Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
ECO
goutte h goutte Les larmes que je répands, LAMART.
Uarm. i, 8. || Terme de théâtre. Cet acteur sait
écouter, se dit d'un acteur qui est bien en scène
quand l'interlocuteur lui parle. || Écoute 1 écoutez!
Apostrophe pour appeler quelqu'un ou pour fixer
l'attention. || Écouter aux portes, commettre des in-
discrétions de curiosité, et aussi se tenir au cou-
rant des choses secrètes. Vous avez raison, il ne faut
pas qu'on nous surprenne écoutant aux portes,
PICAED, Collatér. iv, 7. || N'écouter que d'une
oreille, faire peu d'attention, ne faire aucun cas de
ce qu'on dit. |j Sonnez comme il écoute, se dit à une
personne qui veut faire écouter un bruit qui n'existe
pas réellement. Ce semble une contre-petterie plai-
sante pour : écoutez, comme il sonne. |] Par plai-
santerie. Un écoute s'il pleut, un moulin auquel
l'eau manque souvent, ou qui ne va que par écluses;
et fig. un homme faible que la moindre chose arrête ;
une promesse illusoire. || 3° Par extension.Écouter,
donner audience, entendre une réclamation, une
demande, une observation. Notre sage magistrat
écoutait également le riche et le pauvre, BOSS. le
Tellier. Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-
là, LA FONT. Fàbl. x, 2. Écoutez tout le monde, as-
sidu consultant; Un fat quelquefois ouvre un avis
important, BOIL. Art p.rv. Tout va vous obéir, si le
vainqueur m'écoute, KAC. Alex, ni, S. || Écouter
quelqu'un en confession, recevoir sa confession.
|| Écouter un amant, ne pas repousser ses hommages.
Et je n'obtiendrai point, seigneur, qu'elle m'écoute,
Jusqu'à ce qu'elle ait vu votre hymen hors de doute,
CORN. Per/ftar. n, 3. Sur cette trahison [d'un mari]
on la plaint, elle écoute; Et cet on quelquefois qui
se fait écouter, Trouve un heureux moment dont il
sait profiter, HAUTEROCHB, Appar. tromp. n, 6. Eh
bien, madame, hé bien, écoutez donc Oreste, RAC.
Andr. H, *. Hélas! pour mon malheur je l'ai trop
écouté [Pyrrhus], ID. ib. n, t. J'adore depuis six
mois une femme charmante; j'ensuis écouté, elle
seule peut faire le bonheur de ma vie, LESAGE,
Diable boit. ch. v. || Accueillir, ne pas repousser.
Mais écouteriez-vous les conseils d'une femme?
CORN. Cinna, iv, 3. Le choix est glorieux et vaut
hien qu'on l'écoute, MOL. Tart. n, 4. Pour écouter'
jamais une offre si honteuse, RAC. Alex, i, i. 11
est vrai, si le ciel eût écouté mes voeux.... ID. Baj.
ta, i. Et si l'on veut, madame, écouter vos dis-
cours, Ma main de Claude même aura tranché les
jours, m. Brit. v, 6. Les lois n'écoutent pas l'amitié
paternelle, VOLT. Tancr. n, 2. || 4° Se laisser aller
à un sentiment ou à une passion. Sabine, écoutez
moins la douleur qui vous pousse, CORN. Hor. v, 3.
C'eût été démentir mon nom et ma naissance, Et
ne point écouter le sang de mes parents, Oui ne
crie en mon coeur que la mort des tyrans, ID. Héracl.
m, 2. Ah! si vous écoutez cet injuste courroux, ID.
Sert, iv, 2. J'écoutais avec plaisir mille chimères
ridicules qui vous peignaient innocent à mon coeur,
MOL. le Festin de P. i, 3. J'écoute comme vous ce
que l'honneur m'inspire, RAC. Alex, i, 2. Pylade,
je suis las d'écouter la raison, ID. Andr. m, t. J'é-
coute trop peut-être une imprudente audace, ID.
Baj. u, 6. Je n'écoutai que ma passion, FËN. Tél. I.
Mais n'écoutai-je point un espoir trop flatteur? VOLT.
Brut, in, 4. Et si je n'écoutais que ta honte et ma
gloire, m. Zaïre, m, 4. Permettez-moi, César,
d'écouter l'espérance, M. J. CHËN. Tibère, iv, 2.
