Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1870-06-30
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 30 juin 1870 30 juin 1870
Description : 1870/06/30. 1870/06/30.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2008
par le choix de ministres qui conviennent à
sonpeuple. ~»
Les radicaux ne sont pas encore consti-
tués à l'état de parti. Ge~ sont quelques
personnalités qui se sont séparées du doc–
trinarisme autoritaire pour suivre les aspi-
rations du progrés. Parmi eux, on compte
M. Couvreur, rédacteur en chef de l'Indé-
ncn~o~ce belge; M. Le Hardy de Beaulieu,
économiste distingué, et MM. Guillery et
Balaiseau, tous députés. Jusqu'ici, ils ne
sont qu'une négation du système Frère-
Orban. Avant de prétendre au pouvoir, ils
doivent s'afarmer.
L'avenir leur appartiendrapeut-étre.Mais
le présent appartient aux catholiques pro-
gressistes, aux hommes qui depuis sept
ans se sont sacrinés pour faire pénétrer
dans les masses les idées de liberté et de
progrès unies aux idées religieuses. De
cette, alliance doit renaître la régénération
dë~Ia Belgique, égarée et abâtardie parles!
exagérations, du .gouvernement doctri-!
'naire. `r
Si'le roi constituait un ministère:, de ça-;
thollques purs, c'est-à-dire d'hommes tels
queMM. Malou et Dumortier, voulant di-
riger le pays au nom des idées religieuses,
alors, toutes.lesjluances du libéralisme ne
tarderaient pas à se réunir pour renverser,
un tel gouvernement. Le gouvernement .du
clergé -est a.ussi:.impossiblc i à la Belgique
libérale ;que la. libre-pensée est impuissan-
te à s'imposér'aux populations de la catho-
lique Belgique.' Les Belges sont tout à la
fois catholiques et libéraux.
Telleéstia situation..
Si le roi, au lieu de consulter les aspira-
tions de son peuple, se laissait circonvenir,
par des personnes intéressées, pu s'il né-
gligeait certains/hommes politiques ;qui
ont sa connancelparce qu'il les connaît; et
celle de la Belgique parce qu'ils ont &dt
leurs preuves; s'il n'appelait pas ces hom-
mes à cause de leur programme qui ren-
ferme quelques réformes peu agréables
pour lui qu il prenne garde, il y a au-des-
sus des rois l'opinion publique.
Nous savons que parfois il en coûte à un
souverain de sacrifier certaines idées qu'il a
reçues avec lesprincipes paternels. Une ar-
mée, relativement considérable, plaît tou-
jours à un prince, mais les dépenses
qu'elle exige conviennent moins au peuple
qui paye. i .1 1,
C'est ainsi que la crise belge montre
dans sdnrôlë actif la royauté constitution-
nelle, et, à ce point de vue, elle Intéresse
vivement au dehors.
A l'Intérieur, de la solution qui sera
donnée dépend l'avenir. e
Le parti catholique progressif, qui est~
dirigé par MM. A. Nothomb~ le prince de
Chimay et Royer de Behr, accomplirait
si le roi lui connaît le pouvoir, deux réfor-
mes capitales:
Une réforme électorale qui désorganise-
rait le parti doctrinaire et constituerait une
force gouvernementaled'avenir,- v
Par une politique modérée, au'lieu de4a
politique turbulente de M. Frèrë-Orban, la
Belgique n'inspirëralt~plus de suspicions à,
ses voisins, et elle arriverait, sans danger
aucun, à la diminution des dépenses mili-
taires,: clùi est: la.nriéilleùré ~àrantie `de la
taires,-qui est la meilleure garantie de la
popularité du pouvoir.
Par ces deux~ réformes essentielles, le
ministère catholique progressiste ferait ac-
complir à la Belgique un pas décisif au
point de vue de ~a transformation démo-
cratique~ ~sans' compromettre 'lés .idées
d'ordre .et de saine liberté que ce pa,rti re-
présente. L'on yërrait en Belgique ce qui
se produit en Angleterre depuis deux cents
ans c'est que les vrais progrès ne sont pas
réa.lisésp&r ceux qui s'intitulent libéraux,
mais'qu'ils sont accomplis par les hommes
les plus dévoués ail maintien des traditions
nationales.
GOXDRT DU JARDINET.
-ECHOS'DES CHAMBRES.
Hier,.après le vote de la loi sur les~maires,
ies ministres ont annoncé a. plusieurs députes
qui les questionnaient a.u Sujet des élections
municipales, que le décret Ëxant la. date
de ces élections serait signé aujourd'hui en
conseil des ministres, à ëaint-CIpud. ,y;:
FEUILLETON DE LA P~JTS5E
eu 30 jmN 1870 1. 17
REmE'~ÛQIJËTTE
SCt.MESOEL&~)EnEf'ROt)tMCE
XIX
~uit~
A peu près la. mémo scène se passait chez
M~~ Coquette, entre celle-ci et M"~ dcIaCIe-
rissàte,jj'
Ah' ça ma mignonne, qu'est-ce que j'ap-
prends ? disait la grosse'dame, oh t'accuser
ains! que Reine, de recevoir des hommes la
nuit, et de leur faire prendre de !a poudre
d'escampette par la fenêtre
Qu'est-ce que vous dites donc la, mada-
me de la Clérissaie? demanda M°~ Coquette
toute surprise. 'T /K'
Je n'en crois pas un mot. Coquette, sa-
cné~l~Hiën;inMs ilfaut~aire tàire-les câlo~~
niateurs~mâ" chérie; etpourceia., j'ai besoin
de savoir la yertte yraic tu vas me la. d!ro,
n'est-co'pâs~ ',}
M~'C<)~u~e.~it~c~ :d:, ."j
~;psrtes,nous'n~6ns~ien cacher, dit-
elie~etje suispfeteàxoc~réppndre. r sy
Dis-moi alors que signiSe cette histoire~
d'un homme qu:. serait sorti de chez toi,'hier;
après minuit, par la fenêtre du salon.
M"~ Coquette.raconta l'Incident de la elé
égarée et l'obligation aans"Ïaquelle s'était
trouvé Victor Q'ëscâl~aaer la croisée~
Ah les misératBIes Tes mécréants.!
ies-pécOMs .c'est âinst, sôûvient~
qu~OT~&aIt~niee jadîs,' hëùré~s~ qu&
M- ~0 Ifa'CIerissaie ne s'en èst.Jamais inquiète.
Mort de'B~a. vie Je vais les rabrouer de: !a,j
bonne façon toutes ces mijaurées qun singent
~Reproduction interdite pour les journaux oui
H oat pts traité avec la Soc~t? des
C'est probablement le 33 et le 2A juillet
qu'auront lieu ces élections.
Le ministre de la guerre vient de faire si-
gner par l'Empereur un décret qui Cxeà 30
membres la composition do chacun des con-
seils généraux de l'Algérie, que les électeurs
sont appelés à nommer le 30 juillet pro-
chain.
Le conseil général de la province d'Alger
sera composé de 31 Français dont 20 élus,
1 Israélite élu, 7 musulmans dont 2 élus, 1 é-
tranger élu.
Celui.d'Oran de 20 Français dont 18 élus,
1 isràéllte élu, 8 musulmans dont 2 élus, et~
1 étranger élu.
Celui do Constantino de 20 Français dont
18 élus, 1 israélite élu, 8 musulmans dont 2
élus, et 1 étranger élu.
MM. Magnin et Bethmont ontdéposé deux
amendements au budget: l'un tënn à la, sup-
pression du ministère des beaux-arts, l'autre
demande que les nouveaux ministères ne puis-
sent Ètce créés qu'en vertu d'une loi.
Voici l'amendement présenté par M. Millon
à la proposition de loi de M. Jules Simon sur
l'instruction gratuite et obligatoire
Article premier.
Le père de famille et le tuteur sont tenus de
faire suivre un cours d'enseignement primaire
spécial ou secondaire, depuis.! âge dé 6 ans jus
qft'à l'âge de 13 ans au moins, aux enfants mi-
neurs de l'un et l'autre sexe placés sous leur dé-
pendance. J
:i;J 'Art.-a~
Le pèro~de famIHe et le tuteur qui -ae ?se con-
formeront pas aux prescriptions de'jf?jrtlclequi
précède seront traduits devant le tribunal de
simple police, et s'ils n'établissent pas qu'ils so
trouvent dans l'impossibilité de le iaire, ils se-
ront condamnés à la privation de leurs droits
électôraux pendant une année au moins et cinq
ans au plus.
En cas de récidive, ils seront condamnés à la
privation de leurs droits électoraux pendant cinq
années au moins et vingt ans au plus.
~Art.3.
.Lés amnisties ne seront applicables aux con-
damnations dont il vient d'être parlé que si le dé-
cret qui le proclame contient a cet eSét une dis-
position spéciale.
Les amendements suivants au projet de loi
relatif à l'Indemnité des sénateurs "ont été
présentés par M. Mathieu (de la Corréze)
La dotation de chaque sénateur demeure Ëxée
a30,000fr..
Elle ne pourra se cumuler avec aucun traite-?
ment, indemnité ou autre allocation budgétaire.
(C'est la suppression.des mots pen~:ort.s de re-
ParM.Raspail:
L'indemnité attribuée aux sénateurs est égale
a celle des députés.
Elle sera, pour toute la durée du mandat légis-
latif ( session extraordinaire ou ordinaire ) de
12,000 fr. (1,000 fr. par'mois).
On a distribué aujourd'hui aux députés:
1° le rapport supplémentaire fait par M. le
baron Reille, au nom. de la commission char-
gée d'examiner le projet de loi relatif' à Fin-.
demnité .dès sénateurs a° le rapport de le
comte de Durford;de(Svrac, sur.Ia'proposi-
tion de MM. Sieenackers, Magnin,; Wilson et
Bethmont, concernant l'abrogation de ria loi
du 17 juillet 1856, relative aux pensions à.-ac-
côrder aux ministres et autres grands fonc-
tionnaires de l'Empire 3° le rapport som-
maire fait par N. Mathieu (delà Corrèze) au
nom de la. cinquième commission~d'initiative
parlementaire chargée de donner son avis sur
la proposition de loi présentée par MM. Glais-
Bizoih, Pelletan et Guyot-Montpay.roux, re-
lative à la suppression de l'hôtel des Invalides.
Le Sénat a nommé Juer, dans ses bureaux,
là commission pour l'examen de la loi relative
à l'impôt du timbre sur les journaux et écrits
politiques périodiques ou noii périodiques
votée parle Corps législatif.
Lés commissaires nommés sont MM.; de
Sacy, Boudet, Grossier, Réveil et; de Marnas.
Dans cette même réunion des bureaux a été
nommée la commission-chargée d'examiner
au fond la proposition de loi émanant de l'i-
nitiative de M. le sénateur baron Brenier, tou-
chant l'établissement, dans tous les cantons
ruraux, d'un service de médecine gratuite et
de constatation des décès.
