Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1854-03-26
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 26 mars 1854 26 mars 1854
Description : 1854/03/26. 1854/03/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/11/2007
dérivant de ta nature des choses.
Qu'importe que la réciprocité détruise ce que
M. Blot-Lequesne nomme la justice, qu'importe
que la réciprocité détruise ce qu'il nomme ]amo-
raie, si la réciprocité est to.utc la justice, si la ré-
ciprocité est toute la morale!
La réciprocité ne pouvant exister entre deux i
hommes avant que ces :de~.K'hommes aient déjà ]
existé, cela contredit, j'emcpnviens, cette superbe
déûnition de M. Blot-Lequesne < La justice~ dans
son.prtnctpe /b!tda?;iCHrieure a la raison humaine. D
J'en suis fâché pour M. Blot-Lequesne, se cons-
tituant l'avocat d'ofucc de la raison de Dieu, mais
il ne dépend pas plus de moi de faire qu'il n'en.
soitpas ainsi qu'il ne dépendrait de lui d'empêcher
que le tout ne soit plus grand que la partie, ou que
le centre d'un cercle parfait ne soit également dis- ]
tant de tous les points de la circonférence. <
Pour le consoler, je me hâterai d'ajouter que ]
la réciprocité ne renferme en elle absolument rien~ <
qui ne s'accorde parfaitement avec l'ordre uni- 1
Yersel.
Au contraire.
.La réciprocité est dans l'ordre social ce que la
gravitation est dans l'ordre astronomique.
La vraie loi de l'homme vivant en société, la
vraie loi des nations, c'est la .réciprocité; la
preuve, c'est qu'il suïut de l'observation de cette
loi pour rendre supernues toutes les lois factices
qui ont été décorées du nom de !pMj!p~tf~, aSn (
de les distinguer des!'omMtsont ce que .-la négation esta l'afurma~on. ]
Droit, Justice, Morale, Raison, Conscience qu'è- ]
tes-vous enTesumé et en déimitive? Y.ous.n'êtes, ]
sous des noms divers, qu'uneseula et mème_mesu-
rades actions humâmes. Or, qui prouvo que vous ]
n'êtes pas une mesure fausse, qui prouve que vous
êtes une mesure vrai&? Rien. Tandis que lairéci-
prôçité a sur you& un avantage décisif; c'est;qu'elle
porte sa preuve, sa garantie; son contrôle avec
.elle-même.
.La ra.eiprocité est la mesure de la civilisation.
.MULE DE GIRARDI~. T
On cent devienne, le SOmars, au JoMma~ d'e
JFfaî!c/'or<~
a Dans un moment'où ron s'attend a voir, a cha-
que instant. la guerre Éclater entre les puissances oc-
cidentalea.et la ~Russie, i] ne peut être .que générale-
ment intéreMant de récapituler les efforts qu'à faits
l'Autriche dans cette dernière phase de la question
orientale pour maintenir la paix du monde. On n'a
pas laissé-M. le comte Orlon' quitter tienne sans l'en-
gager a bien vouloir soumettre & son auguste maître
une idée que lui avait .suggérée M. le ministre des af-,
faires étrangères, pour, si possible, arriver encore à
une entante. Lavpici:.
` B En prenant pour base les 'propositions d'accommo-
dement faites par la Por~e et que la conférence de
Vienne avait transmises au cabinet de Saint-Péters-
bourg, re dernier aurait élaboré et envoyé un projet
de~préliminaires de paix au cabinet de Vienne, qui se
serait entendu avec la conférence pour en obtenir l'ac-
ceptatio'n et la signature de la part de la Porte;
s Béa que cela aurait eu lieu, ces préliminaires, si-
gnés a Constantihople, auraient été'renvoyés à Vien-
ne et de la a PÉtersbourg, ou l'acte signé par le mi-
nistre turc desanaires Étrangères aurait. été échangé
contre un autre acte signé, par le chancelier de rem-
pire russe et~ envoyé ensuite a la Porte. L'empereur de
Russie aurait alors donné ses troupes l'ordre d'éva-
cuer le territoire turc; les gouvernemens d'Angleterre
et de France auraient en même temps retiré leurs
Sottes de .la mer Noire et des Dardanelles.
a En outre, la conférence aurait été autorisée par la
Russie a conclure uu armistice avec Ja Porte, après la
signature des préliminaires de paix a Canstantinople.
La traité dé&nitif de paix aurait été ensuite élaboré et
signé par les plénipotentiaires de la Russie et delà.
Porte, conformément aux préliminaires arrêtés et dans
un lieu qui aurait été désigné a cet eSët.
B Les deux puissances occidentales accueillirent en!
général favorablement les communications que l'Au-.
tricha leur fit a ce, sujet, mais doutèrent que les pré-
uminairea de paix que' !a. Russie devait élaborer fus-
sent entièrement, conformes aux propositions d~ la
Porte, approuvées le 13 janvier p~r la conférence; el-
les se déclarèrent prêtes, il est vrai, a retirer leurs
nettes de la mer Noire en mêmc.temps que l'évacuation
des Principautés aurait lieu, mais ne consentirent a
les retirer du Bosphore et des Dardanelles qu'aprèsia
conclusion dénuitive de. la paix; elles demandèrent
ennn que le traité de 1841 fût pourvu d'un article ad-
ditionnel stipulant, que la Porte entrerait'toutà fait
dans le rang- des puissances européennes, comme l'un
des éiémans deTéquilibre politique du continent.
B La Prusse approuva les id~es de l'Autriche. M. le
comte (Mon' les'soumit a S. M. l'empereur de Russie,
et les préliminaires de paix, élaborés par le cabinet de
Saint-Pétersbourg arrivèrent a 'Vienne en même
temps qu'un tourrier porteur de l'ultimatum ;dg l'An-
gleterre'et de la France; et'qui, après un séjour de
quelques heures, continua sa route.pour'la Russie.
a'MM..les envoyés d6 Fiance et de Grande-Bretagne
ne nrentpas'de.difnculté de retenir ce courrier'jusqu'à
ce que la conférence eut pris une: résolution au sujet
du document' russe. Il s'en suivit le protocole du 5
-mars de cette année. Les envoyés de France et d'An-
gleterre déclarèrent les préliminaires "russes de paix
inacceptables, eh développant les motifs de leur réso-
lution';
)!)~Ces;motifs étaient si'décisifs etsiimportans, que
les envoyés de Prusse et 'd'Autriche ne purent s'e.mpê-
cher d'adhérer aux vues de leurs collèg'ues. Les espé-
-rahces de paix furent ainsi déjouées, et le courrier
.partit de Vienûe pour Pétersboùrg avec l'ultimatum
do l'Angletei're et de la France. Quoique'le cabinet au-
.trichien. désapprouvât la forme de cet ultimatum, par-
ce qu'elle en rendait J'acce'ptation de lu part de ~Rus-
sie bien plug difficile, il nt cepend:uit enct~'ë une der-
nière :démarchs"poùr conserver, si possible, eh cet'in-
stant suprême, la'pnix du monde.
D, II pria le cabinet de Saint-Pétersbourg' de bien
peser.les 'suitesifatales;du rejelde l'ultimatum. L'Au-
triche avait le drpii.d8;fah'e cette démai'che, car elle
avait des l'origine désapprouvé l'occupation des Prin-
cipautés. danubiennes, rendu la Russie.attentive aux
complicatipTis qui devaient en régultër, et, son con-
seil u'ayaht pas tête suivr et les compliçations'redou-
tues étant survenues, tenté un derniëreSbrt pour ame-
ner une solution honorable pour'la Russie. `
D Qn verra très prochainement si là cour de Saint-
Pétersbourg a prêté l'oreille aux arnica es représenta-
tions-de l'Autriche. Mais, ce que nous pouvons .déjà x
donner comme.certain maintenant, c'est qu'on n'a pas.
caché a. la, cour. de Russie que l'Autriche, au cas que
la guerre vienne réellement a' éclater entre la Russie
et les puissances occidentales,~ n'écoutera qùa les de-
voirs découlant'pour elle de la'défensedes intérêts des
peuples que la Providence a confiés aux soins'de S. M~
rempereur.D
OaiitdmisJa Correspondance aM~'icA!CHn&:
« Noua avions récemment. exprimé l'espoir que la
bonno intelligence entre la Prusse et l'Autriche, dans
la grande lutte orientale,.se maintiendrait sur la bpse
de la modération, de l'amour de la pa~x et de !n soli-
darité désintérêts de l'Allemag'ne.'Le .d~eours pro-.
nonce, it y a quelques joui's, dans la seconde chambre'
des Etats de Pru&sc, par M. de MàntëufM, est venu
donner a notre opinion une Éclatants conni-mation. H'
est .hors df/ doute que l'Autriche, la Prusse et l'Aile-
magne, guidées par les motifs les'plus désintéressés,
ne désirent que le rétablissementlepius prompt, .pos-
sible de la paix européenne sur la ba.oe de l'équilibre
européen politique:, et en écartant toute injuste ten-
da.nce vers uns suprématie dangereuse. Cette inten-
tion s'accorde parfaitement avec' les intérêts des Etats..
B C'est pourquoi tous les vrais patriote.? au~f.té
.charmer de trouver dans le discours de ~1. de Manteuf
feul l'expression franche et loyaie- de ses sentimens
d'amitié pour l'Autriche. Il est aussi certain que les
intérêts,représentes par l'Autriche, s'identinent avec
ceuxdBl'Allemag'ne, qu'il est incontestable que si
rAIlemag'ne est unie, aucune puissance du inonde ne.
.saurait g'ener sa, libre détermination dans son'action'
ultérieure, qui aura pour eSet, nous l'espérons,de'd ner une issue heureuse aux ~complications de l'aS'àire
d'Orient. D
~On écrit de Vienne, le 21 mars, a la Gaze~e de
Co~He:
«Voiciles'questions quëM.lebarondeMeyendorn't
ambassadeur du cz&r, a faites l'empereur dans l'au-
dience que S.JM. lui a accordée a Le czar est satisfait
de la neutralité de l'Autriche mais comme, dans les
circonstances actuelles les éYenemens pourraient
prendre un cours incalculable, le czar désire savoir
quelles serai enfles éventualités qui pourraient décider
l'Autriche a sortn' de sa neutralité et de quel côté
elle se rangerait? Eu égard a la gravite de la situa-
tion, le czar doit insister sur une réponse catégorique
surcepoint.B'
La chambre de commerce de Nantes porte à la
connaissance~ du public la lettre suivante qu'elle
a reçue de M. le ministre de la marine r
`-n llessiéurâ, a Paris, le~3-mars 1854.' d
N'Messi.eurs,
B J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'adresser,Ie 9 de ce'mois, pour appeler mon at- t
.tention et ma sollicitude sur la situation du commerce
maritime qui, une fois la g'uerre déclarée ou les hosti- c
lités commencées, pourrait être exposé aux attaques,
non seulement des-batimens de guerre' russes, mais 1
encore a celles des corsaires armés par les particuliers f
pour courir sus a nos' navires marchands.
