Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1849-08-11
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 août 1849 11 août 1849
Description : 1849/08/11 (Numéro 4790). 1849/08/11 (Numéro 4790).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k431449t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~med~ it août î84~-
ONS'ABONNEAPAMS,
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\Paris. 94)'r. Mfr. ffr.
Mpaïtemens. ? fIn., 1 18 M
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Les aMrmem.ens Mtent des ter et 16 de chaque moigj'.cV~
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N)t. LOYStL et ce. aeuts ac;f;ns onfoich de !!t'F~<& t
.\crtAnë)cterre.t,Ëssex-Street,S!rand.' t&3f t
ca Angleterre. -'3~; Straud.' '3
IiYSE~tT10~8 UN FRANC LA 1..IGNE. "ÿy
ÏNSERT10NS = CN FRANC tA MGNE.
M. LEBEY. ttÈGts~E~R DES msEMMM, i, rue LatUtte\
S'itdr~ser Lui pour tous.les avis à tnKrer.
~torx~me aimée.–i~ 4~.
tADM!N!STRATtON.
M.ROUY'AB~!r
Toutesi''sdenia])dMCt)'uc)amH).ionsïeta)i\'es.auser-
vitt; des itbOtttMmens rjoivpnt )ui &tt'e adressens franches
!let'ortauxbureauxdu~ournnt.rueHO!)tmartrn,13t.
REDACTION.
6!.Kt:F!'TXER,GÈHANT-SECRÈTAntEDE!.A!:ËDACTtOK.
Toutes tes lettret et communications reiatives a ta r6-
'daction doivent lui être adressées aux bureaux du jour-
nal. Toute lettre non aû'ranchie est expressément re-
fusée.
Les articles envoyés e~uon insères ne sont pas rendus.
Pans, iOaeAt.
En vérité, nos contradicteurs seraient nos
complices qu'ils ne feraient pas mieux pour
donner à nos idées t'ëvidonce de la démons-
tration la plus irrésistible f Chaque jour nous
apporte un nouveau témoignage.Nous n'avons
plus besoin d'argumenter; il nous sufnt de ra-
conte! Les évënRmens se chargent de meMre
la preuve au bout de l'assertion et d'éclater
les argumens à Ja lumière des faits;
Qu'avons-nous dit et que disons-nous tous
les jours?
Nous-avons dit que les constitutions étaient
inutiles parce qu'eltes étaient illusoires.
Nous avons dit que le pouvoir législatif était
impuissant, et tromperait les espérances de
ceux qui la croyaient destiné à sauver la so-
ciété, comme les craintes de ceux 'qui If!
croyaient destiné à ta perdre. 1
Nous avons dit que l'intervention, à quel-
que titre que ce fut, celle qui nous engagerait
aveejes peuples, aussi bien que celle .qui nous
engagerait avec les rois, fausserait notre poli-
tique et compromettrait toutes les conditions.
de notre grandeur et de notre influence.
Nous avons dit en6n q~e la compression ne
servirait qu'à augmenter les périls de !a. li-
berté sans accroître les garanties de l'ordre.
Or, que voyons-nous? Qu'avoos-nous vu de-
puis quetquos jours? Nos contradicteurs lut-
tent vainement; leurs objections n'ont pas de
meilleure réfutation que leurs actes.-
Sur la question de la Constitution, ceux qui
l'ont préparée, discutée et votée, sont les pre-
miers a la sacriner. Ils ont successivement
suspendu la liberté de là presse et le droit de
réunion; ils on~ fait une loi sur l'état de siége
qui enlève les citoyens et les écrivains à leurs
juges naturels; ils ont, en un mot, reconnu
eux-mêmes que ce régime~ exceptionnel, qrn
a déjà duré six mois sur !es dix-huit mois que
compte la République, était la suspension des
garanties constitutionnelles.
Sur la question du pouvoir législatif, l'As-
semblée, en se prorogeant lorsque rien n'est
fait et lorsque tout est à faire, a confessé elle-
même; son impuissance, et suffisamment prou-
vé qu'elle ne pouvait résoudre aucun des
grands problèmes qui ont été posés par trois
révolutions successives, par le travail de plu-
sieurs siècles, par la misère des masses, par
l'état de nos nuances, par les souS'rances de
tous et par !es 'conditioBs nouvelles de laïo-
ciété..
Sur !a question de l'intervention,~l'expédi-
tion romaine, ses désastres, ses conséquences,
ses résultats nous ont donné trop tristement
raison, au delà de tout ce que nous pouvions
attendre, craindre et prévoir.
En6n, dans la question de la compression,
ta séance de l'Assemblée législative, séance
scandaleuse que nous voudrions ,ea'acer de
nos annales parlementaires, vient de sanc-
tionner aujourd'hui même par la connrmation
de l'évidence matérielle toutes nos prévi-
sions et toutes nos opinions.
Deux représentans du peuple, MM; Sommier
et Ricbardet, étaient poursuivis à l'occasion
d'articles publiés dans un journal hebdoma-
daire qui parait a Salins. M. le procureur gé-
néral de la cour d'appel de Besancon avait a-
dressé à l'Assemblée législative, par l'entre-
mise de M. le ministre de la justice, une de-
mande en autorisation de poursuites. Cette de-
mande devait avoir pour premier résultat de
donner le retentissement universel de la tri-
bune parlementaire à une affaire qui no mé-
ritait guère cet honneur, si nous en jugeons
par ce que nous avons entendu aujourd'hui.
M. Sommier, perdu jusqu'alors dans les rangs
de la Montagne, est venu se poser en victime,
et a forcé M. Odilon Barrot à rompre une lan-
ce avec lui. Son complice et son compagnon
d'infortunes, M. Richàrdet, a paru à son tour,
et, sous le couvert de son titre d'accusé et de
l'inviolabilité de la tribune, fait un discours
qui, pour la forme et le fond, ne te cède pro-
.bablement pas en violence à l'article incrimi-
né lui-même. Nous ne voyons pas ce que la
pouvoir peut gagner a soulever de pareilles
discussions.
Mais'il y a plus, et c'est ici qu'apparattjt'dm-
MmET@N BB M PRESSE
on 11 AOUT i849.
MMNDE i849. `
DOUZIÈME ARTICLE.
PEtNTPEtE
TTh. moMSSeAM, Settel, C~fot, €hîn
trent, Courbet, TF~oyon, W~yM~ Psnni
Btnet, Bes~tFes, < B.&cm~x,de
Cwzom, BanMgny, Pt'e't, BmtttHa,
Vidât, Stgonx, Tryt% m ° MMa Bian-
ehi, Xiem!F~!B iin et M. Mtaxtme .~avad, M~ 8i-
Bnomnet.M Piedagaet
Le paysage est une chose d'inveption. mo-
derne. Les anciens ne l'ont 'pas soupçons, et
quoique Pline parle do certaines vues de
les, de campagnes et de malines exëcutëos sur
les murailles, en manière de fresqués dëcora-
.tives, il est certain qu'aucun des peintres il-
lustres de l'antiquité ne s'est, occupe de cette
branche de l'art.
La nature a 616 aperçue pour la première
fois quelques aimées ayante ~a révolution fran 7
$aise, par Joan-Jacques Rousseau, et c~tte de-
couverte fut la princip.al& 'cause des immenses
événemens politiques qm suivirent. Le paga-
nisme ne voyait d~ns 13't ~rbies que l'habita-
tion des Hamadn&t.dos, da na les {louves que 16
produit de l'urne (l'un 6~-9 à barbe verto, dans
puissance de la compression~On a demandé la
lecture de l'article incriminé, et cette tecture,
étant le droit de l'accuse/n'a pu être refusée..
M. te ministre de la justice a été obiigé d'y
souscrire, et nous avons vu le rapporteur do
la commission, M. Dariste, monter à la tribu-
ne de l'Assemblée législative pour lire d'une
voix sotenneUe un article dont le retentisse-
ment n'avait Da,s. dépassa, sans doute, les:Ii-
mites d'un chef-iieu d'arrondissement; reten-
tissement qu'un procureur-général avait juge
cependant assez dangereux pour venir deman-
der vengeance jusqu'à !a porto do l'enceinte
de la représentation nationale.
Vous croyez que cet article a pu faire du
ma!, et c'est pour cela que'vousio poursuivez.
Mais voyez l'impuissance et Is périt de la com-
pression. Cet article était inconnu.H était in-
connu partout ai!lours qu'a Salins, et oublié
sans doute dans cette dernière ville. Eh bien!
demain, le J~ont~Mr, journal ofSciel de la Ré-
publique française, lui ouvrira ses colonnes.
Demain, trente journaux !e reproduiront.
Trois cents journaux de départemens )e répè-
teront à leur tour. La presse étrangère elle-
même s'en emparera. L'Europe emiëre !o li-
ra, et grâces au réquisitoire d'un procureur-
général, M. Sommier va conquérir une re-
nommée universelle. Ainsi, en voulant punir
le délit, vous étendez le mal, et, pour frap-
per l'empoisonneur, vous développez le poi-
son et vous multipliez àl'inSni les empoi-
sonnés! 1
Quel beau résultat 1 Supposez maintenant
que l'accusé soit acquitté,: c'est sur vous qpe
retombe la condamnation! Supposez qu'il soit
condamné ta cour d'assises ordonnera la
~e~fMcMsM de l'articl& incriminé et du numé-
ro saisi; mais c'est après qu'il aura. trouvé,
dans le procès même, des milliers d'échos.
