Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-07-02
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 juillet 1870 02 juillet 1870
Description : 1870/07/02. 1870/07/02.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
NOUVELLES BU JOUR
L'Empereur a envoyé un secours de deux mille
cinq cents francs pour être distribue aux nom-
breux ouvriers que l'incendie delà fabrique de
de tapis et de couvertures de MM. Têtard frères,
à Beauvsas, a privés de travail.
Le prince royal de Prusse est parti aujourd'hui
de Berlin pour Breslau.ann d'y prendre congé
de l'empereur de Russie/qui doit être demain
de passage dans cette ville.
M. Zangiacomi, président de la chambre de ju-
gement de la haute cour de justice, .a procédé
hier à l'interrogatoire de deux des accusés du
complot, MM. Baury et MoHin ce dernier a été,
à raison de son état do maladie, transporté à
l'hospice Dubois.
Hier, à six heures et demie du matin, un pui-
satier, nommé Marceau, travaillait dans un ter-
rain vague, situé rue San-Francisco, &anves,
lorsqu'il crut entendre des gémissements étouf-
fés.
En parcourant les environs, il s'approcha, d'un
plancher an milieu duquel se trouvait un trou
s'ouvrant sur un puits de carrière abandonné, au
fond duquel se trouvait en eSet quelqu'un.
Le puisatier alla à Vanves chercher quelques
personnes, et peu après on retirait de cepuit&,
profond de vingt mètres, Gustave Billaudicre,
âgé de neuf ans.
Cet -enfant, qui n'avait que de légères contu-
sions, raconta en pleurant que, se promena.nt.Ia,
veille en cet endroit désert, îe sol avait manqué é
tout à coup sous ses pieds. Heureusement ,un,peu
d'eau, qui se trouvait au fond, avait amorti sa
chut~, et, maigre ses cris réitérés, il avait du
passer la nuitau fond du puits..
Le feu a pris hier soir, rue de l'Yonne, à. Ber-
cy, dans des caves remplies defùts d'alcool.
L'incendie s'est annoncé par des détonations
qui ébranlaient les maisons voisines et jetaient la
terreur dans le quartier. Bientôt les flammes ont
gagné lescaves contiguës~yànt accès sur les rues
Soulage et de Bercy ainsi que sur le quai de
Bercy.
Presque toutes ces caves étaient pleines de li-
queurs alcooliques etde futailles vidés: De sorte
que tout le sous-sol de ce pâté de maisons n'était
qu'un vaste brasier, sur lequel les jlots d'eau
versés par six pompes faisaient l'effet de simples
gouttes. Un hangar de onze cents mètres de sur-
iace a, été complètement détruit.
Il a fallu, dit le jDroK;, près de quatre heures
d'efforts pour se rendre maître de l'incendie.
Les dégâta sont considérables un grand nom-
bre de personnes sont atteintes par ce sinistre,
notamment MM, Rousset, Menard, Maillard, Ber-
gognè~it'Lepëignéùx. Lès ~pertes sont, lùsqu'ici,
ësttméesàSOO.OOOfr.
~thie'partie des immeubles et marchandises
était assurée..
La maison la plus endommagée, le numéro 3
de la rue.goulage, a. du être étayëe cematm.
'M. Bôssand.lieutenant'dès pompiers, à eu les
ima,ms"très grièvement brûlées.
La cause dé ce sinistre est encore inconnue.
Les journaux de départements enregistrent un
grand nombre d'incendies.
A Moréac, dans le Morbihan, \mgt-clnq mai-
sons ont été la. proie des Jïa.mmes.
La.GtT'onde a reçu de Langon mie dépêche an-
nonçant que, dans les communes de Cazalès et de
Lmey, deux mille hectares de landes ont été
hrulés.
L't/n.o)t HMf'e:!c, de Tours, signale l'Incendie
qui a éclaté dans les bois de Clérë. Les f!ammes
ont exercé leurs ravages sur une étendue de cent
hectares, où tous les arbres ont été consumés.
A Oxford, un incendie & réduit en cendres des
magasins et des maisons. Chose lamentable, plu-
sieurs personnes ont péri dans les-flammes.
D'après une Jottre de Constaniinople,que pu-
blie !a. Go~e~c c~{!. ;~tdt) on compte, pa.-im les
victimes de l'incendie de Pera cinquante-quaire
médecins dont plusieurs.' ont péri avec )eurs fa-
milles. l'a-
Dimanche 3 juillet, courses au Yesinet. Trois
prix y seront courus.' '?
Chemin de fer de l'Ouest.
rou! :COËMfMCATIONS ET !S Dn ë~s
Les sources minérales., Saint-Jean,
Désirée, Précieuse, Magdeleine et
Rigolette de Vals~ sont gazeuses, très
agréables au goût et les pius richement
minéralisées qui soient connues en France.
Elles sont souveraines contre les anec
-tiens des~YOïes (Hgestives pesanteur 'd'es-
tomac, digestions dif6ci!es, innappétence
-u_-
.u: ,J~ L:`.`' ~i::f:
FEUILLETON DE LA P~SSE I
.· Du2jUtLL'ETl876' 19
RE'I~E COQUET TE.
SC~MESDEt.AlfIPDEPMViNCE
'.XXI.
A son arrivée à Bordeaux, ~tarcel trouva
sa mère'dans un état désespéré..
Le lendemain, la vieille dame rendit le dcr-
n!er'soupir.danslesbrasde.sbn6!s.L' 1
Pendant ce temps les événements se préci-
pitaient à Bourbon-Vendée.
'Le blond- capitaine s'était empressé de se
rendre àTinvita~on de du Çtonzeau,
Le déjeuner avait eu lieu.
La demande ofScieUe de !a main de Reine
avaiiété fa.ite,-ci,~suivantJe programme tra-
cé à l'avance par le vieux bourgeois, on était
sorti de table pour serendFe'à;la mairi&~età à
lacure..
Le brUtant uniforme de l'ofHcicr fascina de
nouveaurReine; durant tout I&j'epaseHen'eut
d'.veux.ëtd* oreilles que pour le beau m~Iitairc~
A la déclaration de celm-ci, jël!e répondit par
une rougeur .et ùno oppression de regard si
merveilleusemcnt.appropriées à la circonstan-
ce que rofScier partit avec la douce-con~ic-
tion qu'il était adoré de sajiancéé.
f Bu GIouzeau:'jEt:M. Coquet ne quittèrent
pas un instant le capitaine durant le court sé-
jour qu'il fit à Bourbon-Vendée et ne laissè-
rent approcher de lui aucune personne. `
Le bruit du prochain mariage de Reine se
répandit très promptoment dans la ville on
ajoutait même que cette union, si imprévue,
était la cause du départ subit de Victor
Marcel.
M. de Vieillechèze refusa de croire ce qu'il
appelait des cancans. Le soir, au cercle, corn-
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SESSION DE !870
CORPS LËSISLAT!F
.E~ra:~ dncon7p~e- 'WM'h: a~Mf/y/~Hc de
~esTMe du ~'eudt 30 ~m'7t
PRESIDENCE DE S. EXC. M. SCHKEtDER
La séance est ouverte à deux heures.
Le procès-verbal de la séance du 29 juin est
lu pa.rM. Magnin, l'un des secrétaires.
COXTIKGEXt DE 1871
L'ordre du jour appel la discussion du projet
de loi relatif à un appel de 90,000 hommes sur la
classe de 1870.. 1
N. M CONTE DE LA IOER. Le rapport de la com-
mission contient l'expression de deux sentiments
auxquels je m'associe. Le premier, c'est le re-
gretqùe la réduction de notre appel n'aitpas pu
coïncider avec une réduction sérieuse des armées
des peuples étrangers, de manière à ce qu'on ait
pu arriver en France s un dégrèvement réel pour
nos financer et à un soulagement plus considéra-
ble pour les populations.
Le second sentiment, c'est la crainte que cette
réduction de 10,000 hommes ne devienne une
cause sérieuse d'affaiblissement pour nos. forces
militaires, si elle se poursuit sans réduction
correspondante de la. part des puissances étran-
gères.
Je m'associe à ces sentiments avec une conclu-
sion plus accentuée. Je vais établir que, même
avec des contingenta de 100,000 hommes, nos
forces militaires sont inférieures en nombre à,
celles de 1 Allemagne, et que cette infériorité
doit s'accroitre chaque armée par la pratique
normale des Institutions militaires existantes,* n
tel point qu'elle deviendra, très iuquietantf;.
Le système prussien, imposé ma.imcnam. a
toute l'Allemagne, c'est l'organisation mititaire
du plus grand nombre d'hommes possibic, soit
pour la défense, soit nom- l'attaquer 11 remonte
aux ordonnances de 1813 et 1815. Tout citoyen
prussien âgé de vingt ans, reconnu apte au ser-
vice militaire, et ne justifiant pas d'exemptions
était assujetti à. un service de dix-neuf ans, trois
ans dans l'armée active, deux ans dans la réserve
et quatorze ans dans les deux bans de la land-H ehf.
Le gouvernement seréservaiten outre la faculté,
en cas de guerre, d'opérer une seconde révision
et de prendre les jeunes gens qui, pour cause
.d'économie, n'avaient, pas été compris dans les
premiers contingents.
Cette organisation est restéepopulaire en Prus-
se bien que ses charges aient plutôt augmenté
que diminué, la Prusse se montre fière d'avoir su
les supporter. Toutefois, par suite de la prolon-
gation de la paix de 1815 à 1860, la pratique .M'ait
introduit un certain nombre d'adoucissements.
Ainsi le gouvernement se, contentait d'appeler
A0,000 hommes sous les drapeaux chaque année
et de les y retenir deux ans ou deux ans et demi.
De sorte que l'eHeotif de l'armée n'était ~uére
que de 135,000 hommes à 130,000 hommes.'Mais
comme on .pouvait appeler un grand nombre de
contingents, la Prusse pouvait mettre sur pied
une armée de 500,000 à 600,000 hommes.
.L'état-major prussien, il est vrai, se plaignait
de ne pouvoir compter ainsi sur une armée suf-
nsamment exercé.e, et c'est sans doute cette préoc-
cupation qui causa l'inertie do la Prusse en 185A
pendant la guerre d'Italie. Quoi qu'il en soit, le
roi proposa, en 1860, aux Chambres cette gravé
transformation militaire, qui renfermait encer-
me, l'idée de l'unification :da l'Allemagne sous la
souveraineté de la Prusse, et de la domination de
la. Prusse, l'Allemagne unifiée, sur toute l'Europe
centrale. Le Parlement refusa. Le roi resta in-
flexible. La Chambre fut dissoute, et, quoiqu'elle
me ce mariage et la présence de l'ofScier fai-
soient le sujet de toutes les conversations, M.
de Vi.ëillecheze, un peu ébranlé, demanda
qu'on lui fit le portrait de ce militaire.
Vous dpTcz l'avoir vu au bal des Sables,
dit M. de Beaulieu, c'est le héros de la chan-
son de la Reine c'est l'inconnu qui était. il
y a quelques jours, en conférence mystérieuse
avec du Clouzeau, et que j'avais pris pour un
Polonais.
C'est impossible s'écria M. dé Vieille-
chézë.
Je vous affirme que je l'ai parfaitement
reconnu aujourd'hui.
Pardon, mon cher Beaulicu, dit son in-
terlocuteur. a.Tec un sentiment do profonde
tristesse, mon «c'est impossible no s'adresse
pas à vos paroles, il répond à; ma propre pen-
sée; mais si tout cela est exact, M"~ Coquette
et sa CIIe sont les plus perEdes créatures de la
terre, et, dans ce cas, j'estime que Marcel est
bien heureux do ne pas épouser Reine.