--? La, question qu'elle soulève relativement'a'Ia'pos- 1
sibilité de faire adopter des conventions tendantes a la c
suppression des armemens:en course, rentre dans les
attributions du département des anaires. étrangères,
et je me Buis empressé de transmettre votre lettre a
M. Drpuyn de Lhuys en lui en recomma.hdantl'objet.
)) En ce qui concerne la protection que réclament F
les intérêts de notre commerce maritime, je puis vous
donner l'assurance que des dispositions ont été prises
déjà dans ce .but, et que'Ies~ mesures les plus énërgi-
:quea seront.prdQnnées par moi pour couvrir notre pa-;
villon.sur toutes les. mers, et pour protéger les navi-
res de notre commerce, auxquels la marine.britaBni-
que prêtera également une assistance efficace.' (
a Recevez, messieurs, rassuranco de ma considéra- ]
tton.disSnguéè,
tlon B Le ministre secrétaire d'Etat de la .(
marine et dés colonies, r
.D THÉODORE DteCOS.B t
OnIitdausIe~fotu'~Mf:
«La prise dé possession de la.Nouvelle-Calédonie a
eu pour but d'assurer a la France, dans l'Océan Paci-
fique, la position que réclamaient les intérêts de sa
marine militaire et.commerciale et les vues du'; gou-
vernement sur le régime pénitentiaire, posrtaën que
ne lui donnaient ni l'occupation du petit,archipel des
Marquises ni le protectorat des Mes delà Société. Les
Marquises, que la loi du 8 juin 1850 a désignées com-
me lieux de déportation politique, n'ont ni l'étendue,
ni la fertilité, ni la situation géographique qui cons-
tituent les conditions indispensables à la création sé-
rieuse d'un grand établissement maritime et colonial.
'A Taiti, ces conditions ne se renc.ontrent. que très in-
complètement, malgré les avantages incontestables
du port et du climat,,et on_s!!it,a.uleurs, que la
France n'exerce pas sur cette île les .droits de la sou-
veraineté.
s Aujourd'hui que la Nouvelle-Calédonie appartient
a la France,-et que nous avons ainsi, pour- un pro-
chain avenir, un excellent point d'appui et une large
base d'opérations dans des mers déjà devenues une
route commerciale très fréquentée par tous les pavil-
lons, la sagesse conseille de n'apporter aucune préci-
pitation dans les mesures qui seront successivement la
.conséquence de l'annexion de cette tjrre au domaine
colonial de l'empire. Les premiers rapports parvenus
au ministre de la marine depui&Ja prise de possession
ne le mettent point encore a.portée de soumettre a
l'empereur des propositions eîtectives, soit pour tirer
parti des ressources agricoles e.t minérales de notre
nouvel établissement, soit pour y jeter les premiers
fondemens~d'un pénitencier. Le seul point urgent,
c'est de régler, d'après la situation nouvelle, le mode
de.commandementde nos possessions actuelles en
Océanie,a&n d'y constituer dès le début unedirec-
tien simple et forte et une action efncace, sous l'im-
pulsion eentraledu gouvernement, qui, pour des inté-
rêts si lointains,, ne saurait intervenir que par voie
d'instructions générales..
a Ces pbssessions'se composent maintenant de trois
groupes fort distans entre eux. La Nouvelle-Calédo-
nie est a 800 lieues de-Taiti et des Marquises. Ta'ïti et
les.Marquises sont séparés par un intervalle de 2M
)ieues; les ilesPomotou, auxquelles s'étend le protec-
torat de Taïti, sont à une centaine de lieues de cette
dernière île. Cependant ces distances, dans les im-
menses régions de l'océan Pacifique, ne constituent
pas un.éloignëment comparable a celui qu'elles for-
meraient dans'd'autres mers.
M La marine,: surtout depuis les grands progrès de
~navigation à vapeur, change, sous ce rapport, tous
les anciens termes de comparaison. Il sufnt, pour le
comprendre, de songer qu'en ce moment même deux
lignes de communication se préparent a travers l'o-
.céan Pacifique, l'une de la Californie au grand archi-
.pel~d'Asie et aux mers de Chine, l'autre de Panama a
l'Australie, et que ces lignes auront chacune pluc'de
2,500 lieues marines de développement.
's'L'espacement'de nos possessions dans ces mers ne
s'oppose donc pas a ce que le gouvernement des trois
.etahlissemens.soit organisé.avec l'unité que réclament
Ja similitude, de leur position et l'analogie des intérêts
que'nous avons a y développer. Seulement, pour-réà-
User sérieusement, cette concentration de l'autorité et
de l'action 'dans les mains d'un seul chef, il faut que
ça chef n'ait,'quant a-présent, de résidence Sxe dans
aucun des trois groupes; qu'il soit représenté .dans.
'chacun d'eux par un chef secondaire, et qu'il ait a la
fois, comme commandait supérieur, l'autorité a terre
et la disposition des forces maritimes destinées a la
protection desétablissemens.,
,B S. M. l'empereur vient donc de décider,'sur le
rapport -de M. le ministre de la marine, exDOsant les
considérations qui précèdent, que la, NouveUe-Calédo-
'nie, Ta'ïti avec ses dépendances, et les Marquises, se-
ront placés sous l'autorité d\m gouverneur comman-
dant la station et ayant sous .ses ordres, dans chacun
de ces établissemehs, des comm'andans particuliers~
Là station de l'Océanie formera une' subdivision na-
vale détachée, hermis le cas de guerre, de la station
des mers du Sud et des côtes occidentales d'Amérique.
Cescommandemens Ëeront confiés à des.ofnciers de
marine qui recevront, avec leur traitement ordinaire,
des indemnités a. peu près équivalentes aux allocations
qui leur reviendraient comme commandans de bâti-
.mëns;
H L'établissement des Marquises, qui a sa valeur,'et
que la loi du 8 juin 1850 an'ecte à un établissement pé-,
nitençier spécial, sera soumis a un système d'occu-
.pation, pour ainsi, dire, nominale, et les frais de garda
y seront réduits proportionnellement nu degré d'im-
portance du pénitencier, resté jusqu'à ce jour a peu
près inoccupé. Un petitbâtiment yservira de statiou-
naire pour un petit 'poste miiitaire, et notre paviHou
continuera de couvrir et protéger la mission catholi-
que qui a été fondée a Nouka-Hiva depuis quelques
années par les courageux et. persévéràns apôtres de
la congrégation du Saint-CœGi'-de-Maris;~ Le person-
nel militaire qui sera retiré des M:qùisp's sorvira. pour
les premiers temps de l'occupaticn de 13~ Nouvelle-
Calédonie.
D'A Ta'ïti, le.cominandaDtLparticulier s?:'?., comme
commissaire du protectorat, le délégué habituel du
gouyerne-ur, qui remplira, Lui-même ces fonctions.
qu&nd les diverses phases de son service multiple l'ap*
peIlerontarésideraPapeiti.
? Ces combinaisons joignent à l'avantage d'une bon-
ne organisation hiérarchique_ celui de 'ne provoquer
en ce moment aucune augmentation de dépense. Le
ministre pourvoira jusqu'à nouvel ordre à tous les be-
soins nouveaux qui naissent de la prise de possession
de la Nouvelle-Calédonie, avec les crédits an'ectés-jus-
,qu'a ce jour. a.. la seule occupation de Ta'iti et des Mar-
quises. ? J
Voici te texte du projet de loi sur la mort civile
dont le Corps législatif est saisi en ce moment
s Art. l'T. La. mort civile est abolie.
B Art. 2. Les condamnations a des peines affectives
perpétuelles emportent la dégradation civique et l'in-
terdiction légale, établies par les articles 28, 29 et 31
du Code pénal.
D Art, 3. Le condamné a une peine afQictive perpé-
tuelle ne peut disposer de ses biens, en tout ou en
partie, soltpar donation entre-vifs, soit par testament,
ni'recevoir a ce titre, si ce n'est pour cause d'alimens.
j) Tout testament par lui fait, antérieurement a sa
condamnation contradictoire, devenue définitive, est
nul..
B Le présent article n'est applicable au condamné
par contumace que cinq'ans après l'exécution par ef-
figie.
a Art. 4. Le gouvernement peut relever le condam-
né à une peine afnictive,perpétuelle de tout ou partie'
des incapacités prononcées par l'article précédent.
)) II peut lui accorder l'exercice, dans le lieu d'exé-
cution de'la peine, des drôits civils ou de quelques-
uns de ces droits, dont il a été privé par son état d'in-
terdiction légale."
a Les actes faits par le condamné dans le lieu d'exé-
cution de la peine ne peuvent engager les biens qu'il.
possédait au jour de sacondamnation, ou qui lui sont
échus a, titre gratuit depuis cette époque.
)) Art. 5. Les en'ets de -la. mort civile cessent, pour
l'avenir, a.l'égard des condamnés actuellement morts
civilement, sauf .les droits acquis aux tiers.
B L'état de ces condamnés est régi par les disposi-
tions qui procèdent.
N Art. 6. La présente loi n'est pas applicable aux
condamnations a la déportation pour crimes commis
antérieurement à sa promulgation, s
~mUVEMES M.J~
Paris
La Pa.concernant la. taxe des lettres -voici, d'après' ce jour-
nal, les principales dispositions de ce projet ·
.«A dater du 1~ juillet 1854~a taxe des lettres aûran-
chies circulant à l'intérieur serait réduite à 20 centimes
par lettre simple; les lettres non affranchies seraient~
taxées à 30 centimes.
)' Les lettres dont le poids, excédera '7 grammes 1/2, et
qui ne pèseront pas plus de 15 grammes, seront taxées à
40 centimes, si elles sont affranchies, et à CO centimes si
elles ne sont pas affranchies. Les lettres et paquets de
papiers d'un poids excédant 15 grammes, et n'excédant
pas 100 grammes, seront taxés à 80 centimes en cas d'af-
franchissement, et à 1 fr. 20 c. en cas de non affranchis-
sement.
Les lettres ou paquets dont le poids dépassera 100
grammes seront taxés à 80 centimes ou l'fr. 20 cent. par
chaque 100 grammes ou fraction de 100 grammes excé-
dant~elon qu'ils auront été ou qu'ils n'auront pas ëtë
affranchis.~
)' Le port des- imprimés et journaux, des circulaires on
avis divers imprimes, lithographiës~ou autographiés non
affranchis, qui pour une cause quelconque n'aura point
.été acquitté au point de destination, sera payé par l'en-
voyeur.
A l'avenir, les lettres chargées et les lettrés recom-
mandées ne formeront qu'une seule catégorie de. lettres
sous le titre de !eM)'M c/fa~c'M.
o II sera perçu, pour chaque lettre chargée une taxé
axe de 20 centimes en.sus du port r?glë par les tarifs pour
la lettre ordinaire.
» L'affranchissement sera obligatoire. )).
La chirurgie française vient de faire une'grande
perte dans -la personne de M. Roux, professeur 'à la
Faculté de Méde.çine, chirurgien de l'Kôtel-Dieu, mem-
bre de l'Académie des Sciences et de .l'Académie de
Médecine. M. Roux était au moment de publier un
grand ouvrage de chirurgie, pratique, lorsqu'à la nn
de janvier dernier il fut frappé de la maladie~ laquel-
le, après une convalescence douteuse, il vient de suc-
comber dans sa soixante-quatorzième année.
M. Victor Mauvais, membre de l'Institut et du
Bureau des longitudes, chevalier de la Légion d'hon-
-neur, est décédé avant-hier, à l'âge de quarante-cinq
ans. Ses obsèques ont eu lieu aujourd'hui..