Voilà les avantages de la compression! Nous
aimons mieux les périls~ de la liberté, et en
cela nous croyons rester ndèles à la cause de
l'ordre.
Ea dehors de ces résultats généraux, qui
sont dans )a logique delà compression, le
procès intenté à MM. Richardet et Sommier en
a eu d'autres aujourd'hui qui ne sont heu-
reusement que dans les accidens et les ha-
sards des luttes politiques~ Une scène scan-
daleuse, inouïe, & troublé la séance, et jeté
l'Assemblée dans la plus vive agitation. Au
moment où M. Dariste achevait la lecture de
l'article incriminé, un grand tumulte s'est
produit tout à coup sur les bancs de. la gau-
che. Un représentant, M. Pierre-Napoléon Bo-
naparte, venait de frapper au vissgo un de
ses collègues, M. Gastier, un vieillard que ses
cheveux blancs auraient dû mettre à l'abri
de cet outrage!
II nous serait difficile de peindre l'émotion
qui a smvi cette scène on court, on se pré-'
cipite; tous les représentans sont debout; M.
Dupm se couvre; les tribunfs sont haletantes.
M.Pierre Bonaparte disparaît dans un couloir.
Nous entendons dire qu'une parole appro-
bative, prononcée par M. Gastier au moment
où. M. Dariste lisait la fin de l'article incrimi-
hc, qui se termine par des attaques person-
neUes contre le président de la République, a-
vait provoqué l'outrage de M. Pierre Bona-
parte. Trop de versions circulent à cet égard
pour qu'il nous soit permis, de préciser las
faits. Ils se préciseront par l'enquête, qui a
immédiatement suivi cette scène déplorable.
Après une demi-heure de suspension, la
séance a pu être reprise. MM. Pierre Bonapar-
te et Gastier se sont successivement expliqués
à la tribune, plutôt pour échanger un cartel
devant l'Assemblée, que pour donner des é-
claircissemens. M. Dupin a annoncé ensuite
que, conformément à l'art. 126 du règlement,
il avait ordonné à MM. Pierre Bonaparte et
Gastier de se rendre dans le local désigné par
t'article 132.
Cette justice distributive, qu.i faisait à la
la victimo la même part qu'a l'agresseur, a
paru exorbitante à la gauche, qui a éclate en
murmures et on protestations. A ce moment,
le tumulta s'est déchaîné de nouveau avec
une telle violence que nous avons cru, que
l'Assemblée allait se transformer on arèno.
M. Dupm a été obligé de se couvrir et do le-
le soleil qu'un dieu menant un quadrige d'or
chaque objet était pour ainsi dire anthropo-
morphise, transformation préalable pour ré-
lever a la dignité do l'art. Le christianisme a
regarde la nature avec sa dëSance pour tout
ce qui est matière partout où le paganisme
plaçait des dieux, lui plaçait des diables; la
beauté lui semblait le masque de la tenta-
tion les magnificences ds ]a. terre avaient
pour lui l'inconvénient de distraire du ciel; il '1
redoutait les fraîches Tempes, les beaux om-
.brages, les Meurs au parfum enivrant, les lacs
qui invitent au bain, le chant das oiseaux, les
harmonies du soir, tout ce qui éveille des
idées de vie universelle, d'amour et de li-
berté..
Avant'l'époque où nous sommes, à part. ,,1
Poussin et Claude Lorrain, quLencore ont me~
lé beaucoup de fabriques à leurs paysages re-
levés par le style et la composition, il n'y a
guero que Ruysdaët qui réponde exactement à
ce que nous entendons aujourd'hui par paysa-
giste la reproduction pure et simple d'un
vallon, d'une plaine, d'une forêt, d'une chau-
mière au toit festonné do végétations, ne pa-
raissait pas digne d'occuper l'œil et le pinceau,
H a faiïu la sourde infiltration des idées
panthéistes qui donnent de l'importance & tou-
te~ choses et animent le brin d'herbe de la
même ~o divine que l'homme, pour faire
qu'on s~aLChât à cés formes silencieuses et
tranquille~ pt ouo l'on'aimât la nature pour
eUe-mëme, s'ans idea!, sans composition, sans
drame introduit.
Le précurseur, le Saint-Jean de cette jeune
école, quinedoitrien à l'antiquité et compte
déjà tant d'illustrations, a été Flers, !e maître
do Cahat.~Le premier il a rompu franchement
avec le paysage historique il a cru qu'une
belle foret pouvait se passer de Cephale et
verlasëance.
Les reprëséntahs ont été s'enfermer dans
leurs bureaux pour se recueillir et calmer
leurs esprits. A la reprise de la séance, l'As-
semblée avait Mtrouvë sa physionaa~ie habi-
tue)!e, et la demande en autorisation de pour-
suites a été votée sans nouveHe discussion.
Dem&in, M. Barocho présentera un réquisi-
toire a !'occa:.ion du délit qui résulte de cette
scène scandaleuse, et dont la connaissance
est réservée aux tribunaux.
Au commencement do la sëanca, l'Assem-
blée a vot~ sans- discussion le projet relatif
la convocation de la haute cour de justice, s
Versailles, pour le jugement 'du complot du
13 juin.
QCESTFMar.
Pourquoi une AssemMëe législative per-
manente?
–Afin de conserver intact& la Constitution.
aûn de protéger la liberté contre '.l'arbitraire.
afin de contenir le pouvoir.
–Lisez le ~fo~Mr qui publie ce matin la
discussion et le vote d'hier, ayant pour objet
la loi sur l'état de siège!–Une Assemblée
législative permanente est incontestab)ement
un obstacle. Mst-eUe sérieusement une garantie?
BILAN DE LA BANQUE DE FRANCE.
Voici le bilan de !a Banque, puMie ce matin
parl6j!foM!eMr.'
ACTIF.
~Argent monnayé et lingots. 233,377,4~0 81
Numéraire oans les succursales. 138,679,805
Enots arriérés à recouvrer. 102,74339
RGrteieuilIedeParis,dentl7.H7,591
fr. 40 c. provenant des suceurs.45,761,45147
Portefeuille des succursales, effets
sur place, etc. 81,118,372 ))
Avances sur monnaies et lingots. 5,770,800 x
Avances sur lingots et monnaies
dans les succuma)es. 833,753 c
ALvancessureSetspuMiesfrancaig. 22,2<5,03525
Avances sur enets publics irancais~
dans les succursales. 1,338.715 <
.avances à l'Etat sur bons du tré-
sor do la République. 50,CM,GOO x
Avances à l'Etat sur l'emprunt de
ISOmiUions. 30,000,000 K
Prêt de 3 millions à la vilte de
Marseilla. 1,075,'COO x
Avance au départem. de la Seine. 3,000,000 x
Rentes de la reserve. 10,000.000 ))
Rentes, ïonds disponibles. 42,581,48813
Placement des nouvelles suceur-'
sales en enets pubtics. 12,779;5 Hôtel.et mobilier de la Banque. ~,000.000 ))
Immeubles des'succarsales. 2,396,225 t
fntérêt dans le comptoir national
d'escompte. 200,000
[ntérêt des anciennes banques dé-
partementales dans les comp-
toirs nationaux de leurs villes.. 230,OOC x
Efïëtsensounr~nceàIaBajiqua.. 4,610,0389!
Enets on souBtrance dans les suc-
cursates. 2,88t,65t z
Dépenses d'administration de la
Banque. 96,070 45
Dépenses d'administration des suc-
cursales. H9.635 )'
Oivors. 147,50095
703.343,28975
PtSSUf.
Capital de la Banque. 67,900,000 )'
Capitatdesex-banquesdépartem. 23,350,000 ))
Reserve de la Banque. 10,000,000 M
des ex-banques départem.. 2,980,750 <
Réserve immobUièro de la Banque 4,000,000 c
Bitiets .~porteur en circulation,
de ta Banque. 371,121,700 »
Billets au porteur en circulation °
des succursales 39,955,925 ):
Bi)Ietsàorare. 600,~2~
Compte courantdu trésor créditeur 50,778,364 85
comptes courans. 8a/16,381 58
Comptes couransdansles si'.ccûrs. 25,5~,0!.3 )'
Récépissés payabies à vue. 8,673,000 ))
Récépissés payables à vue dans les
sueeursales. 1,~0,237 x
Traités des succursales à payer
parla Banque. 7,185,67052 5
Traites do la Banque à payer par
les succursales.4,025,933 o
Dividendes à payer. 782,517 25
Liquidation du comptoir d'Alger.. 170,283 44
Escomptes, intérêts divers et dé-
penses précomptées. 1,118,293 98
Escomptesjntérëts divers dans tes
succursales. 6tS,8'?6 »
Réescompte du dernier semestre. 143,693 49
Réescompte du dernier semestre
dans les succursales. 321,562 e
Divers. 8M,~55 64 r
703,343,269 75
Procns, et qu'un Ulysse tout nu n'était pasin-
dispensabte dans les roseaux. On avait bien es-
saye de faire quelques arbres, quciquesmofi-
tagnes, quelques prairies, mais on excusait !a
chose par un prétexte mythologique, et te chê-
ne de Fontainebleau était transplanté dans le
bois sacré des Eumënides ou dans la forêt do
Dodone. Fiers osa faire des arbres qui n'a-
vaient aucune autre occupation que do porter
des branches et des feuilles; il peignit des
pommier. des sautes, des haies d'aubépine,
des mares entourées de joncs, des prairies a-
yec des vaches qui n'étaient pas la vache Ip
il crut que l'air, l'eau. le feuillage, l'ombre et
ia lumière étaient des sujets sufSsans, et que
la Normandie n'avait pas besoin d'être histo-
riée avec le dictionnaire de Chomprê.