M. de Chasseloup-Laubat a été nommé
rapporteur de [a loi sur les annonces judi-
ciaires.
Le rapporteur de ta loi sur le jugement des
la. vertu ctpiétinent jour et nuit sur leurs con-
trats!
Adieu, mon bijou, ne me reconduis pas. `
Et la pétulante femme partit comme une
bombe.
La parole de M. de Velllechèze avaitun
grand crédit dans la ville son affirmation et
le ton qu'il y mit jetèrent de l'hésitation dans
les esprits; il se fit une réaction en faveur dp
M°"* Coquette, et de Reine, et l'on se dit qu'en
définitive~ II fallait bien que Victor, puis-
que c'était lui, –ne pouvant sortir par la
porte, sortîtpar la fenêtre qu'au demeurant,
et comme il arrive presque toujours, on avait
fait beaucoup de bruit pour rien.
11 n'en fut pas de même de l'Intervention de
M"~ de la Clerissaie, qui agissait particulière-
ment sur le camp des femmes un bon gros
scandale s'en allant en fumée ne faisait point
leur affaire; on objecta des si, des mais, des
car on se ressouvint à ce propos, des aven-
tures galantes.quëlà.tradition prêtait a M'°~ de
la Clerissaie, et laconclusion fut que la parole
de celle-ci, quiétait l'amie intime de .M" Co-
quette, était sans valeur, et les pauvres accu-
sées furent frappées d'ostracisme par des fem-
mes qui, certainement, valaient moins qu'elles.'
Pendant cé.temps, 'du Clôuzëàu se prome-
nait sur la place, écoutant et ne disant mot. Il
se réjouissait intérieurement, ce brave bour-
geois, d'un scandale qui, selon lui, devait rui-
ner les espérances de Marcel.
Quel bon petit cœur il possédait, ce des-
cendant des burgraves delaRoche-sur-~on!
M. Coquet arriva à six heures; il dîna. et se;
rendit au cercle, duClouzeàu, qui le guettait,
l'arrêta sur la place.,
J'ai à te parler, lui dit-Il, vienschcz moi'
nous serons plus à l'aise pour ~causer. r,
M. Coquet le~suivit'
Lorsqu'ils furent assis en face l'un de l'au-
tre dans ItHïlalsoh de dtiCloùzeau, ~celui-ci
repritda. parole.~
Est-ce que tu ne songes pas à marier ta
8He?demanda.-t-il.
J'y songe, répondit M. Coquet; il .se pré-'
sente même pour elle ùn~ort bon parti.
–Quiça?.
Victor Marcel il a une. beUe position et
de la fortune de plus, sa "mère, qui est très
âgée, possède dtxmiHefràncs de rente mais.
–oniilyà'un mais' di~du CIquzeau
avec.sdn'~mauvais sourire.
Dame reprit. M. Coquet,~ tu comprends.r
que.jënëpéùx pas~marier ma, nile sans lui
donner une dot, 50,000 &au.moin3.
délits de presse par la jury devait être nom-'
mé la semaine dernière. La commission n'é~
tant pas en nombre s'est ajournée. Depuis,
elle n'a.pas donné signe dévie. On se demande
si c'est un système arrêté au Sénat, comme
dans le gouvernement, d'ajourner l'applica-
tion des réformes v.otées par le Corps légis-
latif.
Depuis plus d'un mois, la loi sur la presse
est au Sénat. On dit que la commission ne
songe pas à modifier son texte. D'où vient
alors le retard ?
Plusieurs députés se disposent à interp~Uer
le garde des sceaux sur les lenteurs do la c.c i-
mission du Sénat.
F.LAURENT..
Le conseil d'administration du Crédit fon-
cier s'est réuni ce matin. On dit que dos com-
munications importantes lui ont été faites par
le gouverneur au sujet de ses affaires avec la
Ville."
On dit que les difncultes soulevées par MM.
Ferry et Picard sont résolues, et que l'accord
est parfait entre la commission munIcIpa~e et
l'administration du Crédit foncier, i
Le ministre des Ënances n'interviendra en
aucune façon dans la réclamation des 17 mil-
lions, suscitée par lés deux députés de la gau-
che.
La commission du Corps législatif repousse,
à une grande majorité, les prétentions des
deux honorables députés.–C.Le~e~re.
LE BOMEVARD PAMENTtER
LE 1
Ce que nous avons pu dire, avant-hier; de
l'avenue d'Eyiau, de t'avenue .Napoléon, du
boulevard Saint-Germain etde la rue de Ren-
nes, n'exclut en rien les légitimes demandes
formées par les habitants d'autres quartiers
déTaris.
Les griefs que nous n'avons pas enregistrés
ne font que rendre plus pressante et plus Ir-
réfutable notre argumentation.
C'est ainsi que l'on nous communique au-
jourd'hui une pétition adressée au préfet, de
la :SeIne par îes habitants du faubourg du
Temple. Cette pétition demande que le bou-
levard Parmentier soit achevé dans sa section
comprise entre la rue Corbeau et la rue Saint-
Àmbroise. Elle sollicite, en outre, l'achève-
ment de l'église Saint-Joseph et le prompt
établissement d'un système d'égouts.
Aucune réclamation n'est mieux justifiée.
Celle-ci s'appuie sur des raisons de salubrité
et sur des considérations d'ordre public éga-
lement impérieuses. Le déplorable état de ce
quartier est bien comiu~Quant à la nécessité
de dégager la rue du Faubourg-du-TempIe,
elle a été.démontrée à plus d'une reprise, et
notamment pendant, les deux ou trois jours
qui ont suivile plébiscite.
Nous appuyons donc cette pétition, comme
nous avons soutenu celle des habitants de la
rue Thévenot. Tous ces~travaux sont des legs
de l'administration antérieure. Ni le gouver-
nement, ni les Chambres, ni la ville de Paris
ne peuvent les répudier.– de ~o .Pon~er~.
NOTES ET GONMENTAÎRES
On à appris avant-hier, à Pans, la. mort de
M.A. Barbes..
La seule fois que je le vis, c'était il y a six
pu sept ans, à la Haye. M. A. Barbès av; M
choisi pour résidence cette triste et intér&.
santé ville, ce Versailles humide et verdoyant,
plein dé grandes constructions solennelles .du.
dix-septième, giéclë, qui, sans tomber encore
en'ruinés~ semblent déjà abandonnées.'Ïl vi-
vait seul et Isolé dans cotte ville royale,
fuyant lés agitations tumultueuses et les intri-
gues indiscrètes de l'émigra.tion bruxelloise.
On me le montra assis sur un banc, à l'en-
trée de la. promenade qu'on appelle le Bols.
Cette.promenade, qui conduit ~par ses allées
droites jusqu'à la mer toujours émue et grisé
sur la plage nue de ,Scheveningen, est la plus
belle que je sache a.u monde; elle a un carac-
tère singulier dé grâce élégiaque. qu'on ~.ne
saurait oublier. M. A. Barbes était là, regar-
dant distraitement passer .les pêcheurs et les
paysans qui, au matin, se rendent en ville. Je
le considérai longtemps avant de l'aborder. I!
était grand'dé taille, courbé, les y eux doux,
vifs et inconstants à la crépie, le bas du visage
couvert d'une barbe épaisse et rude.JSon ac-
cueil fut aimable. Nous causâmes assez long-
temps d'amis ou de connaissances communes;
puis il se mit à me parler de la vie hollandai-
se, du grand caractère de la ville où il rési-
dait, :et des terribiss tempêtes de l'hiver, aux-
quelles résistent seules les grosses barques
–Ettunelesaspas?.
–Ça. me gênerait beaucoup pour le mo-
ment.
Pour le moment seulement? demanda du
Clouzeau avec un air de doute.
M. Coquet était embarrassé par cette ques-
tion, il évita d'y répondre..
Ecoute, reprit du Clouzeau, j'ai une
proposition à te faire les 50,000 francs que tu
n'as pas, je les ai, moi, ils sont déposés chez
Bridou, mon notaire.
–Tu. veux me les prêter? demanda M. Co-
quet.
Mieux que ça! Je veux les donner en dot
à ma nlleule; ce sera une avance sur mon hé-
ritage.
Tu ferais cela, toi? s'éeria'M. Coquet au
comble de la surprise.
Je le ferai à une condition.
Laquelle?:
–C'est que Reine prendra le mari que je
présenterai, -j.
Et qùelést ce mari?
Un superbe capitaine avec qui ta Elle a.
dansé au bal des Sables trente ans, décoré
et quatre jmille francs derentes'Je h'aiqu'un
regret :'c'est qu'il ne soltpas Vendéen!
M. Coquet reiléchitun moment.
–.C'est impossible~ dit-il, .>
–ImpossiMe, as-tu dit?
Oui' .J'
Pourquoi?
Parce que ma, femme s'est engagée avec
Marcel, e~que celui-;ci plaît beaucoup à Reine.
La belle aJEfaire que là parole de ta fem-
:me et les amourettes de ta hllé Elles font de
joliesichoses.tes'femmes!
–~Quoidonc?'
–~fHén!;c'es1;f'ôn dernier mot?
–'C'est mon dernier mot
Du Clouzeau se leva
–Alors tu peux dire adieu à mon héritage
et'àl~ddt.
–La dot! la dot! s'écria, M. Coquet de
mauvaise-humeur et'Iaissant~Yoir sa pensée à;
du Ciduzeau, si c'est tprquUa donnes, ce ne
sera~pas 'moi, et'jë ne peux cependant 'pas
marier ma nlle unique sans rien lui,donner
C'est ça qui techagrine dit du Glouzeau
d'un ion dé bonhomie parfaitement joué, il
fallait le dire tout do suite, à la condition
qu'ils ne sortiront des mains, de Bridou que
pour.pssser dans'celles'du'futùr, pour tout'le
monde, entends-tu bien– même pour le no-
taire ces cinquante mille francs auront été
'déposés par toi je n'arriverai là que pour si-
gner ~u contrat comme témoin de la mariée.
pontées des pécheurs que te Sot roule sans les
briser.
De politique, pas un mot. Qu'eussions-nous
pu en dire? Cet homme aimait la République
comme un prêtre sincère adore son Dieu~ Ces
enthousiasmes, admirables peut-être, étroits
à coup sûr, ferment la porte à la discussion.
Le vieillard il paraissait avoir dix ans de
plus que son âge me causait trop de respect
pour que j'aie cherché, d'un esprit curieux,
à en tirer des anecdotes, en reveillant chez
lui le souvenir do ses tentatives avortées; et,
quand il m'eut tout dit sur la Hollande, dont
il comprenait à merveille les fins paysages, je
m'éloignai de ce Vendéen do la République,
emportant une nerveuse poignée de main et
un franc souhait de bon voyage.
