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DUP
pur amour du bien public comme-une duperie ou
comme une jactance, MARMONTEL, Mém. xn. X ce
risque fatal, .je vis, je me confie; E: dût ce noble
instinct, sublime duperie, Sacrifier en vain l'exi-
stence à la mort, J'aime à jouer ainsi mon âme avec
le sort, LAMART. Harm. IV, 4 1. |] 2" État de dupe.
Pour voir jusqu'où va la duperie des bommes avec
nous, MARIVABX, Marianne, î" part.
— ÈTYM. Duper.
DUPE0R (du-peur), s. m. Celui qui dupe. Un du-
peur dupé. || Fig. Un dupeur d'oreilles, lecteur qui
est'assez habile pour faire trouver bons, quand il
les récite, des vers, un morceau,médiocres par la
pensée ou par l'expression. On a dit que Delille était
un grand dupeur d'oreilles à cause de son talentpour
réciter ses vers.
— ÉTYM. Duper.
DUPLICATA (du-pli-ka-ta), s. m. Double d'un
acte, d'une quittance, d'une dépêche. Expédier un
acte en ou par duplicata. Que les chambres du par-
lement s'assemblassent pour, en leur présence, y
être fait ouverture du testament, et les duplicata du
dit testament être envoyés à tous les parlements du
royaume, ST-SIM. 364, 52. On dépêcha un second
courrier avec un duplicata, VOLT. Russie, n, 4. 11
fit quatre duplicata de cette lettre , ID. Taureau, 5.
H Par extension et dans le style badin, représenta-
tion, image. Jaloux de donner à ma belle Le dupli-
cata de mes traits, je demande quel est l'Apelle Le
plus connu pour ses portraits, DÉSAUGIERS, l'Atelier
du peintre, chanson.
—'REM. On ne voit pas pourquoi l'Académie, met-
tant un s dans des opéras, n'écrit pas aussi des du-
plicatas, des triplicatas.
— ÉTYM. Plur. neutre de duplicatus, participe
passif de duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
t DUPLICATEUR (du-pli-ka-teur), s. m. Terme
de physique. Instrument propre à réunir des quan-
tités d'électricité trop faibles pour être apprécia-
bles à l'électromètre le plus sensible.
— ÉTYM. Voy. DUPLICATION.
t DUPLICATIF, IVE (du-pli-ka-tif, ti-v'), adj.
Terme didactique. Qui double, qui opère la dupli-
cation.
— ÉTYM. Lit.'duplicare, doubler (voy. DOUBLER) ;
provenç. duplicatiu.
t DUPLICATILE (du-pli-ka-ti-1'), adj. Terme di-
dactique. Qui est susceptible de se ployer en travers.
— ÉTYM. Lat. duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
DUPLICATION (du-pli-ka-sion), s. f. \\ 1° Terme
de géométrie. Action de doubler une quantité. || Du-
plication du cube, problème qui consiste à con-
struire un cube double d'un cube donné en volume
et à faire cette construction sans employer d'autres
instruments que la règle et le compas. Le problème
des deux moyennes proportionnelles pour parvenir
à la duplication du cube, qui n'a jamais pu être
résolu géométriquement que par M. Descartes, ROL-
LIN, Hist. anc. t. xm, liv. xxvir, ch. 4, p. 432, dans
POUGENS. (I 2° Terme de musique. Dans le plain-
"chant, sorte de périélèse qui se fait en doublant la
pénultième note, lorsque cette note est du degré
immédiatement inférieur à la dernière. || 3° Terme
de botanique. Mode de multiplication particulier à
quelques genres de.végétaux microscopiques.
— HIST. XVIe s. Ceste fraction d'air fait double
son, dont la duplication est appellée écho, PARÉ,
IV, 4 0.
— ÉTYM. Provenç. duplicatio ; espagn. duplica-
cion; ital. duplicazione ; du latin duplicalionem,
de duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
t DUPLICATO-DENTELÉ, ÉE (du- pli-ka-to-dan-
te-lé, lêe), adj.'Terme de botanique. Dont les den-
telures sont elles-mêmes dentelées.