Par décision de M. le général Randbn, gouver-
neur-général de l'Algérie, MM. les généraux de bri-
gade de Beaufort-d'Hautpoul et Bosc, sont nommés
le général Beaufort-d'Hautpoul, an commandement
de la subdivision de Mostaganem le général Bosc, au
commandement de la subdivision "d'Aumale, en rem-
placement des g-énéraux Vinoy et d'Aùtemarre-d'Er-
villé, appelés faire partie du corps, expéditionnaire
d'Orient.:
–La goélette l'ZM&f'ne, ënjse rendant de Plymouth
a .Morlaix, a été rencontré.e, le 1*7 courant~par un
transatlantique anglais qui faisait route a l'ouest..
L'ZM&e~e ayant hissé ses couleurs, le,transatlanit.ique,
a. la vue du pavillon tricolore, 'est venu ranger en
poupe la .goélette française, et alors les 12 ou 1,500.
hommes de troupes qu'il, transportait ont poussé un
triple et formidable hourra, en s'écriant n Vivent les~
Français vivent nos amis les Français L'équipage
del'J~M~ a. répondu de son mieux à cette flatteuse
et énergique manifestation, puis, après, les deux na-
vires se sont remis en route,, en se saluant par trois
fois du pavillon.
–L'JFeAo d'Or d'Alger, où ils vont faire leurs études, des nlsd'Abd-
el-Kader-Ould-Zin, aga des Beni-Amer-Cherag'a. Ce
journal fait remarquer, à ce sujet, qu'il y a deux ans
le lycée algérien ne comptait aucun élève de la pro-
vince d'Oran; l'aga des Douairs; Si-Mohammed-ben-
Daoud, le premier y envoya son nls Mohammed, le-
quel remporta, plusieurs prix l'année dernière. « L'exem-
ple donné par, cet aga, dit l'e~o ffOroH, a porté ses
fruits le frère d'Àdda-OuId-Otman. aga de Tiaret,le
fils de l'ag'a des Ouarensenis,'de la province d'Alger,
allèrent bientôt prendre leur place sur les bancs de
notre principal collège, et puiser chez nous des no-
tions civilisatrices dont les résultats peuvent êt're im-
menses pour l'avenir de la colonie.
On t'-crit t d'I~ch?:eiler [Prusse!, le' 19.mars, a la
G'ase~/g ~e Co~M'?'"
~Ce soir, verR'dix heures, a );iM tout a coup dans no-
tre ville une vive clarté, ento" points SR'nbtaNe a. eeHe
produite par un éclair qui se p'diongerait. Cette ëblouis-
s'.mie himiérs provenait d'un .psrbs météore, de forme
ovale, qui traversait avec rapi.~uIeSi'iin'unent, au nord,
dans lu direction do l'ouest a i'egt. Le grand a.xe df l'o-
vule pouvait avoir 30 pouces f.-nvil'on, et le plus petit 18.
Sa lumière paraissait être jaune ~àlc, et il en jaillissait
de fortes étincelle~. L'éclat que le iriëtcorô rëuandit tout
a coup était si grand qu'on eût pu facilement, à cette vive
clarté, lire de l'écriture. Le ciel tout entier était clair
comme en plein jour, l'atmosphère d'une pureté es d'une
transparence rares, les étoiles brillaient d'un vif éclat, et
Fair était calme à une température de 3 degrés Rëaumur.B
On lit dans le J'oM?'n&'<' 6'< .Hat're
« Le capitaine C'alenge, du clipper la Pfftf~a:, a rappor-
té de son dernifr voyage au Pérou des.antiquités améri-
caines d'un grand intérêt. Psr;~i les plus-curieuses se
trouvent trois momies përu.vien:?s, deux tînmes et un
enfant, en parfait état de consf'r'ation, et appartenant à
la caste des Incas.
)) Ces momies ont ëtë découvertes près de Pisagùa,'dnns
un lieu que .la .tradition rapporte avoir été anciennement
un village d'Incas, et où les Espagnols ont construit plus
tard un'vaste monastère. Les deux'femmc.set.l'elii'mit por-
tent au cou uu grand nombre de ces fét ci es et gris-gris
de différentes sortes, que les Indiens avaient coutume
d'enterrer ave-3 leurs morts.
B Ou a~trouvs aussi, à côte de ces trois momies, plu-
sieurs pots ea terre ror.ge, d'une forme smgu.i'iére, pleins
dégaines de m:t;s, précaution que preuaicAt !es parens
des mor:s Rour les approvisionner dans leur voyage vers
le Graud-Esprit. Ces gEaines_ s'étaient maintenues si fi'ËÎ-
ches que l'-une d'elles, ~er.tëo"cn bonne terrp, a produit un
superbe .plan de ma:s. Ces trois.mcTai-.?. Mh~EtiIlons
d'une caste éteinte, om-iront un intéressant sujet d'étu-
des aux savans qui s'occupent de travaux d'antropogra-
phie.M
–Un déplorable accidentaeu lieu ce matin rue
Montmartre,près de la pointe Saint-Eustache.
Un enfant de six ans traversait en courant la chaus-
sée pour rejoindre sa mère, qui l'attendait sur le trot-
toir. Il fit un faux pas, glissa, et alla s'engager sous
la roue d'une voiture chargée de pierres passant en ce
moment. La mère. s'élance pour l'arracher au péril,-
mais elle vient tomber évanouie auprès du cadavre
sanglant du pauvre enfant, écrasé par la roue qui lui
avait passé sur la poitrine. J.1 est mort instantané-
ment. Transportée au poste Saint-Eustache, la mal-
heureuse mère reçut les soins des médecins.–Mon en-
fant! s'est-elle.écriée en revenant à elle. –Depuis
lors, elle n'a'prononeé que des paroles incohérentes;
on craint pour sa raison. Le commissaire de police a
constaté ce triste accident plusieurs personnes qui en
ont été témoins ont déclaré qu'il n'avait pas eu lieu
par la faute du conducteur de la voiture.
Dans .plusieurs communes des environs de Paris
se faisait, sur ut;e grande échelle, la faismcation du
lait, destiné a, la consommation des villes. Hier, M. le
procureur impérial de l'arrondtssement de Mantes, as-
sisté .d'un juge d'instruction et de la gendarmerie,
s'est transporté dans plusieurs localités. Il a constaté
la falsification d'une grande quantité de lait dont il a
ordonné la saisie, et qui a été envoyé a. Paris pour y
être soumis a. l'examen de 'chimistes desquels le rap-
port légal sera transmis a la justice.
–LaJH6rsn'!<'MOMu~<' mettra en vente, demain
lundi, le troisième et dernier volume des AfentOM'M-J?!76o~Me<
La Banque admet à l'escompte les effets de
commerce payables à Toulon.
Ce 34marsd,8S4.
Le secrétaire générât,,
TILLE.
~'OM<*<'OM
Le secrétaire de là rédaction: KM, ncBAmE.
B~ëpartèmens.
SeiMe-tntéfietM'e. La cour d'assises de la
Seine-Inférieure .vient de condamner à. la peine de
mort le nommé Jean-Elie Meurdra, dit Elie, âgé de
31 ans, né à Cherbourg, demeurant au Havre, déclaré
coupable d'avoir, a Sainte-Adresse, le 13. décembre
dernier, volontairement donné, la mort au sieur Houl-
lemare, garde particulier; de M. Acher, propriétaire
au Havre, qui l'avait surpris en nagrant délit de bra-
connage.
Nous avons rendu compte, au mois de décembre,
dernier, des circonstances dans lesquelles ce .crime a
.été commis.
Bonehea-dn RhÔMe. Le préfet des Bouches-
du-Rhône, informé que des provisions clandestines de,
poudre et de munitions de guerre sont faites dans les
bateaux des ports de Marseille, vient, en vertu du dé-
cret du 24 février dernier, de prendre un arrêté contre
les délinquans qui se rendraient coupables de contra-
ventto'nacedécret.
Etranger..
AK~tstet'B'e.–LONDRES, 34 mars. On lit dans le
ZMy-~M~:
MEETING A OLDHAM.
« Il a été tenu à Oldham une très nombreuse réu-
nion dans le but de demander, parvoie de pétition au
parlement, de ne pas faire la paix avec la Russie sans'
exiger des garanties matérielles qui opposent a l'ave-'
nir une barrière infranchissable aux agression's con-
tre l'indépendance de l'Europe par la Russie sans scru-
pule.
» Le meeting, qui comptait plus de.2,000 personnes
présentes, avait été convoqué par suite d'une deman-
de qui en avait été faite a. sir James Lees, esquire,
maire d'Oldham. Ce dernier à présidé et a ouvert la
séance en disant que l'Angleterre, dans la guerre qui
allait commencer, avait aSaire a l'un des despotes les
moins scrupuleux que le monde eût jamais connus.
» Cet Homme, par sa conduite, s'est montré le digne
pëtit-nis de la licencieuse Catherine'; mais avant que
la vieille Angleterre ait achevé de régler son compte
avec ce grand perturbateur de ]a paix du monde, le
czar aura payé jusqu'au dernier shilling les frais de
la guerre qu'il a provoquée.
Mt. JAMES scHODELD propose une résolution tendante
à proclamer que le principe de notre intervention doit
être rigoureusement maintenu. Toute agression con-
:tre le .territoire ou l'Indépendance d'un Etat-doit être
repouss~e par l'intervention armée de tous les autres
Etats, surtout lorsque cette aggression, comme celle
dont la Turquie est l'objet, e~t déterminée par la ja-
lousie inspirée à une puissance par les réformes et a-
mélibratiôns que pratique un Etat voisin. (Ecoutez..)
-?-Ennemi-de la'guerre, en thèse générale, je dois
reconnaître,l'ûrateur,:que, .dans les .circonstances
actuelles,, la gterre est inévitable. (Ecoutez!) 'Il.m'est.
.démontré aujourd'hui qu'au.nom de nos libertés, au'
nom. des libertés des peuples de l'Europe, au nom de
notre commerce, au nom de tout ce qui nous est cher
et de tout ce qui nous touche en Angleterre, nous de-
vons faire une/vigoureuse opposition a l'envahisseur.'
(Applaudissëmens.)
u II est peu douteux que la, guerre durera quelque
temps et qu'elle sera-coûteuse pour l'Angleterre; mais
le czar n'a déjà que trop abusé dé'nos dispositions-pa-
cinques, et c'est a nous de no~s montrer ennn. (Ap-
plaudissëmens.)
M M. w. TWEDALE J'appuie la résolution. Je ne sais
pas' s'il est vrai que sir Ch. Napier ait déclaré devoir
être, dans trois semaines, au ciel ou. a Saint-Péters-
bourg. (On rit.) Mais je ne désire pas, nous ne dési-
rons pas encore qu'il parte'pour le ciel (Non! non! 1
Applaudissëmens.); et je lui .souhaite bon voyage a
Saint-Pétersbourg, 'pour apprendre au czar que son
occupation territormio doit avoir un tei'me. (Applau-
dissëmens.)