Du.Clouzeau ne,parutpomtau cercle. Cette
absence connrma M. de Vieillechézé dans la
croyance qu'il avait que le mariage annoncé
était pure invention, il lui semblait impossible
que du Clouzeau ne vînt pas, si le fait était
vrai, jouir de son triomphe et proclamer sa
victoire sur Victor. Cependant le lendemain,
après déjeuner, se promenant sur la place, en
face de la mairie, il vit quelques personnes
discourant vivement devant le tableau qui
contenait les actes de l'état civil il s'appro-
cha, jeta un coup d'oeil sur ce tableau et y lut
la publication du mariage de Reine avec M. le
capitaine ~v.
Le doute n'était plus possible.
La conduite de ces femmes est odieuse-!
murmura-t-il, et je vais le leur dire.
Il se rendit chez M. Coquet, mais ne trouva
là qu'un donre~tique. M. Coquet, Reine et sa
mère étaient 'partis dès le matin l'un se diri-
geant sur Gevrau, les deux autres sur Nantes
où elles allaient acheter le trousseau do
Reine. Il
M. de Vieillechézë était dans la consterna-
tion il songeait à Victor.
–Que faire? se dit-il. Dois-je parler?
dois-je me taire?
Il rentra .chez lui et demanda conseil a sa
femme. ",H'
Garde le silence! lui dit-elle M. Mar-
cel y gagnera quelques jours de bonheur 1
Bientôt arriva unp lettre dé. Victor qui an-
nonçait là mort de sa mère et son retour pour
te SS du mois.
eut été réélue, quoiqu'elle eût rejeté, jusqu'en I
18C6 le budget militaire, le souverain, agissant
extra-légalement, imposa à la Prusse la transfor- I
mation militaire.
Le contingent fut porté & 63,000 hommes, l'ar-
mée active de 137,500 hommes à 213,000 hom-
mes, le temps de service dans la réserve de S à `
ans on organisa A3 nouveaux régiments on ac-
crut l'artHIerie et la cavalerie. Cette organisa-
tion permit à la Prusse, en 1866, de mettre en
campagne une armée de 5 à 600,000 hommes for-
mée de'troupes exercées. Ce sont ces troupes
qui ont vaincu l'armée autrichienne à; Sadowa et
qui devaient la vaincre, car, pendant que le roi de
Prusse agissait ainsi, les docteurs du Parlement
autrichien désorganisaient l'armée sous prétexte
d'économies financières. (Très bien!) l)
Après Sadowa, le Parlement vota au roi un bill
d'Indemnité, et le gouvernement prussien, pour-
suivant son œuvre avec une grande énergie et
une-grande habileté, imposa son organisation
militaire & la Confédération du Nord et la dicta-
ture militaire de la Prusse à toute l'Allemagne.
\oici les institutions militaires sorties de ces
grands événements de 1866 dans .la Confédéra-
tion du Nord.
D'après la Constitution et la loi organique' de
1867, le service est obligatoire de vingt a trente-
deux ans. On passe trois ans dans l'armée acti-
ve, quatre ans dans la réserve et cinq ans dans
la landwehr, dont le deuxième ban est supprimé
et devenu la landsturm, c'est-à-dire la levée en
masse.
Le contingent annuel est Cxé a un tiers pour
cent de la population, de sorte que l'armée ac-
tive s'élève à un pour cent de la population. Le
roi de Prusse a été autorisé a traiter avec tous
les souverains do la Confédération pour la ces-
sion de leurs droits à la nomination et l'avance-
ment des officiers..
Il ne reste plus aujourd'hui que le Brunswick
et la Saxe royale qui aient conservé ce droit. 'De
sorte que le roi de Prusse seul nomme et avance
dans l'armée fédérale. Jusqu'au 31 décembre
1871, il est armé d'un pouvoir dictatorial sur
cloute la Confédération du Nord, pour décréter
l'état de siège, appeler les réserves, déclarerla,
guerre.
Il sufnt, en outre, du yc Reichsrath pour empêcher toute modification à
cette organisation. La Prusse a en outre 17 voix
sur ~3 au Bundesrath, et les deux tiers des voix
étant nécessaires dens cette Chambre haute pour
une modincation de la Constitution, le gouver-
nement prussien est maître de la maintenir.
En temps de paix, la Prusse a maintenant un
en'eetifquin'a rien d'anormal. Elle a399,70A
hommes, dont 53,786 cavaliers. Il faut ajouter à
ces chiures 13,012 officiers, 3,000 médecins-vé-
térinaires et maîtres-ouvriers, ~,300 volontaires
servant un an, ce qui ferme un total de 319,000
hommes Mais, en outre, l'Allemagne du Sud est
obligée, en cas de guerre, de mettre ses forces
militaires & la disposition delà Prusse. Là on ne
paraît pas très disposé à former des soldats pour
îe roi de Prusse. La Bavière, le duché de Bade
et le Wurtemberg réunis ne peuvent avoir que
75,000 hommes; en ajoutant 20,000 gendarmes
pour toute l'Allemagne, on arrive à,~ un effectif
total de &1A,000 hommes.
En .France, pour une population de ~0 à AI
millions d'âmes, Algérie comprise, nous avons
une armée de ~00,000 hommes, dont 3AO, 000. hom-
mes seulement sont sur le Continent, car l'armée
d'Afrique s'élève au moins à 60,000 hommes. La
différence, sur le continent, en faveur de l'Alle-
magne, est de 7A,000 hommes.
En temps do guerre, la différence est bien plus
élevée, et c'est ici que je demande à la Cham-
bre toute son attention.
Notre contingent annuel était, les années der-
nières, de 100)000hommes; il a, été réduità90,000
hommes à dater de 1870, ce qui fait pour un
service do i)c::f années un effectif de 810,000
hommes.
Dans l'Allemagne du Nord, le contingent est
de 100,000 hommes pour 30 millions d'habitants;
il doit être porté à 107,000 hommes, en 187C, par
suite de l'accroissement de la population.
Le temps de service est-de douze ans, ce qui,
avec des contingents de 100,000 hommes seule-
ment, donne un effectif de 1,20U.OOO.hommes- Il
faut y ajouter la réserve de remplacement, c'est-
à-dire les hommes qui sont laissés dans ieurs
foyers sans avoir justifié d'aucune cause légale
.d'exemption. C'est un moyen d'économie; on se
réserve de les appeler en cas de besoin, pour for-
mer par chaque régiment un quatrième bataillon,
et l'effectif se trouve encoreainsi grossi do 130,000
hommes, pour la première armée de campagne.
Le contingent réel de l'Allemagne du Nord est
donc de 110,0!X) hommes.
Dans l'Allemagne du Sud, le contingent peut
n'être que de 3A~OOO hommes, mais la durée du
service y est aussi de 12 années, ce qui donne
encore un effectif de 238,000 hommes.
Quelle est la différence entre ces eË'eclifs et le
'nôtre ? L'eil'ectif français est de 810,000 hommes,
l'effectif allemand de 1 million 608,000 hommes.
L'écar!: annuel entre les contingents des deux
pays s'élève à. 66,500 hommes, dont 56,500 exer-
cés et armés, si l'on divise par 12 années la dif-
férence de 798,000-hommes.
Voiià quel doit être l'écart, à notre détriment,
en 1883, sites institutions et les contingents des
deux pays ne sont pas modifiés.
Il me semble que cette situation est de nature
à nous inspirer, non des inquiétudes sérieuses,
mais au moins des préoccupations patriotiques.
Nous partons de cette idée qu'en France un
effectif de 500,000 hommes exercée suffit pour
fournir à tous les besoins, et nous ne comptons
qu'une seule armée de campagne en Allemagne,
l'Idée première est que. 1 million à, 1,300,000 liom-
mes exercés sont nécessaires, et qu'il faut deux
M. de Vieillechèze répondit par de bonnes
et chaudes consolations parties du cœur, et ne
fit aucune allusion à la famille Coquet.–« Re-
tardez votre départ de quelques jours, disait-
il à Victor en terminant, j'irai très prochai-
nement à Bordeaux et nous reviendrons en-
semble à Bourbon-Vendée. M
II voulait éviter à l'amoureux éeondult le
spectacle du mariage de Reine, qui devait se
célébrer le 38.
Mais Victor était destiné à apprendre la fa-
tale nouvelle!
II la connut par une lettre que M. Coquet
adressa à son parent de Bordeaux pour le con-
vier à cette fête do famille.
Le pauvre amoureux ne laissa échapper au-
cune plainte; son cœur débordait, mais sa
bouche resta muette..
Il prit la diligence qui devait le ramènera à
Bourbon-Vendée, et descendit à une lieue de
la ville aCn que personne ne .connut ,son re-
tour. r
C'était la veille du mariage de Reine le
futur était arrivé le~maiindes~ Sables et. toute
la famille, les témoins et le notaire étaient
réunis dans la salle à manger de M. Coquet.
On devait, après le repas, procéder à la lec-
ture du contrat et faire l'exhibition de la cor-
beille etdes cadeaux. `
Il était hutt Iieures du soir; une nuit com-
plète réguaif sur la yllle. Victorfrahchitlesdé-
pendances de l'hôtel du Pélican, qui longeaient
le jardin de M. Coquet, appliqua, une échelle
au mur de ce jardin, et, d'un bond, go trouva,
de l'autre côté. La salle à manger était étin-
celante de lumière et le diapason élevé des
voix exprimait la gaité des convives.
Victor quitta le jardin et entra dans la pe-
tite cour qui précédait le vestibule; cette par-
tie de la maison n'était, éclairée que par un
réverbère placé sous le porche; il l'éteignit,
ouvrit la porte do la rue pour préparer sa re-
traite, traversa l'antichambre et .se trouva
dans le salon.
Sur une fable placée près de la porte se
trouvaient deux corbeilles l'une, la pins
grande, contenait le trousseau de Reine; l'au-
tre contenait les cadeaux du futur:-Victor ou-
vrit celle-ci, y Introduisit un petit paquet qu'I!
tira de sa poche, et révint sur ses pas jusqu'à
la cour voûtée; II entr'ouvrit la porte de 1s.
rue, se glissa, dehors et referma sans bruit la
porte derrière lui.
A dix heures, tous les cqnvives de M. Co-
quet étaient réunis au salon. Il y'avait là M"'°
delà C!érissaie et le petit chevalier son mari,
armées de campagne, chacune de S à 600,000
hommes.
Depuis 1867. l'Allemagne est divisée en seize
districts militaires chaque di&triot doit former
un premier corps d'armée de /i0,000 hommes,
pourvu de son artiHerie, c'est-a-diro de trois
pièces par mille hommes, tandis qu'en France
nous n'en avons que deux par mille hommes.
Aujourd'hui, l'artillerie allemande de ces seize
corps se compose de 1,536 pièces, sans compter
les mitrailleuses.
Ces seize corps d'armée sont toujours mobili-
sables, et il ne faut qu'un décret pour les faire
entrer en campagne pour le moment, ils !ie sem-
blent pas dépasser 550,000 hommes.
Aussitôt quelaguerre est déclarée, on organise
dans chaque district les quatrièmes bataillons,
au moyen de la/réserve do remplacement, et en
même temps, on lève la landwehr, qui forme une
seconde armée de /t00,000 à 500,000 hommes, et
qui peut aussi être employée hors des frontières.
Reste enfin la landsturm, qui correspond a notre
garde nationale mobile et qui est composée
d'hommes de trente-deux à quarante ans, pres-
que tous exercés, tandis que notre garde mobile
se compose de jeunes gens de vingt et un ans a
vingt-six ans, auxquels aucune iastpuetton mili-
taire n'a été donnée.
Telle est l'organisation militaire de l'Allema-
gne, comparée a celle de la France.