Cabat, imbu de ces idées saines et vraies, et
mis en contact immédiat avec la nature par ce
bon maître, fit toutes ces charmantes toiles,
chefs-d'œuvre ds naïveté, de pqùleur et de fi-
nesse, dont le souvenir est r~stési vivant dans
!a mémoire de tous ceux qui aiment, l'art,
qu'ils le mirent a la tête de l'école du paysage.
Plus tard, il eut, comme Marilhat, une attein-
te do la maladie du stylo, qui St presque déses-
pérer de lui, maladie guérie à présent, com-
me l'attestent deux tableaux achevés récem-
ment, que nous avons vus chez Desforges, et
qui auraient fait merveille à l'exposition, car
ils rentrent en même temps dans la première
manière de l'artiste.
Puis s'est développée toute cette jeune ëce-
lo animée d'un sincère amour de la nature
dont les œuvres variées dans la forme se res-
semMent par le fond.
L'événement du Salon est l'entrée cieM.
Théodore Rousseau, un des jeunes paysagistes
repoussé impitoyablement par le jury, durant
cette longue perséoution que les Nérons et les
Le bilan accuse toujours, et de plus en plus,
uno situation déplorable. Les caves do la Ban-
que se g-orgent improductivement d'une mssse
de capitaux qu], s'ils étaient répandus dan!
les mille canaux du travail et de l'industrie,
pourraient porter {'abondance et la vie là où
l'on ne voit que misëro et détfësse. JEacorP
huit mil!iom d'augmentation, cette semaine.
dans l'encaisse métallique, qui s'élève aujour-
d'hui à 364 muhonst-
La circulation des billets, si peu dëvelbppép
déjà, a, au contraire, dëcru. Elle n'est plus,
pour Paris et !es départemens, que do 4i0 mil-
lions. La dineronce entre ios ëcus et les billots
en circu)ation n'est dont plus que de 46 nul-
.tions. La Banque do France no sera tantôt
qu'une simple banque de dépôt.
H y a une tege.ro augmentation dans le por-
tefeuilte de Paris, qui de 44 minions t)58,000
f'r., s'est ëkvë à 45 millions 761,000 fr. E.i re-
vanche, io portefouDiedes succursales a baisse
do 83 millions à 81 miUions. I) y a donc, dans
t'ensembto, une nouvetie dépression.
Le compte-courant du Trésor présenf.o un
accroissement déplus de 3 mi)I;ons 1/2. De 47
millions, it s'est élevé à 50miUions 776,000 fr.
Les chambres prussiennes ont été ouvertes,
à Berlin, le 7 août. Nous publions plus loin le
discours prononcé; au nom du roi, par M. le
comte de Brandebourg, président du consei]..
L'espace nous manque ce soir pour dire no-
tre pensée sur cet exposé de !a politique prus-
sienne, exposé as'iez franc, sauf ce qui con-
cerne les nuances, dont la situation nous pa-
raît un peu SattëQ.
La réunion des nouvelles chambres est le
troisième essai parlementaire tenté en Prusse
dans l'espace de dix-huit mois.
L'exposé des motifs du projet de loi concer-
nant le chemin de fer de Lyon a été distribue
aujourd'hui. Voici ce document
« Messieurs,
)) Après la révolution de Février, toutes les
industries ont eu à subir douloureusement le
contre-coup de cette grande commotion politique.
Les entreprises de chemins de (er n'ont pu y 6-
chapper plus que tes autres; toutes en ont été
profondément atteintes mais, à l'exception de
deux _ou trois d'une très taible importance, par
exemple, celtes de Bordeaux à la Teste et de;Pa-
ris à Sceaux, celtes qui étaient en. voie d'exploi-
tation ou pour iësqueltes l'Etat taisait une partie
plus ou moins forte de ta' dépense, ont pu tra-
versor la crise, avec peina, sans doute, mais sans
périr; quant aux autres, elles furent brusque-
ment arrêtées. Parmi elles, ta. plus considérable
de toutes, celte de Paris à Lyon, se. trouva dans
l'impuissance de continuer ses travaux. Privée
moins encore à ses actionnaires, elle dut s'arrê-
ter et m~oquer le, secours du gouvernement:
B Le gouvernement, de son côté, reconnut qut
y avait un très grand intérêt public à n~ pas lais-
ser indéfiniment suspendus !es travaux du che-
min de fer de Paris à Lyon; ces travaux occu-
paient, soit sur te terr&in même, soit dans de
nombreuses usines, des milliers de bras; les in
terrompre, c'était jeter dans la rue, sans pain et
sans ressources, do nouvelles cohortes de tra-
vailleurs inoccup&s, c'était fermer denoNvettcs
usines et augmenter encore las désastres de l'in-
dustrie déjà si cruellement éprouvée; il fattai!
donc prendre sans délai les moyens propres a'
prévenir ces déplorables résultats.
') Le gouvernement'Ie comprit, no.us l'avons dit,
et, comms raison das circonstances, ii ne pou-
vait songer à venir au secours de la compagnie
pstrdes mesures financières qui eussent pesé trop
tourdement sur le crédu de i'Etat.il onrit à cette
compagnie dera.cheter sa concession au moyen de
tentes.
K A la suite d'une négociation difncUe, un pro-
jet de loi fat présenté dans ce but à~ l'Assemblée
nationate constituanto, et adopté par eUe il est
inutile, sans doute, d'en l'appâter les dàposinons
on détail; il safara de dire que chaque ac'.ion de
500 fr., libérée de 250 Ir., reçu Tir. 60 c. de
rente 5 pour 0/0, ce qui, au cours du jour, repré-
sentait 109 fr. environ par action, et que, par
suite, le prix du rachat appliqué aux 408,000 ac-
tions s'est élevé à environ 4~,000,000 fr.
)) La loi du 17 aoQt tS~S a produit, messieurs,
tout t'enat que le gouvernement et t'AssemMëe
nationale s'en ét;ui-nt promis. Les travaux cit.
chemin da fer de Paris à Lyon turent reprisa il
i'msunt même sur use grande ccheiie. Les som-
mes que la compagme devait a ses fournisseurs
et à ses cnSepretieurs f&rent payées; caux-ci, s
iocr tour, parent faire do nouveaux travaux; l'ac-
tivité, )o mouvement reparurent dans les usinée.
et nous ne craignons pas .de dire que, de ce mo-
ment, l'industrie a pu commencer à entrevoir
des jours meilleurs. 1-
Dioclëtiens de l'Institut ont Mt subir aux con-
fesseurs et aux martyrs de l'idée nouvelle.
M. Théodore Rousseau a plus que personne
repousse la tradition classique du paysage
il s'est livré avec une audace exaspérée à tou-
tes les violences, à toutes les férocité da fai-
re et de couleur que nécessite oi qu'excuse
une réaction -ou plutôt une insurrection dans
io domaine do l'art; on né pouvait pas pro-
tester plus loi'tomentcoRti'e Michaton, Berlin
ctWateIet.
Au lieu d'arranger les paysages, il les eût
plutôt déranges; il cherchait à surprendre la
nature chez elle, dans son déshabulë, avec
l'attitude intime et bizarre de la solitude; ar-
bres rosés sur le bleu iroid du ciel d'hiver,
feuilles grillées par l'automne ou satrapes
par le soir, maigres squelettes des forets se
dessinant sur l'arête des coteaux, terrains nus,
ia'pis d'Aubusson à la mousse; pentes rugueu-
ses que mamelonnent dss verrues de rochers
fouittu de broussailles échevelëes, mares où
sous !a rouillo des plantes aquatiques miroite
une eau noire où tremble par places le loùot
du ciel, nuages a formes bizarres où le cou-
chant attise ses fournaises, ravins'décharnés
sur lesquels pendent comme des barbes les ra-
cines des plantes. Voila ce que M. Théodor.e
Rousseau peignait sans reculer devant aucune
hardiesse, empâtant, glaçant, égratignant,
)aissaat sa toile à découvert, & grands coups-
de brossa ou à petits coups de pinceau, pous-
sant )o vrai-jusqu'à l'invraisemblance, "le sin-
gulier jusqu'au fantastique, !o bizarre jusqu'à
l'extravagant, justifiant ses admirateurs et
aussi, il faut bien le dire, ses détracteurs, dans
le même tabieau.
Bien qu'il ait été refusé au Salon pendant
quinze ans, la réputation de M. Théodore
Rousseau n'en est pas moins grande, et si ]a.
K En résume, ('Etat a dépensé, dans les cinq
derniers mois de 18M, 20,000,000 sur Je chemin
de fer de Lyon; il y consacre en 1M9 une somme
do 34,000,000, qui sera encore augmentés de 3
mi'tions si vous adoptez te projet de Jorqui vous
est. en ce moment soumis. Sous quelques jours,
la première section entre Paris et Tonnerre, cette
de Dijon à Chaton, pourront être livrées à Is ciï-
cuixtion; e!. vous pouvez apprécier déj: nies
sisws, les importans résultats que l'exptcitatk'n
do ces sections ne peut manquer de produire
pour la prospérité du'pays..
'i\fais que)s que soient ces résultats, ils ne se-
ront- complets évidemment que )orsquo la voie
do fer pourra se prolonger jusqu'à Lyon, bien
mieux, que lorsqu'oUe sera continuée jusqu'à A-
vicnon. A toute époque, dans les Assemh'ëes
françaises, depuis qu'eues ont eu a s'occuper de
chemins de fer, l'on a proclamé la haute utilité
publique de la ligne de Paris à la Mé~iterranéo
toujours on &'est préoccupé des mesures propre?