H Écouter trop son mal, s'en affecter trop vive-
ment, se trop ménager. || 5° Terme de manège.
Écouter son cheval, être attentif à ne point le dé-
ranger de ses airs quand il manie bien. || On dit
qu'un pas écoute les talons, quand il ne se jette ni
sur l'un ni sur l'autre talon. ||6» S'écouter, v. réfl.
Prêter attention aux pensées qui surgissent dans
l'esprit. En ce moment, aucune nécessité de posi-
tion, aucun sentiment d'amour-propre ne pouvait
forcer Napoléon à combattre ses propres raisonne-
ments et l'empêcher de s'écouter lui-même, SÉGDR,
Bist. de Nap.u, 4. || N'écoutez que vous-même, ne
• consultez que vos propres inspirations. || S'écouter,
parler, et, absolument, s'écouter, se dit de quel-
qu'un qui parle lentement et qui affecte de bien
dire. Vous êtes bien maîtresse de mettre de la pé-
danterie dans vos phrases, de vous écouter en par-
lant, Mmc DE GENLIS, Adèle et TMod. t. m, lett. 23,
p. 4 79, dans POUGENS. || Se laisser aller à l'intérêt
pour soi-même. Je me prie, en pleurant, d'oser
rompre ma chaîne; Le fer libérateur qui percerait
mon sein, Déjà frappe mes yeux et frémit sous ma
main; Et puis mon coeur s'écoute et s'ouvre à la
faiblesse : Mes parents, mes amis, l'avenir, ma jeu-
nesse.... A. CHÈN. Élég. xxxvi. !| S'écouter, ménager
ses forces, sa santé. 11 s'écoute trop. 11 ne laut pas
ECO
| s'écouter. On se fait violence, on ne s'écoute point,,
on croit qu'à force de prendre sur soi, à la fin on
accoutumera le corps à obéir et à nous suivre,
MASS. Confér. sur le jubilé. Il [ Maisons] est surpris
d'un léger dévoiement dans ce temps de crise où
il n'avait pas le temps de s'écouter, ST-SIM. 401,
238. J'étais persuadé que toute production natu-
relle, agréable au goût, ne peut être nuisible au
corps; cependant je m'écoutai un peu tout le reste
de la journée, ROUSS. Prom. 7.
— HIST. x° s. Elle n'out eskoltet les mais consel-
liers, Eulalie. || XIe s. Messe et matines a li Teis es-
culté, Ch. de Roi. xi. || xn" s. Sire compeing [com-
pagnon] , plait-il vous [vous plaît-il] escouter? Ronc.
p. 47. Li emperere s'esiut [s'arrêta], si escota, ib.
p. 95. Si vous daignez ma prière escouter, Coud,
xin. Dune l'a fait l'apostoiles en sun estant lever,
E comanda à lire les leis e esculter, Th. le mart. 67.
Parole, sire, kar tis serfs [ton serviteur] esculte,
Rois, XII. E home félon de Israël vindrent là, li rois
ne les vot [voulut] escotier, Machabées, i, to.
|| xnr s. Plaise à la hautece de ta maestô escouter
m ' oroison, Psautier, f" i04. Encores est leens sans
doute Déduit orendroit, qui escoute S chanter gais
rossignolés, la Rose, v. 6J2. En une lande il s'a-
resta, Por sa muete [meute] k'il escouta, Lai de
Mélion. || XVe s. [II doit] le poure oïr, le plaintif es-
couter , EUST. DESCH. Des vertus nécessaires au
prince. Et sembloit bien qu'ils escoutassent qui se-
roit le plus fort ou le roy ou les seigneurs, COMM.
I, 2. || xvi" s. IL me faut ici adjurer les lecteurs non
pas d'escouter à mes gloses, mais de donner quelque
lieu à la parole de Dieu, CALV. Inslit. SU. Frère
Jean, escoute icy, je ne suys point ingrat, et ne
le fuz, ne seray, RAB. Pant. iv, 8. Quelque bon
desseing qu'ayt un juge, s'il ne s'escoute de prez
[se surveille].... MONT, H, 323. J'escoute à mes res-
veries, parce que j'ay à les enrooller, ID. ni, 76.