» M. PETER SEviLLE DE LEES Je suis grand partisan
de la paix; mais pour l'aimer il faut qu'elleexiste d'a-
bord. (On rit.) Si l'on voulait mener trop loin le prin-
'cipe de la non-intervention, il est évident que l'on
irait droit a la ruine absolue de la civilisation euro-
péenne. Quelque lourdes que puissent être les dépen-
ses de cette guerre qu'on nous force a faire, il n'est
pas de sacrifice auquel la nation ne,se doive résigner
pour avoir la'coopération-cordiale et sincère delà
France. (Ecoutez!) l)
)) L'Angleterre et la France combinées sont plus for-
tes que le monde entim', civilisé ou incivilisé (applau-
dissempus), et quelque parti que doivent eu dernière a-
'nalyse adopter l'Autriche et la Prusse, l'Angleterre et
la France n'en marcheront' point d'un pas moins fer-
me dans la voie qu'elles se sont tracée.
B MM. Cobden'et* Bright, eux-mêmes, s'ils eussent
été ministres, n'eussent po.s pu, malgré leur ferveur
pOtir la paix, se dispenser. d'envoyer le pavillon an-
glais dans la Baltique et a Constantinople. (Applau-
dissemëiis.} Ou, s'ils n'avaient pas voulu' protéger la
Turquie, l'indignation nationale les eût inévitable-
ment envoyés a-.la tour de Londres. (Applaudisse-
.mens.)«~:f
BLa.l'ésolutionestadoptce..
M. Et)WARf) MLEY propose la deuxième résolution,
dans laqugDe on exprime le vœu que l'Angleterre et
la France exigent de la Russie des garanties maté-
.rielles contre toute agression avenir. Il est dit qu'une
de ces garanties matérielles devrait être le rétablisse-
ment de la Pologne russe en Etat souverain' avec des
institutions représentatives, sous la protection collec-
tive de la. France et de l'Angleterre.
? M. j~QUARMBY appuie' cette motion. Une guerre
pntrepr~e dans l'intérêt des peuples et de la civilisa-
tion est une guerre sainte. Il faut, dans l'intérêt de
l'Europe ont'ère, que le czar soit refoulé sur son terri-
toire.
B L'Enr.Jpe né peut pas permettra qu'un Etat civi-
lisé coit absorbé par un Etat barbare, parce que. ce
dernier a=t ie plus f&Ki, et'jamais aucune cause ne fut
-plus nobie ni plus belle que. celle'qui arme aujour-
.d'inïi TAng'teterrc etia~ France, .prêtes a lutter pour
l'indépendance de l'Europe et les intër~tt! de la civili
sation. (Applaudissemens.)
a La résolution est adoptée. JJnc'pétition dans ce
sens sera présente au parlement. v
)) La séance est levée, a'
On lit dans le 2'MttM °
a La compagnie des télégraphes électriques a pro-
posé l'emploi de ce télégraphe dans les armées alliées
d'Orient, et l'on dit que l'on étudie sérieusement SM
projets en Angleterre et en France. On ne peut douter
que l'emploi de ce moyen puissant n'eût une impor-
tance très grande 1~ où de promptes informations et
de rapides concentrations de troupes sont nécessaires,
)) Nous serions inexcusables de ne pas appuyer la
bravoure et la discipline de nos soldats par tous les
moyens que la science moderne, met a notre disposi-
tion. Le télégraphe électrique est un de ces moyens
il peut décider du sort d'une campagne aussi bien que
les navires à hélice. B
–OnIitdansle'.DcM'A'eM~:
« Les marchés pour la fourniture dé viande fraichs
et autres vivres pour l'escadre de la Baltique ont été
conclus. Un fournisseur doit procurer 100,0001ivres de
graisse pour l'o pudding. On embarquera ces fourni-
.tm'es a Hull et au Graud-Grimsby. 11 a été reçu, hier,
plus de 60 ehauSëurs pour la marine a vapeur de S.
M. On ne reçoit pas d'hommes qui n'aient déjà pas-
sé au moins un an en mer. On en a besoin pour la no-
tille de bateaux a vapeur de peu de tirage qui doivent
coopérer dans les bas-fonds et les anses de la Balti-
que. e..
On écrit de Kiel, le 19 mars, au même journal
« On ne croit pas que l'escadre anglaise viendra'
précisément a Kiel, mais plutôt dansées eaux de Frie-
drichsort, petite ville. près de la Baltique, ayant une
assez bonne forteresse. Ce sera la. principale position
de l'escadre anglaise, surto.ut si le temps est beau.
Toutefois, le port de Kiel est large et commode pour
toute l'escadre. 11 y a 23, 36 et même 47 pieds d'eau,
)) Le port.n'est qu'a deux milles allemandsdela Bal-
tique. Il arrive beoucoup de monde de Hambourg pour
voir l'escadreanglaise.La garnison, forte de 250 bom"
mes, va être augmentée de 400 hommes duJutland,
afin que les autorités puissent rendre les honneurs
convenables à la Sotte anglaise, et aussi dans l'inté-
rêt du~main.tien de l'ordre.
B La population do Kiel est de 15 a 16,000 hommes.
Après Altona, c'est la plus grande ville du duché.
Les habitans de Hambourg préparent une brillante
réception a l'amiral Napier, s'ily.va, .Le consulat
français a Hambourg doit être représenté lorsque l'on
'recevra l'amiral.))
–On écrit de Copenhague, le 19 mars, au ~bn: M:~
CAroKtci'e
« On annonce de Gpthenbourg, sous la da.t~ du 1~
qu'une partie de la. Ûotte anglaise a passé en vue de
la côte.–On a vu plusieurs steamers et entendu une
vive canonnade:
)) Le temps est si doux que la mer sera bientôt libM
de glaces. Les steamers de Stockholm à Lubeck com-
menceront leurs voyages la semaine prochaine. Le
steamer de poste ~Vor~'er/MM partira pour Stettin le
1 avril. Le steamer de poste dé Christiania lé ~Vbn~cap
partira le Isr avril.
s.On va armer complètement la forteresse de Kro-
nan, près G'ottenbourg, et on y mettra quelques cen-
taines d'hommes en garnison.–On dit que le lieu dé-
signé pour le mouillage de la nott'e française eat le
port dé Bergen. »
B5~asi!e. Nous avons déjà annoncé la prohibi-
tion de l'exportation de l'or. Nous publions aujour-
d'hui, d'après la Ga.s< ~M Se'H~ du 14 mars, le texte
de l'ukase qui' prononce cette prohibition
(t Reconnaissant nécessaire de prendre des mesures
pour garantir'Ie commercé intérieur et l'industrie
des suites nuisibles auxquelles ils pourraient eu'3,
exposés par l'augmentation, de l'exportation de l'or
monnayé, et d'accord avec notre comité des nuan-
ces, nous ordonnons
c 1« De prohiber jusqu'à nouvel ordre l'exportation
des monnaies d'or russes, par terre et par mer, de
tout l'empire (a. l'exception des ports, de la mer C&s-
pienne et de la frontière de terre de l'Asie), comme du
royaume, de Pologne et du grand-duché de Finlande
B 2'' De permettre aux capitaines marchands et aux
rouliers, et en général a tous les voyageurs, d'expor-
.ter en monnaies d'or russes les capitaines et rouliers
jusqu'à concurrence de 100 roubles, les voyageurs
jusqu'à 300 roubles par tête, en en faisant la. déclara-
tion aux douanes..
')) Cet ukase a déterminé a-la Bourse d'hier une
baisse énorme sur le change. Le rouble argent, oui
était à 3 fr. 80 c-, est tombé a 3 fr. 8 c. B
EspMgme.–MADRtD, 30 mars.–On lit dans la Coi'-
)'MpOH~(H!M ~CKf'ra~C
« La reine partira au cpmmencement-.d'avril pour
Aranjuez,oùS.M.doitpasserleprintemp3~
B Dans te dernier conseil 'de ministre, des' conces-
sions de diverses lignes de chemins de fer ont été fai-
tes. Parmi les lignes concédées, on cite celle de Bal-
nuz y Ezpiel à .Cordoue. Cette ligne doit donner uns
impulsion considérable aux travaux d'exploitation des
mines de charbon de terre du voisinage. La conces-
sion a été accordée a M. le comte de Santa-OIalla, nls
du'ministre des nuances de ce nom qui faisait, partie
du-gouvernemëut en 1843. Le concessionnaire doit se
rendre incessamment a. Paris et a-Londres pour y ré-
gler.desarrangemens préliminaires avant d'ouvrir les
travaux.–(Havas.))) »
TH~~Be; DANU&E, 15 mars. –On écrit a la Ga'
~f'~e<7c(.Moy/M:
<( 11 est hors de doute ..que la Russie met tout en
œuvre pour provoquer un mouvement insurrection-
nel dans s la Bulgarie.-Depuis les représentations de
'l'Autriche, ces intrigues sont enveloppces du plus
'grand mystère. Les proclamations adressées aux Bul-
gares et aux Serbes, imprimées dans l'imprimerie
d'Etat à Bucharest, sont tenues si secrètes qu'il a été
impossible de s'en pro'curer un exemplaire: Mais. es
qu'on n'a pu cacher, ce sont les grands. envois d'ar-
mes que les Russes préparent sur les districts fren-
tières de la Bulgarie. On parle de 18,000 fusils qui se-
ront envoyés au-delà du Danube, sur divers points. N
C~èce.–ATHÈNES, 13 mars.–On écrit a.'Ia, Gde 7aM
« Ali-Pacha, commissaire de la Porte ottomane*'esf
attendu de Constantinople. Il devra demander des ex-
plications et une satisfaction.
') Hier, les ambassadeurs de. France et d'Angleterre
ont fait de nouveHea-réclamations relativement a l'in-
surrection grecque. Le roi a répondu que l'insurrec-
tion grecque n'avait rien de'commun avec la Russie.
B Le nombre des insurgés augmentait. Les troupe
turques, arrivées de ConstantinopJle, occupaient le.<
places fortes de la. Thessulie. Tsavetras. était dcvanÈ-
Arta, il a reçu des renforts. La garnison .de Janina a
vainement attaqué Grimas. Dans le Péloponèse, il rè.De
quelque agitation. B
MM. Meyer Spielman'et Ce, changeurs, 26, rue Vi-
viënne, achètent avec primo de 13 à 14fr. par l.OOC fr.
~5 kilogr.j, les pièces de 5 fr. antérieures a 1825.
–L'ATLAS-UxiVERSEL-MtuEOK ~4-, !'MS ~7a~a/*i)c'),
dont les l''°slivr. viennent de paraître, e&t assurém;L'nt
l'œuvrala plus belle, la plus correcte et la plus instruc-
tive~qui ait été jusqu'alors publiée.–C/M~Mf ~it'r., com-
posÉede 3ca)'s (form. colombier), dessinëes.gTav~es
et coloriées avée uue pureté artistique, et de 3 /CH~f'M
~e ~x'/e, même format (A!;l'exactitude la plus-scrupuleuse et'ie~ discernement te
mieuxeclaii'6, ne coûteque Sfr.oO~pKr /cs ~oh'sct'tp~'?K'
–On s'occupe déjà de l'achat d'objets d'ameubleme:at
pour le départ a. ia campagne, qui, cette année, sera
très avanee. A cette occasion, nous rappelons l'excel-
lente lampe Neuburg'cr, brûlant IS'hëui'ëssansêti'H
remontée, qui est reconnue comme la p!us parfaj'te
production de l'art du lampiste, et dont le succès est
devenu immense. Tout le inonde connaît les beaux
.magasins 'de M. Neuburg-er, au .S'o~7, rue ViVienne, 4.
