Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
DEL
DÉLINQUANT, ANTE (dé-lin-kan, kan-t'), s. m.
et f. Terme de jurisprudence. Celui, celle qui a com-
mis un délit.
— HIST. xvi" s. Il faisoit punir les delinquans
avec telle modération, qu'il donnoit assez à cognois-
tre que ce n'estoit point par appétit de vengeance,
AMYOT, Artax. i.
— ÉTYM. Délinquer.
DÉLINQUER (dé-lin-ké), v. n Terme de juris-
prudence. Commettre un délit. On punira ceux qui
ont délinqué.
•— HIST. xv s. Les dits capitaines casseront des
gages d'un quartier ceux qu'ilz trouveront avoir ex-
cède et délinqué, Ordonn. 6 oct. usa. || xvie s. Si
quelque clerc n'eust rien commis contre les lois,
mais seulement eust délinqué en son office, il n'es-
toit point adjournéau tribunal commun, mais avoit
son evesque pour juge, CALV. lnstit. 984.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. delinquir; ital. de-
linquere; du latin delinquere, qui veut dire aban-
donner, manquer, commettre un délit, de de, et
linquere, laisser.
f DÉLIOT (dé-li-o), s. m. Synonyme de délot.
DÉLIQUESCENCE (dé-li-kuè-ssan-s'), s. f. Terme
de chimie. Phénomène offert par certains corps soli-
des qui attirent l'humidité de l'air et se dissolvent.
— ÉTYM. Déliquescent.
DÉLIQUESCENT, ENTE (dé-li-kuè-ssan, ssan-t'),
adj. Terme de chimie. Qui attire l'humidité de l'air
et s'y résout en liqueur.
— ÉTYM. Lat. deliquescens, de dcliquescere, de
da, et liqucscere, se fondre (voy. LIQUEUR).
DEL1QUIUM (dé-li-kui-om'), s. m. Terme de chi-
mie. Etat d'un corps qui de solide est devenu li-
quide, en absorbant l'humidité de l'air.
— ÉTYM. Lat. deliquium, de dcliquescere (voy
DÉLIQUESCENT).
DÉLIRANT, ANTE (dé-li-ran, ran-t'), adj. ||i° At-
teint de délire. Je demeurai longtemps muette, dé-
lirante, Mes regai'ds sans rien voir devant moi se
fixaient, MILLEV. Trad. de The'ocr. \\ Une joie déli-
rante, une joie qui délire, excessive. [| Terme de
médecine. Conceptions délirantes, celles qu'ont les
fous ou les malades en délire. || 2° Fig. Fou, ex-
travagant, en parlant de l'esprit. Imagination déli-
rante. || 3° Par une autre extension, avec le sens
actif, et seulement dans le style familier et moqueur,
qui met en délire, qui fait perdre la raison. Une
robe délirante. Que disiez-vous donc? Mais il est
délirant [en parlant d'un vieillard que l'on disait
tout cassé, et qui entre au contraire fier et pimpant,
comme un beau à la vieille mode], BAYARD et JAIME,
le Réveil du Lion, i, t2. ||4° S. m. Terme de mé-
decine. Personne en délire. Il est dangereux de lais-
ser libres les délirants.
— HIST. xmc s. La terre en remaint esbahie; Ci
a mort delireuse et fiere, Que nuns boni n'en fait
bêle chiere Fors celé pute gentbaïe, RUTEB. 67.
DÉLIRE (dé-li-r'), s. m. || i° Egarement d'esprit
causé par maladie. Un délire aigu, chronique. Comme
si vous eussiez été en délire, SÉV. 528. || Dans le
langage médical, perversion de l'entendement, cau-
sée soit par la fièvre, soit par les boissons alcooli-
ques, soit par une lésion idiopathique des fonctions
cérébrales, et qui fait que le malade associe des
idées incompatibles, et prend ces idées ainsi alliées
pour des choses réelles; désordre des facultés in-
tellectuelles avec ou sans altération des facultés mo-
rales. || 2" Fig. Égarement. Le délire de l'esprit, de
l'imagination, des passions. Porter la passion jus-
qu'au délire. Je vois l'emportement de cet affreux
délire, VOLT. Irène, v, 3. N'auriez-vous pas voulu
pour gouverner l'empire, Que j'eusse de Caton con-
sulté le délire? ID. Catil. v, 6. Et que t'aura produit
ton vertueux délire? M. J. CHÉN. Gracques, ni, 4.
|| 3° Enthousiasme, fureur poétique. Un sublime
délire. De tes esprits émus le délite s'empare, LE-
MERC. Agamemn. iv, 6. Cassandre dans l'excès d'un
délire sacré.... LUCE DE LANCIVAL, Hector, n, s.