— ET YM. Bourguign. acoutai; Berry et picard, acou-
ter; wall. hoûter; namur. cftoÂîeryrouchi, ascouter;
provenç. escotar, escoutar; catal. escoltar; espagn.
escuchar; portug. escular; ital. ascoltare; dulatin aus-
cultare. Caper, grammairien latin, remarque qu'il
ne faut point prononcer ascultare, ce qui prouve
que cette prononciation était populaire. C'est celle
que les langues romanes ont retenue ; quelques-unes
ont changeras initial en es, par une méprise très-
naturelle, tant de mots commençant par es. Les
étymologistes croient que aus-cultare est composé
de aus, ancienne forme, ..oreille, et cultare ou
clutare, fréquentatif de cluere, entendre : perce-
voir par l'oreille.
ÉCOUTEUR, EUSE (é-kou-teur, teâ-z'), s. m.
et f. || i" Celui qui écoute, qui prête l'oreille à ce
qu'on lui dit, à ce qui est dit. Je connais peu d'é-
couteurs aussi intelligents. Les bons écouteurs font
les bons parleurs, MÉRË, OEuvres poslh. 1.1, p. 23.
|| 2° Celui, celle qui écoute par indiscrétion. C'est
un écouteur aux portes. Vous me savez assez ma-
ligne pour persifler les écouteurs, J. i. ROUSS. Hél.
v, to. || 3° Adj. Cheval écouteur. On dit plus ordi-
nairement cheval écouteux.
— ÉTYM. Provenç. escoutador; espagn. escucha-
dor; portug. escutador; ital. ascoltatore; du latin
auscultatorem, d'auscultare, écouter.
ÉCOUTEUX (é-kou-teû), adj. m. Terme de ma-
nège. Cheval écouteux, cheval distrait parles objets
qui le frappent, et aussi cheval qui ne part pas de
la main franchement et ne fournit pas tout ce qu'on
lui demande.
— ÉTYM. Ancienne prononciation d'écouteur.
ÊCOUTILLE (é-kou-ti-11', Il mouillées, et non
é-kou-ti-ye), s. f. Ouverture, petite ou grande, gé-
néralement de forme quadrangulaire, faite au pont
d'un navire pour établir une communication entre
deux étages et pour faciliter le chargement et le
déchargement du navire, JAL. L'écoutille d'avant,
d'arrière. Fermer les écoutilles.
—HIST. xvie s. Pantagruel, tenant ung Heliodore
grec en main, sus un strapontin [hamac] on [au] bout
des escoutilles sommeilloyt, RAB. Pant. iv, 63. Tost
après un caporal du ehasteauvint faire sa visite, ou-
vrit les escoutilles [du bateau], D'AUB. Hist. in, 3(6.
— ÉTYM. Espagn. escotilla; portug. escotillia;
angl. scuttle, qu'on dit tiré du français. Origine in-
connue, Escoutille a signifié le panneau qui recou-
vre l'ouverture : Escoutilles sont grands panneaux
par lesquels on ouvre les ponts et tillac pour des-
cendre ou tirer de grands fardeaux d'un vaisseau,
le p. FOBRNIER, dans JAL. En raison de ce sens, on
a proposé un dérivé de sculum, écu; mais le mot
paraît récent, et, dans un mot récent, scutum ne
peut donner êcoutille. Au lieu de cela, il est permis
ECR
1293
de conjecturer une dérivation de'écoute f, l'écoutille,
qui fait communiquer deux étages, ayant été com-
parée à une écoute, lieu propre à écouter.
t ÉCOUTILLON (é-kou-ti-llon, Il mouillées), s.m.
Terme de marine. Petite ouverture pratiquée dans
le panneau d'une êcoutille, ou contre les mâts, dans
les ponts supérieurs, pour recevoir le pied d'un
mât de hune, etc.
— ÉTYM. Ecoutille.
tÉCOCTOIR (é-kou-toir), s. m. Cornet dont lei
personnes qui ont l'oreille dure se servent pour
mieux entendre. Déjà, pour secourir son oreille un
peu dure, Orgon vers lui tourne son écoutoir, BE-
LILLE, Conv. I, 370.
— ÉTYM. Écouter.
t ÉCOUVETTE (é-kou-vè-f), s. f. Petit balai qui
sert au maréchal à ramasser le charbon dans le foyer
et à l'humecter d'eau. || Longue brosse à manche, qui
sert à l'apprêteur pour asperger d'eau les plaques
employées à chauffer les étoffes pendant le pressage.