Si les institutions allemandes ne sont pas mo-
difiées dans le sens du désarmement, il serait
imprudent a nous de réduire nos contingents à
90,000 hommes. Il
Je termine par une observation politique. No-
tre attitude vis-à-vis de l'Allemagne ne doit être
nullement comminatoire il doit exister entre ces
deux grands peuples, issus de la même origine,
un sentiment de bienveillante fraternité; nous
avons combattu les uns contre les autres dans le
passé et nous n'avons point à rougir de cette
partie de notre histoire. Aujourd'hui, notre poli-
tique doit être inspirée et dirigée par une pensée
conciliante, et c'est dans cette pensée qu'est conçu
le traité de Prague.
Ce traité a fait de grands avantages a, la Prusse
puisqu'il a augmente sa population, en réalité, de
11 millions d'âmes tout le nord allemand lui ap-
partient et est déjà presque unifié. Mais la paix
de Prague a laisse subsister le groupe du Sud
germadique, et assuré à l'Autriche une situation
suffisante pour maintenir l'équilibre de l'Europe.
Ce traité ne doit pas être une lettre .morte, nous
devons en maintenir strictement l'exécution.
(Très'bien! très bien!) !)
Il y a en Allemagne deux grands partis le parti
unitaire et militaire qui est celui de l'aristocratie
prussienne, brave, enthousiaste, toute dévouée
aux intérêts et à la grandeur de la, Prusse.
Ce sont des hommes intelligents, mais ils rê-
vent la grandeur de l'Allemagne par l'uhiScation
et la militarisation de tous les Allemands, et veu-
lent même ramener l'Allemagne du Sud sous la
souveraineté prussienne.
Un député de ce parti, M. Miquel, disait au
parlement de la Confédération .du Nord que la.
ligne du Mein était seulement une station pour
faire de l'eau et du charbon et souffler un mo-
ment et ces paroles étaient très applaudies par
le parti prussien. Ce parti ne vise pas seulement
a gouverner toute l'Allemagne, mats encore à dé-
sagréger l'Autriche, a saisir les 19 millions da-
mes qui sont en deçà de la Leitha dans cet em-
pire, et à fonder ainsi un empire de 60 millions
d'âmes qui serait maître, pense-t-il, des desti-
nées de l'Europe.
Le second parti estime que la grandeur de l'Al-
lemagne nécessite au contraire F observation du
traité de Prague et l'autonomie de l'Allemagne
du Sud'et de l'Autriche.
Il est dit qu'en maintenant le régime actuel, la
nation allemande, avec ses dynasties régnantes,.
gouverne 73 millions dames, et est ainsi plus
grande que si elle était unifiée; elle croitque. l'a-
venir de ce grand peuple doitêtrede faire triom-
pher au Nord et en Orient la civilisation chré-
tienne et les libertés contemporaines; qu'elle
doit les faire .triompher en Russie et en Turquie.
Entre ces deux opinions, la France ne peut hé-
siter tout en demeurant bienveillante pour. la
Prusse, si celle-ci reste dans les limites du traité
de Prague, elle doit l'être plus encore pour le
groupe du Sud et pour l'Autriche, dont 1 alliance
nous est assurée si nous renonçons a. nous éten-
dre par des conquêtes en Allemagne..
Je demande donc au gouvernement, tout en
maintenant pour cette année le dégrèvement de
10,000 hommes comme un gaee de ses disposi-
tions paciRques, d'agir auprès fïes gouvernements
étrangers et particulièrement de la Prusse pour
amener un adoucissement des charges militaires
en Europe et s'il échoue, comme ,je le crains,
il sera. pour nous d'un patriotisme prévoyant de
revenir désormais au contingent normal et né-
cessaire dé 100,000 hommes. (Très bien! très
bien!)
a. ALFREB LEMEX, vice-présideat, remplace au
fauteuil M. Schneider.
H. GARKiER-PASES. 11 ne peut y avoir de ques-
tion plus importante que l'organisation de l'ar-
mée elle touette aux. plus .graves Intérêts, la
défense du territoire et l'éta-t des nuances. En
elfet, une bonne économie des Snances est une
force puissante dans tous les–temps, maissur-
~outdans les temps difficiles. Le problème dont je
vais avec vous chercher la, solution est celui-ci
trouver dans un bon système militaire la plus
grande économie possible en donnant au pays la
plus grande force possible.
Pour cela, il est indispensable de comparer les
diverses organisations militaires de l'Europe.
J'analyserai rapidement les documents curieux et
officiels que j'ai consultés.
La Russie a,.nne population do 78 millions d'a~
duReine, M~ Bridou, le notaire, deux ofnciers i
qui étaient les témoins du futur, celui-ci et la.
famille Coquet. Reine était radieuse; l'anima-
tion de son regard, les vives couleurs qui s'é-
panouissaient sur ses joues disaient assez tous
les enchantements qu'elle éprouvait, M"~ de
la Clérissaie, d'ordinaire si loquace, gardait
le silence et suivait, inquiète, tous les mouve-
ments de Reine, dont elle ne comprenait guère
l'animation et la joie. Elle se demandait qu'é-
tait devenu cet amour que jadis la jeune fille
ressentait pour Victor.
Avant la lecture du contrat, on fit l'exhibi-
tion du trousseau; les dentelles,.les rubans,
les velours, les soieries, miroitèrent sous l'é-
clat des lumières et firent battre le cœur de
toutes les femmes présentes puis vint le tour
do la corbeille offerte par le fiancé.
Il la présenta à Reme, mais celle-ci, par un
caprice d'enfant gâté le pria de l'ouvrir~ lui-
même. Tous les regards étaient tendus vers le
petit meuble garni de soie rose et tout enru-
banné.
Qu'allait-il en sortir?
Le sourire aux lèvres, l'air modeste, le ca-
pitaine leva le couvercle.
Qu'est ceci? s'écria-t-il en trouvant le
petit paquet introduit par Victor.
Il le défit, et du papier s'échappa une poi-
gnée de fleurs desséchées; c'étaient les vio-
lettes que Reine avait données à Victor dans
le jardin de Gevrau.
La jeune fille les reconnut-cHe ou eut-elle
la prescience de ce qui allait arriver?- C est
ce que nous ne saurions dire; mais son front
s'empourpra si violemment que M"~ de la
Clérissaie dont le regard ne la quittait pas,
s'approcha vivement d'elle. L
On eût dit que chaque personne, s'attendait
a quelque incident, tant le silence était com-
plet.
Les Reurs furent suivies d'une lettre.
Le capitaine lut la suscription et devint très
paie il ouvrit vivement le papier et prit con-
naissance de son contenu.
Qu'avez-vous donc capitaine ? demanda
M. Coquet, atteint tout à coup d'une vague in-
quiétude..
L'officier ne répondit pas; son front se cou-
vrit d'une sueur froide et sa, figure quf, au re-
pos était belle; et sympathique, eut une tefle
expression do haine, qu'elle était effrayante à
voir.
Mais Usez donc, monsieur s'écria M.
Coquet.
mes son système est !a recrutement, souvent
forcé on sert quinze ans, le congé est donne
après douze ans la moyenne de l'armée est
de 697,000 hommes; Indépensé est de ~5 mil-
lions.
L'Angleterre a 31 millions d'âmes le système
est l'engagement volontaire l'armée active à
l'intérieur compte 187,000 hommes aux Indes
6A,OQO. La dépense est357mi)Hons; ilya, en
outre, l/t3,000 hommes de milice, et avec son pa-
triotisme et une dépense de 10 miHIons, l'An-
gleterre entretient une armée de volontaires, de
§50,000 hommes. (Très bien à fauche.)
L'Italie a 36 miHions d'âmes. La. classe entière
est appelée et divisée en deux contingents, dont
l'uniaitcinqans de service, et l'autre cinq ans
de réserve. Par des déductions successives elle
est arrivée à un effectif de 167,000 hommes, mais
elle peut avoir 500,000 hommes sur pied de guer-
re. La dépense est de 130 mitions.
L'Autriche a recueilli fie Sadowa un grand en-
seignement elle a emprunté à ses adversaires
leur organisation, et a établi, sur une population
d'âmes, le service obligatoire pour totts* tes' ci-
toyens sans distinction.
Elle a réduit à trois ans le service actif, a sept
ans la réserve, à trois ans laland\vehr; sur le
pied de paix, elle a 3A6,008 hommes, et sa dépense
est de 1~5 miitions. Ainsi, un pays aussi peuplé
que le nôtre dépense moitié moins.
La Bavière a suivi l'exemple de l'Autriche;
elle a fait peut-être plus encore pour pouvoir ré-
sister a ses voisins.
L'Allemagne libérale, j'en suis convaincu, saura
résister à l'Allemagne despotique représentée
par M. de Bismark. (Très bien très bien à
gauche.)
Le service actif est en Bavière de trois ans, la
réserve de trois ans, cinq ans pour la landwehr;
la dépense, pour 50,000 hommes, s'élève à 35
millions.
Je ne reviens pas sur le système prussien.
Vous savez que l'Allemagne du Nord fait des le-
vées annuelles de 100,000 hommes; elle a 300,000
hommes sur le pied de paix, 957,000 hommes sur
le pied de guerre; sa dépense se borne a 255 mil-
lions.
La, Suisse a fait mieux encore.
M. ERAKfER CE CASSA6MC.–Elle n'a aucune inSuen-
ce sur les aB'aires de l'Europe.
M. ËAMtER-MCEs. Elle se fait respecter; et si
elle avait la population de la, France, elle aurait
de l'influence, elle aussi.
Elle a,, pour 3,500,000 habitants, 85,OGO hom-
mes d'armée active, 50,000 de réserve, 65,000de
landwehr, total 200,000 hommes sous les armes.
Da~s un moment difficile, cette armée peut être
réunie très vite, et elle ne coûte que 8 millions.
Vous voyez que, dans tous ces systèmes, l'im-
pôt en hommes et en argent est réduit de beau-
coup.relativement au nôtre. Voila les divers sys-
tèmes militaires de l'Europe. Quelle est notre
situation? La loi militaire du 1°~ février 1868
établit la. conscription et ;le remplacement.
Pour moi et pour mes amis, la conscription est
une injustice, une charge que le pauvre paye de
sa personne, dontle riche se dispense avec quel-
ques écus en l'état de notre eiv;lasation, cela ne
peut pas être conservé pour moi, je demande-
rai avec ténacité le service obligatoire pour tous
et l'abolition de ces deux plaies: la conscription
et le recrutement. (Très bien! très bien! à gau-
che.)
Mais vous allez voir que la France fait pour
son armée un effort plus grand, une plus grande
dépense pour un résultat relativement moindre.
Notre armée active a ~00,000 hommes, notre
réserve J!t00,000 hommes, la garde nationale mo-
bile doit avoir 550,000 hommes total 1,350,000
hommes.
Quelle est notre dépense ? ?'
Le budget ordinaire pour 1868 porte pour la
guerre A~M millions, pour la marine 178 millions,
total 600 millions. 11 faut y ajouter -!t8 millions
pour les pensions militaires; ce chiffre de6/i8
millions, il faut que les populations le connais-
sent, qu'elles sachent ce que pèse ce droit exor-
bitant accordé à un seul homme, de disposer de
la fortune et de la vie de tous les citoyens.
11 faut y ajouter ensuite l'intérêt de ce que nous
ont coûté nos guerres. Il en est que j'approuve.
mais, en somme, elles nous coûtent un intérêt an-
nuel de 120 millions de rente. Le total monte à
768 millions mais il faut encore y joindre, selon
tous les économistes, la perte des bras inactifs
je l'évalue à. 600 fr. par an et par homme, et c'est
le minimum; cela fait3/tp millions, de sorte qu'au
total, nous payons plus d'un milliard pour notre
organisation militaire
Tous les ministères ensemble ne prennent que
8~t0 millions, sur lesquels la marine et la guerre
prélèvent 553 millions
L'Autriche et la Confédération du Nord réu-
nies ont un budget militaire de AS9 millions; la
France, à elle seule, dépense davantage. N'y a-
t-il pas là de quoi réfléchir?