— HIST. XVIe s. Les signes qui demonslrent le
diaphragme estre blessé, sont pesanteur au lieu
lilessé, délire, c'est à dire perturbation de raison,
PARÉ, vin, 32.
— ÉTYM. Lat. delirium, de delirare, délirer.
DÉLIRER (dé-li-ré), v. n. Avoir le délire, être en
délire. || Fig. Etre en proie à une émotion qui trou-
ble l'esprit. Les réponses ne venant point, ou ne ve-
nant pas quand je les attendais, je me troublais en-
tièrement, je délirais, J. i. ROUSS. Co?if. xi.
— ÉTYM. Lat. delirare, proprement s'écarter du
sillon; de de, de, et lira, sillon; métaphore de la-
boureurs.
-j- DELIRIUM TREMENS (dé-li-ri-om' tré-mins'),
DEL
s. m. Terme de médecine. Délire accompagné de
tremblement qui affecte ceux qui font abus des
liqueurs alcooliques.
— ÉTYM. Lat. delirium, délire, et tremens, trem-
blant.
t DÉLISSAGE (dé-li-sa-j'), s. m. Action d'enlever,
par le moyen d'un instrument, aux chiffons destinés
à faire du papier, les coutures et autres accessoires.
— ÉTYM. Délisser.
f DÉLISSEll (dé-li-sé), v. a. Défaire ce qui était
lisse. Délisser les cheveux. || Trier les feuilles de pa-
pier, les chiffons.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et lisse.
f DÉLISSEUll, EUSE (dé-li-seur, seû-z'), s. m.et
f. Ouvrier, ouvrière qui fait le triage des feuilles
de papier.
— ÉTYM. Délisser.
t. DÉLIT (dé-li ; le (se lie : un dé-li-t-ignoble;
au pluriel, l's se lie : des dé-li-z ignobles), s. m.
|| i° Terme de jurisprudence. Infraction quelconque
de la loi. Commettre un délit. Les plus graves dé-
lits. Ma propre femme enfin trempant dans ce délit
Perdrait sa part au jour et sa place en mon lit, ROTR.
Bélis. n, 13. || Le corps du délit, l'action même
du crime qui a été commis: se dit par opposition
aux circonstances. || Flagrant délit, le délit aperçu
au moment où il se commet. Prendre en flagrant
délit. || 2° Infraction que la loi punit d'une peine
correctionnelle. Un délit de presse. || Délit forestier,
rural, infraction aux lois sur les forêts, sur la po-
lice rurale. || Terme d'eaux et forêts. Arbres de dé-
lit, ceux qui ont été coupés contre les ordonnances.
|| 3" Terme de droit civil. Fait illicite qui cause du
dommage à autrui avec intention de nuire. Les obli-
gations qui naissent d'un délit. Ce fait constitue un
simple délit civil.
— HIST. xvie s. Tous délits sont personnels [le ré-
pondant n'est tenu que civilement, non corporelle-
ment] ; et en crime n'y a point de garant [l'auteur
et l'instrument sont également punis], LOYSEL, 797.
— ÉTYM. Lat. delictum, du supin de delinquere,
délinquer (voy. ce mot).
2. DÉLIT (dé-li), s. m. || i° Terme de maçon.
Côté d'une pierre opposé à celui qu'elle avait natu-
rellement dans la carrière. Mettre une pierre en dé-
lit. || Position d'une pierre, placée de telle sorte, que
son lit de carrière est vertical ou incliné sur l'hori-
zon. || 2° Terme de géologie. Joint ou veine que pré-
sentent un bloc d'ardoise, des roches, des terrains.