Tous les gens qui ont parlé déjà ou parle-
ront de M. A. Barbes,je n'entends pas
qu'on ait pu s'arrêter à des gamineries ou des
gredineries rimées qui ont paru sur son
compte pendant qu'il se mourait,–dirontqu'ils
estimaient son caractère sans partager ses
opinions, ou tout au moins les procédés em-
ployés par lui pour en assurer le triomphe.
C'est, qu'à proprement parler, M. A; Barbès
n'étaitpas un homme politique. Il n'avait pas
des opinions contingentes~ modinables et
;souples, ce qui est le propre de la politique
II avait une foi qu'il nous.fautbien, hélas! ap-
peler de son vramom, une superstition.Lemôt
de République étaitpour lui un mot magique,
comme le nom do Jérusalem pour les illunu-
.nés du moyen âge. C'était l'aspiration de sa
vie, et il en avait si bien fait un idéal mys-
tique, que lorsqu'on vint en 18~8 lui appren-
dre dans sa, prison de Nîmes que la républi-
que était proclamée, 11 en fut tout d'abord
surpris au point de ne vouloir y croire. Phé-
nomène singulier et commun chez les âmes
tendres qu'embarrasse toujours la mise en
possession brusque de leur idéal, et qui ne
vivent bien qu'avec des rêves
M. A. Barbes vécut mal avec la République.
H lui apporta d'abord l'appui de son nom et
de son autorité sur le peuple; il fut président
de club, colonel de la garde nationale et re-
présentant. Il avait sur le peuple une action
considérable, moins due peut-être à ses .afil-
liations avec les sociétés secrètes du règne de
Louis-Philippe et au rôle joué par lui. dans
l'insurrection de 1839, qu'à sa qualité de
bourgeois riche et lettré. Le peuple de Paris
adore qu'on le harangue en habit noir, et M.
Gustave Flourens~ qui est une réduction Col-
las de M. A. Barbès.Ie sait bien, si bien qu'il
laisse M. Vallès perdre toute influence sur les
clubs en s'habillant comme un serrurier sans
ouvrage..
Mais bientôt, at. 15 mai, la brouille éclata
entre M. A. Barbes et la République. Elle fut
terrible. Enfermé à Vincennes, M. A-.Barbès
fut condamné à la, déportation. Son attitude,
devant la haute cour de justice à Bourges, fut
la. même que, dix ans avant, sous la royauté,
devant la Chambre des pairs; il dénia à ses
juges le droit de le condamner. Voilà où éclata
bien le manque de sens politique de cet hom-
me qui courait à l'insurrection comme entraîné
par un instinct plutôt que guidé par sa rai-
son. S'il eût été un homme politique, il eût
compris que s'il avait dû, en 1839, prendre
l'attitude d'un martyr chrétien, il devait, en
18~9, avoir celle d'un chef de parti.
Mais c'est une erreur capitale de notre temps
deconfohdre les tempéraments avec les idées,
et de diviser le monde entre les révolutionnaires
et ceux .qui ne ,1e .sont pas. C'est pitié de voir
que certains hommes, tels que M. A.' Barbes,
sont designés dans les biographies sous le ti-
tre de revo~u~onTMHres. Quel singulier mé-
tier et que les peuples libres parlent une
autre langue! Si cela veut dire partisans
de la révolution française, c'est une faute
de langage; si cela signiSe autre chose 'et
indique une application .de. la théorie de
l'art pour Tart a, la politique, c'est pire
encore. L'état révolutionnaire est une crise,
où tous les hommes peuvent passer M. Thiers
a é.té un révolutionnaire en 1830, et des plus
décidés..Que si on fait de l'emploi des moyens
révolutionnaires le caractère permanent et
primordial d'un homme, c'est le classer au
dernier rang dans l'histoire et la politique,
qui, heureusement,'cesseront bientôt d'être
la proie et le domaine du sentiment et des gens
sentimentaux.
On a calculé que M. A. Barbes avait passé
dix-sept ans de sa vie en prison. Il eût pu
je le dis sans une Ironie qui serait sotte et
particulièrement déplacée ~aujourd'hui
miëûx'employérson temps. Je sais très bien
quelto ëst~la valeur ué'cerfains sacrifices hé-
roïques et de certaines entreprises qui parais-
sent folles parce qu'elles ne peuvent avoir de
succès immédiat. Je comprends très bien la
théorie de M. Mazzmi, qu'il~faut des martyrs
à toute cause, et je trouve très pratiques les
plus insensées conspirations polonaises elles
empêchent de prescrire contre un peuple.
Mais, pour justifier ces façons d'agir,
–A mon tourne te répondrai: que ne le
disals-tutout de suite s'écria joyeusement M.
Coquet, tope là, cousin, c'est dit!
Je savais bien que tu entendrais raison
Cependant M. Coquet était encore perplexe.
Sous quel prétexte congédier Marcel ?
demitnda-t-U à du Clouzeau.
Sols tranquille; II a pris soin de le four-
nir lui-même ce prétexte.
Et du Clouzeau raconta à M. Coquet l'a-
venture ~de la. fenêtre et tout le bruit qui se
faisait à l'occasion de cette aventure.
En .effet, dit M. Coquet, sans se préoc-
cuper autrement de la réputation de sa fille,
l'occasion est bonne et je vais en proEter;
mais si ton capitaine connaissait cette histoi-
re, peut-être ne voudrait-Il pas.
Bah en poussant vivement les choses, II
sera marié dans vingt jours Je vais lui écrire
de venir faire sa demande ofnolelle après-de-
main. Nous déjeunerons en famille, et en sor-
tant dé table nous passerons à la mairie pour
les publications.
Tu fais do. moi tout ce que tu veux.
Oui a la condition de savolr,te prendre.
M. Coquet courba la tet~ sous ce sarcasme
et garda le silence.
Allons faire une partie de cartes, reprit
du Clouzeau, et )7M~:M jusqu'à après-demain.
Ces deux excellents parents, qui savaient si
'bien s'entendre, firent leur entrée au cercle
bras dessus bras dessous, et toute la soirée du
Clouzeau fut d'une gaité tellement en dehors
de ses habitudes, que M. deVIeilIechèzë le re-
marqua.
Ala même heure, une scène d'une nature
bien différente se passait dans. la maison de
M. Coquet..
Le mois de mars était arrivé, apportant
avec lui toutes les émanations printaniéres
'ces effluves puissantes.qui font revivre la na-
ture, incendient le cœur de la jeunesse et re-
dressent le vieillard naguère encore courbé
vers la terre; la soirée avait cette température
tiède et molle, aphrodisiaque que/produlsent
les vents dans la chaude Afrique. 4~elne et
Victor, tous deux assis sous un nguler plus
que centenaire qui ornait le jardin de M. Co-
quet, écoutaient les values clameurs de la
'nature eh gestation; déjà le bouvreuil, cet
'b6te. Mêle du bocage vendéen, faisait enten-
'drc~pn sifflement doux et plaintif, auquel
su< ~daltle gazouillement amoureux qui ap-
;pel!e;:la femelle: et mlUe insectes bruissalent
dans la mousse sèche.
Victor, nature ardente et poétique, disait a
sans parler do ce qu'elles ont ~de cruel, il
faut que le parti qui les emploie se trouve en
face d'une tyrannie qui empoche tout autre
moyen d'action. On ne me fora. jamais croire
que sous Louis-PhiiIppe et sous la République
do 18~8, les choses en fussent là, et peut-être
qu'un parti qui eût été plus froid, moins ro-
mantique et moins dramatique que celui dont
M. A. Barbes était l'un des chefs, eût plus
avancé sa besogne. Qui sait si, sans ses insur-
rections inutiles, M. A. Barbès n'aurait pu
éviter de mourir gracié par le second Em-
pire ?
M. Barbes a succombé à, une maladie de
cœur. Il a ordonné qu'on pratiquât l'autopsie
de son corps. Cela semble peine inutile à M.
P. Meurice pour cet écrivain, M. A. Barbès
succombe à dix-huit ans d'empire, à dix-huit
ans de ce régime dont vit si bienM. Paul Mcu-
ricc. La vérité est que les longues souffrances
de M. A. Barbès, condamné à la prison sous
tous les régimes, souurances supportées avec
hauteur d'âme et courage, sont, à notre sens,
justifiées par la nécessité des sociétés moder-
nes de se défendre .contre les réactionnaires
qui les menacent. Car, c'est là le blâme qu'on
doit faire des hommes tels que M. A. Barbes
ils se Hgurent aller sur l'avenir, et ils ne font
qu'embarrasser la marche du présent en res-
suscitantles souvenirs, les doctrines etiespro-
cédés du passé..
Aussi, si l'homme privé qui a le droit de
sonder la pureté de leurs cœurs peut être in-
dulgent pour eux et les tenir en une estime
particulière, l'historien doit les condam-
ner, s'il a su s'élever, dans ses jugements, à
une hauteur où les Idées nous apparaissent
seules, isolées des hommes, dans leur logi-
~ nos yeux ce que nous savons du caractère et
du mobile des personnages divers quiles ont,
un moment, et souvent par hasard, Incarnées
en eux.
-'JACQUES n~FFE~.
NOUVELLES DU JOUR
L'Empereur a envoyé une somme do 500 fr:' à a
M. le-préfet de l'Ain, pour secourir les habitants
de la commune de Songieu, où un Incendie a dé-
truit dix-sept maisons.
Le ~Yparo annonce une réforme qui sera una-
nimement approuvée, si elle se réalise.
Il serait question de créer des timbres-che-
mins de fer.
On sait combien il est désagréable d'arriver à
la gare au moment où l'on ferme le guichet de la
distribution des billets le train n'est pas encore
parti, et si l'on était muni dn billet, on aurait
tout le temps de se caser dans un wagon; mais le
manque debilletplaoe le voyageur da,ng la situa-
tion de ces ombres qui manquaient d'une ohoie
pour traverser l'Acheron. On se révolte, on dis-
pute avec l'employé, et, pendant ce temps, le
train part.
Aussi croyons-nous que l'application des tim-
bres-chemins do fer surtout aux voies qui des-
servent la banlieue des grandes villes serait d'u-
ne exécution très pratique et profiterait autant
aux administrations qu'au public.
Il y aurait des timbres de 50 cent., 1 fr., etc.,
et ces timbres, que l'ou pourrait se procurer
partout, éviteraient le stationnement indénni de-
vant le guichet du buraliste.,
Aujourd'hui, à six heures du matin, le thermo-
mètre centigrade de l'ingénieur Ducray-ChevaI-
lier, opticien, marquait 13 degrés A/IO~ au-des-
sus de 0; à midi, 31 degrés au-dessus de 0 à
deux heures, 32 degrés 07 au-dessus de 0. Ha.u-
Larométrique, à midi, 763°"°, 05.