Pour nous, nous voudrions voir appliquer le
système suisse, qui, à nos yeux, est le meilleur.
Mais prenons au moins le système prussien, il
nous permettrait d'avoir plus d'hommes sous les
armes et de dépenser beaucoup moins.
H. CRAMER DE CASAAGXAC.– Prenons le Rhin, et
nous diminuerons ensuite notre armée de 300,000
hommes. C'est la seule solution. (Exclamations a
gauche.)
a. 6AR'()ER-PAM8. Vous voulez réduire le con-
tingent de 10,000 hommes seulement et vous
croyez faire beaucoup! Eh bien, vous n'avez rien
réduit sur le budget, yous n'avez enlevé que
70,000 hommes & la. réserve, mais la dépense est
restée la même. Ne serait-il pas préférable de
prendre chez les autres ce qui est bon et pratica-
ble ? N'a.vez-vous pas emprunté à la Prusse ses
fusils à aiguille; ne transformez-YOus pas tous
Vous !e voulez dit enEnl'ofncier, soyez
satisfait.
Etillutla.suscription:
M ~OTmcMr P'M~oy Afa?*ce~,
M à Bourbon-Vendée.
Reine tremblait comme la feuille agitée par
le vent; M"" Coquette essayait de sourire,
mais sa bouche grimaçait.
Que nous importe cette lettre ? dit du
Clouzeau d'un ton dédaigneux.
Attendez, reprit l'ot'Ecier.
Et, lentement, scandant les mois, il conti-
nua sa lecture:
« Je vous défends, Victor, de vous battre
?) pour moi. Voulez-vous donc, méchant me
faire mourir d'appréhension et de crainte?
M N'était-ce pas assez de votre duel avec M.
H do P. Cher ami de mon cœur, je suis
M bien heureuse et toute Ëére d être aimée de
M vous! je me suis aperçue aujourd'hui que
M je vous aimais follement, c'est peut-être mal
de vous le dire, mais ce serait assurément
M plus mal encovc de vous le cacher
M Réjouissez-vous, papa commence à ma.r-
)) cher, et nous quittons Gevrau dans dix
M jours. Encore dix jours Je veux que
!) vous soyez la première personne que je ver-
)' rai e~ rentrant à Bourbon-Vendée arran-
M gex-vous pour cela. t
)) Je crains d'être surprise, –'fais-Je donc
H une mauvaise action?– je voua quitte.
~Votre
M REINE. M
Dans toutes tes situations critiques, les fem-
mes ont une ressource suprême qui tes sert
admirablement c'est l'évanouissement!
Cela évite de répondre immédiatement et
donne à l'orage le temps de se calmer.
Reine s'empressa donc de se trouver mal,
et, craignant que la syncope ne fût pas suffi-
sante, elle y joignit une attaque de nerfs.
On l'emporta dans la pièce voisine.
La voix vibrante de l'officier, qui s'était ar-
rêtée après la signature, reprit
II y a un post-scriptum, messieurs, et ce
n'est pas la partie la moins touchante de cette
épitre amoureuse un rond renfermant des
baisers
Quetie est la date de cette lettre? de-
manda l'un des témoins.
Un mois à peine, mon commandant.
Eh bien mon cher capitaine, il ne nous
reste plus qu'une chose à faire c'est de nous
les jours votre artiMerie? Pourquoi n'en pas fatro
autant en ce qui concerne votre système mili-
ta.ira?
Un homme a suffi on Prusse pour accompli!'
les réformesque vous savez; faites la même chb-~
se en France, monsieur le ministre de la guerre;
vous le pouvez, vous rendrez un service immense
à votre pays. Faites une chose grande et féconde,
et pour la compléter, imitez l'exemple du minis-
tre de la. marine, qui,a. établi une école gratuite
et obligatoire sur chaque.va-isseau. Créez ces soi'
tes de lycées dans les casernes) que le soldat s'y
instruise, s'y exerce à sa profession, qu'il s'y y
moralise enfin, et qu'en rentrant ensuite dans sa
famille, il y apporte une force et des qualités vi-
riles.
Ce sont peut-être la. des rêves et des illusions;
il dépend do vous, monsieur le ministre, d'en
faire des réalités. Mais en attendant, examinons
la situation présente, créée par cette loi de fé-
vrier, voyons si vous tenez les engagements pris
par vos prédécesseurs, -car- il ne suffit ~ns de
changer un ministre pour délier le souverain.
11 faut pratiquer au pouvoir les principes qu'on
professait dans l'opposition. Or, que disait M.
Oïlivier en 18{)8? Que le système que je propose
ne permettrait pas une guerre oH'ensivo et obli-
~gcra.it à !a. paix; que lorsqu'on veut faire une
'guerre offensive, il faut. isoler l'armée dans la,
nation tandis que quand on veut organiser la-
défense, il faut confondre l'armée dans la nation,
et faire qu'elle soit la nation même.
Si M. le garde des sceaux se souvient de ses
paroles, c'est dans les conseils où il est appelé à
prendre sa place qu'il peut les réaliser. C'est I&
qu'il peut et doit poser la question ministérielle,
sur, du moins, s'il tombe, de tomber dignement.
(Très bien très bien à gauche.)
La transition, elle est préparée. On parait l'ou-
blier aujourd'hui et je regrette que la commis*
sipn du budget n'ait pas tenu grand compte de
la garde nationale mobile. Et cependant, que
nous disait-on quand on nous demandait de voter
laloi?
On parlait du désarmement et le maréchal
Niel ajoutait c Je ne sais si je no me trompe,
mais il me semble que nous attaquons la question
par un moyen terme, que nous allons créer une
force qui nous coûtera fort peu et qui a un graud
avenir. C'est par le développement de la garde
nationale mobile que vous pourrez diminuer l'ef-
fectif do l'armée permanente, n
II y a là, vous le voyez un engagement. Et ce-
pendant, vous êtes-vous occupés de cette ques-
tion? nous apportez-vous une réduction~ nous
promettez-vous de désarmer?
Le désarment a été annoncé en 1863 par le
chef de l'Etat, et on était parvenu alors à rame-
ner l'effectif au chiSre de 389,000 hommes, dont
376,000 à l'intérieur, et le reste en Afrique, a
Rome et au Mexique. Selon moi, en maintenant
376,000 hommes a l'intérieur et AA.OOO en Afri-
que, ce qui est suffisant, vous arrivez à. un ef-
fectif de 330,000 hommes qui vous permettra de
ne laisser les ~soldats que deux années sous les
drapeaux.
Quelle est l'attitude des puissances étrangères,
se demande-t-on? Elles n attendent pas un con-
grès, desnégociations, mais un exemple. Désar-
mez d'abord, voilà qui est pratique.
D'ailleurs, sur tous les points on désarme.
L'Angleterre a. réduit les dépenses do l'armée de
18 millions, celles de la marine de 35 millions.
L'Autriche économise dépuis deux ans 50 millions
par an du même chef. L Italie fait une houvelio
rnduction d'effectif qui diminue la dépense de 15
millions et la réduit au total de 130 millions. Et
le ministre de la guerre, le général Govone, ac-
ceptant cette nouvelle réduction avec regret, di-
sait qu'il avait la conviction de contribuer à res-
taurer les finances, ce qui est le vœu suprême de
la nation. Voiia comment doit parler un général
intelligent qui comprend que la force d'un Etat
est dans des finances bien organisées. (Très biea~
à gauche.)
En Allemagne, on le sait, il y a une tu dente pour faire diminuer t'armée.
On trouve partout les mêmes préoccupatlor:s.
En Prusse même, les députés demandent ~u
gouvernement de diminuer les impôts, car eu
voulant se faire plus forte qu'elfe ne la devait,
la Prusse a compromis ses finances. Et cepen-
dant son armée ae lui coûte que S50 miliions,
tandis que nous dépensons 600 millions pour la
.nôtre.
En Saxe, les Chambres s'unissent pour deman-
der au conseil fédéral de la Confédération de pro-
poser un désarmement général. Ce sentîmes 't
dans toute l'Europe et chez tous ceux qui ttési-
rent le progrès et la civilisation. Pourquoi, en
effet, ces armements ? Est-ce l'Angleterre que
vous craignez ? Mais l'Angleterre s'occupe en ce
moment d'émanciper l'Irlande et en même temps
elle désarme. C'.est une amie pour nous. Est-ce la,
Russie? Mais la guerre do Crimée a, montré quel-
les étaient les forces réelles de ce colosse aux
pieds d'argile. Il e'st d'ailleurs paralysé par la
Pologne, d'où il ne peut retirer ses forces, car
aussitôt recommencerait une insurrection géné- 7
rale qui ferait justice de la Russie en appefant
a.ux armes toute l'Allemagne, l'Allemagne qui est
entre elle et nous et sur laquelle il faudrait pas-
ser ~vant d'arriver jusqu'ànous.
Craignez-vous l'Autriche? Mais l'Autriche ne
peut rien faire sans notre alliance. Elle est d'ail-
leurs occupée par une œuvre immense et que je
souhaite qu'elle accomplisse, celle de la reunion
des nationalités.
L'Espagne cherche un roi et j'espère qu'elle n&
le trouvera pas. L'Italie est occupée de son unité
et de ses finances.
Quant a, la Prusse, en vain M. de Bismark
cherche, comme dans le percement du Saint-Go-
thard, toutes les occasions d'éveiller le patrio-
retirer. N'est-ce pas votre opinion, d'Ambri-
court ?
Parfaitement! dit le second témoin.
Le capitaine eut peut-être pardonné .mais
l'opinion de ses deux témoins l'enchaînait.
Les trois ofSciers saluèrent et se dirigèrent
vers la porte..
Un instant, messieurs, dit Coquet, qui
retrouvait entin la parole; cette lettre vous
donne à coup sûr le droit d'agir ainsi que vous
le faites; mais je désire savoir comment c!Ia
se trouvait dans cette corbeille.
L'insinuation était maladroite, car elle at-,
teignait le capitaine.
–J'espère, monsieur, répondit d'un ton
hautain celui-ci, que vous no supposez pas
que c'est moi qui l'ai mise!
Et, s& couvrant, il sortit, suivi des deux au-
tres ofnciers.
Et moi, je reprends mes 50,000 francs,
dit du Clouzeau. Venez-vous, Sridou?
Je vous suis, mon cher client. Servi-
teur, monsieur Coquet tous mes regrets!
L'infortuné M. Coquet était comme hébété;
it ne répondit rien.
Cinq minutes plus tard, le salon do M. Co-
quet était complètement vide; bientôt la mai-
son fut enscvcHc dans une obscurité pro-
fonde. `
Le lendemain, au point du jour, une voi-
ture s'arrêta à la porte de. AI. Coquet, et ce-
lui-ci, accompagné do sa femme et de sa fH~,
partit pour Gavrau.
A neuf heures, les curieux et les invités se
pressaient en face de la maison de la route de
Niort mais la maison était ciose et personne
ne répondit aux appels réitérés du marteau.
Le bruit de la rupture du mariage se ré-
pandit parmi la fouie, et chacun, désappointé,
retourna à ses affaires.
L'incident de la veille fut si diversement ra-
conté et produisit un tel scandale que. Reine
resta dix ans sans,revenir à Bourbon-Vendée.
Quand on la revit, c'était une vieiHe,uile,
sans dot;– Coquet s'était complètement ruiné
au jeu–et là, comme partout, les HHes ma-
j eures et sans dot coiffent sainte Catherine.
Quant à Victor Marce!, il ne reparut plu~
en Vendée, et, sauf M. de Vieiilechèze, per-
sonne ne sut comment la lettre, qui avait été
la cause de la rupture du mariage, s'était
trouvée dans la corbeille de noces de Reine
Coquette.