— ÉTYM Lat. duplicatus, doublé, et dentelé.
t DUPLICATURE (du-pli-ka-tu-r'), s. f. Terme di-
dactique. État d'une chose plate et mince qui est
repliée sur elle-même. La duplicature du péri-
toine. La peau du polype peut n'être pas simple,
elle peut être composée de deux membranes prin-
cipales dont la duplicature fournit un nouvel esto-
mac, BONNET, Consid. corps organ. OEuvres, t. vi,
p. 68, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Les veines et artères, estant en-
trées au crâne s'insèrent en la duplicature de la
dure-mere, faite à la division du cerebelle et du
cerveau, PARÉ, m, 6.
— ÉTYM. Lat. duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
:,; t DUPLIC1DENTÉ, ÉE (du-pli-si-dan-té, tée), adj.
Terme de botanique. Qui a des dents doubles. || S.
•ta. Terme de zoologie. Les duplicidentésou doubles
.dents, famille de mammifères rongeurs, dite à pré-
sent famille des léporins.
DUR
— ÉTYM. Lat. duplex, double, et denté.
DUPLICITÉ (du-pli-si-té), s. f. || i°Etat de ce qui
est double. Certains, verres donnent une duplicité
d'images du même objet. Il s'y rencontre [dans cette
pièce] une duplicité de lieu particulier, CORN. EX.
de Cinna. || 2° Terme d'anatomie pathologique. Du-
plicité par inclusion, synonyme d'inclusion mon-
strueuse, c'est-à-dire de la monstruosité où un corps
vivant en renferme un autre. || 3° Fig. Caractère
d'une âme qui est double, qui présente une appa-
rence trompeuse et contraire à ce qui est au fond;
mauvaise foi. Puisque votre probabilité rend les
bons sentiments de quelques-uns de vos auteurs
inutiles à l'Eglise et utiles seulement à votre politi-
que, ils ne servent qu'à nous montrer la duplicité
de votre coeur, PASC. Prov. 4 3. Sa société [de M. de
Turenne] communiquait une horreur pour la fri-
ponnerie et pour la duplicité, qui mettait tous ses
amis au-dessus des autres hommes, SÉV. Lett.
28 août 4075.
— HIST. XIIIe s. Tous jors i troverés sophime, Qui
la conséquence envenime, Se vous avés sotilité D'en-
tendre la duplicité, la Rose, 4 2347. || xv" s. Ne fu-
mée de haine, ne tache quelconque de mensonge
ou duplicité, GERSON,Harengue au roi Châties VI,
p. 4 5. Il xvie s. Toutefois qu'il y ait encore quel-
que duplicité [double nature] et meslange en l'ame
mesme, et quelque diversité de nature et différence
entre la partie raisonnable et l'irraisonnable, AMYOT,
De la vertu morale, s.
— ÉTYM. Lat. duplicitas, de duplex(\oy. DOUBLE).
DUPLIQUE (du-pli-k'),s. f. || 1° Terme de pratique
ancienne. Réponse à une réplique. Les dupliques
furent abolies par l'ordonnance de 1G07. || Dans le
langage général, toute espèce de réponse à une ré-
plique. On n'a omis que ce que ce premier écrit
omet, qui est un fatras de répliques et de dupliques
départ et d'autre, ST-SIM. 398, 446. || 2° Adj. An-
cien terme de musique. Consonnance duplique,
consonnance exprimée par un rapport double du
rapport qui exprime une autre consonnance.
— ÉTYM. Voy. DUPLIQUER.
DUPLIQUER (du-pli-ké), v. n. Terme de pratique
ancienne. Fournir des dupliques. Mme du Maine ne
se rebuta point, et se mit à répliquer, à dupliquer,
et à faire les derniers efforts pour l'emporter, ST-
SIM. 378, 415. *
— HIST. xve s. Si duplica; Le douloureux qui
Fouit replica, Et son propos de tous points applica,
AL. CHARTIER, le Débat des deux fortunes. S'ensuit
la seconde lettre du roy Henry, duplicant à la se-
conde, lettre du dup d'Orléans, MONSTREL. t. I, f" i 1,
dans LACURNE.