ODOKT'XE ET ÉL!X!& OB6'composes par un Ea.ant académiciaD. Dë~ôt a Paris,
rue S'iiut-~Honore, 154, et dang .iout-es les Tilles.
Qu'importe que la réciprocité détruise ce que
M. Blot-Lequesne nomme la justice, qu'importe
que la réciprocité détruise ce qu'il nomme ]amo-
raie, si la réciprocité est to.utc la justice, si la ré-
ciprocité est toute la morale!
La réciprocité ne pouvant exister entre deux i
hommes avant que ces :de~.K'hommes aient déjà ]
existé, cela contredit, j'emcpnviens, cette superbe
déûnition de M. Blot-Lequesne < La justice~ dans
son.prtnctpe /b!tda?;iCH
J'en suis fâché pour M. Blot-Lequesne, se cons-
tituant l'avocat d'ofucc de la raison de Dieu, mais
il ne dépend pas plus de moi de faire qu'il n'en.
soitpas ainsi qu'il ne dépendrait de lui d'empêcher
que le tout ne soit plus grand que la partie, ou que
le centre d'un cercle parfait ne soit également dis- ]
tant de tous les points de la circonférence. <
Pour le consoler, je me hâterai d'ajouter que ]
la réciprocité ne renferme en elle absolument rien~ <
qui ne s'accorde parfaitement avec l'ordre uni- 1
Yersel.
Au contraire.
.La réciprocité est dans l'ordre social ce que la
gravitation est dans l'ordre astronomique.
La vraie loi de l'homme vivant en société, la
vraie loi des nations, c'est la .réciprocité; la
preuve, c'est qu'il suïut de l'observation de cette
loi pour rendre supernues toutes les lois factices
qui ont été décorées du nom de !pMj!p~tf~, aSn (
de les distinguer des!'omMt
Droit, Justice, Morale, Raison, Conscience qu'è- ]
tes-vous enTesumé et en déimitive? Y.ous.n'êtes, ]
sous des noms divers, qu'uneseula et mème_mesu-
rades actions humâmes. Or, qui prouvo que vous ]
n'êtes pas une mesure fausse, qui prouve que vous
êtes une mesure vrai&? Rien. Tandis que lairéci-
prôçité a sur you& un avantage décisif; c'est;qu'elle
porte sa preuve, sa garantie; son contrôle avec
.elle-même.
.La ra.eiprocité est la mesure de la civilisation.
.MULE DE GIRARDI~. T
On cent devienne, le SOmars, au JoMma~ d'e
JFfaî!c/'or<~
a Dans un moment'où ron s'attend a voir, a cha-
que instant. la guerre Éclater entre les puissances oc-
cidentalea.et la ~Russie, i] ne peut être .que générale-
ment intéreMant de récapituler les efforts qu'à faits
l'Autriche dans cette dernière phase de la question
orientale pour maintenir la paix du monde. On n'a
pas laissé-M. le comte Orlon' quitter tienne sans l'en-
gager a bien vouloir soumettre & son auguste maître
une idée que lui avait .suggérée M. le ministre des af-,
faires étrangères, pour, si possible, arriver encore à
une entante. Lavpici:.
` B En prenant pour base les 'propositions d'accommo-
dement faites par la Por~e et que la conférence de
Vienne avait transmises au cabinet de Saint-Péters-
bourg, re dernier aurait élaboré et envoyé un projet
de~préliminaires de paix au cabinet de Vienne, qui se
serait entendu avec la conférence pour en obtenir l'ac-
ceptatio'n et la signature de la part de la Porte;
s Béa que cela aurait eu lieu, ces préliminaires, si-
gnés a Constantihople, auraient été'renvoyés à Vien-
ne et de la a PÉtersbourg, ou l'acte signé par le mi-
nistre turc desanaires Étrangères aurait. été échangé
contre un autre acte signé, par le chancelier de rem-
pire russe et~ envoyé ensuite a la Porte. L'empereur de
Russie aurait alors donné ses troupes l'ordre d'éva-
cuer le territoire turc; les gouvernemens d'Angleterre
et de France auraient en même temps retiré leurs
Sottes de .la mer Noire et des Dardanelles.
a En outre, la conférence aurait été autorisée par la
Russie a conclure uu armistice avec Ja Porte, après la
signature des préliminaires de paix a Canstantinople.
La traité dé&nitif de paix aurait été ensuite élaboré et
signé par les plénipotentiaires de la Russie et delà.
Porte, conformément aux préliminaires arrêtés et dans
un lieu qui aurait été désigné a cet eSët.
B Les deux puissances occidentales accueillirent en!
général favorablement les communications que l'Au-.
tricha leur fit a ce, sujet, mais doutèrent que les pré-
uminairea de paix que' !a. Russie devait élaborer fus-
sent entièrement, conformes aux propositions d~ la
Porte, approuvées le 13 janvier p~r la conférence; el-
les se déclarèrent prêtes, il est vrai, a retirer leurs
nettes de la mer Noire en mêmc.temps que l'évacuation
des Principautés aurait lieu, mais ne consentirent a
les retirer du Bosphore et des Dardanelles qu'aprèsia
conclusion dénuitive de. la paix; elles demandèrent
ennn que le traité de 1841 fût pourvu d'un article ad-
ditionnel stipulant, que la Porte entrerait'toutà fait
dans le rang- des puissances européennes, comme l'un
des éiémans deTéquilibre politique du continent.
B La Prusse approuva les id~es de l'Autriche. M. le
comte (Mon' les'soumit a S. M. l'empereur de Russie,
et les préliminaires de paix, élaborés par le cabinet de
Saint-Pétersbourg arrivèrent a 'Vienne en même
temps qu'un tourrier porteur de l'ultimatum ;dg l'An-
gleterre'et de la France; et'qui, après un séjour de
quelques heures, continua sa route.pour'la Russie.
a'MM..les envoyés d6 Fiance et de Grande-Bretagne
ne nrentpas'de.difnculté de retenir ce courrier'jusqu'à
ce que la conférence eut pris une: résolution au sujet
du document' russe. Il s'en suivit le protocole du 5
-mars de cette année. Les envoyés de France et d'An-
gleterre déclarèrent les préliminaires "russes de paix
inacceptables, eh développant les motifs de leur réso-
lution';
)!)~Ces;motifs étaient si'décisifs etsiimportans, que
les envoyés de Prusse et 'd'Autriche ne purent s'e.mpê-
cher d'adhérer aux vues de leurs collèg'ues. Les espé-
-rahces de paix furent ainsi déjouées, et le courrier
.partit de Vienûe pour Pétersboùrg avec l'ultimatum
do l'Angletei're et de la France. Quoique'le cabinet au-
.trichien. désapprouvât la forme de cet ultimatum, par-
ce qu'elle en rendait J'acce'ptation de lu part de ~Rus-
sie bien plug difficile, il nt cepend:uit enct~'ë une der-
nière :démarchs"poùr conserver, si possible, eh cet'in-
stant suprême, la'pnix du monde.
D, II pria le cabinet de Saint-Pétersbourg' de bien
peser.les 'suitesifatales;du rejelde l'ultimatum. L'Au-
triche avait le drpii.d8;fah'e cette démai'che, car elle
avait des l'origine désapprouvé l'occupation des Prin-
cipautés. danubiennes, rendu la Russie.attentive aux
complicatipTis qui devaient en régultër, et, son con-
seil u'ayaht pas tête suivr et les compliçations'redou-
tues étant survenues, tenté un derniëreSbrt pour ame-
ner une solution honorable pour'la Russie. `
D Qn verra très prochainement si là cour de Saint-
Pétersbourg a prêté l'oreille aux arnica es représenta-
tions-de l'Autriche. Mais, ce que nous pouvons .déjà x
donner comme.certain maintenant, c'est qu'on n'a pas.
caché a. la, cour. de Russie que l'Autriche, au cas que
la guerre vienne réellement a' éclater entre la Russie
et les puissances occidentales,~ n'écoutera qùa les de-
voirs découlant'pour elle de la'défensedes intérêts des
peuples que la Providence a confiés aux soins'de S. M~
rempereur.D
OaiitdmisJa Correspondance aM~'icA!CHn&:
« Noua avions récemment. exprimé l'espoir que la
bonno intelligence entre la Prusse et l'Autriche, dans
la grande lutte orientale,.se maintiendrait sur la bpse
de la modération, de l'amour de la pa~x et de !n soli-
darité désintérêts de l'Allemag'ne.'Le .d~eours pro-.
nonce, it y a quelques joui's, dans la seconde chambre'
des Etats de Pru&sc, par M. de MàntëufM, est venu
donner a notre opinion une Éclatants conni-mation. H'
est .hors df/ doute que l'Autriche, la Prusse et l'Aile-
magne, guidées par les motifs les'plus désintéressés,
ne désirent que le rétablissementlepius prompt, .pos-
sible de la paix européenne sur la ba.oe de l'équilibre
européen politique:, et en écartant toute injuste ten-
da.nce vers uns suprématie dangereuse. Cette inten-
tion s'accorde parfaitement avec' les intérêts des Etats..
B C'est pourquoi tous les vrais patriote.? au~f.té
.charmer de trouver dans le discours de ~1. de Manteuf
feul l'expression franche et loyaie- de ses sentimens
d'amitié pour l'Autriche. Il est aussi certain que les
intérêts,représentes par l'Autriche, s'identinent avec
ceuxdBl'Allemag'ne, qu'il est incontestable que si
rAIlemag'ne est unie, aucune puissance du inonde ne.
.saurait g'ener sa, libre détermination dans son'action'
ultérieure, qui aura pour eSet, nous l'espérons,de'd
d'Orient. D
~On écrit de Vienne, le 21 mars, a la Gaze~e de
Co~He:
«Voiciles'questions quëM.lebarondeMeyendorn't
ambassadeur du cz&r, a faites l'empereur dans l'au-
dience que S.JM. lui a accordée a Le czar est satisfait
de la neutralité de l'Autriche mais comme, dans les
circonstances actuelles les éYenemens pourraient
prendre un cours incalculable, le czar désire savoir
quelles serai enfles éventualités qui pourraient décider
l'Autriche a sortn' de sa neutralité et de quel côté
elle se rangerait? Eu égard a la gravite de la situa-
tion, le czar doit insister sur une réponse catégorique
surcepoint.B'
La chambre de commerce de Nantes porte à la
connaissance~ du public la lettre suivante qu'elle
a reçue de M. le ministre de la marine r
`-n llessiéurâ, a Paris, le~3-mars 1854.' d
N'Messi.eurs,
B J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m'adresser,Ie 9 de ce'mois, pour appeler mon at- t
.tention et ma sollicitude sur la situation du commerce
maritime qui, une fois la g'uerre déclarée ou les hosti- c
lités commencées, pourrait être exposé aux attaques,
non seulement des-batimens de guerre' russes, mais 1
encore a celles des corsaires armés par les particuliers f
pour courir sus a nos' navires marchands.