Les émanations salines qui, à chaque époque de
dislocation de l'éoorce terrestre, se sont manifes-
tées pendant un temps plus ou moins long et qui
se sont épanchées sur plusieurs points, où elles ont
constitué, parleur refroidissement, des roches en-
clavées et sans délit, L. CORDIER, Acad. des se.
Comptes rendus, t. LIV, p. 297.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et lit: ce qui est hors de
son lit, de sa position régulière.
| DÉL1TAGE (dé-li-ta-j'), s. m. Action de déliter
les vers à soie. On dit aussi délilement.
— ÉTYM. Déliter.
f DÉLITATION (dé-li-ta-sion), s. f. Action de dé-
liter, de se déliter. La délitation des pierres, d'un
minéral.
— ÉTYM. Déliter.
DÉLITÉ, ÉE (dé-li-té, tée),part.passé. || i°Pierre
délitée, pierre placée autrement qu'elle n'était dans
son lit de carrière. || 2° Chaux délitée, chaux qui
s'est levée par feuilles en attirant l'humidité de l'air.
■) DÉLITESIENT (dé-li-te-man), s.m.Voy. DÉLITAGE.
DÉLITER (dé-li-té), v. a. ||1° Terme de maçon.
Poser une pierre sur le côté opposé à celui qu'elle
avait dans la carrière. Il ne faut pas déliter les pier-
res. || Détacher l'ardoise ou la pierre par dalles ou
blocs de la masse de la carrière. || Couper une pierre
dans le sens de son lit de carrière. || 2° Terme de
magnanerie. Ôter les vers à soie de dessus la litière,
qui est leur lit. || S" Déliter la chaux vive, l'hydra-
ter, l'arroser avec de l'eau. || 4° Se déliter, v. réfl.
Se fendre naturellement dans le sens de son lit de
carrière, en parlant d'une pierre. ||5° Se déliter, se
dit de certaines pierres qui, par l'effet de la gelée,
se lèvent par écailles, par couches, par lits. La
chaux se délite spontanément à l'air, en attirant
l'humidité.
— tr\'il.Délit 2. Le préfixedans les deux premiers sens, et par lits, par cou-
ches, par feuilles, dans les autres.
i. DÉLITESCENCE (dé-li-tè-ssan-s'), s. f. Terme
de médecine. Disparition rapide d'une affection lo-
cale, d'une tumeur, sans qu'elle se reproduise sur
un autre point, ce qui distingue la délitescence de
la métastase.
DÉL
4037
— HIST. XVIe s. La termination des aposlemes se
fait par quatre manières, à moins que d'elles mes-
mes, sans aucune occasion manifeste, elles ne s'en,
retournent par délitescence, ou.... PARÉ, V, 3.
— ÉTY'M. Lat. delitescere, se cacher, de la prépo-
sition de, et latere, être caché (voy. LATENT). -
f 2. DÉLITESCENCE (dé-li-tè-ssan-s'), s. f. Terme
de chimie. Phénomène qui a lieu quand, un cristal
perdant son eau de cristallisation, les lames s'en
détachent et s'en brisent en parcelles, ou quand un
corps, absorbant de l'eau, se désagrège.
— ÉTY'M. Dé Hier ; mot formé par confusion de dé-
sinence avec la délitescence du langage médical.
C'est délitance qu'il aurait fallu dire, du participe
délitant, ou délitation, qui en effet existe.
DÉLIVRANCE (dé-li-vran-s'), s. f. || i° Action par
laquelle on délivre ; résultat de cette action. La déli-
vrance d'un prisonnier. Et n'épargne contre eux.
pour notredélivrance, Ni le feu ni le fer.... MALH. II,
t2. Et si cette aventure doit être achevée par un des
plus honnêtes hommes du monde, j'espère que je
vous devrai ma délivrance, VOIT. Lett. 34. Ici la
délivrance en paraît trop facile, CORN. Nicom. v, 5.