.— ÉTY'M. Lat. duplicare, doubler.
DUPONDIUStiquité romaine. Monnaie valant deux as.
— ÉTYM. Lat. dupondius, de duo, deux, et pon-
dus, poids (voy. POIDS).
f DUPPION (du-ppi-on), s. m. Terme de com-
merce. Voy. DOUPION.
DUQUEL (du-kèl), adj. conjonctif m. sing. com-
posé de du et de quel. Voy. LEQUEL.
DUR, DURE (dur, du-r'), adj. || i- Difficile à pé-
nétrer, à entamer, opposé à tendre, à mou. Le fer
est un métal très-dur. Du pain dur. Un lit dur. Du
bois dur à fendre. Une pierre dure à casser. Pauvre
ignorant! et que prétends-tu faire? Tu te prends à
plus dur que toi, LA FONT. Fabl. v, (6. || Un oeuf
dur, oeuf cuit jusqu'à ce que le blanc et le jaune
soient pris, congelés. || Terme d'anatomie. Parties
dures, organes ou tissus qui présentent beaucoup
de consistance, comme les os, les dents, les car-
tilages, par opposition à d'autres parties qui offrent
peu de résistance et qu'on, appelle molles. || 2° Qui
oppose de la résistance. Ce fusil, ce pistolet est dur
à la détente. || Fig. et familièrement. Être dur à la
détente, à la desserre, c'est-à-dire ne pas donner
facilement de l'argent, être avare. Le seigneur Har-
pagon est le mortel de tous les mortels le plus dur
et le plus serré; il n'est point de service qui pousse
sa reconnaissancejusqu'alui faire ouvrir les mains,
MOL. l'Avare, 11, 5. || Dur à digérer, de digestion dif-
ficile. [I Fig. et familièrement. Cela est dur à digé-
rer, ou cela est de dure digestion, c'est-à-dire peu
supportable, difficile à croire, ou très-ennuyeux (en
parlant de livres).|| Dur à cuire, de cuisson difficile.
Il Fig. et familièrement. Dur à cuire, c'est-à-dire
difficile à manier, à faire marcher, à plier aux
usages, en parlant surtout des gens_ qui ont pris
leur pli. On l'emploie même substantivement. C'est
un dur à cuire. Au plur. Des durs à cuire, qui se
prononce comme le singulier, sans faire sentir l's.
Il Cette marchandise est dure à la vente, elle se vend
DUR
difficilement. || Eaux dures, celles qui, chargées
de sels calcaires, ne sont pas propres à cuire les lé-
gumes. Il Vin dur, via qui a beaucoup d'âpretê.
Il 3° En parlant de certaines facultés qui ne s'exer-
cent qu'avec peine. Être dur d'oreille, avoir l'oreille
dure, n'entendre que les sons qui ont de la force
Il Avoir la tête dure, ne pas comprendre facilement. .
On dit dans le même sens avoir l'intelligence dure.
Il Terme de manège. Cheval dur, cheval qui n'a
point de sensibilité ni à l'éperon ni au fouet. Réac-
tions dures, fortes secousses, communiquées au
corps à chaque poser des membres pendant les
allures de certains chevaux. || Fig. Mais il est des
esprits durs, indisciplinables, Dont on ne peut ve-
nir à bout, CORN. Imit.li, 3. || 4° Qui est désagréa-
ble à l'oreille. Une voix dure. Un style dur. Des
vers durs. Une modulation dure à l'oreille. Maudit
soit l'auteur dur dont l'âpre et rude verve.... BOIL.
Vers en style de Chapelain. Il y a une extrême iné-
galité entre les ouvrages d'Ausone; son style est
dur; mais la dureté est le moindre vice de ses poé-
sies, ROLLIN, Hist. anc. t. xn, liv. xxv, ch. i",
art. 2, § 3, p. 447, dans POUGENS. ||Terme de mu-
sique. Se dit des intervalles ou des accords qui
blessent l'oreille par leur dissonance. B dur se di-
sait autrefois du si, qu'on désignait alors par B, et
qui était beaucoup plus difficile à entonner que le si
bémol (voy. BÉCARRE). || Qui, dans les arts du dessin
ou de la calligraphie, est marqué trop fortement,
a des contours roides ou heurtés. Un dessin dur.