— HIST. xv s. Non est, le deust on vif brusler
Comme un chevaucheur d'escouvetes, VILLON, dans
LACURNE. Il XVI" s. Ratissoires et escouvettes [balais
de bouleau], desquelz nosditz salpestriers seront
tenuz se meubler et fournir, Ordonn. A3 fév. J543.
— ÉTYM. Diminutif de l'ancien français escoube,
balai ; provenç. escoba; du latin scôpa, balai ; génev.
écovet, écovê; ital. scopetta.
ÉCOUVILLON (é-kou-vi-llon, Il mouillées, et non
é-kou-vi-yon), s. m. || 1° Linge attaché à un long
bâton, avec lequel les boulangers nettoient leur
four. Une table de pierre qu'elle couvrit d'une
nappe qui avait tout l'air d'un écouvillon de four,
LESAGE, Gugman d'Alf. I, 4. || 2°Terme d'artillerie.
Instrument de bois, ordinairement couvert d'une
peau de mouton ayant la laine en dehors, dont les
canonniers se servent pour nettoyer l'âme du ca-
non lorsqu'il a tiré.
— HIST. xin" s. Corn li escoveillon à un former,
Roman d'Audigier, ms. dans LACURNE. || XIV" S.
Comme l'exposant feust alez par ésbatement avec
plusieurs autres veoir une assemblée d'enfens qui
faisoient certains gieus appeliez les escouvillons,
qui se font chascun le dimenche des brandons après
vespres, DU CANGE, brando. Escouvillon de four,
ID. lorsorium. || xve s. Sec et noir comme escou-
villon, VILLON, Petit testam.
— ÉTYM. "Wallon, hoûvion; namur. chovion; di-
minutif i'escoube, balai, à l'aide d'un double suf-
fixe ill-on, le premier diminutif, le second aug-
mentatif (voy. ÉCOUVETTE).
ÉCOUVILLONNÉ, ÉE (é-kou-vi-Uo-né, née,
U mouillées), part, passé. Pièce écouvillonnée.
ÉCOUVILLONNER (é-kou-vi-llo-né, Il mouillées,
et non é-kou-vi-yo-né), v. a. Nettoyer avec l'écou-
villon. || Terme de métallurgie. Mouiller légèrement
le charbon.
— ÉTYM. Écouvillon.
tECPHONÈÏtlE (èk-fo-nê-m'), s.m. Terme didac-
tique. Élévation soudaine de la voix par des interjec-
tions et des expressions imparfaites, qui sont l'effet
de quelque surprise ou de quelque passion violente.
— ÉTYM. 'Exçûvrifia, de èx exprimant élévation,
etçaw), voix.
•f ECPHRACTIQUE (èk-fra-kti-k'), adj. Terme de
médecine. Synonyme d'apéritif.
— ÉTYM. 'ExçpocxTixèç, de Èx, hors, et ypâaativ,
boucher, c'est-à-dire déboucher.
■j- ECPIESME (èk-pi-è-sm'), s. m. Terme de chi-
rurgie. Sorte de fracture du crâne dans laquelle les
esquilles, enfoncées en dedans, compriment les
membranes du cerveau.
— ÉTYM. 'Ex7itet7[i.a, de èx, hors, et méU'v,
comprimer.
f ÉCRAI (é-krè), s. m. Terme rural. Milieu delà
raie faite par la charrue.
— ÉTYM. Serait-ce une fausse orthographe pou.i
ecrest, d'écrêter ?
f ÉCRAINIER (é-krè-nié), s. m. Ancien nom des
layetiers. Les maîtres de la communauté des laye-
tiers de Paris se qualifient maîtres layetiers écrai-
niers de la ville et faubourgs de Paris, Dict. des
arts et met. Amsterd. 1767, layetier.
— ÉTYM. Écran.
ÉCRAN (é-kran), s. m. |j 1" Sorte de'meuble dont
on se sert pour se garantir de l'action directe du
feu. || Sorte d'éventail qu'on tient à la main pour 1«
même objet. || Par extension. L'iris est un écran qui
ne laisse arriver à la rétine les rayons lumineux
que par l'ouverture pupillaire. || Fig. Il se mit de-
vant moi pour." me servir d'écran. |[ 2° Plaque sus-
pendue devant le foyer d'une forge. || Cercle de bois
couvert d'une toile dont les verriers s'entourent la
goutte h goutte Les larmes que je répands, LAMART.