ARMANQ LAPOINTE
L'Empereur a envoyé un secours de deux mille
cinq cents francs pour être distribue aux nom-
breux ouvriers que l'incendie delà fabrique de
de tapis et de couvertures de MM. Têtard frères,
à Beauvsas, a privés de travail.
Le prince royal de Prusse est parti aujourd'hui
de Berlin pour Breslau.ann d'y prendre congé
de l'empereur de Russie/qui doit être demain
de passage dans cette ville.
M. Zangiacomi, président de la chambre de ju-
gement de la haute cour de justice, .a procédé
hier à l'interrogatoire de deux des accusés du
complot, MM. Baury et MoHin ce dernier a été,
à raison de son état do maladie, transporté à
l'hospice Dubois.
Hier, à six heures et demie du matin, un pui-
satier, nommé Marceau, travaillait dans un ter-
rain vague, situé rue San-Francisco, &anves,
lorsqu'il crut entendre des gémissements étouf-
fés.
En parcourant les environs, il s'approcha, d'un
plancher an milieu duquel se trouvait un trou
s'ouvrant sur un puits de carrière abandonné, au
fond duquel se trouvait en eSet quelqu'un.
Le puisatier alla à Vanves chercher quelques
personnes, et peu après on retirait de cepuit&,
profond de vingt mètres, Gustave Billaudicre,
âgé de neuf ans.
Cet -enfant, qui n'avait que de légères contu-
sions, raconta en pleurant que, se promena.nt.Ia,
veille en cet endroit désert, îe sol avait manqué é
tout à coup sous ses pieds. Heureusement ,un,peu
d'eau, qui se trouvait au fond, avait amorti sa
chut~, et, maigre ses cris réitérés, il avait du
passer la nuitau fond du puits..
Le feu a pris hier soir, rue de l'Yonne, à. Ber-
cy, dans des caves remplies defùts d'alcool.
L'incendie s'est annoncé par des détonations
qui ébranlaient les maisons voisines et jetaient la
terreur dans le quartier. Bientôt les flammes ont
gagné lescaves contiguës~yànt accès sur les rues
Soulage et de Bercy ainsi que sur le quai de
Bercy.
Presque toutes ces caves étaient pleines de li-
queurs alcooliques etde futailles vidés: De sorte
que tout le sous-sol de ce pâté de maisons n'était
qu'un vaste brasier, sur lequel les jlots d'eau
versés par six pompes faisaient l'effet de simples
gouttes. Un hangar de onze cents mètres de sur-
iace a, été complètement détruit.
Il a fallu, dit le jDroK;, près de quatre heures
d'efforts pour se rendre maître de l'incendie.
Les dégâta sont considérables un grand nom-
bre de personnes sont atteintes par ce sinistre,
notamment MM, Rousset, Menard, Maillard, Ber-
gognè~it'Lepëignéùx. Lès ~pertes sont, lùsqu'ici,
ësttméesàSOO.OOOfr.
~thie'partie des immeubles et marchandises
était assurée..
La maison la plus endommagée, le numéro 3
de la rue.goulage, a. du être étayëe cematm.
'M. Bôssand.lieutenant'dès pompiers, à eu les
ima,ms"très grièvement brûlées.
La cause dé ce sinistre est encore inconnue.
Les journaux de départements enregistrent un
grand nombre d'incendies.
A Moréac, dans le Morbihan, \mgt-clnq mai-
sons ont été la. proie des Jïa.mmes.
La.GtT'onde a reçu de Langon mie dépêche an-
nonçant que, dans les communes de Cazalès et de
Lmey, deux mille hectares de landes ont été
hrulés.
L't/n.o)t HMf'e:!c, de Tours, signale l'Incendie
qui a éclaté dans les bois de Clérë. Les f!ammes
ont exercé leurs ravages sur une étendue de cent
hectares, où tous les arbres ont été consumés.
A Oxford, un incendie & réduit en cendres des
magasins et des maisons. Chose lamentable, plu-
sieurs personnes ont péri dans les-flammes.
D'après une Jottre de Constaniinople,que pu-
blie !a. Go~e~c c~{!. ;~tdt) on compte, pa.-im les
victimes de l'incendie de Pera cinquante-quaire
médecins dont plusieurs.' ont péri avec )eurs fa-
milles. l'a-
Dimanche 3 juillet, courses au Yesinet. Trois
prix y seront courus.' '?
Chemin de fer de l'Ouest.
rou! :
Les sources minérales., Saint-Jean,
Désirée, Précieuse, Magdeleine et
Rigolette de Vals~ sont gazeuses, très
agréables au goût et les pius richement
minéralisées qui soient connues en France.
Elles sont souveraines contre les anec
-tiens des~YOïes (Hgestives pesanteur 'd'es-
tomac, digestions dif6ci!es, innappétence
-u_-
.u: ,J~ L:`.`' ~i::f:
FEUILLETON DE LA P~SSE I
.· Du2jUtLL'ETl876' 19
RE'I~E COQUET TE.
SC~MESDEt.AlfIPDEPMViNCE
'.XXI.
A son arrivée à Bordeaux, ~tarcel trouva
sa mère'dans un état désespéré..
Le lendemain, la vieille dame rendit le dcr-
n!er'soupir.danslesbrasde.sbn6!s.L' 1
Pendant ce temps les événements se préci-
pitaient à Bourbon-Vendée.
'Le blond- capitaine s'était empressé de se
rendre àTinvita~on de du Çtonzeau,
Le déjeuner avait eu lieu.
La demande ofScieUe de !a main de Reine
avaiiété fa.ite,-ci,~suivantJe programme tra-
cé à l'avance par le vieux bourgeois, on était
sorti de table pour serendFe'à;la mairi&~età à
lacure..
Le brUtant uniforme de l'ofHcicr fascina de
nouveaurReine; durant tout I&j'epaseHen'eut
d'.veux.ëtd* oreilles que pour le beau m~Iitairc~
A la déclaration de celm-ci, jël!e répondit par
une rougeur .et ùno oppression de regard si
merveilleusemcnt.appropriées à la circonstan-
ce que rofScier partit avec la douce-con~ic-
tion qu'il était adoré de sajiancéé.
f Bu GIouzeau:'jEt:M. Coquet ne quittèrent
pas un instant le capitaine durant le court sé-
jour qu'il fit à Bourbon-Vendée et ne laissè-
rent approcher de lui aucune personne. `
Le bruit du prochain mariage de Reine se
répandit très promptoment dans la ville on
ajoutait même que cette union, si imprévue,
était la cause du départ subit de Victor
Marcel.
M. de Vieillechèze refusa de croire ce qu'il
appelait des cancans. Le soir, au cercle, corn-
Reproduction interdite pour les journaux qui
n oat pae traite a.vec la Société, des Gens d& lettres.
contre les affections biliaires, du fo!e, des
reins, la goutte, etc.
Les eaH~c de ces soH/'ces !ies'c'<~e7''enit.jf'a7n
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SESSION DE !870
CORPS LËSISLAT!F
.E~ra:~ dncon7p~e- 'WM'h: a~Mf/y/~Hc de
~esTMe du ~'eudt 30 ~m'7t
PRESIDENCE DE S. EXC. M. SCHKEtDER
La séance est ouverte à deux heures.
Le procès-verbal de la séance du 29 juin est
lu pa.rM. Magnin, l'un des secrétaires.
COXTIKGEXt DE 1871
L'ordre du jour appel la discussion du projet
de loi relatif à un appel de 90,000 hommes sur la
classe de 1870.. 1
N. M CONTE DE LA IOER. Le rapport de la com-
mission contient l'expression de deux sentiments
auxquels je m'associe. Le premier, c'est le re-
gretqùe la réduction de notre appel n'aitpas pu
coïncider avec une réduction sérieuse des armées
des peuples étrangers, de manière à ce qu'on ait
pu arriver en France s un dégrèvement réel pour
nos financer et à un soulagement plus considéra-
ble pour les populations.
Le second sentiment, c'est la crainte que cette
réduction de 10,000 hommes ne devienne une
cause sérieuse d'affaiblissement pour nos. forces
militaires, si elle se poursuit sans réduction
correspondante de la. part des puissances étran-
gères.
Je m'associe à ces sentiments avec une conclu-
sion plus accentuée. Je vais établir que, même
avec des contingenta de 100,000 hommes, nos
forces militaires sont inférieures en nombre à,
celles de 1 Allemagne, et que cette infériorité
doit s'accroitre chaque armée par la pratique
normale des Institutions militaires existantes,* n
tel point qu'elle deviendra, très iuquietantf;.
Le système prussien, imposé ma.imcnam. a
toute l'Allemagne, c'est l'organisation mititaire
du plus grand nombre d'hommes possibic, soit
pour la défense, soit nom- l'attaquer 11 remonte
aux ordonnances de 1813 et 1815. Tout citoyen
prussien âgé de vingt ans, reconnu apte au ser-
vice militaire, et ne justifiant pas d'exemptions
était assujetti à. un service de dix-neuf ans, trois
ans dans l'armée active, deux ans dans la réserve
et quatorze ans dans les deux bans de la land-H ehf.
Le gouvernement seréservaiten outre la faculté,
en cas de guerre, d'opérer une seconde révision
et de prendre les jeunes gens qui, pour cause
.d'économie, n'avaient, pas été compris dans les
premiers contingents.
Cette organisation est restéepopulaire en Prus-
se bien que ses charges aient plutôt augmenté
que diminué, la Prusse se montre fière d'avoir su
les supporter. Toutefois, par suite de la prolon-
gation de la paix de 1815 à 1860, la pratique .M'ait
introduit un certain nombre d'adoucissements.
Ainsi le gouvernement se, contentait d'appeler
A0,000 hommes sous les drapeaux chaque année
et de les y retenir deux ans ou deux ans et demi.
De sorte que l'eHeotif de l'armée n'était ~uére
que de 135,000 hommes à 130,000 hommes.'Mais
comme on .pouvait appeler un grand nombre de
contingents, la Prusse pouvait mettre sur pied
une armée de 500,000 à 600,000 hommes.
.L'état-major prussien, il est vrai, se plaignait
de ne pouvoir compter ainsi sur une armée suf-
nsamment exercé.e, et c'est sans doute cette préoc-
cupation qui causa l'inertie do la Prusse en 185A
pendant la guerre d'Italie. Quoi qu'il en soit, le
roi proposa, en 1860, aux Chambres cette gravé
transformation militaire, qui renfermait encer-
me, l'idée de l'unification :da l'Allemagne sous la
souveraineté de la Prusse, et de la domination de
la. Prusse, l'Allemagne unifiée, sur toute l'Europe
centrale. Le Parlement refusa. Le roi resta in-
flexible. La Chambre fut dissoute, et, quoiqu'elle
me ce mariage et la présence de l'ofScier fai-
soient le sujet de toutes les conversations, M.
de Vi.ëillecheze, un peu ébranlé, demanda
qu'on lui fit le portrait de ce militaire.
Vous dpTcz l'avoir vu au bal des Sables,
dit M. de Beaulieu, c'est le héros de la chan-
son de la Reine c'est l'inconnu qui était. il
y a quelques jours, en conférence mystérieuse
avec du Clouzeau, et que j'avais pris pour un
Polonais.
C'est impossible s'écria M. dé Vieille-
chézë.
Je vous affirme que je l'ai parfaitement
reconnu aujourd'hui.
Pardon, mon cher Beaulicu, dit son in-
terlocuteur. a.Tec un sentiment do profonde
tristesse, mon «c'est impossible no s'adresse
pas à vos paroles, il répond à; ma propre pen-
sée; mais si tout cela est exact, M"~ Coquette
et sa CIIe sont les plus perEdes créatures de la
terre, et, dans ce cas, j'estime que Marcel est
bien heureux do ne pas épouser Reine.