à en accélérer l'achèvement. En 18<5 cnGn, l'on
pouvait espérer que le but était atteint, les.évé-
oemens ont encore une fois défruit cette espé-
Mnce, et nous avons reprandre encore l'oeuvre
déjà tant de fois abordée sans succès. Assez de
temps a été perdu jusqu'ici; de nouveaux retards
compromettraient gravement. les. intérêts du
pays, aujourd'hui surtoutque tant et do si graves
questions se débattent dans !a Méditerranée.
» La Franco doit avoir plus que jamais iesyeux
tournés vers l'Unie, vers l'Afrique; elle doit tenir-
à conserver, à travers son territoire, io transit de
t'Angleterre sur l'Inde, et tout ce qui peut rap-
procher le siège'de-son gouvernement des ports
de Marsaitte et do Toulon, ]e nord du midi, doit
mer au plus haut point son attention.
N8 savons-nous pas d'aitiours qu@]s bienfaits
est,cppelé a rendre le chemin do'fer do MarsoiHe l
à Lyon dans dos temps de disette! Vous vous
rappelez les difficultés de l'année ~6, tes efjerts
~-)~i~ a fallu faire pour amener, do MarseiUo dans
t'intêneurdu pays, les.grains nécessaires, à ses
habitons; si ce chemin eût été construit a!ors, en
quoiques jours l'abondance, la sécurité rissent
''oparulaoùil y avait, pénurie et inquiétude.
Combien n'est-H pas désirable que, si des circon-
stances semblables, se reproduisent, elles nous
trouvent en possession du remède! l
x Sous~un autre rapport aussi, messieurs, i)
importa do commencer de suite tes travaux du
chamin do fer de Lyon à Avignon, en même
temps que l'on terminera ceux du chemin de fer
de Paris à Lyon. La plupart des commandes qui
avaient été faites pour l'eieeution de ceiui-ci
sont livrées; les usines achèvent ]@s fournitures
dont elles étaient chargées, et bientôt eiies vont
se trouver sans travail. L'exécution des chemins
de far a donné naissance à plusieurs grandes u-
sine3 que tes. chemins de fer seuls peuvent ali-
menter quand ceux-ci s'arrêtent, les usines e!-
tes-mëmea languissent; et cependant, il est d'un
grand intérêt national de )es entretenir, pour ne
pas avoir à demander dans l'avenir à l'étranger
tes rails, les machines dont nous pourrions avoir
besoin.
)) Mettre la mam à f'cmvre entre Cnaton et Avi-
gnon, c'est donc rendre la vie aux usines, et par
ces usines elles-mêmes, ta ranimer sur une gran-
de partis de la surface,du pays; c'est, on un mot,
f~ire renaître le travail.
)) Après ces courtes observations, Tous recon-
naîtrez certainement avec nous, messieurs, qn'i)
faut commencer de suite te chemin de Chaton à
Avignon~Mais qui fera. la dépense? Sera-ce l'Etat?
Demanderons-nous au Trésor public de faire tes
sacriSces que cette grande opération doit exiger?
Vous connaissez l'état~u Trésor; le gouvernement
vous l'a indiqué en vous présentam le budget de
~850. Vous en avez conctu sans doute que, ]oin
de songer a. augmenter les charges de l'Etat,
it faut les diminuer, si l'on n'entre pas résolu-
ment dans )a.voie des économies, on marche à
t'abîme c'est ce qu'à tout prix il faut éviter.
» Le Trésor ne peu; donc fournir les fonds né-
cessaires aux travaux; il faut dès lors les deman-
der à l'industrie privée. Depuis la rëvoluiion de
Février, les capitaux, et les capitaux étrangers
surtout, s'éloignent des. chemins de fer; il faut
les y rappeler, et avec eux le crédit, avec euï
le travail. C'est danscetto pensée, messieurs, que
nous sommes ennés en négociation avec une
compagnie de capitalistes qui a offert de prendre
sa charge l'achèvement de !a ])gne estië~ë df-
Paris àAvigtion. Ce'te compagnie, bien entendu,
dans l'état actuel dn cre'!it,.a dû nous demander
des conditions plus favorables à la spéculation
que celles qui eussent sùfû.dans des temps meit-
)eurs. Nous les avons discutées avec soin, avec ta
ferme intention de concilier, tout a la fois, ]es
intérêts pu.b!ies avec ceux de !a compagnie elte-
mëmE. Nous espérons y avoir réussi :-l'Assem-
blée en jugera. Voici en quelques mots le ré-
sultat du projet de traité que nous avons pré-
paré
D Le ct-emin.do fer de Paris à Lyon est seulcn-
tropris, vous le savez à 1~ En de 'i8M, une som-
ma d'environ 147,000,000 fr. y aura été dépensée;
98 minions y seront encore & dépenser à cette
époque.
» D'un autre eô!é, la tigne de Lyon a Avignon
a. été évaluée à 1~ mil'ions enviroN, et enfin la
traversée de Lyon est estimée devoir coûter
M millions au moins.
» La dépense à faire, à partir de 1850, entre Pa-
ris et Avignon, serait donc de 243 millions.
:) La compagnie soumissionnaire nous a de-
foule ne connaît pas toutes ses .œuvres elle p
sait du moins son nom !os voix courageuses v
delà presse ne se sont pas lassées de crier t
contre cet ostracisme injuste, et enfin le jour c
de la justice est arrive.
M. Thêo.dore Rousseau a expose trois ta- i
bteaux:une~MKM3,uneZM!'ere ~ot'~ an t
M~ eoMc~CK~, et des T'et'fa/MS o!'NMtotKK~. i
L'MMe, dont la disposition- est originale s
par sa simplicité, consiste ~n une altéo s'en- t
fonçant à perte de vue dans l'épaisseur d'~n 1
bois IeEo!ei! pénètre à' traders les fouilles r
nouvelles dont il blondit les tonsd'emera.ude, l
et sème ies herbes et les mousses de paiilettcb' 1
d'or; tout est vert comme le printemps, dans~
cette a))ëe solitaire et mystérieuse que la~é-
ëétation envahit. H a plu récemment, et dans
les petites flaques d'eau dos ornières se'bai- '<
gnent les reinettes à I;i note argentine: le !a-
pin y fait ses gambades, et le chevreuil la tra-
verso sans trop hésiter.
L'aspect vert de ce taMeau étonne d'abord, i
car le vert, nous no savons pourquoi, est mai <
vu dans !e paysage, où l'on admet ]es arbres 1
jaunes, rouges, gris, bteus, de toutes les nuan- 1
ces, enfin, excepte de la nuance natarette t
c'est là une des audaces de M. Rousseau,' et (
celte qui, peut-être, lui a n'ut davantage que 1
d'avoir fait de temps à autr.o des arbres qui )
na ressemblaient pas à des choux-fleurs trem-
pes dans l'encre. L'on pourrait aussi rcpro- (
cher un pau. de confus'OB à ces fouittages se i
superposant les uns aux autres, à toutes ces
herbes enchevêtrées, mais la réalité même;
les arbres confondent !eurs branches, 'tes
plantes leurs Btamens, l'intérieur des forêts
est touSu, inextricab)e,fonrmiHaut de détails,
obstrué de miiie accidens peu ii~eiligibies à
travers le réseau mouvant du fouiUage. M. `
Théodore Rousseau, qui est un paysagiste un
mandé de lui livrer, à titre de subvention, <6u9
les travaux faits et A faire sur le cheminée Lyon
jusqu'au 31 décembre prochain. EUe~ demande,
en outre, que l'Etat se charg ât de la traversée
de Lyon; eile prend le surplus destmvaux a ses
risques et périls, c'est à dire qu'elle ctïre de tour*
niretdedépenser une somme de3)9 Eii!!ons,
qu'alio porto pour éviter tonte cbaiMe d'eri'ur d
2<0 militons.
» EUe rêclamssurco capital une garan'do.d'in-
térêts do 5 p.. 100 at pl)i&, laquelle serait Es ur.;u
pour toute )a durée de la concession, c'est à dir ) o
pour 99 ans.
? Et~taux nécessaires à son entreprise, tUe nou~ a'te-
manaé une subvention en argent da i5,5? Cotte somme serait offerte à titre de prime u~x
actionnaires des anciennes compagnies do Bor-
deaux à Cott.e~dcFampoux~ Hazobrouck et de
Lyon a Avignon, qui voudraient prendre pR)t a il
l'opération, et qui pourraient, par ce moyen, ren-
trer en partie dans lés sommes qui compo?aie!)t
!escant.ionnamonsde ces compagnies, cautio;
nemëns dont. le Trésor a été mis onjiossession.
oTeUes sont, messieurs,]es condition'! pr~nc'p~-
les r~ciamoes par la compagnie soumissionnaire,
9t qu'après l'examen.Io plus approfondi nous,
nous sommes décidés à vous proposer d'accep-
ter. Comme nous t'avcns dit, nous ios croyons en
rapport avec l'état du crédit nous pensons que,
pour déterminer les capitau: à rentrer dacs ]'in-
dustrie, il faut leur assurer des aYantasres positifs,
et, dans l'espèce, ces avantages ne vuus paraît
tront sans doute pas exagérés, si vous vouiez bien
les mettre en para~èle-avec les charges imposées
à la compagnie..