Uarm. i, 8. || Terme de théâtre. Cet acteur sait
écouter, se dit d'un acteur qui est bien en scène
quand l'interlocuteur lui parle. || Écoute 1 écoutez!
Apostrophe pour appeler quelqu'un ou pour fixer
l'attention. || Écouter aux portes, commettre des in-
discrétions de curiosité, et aussi se tenir au cou-
rant des choses secrètes. Vous avez raison, il ne faut
pas qu'on nous surprenne écoutant aux portes,
PICAED, Collatér. iv, 7. || N'écouter que d'une
oreille, faire peu d'attention, ne faire aucun cas de
ce qu'on dit. |j Sonnez comme il écoute, se dit à une
personne qui veut faire écouter un bruit qui n'existe
pas réellement. Ce semble une contre-petterie plai-
sante pour : écoutez, comme il sonne. |] Par plai-
santerie. Un écoute s'il pleut, un moulin auquel
l'eau manque souvent, ou qui ne va que par écluses;
et fig. un homme faible que la moindre chose arrête ;
une promesse illusoire. || 3° Par extension.Écouter,
donner audience, entendre une réclamation, une
demande, une observation. Notre sage magistrat
écoutait également le riche et le pauvre, BOSS. le
Tellier. Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-
là, LA FONT. Fàbl. x, 2. Écoutez tout le monde, as-
sidu consultant; Un fat quelquefois ouvre un avis
important, BOIL. Art p.rv. Tout va vous obéir, si le
vainqueur m'écoute, KAC. Alex, ni, S. || Écouter
quelqu'un en confession, recevoir sa confession.
|| Écouter un amant, ne pas repousser ses hommages.
Et je n'obtiendrai point, seigneur, qu'elle m'écoute,
Jusqu'à ce qu'elle ait vu votre hymen hors de doute,
CORN. Per/ftar. n, 3. Sur cette trahison [d'un mari]
on la plaint, elle écoute; Et cet on quelquefois qui
se fait écouter, Trouve un heureux moment dont il
sait profiter, HAUTEROCHB, Appar. tromp. n, 6. Eh
bien, madame, hé bien, écoutez donc Oreste, RAC.
Andr. H, *. Hélas! pour mon malheur je l'ai trop
écouté [Pyrrhus], ID. ib. n, t. J'adore depuis six
mois une femme charmante; j'ensuis écouté, elle
seule peut faire le bonheur de ma vie, LESAGE,
Diable boit. ch. v. || Accueillir, ne pas repousser.
Mais écouteriez-vous les conseils d'une femme?
CORN. Cinna, iv, 3. Le choix est glorieux et vaut
hien qu'on l'écoute, MOL. Tart. n, 4. Pour écouter'
jamais une offre si honteuse, RAC. Alex, i, i. 11
est vrai, si le ciel eût écouté mes voeux.... ID. Baj.
ta, i. Et si l'on veut, madame, écouter vos dis-
cours, Ma main de Claude même aura tranché les
jours, m. Brit. v, 6. Les lois n'écoutent pas l'amitié
paternelle, VOLT. Tancr. n, 2. || 4° Se laisser aller
à un sentiment ou à une passion. Sabine, écoutez
moins la douleur qui vous pousse, CORN. Hor. v, 3.
C'eût été démentir mon nom et ma naissance, Et
ne point écouter le sang de mes parents, Oui ne
crie en mon coeur que la mort des tyrans, ID. Héracl.
m, 2. Ah! si vous écoutez cet injuste courroux, ID.
Sert, iv, 2. J'écoutais avec plaisir mille chimères
ridicules qui vous peignaient innocent à mon coeur,
MOL. le Festin de P. i, 3. J'écoute comme vous ce
que l'honneur m'inspire, RAC. Alex, i, 2. Pylade,
je suis las d'écouter la raison, ID. Andr. m, t. J'é-
coute trop peut-être une imprudente audace, ID.
Baj. u, 6. Je n'écoutai que ma passion, FËN. Tél. I.
Mais n'écoutai-je point un espoir trop flatteur? VOLT.
Brut, in, 4. Et si je n'écoutais que ta honte et ma
gloire, m. Zaïre, m, 4. Permettez-moi, César,
d'écouter l'espérance, M. J. CHËN. Tibère, iv, 2.