--? La, question qu'elle soulève relativement'a'Ia'pos- 1
sibilité de faire adopter des conventions tendantes a la c
suppression des armemens:en course, rentre dans les
attributions du département des anaires. étrangères,
et je me Buis empressé de transmettre votre lettre a
M. Drpuyn de Lhuys en lui en recomma.hdantl'objet.
)) En ce qui concerne la protection que réclament F
les intérêts de notre commerce maritime, je puis vous
donner l'assurance que des dispositions ont été prises
déjà dans ce .but, et que'Ies~ mesures les plus énërgi-
:quea seront.prdQnnées par moi pour couvrir notre pa-;
villon.sur toutes les. mers, et pour protéger les navi-
res de notre commerce, auxquels la marine.britaBni-
que prêtera également une assistance efficace.' (
a Recevez, messieurs, rassuranco de ma considéra- ]
tton.disSnguéè,
tlon B Le ministre secrétaire d'Etat de la .(
marine et dés colonies, r
.D THÉODORE DteCOS.B t
OnIitdausIe~fotu'~Mf:
«La prise dé possession de la.Nouvelle-Calédonie a
eu pour but d'assurer a la France, dans l'Océan Paci-
fique, la position que réclamaient les intérêts de sa
marine militaire et.commerciale et les vues du'; gou-
vernement sur le régime pénitentiaire, posrtaën que
ne lui donnaient ni l'occupation du petit,archipel des
Marquises ni le protectorat des Mes delà Société. Les
Marquises, que la loi du 8 juin 1850 a désignées com-
me lieux de déportation politique, n'ont ni l'étendue,
ni la fertilité, ni la situation géographique qui cons-
tituent les conditions indispensables à la création sé-
rieuse d'un grand établissement maritime et colonial.
'A Taiti, ces conditions ne se renc.ontrent. que très in-
complètement, malgré les avantages incontestables
du port et du climat,,et on_s!!it,a.uleurs, que la
France n'exerce pas sur cette île les .droits de la sou-
veraineté.
s Aujourd'hui que la Nouvelle-Calédonie appartient
a la France,-et que nous avons ainsi, pour- un pro-
chain avenir, un excellent point d'appui et une large
base d'opérations dans des mers déjà devenues une
route commerciale très fréquentée par tous les pavil-
lons, la sagesse conseille de n'apporter aucune préci-
pitation dans les mesures qui seront successivement la
.conséquence de l'annexion de cette tjrre au domaine
colonial de l'empire. Les premiers rapports parvenus
au ministre de la marine depui&Ja prise de possession
ne le mettent point encore a.portée de soumettre a
l'empereur des propositions eîtectives, soit pour tirer
parti des ressources agricoles e.t minérales de notre
nouvel établissement, soit pour y jeter les premiers
fondemens~d'un pénitencier. Le seul point urgent,
c'est de régler, d'après la situation nouvelle, le mode
de.commandementde nos possessions actuelles en
Océanie,a&n d'y constituer dès le début unedirec-
tien simple et forte et une action efncace, sous l'im-
pulsion eentraledu gouvernement, qui, pour des inté-
rêts si lointains,, ne saurait intervenir que par voie
d'instructions générales..
a Ces pbssessions'se composent maintenant de trois
groupes fort distans entre eux. La Nouvelle-Calédo-
nie est a 800 lieues de-Taiti et des Marquises. Ta'ïti et
les.Marquises sont séparés par un intervalle de 2M
)ieues; les ilesPomotou, auxquelles s'étend le protec-
torat de Taïti, sont à une centaine de lieues de cette
dernière île. Cependant ces distances, dans les im-
menses régions de l'océan Pacifique, ne constituent
pas un.éloignëment comparable a celui qu'elles for-
meraient dans'd'autres mers.
M La marine,: surtout depuis les grands progrès de
~navigation à vapeur, change, sous ce rapport, tous
les anciens termes de comparaison. Il sufnt, pour le
comprendre, de songer qu'en ce moment même deux
lignes de communication se préparent a travers l'o-
.céan Pacifique, l'une de la Californie au grand archi-
.pel~d'Asie et aux mers de Chine, l'autre de Panama a
l'Australie, et que ces lignes auront chacune pluc'de
2,500 lieues marines de développement.
's'L'espacement'de nos possessions dans ces mers ne
s'oppose donc pas a ce que le gouvernement des trois
.etahlissemens.soit organisé.avec l'unité que réclament
Ja similitude, de leur position et l'analogie des intérêts
que'nous avons a y développer. Seulement, pour-réà-
User sérieusement, cette concentration de l'autorité et
de l'action 'dans les mains d'un seul chef, il faut que
ça chef n'ait,'quant a-présent, de résidence Sxe dans
aucun des trois groupes; qu'il soit représenté .dans.
'chacun d'eux par un chef secondaire, et qu'il ait a la
fois, comme commandait supérieur, l'autorité a terre
et la disposition des forces maritimes destinées a la
protection desétablissemens.,
,B S. M. l'empereur vient donc de décider,'sur le
rapport -de M. le ministre de la marine, exDOsant les
considérations qui précèdent, que la, NouveUe-Calédo-
'nie, Ta'ïti avec ses dépendances, et les Marquises, se-
ront placés sous l'autorité d\m gouverneur comman-
dant la station et ayant sous .ses ordres, dans chacun
de ces établissemehs, des comm'andans particuliers~
Là station de l'Océanie formera une' subdivision na-
vale détachée, hermis le cas de guerre, de la station
des mers du Sud et des côtes occidentales d'Amérique.
Cescommandemens Ëeront confiés à des.ofnciers de
marine qui recevront, avec leur traitement ordinaire,
des indemnités a. peu près équivalentes aux allocations
qui leur reviendraient comme commandans de bâti-
.mëns;
H L'établissement des Marquises, qui a sa valeur,'et
que la loi du 8 juin 1850 an'ecte à un établissement pé-,
nitençier spécial, sera soumis a un système d'occu-
.pation, pour ainsi, dire, nominale, et les frais de garda
y seront réduits proportionnellement nu degré d'im-
portance du pénitencier, resté jusqu'à ce jour a peu
près inoccupé. Un petitbâtiment yservira de statiou-
naire pour un petit 'poste miiitaire, et notre paviHou
continuera de couvrir et protéger la mission catholi-
que qui a été fondée a Nouka-Hiva depuis quelques
années par les courageux et. persévéràns apôtres de
la congrégation du Saint-CœGi'-de-Maris;~ Le person-
nel militaire qui sera retiré des M:qùisp's sorvira. pour
les premiers temps de l'occupaticn de 13~ Nouvelle-
Calédonie.
D'A Ta'ïti, le.cominandaDtLparticulier s?:'?., comme
commissaire du protectorat, le délégué habituel du
gouyerne-ur, qui remplira, Lui-même ces fonctions.
qu&nd les diverses phases de son service multiple l'ap*
peIlerontarésideraPapeiti.
? Ces combinaisons joignent à l'avantage d'une bon-
ne organisation hiérarchique_ celui de 'ne provoquer
en ce moment aucune augmentation de dépense. Le
ministre pourvoira jusqu'à nouvel ordre à tous les be-
soins nouveaux qui naissent de la prise de possession
de la Nouvelle-Calédonie, avec les crédits an'ectés-jus-
,qu'a ce jour. a.. la seule occupation de Ta'iti et des Mar-
quises. ? J
Voici te texte du projet de loi sur la mort civile
dont le Corps législatif est saisi en ce moment
s Art. l'T. La. mort civile est abolie.
B Art. 2. Les condamnations a des peines affectives
perpétuelles emportent la dégradation civique et l'in-
terdiction légale, établies par les articles 28, 29 et 31
du Code pénal.
D Art, 3. Le condamné a une peine afQictive perpé-
tuelle ne peut disposer de ses biens, en tout ou en
partie, soltpar donation entre-vifs, soit par testament,
ni'recevoir a ce titre, si ce n'est pour cause d'alimens.
j) Tout testament par lui fait, antérieurement a sa
condamnation contradictoire, devenue définitive, est
nul..
B Le présent article n'est applicable au condamné
par contumace que cinq'ans après l'exécution par ef-
figie.
a Art. 4. Le gouvernement peut relever le condam-
né à une peine afnictive,perpétuelle de tout ou partie'
des incapacités prononcées par l'article précédent.
)) II peut lui accorder l'exercice, dans le lieu d'exé-
cution de'la peine, des drôits civils ou de quelques-
uns de ces droits, dont il a été privé par son état d'in-
terdiction légale."
a Les actes faits par le condamné dans le lieu d'exé-
cution de la peine ne peuvent engager les biens qu'il.
possédait au jour de sacondamnation, ou qui lui sont
échus a, titre gratuit depuis cette époque.
)) Art. 5. Les en'ets de -la. mort civile cessent, pour
l'avenir, a.l'égard des condamnés actuellement morts
civilement, sauf .les droits acquis aux tiers.
B L'état de ces condamnés est régi par les disposi-
tions qui procèdent.
N Art. 6. La présente loi n'est pas applicable aux
condamnations a la déportation pour crimes commis
antérieurement à sa promulgation, s
~mUVEMES M.J~
Paris
La Pa
nal, les principales dispositions de ce projet ·
.«A dater du 1~ juillet 1854~a taxe des lettres aûran-
chies circulant à l'intérieur serait réduite à 20 centimes
par lettre simple; les lettres non affranchies seraient~
taxées à 30 centimes.
)' Les lettres dont le poids, excédera '7 grammes 1/2, et
qui ne pèseront pas plus de 15 grammes, seront taxées à
40 centimes, si elles sont affranchies, et à CO centimes si
elles ne sont pas affranchies. Les lettres et paquets de
papiers d'un poids excédant 15 grammes, et n'excédant
pas 100 grammes, seront taxés à 80 centimes en cas d'af-
franchissement, et à 1 fr. 20 c. en cas de non affranchis-
sement.
Les lettres ou paquets dont le poids dépassera 100
grammes seront taxés à 80 centimes ou l'fr. 20 cent. par
chaque 100 grammes ou fraction de 100 grammes excé-
dant~elon qu'ils auront été ou qu'ils n'auront pas ëtë
affranchis.~
)' Le port des- imprimés et journaux, des circulaires on
avis divers imprimes, lithographiës~ou autographiés non
affranchis, qui pour une cause quelconque n'aura point
.été acquitté au point de destination, sera payé par l'en-
voyeur.
A l'avenir, les lettres chargées et les lettrés recom-
mandées ne formeront qu'une seule catégorie de. lettres
sous le titre de !eM)'M c/fa~c'M.
o II sera perçu, pour chaque lettre chargée une taxé
axe de 20 centimes en.sus du port r?glë par les tarifs pour
la lettre ordinaire.
» L'affranchissement sera obligatoire. )).
La chirurgie française vient de faire une'grande
perte dans -la personne de M. Roux, professeur 'à la
Faculté de Méde.çine, chirurgien de l'Kôtel-Dieu, mem-
bre de l'Académie des Sciences et de .l'Académie de
Médecine. M. Roux était au moment de publier un
grand ouvrage de chirurgie, pratique, lorsqu'à la nn
de janvier dernier il fut frappé de la maladie~ laquel-
le, après une convalescence douteuse, il vient de suc-
comber dans sa soixante-quatorzième année.
M. Victor Mauvais, membre de l'Institut et du
Bureau des longitudes, chevalier de la Légion d'hon-
-neur, est décédé avant-hier, à l'âge de quarante-cinq
ans. Ses obsèques ont eu lieu aujourd'hui..