Les traits de cette écriture sont durs. || Un crayon
dur, un pinceau dur, un crayon, Un pinceau qui
tracent des traits durs. ||Dans la peinture. Dont le
dessin est dur ou dans lequel les lumières et les om-
bres contrastent durement. Un tableau dur. Des tons
durs. L'effet de ce tableau est dur. || Il se dit aussi
en ce sens, de celui qui peint. C'est un peintre
dur. H 5° Pénible, affligeant, difficile à suppor-
ter. Une réprimande bien dure. Les soldats mè-
nent une vie fort dure. Dans cette dure extrémité,
trouvez bon qu'elle vous conjure de l'aimer, PA-
TRU, Harangue à la reine de Suède, dans RICHE-
LET. Mais en ce dur combat de colère et de flamme
Il déchire mon coeur sans partager mon âme,
CORN. Cid, ni, 3. Il est plus dur d'appréhender
la mort que de la souffrir, LA BRUY. XI. Mais il
m'est désormais trop dur de reculer, RAC. Baj. iv,
7. Quelque dure que soit la loi qu'on vous im-
pose.... ID. Athal. v, 2. Je n'avais pas songé à dé-
sirer pour moi cette place; mais il m'était dur de la
voir remplie par un autre, J. J. ROUSS. Conf. v. Vous
n'en faites que trop la dure expérience, DUCIS, Lear,
m, 6. Le malheur est moins dur à supporter qu'à
craindre, ID. Oscar, 1, 2. S moi-même il me dit les
choses les plus dures, BOISSY, Deh. tromp.i, 4. ^"Ri-
goureux par le froid. Un climat dur. Un hiver dur.
Un temps dur. |[ Fig. Les temps sont durs, c'est-à-dire
on a bien de la peine à vivre par le temps qui court.
Il y aura toujours des gens riches qui diront que le
temps est dur, VOLT. Lett. Damilaville, 26 févr.
47G6. Eh bien! voisin, comment va le commerce?—
Fort mal, le temps est dur, CHAMPFORT, Uarch. de
Smyme, se. 40. || 7° Qui est sans bonté, sans huma-
nité. Cet homme est dur et sec. Il est fort dur pour
ses domestiques. Il a le coeur plus dur, étant fils d'un
tyran, CORN. Héracl. v, 2. Leurs coeurs deviennent
plus durs que la pierre et que le bronze, BOURDAL.
Myst. I'assion de J. C. t. I, p. 286. La cour est
comme un édifice bâti de marbre, je veux dire
qu'elle est composée d'hommes fort durs, mais fort
polis, LA BRUY. vin. Il Dans le même sens, en par-
lant des dehors, des manières, des discours, etc.
Un regard dur. Des manières dures. Il lui refusa en
termes durs. Une réponse dure et désobligeante.
Jamais homme ne fut plus compatissant avec une
physionomie plus dure, VOLT. Jenni, 6. Ses traits
durs et pensifs ont un calme odieux, LEMERC. Fré-
dég. et Bruneh. 111, 2. ||8° Qui supporte la fatigue,
la peine. Un homme dur au travail, à la peine. Cette
espèce d'opulence permettait aux colons d'avoir un
assez grand nombre de chevaux qui n'étaient pas
beaux, mais durs à la fatigue et propres à faire sur
la neige des courses prodigieuses, RAYNAL, Hist.
phil. xvi, 4 3. Il Avoir la vie dure, résister aux cau-
ses de mort. Avoir la vie dure comme un chat
Il a la vie bien dure, SÉV. 292. || Rendre à quel-
qu'un la vie dure, lui faire bien du mal, lui don-
ner bien de la peine. || 9° Dur, adv. Difficilement.
Entendre dur. || Fig. et familièrement. Il croit
dur comme fer tout ce qu'on lui dit, il est très-
crédule. H 10° S. m. Terme d'art. Le dur est le con-
traire du moelleux. || 11° Dure, s. f. La terre nue.