H Écouter trop son mal, s'en affecter trop vive-
ment, se trop ménager. || 5° Terme de manège.
Écouter son cheval, être attentif à ne point le dé-
ranger de ses airs quand il manie bien. || On dit
qu'un pas écoute les talons, quand il ne se jette ni
sur l'un ni sur l'autre talon. ||6» S'écouter, v. réfl.
Prêter attention aux pensées qui surgissent dans
l'esprit. En ce moment, aucune nécessité de posi-
tion, aucun sentiment d'amour-propre ne pouvait
forcer Napoléon à combattre ses propres raisonne-
ments et l'empêcher de s'écouter lui-même, SÉGDR,
Bist. de Nap.u, 4. || N'écoutez que vous-même, ne
• consultez que vos propres inspirations. || S'écouter,
parler, et, absolument, s'écouter, se dit de quel-
qu'un qui parle lentement et qui affecte de bien
dire. Vous êtes bien maîtresse de mettre de la pé-
danterie dans vos phrases, de vous écouter en par-
lant, Mmc DE GENLIS, Adèle et TMod. t. m, lett. 23,
p. 4 79, dans POUGENS. || Se laisser aller à l'intérêt
pour soi-même. Je me prie, en pleurant, d'oser
rompre ma chaîne; Le fer libérateur qui percerait
mon sein, Déjà frappe mes yeux et frémit sous ma
main; Et puis mon coeur s'écoute et s'ouvre à la
faiblesse : Mes parents, mes amis, l'avenir, ma jeu-
nesse.... A. CHÈN. Élég. xxxvi. !| S'écouter, ménager
ses forces, sa santé. 11 s'écoute trop. 11 ne laut pas
ECO
| s'écouter. On se fait violence, on ne s'écoute point,,
on croit qu'à force de prendre sur soi, à la fin on
accoutumera le corps à obéir et à nous suivre,
MASS. Confér. sur le jubilé. Il [ Maisons] est surpris
d'un léger dévoiement dans ce temps de crise où
il n'avait pas le temps de s'écouter, ST-SIM. 401,
238. J'étais persuadé que toute production natu-
relle, agréable au goût, ne peut être nuisible au
corps; cependant je m'écoutai un peu tout le reste
de la journée, ROUSS. Prom. 7.
— HIST. x° s. Elle n'out eskoltet les mais consel-
liers, Eulalie. || XIe s. Messe et matines a li Teis es-
culté, Ch. de Roi. xi. || xn" s. Sire compeing [com-
pagnon] , plait-il vous [vous plaît-il] escouter? Ronc.
p. 47. Li emperere s'esiut [s'arrêta], si escota, ib.
p. 95. Si vous daignez ma prière escouter, Coud,
xin. Dune l'a fait l'apostoiles en sun estant lever,
E comanda à lire les leis e esculter, Th. le mart. 67.
Parole, sire, kar tis serfs [ton serviteur] esculte,
Rois, XII. E home félon de Israël vindrent là, li rois
ne les vot [voulut] escotier, Machabées, i, to.
|| xnr s. Plaise à la hautece de ta maestô escouter
m ' oroison, Psautier, f" i04. Encores est leens sans
doute Déduit orendroit, qui escoute S chanter gais
rossignolés, la Rose, v. 6J2. En une lande il s'a-
resta, Por sa muete [meute] k'il escouta, Lai de
Mélion. || XVe s. [II doit] le poure oïr, le plaintif es-
couter , EUST. DESCH. Des vertus nécessaires au
prince. Et sembloit bien qu'ils escoutassent qui se-
roit le plus fort ou le roy ou les seigneurs, COMM.
I, 2. || xvi" s. IL me faut ici adjurer les lecteurs non
pas d'escouter à mes gloses, mais de donner quelque
lieu à la parole de Dieu, CALV. Inslit. SU. Frère
Jean, escoute icy, je ne suys point ingrat, et ne
le fuz, ne seray, RAB. Pant. iv, 8. Quelque bon
desseing qu'ayt un juge, s'il ne s'escoute de prez
[se surveille].... MONT, H, 323. J'escoute à mes res-
veries, parce que j'ay à les enrooller, ID. ni, 76.