)) L'Etat abandonne à cette compagnie environ
<50 mitiions de travaux faits, qui, au prix de ra-
chat réglé par ia loi du 17 août 18M, no repré-
sentent pour le Trésor qu'une dépense, de moins.
de 99 minions. H lui promet pour 24 mitfioHs de
travaux à faire; ennn, it lui assura une subven-
tion gratuite de 15,500,000 francs, c'est & dire en
total il lui donne, tant en travaux qu'en argent,
une snmmo de 189 millions de francs environ.
» Mais, en retour,'à compaSnia devra dépen-
ser encore 2 tuollo des affaires, ce n'est assurémeatpM chose
fMila que do parvenir à réunir un capitalde cet-.
te impa'rtance.
oL'Etatgarantit, en outre, Macompa~nieunin
tërêt de 5 0/0 pendant la durée da la cuncession;
et cotte durée elle-même est portée à 99 ans.
» Lo principe do )a garantie d'intérêt donnée
par l'Etat soulevé, nous le savons, de nombreu-
ses contradictions mais il nous semMe que to"s
tes les objections perdent de leur valeur lorsque ·
s'agit d'app'iquer le principe A des entreprises
dont .les revenus doivent atteindre, certainement
dans les cas les plus défavorables l'intérêt garan-
ti or, pour le chemin de Lyon à Avignon, l'on
peut évalner le revenu net du chemin à 16 mi'~
lions, et la somme promise par l'Etal, en exécu-
tion de sa garantie, ne pourra jamais.excéder 12
miilions.
» Nous sa'fons aussi que bien des personnes e
regardent les concessions à tongs termes comme
extrêmement dangereuses, et voudraient que !'E-
tst n'aliénât pM les chemins de fer pour une du-
rée de plus de 50 à 60 ans.
» Nous pensons aussi que dans tous les cas ou
i'on peut sans inconvénientTestreindre'ia durée
des concessions, il faut te faire; mais dans l'espè-
ce si i'on réduit la durée, il faudra augmenter ta
taux de l'intérêt garanti, et en pareil cas il nous
semble que le temps est la monnaie qn'it convient
de donner; c'est la plus économique, et c'est
d'ailleurs celte qui interesse I@ plus vivement las
compagnies à la bonne administrauon de leur en-
trepnse.
M Vous voudrez bien remarquer d'atDeuY's, mes-
sieurs, que les sacrinces de l'Etat ne. seront pas
sans compensation: nous avons au-delà d@8p.
~0/0, réserve la moitié des bénéSces pour !'Etat,et
car M moyen les principaux abus que l'on peut
craindre sont évites.
)) Nous n'avons pas besoin d'ajouter que nous
ayons inséré dans le cahier des charges, soit pour
l'eiècutton des travaux, soit pour l'exptoi tation dû-
chemin de 1er, toutes les ctauses d'usage ces
ciausM ont déjà reçu la sanction de l'expérience
appliquées avec justice, modération et fermeté,
eUes 'peuvent sauvegarder tous ies intéïêts qui
.la près ou de loin, sont liés à l'elistcnce des chs-'
mins de fer nous avûus dû tes maintenir d~ns
ieur mtégrité.
)) N9U9 n'entreronB pas ici, messieurs, dans des
détaits ptus étendus sur les clauses de la cotivon-
tion que nous venons soumettre à votre appro
bation; it nous sufSsait do v(Ats indiquer !o'bu!.
principal et la portée de cette convention. Tous
tgs termes.en seront, discutés devant iaCo!U-
tnis&ion à )aque!ie vous en roverrez l'examen, et
'o n'est qu'après qu'eno aura passé par l'ëpreuve
de vos délibérations que nous la signerons défi-
nitivement avec les intéressés.
? Messieurs, nous venons de vous déférer un
projet dont'i'adopt;on résoudra le grand probtème
posé depuis dix-huit mois, en assuraat io retour
de i3. connance et la renaissance du crédit ptibiic. r
o Nous 'vous demandons lt; moyen d'appeler au
travaU .pendant i'tiiver pracbain les ouvriers, en
si grand nombre, que l'agriculture utilis:; aetttel-
iement.
z Nous avons la certitude que ~'sanction légis-
lative donnée à nos propositions deviandra le si-
gnal d'une reprise des affaires~ îSdastrMÎies et
peu sauvage, n'a pas fait la toilette à son a--
venue il ne l'a pas ëbarbëe, mise en ordre et
tirée au cordeau;iln'a pa-voulu être piusclair
que la nature.
La Zt'S!'e?'~ de forêt aM~o/e~ eoMC~NK~, ofTre
une de ces oppositions vigoureuses qu'affec-
tipnne M. Th. Rouleau. Un g-rand arbro dont
i'anatomie végétale est parfaitement detautee,
s'enlève en nairsur les'teintes chaudes do
l'horizon. Et à propos de cet. arbre, nous de-
manderons pourquoi ]es paysagistes font ordi-
nairement si peu paraître le ciel '& travers les
branches et te feuille de leurs chênes ou de,
tours ormes, et se contentent de les masser par
p!aques epaisscs.-Rien n'est fin et délié com-
me la cîme d'un~arbre so détachant sur le cie).
Les ?'erya!M~aM~OMt)e représentent un de
'ces aspects très frequens dans la nature, mais
que l'art semble inhabile à rondro; cas mous-
ses desséchées, ces feuilles rougies quf s'en-.
!ass(mt, ou que le vent d'octobre, promeuo, ces
herbes Ûetries qui penchent, tout ce détritus
do la briHante végétation de l'été qui va fur-
mer une couche do plus à la croûte terrestre,-
no peuvent guère fournir )o sujpt d'un
tableau. La nature alors revêt des formes M
étranges et transpose si bizarrement les cou-
leurs qu'elle semble mensongère reproduite
par les moyens de l'art que de fois, a la
campagne, nous nous sommes récrie, n'osant
en croire nos yeux, devant un de ces efl'eis
inattendus que nous eussions taxe de fausset';
si nous les eussions vus au Louvre entoures
d'un cadre d'or.
Ce qui serait pour un autre peintre une rai-
son de ne pas choisir un site ou un efiot,. dé-
termine M. Th. Rousseau, une de ces organi-
sations originales, excentriques, qui viennent
trës à propos, par quelque chose de rare, de
singulier, de farouche et. de choqpan~ relever
ONS'ABONNEAPAMS,
M*J)R N
'1. «1 t
\Paris. 94)'r. Mfr. ffr.
Mpaïtemens. ? fIn., 1 18 M
.Etranger. 2t I t3
Les aMrmem.ens Mtent des ter et 16 de chaque moigj'.cV~
· A LONDRES: /<
N)t. LOYStL et ce. aeuts ac;f;ns onfoich de !!t'F~<& t
.\crtAnë)cterre.t,Ëssex-Street,S!rand.' t&3f t
ca Angleterre. -'3~; Straud.' '3
IiYSE~tT10~8 UN FRANC LA 1..IGNE. "ÿy
ÏNSERT10NS = CN FRANC tA MGNE.
M. LEBEY. ttÈGts~E~R DES msEMMM, i, rue LatUtte\
S'itdr~ser Lui pour tous.les avis à tnKrer.
~torx~me aimée.–i~ 4~.
tADM!N!STRATtON.
M.ROUY'AB~!r
Toutesi''sdenia])dMCt)'uc)amH).ionsïeta)i\'es.auser-
vitt; des itbOtttMmens rjoivpnt )ui &tt'e adressens franches
!let'ortauxbureauxdu~ournnt.rueHO!)tmartrn,13t.
REDACTION.
6!.Kt:F!'TXER,GÈHANT-SECRÈTAntEDE!.A!:ËDACTtOK.
Toutes tes lettret et communications reiatives a ta r6-
'daction doivent lui être adressées aux bureaux du jour-
nal. Toute lettre non aû'ranchie est expressément re-
fusée.
Les articles envoyés e~uon insères ne sont pas rendus.
Pans, iOaeAt.
En vérité, nos contradicteurs seraient nos
complices qu'ils ne feraient pas mieux pour
donner à nos idées t'ëvidonce de la démons-
tration la plus irrésistible f Chaque jour nous
apporte un nouveau témoignage.Nous n'avons
plus besoin d'argumenter; il nous sufnt de ra-
conte! Les évënRmens se chargent de meMre
la preuve au bout de l'assertion et d'éclater
les argumens à Ja lumière des faits;
Qu'avons-nous dit et que disons-nous tous
les jours?
Nous-avons dit que les constitutions étaient
inutiles parce qu'eltes étaient illusoires.
Nous avons dit que le pouvoir législatif était
impuissant, et tromperait les espérances de
ceux qui la croyaient destiné à sauver la so-
ciété, comme les craintes de ceux 'qui If!
croyaient destiné à ta perdre. 1
Nous avons dit que l'intervention, à quel-
que titre que ce fut, celle qui nous engagerait
aveejes peuples, aussi bien que celle .qui nous
engagerait avec les rois, fausserait notre poli-
tique et compromettrait toutes les conditions.
de notre grandeur et de notre influence.
Nous avons dit en6n q~e la compression ne
servirait qu'à augmenter les périls de !a. li-
berté sans accroître les garanties de l'ordre.