J'ai bu chaud, mangé froid et couché sur la dure,
DUP
pur amour du bien public comme-une duperie ou
comme une jactance, MARMONTEL, Mém. xn. X ce
risque fatal, .je vis, je me confie; E: dût ce noble
instinct, sublime duperie, Sacrifier en vain l'exi-
stence à la mort, J'aime à jouer ainsi mon âme avec
le sort, LAMART. Harm. IV, 4 1. |] 2" État de dupe.
Pour voir jusqu'où va la duperie des bommes avec
nous, MARIVABX, Marianne, î" part.
— ÈTYM. Duper.
DUPE0R (du-peur), s. m. Celui qui dupe. Un du-
peur dupé. || Fig. Un dupeur d'oreilles, lecteur qui
est'assez habile pour faire trouver bons, quand il
les récite, des vers, un morceau,médiocres par la
pensée ou par l'expression. On a dit que Delille était
un grand dupeur d'oreilles à cause de son talentpour
réciter ses vers.
— ÉTYM. Duper.
DUPLICATA (du-pli-ka-ta), s. m. Double d'un
acte, d'une quittance, d'une dépêche. Expédier un
acte en ou par duplicata. Que les chambres du par-
lement s'assemblassent pour, en leur présence, y
être fait ouverture du testament, et les duplicata du
dit testament être envoyés à tous les parlements du
royaume, ST-SIM. 364, 52. On dépêcha un second
courrier avec un duplicata, VOLT. Russie, n, 4. 11
fit quatre duplicata de cette lettre , ID. Taureau, 5.
H Par extension et dans le style badin, représenta-
tion, image. Jaloux de donner à ma belle Le dupli-
cata de mes traits, je demande quel est l'Apelle Le
plus connu pour ses portraits, DÉSAUGIERS, l'Atelier
du peintre, chanson.
—'REM. On ne voit pas pourquoi l'Académie, met-
tant un s dans des opéras, n'écrit pas aussi des du-
plicatas, des triplicatas.
— ÉTYM. Plur. neutre de duplicatus, participe
passif de duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
t DUPLICATEUR (du-pli-ka-teur), s. m. Terme
de physique. Instrument propre à réunir des quan-
tités d'électricité trop faibles pour être apprécia-
bles à l'électromètre le plus sensible.
— ÉTYM. Voy. DUPLICATION.
t DUPLICATIF, IVE (du-pli-ka-tif, ti-v'), adj.
Terme didactique. Qui double, qui opère la dupli-
cation.
— ÉTYM. Lit.'duplicare, doubler (voy. DOUBLER) ;
provenç. duplicatiu.
t DUPLICATILE (du-pli-ka-ti-1'), adj. Terme di-
dactique. Qui est susceptible de se ployer en travers.
— ÉTYM. Lat. duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
DUPLICATION (du-pli-ka-sion), s. f. \\ 1° Terme
de géométrie. Action de doubler une quantité. || Du-
plication du cube, problème qui consiste à con-
struire un cube double d'un cube donné en volume
et à faire cette construction sans employer d'autres
instruments que la règle et le compas. Le problème
des deux moyennes proportionnelles pour parvenir
à la duplication du cube, qui n'a jamais pu être
résolu géométriquement que par M. Descartes, ROL-
LIN, Hist. anc. t. xm, liv. xxvir, ch. 4, p. 432, dans
POUGENS. (I 2° Terme de musique. Dans le plain-
"chant, sorte de périélèse qui se fait en doublant la
pénultième note, lorsque cette note est du degré
immédiatement inférieur à la dernière. || 3° Terme
de botanique. Mode de multiplication particulier à
quelques genres de.végétaux microscopiques.
— HIST. XVIe s. Ceste fraction d'air fait double
son, dont la duplication est appellée écho, PARÉ,
IV, 4 0.
— ÉTYM. Provenç. duplicatio ; espagn. duplica-
cion; ital. duplicazione ; du latin duplicalionem,
de duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
t DUPLICATO-DENTELÉ, ÉE (du- pli-ka-to-dan-
te-lé, lêe), adj.'Terme de botanique. Dont les den-
telures sont elles-mêmes dentelées.