Grand roi, l'heureux succès de cette délivrance Vous
est beaucoup mieux dû qu'à mon peu de vaillance,
ID. ilédée, iv, 3. Et tous les peuples furent étonnés
d'une délivrance si miraculeuse, BOSS. Heine d'An-
glet. Et sur mes faibles mains fondant leur délivrance,
RAC. Esth. i, i. Le gouverneur [de la Bastille] aimait
son prisonnier; il fut très-aise de sa délivrance,
VOLT. l'Ingénu, 18. || 2° L'action de débarrasser de
ce qui nuit; résultat de cette action. La délivrance
des peines qui nous affligent. J'ai su faire la déli-
vrance Du malheur de toute la France, MALH. V, 20.
Demander la délivrance des maux, MAUCROIX, IIo-
mél. 44, dans RICHELET. || 3" Remise d'une chose
entre les mains de quelqu'un ; action de mettre en
possession. La délivrance de la chose vendue. L'exé-
cuteur testamentaire doit faire la délivrance des legs.
|| 4° Accouchement. Cette femme a eu une heu-
reuse délivrance. J'étais encore dans le salon voisin
à attendre sa délivrance, lorsque ma belle-mère vint
me dire: venez embrasser votre femme et la sau-
ver du désespoir; votre enfant est mort en naissant,
MARMONTEL,i(em.x. || Ternie d'obstétrique. Expulsion
des annexes du foetus ou arrière-faix. La délivrance
suivit de près la mise au monde de l'enfant. || 5" Terme
d'eaux et forêts. Action de marquer, de délivrer du
bois à des usagers. || Action de désigner des cantons
de bois pour le pâturage et la glandée. || 6° Terme
de monnaie. Permission en forme de donner le
cours aux monnaies, lorsqu'elles ont reçu leur per-
fection.
— HIST. xii" s. Jà par autrui [je] n'i aurai déli-
vrance, Couci, xi. Vous défissiez querre leur déli-
vrance [des captifs], QUESNES, Romancero, p. toi.
|| xme s. C'est grans pès [paix] et grant aelivrance
as exécuteurs et à. cex mefsmes qui sont dit el tes-
tament, BEAUM. XII, 58. Et que vous donrriés au
soudanc pourvostre délivrance.... JOINV. 242. Nos-
tre sauvement et nostre délivrance de noz anemis,
Psautier, f° 193. Au soir, après la mie nuit, [vous]
auroiz enfant et vos deliverroiz. — De ce ai grant
mervoille que vos savez si bien ma délivrance, Mer-
lin, f° 68, recto. || xve s. Je leur ferai faire déli-
vrance d'or et d'argent, tant que ils vous serviront
volontiers, FROISS. I, I , 9. Fit appareiller hostels pour
recevoir le roi de Behaigne [Bohême] et le roi de Na-
varre, qui estoient de la délivrance [auxquels il fai-
sait délivrer à ses dépens ce qui était nécessaire], ID.
I,I, 51. Le roy envoya vers ledit duc pour en avoir la
délivrance [du connétable] [c'est-à-dire pour qu'il
lui fût livré, selon les termes du traité], COMM. IV,
12. || xvie s. Délivrance de meuble vendu présuppose
paiement, LOYSEL, 409. L'une appellée chorion, au-
trement dite secondine, arrière faix ou délivrance
(combien que les vulgaires appellent ainsi toutes les
tuniques ensemble), PARÉ, I, 35.11 escrivoit à Idrien
prince de la Carie, pour la délivrance d'un sien ami :
si Nicias n'a point failly, délivre le; s'il a failly,
délivre le pour l'amour de moy; mais, comment que
ce soit, délivre le, AMYOT, Agésil. 21. Voylà pour-
quoy il [Épaminondas] feut si froid à l'entreprinse
de Pelopidas, son compaignon, pour la délivrance
de Thebes, MONT, m, 195.
— ÉTYM. Délivrer; provenç. deslivransa, desliu-
ransa, delivransa. On trouve aussi, dans les anciens
textes, delivrement.
t. DÉLIVRE (dé-li-vr'), s. m. Nom vulgaire dea
enveloppes du foetus, lesquelles, sortant, délivrent
la femme et terminent l'accouchement.
— ÉTYM. Voy. DÉLIVRER.