Or, que voyons-nous? Qu'avoos-nous vu de-
puis quetquos jours? Nos contradicteurs lut-
tent vainement; leurs objections n'ont pas de
meilleure réfutation que leurs actes.-
Sur la question de la Constitution, ceux qui
l'ont préparée, discutée et votée, sont les pre-
miers a la sacriner. Ils ont successivement
suspendu la liberté de là presse et le droit de
réunion; ils on~ fait une loi sur l'état de siége
qui enlève les citoyens et les écrivains à leurs
juges naturels; ils ont, en un mot, reconnu
eux-mêmes que ce régime~ exceptionnel, qrn
a déjà duré six mois sur !es dix-huit mois que
compte la République, était la suspension des
garanties constitutionnelles.
Sur la question du pouvoir législatif, l'As-
semblée, en se prorogeant lorsque rien n'est
fait et lorsque tout est à faire, a confessé elle-
même; son impuissance, et suffisamment prou-
vé qu'elle ne pouvait résoudre aucun des
grands problèmes qui ont été posés par trois
révolutions successives, par le travail de plu-
sieurs siècles, par la misère des masses, par
l'état de nos nuances, par les souS'rances de
tous et par !es 'conditioBs nouvelles de laïo-
ciété..
Sur !a question de l'intervention,~l'expédi-
tion romaine, ses désastres, ses conséquences,
ses résultats nous ont donné trop tristement
raison, au delà de tout ce que nous pouvions
attendre, craindre et prévoir.
En6n, dans la question de la compression,
ta séance de l'Assemblée législative, séance
scandaleuse que nous voudrions ,ea'acer de
nos annales parlementaires, vient de sanc-
tionner aujourd'hui même par la connrmation
de l'évidence matérielle toutes nos prévi-
sions et toutes nos opinions.
Deux représentans du peuple, MM; Sommier
et Ricbardet, étaient poursuivis à l'occasion
d'articles publiés dans un journal hebdoma-
daire qui parait a Salins. M. le procureur gé-
néral de la cour d'appel de Besancon avait a-
dressé à l'Assemblée législative, par l'entre-
mise de M. le ministre de la justice, une de-
mande en autorisation de poursuites. Cette de-
mande devait avoir pour premier résultat de
donner le retentissement universel de la tri-
bune parlementaire à une affaire qui no mé-
ritait guère cet honneur, si nous en jugeons
par ce que nous avons entendu aujourd'hui.
M. Sommier, perdu jusqu'alors dans les rangs
de la Montagne, est venu se poser en victime,
et a forcé M. Odilon Barrot à rompre une lan-
ce avec lui. Son complice et son compagnon
d'infortunes, M. Richàrdet, a paru à son tour,
et, sous le couvert de son titre d'accusé et de
l'inviolabilité de la tribune, fait un discours
qui, pour la forme et le fond, ne te cède pro-
.bablement pas en violence à l'article incrimi-
né lui-même. Nous ne voyons pas ce que la
pouvoir peut gagner a soulever de pareilles
discussions.
Mais'il y a plus, et c'est ici qu'apparattjt'dm-
MmET@N BB M PRESSE
on 11 AOUT i849.
MMNDE i849. `
DOUZIÈME ARTICLE.
PEtNTPEtE
TTh. moMSSeAM, Settel, C~fot, €hîn
trent, Courbet, TF~oyon, W~yM~ Psnni
Btnet, Bes~tFes, < B.&cm~x,de
Cwzom, BanMgny, Pt'e't, BmtttHa,
Vidât, Stgonx, Tryt% m ° MMa Bian-
ehi, Xiem!F~!B
Bnomnet.M Piedagaet
Le paysage est une chose d'inveption. mo-
derne. Les anciens ne l'ont 'pas soupçons, et
quoique Pline parle do certaines vues de
les, de campagnes et de malines exëcutëos sur
les murailles, en manière de fresqués dëcora-
.tives, il est certain qu'aucun des peintres il-
lustres de l'antiquité ne s'est, occupe de cette
branche de l'art.
La nature a 616 aperçue pour la première
fois quelques aimées ayante ~a révolution fran 7
$aise, par Joan-Jacques Rousseau, et c~tte de-
couverte fut la princip.al& 'cause des immenses
événemens politiques qm suivirent. Le paga-
nisme ne voyait d~ns 13't ~rbies que l'habita-
tion des Hamadn&t.dos, da na les {louves que 16
produit de l'urne (l'un 6~-9 à barbe verto, dans
puissance de la compression~On a demandé la
lecture de l'article incriminé, et cette tecture,
étant le droit de l'accuse/n'a pu être refusée..
M. te ministre de la justice a été obiigé d'y
souscrire, et nous avons vu le rapporteur do
la commission, M. Dariste, monter à la tribu-
ne de l'Assemblée législative pour lire d'une
voix sotenneUe un article dont le retentisse-
ment n'avait Da,s. dépassa, sans doute, les:Ii-
mites d'un chef-iieu d'arrondissement; reten-
tissement qu'un procureur-général avait juge
cependant assez dangereux pour venir deman-
der vengeance jusqu'à !a porto do l'enceinte
de la représentation nationale.
Vous croyez que cet article a pu faire du
ma!, et c'est pour cela que'vousio poursuivez.
Mais voyez l'impuissance et Is périt de la com-
pression. Cet article était inconnu.H était in-
connu partout ai!lours qu'a Salins, et oublié
sans doute dans cette dernière ville. Eh bien!
demain, le J~ont~Mr, journal ofSciel de la Ré-
publique française, lui ouvrira ses colonnes.
Demain, trente journaux !e reproduiront.
Trois cents journaux de départemens )e répè-
teront à leur tour. La presse étrangère elle-
même s'en emparera. L'Europe emiëre !o li-
ra, et grâces au réquisitoire d'un procureur-
général, M. Sommier va conquérir une re-
nommée universelle. Ainsi, en voulant punir
le délit, vous étendez le mal, et, pour frap-
per l'empoisonneur, vous développez le poi-
son et vous multipliez àl'inSni les empoi-
sonnés! 1
Quel beau résultat 1 Supposez maintenant
que l'accusé soit acquitté,: c'est sur vous qpe
retombe la condamnation! Supposez qu'il soit
condamné ta cour d'assises ordonnera la
~e~fMcMsM de l'articl& incriminé et du numé-
ro saisi; mais c'est après qu'il aura. trouvé,
dans le procès même, des milliers d'échos.
Voilà les avantages de la compression! Nous
aimons mieux les périls~ de la liberté, et en
cela nous croyons rester ndèles à la cause de
l'ordre.
Ea dehors de ces résultats généraux, qui
sont dans )a logique delà compression, le
procès intenté à MM. Richardet et Sommier en
a eu d'autres aujourd'hui qui ne sont heu-
reusement que dans les accidens et les ha-
sards des luttes politiques~ Une scène scan-
daleuse, inouïe, & troublé la séance, et jeté
l'Assemblée dans la plus vive agitation. Au
moment où M. Dariste achevait la lecture de
l'article incriminé, un grand tumulte s'est
produit tout à coup sur les bancs de. la gau-
che. Un représentant, M. Pierre-Napoléon Bo-
naparte, venait de frapper au vissgo un de
ses collègues, M. Gastier, un vieillard que ses
cheveux blancs auraient dû mettre à l'abri
de cet outrage!
II nous serait difficile de peindre l'émotion
qui a smvi cette scène on court, on se pré-'
cipite; tous les représentans sont debout; M.
Dupm se couvre; les tribunfs sont haletantes.
M.Pierre Bonaparte disparaît dans un couloir.
Nous entendons dire qu'une parole appro-
bative, prononcée par M. Gastier au moment
où. M. Dariste lisait la fin de l'article incrimi-
hc, qui se termine par des attaques person-
neUes contre le président de la République, a-
vait provoqué l'outrage de M. Pierre Bona-
parte. Trop de versions circulent à cet égard
pour qu'il nous soit permis, de préciser las
faits. Ils se préciseront par l'enquête, qui a
immédiatement suivi cette scène déplorable.
Après une demi-heure de suspension, la
séance a pu être reprise. MM. Pierre Bonapar-
te et Gastier se sont successivement expliqués
à la tribune, plutôt pour échanger un cartel
devant l'Assemblée, que pour donner des é-
claircissemens. M. Dupin a annoncé ensuite
que, conformément à l'art. 126 du règlement,
il avait ordonné à MM. Pierre Bonaparte et
Gastier de se rendre dans le local désigné par
t'article 132.
Cette justice distributive, qu.i faisait à la
la victimo la même part qu'a l'agresseur, a
paru exorbitante à la gauche, qui a éclate en
murmures et on protestations. A ce moment,
le tumulta s'est déchaîné de nouveau avec
une telle violence que nous avons cru, que
l'Assemblée allait se transformer on arèno.
M. Dupm a été obligé de se couvrir et do le-
le soleil qu'un dieu menant un quadrige d'or
chaque objet était pour ainsi dire anthropo-
morphise, transformation préalable pour ré-
lever a la dignité do l'art. Le christianisme a
regarde la nature avec sa dëSance pour tout
ce qui est matière partout où le paganisme
plaçait des dieux, lui plaçait des diables; la
beauté lui semblait le masque de la tenta-
tion les magnificences ds ]a. terre avaient
pour lui l'inconvénient de distraire du ciel; il '1
redoutait les fraîches Tempes, les beaux om-
.brages, les Meurs au parfum enivrant, les lacs
qui invitent au bain, le chant das oiseaux, les
harmonies du soir, tout ce qui éveille des
idées de vie universelle, d'amour et de li-
berté..