Du.Clouzeau ne,parutpomtau cercle. Cette
absence connrma M. de Vieillechézé dans la
croyance qu'il avait que le mariage annoncé
était pure invention, il lui semblait impossible
que du Clouzeau ne vînt pas, si le fait était
vrai, jouir de son triomphe et proclamer sa
victoire sur Victor. Cependant le lendemain,
après déjeuner, se promenant sur la place, en
face de la mairie, il vit quelques personnes
discourant vivement devant le tableau qui
contenait les actes de l'état civil il s'appro-
cha, jeta un coup d'oeil sur ce tableau et y lut
la publication du mariage de Reine avec M. le
capitaine ~v.
Le doute n'était plus possible.
La conduite de ces femmes est odieuse-!
murmura-t-il, et je vais le leur dire.
Il se rendit chez M. Coquet, mais ne trouva
là qu'un donre~tique. M. Coquet, Reine et sa
mère étaient 'partis dès le matin l'un se diri-
geant sur Gevrau, les deux autres sur Nantes
où elles allaient acheter le trousseau do
Reine. Il
M. de Vieillechézë était dans la consterna-
tion il songeait à Victor.
–Que faire? se dit-il. Dois-je parler?
dois-je me taire?
Il rentra .chez lui et demanda conseil a sa
femme. ",H'
Garde le silence! lui dit-elle M. Mar-
cel y gagnera quelques jours de bonheur 1
Bientôt arriva unp lettre dé. Victor qui an-
nonçait là mort de sa mère et son retour pour
te SS du mois.
eut été réélue, quoiqu'elle eût rejeté, jusqu'en I
18C6 le budget militaire, le souverain, agissant
extra-légalement, imposa à la Prusse la transfor- I
mation militaire.
Le contingent fut porté & 63,000 hommes, l'ar-
mée active de 137,500 hommes à 213,000 hom-
mes, le temps de service dans la réserve de S à `
ans on organisa A3 nouveaux régiments on ac-
crut l'artHIerie et la cavalerie. Cette organisa-
tion permit à la Prusse, en 1866, de mettre en
campagne une armée de 5 à 600,000 hommes for-
mée de'troupes exercées. Ce sont ces troupes
qui ont vaincu l'armée autrichienne à; Sadowa et
qui devaient la vaincre, car, pendant que le roi de
Prusse agissait ainsi, les docteurs du Parlement
autrichien désorganisaient l'armée sous prétexte
d'économies financières. (Très bien!) l)
Après Sadowa, le Parlement vota au roi un bill
d'Indemnité, et le gouvernement prussien, pour-
suivant son œuvre avec une grande énergie et
une-grande habileté, imposa son organisation
militaire & la Confédération du Nord et la dicta-
ture militaire de la Prusse à toute l'Allemagne.
\oici les institutions militaires sorties de ces
grands événements de 1866 dans .la Confédéra-
tion du Nord.
D'après la Constitution et la loi organique' de
1867, le service est obligatoire de vingt a trente-
deux ans. On passe trois ans dans l'armée acti-
ve, quatre ans dans la réserve et cinq ans dans
la landwehr, dont le deuxième ban est supprimé
et devenu la landsturm, c'est-à-dire la levée en
masse.
Le contingent annuel est Cxé a un tiers pour
cent de la population, de sorte que l'armée ac-
tive s'élève à un pour cent de la population. Le
roi de Prusse a été autorisé a traiter avec tous
les souverains do la Confédération pour la ces-
sion de leurs droits à la nomination et l'avance-
ment des officiers..
Il ne reste plus aujourd'hui que le Brunswick
et la Saxe royale qui aient conservé ce droit. 'De
sorte que le roi de Prusse seul nomme et avance
dans l'armée fédérale. Jusqu'au 31 décembre
1871, il est armé d'un pouvoir dictatorial sur
cloute la Confédération du Nord, pour décréter
l'état de siège, appeler les réserves, déclarerla,
guerre.
Il sufnt, en outre, du yc
cette organisation. La Prusse a en outre 17 voix
sur ~3 au Bundesrath, et les deux tiers des voix
étant nécessaires dens cette Chambre haute pour
une modincation de la Constitution, le gouver-
nement prussien est maître de la maintenir.
En temps de paix, la Prusse a maintenant un
en'eetifquin'a rien d'anormal. Elle a399,70A
hommes, dont 53,786 cavaliers. Il faut ajouter à
ces chiures 13,012 officiers, 3,000 médecins-vé-
térinaires et maîtres-ouvriers, ~,300 volontaires
servant un an, ce qui ferme un total de 319,000
hommes Mais, en outre, l'Allemagne du Sud est
obligée, en cas de guerre, de mettre ses forces
militaires & la disposition delà Prusse. Là on ne
paraît pas très disposé à former des soldats pour
îe roi de Prusse. La Bavière, le duché de Bade
et le Wurtemberg réunis ne peuvent avoir que
75,000 hommes; en ajoutant 20,000 gendarmes
pour toute l'Allemagne, on arrive à,~ un effectif
total de &1A,000 hommes.
En .France, pour une population de ~0 à AI
millions d'âmes, Algérie comprise, nous avons
une armée de ~00,000 hommes, dont 3AO, 000. hom-
mes seulement sont sur le Continent, car l'armée
d'Afrique s'élève au moins à 60,000 hommes. La
différence, sur le continent, en faveur de l'Alle-
magne, est de 7A,000 hommes.
En temps do guerre, la différence est bien plus
élevée, et c'est ici que je demande à la Cham-
bre toute son attention.
Notre contingent annuel était, les années der-
nières, de 100)000hommes; il a, été réduità90,000
hommes à dater de 1870, ce qui fait pour un
service do i)c::f années un effectif de 810,000
hommes.
Dans l'Allemagne du Nord, le contingent est
de 100,000 hommes pour 30 millions d'habitants;
il doit être porté à 107,000 hommes, en 187C, par
suite de l'accroissement de la population.
Le temps de service est-de douze ans, ce qui,
avec des contingents de 100,000 hommes seule-
ment, donne un effectif de 1,20U.OOO.hommes- Il
faut y ajouter la réserve de remplacement, c'est-
à-dire les hommes qui sont laissés dans ieurs
foyers sans avoir justifié d'aucune cause légale
.d'exemption. C'est un moyen d'économie; on se
réserve de les appeler en cas de besoin, pour for-
mer par chaque régiment un quatrième bataillon,
et l'effectif se trouve encoreainsi grossi do 130,000
hommes, pour la première armée de campagne.
Le contingent réel de l'Allemagne du Nord est
donc de 110,0!X) hommes.
Dans l'Allemagne du Sud, le contingent peut
n'être que de 3A~OOO hommes, mais la durée du
service y est aussi de 12 années, ce qui donne
encore un effectif de 238,000 hommes.
Quelle est la différence entre ces eË'eclifs et le
'nôtre ? L'eil'ectif français est de 810,000 hommes,
l'effectif allemand de 1 million 608,000 hommes.
L'écar!: annuel entre les contingents des deux
pays s'élève à. 66,500 hommes, dont 56,500 exer-
cés et armés, si l'on divise par 12 années la dif-
férence de 798,000-hommes.
Voiià quel doit être l'écart, à notre détriment,
en 1883, sites institutions et les contingents des
deux pays ne sont pas modifiés.
Il me semble que cette situation est de nature
à nous inspirer, non des inquiétudes sérieuses,
mais au moins des préoccupations patriotiques.
Nous partons de cette idée qu'en France un
effectif de 500,000 hommes exercée suffit pour
fournir à tous les besoins, et nous ne comptons
qu'une seule armée de campagne en Allemagne,
l'Idée première est que. 1 million à, 1,300,000 liom-
mes exercés sont nécessaires, et qu'il faut deux
M. de Vieillechèze répondit par de bonnes
et chaudes consolations parties du cœur, et ne
fit aucune allusion à la famille Coquet.–« Re-
tardez votre départ de quelques jours, disait-
il à Victor en terminant, j'irai très prochai-
nement à Bordeaux et nous reviendrons en-
semble à Bourbon-Vendée. M
II voulait éviter à l'amoureux éeondult le
spectacle du mariage de Reine, qui devait se
célébrer le 38.
Mais Victor était destiné à apprendre la fa-
tale nouvelle!
II la connut par une lettre que M. Coquet
adressa à son parent de Bordeaux pour le con-
vier à cette fête do famille.
Le pauvre amoureux ne laissa échapper au-
cune plainte; son cœur débordait, mais sa
bouche resta muette..
Il prit la diligence qui devait le ramènera à
Bourbon-Vendée, et descendit à une lieue de
la ville aCn que personne ne .connut ,son re-
tour. r
C'était la veille du mariage de Reine le
futur était arrivé le~maiindes~ Sables et. toute
la famille, les témoins et le notaire étaient
réunis dans la salle à manger de M. Coquet.
On devait, après le repas, procéder à la lec-
ture du contrat et faire l'exhibition de la cor-
beille etdes cadeaux. `
Il était hutt Iieures du soir; une nuit com-
plète réguaif sur la yllle. Victorfrahchitlesdé-
pendances de l'hôtel du Pélican, qui longeaient
le jardin de M. Coquet, appliqua, une échelle
au mur de ce jardin, et, d'un bond, go trouva,
de l'autre côté. La salle à manger était étin-
celante de lumière et le diapason élevé des
voix exprimait la gaité des convives.
Victor quitta le jardin et entra dans la pe-
tite cour qui précédait le vestibule; cette par-
tie de la maison n'était, éclairée que par un
réverbère placé sous le porche; il l'éteignit,
ouvrit la porte do la rue pour préparer sa re-
traite, traversa l'antichambre et .se trouva
dans le salon.
Sur une fable placée près de la porte se
trouvaient deux corbeilles l'une, la pins
grande, contenait le trousseau de Reine; l'au-
tre contenait les cadeaux du futur:-Victor ou-
vrit celle-ci, y Introduisit un petit paquet qu'I!
tira de sa poche, et révint sur ses pas jusqu'à
la cour voûtée; II entr'ouvrit la porte de 1s.
rue, se glissa, dehors et referma sans bruit la
porte derrière lui.
A dix heures, tous les cqnvives de M. Co-
quet étaient réunis au salon. Il y'avait là M"'°
delà C!érissaie et le petit chevalier son mari,
armées de campagne, chacune de S à 600,000
hommes.
Depuis 1867. l'Allemagne est divisée en seize
districts militaires chaque di&triot doit former
un premier corps d'armée de /i0,000 hommes,
pourvu de son artiHerie, c'est-a-diro de trois
pièces par mille hommes, tandis qu'en France
nous n'en avons que deux par mille hommes.
Aujourd'hui, l'artillerie allemande de ces seize
corps se compose de 1,536 pièces, sans compter
les mitrailleuses.
Ces seize corps d'armée sont toujours mobili-
sables, et il ne faut qu'un décret pour les faire
entrer en campagne pour le moment, ils !ie sem-
blent pas dépasser 550,000 hommes.
Aussitôt quelaguerre est déclarée, on organise
dans chaque district les quatrièmes bataillons,
au moyen de la/réserve do remplacement, et en
même temps, on lève la landwehr, qui forme une
seconde armée de /t00,000 à 500,000 hommes, et
qui peut aussi être employée hors des frontières.
Reste enfin la landsturm, qui correspond a notre
garde nationale mobile et qui est composée
d'hommes de trente-deux à quarante ans, pres-
que tous exercés, tandis que notre garde mobile
se compose de jeunes gens de vingt et un ans a
vingt-six ans, auxquels aucune iastpuetton mili-
taire n'a été donnée.
Telle est l'organisation militaire de l'Allema-
gne, comparée a celle de la France.