+ 2. DÉLIVRE (dé-li-vr'), s. m. Terme de faucon-
DÉLINQUANT, ANTE (dé-lin-kan, kan-t'), s. m.
et f. Terme de jurisprudence. Celui, celle qui a com-
mis un délit.
— HIST. xvi" s. Il faisoit punir les delinquans
avec telle modération, qu'il donnoit assez à cognois-
tre que ce n'estoit point par appétit de vengeance,
AMYOT, Artax. i.
— ÉTYM. Délinquer.
DÉLINQUER (dé-lin-ké), v. n Terme de juris-
prudence. Commettre un délit. On punira ceux qui
ont délinqué.
•— HIST. xv s. Les dits capitaines casseront des
gages d'un quartier ceux qu'ilz trouveront avoir ex-
cède et délinqué, Ordonn. 6 oct. usa. || xvie s. Si
quelque clerc n'eust rien commis contre les lois,
mais seulement eust délinqué en son office, il n'es-
toit point adjournéau tribunal commun, mais avoit
son evesque pour juge, CALV. lnstit. 984.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. delinquir; ital. de-
linquere; du latin delinquere, qui veut dire aban-
donner, manquer, commettre un délit, de de, et
linquere, laisser.
f DÉLIOT (dé-li-o), s. m. Synonyme de délot.
DÉLIQUESCENCE (dé-li-kuè-ssan-s'), s. f. Terme
de chimie. Phénomène offert par certains corps soli-
des qui attirent l'humidité de l'air et se dissolvent.
— ÉTYM. Déliquescent.
DÉLIQUESCENT, ENTE (dé-li-kuè-ssan, ssan-t'),
adj. Terme de chimie. Qui attire l'humidité de l'air
et s'y résout en liqueur.
— ÉTYM. Lat. deliquescens, de dcliquescere, de
da, et liqucscere, se fondre (voy. LIQUEUR).
DEL1QUIUM (dé-li-kui-om'), s. m. Terme de chi-
mie. Etat d'un corps qui de solide est devenu li-
quide, en absorbant l'humidité de l'air.
— ÉTYM. Lat. deliquium, de dcliquescere (voy
DÉLIQUESCENT).
DÉLIRANT, ANTE (dé-li-ran, ran-t'), adj. ||i° At-
teint de délire. Je demeurai longtemps muette, dé-
lirante, Mes regai'ds sans rien voir devant moi se
fixaient, MILLEV. Trad. de The'ocr. \\ Une joie déli-
rante, une joie qui délire, excessive. [| Terme de
médecine. Conceptions délirantes, celles qu'ont les
fous ou les malades en délire. || 2° Fig. Fou, ex-
travagant, en parlant de l'esprit. Imagination déli-
rante. || 3° Par une autre extension, avec le sens
actif, et seulement dans le style familier et moqueur,
qui met en délire, qui fait perdre la raison. Une
robe délirante. Que disiez-vous donc? Mais il est
délirant [en parlant d'un vieillard que l'on disait
tout cassé, et qui entre au contraire fier et pimpant,
comme un beau à la vieille mode], BAYARD et JAIME,
le Réveil du Lion, i, t2. ||4° S. m. Terme de mé-
decine. Personne en délire. Il est dangereux de lais-
ser libres les délirants.
— HIST. xmc s. La terre en remaint esbahie; Ci
a mort delireuse et fiere, Que nuns boni n'en fait
bêle chiere Fors celé pute gentbaïe, RUTEB. 67.
DÉLIRE (dé-li-r'), s. m. || i° Egarement d'esprit
causé par maladie. Un délire aigu, chronique. Comme
si vous eussiez été en délire, SÉV. 528. || Dans le
langage médical, perversion de l'entendement, cau-
sée soit par la fièvre, soit par les boissons alcooli-
ques, soit par une lésion idiopathique des fonctions
cérébrales, et qui fait que le malade associe des
idées incompatibles, et prend ces idées ainsi alliées
pour des choses réelles; désordre des facultés in-
tellectuelles avec ou sans altération des facultés mo-
rales. || 2" Fig. Égarement. Le délire de l'esprit, de
l'imagination, des passions. Porter la passion jus-
qu'au délire. Je vois l'emportement de cet affreux
délire, VOLT. Irène, v, 3. N'auriez-vous pas voulu
pour gouverner l'empire, Que j'eusse de Caton con-
sulté le délire? ID. Catil. v, 6. Et que t'aura produit
ton vertueux délire? M. J. CHÉN. Gracques, ni, 4.
|| 3° Enthousiasme, fureur poétique. Un sublime
délire. De tes esprits émus le délite s'empare, LE-
MERC. Agamemn. iv, 6. Cassandre dans l'excès d'un
délire sacré.... LUCE DE LANCIVAL, Hector, n, s.