Avant'l'époque où nous sommes, à part. ,,1
Poussin et Claude Lorrain, quLencore ont me~
lé beaucoup de fabriques à leurs paysages re-
levés par le style et la composition, il n'y a
guero que Ruysdaët qui réponde exactement à
ce que nous entendons aujourd'hui par paysa-
giste la reproduction pure et simple d'un
vallon, d'une plaine, d'une forêt, d'une chau-
mière au toit festonné do végétations, ne pa-
raissait pas digne d'occuper l'œil et le pinceau,
H a faiïu la sourde infiltration des idées
panthéistes qui donnent de l'importance & tou-
te~ choses et animent le brin d'herbe de la
même ~o divine que l'homme, pour faire
qu'on s~aLChât à cés formes silencieuses et
tranquille~ pt ouo l'on'aimât la nature pour
eUe-mëme, s'ans idea!, sans composition, sans
drame introduit.
Le précurseur, le Saint-Jean de cette jeune
école, quinedoitrien à l'antiquité et compte
déjà tant d'illustrations, a été Flers, !e maître
do Cahat.~Le premier il a rompu franchement
avec le paysage historique il a cru qu'une
belle foret pouvait se passer de Cephale et
verlasëance.
Les reprëséntahs ont été s'enfermer dans
leurs bureaux pour se recueillir et calmer
leurs esprits. A la reprise de la séance, l'As-
semblée avait Mtrouvë sa physionaa~ie habi-
tue)!e, et la demande en autorisation de pour-
suites a été votée sans nouveHe discussion.
Dem&in, M. Barocho présentera un réquisi-
toire a !'occa:.ion du délit qui résulte de cette
scène scandaleuse, et dont la connaissance
est réservée aux tribunaux.
Au commencement do la sëanca, l'Assem-
blée a vot~ sans- discussion le projet relatif
la convocation de la haute cour de justice, s
Versailles, pour le jugement 'du complot du
13 juin.
QCESTFMar.
Pourquoi une AssemMëe législative per-
manente?
–Afin de conserver intact& la Constitution.
aûn de protéger la liberté contre '.l'arbitraire.
afin de contenir le pouvoir.
–Lisez le ~fo~Mr qui publie ce matin la
discussion et le vote d'hier, ayant pour objet
la loi sur l'état de siège!–Une Assemblée
législative permanente est incontestab)ement
un obstacle. Mst-eUe sérieusement une garantie?
BILAN DE LA BANQUE DE FRANCE.
Voici le bilan de !a Banque, puMie ce matin
parl6j!foM!eMr.'
ACTIF.
~Argent monnayé et lingots. 233,377,4~0 81
Numéraire oans les succursales. 138,679,805
Enots arriérés à recouvrer. 102,74339
RGrteieuilIedeParis,dentl7.H7,591
fr. 40 c. provenant des suceurs.45,761,45147
Portefeuille des succursales, effets
sur place, etc. 81,118,372 ))
Avances sur monnaies et lingots. 5,770,800 x
Avances sur lingots et monnaies
dans les succuma)es. 833,753 c
ALvancessureSetspuMiesfrancaig. 22,2<5,03525
Avances sur enets publics irancais~
dans les succursales. 1,338.715 <
.avances à l'Etat sur bons du tré-
sor do la République. 50,CM,GOO x
Avances à l'Etat sur l'emprunt de
ISOmiUions. 30,000,000 K
Prêt de 3 millions à la vilte de
Marseilla. 1,075,'COO x
Avance au départem. de la Seine. 3,000,000 x
Rentes de la reserve. 10,000.000 ))
Rentes, ïonds disponibles. 42,581,48813
Placement des nouvelles suceur-'
sales en enets pubtics. 12,779;5
Immeubles des'succarsales. 2,396,225 t
fntérêt dans le comptoir national
d'escompte. 200,000
[ntérêt des anciennes banques dé-
partementales dans les comp-
toirs nationaux de leurs villes.. 230,OOC x
Efïëtsensounr~nceàIaBajiqua.. 4,610,0389!
Enets on souBtrance dans les suc-
cursates. 2,88t,65t z
Dépenses d'administration de la
Banque. 96,070 45
Dépenses d'administration des suc-
cursales. H9.635 )'
Oivors. 147,50095
703.343,28975
PtSSUf.
Capital de la Banque. 67,900,000 )'
Capitatdesex-banquesdépartem. 23,350,000 ))
Reserve de la Banque. 10,000,000 M
des ex-banques départem.. 2,980,750 <
Réserve immobUièro de la Banque 4,000,000 c
Bitiets .~porteur en circulation,
de ta Banque. 371,121,700 »
Billets au porteur en circulation °
des succursales 39,955,925 ):
Bi)Ietsàorare. 600,~2~
Compte courantdu trésor créditeur 50,778,364 85
comptes courans. 8a/16,381 58
Comptes couransdansles si'.ccûrs. 25,5~,0!.3 )'
Récépissés payabies à vue. 8,673,000 ))
Récépissés payables à vue dans les
sueeursales. 1,~0,237 x
Traités des succursales à payer
parla Banque. 7,185,67052 5
Traites do la Banque à payer par
les succursales.4,025,933 o
Dividendes à payer. 782,517 25
Liquidation du comptoir d'Alger.. 170,283 44
Escomptes, intérêts divers et dé-
penses précomptées. 1,118,293 98
Escomptesjntérëts divers dans tes
succursales. 6tS,8'?6 »
Réescompte du dernier semestre. 143,693 49
Réescompte du dernier semestre
dans les succursales. 321,562 e
Divers. 8M,~55 64 r
703,343,269 75
Procns, et qu'un Ulysse tout nu n'était pasin-
dispensabte dans les roseaux. On avait bien es-
saye de faire quelques arbres, quciquesmofi-
tagnes, quelques prairies, mais on excusait !a
chose par un prétexte mythologique, et te chê-
ne de Fontainebleau était transplanté dans le
bois sacré des Eumënides ou dans la forêt do
Dodone. Fiers osa faire des arbres qui n'a-
vaient aucune autre occupation que do porter
des branches et des feuilles; il peignit des
pommier. des sautes, des haies d'aubépine,
des mares entourées de joncs, des prairies a-
yec des vaches qui n'étaient pas la vache Ip
il crut que l'air, l'eau. le feuillage, l'ombre et
ia lumière étaient des sujets sufSsans, et que
la Normandie n'avait pas besoin d'être histo-
riée avec le dictionnaire de Chomprê.
Cabat, imbu de ces idées saines et vraies, et
mis en contact immédiat avec la nature par ce
bon maître, fit toutes ces charmantes toiles,
chefs-d'œuvre ds naïveté, de pqùleur et de fi-
nesse, dont le souvenir est r~stési vivant dans
!a mémoire de tous ceux qui aiment, l'art,
qu'ils le mirent a la tête de l'école du paysage.
Plus tard, il eut, comme Marilhat, une attein-
te do la maladie du stylo, qui St presque déses-
pérer de lui, maladie guérie à présent, com-
me l'attestent deux tableaux achevés récem-
ment, que nous avons vus chez Desforges, et
qui auraient fait merveille à l'exposition, car
ils rentrent en même temps dans la première
manière de l'artiste.
Puis s'est développée toute cette jeune ëce-
lo animée d'un sincère amour de la nature
dont les œuvres variées dans la forme se res-
semMent par le fond.
L'événement du Salon est l'entrée cieM.
Théodore Rousseau, un des jeunes paysagistes
repoussé impitoyablement par le jury, durant
cette longue perséoution que les Nérons et les
Le bilan accuse toujours, et de plus en plus,
uno situation déplorable. Les caves do la Ban-
que se g-orgent improductivement d'une mssse
de capitaux qu], s'ils étaient répandus dan!
les mille canaux du travail et de l'industrie,
pourraient porter {'abondance et la vie là où
l'on ne voit que misëro et détfësse. JEacorP
huit mil!iom d'augmentation, cette semaine.
dans l'encaisse métallique, qui s'élève aujour-
d'hui à 364 muhonst-
La circulation des billets, si peu dëvelbppép
déjà, a, au contraire, dëcru. Elle n'est plus,
pour Paris et !es départemens, que do 4i0 mil-
lions. La dineronce entre ios ëcus et les billots
en circu)ation n'est dont plus que de 46 nul-
.tions. La Banque do France no sera tantôt
qu'une simple banque de dépôt.
H y a une tege.ro augmentation dans le por-
tefeuilte de Paris, qui de 44 minions t)58,000
f'r., s'est ëkvë à 45 millions 761,000 fr. E.i re-
vanche, io portefouDiedes succursales a baisse
do 83 millions à 81 miUions. I) y a donc, dans
t'ensembto, une nouvetie dépression.
Le compte-courant du Trésor présenf.o un
accroissement déplus de 3 mi)I;ons 1/2. De 47
millions, it s'est élevé à 50miUions 776,000 fr.
Les chambres prussiennes ont été ouvertes,
à Berlin, le 7 août. Nous publions plus loin le
discours prononcé; au nom du roi, par M. le
comte de Brandebourg, président du consei]..
L'espace nous manque ce soir pour dire no-
tre pensée sur cet exposé de !a politique prus-
sienne, exposé as'iez franc, sauf ce qui con-
cerne les nuances, dont la situation nous pa-
raît un peu SattëQ.
La réunion des nouvelles chambres est le
troisième essai parlementaire tenté en Prusse
dans l'espace de dix-huit mois.
L'exposé des motifs du projet de loi concer-
nant le chemin de fer de Lyon a été distribue
aujourd'hui. Voici ce document
« Messieurs,
)) Après la révolution de Février, toutes les
industries ont eu à subir douloureusement le
contre-coup de cette grande commotion politique.