— ET YM. Bourguign. acoutai; Berry et picard, acou-
ter; wall. hoûter; namur. cftoÂîeryrouchi, ascouter;
provenç. escotar, escoutar; catal. escoltar; espagn.
escuchar; portug. escular; ital. ascoltare; dulatin aus-
cultare. Caper, grammairien latin, remarque qu'il
ne faut point prononcer ascultare, ce qui prouve
que cette prononciation était populaire. C'est celle
que les langues romanes ont retenue ; quelques-unes
ont changeras initial en es, par une méprise très-
naturelle, tant de mots commençant par es. Les
étymologistes croient que aus-cultare est composé
de aus, ancienne forme, ..oreille, et cultare ou
clutare, fréquentatif de cluere, entendre : perce-
voir par l'oreille.
ÉCOUTEUR, EUSE (é-kou-teur, teâ-z'), s. m.
et f. || i" Celui qui écoute, qui prête l'oreille à ce
qu'on lui dit, à ce qui est dit. Je connais peu d'é-
couteurs aussi intelligents. Les bons écouteurs font
les bons parleurs, MÉRË, OEuvres poslh. 1.1, p. 23.
|| 2° Celui, celle qui écoute par indiscrétion. C'est
un écouteur aux portes. Vous me savez assez ma-
ligne pour persifler les écouteurs, J. i. ROUSS. Hél.
v, to. || 3° Adj. Cheval écouteur. On dit plus ordi-
nairement cheval écouteux.
— ÉTYM. Provenç. escoutador; espagn. escucha-
dor; portug. escutador; ital. ascoltatore; du latin
auscultatorem, d'auscultare, écouter.
ÉCOUTEUX (é-kou-teû), adj. m. Terme de ma-
nège. Cheval écouteux, cheval distrait parles objets
qui le frappent, et aussi cheval qui ne part pas de
la main franchement et ne fournit pas tout ce qu'on
lui demande.
— ÉTYM. Ancienne prononciation d'écouteur.
ÊCOUTILLE (é-kou-ti-11', Il mouillées, et non
é-kou-ti-ye), s. f. Ouverture, petite ou grande, gé-
néralement de forme quadrangulaire, faite au pont
d'un navire pour établir une communication entre
deux étages et pour faciliter le chargement et le
déchargement du navire, JAL. L'écoutille d'avant,
d'arrière. Fermer les écoutilles.
—HIST. xvie s. Pantagruel, tenant ung Heliodore
grec en main, sus un strapontin [hamac] on [au] bout
des escoutilles sommeilloyt, RAB. Pant. iv, 63. Tost
après un caporal du ehasteauvint faire sa visite, ou-
vrit les escoutilles [du bateau], D'AUB. Hist. in, 3(6.
— ÉTYM. Espagn. escotilla; portug. escotillia;
angl. scuttle, qu'on dit tiré du français. Origine in-
connue, Escoutille a signifié le panneau qui recou-
vre l'ouverture : Escoutilles sont grands panneaux
par lesquels on ouvre les ponts et tillac pour des-
cendre ou tirer de grands fardeaux d'un vaisseau,
le p. FOBRNIER, dans JAL. En raison de ce sens, on
a proposé un dérivé de sculum, écu; mais le mot
paraît récent, et, dans un mot récent, scutum ne
peut donner êcoutille. Au lieu de cela, il est permis
ECR
1293
de conjecturer une dérivation de'écoute f, l'écoutille,
qui fait communiquer deux étages, ayant été com-
parée à une écoute, lieu propre à écouter.
t ÉCOUTILLON (é-kou-ti-llon, Il mouillées), s.m.
Terme de marine. Petite ouverture pratiquée dans
le panneau d'une êcoutille, ou contre les mâts, dans
les ponts supérieurs, pour recevoir le pied d'un
mât de hune, etc.
— ÉTYM. Ecoutille.
tÉCOCTOIR (é-kou-toir), s. m. Cornet dont lei
personnes qui ont l'oreille dure se servent pour
mieux entendre. Déjà, pour secourir son oreille un
peu dure, Orgon vers lui tourne son écoutoir, BE-
LILLE, Conv. I, 370.
— ÉTYM. Écouter.
t ÉCOUVETTE (é-kou-vè-f), s. f. Petit balai qui
sert au maréchal à ramasser le charbon dans le foyer
et à l'humecter d'eau. || Longue brosse à manche, qui
sert à l'apprêteur pour asperger d'eau les plaques
employées à chauffer les étoffes pendant le pressage.