— HIST. XVIe s. Les signes qui demonslrent le
diaphragme estre blessé, sont pesanteur au lieu
lilessé, délire, c'est à dire perturbation de raison,
PARÉ, vin, 32.
— ÉTYM. Lat. delirium, de delirare, délirer.
DÉLIRER (dé-li-ré), v. n. Avoir le délire, être en
délire. || Fig. Etre en proie à une émotion qui trou-
ble l'esprit. Les réponses ne venant point, ou ne ve-
nant pas quand je les attendais, je me troublais en-
tièrement, je délirais, J. i. ROUSS. Co?if. xi.
— ÉTYM. Lat. delirare, proprement s'écarter du
sillon; de de, de, et lira, sillon; métaphore de la-
boureurs.
-j- DELIRIUM TREMENS (dé-li-ri-om' tré-mins'),
DEL
s. m. Terme de médecine. Délire accompagné de
tremblement qui affecte ceux qui font abus des
liqueurs alcooliques.
— ÉTYM. Lat. delirium, délire, et tremens, trem-
blant.
t DÉLISSAGE (dé-li-sa-j'), s. m. Action d'enlever,
par le moyen d'un instrument, aux chiffons destinés
à faire du papier, les coutures et autres accessoires.
— ÉTYM. Délisser.
f DÉLISSEll (dé-li-sé), v. a. Défaire ce qui était
lisse. Délisser les cheveux. || Trier les feuilles de pa-
pier, les chiffons.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et lisse.
f DÉLISSEUll, EUSE (dé-li-seur, seû-z'), s. m.et
f. Ouvrier, ouvrière qui fait le triage des feuilles
de papier.
— ÉTYM. Délisser.
t. DÉLIT (dé-li ; le (se lie : un dé-li-t-ignoble;
au pluriel, l's se lie : des dé-li-z ignobles), s. m.
|| i° Terme de jurisprudence. Infraction quelconque
de la loi. Commettre un délit. Les plus graves dé-
lits. Ma propre femme enfin trempant dans ce délit
Perdrait sa part au jour et sa place en mon lit, ROTR.
Bélis. n, 13. || Le corps du délit, l'action même
du crime qui a été commis: se dit par opposition
aux circonstances. || Flagrant délit, le délit aperçu
au moment où il se commet. Prendre en flagrant
délit. || 2° Infraction que la loi punit d'une peine
correctionnelle. Un délit de presse. || Délit forestier,
rural, infraction aux lois sur les forêts, sur la po-
lice rurale. || Terme d'eaux et forêts. Arbres de dé-
lit, ceux qui ont été coupés contre les ordonnances.
|| 3" Terme de droit civil. Fait illicite qui cause du
dommage à autrui avec intention de nuire. Les obli-
gations qui naissent d'un délit. Ce fait constitue un
simple délit civil.
— HIST. xvie s. Tous délits sont personnels [le ré-
pondant n'est tenu que civilement, non corporelle-
ment] ; et en crime n'y a point de garant [l'auteur
et l'instrument sont également punis], LOYSEL, 797.
— ÉTYM. Lat. delictum, du supin de delinquere,
délinquer (voy. ce mot).
2. DÉLIT (dé-li), s. m. || i° Terme de maçon.
Côté d'une pierre opposé à celui qu'elle avait natu-
rellement dans la carrière. Mettre une pierre en dé-
lit. || Position d'une pierre, placée de telle sorte, que
son lit de carrière est vertical ou incliné sur l'hori-
zon. || 2° Terme de géologie. Joint ou veine que pré-
sentent un bloc d'ardoise, des roches, des terrains.