On a fait l'observation que les hirondelles,
très nombreuses à Pans pendant le mois d'avril
et de mai, sont devenues assez rares dans la ca-
pitale'et ses environs. Voici la raison qu'on en
donne la sécheresse. Ces oiseajii font leur prin-
cipale nourriture, et surtout celle des jeunes hi-
rondelles encore au nid, de ces petites sauterelles
qui vivent dans les prés et qui prennent leur vol
en si grande quantité sous les pas des prome-
neurs. L'herbe, brûlée par le soleil et le manque
d'eau, ne peut plus nourrir les sauterelles, et la
mort de celles-ci oblige les hirondelles à. se
transporter plus ou moins loin, dans des localités
privilégiées, où elles puissent trouver leur nour-
riture.
La Société da secours mutuels des ouvriers
chauHeurs, conducteurs de machines et mécani-
ciens du département de la Seine tiendra son as-
semblée générale, dimanche 3 juillet, à une
heure, à la mairie du 3" arrondissement, rue de
la Banque.
Un décret autorise la caisse d'épargne établie &
SMnt-PIerreviIle(Ardèche).
Dimanche, 3 juillet, grandes eaux a Versailles.
La magnifique fête de nuit a,u bassin de Nep-
tune aura lieu a 9 heures du soir.
Reine, dans un langage imagée tous les rêves
du passé, toutes les joies du présent, toutes
les espérances de l'avenir; il exprimait son.
amour avec des élans et dos enthousiasmes qui
allaient jusqu'au lyrisme et qui .eussent affolés
de passion un~ CIIe.à l'imagination vive. `
Reine, rêveuse, souriante parfois, écoutait
le jeune homme comme l'enfant écoute le son
d'un instrument nouveau pour lui; elle en-
tendait, son oreille était charmée par cette
chaude parole vivo et colorée, par cette mé-
lodie du cœur qui s'épanchait en. images brû-
lantes, mais elle ne comprenait pas SI un n
mot, une phrase, un accent frappait son cœur
et éveillait son intelligence, ce n'était qu'un
éclair, suivi bientôt d'une nuit profonde.
Et cependant, depuis le bal, depuis le tête-
à-tête dans le jardin de Gevrau, Reine n'avait
plus cette chasteté de pensée, cette ignorance
tranquille qui fait respecter et adorer la jeune
fille à l'égal de la divinité!
Un séducteur vulgaire l'eût entraînée faci-
lement dans l'abîme Victor, avec son grand
amour et ses délicatesses, la trouvait insen-
sible
XIX
Ce soir-là, M. Coquet quitta le cercle de
bonne heure quoiqu'il n'eût point l'habitude
de consulter sa femme sur les déterminations
qu'il prenait à propos de ses .m'aires, crai-
gnant de l'avoir contre !ui dans le mariage
projeté avec du Clouzeau. il voulait l'en ins-
truire et l'amener, par cette déférence inusi-
tée, à entrer dans son jeu.
Victor venait de quitter les deux dames
Reine s'était retirée dans sa chambre et M"
Coquette était seule au salon.
Ma chère, lui dit son, mari, je ne vous
demanderai point compte de votre conduite à
l'occasion de je ne sais quelle histoire qu'on
vient de me dire au cercle; je suis parfaite-
ment convaincu qu'il y a dans tout cela beau-
coup d'exagération, et je suis persuadé que
vous auriez de fort bonnes raisons à me donner
pour me prouver que tous ces propos sont ca-
lomnieux mais si vous et moi sommes au-
dessus de ces cancans de petite ville, qui sont
impuissants à nous atteindre, notre fille Reine
est dans une condition différente, sa réputa-
tion peut en souffrir, et pour arrêter tous les
on-dit, j'ai résolu de la marier.
Cette résolution est fort raisonnable,
observa. M"'° Coquette, et je m'y associe de
grand cœur.
Je suis ravi d'avoir votre approbation.
Deux partis se présentent pour Reine.
–<6.
r~ouv~lf)sj'nd.!clatj"c~'
H y a, dix jours, la nbtincation de I'a!Têt;de !a,
chambre des mises en accusation do la haute cour
a été faite) suivant lea prescriptions delà loi,
aux treize contutnaces des adirés du complot et
do l'attentat. M. -Zangiacomi, président de la.
chambre du jugement Je la haute cour, vient do
rendre une ordonna.uce portant qu'ils seront te-
nus de se présenter dans le délai de dix jours,
c'est-à-dire le 9 juillet prochain.
Cette ordonnance sera affichée au dernier do-
micile des accusés, à la mairie de leur arrondis-
sement et à la porte de la chambre des mises en
accusation. Après ce nouveau délai de dix jours,
il pourra être procédé à. leur jugement,~ s ils ne
se constituent pas prisonniers.
L'affaire de l'InterMtiona.Ie & été reprise au-
jourd'hui à la 6° chambre du tribunal correction-
nel. On pense qu'elle sera terminée vendredi
soir.
Hier ont commence devant la 1~° chambre de
la cour impériale, présidée par M. Gilardin, les
débats du procès en séparation de corps intenté
par M~° la princesse de Beaufremont contre le
prince son mari.
On so rappelle qu'un jugement de lal*~ cham-
bre du tribunal do la Seine du 18 juin 1869 avait
admis la preuve de certains faits allégués par
~me de Beaufremont contre le prince.
M. le prince de Beaufromont a relevé appel do
cette décision.
Son appel a été soutenu par M" Dufauro; c'est
M~ Allou qui doit défendre lés intérêts do M"~ la
princesse do Beaufremont..
P
t II y a quelques jours M"~ la marquise de Ja-
cobi du Vallon offrait ses amis la primeur d'une
charade de ea composition. Cette oeuvre d'un
cenre nouveau et piquant, est à proprement par-
ier une comédie, car une même action traverse
les différentes parties de la charade, et l'on a au
dernier acte, le dénôument d'un drame en même
temps que le mot d'une énigme. L'aimable mar-
quise du V&llon a prodigué toutes les grâces et
toutes les finesses de son esprit dans cette pe-
tite pièce, le .Po~rtmouM, qui a été enlevée bril-
lamment par les acteurs.
M"° du Vallon avec la sensibilité élégante et
naturelle d'une femme du monde, et M. de Fo-
ville avecl'mtelligonce d'un gentilhomme doublé
d'un homme de lettres, ont représenté deux
pauvres exilés qui, après toute sorte de péri-
péties dramatiques, rentrent ..dans leur patrie,
pour y retrouver fortune et repos, M"° Rou-
vray, la charmante transfuge de l'Opéra-Co-
miquë, et M"~ Adèle Guy, la piquante élève
du Conservatoire ont interprète avf)c une
perfection rare deux morceaux de chant ha-
LUement intercalés, dans la pièce. M*~ do Pog-
gi, n'a fait que paraître au denoument dans un
roto que tout le monde à trouvé trop court. Mais
si l'on ne l'a pas entendue pour jouir de son ta-
lent, on l'a assez vue pour admirer sa, beauté.
On nous écrit de Bade, 37 juin:
Avant-hier 25 juin a. eu lieu, sous la direction
(!o M. Bottesini, le dernier concert du mois do
juin. L'éminent artiste qul_a fait de la contre-
basse un instrumentquiala force expressive du
violoncelle et la douceur mélodieuse du violon, a
été couvert d'applaudissements.
A côté de lui, on avait pour la partie vocale
M'~ Anna Bussi et M. Wcirvosky, et M. Alard,
un maître sur le violon', pour la partie instru-
mentale.
La série des matinées de musique classique M.
grand orchestre, avec solistes, commencera le
Ï~ juillet. -,j..
La première matinée) nous aurons le cohcoura
précieux de M. Otto Frieborg aYec son violon, et
d& M. Gennaro Peralli avec son piano. 7
Ces matinées, qui-jouissent d'une grande ré-
putation, ont, le privilège d'attirer un nombre
considérable de dilettantes de tous les_.pays.
Il y aura. sept matinées de musique classique.
La troupe du Palais-Royal, quidoitdonnerdes
représentations à Bade pendant le mois de juil-
let, a déjà quitté Paris.
Aujourd'hui sont arrivés MM. Brasseur, Hya-
cinthe, Gil-~erez, Lassouche, Fitzelier, Lùguet,
Pellerin, Priston; M's Thierret, Baron, Neveux,
Reynold,Bloch,Priston,DeHHo..
La première représentation aura. lieu le 3 juil-
let. Un donnera le S:tpphce d'H~ honwte.ct la~
Con~tg/Me~t de yon~'e7'
11 n'y aura pas moins de dix représentations.
I~e~~eUe'jUL'a.t.- g
La séparation de l'Eglise et de l'Etat vient
d'être résolue en Suisse, dans le canton de Neu-
châtel. Le grand conseil-a. pris cette décision par
33voixcontre31.
Le comte de StoLbérg-TiVerni~erode, président
de la province de Hanovre, vient d'avertir les
quatre mille ouvriers de ses mines qu'il renver-
rait tous ceux d'entre eM qui feraient partie ou
assisteraient aux réunions de l'Association géné-
faJc ~Hemattde des ouvriers.
–Ah! Et quel est le second? 1'"
Je vais vous Je dire. Je place en pre-
mière ligne M. Victor Marcel; II a votre enga-
gement et ne déplaît pas à Reine, je crois c'é-
taient là des raisons puissantes qui me l'eus-
sent fait agréer sans aucune difiiçutté, si un
obstacle dontjo vous laisse a. apprécier le côté
Sérieux ne le faisait pas écarter immédiate-
ment. .'t)
C'est impossible! s'écria vivemen~M~~
Coquette..
–Attendez. Comme vous j'ai commence
par dire C'est i mpossiMe et comme moi
vous direz tout à l'heure: II le faut! Vous
conviendrez que nous ne pouvons marier
Reine sans dot.–Nous serions ruinés de ré-
putation en Vendée.– Or/cette dot, qui ne
peut être moindre de cinquante mille francs,
je ne l'ai pas, et je suis dans l'impossibilité de
me la procurer avant trois ans. M.Victor Mar-
cel voudra-t-il attendre trois ans, et, ce cas
écéhant, n'y a-t-il point un danger dans cette
attente?
Victor n'attendra certes pas trois ans et
prendra Reine sans dot; on arrangera, l'afFaire
avec des promesses, une vente, que sais-je,
moi t
moi
J'admets que les choses s'arrangent
ainsi c'est probable même; mais ni vous ni
moi ne pouvons consentir à nous placer dans
une condition d'infériorité qui nous mettrait
au-dessous des plus petits bourgeois de la
viile.
A qui la faute? observa M"* Coquette
aigrement.
Oh ne revenons pas sur le passé, je vous.
en prie, les récriminations nous entraîne-
raient trop loin. Je reconnais volontiers, si
cela peut vous être agréable, que la faute pro-
vient de moi, mais n'en parlons plus.
Je continue En supposant même que l'ob-
stacle que je vous signale ne fût pas Insurmon-
table il en existe un autre plus. grave encore.
Lequel?
SI Reine épouse M. Marcel, notre cousin
du Cteuzeau nous déshérite c'est cent miMe
francs que nousperdons.
Oh t le monstre s'écria M' Coquette
tout ahurie par cette nouvelle, qui vous & dit
cela?