Par décision de M. le général Randbn, gouver-
neur-général de l'Algérie, MM. les généraux de bri-
gade de Beaufort-d'Hautpoul et Bosc, sont nommés
le général Beaufort-d'Hautpoul, an commandement
de la subdivision de Mostaganem le général Bosc, au
commandement de la subdivision "d'Aumale, en rem-
placement des g-énéraux Vinoy et d'Aùtemarre-d'Er-
villé, appelés faire partie du corps, expéditionnaire
d'Orient.:
–La goélette l'ZM&f'ne, ënjse rendant de Plymouth
a .Morlaix, a été rencontré.e, le 1*7 courant~par un
transatlantique anglais qui faisait route a l'ouest..
L'ZM&e~e ayant hissé ses couleurs, le,transatlanit.ique,
a. la vue du pavillon tricolore, 'est venu ranger en
poupe la .goélette française, et alors les 12 ou 1,500.
hommes de troupes qu'il, transportait ont poussé un
triple et formidable hourra, en s'écriant n Vivent les~
Français vivent nos amis les Français L'équipage
del'J~M~ a. répondu de son mieux à cette flatteuse
et énergique manifestation, puis, après, les deux na-
vires se sont remis en route,, en se saluant par trois
fois du pavillon.
–L'JFeAo d'Or
el-Kader-Ould-Zin, aga des Beni-Amer-Cherag'a. Ce
journal fait remarquer, à ce sujet, qu'il y a deux ans
le lycée algérien ne comptait aucun élève de la pro-
vince d'Oran; l'aga des Douairs; Si-Mohammed-ben-
Daoud, le premier y envoya son nls Mohammed, le-
quel remporta, plusieurs prix l'année dernière. « L'exem-
ple donné par, cet aga, dit l'e~o ffOroH, a porté ses
fruits le frère d'Àdda-OuId-Otman. aga de Tiaret,le
fils de l'ag'a des Ouarensenis,'de la province d'Alger,
allèrent bientôt prendre leur place sur les bancs de
notre principal collège, et puiser chez nous des no-
tions civilisatrices dont les résultats peuvent êt're im-
menses pour l'avenir de la colonie.
On t'-crit t d'I~ch?:eiler [Prusse!, le' 19.mars, a la
G'ase~/g ~e Co~M'?'"
~Ce soir, verR'dix heures, a );iM tout a coup dans no-
tre ville une vive clarté, ento" points SR'nbtaNe a. eeHe
produite par un éclair qui se p'diongerait. Cette ëblouis-
s'.mie himiérs provenait d'un .psrbs météore, de forme
ovale, qui traversait avec rapi.~uIeSi'iin'unent, au nord,
dans lu direction do l'ouest a i'egt. Le grand a.xe df l'o-
vule pouvait avoir 30 pouces f.-nvil'on, et le plus petit 18.
Sa lumière paraissait être jaune ~àlc, et il en jaillissait
de fortes étincelle~. L'éclat que le iriëtcorô rëuandit tout
a coup était si grand qu'on eût pu facilement, à cette vive
clarté, lire de l'écriture. Le ciel tout entier était clair
comme en plein jour, l'atmosphère d'une pureté es d'une
transparence rares, les étoiles brillaient d'un vif éclat, et
Fair était calme à une température de 3 degrés Rëaumur.B
On lit dans le J'oM?'n&'<' 6'< .Hat're
« Le capitaine C'alenge, du clipper la Pfftf~a:, a rappor-
té de son dernifr voyage au Pérou des.antiquités améri-
caines d'un grand intérêt. Psr;~i les plus-curieuses se
trouvent trois momies përu.vien:?s, deux tînmes et un
enfant, en parfait état de consf'r'ation, et appartenant à
la caste des Incas.
)) Ces momies ont ëtë découvertes près de Pisagùa,'dnns
un lieu que .la .tradition rapporte avoir été anciennement
un village d'Incas, et où les Espagnols ont construit plus
tard un'vaste monastère. Les deux'femmc.set.l'elii'mit por-
tent au cou uu grand nombre de ces fét ci es et gris-gris
de différentes sortes, que les Indiens avaient coutume
d'enterrer ave-3 leurs morts.
B Ou a~trouvs aussi, à côte de ces trois momies, plu-
sieurs pots ea terre ror.ge, d'une forme smgu.i'iére, pleins
dégaines de m:t;s, précaution que preuaicAt !es parens
des mor:s Rour les approvisionner dans leur voyage vers
le Graud-Esprit. Ces gEaines_ s'étaient maintenues si fi'ËÎ-
ches que l'-une d'elles, ~er.tëo"cn bonne terrp, a produit un
superbe .plan de ma:s. Ces trois.mcTai-.?. Mh~EtiIlons
d'une caste éteinte, om-iront un intéressant sujet d'étu-
des aux savans qui s'occupent de travaux d'antropogra-
phie.M
–Un déplorable accidentaeu lieu ce matin rue
Montmartre,près de la pointe Saint-Eustache.
Un enfant de six ans traversait en courant la chaus-
sée pour rejoindre sa mère, qui l'attendait sur le trot-
toir. Il fit un faux pas, glissa, et alla s'engager sous
la roue d'une voiture chargée de pierres passant en ce
moment. La mère. s'élance pour l'arracher au péril,-
mais elle vient tomber évanouie auprès du cadavre
sanglant du pauvre enfant, écrasé par la roue qui lui
avait passé sur la poitrine. J.1 est mort instantané-
ment. Transportée au poste Saint-Eustache, la mal-
heureuse mère reçut les soins des médecins.–Mon en-
fant! s'est-elle.écriée en revenant à elle. –Depuis
lors, elle n'a'prononeé que des paroles incohérentes;
on craint pour sa raison. Le commissaire de police a
constaté ce triste accident plusieurs personnes qui en
ont été témoins ont déclaré qu'il n'avait pas eu lieu
par la faute du conducteur de la voiture.
Dans .plusieurs communes des environs de Paris
se faisait, sur ut;e grande échelle, la faismcation du
lait, destiné a, la consommation des villes. Hier, M. le
procureur impérial de l'arrondtssement de Mantes, as-
sisté .d'un juge d'instruction et de la gendarmerie,
s'est transporté dans plusieurs localités. Il a constaté
la falsification d'une grande quantité de lait dont il a
ordonné la saisie, et qui a été envoyé a. Paris pour y
être soumis a. l'examen de 'chimistes desquels le rap-
port légal sera transmis a la justice.
–LaJH6rsn'!<'MOMu~<' mettra en vente, demain
lundi, le troisième et dernier volume des AfentOM'M-J?!76o~Me<
La Banque admet à l'escompte les effets de
commerce payables à Toulon.
Ce 34marsd,8S4.
Le secrétaire générât,,
TILLE.
~'OM<*<'OM
Le secrétaire de là rédaction: KM, ncBAmE.
B~ëpartèmens.
SeiMe-tntéfietM'e. La cour d'assises de la
Seine-Inférieure .vient de condamner à. la peine de
mort le nommé Jean-Elie Meurdra, dit Elie, âgé de
31 ans, né à Cherbourg, demeurant au Havre, déclaré
coupable d'avoir, a Sainte-Adresse, le 13. décembre
dernier, volontairement donné, la mort au sieur Houl-
lemare, garde particulier; de M. Acher, propriétaire
au Havre, qui l'avait surpris en nagrant délit de bra-
connage.
Nous avons rendu compte, au mois de décembre,
dernier, des circonstances dans lesquelles ce .crime a
.été commis.
Bonehea-dn RhÔMe. Le préfet des Bouches-
du-Rhône, informé que des provisions clandestines de,
poudre et de munitions de guerre sont faites dans les
bateaux des ports de Marseille, vient, en vertu du dé-
cret du 24 février dernier, de prendre un arrêté contre
les délinquans qui se rendraient coupables de contra-
ventto'nacedécret.
Etranger..
AK~tstet'B'e.–LONDRES, 34 mars. On lit dans le
ZMy-~M~:
MEETING A OLDHAM.
« Il a été tenu à Oldham une très nombreuse réu-
nion dans le but de demander, parvoie de pétition au
parlement, de ne pas faire la paix avec la Russie sans'
exiger des garanties matérielles qui opposent a l'ave-'
nir une barrière infranchissable aux agression's con-
tre l'indépendance de l'Europe par la Russie sans scru-
pule.
» Le meeting, qui comptait plus de.2,000 personnes
présentes, avait été convoqué par suite d'une deman-
de qui en avait été faite a. sir James Lees, esquire,
maire d'Oldham. Ce dernier à présidé et a ouvert la
séance en disant que l'Angleterre, dans la guerre qui
allait commencer, avait aSaire a l'un des despotes les
moins scrupuleux que le monde eût jamais connus.
» Cet Homme, par sa conduite, s'est montré le digne
pëtit-nis de la licencieuse Catherine'; mais avant que
la vieille Angleterre ait achevé de régler son compte
avec ce grand perturbateur de ]a paix du monde, le
czar aura payé jusqu'au dernier shilling les frais de
la guerre qu'il a provoquée.
Mt. JAMES scHODELD propose une résolution tendante
à proclamer que le principe de notre intervention doit
être rigoureusement maintenu. Toute agression con-
:tre le .territoire ou l'Indépendance d'un Etat-doit être
repouss~e par l'intervention armée de tous les autres
Etats, surtout lorsque cette aggression, comme celle
dont la Turquie est l'objet, e~t déterminée par la ja-
lousie inspirée à une puissance par les réformes et a-
mélibratiôns que pratique un Etat voisin. (Ecoutez..)
-?-Ennemi-de la'guerre, en thèse générale, je dois
reconnaître,l'ûrateur,:que, .dans les .circonstances
actuelles,, la gterre est inévitable. (Ecoutez!) 'Il.m'est.
.démontré aujourd'hui qu'au.nom de nos libertés, au'
nom. des libertés des peuples de l'Europe, au nom de
notre commerce, au nom de tout ce qui nous est cher
et de tout ce qui nous touche en Angleterre, nous de-
vons faire une/vigoureuse opposition a l'envahisseur.'
(Applaudissëmens.)
u II est peu douteux que la, guerre durera quelque
temps et qu'elle sera-coûteuse pour l'Angleterre; mais
le czar n'a déjà que trop abusé dé'nos dispositions-pa-
cinques, et c'est a nous de no~s montrer ennn. (Ap-
plaudissëmens.)
M M. w. TWEDALE J'appuie la résolution. Je ne sais
pas' s'il est vrai que sir Ch. Napier ait déclaré devoir
être, dans trois semaines, au ciel ou. a Saint-Péters-
bourg. (On rit.) Mais je ne désire pas, nous ne dési-
rons pas encore qu'il parte'pour le ciel (Non! non! 1
Applaudissëmens.); et je lui .souhaite bon voyage a
Saint-Pétersbourg, 'pour apprendre au czar que son
occupation territormio doit avoir un tei'me. (Applau-
dissëmens.)