Les émanations salines qui, à chaque époque de
dislocation de l'éoorce terrestre, se sont manifes-
tées pendant un temps plus ou moins long et qui
se sont épanchées sur plusieurs points, où elles ont
constitué, parleur refroidissement, des roches en-
clavées et sans délit, L. CORDIER, Acad. des se.
Comptes rendus, t. LIV, p. 297.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et lit: ce qui est hors de
son lit, de sa position régulière.
| DÉL1TAGE (dé-li-ta-j'), s. m. Action de déliter
les vers à soie. On dit aussi délilement.
— ÉTYM. Déliter.
f DÉLITATION (dé-li-ta-sion), s. f. Action de dé-
liter, de se déliter. La délitation des pierres, d'un
minéral.
— ÉTYM. Déliter.
DÉLITÉ, ÉE (dé-li-té, tée),part.passé. || i°Pierre
délitée, pierre placée autrement qu'elle n'était dans
son lit de carrière. || 2° Chaux délitée, chaux qui
s'est levée par feuilles en attirant l'humidité de l'air.
■) DÉLITESIENT (dé-li-te-man), s.m.Voy. DÉLITAGE.
DÉLITER (dé-li-té), v. a. ||1° Terme de maçon.
Poser une pierre sur le côté opposé à celui qu'elle
avait dans la carrière. Il ne faut pas déliter les pier-
res. || Détacher l'ardoise ou la pierre par dalles ou
blocs de la masse de la carrière. || Couper une pierre
dans le sens de son lit de carrière. || 2° Terme de
magnanerie. Ôter les vers à soie de dessus la litière,
qui est leur lit. || S" Déliter la chaux vive, l'hydra-
ter, l'arroser avec de l'eau. || 4° Se déliter, v. réfl.
Se fendre naturellement dans le sens de son lit de
carrière, en parlant d'une pierre. ||5° Se déliter, se
dit de certaines pierres qui, par l'effet de la gelée,
se lèvent par écailles, par couches, par lits. La
chaux se délite spontanément à l'air, en attirant
l'humidité.
— tr\'il.Délit 2. Le préfixe
ches, par feuilles, dans les autres.
i. DÉLITESCENCE (dé-li-tè-ssan-s'), s. f. Terme
de médecine. Disparition rapide d'une affection lo-
cale, d'une tumeur, sans qu'elle se reproduise sur
un autre point, ce qui distingue la délitescence de
la métastase.
DÉL
4037
— HIST. XVIe s. La termination des aposlemes se
fait par quatre manières, à moins que d'elles mes-
mes, sans aucune occasion manifeste, elles ne s'en,
retournent par délitescence, ou.... PARÉ, V, 3.
— ÉTY'M. Lat. delitescere, se cacher, de la prépo-
sition de, et latere, être caché (voy. LATENT). -
f 2. DÉLITESCENCE (dé-li-tè-ssan-s'), s. f. Terme
de chimie. Phénomène qui a lieu quand, un cristal
perdant son eau de cristallisation, les lames s'en
détachent et s'en brisent en parcelles, ou quand un
corps, absorbant de l'eau, se désagrège.
— ÉTY'M. Dé Hier ; mot formé par confusion de dé-
sinence avec la délitescence du langage médical.
C'est délitance qu'il aurait fallu dire, du participe
délitant, ou délitation, qui en effet existe.
DÉLIVRANCE (dé-li-vran-s'), s. f. || i° Action par
laquelle on délivre ; résultat de cette action. La déli-
vrance d'un prisonnier. Et n'épargne contre eux.
pour notredélivrance, Ni le feu ni le fer.... MALH. II,
t2. Et si cette aventure doit être achevée par un des
plus honnêtes hommes du monde, j'espère que je
vous devrai ma délivrance, VOIT. Lett. 34. Ici la
délivrance en paraît trop facile, CORN. Nicom. v, 5.