— HIST. xv s. Non est, le deust on vif brusler
Comme un chevaucheur d'escouvetes, VILLON, dans
LACURNE. Il XVI" s. Ratissoires et escouvettes [balais
de bouleau], desquelz nosditz salpestriers seront
tenuz se meubler et fournir, Ordonn. A3 fév. J543.
— ÉTYM. Diminutif de l'ancien français escoube,
balai ; provenç. escoba; du latin scôpa, balai ; génev.
écovet, écovê; ital. scopetta.
ÉCOUVILLON (é-kou-vi-llon, Il mouillées, et non
é-kou-vi-yon), s. m. || 1° Linge attaché à un long
bâton, avec lequel les boulangers nettoient leur
four. Une table de pierre qu'elle couvrit d'une
nappe qui avait tout l'air d'un écouvillon de four,
LESAGE, Gugman d'Alf. I, 4. || 2°Terme d'artillerie.
Instrument de bois, ordinairement couvert d'une
peau de mouton ayant la laine en dehors, dont les
canonniers se servent pour nettoyer l'âme du ca-
non lorsqu'il a tiré.
— HIST. xin" s. Corn li escoveillon à un former,
Roman d'Audigier, ms. dans LACURNE. || XIV" S.
Comme l'exposant feust alez par ésbatement avec
plusieurs autres veoir une assemblée d'enfens qui
faisoient certains gieus appeliez les escouvillons,
qui se font chascun le dimenche des brandons après
vespres, DU CANGE, brando. Escouvillon de four,
ID. lorsorium. || xve s. Sec et noir comme escou-
villon, VILLON, Petit testam.
— ÉTYM. "Wallon, hoûvion; namur. chovion; di-
minutif i'escoube, balai, à l'aide d'un double suf-
fixe ill-on, le premier diminutif, le second aug-
mentatif (voy. ÉCOUVETTE).
ÉCOUVILLONNÉ, ÉE (é-kou-vi-Uo-né, née,
U mouillées), part, passé. Pièce écouvillonnée.
ÉCOUVILLONNER (é-kou-vi-llo-né, Il mouillées,
et non é-kou-vi-yo-né), v. a. Nettoyer avec l'écou-
villon. || Terme de métallurgie. Mouiller légèrement
le charbon.
— ÉTYM. Écouvillon.
tECPHONÈÏtlE (èk-fo-nê-m'), s.m. Terme didac-
tique. Élévation soudaine de la voix par des interjec-
tions et des expressions imparfaites, qui sont l'effet
de quelque surprise ou de quelque passion violente.
— ÉTYM. 'Exçûvrifia, de èx exprimant élévation,
etçaw), voix.
•f ECPHRACTIQUE (èk-fra-kti-k'), adj. Terme de
médecine. Synonyme d'apéritif.
— ÉTYM. 'ExçpocxTixèç, de Èx, hors, et ypâaativ,
boucher, c'est-à-dire déboucher.
■j- ECPIESME (èk-pi-è-sm'), s. m. Terme de chi-
rurgie. Sorte de fracture du crâne dans laquelle les
esquilles, enfoncées en dedans, compriment les
membranes du cerveau.
— ÉTYM. 'Ex7itet7[i.a, de èx, hors, et méU'v,
comprimer.
f ÉCRAI (é-krè), s. m. Terme rural. Milieu delà
raie faite par la charrue.
— ÉTYM. Serait-ce une fausse orthographe pou.i
ecrest, d'écrêter ?
f ÉCRAINIER (é-krè-nié), s. m. Ancien nom des
layetiers. Les maîtres de la communauté des laye-
tiers de Paris se qualifient maîtres layetiers écrai-
niers de la ville et faubourgs de Paris, Dict. des
arts et met. Amsterd. 1767, layetier.
— ÉTYM. Écran.
ÉCRAN (é-kran), s. m. |j 1" Sorte de'meuble dont
on se sert pour se garantir de l'action directe du
feu. || Sorte d'éventail qu'on tient à la main pour 1«
même objet. || Par extension. L'iris est un écran qui
ne laisse arriver à la rétine les rayons lumineux
que par l'ouverture pupillaire. || Fig. Il se mit de-
vant moi pour." me servir d'écran. |[ 2° Plaque sus-
pendue devant le foyer d'une forge. || Cercle de bois
couvert d'une toile dont les verriers s'entourent la
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