— ÉTYM Lat. duplicatus, doublé, et dentelé.
t DUPLICATURE (du-pli-ka-tu-r'), s. f. Terme di-
dactique. État d'une chose plate et mince qui est
repliée sur elle-même. La duplicature du péri-
toine. La peau du polype peut n'être pas simple,
elle peut être composée de deux membranes prin-
cipales dont la duplicature fournit un nouvel esto-
mac, BONNET, Consid. corps organ. OEuvres, t. vi,
p. 68, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Les veines et artères, estant en-
trées au crâne s'insèrent en la duplicature de la
dure-mere, faite à la division du cerebelle et du
cerveau, PARÉ, m, 6.
— ÉTYM. Lat. duplicare, doubler (voy. DOUBLER).
:,; t DUPLIC1DENTÉ, ÉE (du-pli-si-dan-té, tée), adj.
Terme de botanique. Qui a des dents doubles. || S.
•ta. Terme de zoologie. Les duplicidentésou doubles
.dents, famille de mammifères rongeurs, dite à pré-
sent famille des léporins.
DUR
— ÉTYM. Lat. duplex, double, et denté.
DUPLICITÉ (du-pli-si-té), s. f. || i°Etat de ce qui
est double. Certains, verres donnent une duplicité
d'images du même objet. Il s'y rencontre [dans cette
pièce] une duplicité de lieu particulier, CORN. EX.
de Cinna. || 2° Terme d'anatomie pathologique. Du-
plicité par inclusion, synonyme d'inclusion mon-
strueuse, c'est-à-dire de la monstruosité où un corps
vivant en renferme un autre. || 3° Fig. Caractère
d'une âme qui est double, qui présente une appa-
rence trompeuse et contraire à ce qui est au fond;
mauvaise foi. Puisque votre probabilité rend les
bons sentiments de quelques-uns de vos auteurs
inutiles à l'Eglise et utiles seulement à votre politi-
que, ils ne servent qu'à nous montrer la duplicité
de votre coeur, PASC. Prov. 4 3. Sa société [de M. de
Turenne] communiquait une horreur pour la fri-
ponnerie et pour la duplicité, qui mettait tous ses
amis au-dessus des autres hommes, SÉV. Lett.
28 août 4075.
— HIST. XIIIe s. Tous jors i troverés sophime, Qui
la conséquence envenime, Se vous avés sotilité D'en-
tendre la duplicité, la Rose, 4 2347. || xv" s. Ne fu-
mée de haine, ne tache quelconque de mensonge
ou duplicité, GERSON,Harengue au roi Châties VI,
p. 4 5. Il xvie s. Toutefois qu'il y ait encore quel-
que duplicité [double nature] et meslange en l'ame
mesme, et quelque diversité de nature et différence
entre la partie raisonnable et l'irraisonnable, AMYOT,
De la vertu morale, s.
— ÉTYM. Lat. duplicitas, de duplex(\oy. DOUBLE).
DUPLIQUE (du-pli-k'),s. f. || 1° Terme de pratique
ancienne. Réponse à une réplique. Les dupliques
furent abolies par l'ordonnance de 1G07. || Dans le
langage général, toute espèce de réponse à une ré-
plique. On n'a omis que ce que ce premier écrit
omet, qui est un fatras de répliques et de dupliques
départ et d'autre, ST-SIM. 398, 446. || 2° Adj. An-
cien terme de musique. Consonnance duplique,
consonnance exprimée par un rapport double du
rapport qui exprime une autre consonnance.
— ÉTYM. Voy. DUPLIQUER.
DUPLIQUER (du-pli-ké), v. n. Terme de pratique
ancienne. Fournir des dupliques. Mme du Maine ne
se rebuta point, et se mit à répliquer, à dupliquer,
et à faire les derniers efforts pour l'emporter, ST-
SIM. 378, 415. *
— HIST. xve s. Si duplica; Le douloureux qui
Fouit replica, Et son propos de tous points applica,
AL. CHARTIER, le Débat des deux fortunes. S'ensuit
la seconde lettre du roy Henry, duplicant à la se-
conde, lettre du dup d'Orléans, MONSTREL. t. I, f" i 1,
dans LACURNE.