Du Clouzeau en personne.
ARMAND'LAPOINTE,
(.Le: sn~e s <~nM:~
sonpeuple. ~»
Les radicaux ne sont pas encore consti-
tués à l'état de parti. Ge~ sont quelques
personnalités qui se sont séparées du doc–
trinarisme autoritaire pour suivre les aspi-
rations du progrés. Parmi eux, on compte
M. Couvreur, rédacteur en chef de l'Indé-
ncn~o~ce belge; M. Le Hardy de Beaulieu,
économiste distingué, et MM. Guillery et
Balaiseau, tous députés. Jusqu'ici, ils ne
sont qu'une négation du système Frère-
Orban. Avant de prétendre au pouvoir, ils
doivent s'afarmer.
L'avenir leur appartiendrapeut-étre.Mais
le présent appartient aux catholiques pro-
gressistes, aux hommes qui depuis sept
ans se sont sacrinés pour faire pénétrer
dans les masses les idées de liberté et de
progrès unies aux idées religieuses. De
cette, alliance doit renaître la régénération
dë~Ia Belgique, égarée et abâtardie parles!
exagérations, du .gouvernement doctri-!
'naire. `r
Si'le roi constituait un ministère:, de ça-;
thollques purs, c'est-à-dire d'hommes tels
queMM. Malou et Dumortier, voulant di-
riger le pays au nom des idées religieuses,
alors, toutes.lesjluances du libéralisme ne
tarderaient pas à se réunir pour renverser,
un tel gouvernement. Le gouvernement .du
clergé -est a.ussi:.impossiblc i à la Belgique
libérale ;que la. libre-pensée est impuissan-
te à s'imposér'aux populations de la catho-
lique Belgique.' Les Belges sont tout à la
fois catholiques et libéraux.
Telleéstia situation..
Si le roi, au lieu de consulter les aspira-
tions de son peuple, se laissait circonvenir,
par des personnes intéressées, pu s'il né-
gligeait certains/hommes politiques ;qui
ont sa connancelparce qu'il les connaît; et
celle de la Belgique parce qu'ils ont &dt
leurs preuves; s'il n'appelait pas ces hom-
mes à cause de leur programme qui ren-
ferme quelques réformes peu agréables
pour lui qu il prenne garde, il y a au-des-
sus des rois l'opinion publique.
Nous savons que parfois il en coûte à un
souverain de sacrifier certaines idées qu'il a
reçues avec lesprincipes paternels. Une ar-
mée, relativement considérable, plaît tou-
jours à un prince, mais les dépenses
qu'elle exige conviennent moins au peuple
qui paye. i .1 1,
C'est ainsi que la crise belge montre
dans sdnrôlë actif la royauté constitution-
nelle, et, à ce point de vue, elle Intéresse
vivement au dehors.
A l'Intérieur, de la solution qui sera
donnée dépend l'avenir. e
Le parti catholique progressif, qui est~
dirigé par MM. A. Nothomb~ le prince de
Chimay et Royer de Behr, accomplirait
si le roi lui connaît le pouvoir, deux réfor-
mes capitales:
Une réforme électorale qui désorganise-
rait le parti doctrinaire et constituerait une
force gouvernementaled'avenir,- v
Par une politique modérée, au'lieu de4a
politique turbulente de M. Frèrë-Orban, la
Belgique n'inspirëralt~plus de suspicions à,
ses voisins, et elle arriverait, sans danger
aucun, à la diminution des dépenses mili-
taires,: clùi est: la.nriéilleùré ~àrantie `de la
taires,-qui est la meilleure garantie de la
popularité du pouvoir.
Par ces deux~ réformes essentielles, le
ministère catholique progressiste ferait ac-
complir à la Belgique un pas décisif au
point de vue de ~a transformation démo-
cratique~ ~sans' compromettre 'lés .idées
d'ordre .et de saine liberté que ce pa,rti re-
présente. L'on yërrait en Belgique ce qui
se produit en Angleterre depuis deux cents
ans c'est que les vrais progrès ne sont pas
réa.lisésp&r ceux qui s'intitulent libéraux,
mais'qu'ils sont accomplis par les hommes
les plus dévoués ail maintien des traditions
nationales.
GOXDRT DU JARDINET.
-ECHOS'DES CHAMBRES.
Hier,.après le vote de la loi sur les~maires,
ies ministres ont annoncé a. plusieurs députes
qui les questionnaient a.u Sujet des élections
municipales, que le décret Ëxant la. date
de ces élections serait signé aujourd'hui en
conseil des ministres, à ëaint-CIpud. ,y;:
FEUILLETON DE LA P~JTS5E
eu 30 jmN 1870 1. 17
REmE'~ÛQIJËTTE
SCt.MESOEL&~)EnEf'ROt)tMCE
XIX
~uit~
A peu près la. mémo scène se passait chez
M~~ Coquette, entre celle-ci et M"~ dcIaCIe-
rissàte,jj'
Ah' ça ma mignonne, qu'est-ce que j'ap-
prends ? disait la grosse'dame, oh t'accuser
ains! que Reine, de recevoir des hommes la
nuit, et de leur faire prendre de !a poudre
d'escampette par la fenêtre
Qu'est-ce que vous dites donc la, mada-
me de la Clérissaie? demanda M°~ Coquette
toute surprise. 'T /K'
Je n'en crois pas un mot. Coquette, sa-
cné~l~Hiën;inMs ilfaut~aire tàire-les câlo~~
niateurs~mâ" chérie; etpourceia., j'ai besoin
de savoir la yertte yraic tu vas me la. d!ro,
n'est-co'pâs~ ',}
M~'C<)~u~e.~it~c~ :d:, ."j
~;psrtes,nous'n~6ns~ien cacher, dit-
elie~etje suispfeteàxoc~réppndre. r sy
Dis-moi alors que signiSe cette histoire~
d'un homme qu:. serait sorti de chez toi,'hier;
après minuit, par la fenêtre du salon.
M"~ Coquette.raconta l'Incident de la elé
égarée et l'obligation aans"Ïaquelle s'était
trouvé Victor Q'ëscâl~aaer la croisée~
Ah les misératBIes Tes mécréants.!
ies-pécOMs .c'est âinst, sôûvient~
qu~OT~&aIt~niee jadîs,' hëùré~s~ qu&
M- ~0 Ifa'CIerissaie ne s'en èst.Jamais inquiète.
Mort de'B~a. vie Je vais les rabrouer de: !a,j
bonne façon toutes ces mijaurées qun singent
~Reproduction interdite pour les journaux oui
H oat pts traité avec la Soc~t? des
C'est probablement le 33 et le 2A juillet
qu'auront lieu ces élections.
Le ministre de la guerre vient de faire si-
gner par l'Empereur un décret qui Cxeà 30
membres la composition do chacun des con-
seils généraux de l'Algérie, que les électeurs
sont appelés à nommer le 30 juillet pro-
chain.
Le conseil général de la province d'Alger
sera composé de 31 Français dont 20 élus,
1 Israélite élu, 7 musulmans dont 2 élus, 1 é-
tranger élu.
Celui.d'Oran de 20 Français dont 18 élus,
1 isràéllte élu, 8 musulmans dont 2 élus, et~
1 étranger élu.
Celui do Constantino de 20 Français dont
18 élus, 1 israélite élu, 8 musulmans dont 2
élus, et 1 étranger élu.
MM. Magnin et Bethmont ontdéposé deux
amendements au budget: l'un tënn à la, sup-
pression du ministère des beaux-arts, l'autre
demande que les nouveaux ministères ne puis-
sent Ètce créés qu'en vertu d'une loi.
Voici l'amendement présenté par M. Millon
à la proposition de loi de M. Jules Simon sur
l'instruction gratuite et obligatoire
Article premier.
Le père de famille et le tuteur sont tenus de
faire suivre un cours d'enseignement primaire
spécial ou secondaire, depuis.! âge dé 6 ans jus
qft'à l'âge de 13 ans au moins, aux enfants mi-
neurs de l'un et l'autre sexe placés sous leur dé-
pendance. J
:i;J 'Art.-a~
Le pèro~de famIHe et le tuteur qui -ae ?se con-
formeront pas aux prescriptions de'jf?jrtlclequi
précède seront traduits devant le tribunal de
simple police, et s'ils n'établissent pas qu'ils so
trouvent dans l'impossibilité de le iaire, ils se-
ront condamnés à la privation de leurs droits
électôraux pendant une année au moins et cinq
ans au plus.
En cas de récidive, ils seront condamnés à la
privation de leurs droits électoraux pendant cinq
années au moins et vingt ans au plus.
~Art.3.
.Lés amnisties ne seront applicables aux con-
damnations dont il vient d'être parlé que si le dé-
cret qui le proclame contient a cet eSét une dis-
position spéciale.
Les amendements suivants au projet de loi
relatif à l'Indemnité des sénateurs "ont été
présentés par M. Mathieu (de la Corréze)
La dotation de chaque sénateur demeure Ëxée
a30,000fr..
Elle ne pourra se cumuler avec aucun traite-?
ment, indemnité ou autre allocation budgétaire.
(C'est la suppression.des mots pen~:ort.s de re-
ParM.Raspail:
L'indemnité attribuée aux sénateurs est égale
a celle des députés.
Elle sera, pour toute la durée du mandat légis-
latif ( session extraordinaire ou ordinaire ) de
12,000 fr. (1,000 fr. par'mois).
On a distribué aujourd'hui aux députés:
1° le rapport supplémentaire fait par M. le
baron Reille, au nom. de la commission char-
gée d'examiner le projet de loi relatif' à Fin-.
demnité .dès sénateurs a° le rapport de le
comte de Durford;de(Svrac, sur.Ia'proposi-
tion de MM. Sieenackers, Magnin,; Wilson et
Bethmont, concernant l'abrogation de ria loi
du 17 juillet 1856, relative aux pensions à.-ac-
côrder aux ministres et autres grands fonc-
tionnaires de l'Empire 3° le rapport som-
maire fait par N. Mathieu (delà Corrèze) au
nom de la. cinquième commission~d'initiative
parlementaire chargée de donner son avis sur
la proposition de loi présentée par MM. Glais-
Bizoih, Pelletan et Guyot-Montpay.roux, re-
lative à la suppression de l'hôtel des Invalides.
Le Sénat a nommé Juer, dans ses bureaux,
là commission pour l'examen de la loi relative
à l'impôt du timbre sur les journaux et écrits
politiques périodiques ou noii périodiques
votée parle Corps législatif.
Lés commissaires nommés sont MM.; de
Sacy, Boudet, Grossier, Réveil et; de Marnas.
Dans cette même réunion des bureaux a été
nommée la commission-chargée d'examiner
au fond la proposition de loi émanant de l'i-
nitiative de M. le sénateur baron Brenier, tou-
chant l'établissement, dans tous les cantons
ruraux, d'un service de médecine gratuite et
de constatation des décès.