» M. PETER SEviLLE DE LEES Je suis grand partisan
de la paix; mais pour l'aimer il faut qu'elleexiste d'a-
bord. (On rit.) Si l'on voulait mener trop loin le prin-
'cipe de la non-intervention, il est évident que l'on
irait droit a la ruine absolue de la civilisation euro-
péenne. Quelque lourdes que puissent être les dépen-
ses de cette guerre qu'on nous force a faire, il n'est
pas de sacrifice auquel la nation ne,se doive résigner
pour avoir la'coopération-cordiale et sincère delà
France. (Ecoutez!) l)
)) L'Angleterre et la France combinées sont plus for-
tes que le monde entim', civilisé ou incivilisé (applau-
dissempus), et quelque parti que doivent eu dernière a-
'nalyse adopter l'Autriche et la Prusse, l'Angleterre et
la France n'en marcheront' point d'un pas moins fer-
me dans la voie qu'elles se sont tracée.
B MM. Cobden'et* Bright, eux-mêmes, s'ils eussent
été ministres, n'eussent po.s pu, malgré leur ferveur
pOtir la paix, se dispenser. d'envoyer le pavillon an-
glais dans la Baltique et a Constantinople. (Applau-
dissemëiis.} Ou, s'ils n'avaient pas voulu' protéger la
Turquie, l'indignation nationale les eût inévitable-
ment envoyés a-.la tour de Londres. (Applaudisse-
.mens.)«~:f
BLa.l'ésolutionestadoptce..
M. Et)WARf) MLEY propose la deuxième résolution,
dans laqugDe on exprime le vœu que l'Angleterre et
la France exigent de la Russie des garanties maté-
.rielles contre toute agression avenir. Il est dit qu'une
de ces garanties matérielles devrait être le rétablisse-
ment de la Pologne russe en Etat souverain' avec des
institutions représentatives, sous la protection collec-
tive de la. France et de l'Angleterre.
? M. j~QUARMBY appuie' cette motion. Une guerre
pntrepr~e dans l'intérêt des peuples et de la civilisa-
tion est une guerre sainte. Il faut, dans l'intérêt de
l'Europe ont'ère, que le czar soit refoulé sur son terri-
toire.
B L'Enr.Jpe né peut pas permettra qu'un Etat civi-
lisé coit absorbé par un Etat barbare, parce que. ce
dernier a=t ie plus f&Ki, et'jamais aucune cause ne fut
-plus nobie ni plus belle que. celle'qui arme aujour-
.d'inïi TAng'teterrc etia~ France, .prêtes a lutter pour
l'indépendance de l'Europe et les intër~tt! de la civili
sation. (Applaudissemens.)
a La résolution est adoptée. JJnc'pétition dans ce
sens sera présente au parlement. v
)) La séance est levée, a'
On lit dans le 2'MttM °
a La compagnie des télégraphes électriques a pro-
posé l'emploi de ce télégraphe dans les armées alliées
d'Orient, et l'on dit que l'on étudie sérieusement SM
projets en Angleterre et en France. On ne peut douter
que l'emploi de ce moyen puissant n'eût une impor-
tance très grande 1~ où de promptes informations et
de rapides concentrations de troupes sont nécessaires,
)) Nous serions inexcusables de ne pas appuyer la
bravoure et la discipline de nos soldats par tous les
moyens que la science moderne, met a notre disposi-
tion. Le télégraphe électrique est un de ces moyens
il peut décider du sort d'une campagne aussi bien que
les navires à hélice. B
–OnIitdansle'.DcM'A'eM~:
« Les marchés pour la fourniture dé viande fraichs
et autres vivres pour l'escadre de la Baltique ont été
conclus. Un fournisseur doit procurer 100,0001ivres de
graisse pour l'o pudding. On embarquera ces fourni-
.tm'es a Hull et au Graud-Grimsby. 11 a été reçu, hier,
plus de 60 ehauSëurs pour la marine a vapeur de S.
M. On ne reçoit pas d'hommes qui n'aient déjà pas-
sé au moins un an en mer. On en a besoin pour la no-
tille de bateaux a vapeur de peu de tirage qui doivent
coopérer dans les bas-fonds et les anses de la Balti-
que. e..
On écrit de Kiel, le 19 mars, au même journal
« On ne croit pas que l'escadre anglaise viendra'
précisément a Kiel, mais plutôt dansées eaux de Frie-
drichsort, petite ville. près de la Baltique, ayant une
assez bonne forteresse. Ce sera la. principale position
de l'escadre anglaise, surto.ut si le temps est beau.
Toutefois, le port de Kiel est large et commode pour
toute l'escadre. 11 y a 23, 36 et même 47 pieds d'eau,
)) Le port.n'est qu'a deux milles allemandsdela Bal-
tique. Il arrive beoucoup de monde de Hambourg pour
voir l'escadreanglaise.La garnison, forte de 250 bom"
mes, va être augmentée de 400 hommes duJutland,
afin que les autorités puissent rendre les honneurs
convenables à la Sotte anglaise, et aussi dans l'inté-
rêt du~main.tien de l'ordre.
B La population do Kiel est de 15 a 16,000 hommes.
Après Altona, c'est la plus grande ville du duché.
Les habitans de Hambourg préparent une brillante
réception a l'amiral Napier, s'ily.va, .Le consulat
français a Hambourg doit être représenté lorsque l'on
'recevra l'amiral.))
–On écrit de Copenhague, le 19 mars, au ~bn: M:~
CAroKtci'e
« On annonce de Gpthenbourg, sous la da.t~ du 1~
qu'une partie de la. Ûotte anglaise a passé en vue de
la côte.–On a vu plusieurs steamers et entendu une
vive canonnade:
)) Le temps est si doux que la mer sera bientôt libM
de glaces. Les steamers de Stockholm à Lubeck com-
menceront leurs voyages la semaine prochaine. Le
steamer de poste ~Vor~'er/MM partira pour Stettin le
1 avril. Le steamer de poste dé Christiania lé ~Vbn~cap
partira le Isr avril.
s.On va armer complètement la forteresse de Kro-
nan, près G'ottenbourg, et on y mettra quelques cen-
taines d'hommes en garnison.–On dit que le lieu dé-
signé pour le mouillage de la nott'e française eat le
port dé Bergen. »
B5~asi!e. Nous avons déjà annoncé la prohibi-
tion de l'exportation de l'or. Nous publions aujour-
d'hui, d'après la Ga.s< ~M Se'H~ du 14 mars, le texte
de l'ukase qui' prononce cette prohibition
(t Reconnaissant nécessaire de prendre des mesures
pour garantir'Ie commercé intérieur et l'industrie
des suites nuisibles auxquelles ils pourraient eu'3,
exposés par l'augmentation, de l'exportation de l'or
monnayé, et d'accord avec notre comité des nuan-
ces, nous ordonnons
c 1« De prohiber jusqu'à nouvel ordre l'exportation
des monnaies d'or russes, par terre et par mer, de
tout l'empire (a. l'exception des ports, de la mer C&s-
pienne et de la frontière de terre de l'Asie), comme du
royaume, de Pologne et du grand-duché de Finlande
B 2'' De permettre aux capitaines marchands et aux
rouliers, et en général a tous les voyageurs, d'expor-
.ter en monnaies d'or russes les capitaines et rouliers
jusqu'à concurrence de 100 roubles, les voyageurs
jusqu'à 300 roubles par tête, en en faisant la. déclara-
tion aux douanes..
')) Cet ukase a déterminé a-la Bourse d'hier une
baisse énorme sur le change. Le rouble argent, oui
était à 3 fr. 80 c-, est tombé a 3 fr. 8 c. B
EspMgme.–MADRtD, 30 mars.–On lit dans la Coi'-
)'MpOH~(H!M ~CKf'ra~C
« La reine partira au cpmmencement-.d'avril pour
Aranjuez,oùS.M.doitpasserleprintemp3~
B Dans te dernier conseil 'de ministre, des' conces-
sions de diverses lignes de chemins de fer ont été fai-
tes. Parmi les lignes concédées, on cite celle de Bal-
nuz y Ezpiel à .Cordoue. Cette ligne doit donner uns
impulsion considérable aux travaux d'exploitation des
mines de charbon de terre du voisinage. La conces-
sion a été accordée a M. le comte de Santa-OIalla, nls
du'ministre des nuances de ce nom qui faisait, partie
du-gouvernemëut en 1843. Le concessionnaire doit se
rendre incessamment a. Paris et a-Londres pour y ré-
gler.desarrangemens préliminaires avant d'ouvrir les
travaux.–(Havas.))) »
TH~~Be; DANU&E, 15 mars. –On écrit a la Ga'
~f'~e<7c(.Moy/M:
<( 11 est hors de doute ..que la Russie met tout en
œuvre pour provoquer un mouvement insurrection-
nel dans s la Bulgarie.-Depuis les représentations de
'l'Autriche, ces intrigues sont enveloppces du plus
'grand mystère. Les proclamations adressées aux Bul-
gares et aux Serbes, imprimées dans l'imprimerie
d'Etat à Bucharest, sont tenues si secrètes qu'il a été
impossible de s'en pro'curer un exemplaire: Mais. es
qu'on n'a pu cacher, ce sont les grands. envois d'ar-
mes que les Russes préparent sur les districts fren-
tières de la Bulgarie. On parle de 18,000 fusils qui se-
ront envoyés au-delà du Danube, sur divers points. N
C~èce.–ATHÈNES, 13 mars.–On écrit a.'Ia, G
« Ali-Pacha, commissaire de la Porte ottomane*'esf
attendu de Constantinople. Il devra demander des ex-
plications et une satisfaction.
') Hier, les ambassadeurs de. France et d'Angleterre
ont fait de nouveHea-réclamations relativement a l'in-
surrection grecque. Le roi a répondu que l'insurrec-
tion grecque n'avait rien de'commun avec la Russie.
B Le nombre des insurgés augmentait. Les troupe
turques, arrivées de ConstantinopJle, occupaient le.<
places fortes de la. Thessulie. Tsavetras. était dcvanÈ-
Arta, il a reçu des renforts. La garnison .de Janina a
vainement attaqué Grimas. Dans le Péloponèse, il rè.De
quelque agitation. B
MM. Meyer Spielman'et Ce, changeurs, 26, rue Vi-
viënne, achètent avec primo de 13 à 14fr. par l.OOC fr.
~5 kilogr.j, les pièces de 5 fr. antérieures a 1825.
–L'ATLAS-UxiVERSEL-MtuEOK ~4-, !'MS ~7a~a/*i)c'),
dont les l''°slivr. viennent de paraître, e&t assurém;L'nt
l'œuvrala plus belle, la plus correcte et la plus instruc-
tive~qui ait été jusqu'alors publiée.–C/M~Mf ~it'r., com-
posÉede 3ca)'s (form. colombier), dessinëes.gTav~es
et coloriées avée uue pureté artistique, et de 3 /CH~f'M
~e ~x'/e, même format (A!
mieuxeclaii'6, ne coûteque Sfr.oO~pKr /cs ~oh'sct'tp~'?K'
–On s'occupe déjà de l'achat d'objets d'ameubleme:at
pour le départ a. ia campagne, qui, cette année, sera
très avanee. A cette occasion, nous rappelons l'excel-
lente lampe Neuburg'cr, brûlant IS'hëui'ëssansêti'H
remontée, qui est reconnue comme la p!us parfaj'te
production de l'art du lampiste, et dont le succès est
devenu immense. Tout le inonde connaît les beaux
.magasins 'de M. Neuburg-er, au .S'o~7, rue ViVienne, 4.
ODOKT'XE ET ÉL!X!& OB6'
rue S'iiut-~Honore, 154, et dang .iout-es les Tilles.
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