.— ÉTY'M. Lat. duplicare, doubler.
DUPONDIUS
— ÉTYM. Lat. dupondius, de duo, deux, et pon-
dus, poids (voy. POIDS).
f DUPPION (du-ppi-on), s. m. Terme de com-
merce. Voy. DOUPION.
DUQUEL (du-kèl), adj. conjonctif m. sing. com-
posé de du et de quel. Voy. LEQUEL.
DUR, DURE (dur, du-r'), adj. || i- Difficile à pé-
nétrer, à entamer, opposé à tendre, à mou. Le fer
est un métal très-dur. Du pain dur. Un lit dur. Du
bois dur à fendre. Une pierre dure à casser. Pauvre
ignorant! et que prétends-tu faire? Tu te prends à
plus dur que toi, LA FONT. Fabl. v, (6. || Un oeuf
dur, oeuf cuit jusqu'à ce que le blanc et le jaune
soient pris, congelés. || Terme d'anatomie. Parties
dures, organes ou tissus qui présentent beaucoup
de consistance, comme les os, les dents, les car-
tilages, par opposition à d'autres parties qui offrent
peu de résistance et qu'on, appelle molles. || 2° Qui
oppose de la résistance. Ce fusil, ce pistolet est dur
à la détente. || Fig. et familièrement. Être dur à la
détente, à la desserre, c'est-à-dire ne pas donner
facilement de l'argent, être avare. Le seigneur Har-
pagon est le mortel de tous les mortels le plus dur
et le plus serré; il n'est point de service qui pousse
sa reconnaissancejusqu'alui faire ouvrir les mains,
MOL. l'Avare, 11, 5. || Dur à digérer, de digestion dif-
ficile. [I Fig. et familièrement. Cela est dur à digé-
rer, ou cela est de dure digestion, c'est-à-dire peu
supportable, difficile à croire, ou très-ennuyeux (en
parlant de livres).|| Dur à cuire, de cuisson difficile.
Il Fig. et familièrement. Dur à cuire, c'est-à-dire
difficile à manier, à faire marcher, à plier aux
usages, en parlant surtout des gens_ qui ont pris
leur pli. On l'emploie même substantivement. C'est
un dur à cuire. Au plur. Des durs à cuire, qui se
prononce comme le singulier, sans faire sentir l's.
Il Cette marchandise est dure à la vente, elle se vend
DUR
difficilement. || Eaux dures, celles qui, chargées
de sels calcaires, ne sont pas propres à cuire les lé-
gumes. Il Vin dur, via qui a beaucoup d'âpretê.
Il 3° En parlant de certaines facultés qui ne s'exer-
cent qu'avec peine. Être dur d'oreille, avoir l'oreille
dure, n'entendre que les sons qui ont de la force
Il Avoir la tête dure, ne pas comprendre facilement. .
On dit dans le même sens avoir l'intelligence dure.
Il Terme de manège. Cheval dur, cheval qui n'a
point de sensibilité ni à l'éperon ni au fouet. Réac-
tions dures, fortes secousses, communiquées au
corps à chaque poser des membres pendant les
allures de certains chevaux. || Fig. Mais il est des
esprits durs, indisciplinables, Dont on ne peut ve-
nir à bout, CORN. Imit.li, 3. || 4° Qui est désagréa-
ble à l'oreille. Une voix dure. Un style dur. Des
vers durs. Une modulation dure à l'oreille. Maudit
soit l'auteur dur dont l'âpre et rude verve.... BOIL.
Vers en style de Chapelain. Il y a une extrême iné-
galité entre les ouvrages d'Ausone; son style est
dur; mais la dureté est le moindre vice de ses poé-
sies, ROLLIN, Hist. anc. t. xn, liv. xxv, ch. i",
art. 2, § 3, p. 447, dans POUGENS. ||Terme de mu-
sique. Se dit des intervalles ou des accords qui
blessent l'oreille par leur dissonance. B dur se di-
sait autrefois du si, qu'on désignait alors par B, et
qui était beaucoup plus difficile à entonner que le si
bémol (voy. BÉCARRE). || Qui, dans les arts du dessin
ou de la calligraphie, est marqué trop fortement,
a des contours roides ou heurtés. Un dessin dur.