Si les institutions allemandes ne sont pas mo-
difiées dans le sens du désarmement, il serait
imprudent a nous de réduire nos contingents à
90,000 hommes. Il
Je termine par une observation politique. No-
tre attitude vis-à-vis de l'Allemagne ne doit être
nullement comminatoire il doit exister entre ces
deux grands peuples, issus de la même origine,
un sentiment de bienveillante fraternité; nous
avons combattu les uns contre les autres dans le
passé et nous n'avons point à rougir de cette
partie de notre histoire. Aujourd'hui, notre poli-
tique doit être inspirée et dirigée par une pensée
conciliante, et c'est dans cette pensée qu'est conçu
le traité de Prague.
Ce traité a fait de grands avantages a, la Prusse
puisqu'il a augmente sa population, en réalité, de
11 millions d'âmes tout le nord allemand lui ap-
partient et est déjà presque unifié. Mais la paix
de Prague a laisse subsister le groupe du Sud
germadique, et assuré à l'Autriche une situation
suffisante pour maintenir l'équilibre de l'Europe.
Ce traité ne doit pas être une lettre .morte, nous
devons en maintenir strictement l'exécution.
(Très'bien! très bien!) !)
Il y a en Allemagne deux grands partis le parti
unitaire et militaire qui est celui de l'aristocratie
prussienne, brave, enthousiaste, toute dévouée
aux intérêts et à la grandeur de la, Prusse.
Ce sont des hommes intelligents, mais ils rê-
vent la grandeur de l'Allemagne par l'uhiScation
et la militarisation de tous les Allemands, et veu-
lent même ramener l'Allemagne du Sud sous la
souveraineté prussienne.
Un député de ce parti, M. Miquel, disait au
parlement de la Confédération .du Nord que la.
ligne du Mein était seulement une station pour
faire de l'eau et du charbon et souffler un mo-
ment et ces paroles étaient très applaudies par
le parti prussien. Ce parti ne vise pas seulement
a gouverner toute l'Allemagne, mats encore à dé-
sagréger l'Autriche, a saisir les 19 millions da-
mes qui sont en deçà de la Leitha dans cet em-
pire, et à fonder ainsi un empire de 60 millions
d'âmes qui serait maître, pense-t-il, des desti-
nées de l'Europe.
Le second parti estime que la grandeur de l'Al-
lemagne nécessite au contraire F observation du
traité de Prague et l'autonomie de l'Allemagne
du Sud'et de l'Autriche.
Il est dit qu'en maintenant le régime actuel, la
nation allemande, avec ses dynasties régnantes,.
gouverne 73 millions dames, et est ainsi plus
grande que si elle était unifiée; elle croitque. l'a-
venir de ce grand peuple doitêtrede faire triom-
pher au Nord et en Orient la civilisation chré-
tienne et les libertés contemporaines; qu'elle
doit les faire .triompher en Russie et en Turquie.
Entre ces deux opinions, la France ne peut hé-
siter tout en demeurant bienveillante pour. la
Prusse, si celle-ci reste dans les limites du traité
de Prague, elle doit l'être plus encore pour le
groupe du Sud et pour l'Autriche, dont 1 alliance
nous est assurée si nous renonçons a. nous éten-
dre par des conquêtes en Allemagne..
Je demande donc au gouvernement, tout en
maintenant pour cette année le dégrèvement de
10,000 hommes comme un gaee de ses disposi-
tions paciRques, d'agir auprès fïes gouvernements
étrangers et particulièrement de la Prusse pour
amener un adoucissement des charges militaires
en Europe et s'il échoue, comme ,je le crains,
il sera. pour nous d'un patriotisme prévoyant de
revenir désormais au contingent normal et né-
cessaire dé 100,000 hommes. (Très bien! très
bien!)
a. ALFREB LEMEX, vice-présideat, remplace au
fauteuil M. Schneider.
H. GARKiER-PASES. 11 ne peut y avoir de ques-
tion plus importante que l'organisation de l'ar-
mée elle touette aux. plus .graves Intérêts, la
défense du territoire et l'éta-t des nuances. En
elfet, une bonne économie des Snances est une
force puissante dans tous les–temps, maissur-
~outdans les temps difficiles. Le problème dont je
vais avec vous chercher la, solution est celui-ci
trouver dans un bon système militaire la plus
grande économie possible en donnant au pays la
plus grande force possible.
Pour cela, il est indispensable de comparer les
diverses organisations militaires de l'Europe.
J'analyserai rapidement les documents curieux et
officiels que j'ai consultés.
La Russie a,.nne population do 78 millions d'a~
du
qui étaient les témoins du futur, celui-ci et la.
famille Coquet. Reine était radieuse; l'anima-
tion de son regard, les vives couleurs qui s'é-
panouissaient sur ses joues disaient assez tous
les enchantements qu'elle éprouvait, M"~ de
la Clérissaie, d'ordinaire si loquace, gardait
le silence et suivait, inquiète, tous les mouve-
ments de Reine, dont elle ne comprenait guère
l'animation et la joie. Elle se demandait qu'é-
tait devenu cet amour que jadis la jeune fille
ressentait pour Victor.
Avant la lecture du contrat, on fit l'exhibi-
tion du trousseau; les dentelles,.les rubans,
les velours, les soieries, miroitèrent sous l'é-
clat des lumières et firent battre le cœur de
toutes les femmes présentes puis vint le tour
do la corbeille offerte par le fiancé.
Il la présenta à Reme, mais celle-ci, par un
caprice d'enfant gâté le pria de l'ouvrir~ lui-
même. Tous les regards étaient tendus vers le
petit meuble garni de soie rose et tout enru-
banné.
Qu'allait-il en sortir?
Le sourire aux lèvres, l'air modeste, le ca-
pitaine leva le couvercle.
Qu'est ceci? s'écria-t-il en trouvant le
petit paquet introduit par Victor.
Il le défit, et du papier s'échappa une poi-
gnée de fleurs desséchées; c'étaient les vio-
lettes que Reine avait données à Victor dans
le jardin de Gevrau.
La jeune fille les reconnut-cHe ou eut-elle
la prescience de ce qui allait arriver?- C est
ce que nous ne saurions dire; mais son front
s'empourpra si violemment que M"~ de la
Clérissaie dont le regard ne la quittait pas,
s'approcha vivement d'elle. L
On eût dit que chaque personne, s'attendait
a quelque incident, tant le silence était com-
plet.
Les Reurs furent suivies d'une lettre.
Le capitaine lut la suscription et devint très
paie il ouvrit vivement le papier et prit con-
naissance de son contenu.
Qu'avez-vous donc capitaine ? demanda
M. Coquet, atteint tout à coup d'une vague in-
quiétude..
L'officier ne répondit pas; son front se cou-
vrit d'une sueur froide et sa, figure quf, au re-
pos était belle; et sympathique, eut une tefle
expression do haine, qu'elle était effrayante à
voir.
Mais Usez donc, monsieur s'écria M.
Coquet.
mes son système est !a recrutement, souvent
forcé on sert quinze ans, le congé est donne
après douze ans la moyenne de l'armée est
de 697,000 hommes; Indépensé est de ~5 mil-
lions.
L'Angleterre a 31 millions d'âmes le système
est l'engagement volontaire l'armée active à
l'intérieur compte 187,000 hommes aux Indes
6A,OQO. La dépense est357mi)Hons; ilya, en
outre, l/t3,000 hommes de milice, et avec son pa-
triotisme et une dépense de 10 miHIons, l'An-
gleterre entretient une armée de volontaires, de
§50,000 hommes. (Très bien à fauche.)
L'Italie a 36 miHions d'âmes. La. classe entière
est appelée et divisée en deux contingents, dont
l'uniaitcinqans de service, et l'autre cinq ans
de réserve. Par des déductions successives elle
est arrivée à un effectif de 167,000 hommes, mais
elle peut avoir 500,000 hommes sur pied de guer-
re. La dépense est de 130 mitions.
L'Autriche a recueilli fie Sadowa un grand en-
seignement elle a emprunté à ses adversaires
leur organisation, et a établi, sur une population
d'âmes, le service obligatoire pour totts* tes' ci-
toyens sans distinction.
Elle a réduit à trois ans le service actif, a sept
ans la réserve, à trois ans laland\vehr; sur le
pied de paix, elle a 3A6,008 hommes, et sa dépense
est de 1~5 miitions. Ainsi, un pays aussi peuplé
que le nôtre dépense moitié moins.
La Bavière a suivi l'exemple de l'Autriche;
elle a fait peut-être plus encore pour pouvoir ré-
sister a ses voisins.
L'Allemagne libérale, j'en suis convaincu, saura
résister à l'Allemagne despotique représentée
par M. de Bismark. (Très bien très bien à
gauche.)
Le service actif est en Bavière de trois ans, la
réserve de trois ans, cinq ans pour la landwehr;
la dépense, pour 50,000 hommes, s'élève à 35
millions.
Je ne reviens pas sur le système prussien.
Vous savez que l'Allemagne du Nord fait des le-
vées annuelles de 100,000 hommes; elle a 300,000
hommes sur le pied de paix, 957,000 hommes sur
le pied de guerre; sa dépense se borne a 255 mil-
lions.
La, Suisse a fait mieux encore.
M. ERAKfER CE CASSA6MC.–Elle n'a aucune inSuen-
ce sur les aB'aires de l'Europe.
M. ËAMtER-MCEs. Elle se fait respecter; et si
elle avait la population de la, France, elle aurait
de l'influence, elle aussi.
Elle a,, pour 3,500,000 habitants, 85,OGO hom-
mes d'armée active, 50,000 de réserve, 65,000de
landwehr, total 200,000 hommes sous les armes.
Da~s un moment difficile, cette armée peut être
réunie très vite, et elle ne coûte que 8 millions.
Vous voyez que, dans tous ces systèmes, l'im-
pôt en hommes et en argent est réduit de beau-
coup.relativement au nôtre. Voila les divers sys-
tèmes militaires de l'Europe. Quelle est notre
situation? La loi militaire du 1°~ février 1868
établit la. conscription et ;le remplacement.
Pour moi et pour mes amis, la conscription est
une injustice, une charge que le pauvre paye de
sa personne, dontle riche se dispense avec quel-
ques écus en l'état de notre eiv;lasation, cela ne
peut pas être conservé pour moi, je demande-
rai avec ténacité le service obligatoire pour tous
et l'abolition de ces deux plaies: la conscription
et le recrutement. (Très bien! très bien! à gau-
che.)
Mais vous allez voir que la France fait pour
son armée un effort plus grand, une plus grande
dépense pour un résultat relativement moindre.
Notre armée active a ~00,000 hommes, notre
réserve J!t00,000 hommes, la garde nationale mo-
bile doit avoir 550,000 hommes total 1,350,000
hommes.
Quelle est notre dépense ? ?'
Le budget ordinaire pour 1868 porte pour la
guerre A~M millions, pour la marine 178 millions,
total 600 millions. 11 faut y ajouter -!t8 millions
pour les pensions militaires; ce chiffre de6/i8
millions, il faut que les populations le connais-
sent, qu'elles sachent ce que pèse ce droit exor-
bitant accordé à un seul homme, de disposer de
la fortune et de la vie de tous les citoyens.
11 faut y ajouter ensuite l'intérêt de ce que nous
ont coûté nos guerres. Il en est que j'approuve.
mais, en somme, elles nous coûtent un intérêt an-
nuel de 120 millions de rente. Le total monte à
768 millions mais il faut encore y joindre, selon
tous les économistes, la perte des bras inactifs
je l'évalue à. 600 fr. par an et par homme, et c'est
le minimum; cela fait3/tp millions, de sorte qu'au
total, nous payons plus d'un milliard pour notre
organisation militaire
Tous les ministères ensemble ne prennent que
8~t0 millions, sur lesquels la marine et la guerre
prélèvent 553 millions
L'Autriche et la Confédération du Nord réu-
nies ont un budget militaire de AS9 millions; la
France, à elle seule, dépense davantage. N'y a-
t-il pas là de quoi réfléchir?
