit. H Terme de botanique.; Aigrette égale, ai-
grette composée de soies ayant à peu près la même
longueur. Polygamie égale, ordre comprenant les
syngénèses dont toutes les fleurs sont hermaphro-
dites. Il Terme de musique grecque. Système égal,
système d'Aristoxène qui divisait chaque tétracorde en
trente parties égales. || 2° Qui jouit des mêmes droits.
Tous les hommes sont égaux. Autrefois les habitants
du pays n'étaient pas égaux devant la loi. Les mor-
tels sont égaux, ce n'est pas la naissance, C'est
la seule vertu qui fait la différence, VOLT. Maho-
met, 1, 4. Et vous semblez d'un sang fait pour
donner des lois X l'Arabe insolent qui marche égal
aux rois, iD.Fa.na8. I, 2. || 3° Qui est toujours le
même, qui ne varie point. Un mouvement égal. Un
style égal. Du reste, en quoi répond au sort divers
Ce train toujours égal dont marche l'univers? LA
FONT. Fabl. n, 43. Un style trop égal et toujours
uniforme En vain brille à nos yeux, il faut qu'il
nous endorme, BOIL. Art p. I. D'un soin toujours
égal sa faveur l'environne, RAC. Alex. 1, 2. Ce
Dieu.... Juge tous les mortels avec d'égales lois, m.
Esth. m, 4. Il En médecine, on dit que le pouls
est égal, que la respiration est égale, lorsque
les mouvements qui les constituent sont sembla-
bles pour la force et la durée. || 4° Qui est d'un
caractère doux et sans hauts ni bas. Vous étiez
né doux, égal, accessible, MASS. Car. Prodigue.
Modeste, bonne, égale, toujours obligeante, natu-
relle et réservée, w° DE GENLIS, Veill. du chat, t, 1,
p. 442, dans POUGENS. Il Se dit aussi de l'humeur,
du caractère. La supérieure n'avait jamais vu de
religieuse d'une humeur aussi égale, CHÀTEAUB.
René, 24 6. || 5° Égal à soi-même, qui ne se dément
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