Les traits de cette écriture sont durs. || Un crayon
dur, un pinceau dur, un crayon, Un pinceau qui
tracent des traits durs. ||Dans la peinture. Dont le
dessin est dur ou dans lequel les lumières et les om-
bres contrastent durement. Un tableau dur. Des tons
durs. L'effet de ce tableau est dur. || Il se dit aussi
en ce sens, de celui qui peint. C'est un peintre
dur. H 5° Pénible, affligeant, difficile à suppor-
ter. Une réprimande bien dure. Les soldats mè-
nent une vie fort dure. Dans cette dure extrémité,
trouvez bon qu'elle vous conjure de l'aimer, PA-
TRU, Harangue à la reine de Suède, dans RICHE-
LET. Mais en ce dur combat de colère et de flamme
Il déchire mon coeur sans partager mon âme,
CORN. Cid, ni, 3. Il est plus dur d'appréhender
la mort que de la souffrir, LA BRUY. XI. Mais il
m'est désormais trop dur de reculer, RAC. Baj. iv,
7. Quelque dure que soit la loi qu'on vous im-
pose.... ID. Athal. v, 2. Je n'avais pas songé à dé-
sirer pour moi cette place; mais il m'était dur de la
voir remplie par un autre, J. J. ROUSS. Conf. v. Vous
n'en faites que trop la dure expérience, DUCIS, Lear,
m, 6. Le malheur est moins dur à supporter qu'à
craindre, ID. Oscar, 1, 2. S moi-même il me dit les
choses les plus dures, BOISSY, Deh. tromp.i, 4. ^"Ri-
goureux par le froid. Un climat dur. Un hiver dur.
Un temps dur. |[ Fig. Les temps sont durs, c'est-à-dire
on a bien de la peine à vivre par le temps qui court.
Il y aura toujours des gens riches qui diront que le
temps est dur, VOLT. Lett. Damilaville, 26 févr.
47G6. Eh bien! voisin, comment va le commerce?—
Fort mal, le temps est dur, CHAMPFORT, Uarch. de
Smyme, se. 40. || 7° Qui est sans bonté, sans huma-
nité. Cet homme est dur et sec. Il est fort dur pour
ses domestiques. Il a le coeur plus dur, étant fils d'un
tyran, CORN. Héracl. v, 2. Leurs coeurs deviennent
plus durs que la pierre et que le bronze, BOURDAL.
Myst. I'assion de J. C. t. I, p. 286. La cour est
comme un édifice bâti de marbre, je veux dire
qu'elle est composée d'hommes fort durs, mais fort
polis, LA BRUY. vin. Il Dans le même sens, en par-
lant des dehors, des manières, des discours, etc.
Un regard dur. Des manières dures. Il lui refusa en
termes durs. Une réponse dure et désobligeante.
Jamais homme ne fut plus compatissant avec une
physionomie plus dure, VOLT. Jenni, 6. Ses traits
durs et pensifs ont un calme odieux, LEMERC. Fré-
dég. et Bruneh. 111, 2. ||8° Qui supporte la fatigue,
la peine. Un homme dur au travail, à la peine. Cette
espèce d'opulence permettait aux colons d'avoir un
assez grand nombre de chevaux qui n'étaient pas
beaux, mais durs à la fatigue et propres à faire sur
la neige des courses prodigieuses, RAYNAL, Hist.
phil. xvi, 4 3. Il Avoir la vie dure, résister aux cau-
ses de mort. Avoir la vie dure comme un chat
Il a la vie bien dure, SÉV. 292. || Rendre à quel-
qu'un la vie dure, lui faire bien du mal, lui don-
ner bien de la peine. || 9° Dur, adv. Difficilement.
Entendre dur. || Fig. et familièrement. Il croit
dur comme fer tout ce qu'on lui dit, il est très-
crédule. H 10° S. m. Terme d'art. Le dur est le con-
traire du moelleux. || 11° Dure, s. f. La terre nue.
J'ai bu chaud, mangé froid et couché sur la dure,
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