Pour nous, nous voudrions voir appliquer le
système suisse, qui, à nos yeux, est le meilleur.
Mais prenons au moins le système prussien, il
nous permettrait d'avoir plus d'hommes sous les
armes et de dépenser beaucoup moins.
H. CRAMER DE CASAAGXAC.– Prenons le Rhin, et
nous diminuerons ensuite notre armée de 300,000
hommes. C'est la seule solution. (Exclamations a
gauche.)
a. 6AR'()ER-PAM8. Vous voulez réduire le con-
tingent de 10,000 hommes seulement et vous
croyez faire beaucoup! Eh bien, vous n'avez rien
réduit sur le budget, yous n'avez enlevé que
70,000 hommes & la. réserve, mais la dépense est
restée la même. Ne serait-il pas préférable de
prendre chez les autres ce qui est bon et pratica-
ble ? N'a.vez-vous pas emprunté à la Prusse ses
fusils à aiguille; ne transformez-YOus pas tous
Vous !e voulez dit enEnl'ofncier, soyez
satisfait.
Etillutla.suscription:
M ~OTmcMr P'M~oy Afa?*ce~,
M à Bourbon-Vendée.
Reine tremblait comme la feuille agitée par
le vent; M"" Coquette essayait de sourire,
mais sa bouche grimaçait.
Que nous importe cette lettre ? dit du
Clouzeau d'un ton dédaigneux.
Attendez, reprit l'ot'Ecier.
Et, lentement, scandant les mois, il conti-
nua sa lecture:
« Je vous défends, Victor, de vous battre
?) pour moi. Voulez-vous donc, méchant me
faire mourir d'appréhension et de crainte?
M N'était-ce pas assez de votre duel avec M.
H do P. Cher ami de mon cœur, je suis
M bien heureuse et toute Ëére d être aimée de
M vous! je me suis aperçue aujourd'hui que
M je vous aimais follement, c'est peut-être mal
de vous le dire, mais ce serait assurément
M plus mal encovc de vous le cacher
M Réjouissez-vous, papa commence à ma.r-
)) cher, et nous quittons Gevrau dans dix
M jours. Encore dix jours Je veux que
!) vous soyez la première personne que je ver-
)' rai e~ rentrant à Bourbon-Vendée arran-
M gex-vous pour cela. t
)) Je crains d'être surprise, –'fais-Je donc
H une mauvaise action?– je voua quitte.
~Votre
M REINE. M
Dans toutes tes situations critiques, les fem-
mes ont une ressource suprême qui tes sert
admirablement c'est l'évanouissement!
Cela évite de répondre immédiatement et
donne à l'orage le temps de se calmer.
Reine s'empressa donc de se trouver mal,
et, craignant que la syncope ne fût pas suffi-
sante, elle y joignit une attaque de nerfs.
On l'emporta dans la pièce voisine.
La voix vibrante de l'officier, qui s'était ar-
rêtée après la signature, reprit
II y a un post-scriptum, messieurs, et ce
n'est pas la partie la moins touchante de cette
épitre amoureuse un rond renfermant des
baisers
Quetie est la date de cette lettre? de-
manda l'un des témoins.
Un mois à peine, mon commandant.
Eh bien mon cher capitaine, il ne nous
reste plus qu'une chose à faire c'est de nous
les jours votre artiMerie? Pourquoi n'en pas fatro
autant en ce qui concerne votre système mili-
ta.ira?
Un homme a suffi on Prusse pour accompli!'
les réformesque vous savez; faites la même chb-~
se en France, monsieur le ministre de la guerre;
vous le pouvez, vous rendrez un service immense
à votre pays. Faites une chose grande et féconde,
et pour la compléter, imitez l'exemple du minis-
tre de la. marine, qui,a. établi une école gratuite
et obligatoire sur chaque.va-isseau. Créez ces soi'
tes de lycées dans les casernes) que le soldat s'y
instruise, s'y exerce à sa profession, qu'il s'y y
moralise enfin, et qu'en rentrant ensuite dans sa
famille, il y apporte une force et des qualités vi-
riles.
Ce sont peut-être la. des rêves et des illusions;
il dépend do vous, monsieur le ministre, d'en
faire des réalités. Mais en attendant, examinons
la situation présente, créée par cette loi de fé-
vrier, voyons si vous tenez les engagements pris
par vos prédécesseurs, -car- il ne suffit ~ns de
changer un ministre pour délier le souverain.
11 faut pratiquer au pouvoir les principes qu'on
professait dans l'opposition. Or, que disait M.
Oïlivier en 18{)8? Que le système que je propose
ne permettrait pas une guerre oH'ensivo et obli-
~gcra.it à !a. paix; que lorsqu'on veut faire une
'guerre offensive, il faut. isoler l'armée dans la,
nation tandis que quand on veut organiser la-
défense, il faut confondre l'armée dans la nation,
et faire qu'elle soit la nation même.
Si M. le garde des sceaux se souvient de ses
paroles, c'est dans les conseils où il est appelé à
prendre sa place qu'il peut les réaliser. C'est I&
qu'il peut et doit poser la question ministérielle,
sur, du moins, s'il tombe, de tomber dignement.
(Très bien très bien à gauche.)
La transition, elle est préparée. On parait l'ou-
blier aujourd'hui et je regrette que la commis*
sipn du budget n'ait pas tenu grand compte de
la garde nationale mobile. Et cependant, que
nous disait-on quand on nous demandait de voter
laloi?
On parlait du désarmement et le maréchal
Niel ajoutait c Je ne sais si je no me trompe,
mais il me semble que nous attaquons la question
par un moyen terme, que nous allons créer une
force qui nous coûtera fort peu et qui a un graud
avenir. C'est par le développement de la garde
nationale mobile que vous pourrez diminuer l'ef-
fectif do l'armée permanente, n
II y a là, vous le voyez un engagement. Et ce-
pendant, vous êtes-vous occupés de cette ques-
tion? nous apportez-vous une réduction~ nous
promettez-vous de désarmer?
Le désarment a été annoncé en 1863 par le
chef de l'Etat, et on était parvenu alors à rame-
ner l'effectif au chiSre de 389,000 hommes, dont
376,000 à l'intérieur, et le reste en Afrique, a
Rome et au Mexique. Selon moi, en maintenant
376,000 hommes a l'intérieur et AA.OOO en Afri-
que, ce qui est suffisant, vous arrivez à. un ef-
fectif de 330,000 hommes qui vous permettra de
ne laisser les ~soldats que deux années sous les
drapeaux.
Quelle est l'attitude des puissances étrangères,
se demande-t-on? Elles n attendent pas un con-
grès, desnégociations, mais un exemple. Désar-
mez d'abord, voilà qui est pratique.
D'ailleurs, sur tous les points on désarme.
L'Angleterre a. réduit les dépenses do l'armée de
18 millions, celles de la marine de 35 millions.
L'Autriche économise dépuis deux ans 50 millions
par an du même chef. L Italie fait une houvelio
rnduction d'effectif qui diminue la dépense de 15
millions et la réduit au total de 130 millions. Et
le ministre de la guerre, le général Govone, ac-
ceptant cette nouvelle réduction avec regret, di-
sait qu'il avait la conviction de contribuer à res-
taurer les finances, ce qui est le vœu suprême de
la nation. Voiia comment doit parler un général
intelligent qui comprend que la force d'un Etat
est dans des finances bien organisées. (Très biea~
à gauche.)
En Allemagne, on le sait, il y a une tu
On trouve partout les mêmes préoccupatlor:s.
En Prusse même, les députés demandent ~u
gouvernement de diminuer les impôts, car eu
voulant se faire plus forte qu'elfe ne la devait,
la Prusse a compromis ses finances. Et cepen-
dant son armée ae lui coûte que S50 miliions,
tandis que nous dépensons 600 millions pour la
.nôtre.
En Saxe, les Chambres s'unissent pour deman-
der au conseil fédéral de la Confédération de pro-
poser un désarmement général. Ce sentîmes 't
dans toute l'Europe et chez tous ceux qui ttési-
rent le progrès et la civilisation. Pourquoi, en
effet, ces armements ? Est-ce l'Angleterre que
vous craignez ? Mais l'Angleterre s'occupe en ce
moment d'émanciper l'Irlande et en même temps
elle désarme. C'.est une amie pour nous. Est-ce la,
Russie? Mais la guerre do Crimée a, montré quel-
les étaient les forces réelles de ce colosse aux
pieds d'argile. Il e'st d'ailleurs paralysé par la
Pologne, d'où il ne peut retirer ses forces, car
aussitôt recommencerait une insurrection géné- 7
rale qui ferait justice de la Russie en appefant
a.ux armes toute l'Allemagne, l'Allemagne qui est
entre elle et nous et sur laquelle il faudrait pas-
ser ~vant d'arriver jusqu'ànous.
Craignez-vous l'Autriche? Mais l'Autriche ne
peut rien faire sans notre alliance. Elle est d'ail-
leurs occupée par une œuvre immense et que je
souhaite qu'elle accomplisse, celle de la reunion
des nationalités.
L'Espagne cherche un roi et j'espère qu'elle n&
le trouvera pas. L'Italie est occupée de son unité
et de ses finances.
Quant a, la Prusse, en vain M. de Bismark
cherche, comme dans le percement du Saint-Go-
thard, toutes les occasions d'éveiller le patrio-
retirer. N'est-ce pas votre opinion, d'Ambri-
court ?
Parfaitement! dit le second témoin.
Le capitaine eut peut-être pardonné .mais
l'opinion de ses deux témoins l'enchaînait.
Les trois ofSciers saluèrent et se dirigèrent
vers la porte..
Un instant, messieurs, dit Coquet, qui
retrouvait entin la parole; cette lettre vous
donne à coup sûr le droit d'agir ainsi que vous
le faites; mais je désire savoir comment c!Ia
se trouvait dans cette corbeille.
L'insinuation était maladroite, car elle at-,
teignait le capitaine.
–J'espère, monsieur, répondit d'un ton
hautain celui-ci, que vous no supposez pas
que c'est moi qui l'ai mise!
Et, s& couvrant, il sortit, suivi des deux au-
tres ofnciers.
Et moi, je reprends mes 50,000 francs,
dit du Clouzeau. Venez-vous, Sridou?
Je vous suis, mon cher client. Servi-
teur, monsieur Coquet tous mes regrets!
L'infortuné M. Coquet était comme hébété;
it ne répondit rien.
Cinq minutes plus tard, le salon do M. Co-
quet était complètement vide; bientôt la mai-
son fut enscvcHc dans une obscurité pro-
fonde. `
Le lendemain, au point du jour, une voi-
ture s'arrêta à la porte de. AI. Coquet, et ce-
lui-ci, accompagné do sa femme et de sa fH~,
partit pour Gavrau.
A neuf heures, les curieux et les invités se
pressaient en face de la maison de la route de
Niort mais la maison était ciose et personne
ne répondit aux appels réitérés du marteau.
Le bruit de la rupture du mariage se ré-
pandit parmi la fouie, et chacun, désappointé,
retourna à ses affaires.
L'incident de la veille fut si diversement ra-
conté et produisit un tel scandale que. Reine
resta dix ans sans,revenir à Bourbon-Vendée.
Quand on la revit, c'était une vieiHe,uile,
sans dot;– Coquet s'était complètement ruiné
au jeu–et là, comme partout, les HHes ma-
j eures et sans dot coiffent sainte Catherine.
Quant à Victor Marce!, il ne reparut plu~
en Vendée, et, sauf M. de Vieiilechèze, per-
sonne ne sut comment la lettre, qui avait été
la cause de la rupture du mariage, s'était
trouvée dans la corbeille de noces de Reine
Coquette.
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