M. de Chasseloup-Laubat a été nommé
rapporteur de [a loi sur les annonces judi-
ciaires.
Le rapporteur de ta loi sur le jugement des
la. vertu ctpiétinent jour et nuit sur leurs con-
trats!
Adieu, mon bijou, ne me reconduis pas. `
Et la pétulante femme partit comme une
bombe.
La parole de M. de Velllechèze avaitun
grand crédit dans la ville son affirmation et
le ton qu'il y mit jetèrent de l'hésitation dans
les esprits; il se fit une réaction en faveur dp
M°"* Coquette, et de Reine, et l'on se dit qu'en
définitive~ II fallait bien que Victor, puis-
que c'était lui, –ne pouvant sortir par la
porte, sortîtpar la fenêtre qu'au demeurant,
et comme il arrive presque toujours, on avait
fait beaucoup de bruit pour rien.
11 n'en fut pas de même de l'Intervention de
M"~ de la Clerissaie, qui agissait particulière-
ment sur le camp des femmes un bon gros
scandale s'en allant en fumée ne faisait point
leur affaire; on objecta des si, des mais, des
car on se ressouvint à ce propos, des aven-
tures galantes.quëlà.tradition prêtait a M'°~ de
la Clerissaie, et laconclusion fut que la parole
de celle-ci, quiétait l'amie intime de .M" Co-
quette, était sans valeur, et les pauvres accu-
sées furent frappées d'ostracisme par des fem-
mes qui, certainement, valaient moins qu'elles.'
Pendant cé.temps, 'du Clôuzëàu se prome-
nait sur la place, écoutant et ne disant mot. Il
se réjouissait intérieurement, ce brave bour-
geois, d'un scandale qui, selon lui, devait rui-
ner les espérances de Marcel.
Quel bon petit cœur il possédait, ce des-
cendant des burgraves delaRoche-sur-~on!
M. Coquet arriva à six heures; il dîna. et se;
rendit au cercle, duClouzeàu, qui le guettait,
l'arrêta sur la place.,
J'ai à te parler, lui dit-Il, vienschcz moi'
nous serons plus à l'aise pour ~causer. r,
M. Coquet le~suivit'
Lorsqu'ils furent assis en face l'un de l'au-
tre dans ItHïlalsoh de dtiCloùzeau, ~celui-ci
repritda. parole.~
Est-ce que tu ne songes pas à marier ta
8He?demanda.-t-il.
J'y songe, répondit M. Coquet; il .se pré-'
sente même pour elle ùn~ort bon parti.
–Quiça?.
Victor Marcel il a une. beUe position et
de la fortune de plus, sa "mère, qui est très
âgée, possède dtxmiHefràncs de rente mais.
–oniilyà'un mais' di~du CIquzeau
avec.sdn'~mauvais sourire.
Dame reprit. M. Coquet,~ tu comprends.r
que.jënëpéùx pas~marier ma, nile sans lui
donner une dot, 50,000 &au.moin3.
délits de presse par la jury devait être nom-'
mé la semaine dernière. La commission n'é~
tant pas en nombre s'est ajournée. Depuis,
elle n'a.pas donné signe dévie. On se demande
si c'est un système arrêté au Sénat, comme
dans le gouvernement, d'ajourner l'applica-
tion des réformes v.otées par le Corps légis-
latif.
Depuis plus d'un mois, la loi sur la presse
est au Sénat. On dit que la commission ne
songe pas à modifier son texte. D'où vient
alors le retard ?
Plusieurs députés se disposent à interp~Uer
le garde des sceaux sur les lenteurs do la c.c i-
mission du Sénat.
F.LAURENT..
Le conseil d'administration du Crédit fon-
cier s'est réuni ce matin. On dit que dos com-
munications importantes lui ont été faites par
le gouverneur au sujet de ses affaires avec la
Ville."
On dit que les difncultes soulevées par MM.
Ferry et Picard sont résolues, et que l'accord
est parfait entre la commission munIcIpa~e et
l'administration du Crédit foncier, i
Le ministre des Ënances n'interviendra en
aucune façon dans la réclamation des 17 mil-
lions, suscitée par lés deux députés de la gau-
che.
La commission du Corps législatif repousse,
à une grande majorité, les prétentions des
deux honorables députés.–C.Le~e~re.
LE BOMEVARD PAMENTtER
LE 1
Ce que nous avons pu dire, avant-hier; de
l'avenue d'Eyiau, de t'avenue .Napoléon, du
boulevard Saint-Germain etde la rue de Ren-
nes, n'exclut en rien les légitimes demandes
formées par les habitants d'autres quartiers
déTaris.
Les griefs que nous n'avons pas enregistrés
ne font que rendre plus pressante et plus Ir-
réfutable notre argumentation.
C'est ainsi que l'on nous communique au-
jourd'hui une pétition adressée au préfet, de
la :SeIne par îes habitants du faubourg du
Temple. Cette pétition demande que le bou-
levard Parmentier soit achevé dans sa section
comprise entre la rue Corbeau et la rue Saint-
Àmbroise. Elle sollicite, en outre, l'achève-
ment de l'église Saint-Joseph et le prompt
établissement d'un système d'égouts.
Aucune réclamation n'est mieux justifiée.
Celle-ci s'appuie sur des raisons de salubrité
et sur des considérations d'ordre public éga-
lement impérieuses. Le déplorable état de ce
quartier est bien comiu~Quant à la nécessité
de dégager la rue du Faubourg-du-TempIe,
elle a été.démontrée à plus d'une reprise, et
notamment pendant, les deux ou trois jours
qui ont suivile plébiscite.
Nous appuyons donc cette pétition, comme
nous avons soutenu celle des habitants de la
rue Thévenot. Tous ces~travaux sont des legs
de l'administration antérieure. Ni le gouver-
nement, ni les Chambres, ni la ville de Paris
ne peuvent les répudier.– de ~o .Pon~er~.
NOTES ET GONMENTAÎRES
On à appris avant-hier, à Pans, la. mort de
M.A. Barbes..
La seule fois que je le vis, c'était il y a six
pu sept ans, à la Haye. M. A. Barbès av; M
choisi pour résidence cette triste et intér&.
santé ville, ce Versailles humide et verdoyant,
plein dé grandes constructions solennelles .du.
dix-septième, giéclë, qui, sans tomber encore
en'ruinés~ semblent déjà abandonnées.'Ïl vi-
vait seul et Isolé dans cotte ville royale,
fuyant lés agitations tumultueuses et les intri-
gues indiscrètes de l'émigra.tion bruxelloise.
On me le montra assis sur un banc, à l'en-
trée de la. promenade qu'on appelle le Bols.
Cette.promenade, qui conduit ~par ses allées
droites jusqu'à la mer toujours émue et grisé
sur la plage nue de ,Scheveningen, est la plus
belle que je sache a.u monde; elle a un carac-
tère singulier dé grâce élégiaque. qu'on ~.ne
saurait oublier. M. A. Barbes était là, regar-
dant distraitement passer .les pêcheurs et les
paysans qui, au matin, se rendent en ville. Je
le considérai longtemps avant de l'aborder. I!
était grand'dé taille, courbé, les y eux doux,
vifs et inconstants à la crépie, le bas du visage
couvert d'une barbe épaisse et rude.JSon ac-
cueil fut aimable. Nous causâmes assez long-
temps d'amis ou de connaissances communes;
puis il se mit à me parler de la vie hollandai-
se, du grand caractère de la ville où il rési-
dait, :et des terribiss tempêtes de l'hiver, aux-
quelles résistent seules les grosses barques
–Ettunelesaspas?.
–Ça. me gênerait beaucoup pour le mo-
ment.
Pour le moment seulement? demanda du
Clouzeau avec un air de doute.
M. Coquet était embarrassé par cette ques-
tion, il évita d'y répondre..
Ecoute, reprit du Clouzeau, j'ai une
proposition à te faire les 50,000 francs que tu
n'as pas, je les ai, moi, ils sont déposés chez
Bridou, mon notaire.
–Tu. veux me les prêter? demanda M. Co-
quet.
Mieux que ça! Je veux les donner en dot
à ma nlleule; ce sera une avance sur mon hé-
ritage.
Tu ferais cela, toi? s'éeria'M. Coquet au
comble de la surprise.
Je le ferai à une condition.
Laquelle?:
–C'est que Reine prendra le mari que je
présenterai, -j.
Et qùelést ce mari?
Un superbe capitaine avec qui ta Elle a.
dansé au bal des Sables trente ans, décoré
et quatre jmille francs derentes'Je h'aiqu'un
regret :'c'est qu'il ne soltpas Vendéen!
M. Coquet reiléchitun moment.
–.C'est impossible~ dit-il, .>
–ImpossiMe, as-tu dit?
Oui' .J'
Pourquoi?
Parce que ma, femme s'est engagée avec
Marcel, e~que celui-;ci plaît beaucoup à Reine.
La belle aJEfaire que là parole de ta fem-
:me et les amourettes de ta hllé Elles font de
joliesichoses.tes'femmes!
–~Quoidonc?'
–~fHén!;c'es1;f'ôn dernier mot?
–'C'est mon dernier mot
Du Clouzeau se leva
–Alors tu peux dire adieu à mon héritage
et'àl~ddt.
–La dot! la dot! s'écria, M. Coquet de
mauvaise-humeur et'Iaissant~Yoir sa pensée à;
du Ciduzeau, si c'est tprquUa donnes, ce ne
sera~pas 'moi, et'jë ne peux cependant 'pas
marier ma nlle unique sans rien lui,donner
C'est ça qui techagrine dit du Glouzeau
d'un ion dé bonhomie parfaitement joué, il
fallait le dire tout do suite, à la condition
qu'ils ne sortiront des mains, de Bridou que
pour.pssser dans'celles'du'futùr, pour tout'le
monde, entends-tu bien– même pour le no-
taire ces cinquante mille francs auront été
'déposés par toi je n'arriverai là que pour si-
gner ~u contrat comme témoin de la mariée.
pontées des pécheurs que te Sot roule sans les
briser.
De politique, pas un mot. Qu'eussions-nous
pu en dire? Cet homme aimait la République
comme un prêtre sincère adore son Dieu~ Ces
enthousiasmes, admirables peut-être, étroits
à coup sûr, ferment la porte à la discussion.
Le vieillard il paraissait avoir dix ans de
plus que son âge me causait trop de respect
pour que j'aie cherché, d'un esprit curieux,
à en tirer des anecdotes, en reveillant chez
lui le souvenir do ses tentatives avortées; et,
quand il m'eut tout dit sur la Hollande, dont
il comprenait à merveille les fins paysages, je
m'éloignai de ce Vendéen do la République,
emportant une nerveuse poignée de main et
un franc souhait de bon voyage.
Tous les gens qui ont parlé déjà ou parle-
ront de M. A. Barbes,je n'entends pas
qu'on ait pu s'arrêter à des gamineries ou des
gredineries rimées qui ont paru sur son
compte pendant qu'il se mourait,–dirontqu'ils
estimaient son caractère sans partager ses
opinions, ou tout au moins les procédés em-
ployés par lui pour en assurer le triomphe.