Grand roi, l'heureux succès de cette délivrance Vous
est beaucoup mieux dû qu'à mon peu de vaillance,
ID. ilédée, iv, 3. Et tous les peuples furent étonnés
d'une délivrance si miraculeuse, BOSS. Heine d'An-
glet. Et sur mes faibles mains fondant leur délivrance,
RAC. Esth. i, i. Le gouverneur [de la Bastille] aimait
son prisonnier; il fut très-aise de sa délivrance,
VOLT. l'Ingénu, 18. || 2° L'action de débarrasser de
ce qui nuit; résultat de cette action. La délivrance
des peines qui nous affligent. J'ai su faire la déli-
vrance Du malheur de toute la France, MALH. V, 20.
Demander la délivrance des maux, MAUCROIX, IIo-
mél. 44, dans RICHELET. || 3" Remise d'une chose
entre les mains de quelqu'un ; action de mettre en
possession. La délivrance de la chose vendue. L'exé-
cuteur testamentaire doit faire la délivrance des legs.
|| 4° Accouchement. Cette femme a eu une heu-
reuse délivrance. J'étais encore dans le salon voisin
à attendre sa délivrance, lorsque ma belle-mère vint
me dire: venez embrasser votre femme et la sau-
ver du désespoir; votre enfant est mort en naissant,
MARMONTEL,i(em.x. || Ternie d'obstétrique. Expulsion
des annexes du foetus ou arrière-faix. La délivrance
suivit de près la mise au monde de l'enfant. || 5" Terme
d'eaux et forêts. Action de marquer, de délivrer du
bois à des usagers. || Action de désigner des cantons
de bois pour le pâturage et la glandée. || 6° Terme
de monnaie. Permission en forme de donner le
cours aux monnaies, lorsqu'elles ont reçu leur per-
fection.
— HIST. xii" s. Jà par autrui [je] n'i aurai déli-
vrance, Couci, xi. Vous défissiez querre leur déli-
vrance [des captifs], QUESNES, Romancero, p. toi.
|| xme s. C'est grans pès [paix] et grant aelivrance
as exécuteurs et à. cex mefsmes qui sont dit el tes-
tament, BEAUM. XII, 58. Et que vous donrriés au
soudanc pourvostre délivrance.... JOINV. 242. Nos-
tre sauvement et nostre délivrance de noz anemis,
Psautier, f° 193. Au soir, après la mie nuit, [vous]
auroiz enfant et vos deliverroiz. — De ce ai grant
mervoille que vos savez si bien ma délivrance, Mer-
lin, f° 68, recto. || xve s. Je leur ferai faire déli-
vrance d'or et d'argent, tant que ils vous serviront
volontiers, FROISS. I, I , 9. Fit appareiller hostels pour
recevoir le roi de Behaigne [Bohême] et le roi de Na-
varre, qui estoient de la délivrance [auxquels il fai-
sait délivrer à ses dépens ce qui était nécessaire], ID.
I,I, 51. Le roy envoya vers ledit duc pour en avoir la
délivrance [du connétable] [c'est-à-dire pour qu'il
lui fût livré, selon les termes du traité], COMM. IV,
12. || xvie s. Délivrance de meuble vendu présuppose
paiement, LOYSEL, 409. L'une appellée chorion, au-
trement dite secondine, arrière faix ou délivrance
(combien que les vulgaires appellent ainsi toutes les
tuniques ensemble), PARÉ, I, 35.11 escrivoit à Idrien
prince de la Carie, pour la délivrance d'un sien ami :
si Nicias n'a point failly, délivre le; s'il a failly,
délivre le pour l'amour de moy; mais, comment que
ce soit, délivre le, AMYOT, Agésil. 21. Voylà pour-
quoy il [Épaminondas] feut si froid à l'entreprinse
de Pelopidas, son compaignon, pour la délivrance
de Thebes, MONT, m, 195.
— ÉTYM. Délivrer; provenç. deslivransa, desliu-
ransa, delivransa. On trouve aussi, dans les anciens
textes, delivrement.
t. DÉLIVRE (dé-li-vr'), s. m. Nom vulgaire dea
enveloppes du foetus, lesquelles, sortant, délivrent
la femme et terminent l'accouchement.
— ÉTYM. Voy. DÉLIVRER.
+ 2. DÉLIVRE (dé-li-vr'), s. m. Terme de faucon-
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