C'est, qu'à proprement parler, M. A; Barbès
n'étaitpas un homme politique. Il n'avait pas
des opinions contingentes~ modinables et
;souples, ce qui est le propre de la politique
II avait une foi qu'il nous.fautbien, hélas! ap-
peler de son vramom, une superstition.Lemôt
de République étaitpour lui un mot magique,
comme le nom do Jérusalem pour les illunu-
.nés du moyen âge. C'était l'aspiration de sa
vie, et il en avait si bien fait un idéal mys-
tique, que lorsqu'on vint en 18~8 lui appren-
dre dans sa, prison de Nîmes que la républi-
que était proclamée, 11 en fut tout d'abord
surpris au point de ne vouloir y croire. Phé-
nomène singulier et commun chez les âmes
tendres qu'embarrasse toujours la mise en
possession brusque de leur idéal, et qui ne
vivent bien qu'avec des rêves
M. A. Barbes vécut mal avec la République.
H lui apporta d'abord l'appui de son nom et
de son autorité sur le peuple; il fut président
de club, colonel de la garde nationale et re-
présentant. Il avait sur le peuple une action
considérable, moins due peut-être à ses .afil-
liations avec les sociétés secrètes du règne de
Louis-Philippe et au rôle joué par lui. dans
l'insurrection de 1839, qu'à sa qualité de
bourgeois riche et lettré. Le peuple de Paris
adore qu'on le harangue en habit noir, et M.
Gustave Flourens~ qui est une réduction Col-
las de M. A. Barbès.Ie sait bien, si bien qu'il
laisse M. Vallès perdre toute influence sur les
clubs en s'habillant comme un serrurier sans
ouvrage..
Mais bientôt, at. 15 mai, la brouille éclata
entre M. A. Barbes et la République. Elle fut
terrible. Enfermé à Vincennes, M. A-.Barbès
fut condamné à la, déportation. Son attitude,
devant la haute cour de justice à Bourges, fut
la. même que, dix ans avant, sous la royauté,
devant la Chambre des pairs; il dénia à ses
juges le droit de le condamner. Voilà où éclata
bien le manque de sens politique de cet hom-
me qui courait à l'insurrection comme entraîné
par un instinct plutôt que guidé par sa rai-
son. S'il eût été un homme politique, il eût
compris que s'il avait dû, en 1839, prendre
l'attitude d'un martyr chrétien, il devait, en
18~9, avoir celle d'un chef de parti.
Mais c'est une erreur capitale de notre temps
deconfohdre les tempéraments avec les idées,
et de diviser le monde entre les révolutionnaires
et ceux .qui ne ,1e .sont pas. C'est pitié de voir
que certains hommes, tels que M. A.' Barbes,
sont designés dans les biographies sous le ti-
tre de revo~u~onTMHres. Quel singulier mé-
tier et que les peuples libres parlent une
autre langue! Si cela veut dire partisans
de la révolution française, c'est une faute
de langage; si cela signiSe autre chose 'et
indique une application .de. la théorie de
l'art pour Tart a, la politique, c'est pire
encore. L'état révolutionnaire est une crise,
où tous les hommes peuvent passer M. Thiers
a é.té un révolutionnaire en 1830, et des plus
décidés..Que si on fait de l'emploi des moyens
révolutionnaires le caractère permanent et
primordial d'un homme, c'est le classer au
dernier rang dans l'histoire et la politique,
qui, heureusement,'cesseront bientôt d'être
la proie et le domaine du sentiment et des gens
sentimentaux.
On a calculé que M. A. Barbes avait passé
dix-sept ans de sa vie en prison. Il eût pu
je le dis sans une Ironie qui serait sotte et
particulièrement déplacée ~aujourd'hui
miëûx'employérson temps. Je sais très bien
quelto ëst~la valeur ué'cerfains sacrifices hé-
roïques et de certaines entreprises qui parais-
sent folles parce qu'elles ne peuvent avoir de
succès immédiat. Je comprends très bien la
théorie de M. Mazzmi, qu'il~faut des martyrs
à toute cause, et je trouve très pratiques les
plus insensées conspirations polonaises elles
empêchent de prescrire contre un peuple.
Mais, pour justifier ces façons d'agir,
–A mon tourne te répondrai: que ne le
disals-tutout de suite s'écria joyeusement M.
Coquet, tope là, cousin, c'est dit!
Je savais bien que tu entendrais raison
Cependant M. Coquet était encore perplexe.
Sous quel prétexte congédier Marcel ?
demitnda-t-U à du Clouzeau.
Sols tranquille; II a pris soin de le four-
nir lui-même ce prétexte.
Et du Clouzeau raconta à M. Coquet l'a-
venture ~de la. fenêtre et tout le bruit qui se
faisait à l'occasion de cette aventure.
En .effet, dit M. Coquet, sans se préoc-
cuper autrement de la réputation de sa fille,
l'occasion est bonne et je vais en proEter;
mais si ton capitaine connaissait cette histoi-
re, peut-être ne voudrait-Il pas.
Bah en poussant vivement les choses, II
sera marié dans vingt jours Je vais lui écrire
de venir faire sa demande ofnolelle après-de-
main. Nous déjeunerons en famille, et en sor-
tant dé table nous passerons à la mairie pour
les publications.
Tu fais do. moi tout ce que tu veux.
Oui a la condition de savolr,te prendre.
M. Coquet courba la tet~ sous ce sarcasme
et garda le silence.
Allons faire une partie de cartes, reprit
du Clouzeau, et )7M~:M jusqu'à après-demain.
Ces deux excellents parents, qui savaient si
'bien s'entendre, firent leur entrée au cercle
bras dessus bras dessous, et toute la soirée du
Clouzeau fut d'une gaité tellement en dehors
de ses habitudes, que M. deVIeilIechèzë le re-
marqua.
Ala même heure, une scène d'une nature
bien différente se passait dans. la maison de
M. Coquet..
Le mois de mars était arrivé, apportant
avec lui toutes les émanations printaniéres
'ces effluves puissantes.qui font revivre la na-
ture, incendient le cœur de la jeunesse et re-
dressent le vieillard naguère encore courbé
vers la terre; la soirée avait cette température
tiède et molle, aphrodisiaque que/produlsent
les vents dans la chaude Afrique. 4~elne et
Victor, tous deux assis sous un nguler plus
que centenaire qui ornait le jardin de M. Co-
quet, écoutaient les values clameurs de la
'nature eh gestation; déjà le bouvreuil, cet
'b6te. Mêle du bocage vendéen, faisait enten-
'drc~pn sifflement doux et plaintif, auquel
su< ~daltle gazouillement amoureux qui ap-
;pel!e;:la femelle: et mlUe insectes bruissalent
dans la mousse sèche.
Victor, nature ardente et poétique, disait a
sans parler do ce qu'elles ont ~de cruel, il
faut que le parti qui les emploie se trouve en
face d'une tyrannie qui empoche tout autre
moyen d'action. On ne me fora. jamais croire
que sous Louis-PhiiIppe et sous la République
do 18~8, les choses en fussent là, et peut-être
qu'un parti qui eût été plus froid, moins ro-
mantique et moins dramatique que celui dont
M. A. Barbes était l'un des chefs, eût plus
avancé sa besogne. Qui sait si, sans ses insur-
rections inutiles, M. A. Barbès n'aurait pu
éviter de mourir gracié par le second Em-
pire ?
M. Barbes a succombé à, une maladie de
cœur. Il a ordonné qu'on pratiquât l'autopsie
de son corps. Cela semble peine inutile à M.
P. Meurice pour cet écrivain, M. A. Barbès
succombe à dix-huit ans d'empire, à dix-huit
ans de ce régime dont vit si bienM. Paul Mcu-
ricc. La vérité est que les longues souffrances
de M. A. Barbès, condamné à la prison sous
tous les régimes, souurances supportées avec
hauteur d'âme et courage, sont, à notre sens,
justifiées par la nécessité des sociétés moder-
nes de se défendre .contre les réactionnaires
qui les menacent. Car, c'est là le blâme qu'on
doit faire des hommes tels que M. A. Barbes
ils se Hgurent aller sur l'avenir, et ils ne font
qu'embarrasser la marche du présent en res-
suscitantles souvenirs, les doctrines etiespro-
cédés du passé..
Aussi, si l'homme privé qui a le droit de
sonder la pureté de leurs cœurs peut être in-
dulgent pour eux et les tenir en une estime
particulière, l'historien doit les condam-
ner, s'il a su s'élever, dans ses jugements, à
une hauteur où les Idées nous apparaissent
seules, isolées des hommes, dans leur logi-
~
du mobile des personnages divers quiles ont,
un moment, et souvent par hasard, Incarnées
en eux.
-'JACQUES n~FFE~.
NOUVELLES DU JOUR
L'Empereur a envoyé une somme do 500 fr:' à a
M. le-préfet de l'Ain, pour secourir les habitants
de la commune de Songieu, où un Incendie a dé-
truit dix-sept maisons.
Le ~Yparo annonce une réforme qui sera una-
nimement approuvée, si elle se réalise.
Il serait question de créer des timbres-che-
mins de fer.
On sait combien il est désagréable d'arriver à
la gare au moment où l'on ferme le guichet de la
distribution des billets le train n'est pas encore
parti, et si l'on était muni dn billet, on aurait
tout le temps de se caser dans un wagon; mais le
manque debilletplaoe le voyageur da,ng la situa-
tion de ces ombres qui manquaient d'une ohoie
pour traverser l'Acheron. On se révolte, on dis-
pute avec l'employé, et, pendant ce temps, le
train part.
Aussi croyons-nous que l'application des tim-
bres-chemins do fer surtout aux voies qui des-
servent la banlieue des grandes villes serait d'u-
ne exécution très pratique et profiterait autant
aux administrations qu'au public.
Il y aurait des timbres de 50 cent., 1 fr., etc.,
et ces timbres, que l'ou pourrait se procurer
partout, éviteraient le stationnement indénni de-
vant le guichet du buraliste.,
Aujourd'hui, à six heures du matin, le thermo-
mètre centigrade de l'ingénieur Ducray-ChevaI-
lier, opticien, marquait 13 degrés A/IO~ au-des-
sus de 0; à midi, 31 degrés au-dessus de 0 à
deux heures, 32 degrés 07 au-dessus de 0. Ha.u-
Larométrique, à midi, 763°"°, 05.
On a fait l'observation que les hirondelles,
très nombreuses à Pans pendant le mois d'avril
et de mai, sont devenues assez rares dans la ca-
pitale'et ses environs. Voici la raison qu'on en
donne la sécheresse. Ces oiseajii font leur prin-
cipale nourriture, et surtout celle des jeunes hi-
rondelles encore au nid, de ces petites sauterelles
qui vivent dans les prés et qui prennent leur vol
en si grande quantité sous les pas des prome-
neurs. L'herbe, brûlée par le soleil et le manque
d'eau, ne peut plus nourrir les sauterelles, et la
mort de celles-ci oblige les hirondelles à. se
transporter plus ou moins loin, dans des localités
privilégiées, où elles puissent trouver leur nour-
riture.
La Société da secours mutuels des ouvriers
chauHeurs, conducteurs de machines et mécani-
ciens du département de la Seine tiendra son as-
semblée générale, dimanche 3 juillet, à une
heure, à la mairie du 3" arrondissement, rue de
la Banque.
Un décret autorise la caisse d'épargne établie &
SMnt-PIerreviIle(Ardèche).
Dimanche, 3 juillet, grandes eaux a Versailles.
La magnifique fête de nuit a,u bassin de Nep-
tune aura lieu a 9 heures du soir.
Reine, dans un langage imagée tous les rêves
du passé, toutes les joies du présent, toutes
les espérances de l'avenir; il exprimait son.
amour avec des élans et dos enthousiasmes qui
allaient jusqu'au lyrisme et qui .eussent affolés
de passion un~ CIIe.à l'imagination vive. `
Reine, rêveuse, souriante parfois, écoutait
le jeune homme comme l'enfant écoute le son
d'un instrument nouveau pour lui; elle en-
tendait, son oreille était charmée par cette
chaude parole vivo et colorée, par cette mé-
lodie du cœur qui s'épanchait en. images brû-
lantes, mais elle ne comprenait pas SI un n
mot, une phrase, un accent frappait son cœur
et éveillait son intelligence, ce n'était qu'un
éclair, suivi bientôt d'une nuit profonde.
Et cependant, depuis le bal, depuis le tête-
à-tête dans le jardin de Gevrau, Reine n'avait
plus cette chasteté de pensée, cette ignorance
tranquille qui fait respecter et adorer la jeune
fille à l'égal de la divinité!
Un séducteur vulgaire l'eût entraînée faci-
lement dans l'abîme Victor, avec son grand
amour et ses délicatesses, la trouvait insen-
sible
XIX
Ce soir-là, M. Coquet quitta le cercle de
bonne heure quoiqu'il n'eût point l'habitude
de consulter sa femme sur les déterminations
qu'il prenait à propos de ses .m'aires, crai-
gnant de l'avoir contre !ui dans le mariage
projeté avec du Clouzeau. il voulait l'en ins-
truire et l'amener, par cette déférence inusi-
tée, à entrer dans son jeu.
Victor venait de quitter les deux dames
Reine s'était retirée dans sa chambre et M"
Coquette était seule au salon.
Ma chère, lui dit son, mari, je ne vous
demanderai point compte de votre conduite à
l'occasion de je ne sais quelle histoire qu'on
vient de me dire au cercle; je suis parfaite-
ment convaincu qu'il y a dans tout cela beau-
coup d'exagération, et je suis persuadé que
vous auriez de fort bonnes raisons à me donner
pour me prouver que tous ces propos sont ca-
lomnieux mais si vous et moi sommes au-
dessus de ces cancans de petite ville, qui sont
impuissants à nous atteindre, notre fille Reine
est dans une condition différente, sa réputa-
tion peut en souffrir, et pour arrêter tous les
on-dit, j'ai résolu de la marier.
Cette résolution est fort raisonnable,
observa. M"'° Coquette, et je m'y associe de
grand cœur.
Je suis ravi d'avoir votre approbation.
Deux partis se présentent pour Reine.
–<6.
r~ouv~lf)sj'nd.!clatj"c~'
H y a, dix jours, la nbtincation de I'a!Têt;de !a,
chambre des mises en accusation do la haute cour
a été faite) suivant lea prescriptions delà loi,
aux treize contutnaces des adirés du complot et
do l'attentat. M. -Zangiacomi, président de la.
chambre du jugement Je la haute cour, vient do
rendre une ordonna.uce portant qu'ils seront te-
nus de se présenter dans le délai de dix jours,
c'est-à-dire le 9 juillet prochain.
Cette ordonnance sera affichée au dernier do-
micile des accusés, à la mairie de leur arrondis-
sement et à la porte de la chambre des mises en
accusation. Après ce nouveau délai de dix jours,
il pourra être procédé à. leur jugement,~ s ils ne
se constituent pas prisonniers.
L'affaire de l'InterMtiona.Ie & été reprise au-
jourd'hui à la 6° chambre du tribunal correction-
nel. On pense qu'elle sera terminée vendredi
soir.
Hier ont commence devant la 1~° chambre de
la cour impériale, présidée par M. Gilardin, les
débats du procès en séparation de corps intenté
par M~° la princesse de Beaufremont contre le
prince son mari.
On so rappelle qu'un jugement de lal*~ cham-
bre du tribunal do la Seine du 18 juin 1869 avait
admis la preuve de certains faits allégués par
~me de Beaufremont contre le prince.
M. le prince de Beaufromont a relevé appel do
cette décision.
Son appel a été soutenu par M" Dufauro; c'est
M~ Allou qui doit défendre lés intérêts do M"~ la
princesse do Beaufremont..
P
t II y a quelques jours M"~ la marquise de Ja-
cobi du Vallon offrait ses amis la primeur d'une
charade de ea composition. Cette oeuvre d'un
cenre nouveau et piquant, est à proprement par-
ier une comédie, car une même action traverse
les différentes parties de la charade, et l'on a au
dernier acte, le dénôument d'un drame en même
temps que le mot d'une énigme. L'aimable mar-
quise du V&llon a prodigué toutes les grâces et
toutes les finesses de son esprit dans cette pe-
tite pièce, le .Po~rtmouM, qui a été enlevée bril-
lamment par les acteurs.
M"° du Vallon avec la sensibilité élégante et
naturelle d'une femme du monde, et M. de Fo-
ville avecl'mtelligonce d'un gentilhomme doublé
d'un homme de lettres, ont représenté deux
pauvres exilés qui, après toute sorte de péri-
péties dramatiques, rentrent ..dans leur patrie,
pour y retrouver fortune et repos, M"° Rou-
vray, la charmante transfuge de l'Opéra-Co-
miquë, et M"~ Adèle Guy, la piquante élève
du Conservatoire ont interprète avf)c une
perfection rare deux morceaux de chant ha-
LUement intercalés, dans la pièce. M*~ do Pog-
gi, n'a fait que paraître au denoument dans un
roto que tout le monde à trouvé trop court. Mais
si l'on ne l'a pas entendue pour jouir de son ta-
lent, on l'a assez vue pour admirer sa, beauté.
On nous écrit de Bade, 37 juin:
Avant-hier 25 juin a. eu lieu, sous la direction
(!o M. Bottesini, le dernier concert du mois do
juin. L'éminent artiste qul_a fait de la contre-
basse un instrumentquiala force expressive du
violoncelle et la douceur mélodieuse du violon, a
été couvert d'applaudissements.
A côté de lui, on avait pour la partie vocale
M'~ Anna Bussi et M. Wcirvosky, et M. Alard,
un maître sur le violon', pour la partie instru-
mentale.
La série des matinées de musique classique M.
grand orchestre, avec solistes, commencera le
Ï~ juillet. -,j..
La première matinée) nous aurons le cohcoura
précieux de M. Otto Frieborg aYec son violon, et
d& M. Gennaro Peralli avec son piano. 7
Ces matinées, qui-jouissent d'une grande ré-
putation, ont, le privilège d'attirer un nombre
considérable de dilettantes de tous les_.pays.
Il y aura. sept matinées de musique classique.
La troupe du Palais-Royal, quidoitdonnerdes
représentations à Bade pendant le mois de juil-
let, a déjà quitté Paris.
Aujourd'hui sont arrivés MM. Brasseur, Hya-
cinthe, Gil-~erez, Lassouche, Fitzelier, Lùguet,
Pellerin, Priston; M's Thierret, Baron, Neveux,
Reynold,Bloch,Priston,DeHHo..
La première représentation aura. lieu le 3 juil-
let. Un donnera le S:tpphce d'H~ honwte.ct la~
Con~tg/Me~t de yon~'e7'
11 n'y aura pas moins de dix représentations.
I~e~~eUe'jUL'a.t.- g
La séparation de l'Eglise et de l'Etat vient
d'être résolue en Suisse, dans le canton de Neu-
châtel. Le grand conseil-a. pris cette décision par
33voixcontre31.
Le comte de StoLbérg-TiVerni~erode, président
de la province de Hanovre, vient d'avertir les
quatre mille ouvriers de ses mines qu'il renver-
rait tous ceux d'entre eM qui feraient partie ou
assisteraient aux réunions de l'Association géné-
faJc ~Hemattde des ouvriers.
–Ah! Et quel est le second? 1'"
Je vais vous Je dire. Je place en pre-
mière ligne M. Victor Marcel; II a votre enga-
gement et ne déplaît pas à Reine, je crois c'é-
taient là des raisons puissantes qui me l'eus-
sent fait agréer sans aucune difiiçutté, si un
obstacle dontjo vous laisse a. apprécier le côté
Sérieux ne le faisait pas écarter immédiate-
ment. .'t)
C'est impossible! s'écria vivemen~M~~
Coquette..
–Attendez. Comme vous j'ai commence
par dire C'est i mpossiMe et comme moi
vous direz tout à l'heure: II le faut! Vous
conviendrez que nous ne pouvons marier
Reine sans dot.–Nous serions ruinés de ré-
putation en Vendée.– Or/cette dot, qui ne
peut être moindre de cinquante mille francs,
je ne l'ai pas, et je suis dans l'impossibilité de
me la procurer avant trois ans. M.Victor Mar-
cel voudra-t-il attendre trois ans, et, ce cas
écéhant, n'y a-t-il point un danger dans cette
attente?
Victor n'attendra certes pas trois ans et
prendra Reine sans dot; on arrangera, l'afFaire
avec des promesses, une vente, que sais-je,
moi t
moi
J'admets que les choses s'arrangent
ainsi c'est probable même; mais ni vous ni
moi ne pouvons consentir à nous placer dans
une condition d'infériorité qui nous mettrait
au-dessous des plus petits bourgeois de la
viile.
A qui la faute? observa M"* Coquette
aigrement.
Oh ne revenons pas sur le passé, je vous.
en prie, les récriminations nous entraîne-
raient trop loin. Je reconnais volontiers, si
cela peut vous être agréable, que la faute pro-
vient de moi, mais n'en parlons plus.
Je continue En supposant même que l'ob-
stacle que je vous signale ne fût pas Insurmon-
table il en existe un autre plus. grave encore.
Lequel?
SI Reine épouse M. Marcel, notre cousin
du Cteuzeau nous déshérite c'est cent miMe
francs que nousperdons.
Oh t le monstre s'écria M' Coquette
tout ahurie par cette nouvelle, qui vous & dit
cela?
Du Clouzeau en personne.
ARMAND'LAPOINTE,
(.Le: sn~e s <~nM:~
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