Les entreprises de chemins de (er n'ont pu y 6-
chapper plus que tes autres; toutes en ont été
profondément atteintes mais, à l'exception de
deux _ou trois d'une très taible importance, par
exemple, celtes de Bordeaux à la Teste et de;Pa-
ris à Sceaux, celtes qui étaient en. voie d'exploi-
tation ou pour iësqueltes l'Etat taisait une partie
plus ou moins forte de ta' dépense, ont pu tra-
versor la crise, avec peina, sans doute, mais sans
périr; quant aux autres, elles furent brusque-
ment arrêtées. Parmi elles, ta. plus considérable
de toutes, celte de Paris à Lyon, se. trouva dans
l'impuissance de continuer ses travaux. Privée
ter et m~oquer le, secours du gouvernement:
B Le gouvernement, de son côté, reconnut qut
y avait un très grand intérêt public à n~ pas lais-
ser indéfiniment suspendus !es travaux du che-
min de fer de Paris à Lyon; ces travaux occu-
paient, soit sur te terr&in même, soit dans de
nombreuses usines, des milliers de bras; les in
terrompre, c'était jeter dans la rue, sans pain et
sans ressources, do nouvelles cohortes de tra-
vailleurs inoccup&s, c'était fermer denoNvettcs
usines et augmenter encore las désastres de l'in-
dustrie déjà si cruellement éprouvée; il fattai!
donc prendre sans délai les moyens propres a'
prévenir ces déplorables résultats.
') Le gouvernement'Ie comprit, no.us l'avons dit,
et, comms raison das circonstances, ii ne pou-
vait songer à venir au secours de la compagnie
pstrdes mesures financières qui eussent pesé trop
tourdement sur le crédu de i'Etat.il onrit à cette
compagnie dera.cheter sa concession au moyen de
tentes.
K A la suite d'une négociation difncUe, un pro-
jet de loi fat présenté dans ce but à~ l'Assemblée
nationate constituanto, et adopté par eUe il est
inutile, sans doute, d'en l'appâter les dàposinons
on détail; il safara de dire que chaque ac'.ion de
500 fr., libérée de 250 Ir., reçu Tir. 60 c. de
rente 5 pour 0/0, ce qui, au cours du jour, repré-
sentait 109 fr. environ par action, et que, par
suite, le prix du rachat appliqué aux 408,000 ac-
tions s'est élevé à environ 4~,000,000 fr.
)) La loi du 17 aoQt tS~S a produit, messieurs,
tout t'enat que le gouvernement et t'AssemMëe
nationale s'en ét;ui-nt promis. Les travaux cit.
chemin da fer de Paris à Lyon turent reprisa il
i'msunt même sur use grande ccheiie. Les som-
mes que la compagme devait a ses fournisseurs
et à ses cnSepretieurs f&rent payées; caux-ci, s
iocr tour, parent faire do nouveaux travaux; l'ac-
tivité, )o mouvement reparurent dans les usinée.
et nous ne craignons pas .de dire que, de ce mo-
ment, l'industrie a pu commencer à entrevoir
des jours meilleurs. 1-
Dioclëtiens de l'Institut ont Mt subir aux con-
fesseurs et aux martyrs de l'idée nouvelle.
M. Théodore Rousseau a plus que personne
repousse la tradition classique du paysage
il s'est livré avec une audace exaspérée à tou-
tes les violences, à toutes les férocité da fai-
re et de couleur que nécessite oi qu'excuse
une réaction -ou plutôt une insurrection dans
io domaine do l'art; on né pouvait pas pro-
tester plus loi'tomentcoRti'e Michaton, Berlin
ctWateIet.
Au lieu d'arranger les paysages, il les eût
plutôt déranges; il cherchait à surprendre la
nature chez elle, dans son déshabulë, avec
l'attitude intime et bizarre de la solitude; ar-
bres rosés sur le bleu iroid du ciel d'hiver,
feuilles grillées par l'automne ou satrapes
par le soir, maigres squelettes des forets se
dessinant sur l'arête des coteaux, terrains nus,
ia'pis d'Aubusson à la mousse; pentes rugueu-
ses que mamelonnent dss verrues de rochers
fouittu de broussailles échevelëes, mares où
sous !a rouillo des plantes aquatiques miroite
une eau noire où tremble par places le loùot
du ciel, nuages a formes bizarres où le cou-
chant attise ses fournaises, ravins'décharnés
sur lesquels pendent comme des barbes les ra-
cines des plantes. Voila ce que M. Théodor.e
Rousseau peignait sans reculer devant aucune
hardiesse, empâtant, glaçant, égratignant,
)aissaat sa toile à découvert, & grands coups-
de brossa ou à petits coups de pinceau, pous-
sant )o vrai-jusqu'à l'invraisemblance, "le sin-
gulier jusqu'au fantastique, !o bizarre jusqu'à
l'extravagant, justifiant ses admirateurs et
aussi, il faut bien le dire, ses détracteurs, dans
le même tabieau.
Bien qu'il ait été refusé au Salon pendant
quinze ans, la réputation de M. Théodore
Rousseau n'en est pas moins grande, et si ]a.
K En résume, ('Etat a dépensé, dans les cinq
derniers mois de 18M, 20,000,000 sur Je chemin
de fer de Lyon; il y consacre en 1M9 une somme
do 34,000,000, qui sera encore augmentés de 3
mi'tions si vous adoptez te projet de Jorqui vous
est. en ce moment soumis. Sous quelques jours,
la première section entre Paris et Tonnerre, cette
de Dijon à Chaton, pourront être livrées à Is ciï-
cuixtion; e!. vous pouvez apprécier déj: nies
sisws, les importans résultats que l'exptcitatk'n
do ces sections ne peut manquer de produire
pour la prospérité du'pays..
'i\fais que)s que soient ces résultats, ils ne se-
ront- complets évidemment que )orsquo la voie
do fer pourra se prolonger jusqu'à Lyon, bien
mieux, que lorsqu'oUe sera continuée jusqu'à A-
vicnon. A toute époque, dans les Assemh'ëes
françaises, depuis qu'eues ont eu a s'occuper de
chemins de fer, l'on a proclamé la haute utilité
publique de la ligne de Paris à la Mé~iterranéo
toujours on &'est préoccupé des mesures propre?
à en accélérer l'achèvement. En 18<5 cnGn, l'on
pouvait espérer que le but était atteint, les.évé-
oemens ont encore une fois défruit cette espé-
Mnce, et nous avons reprandre encore l'oeuvre
déjà tant de fois abordée sans succès. Assez de
temps a été perdu jusqu'ici; de nouveaux retards
compromettraient gravement. les. intérêts du
pays, aujourd'hui surtoutque tant et do si graves
questions se débattent dans !a Méditerranée.
» La Franco doit avoir plus que jamais iesyeux
tournés vers l'Unie, vers l'Afrique; elle doit tenir-
à conserver, à travers son territoire, io transit de
t'Angleterre sur l'Inde, et tout ce qui peut rap-
procher le siège'de-son gouvernement des ports
de Marsaitte et do Toulon, ]e nord du midi, doit
mer au plus haut point son attention.
N8 savons-nous pas d'aitiours qu@]s bienfaits
est,cppelé a rendre le chemin do'fer do MarsoiHe l
à Lyon dans dos temps de disette! Vous vous
rappelez les difficultés de l'année ~6, tes efjerts
~-)~i~ a fallu faire pour amener, do MarseiUo dans
t'intêneurdu pays, les.grains nécessaires, à ses
habitons; si ce chemin eût été construit a!ors, en
quoiques jours l'abondance, la sécurité rissent
''oparulaoùil y avait, pénurie et inquiétude.
Combien n'est-H pas désirable que, si des circon-
stances semblables, se reproduisent, elles nous
trouvent en possession du remède! l
x Sous~un autre rapport aussi, messieurs, i)
importa do commencer de suite tes travaux du
chamin do fer de Lyon à Avignon, en même
temps que l'on terminera ceux du chemin de fer
de Paris à Lyon. La plupart des commandes qui
avaient été faites pour l'eieeution de ceiui-ci
sont livrées; les usines achèvent ]@s fournitures
dont elles étaient chargées, et bientôt eiies vont
se trouver sans travail. L'exécution des chemins
de far a donné naissance à plusieurs grandes u-
sine3 que tes. chemins de fer seuls peuvent ali-
menter quand ceux-ci s'arrêtent, les usines e!-
tes-mëmea languissent; et cependant, il est d'un
grand intérêt national de )es entretenir, pour ne
pas avoir à demander dans l'avenir à l'étranger
tes rails, les machines dont nous pourrions avoir
besoin.
)) Mettre la mam à f'cmvre entre Cnaton et Avi-
gnon, c'est donc rendre la vie aux usines, et par
ces usines elles-mêmes, ta ranimer sur une gran-
de partis de la surface,du pays; c'est, on un mot,
f~ire renaître le travail.
)) Après ces courtes observations, Tous recon-
naîtrez certainement avec nous, messieurs, qn'i)
faut commencer de suite te chemin de Chaton à
Avignon~Mais qui fera. la dépense? Sera-ce l'Etat?
Demanderons-nous au Trésor public de faire tes
sacriSces que cette grande opération doit exiger?
Vous connaissez l'état~u Trésor; le gouvernement
vous l'a indiqué en vous présentam le budget de
~850. Vous en avez conctu sans doute que, ]oin
de songer a. augmenter les charges de l'Etat,
it faut les diminuer, si l'on n'entre pas résolu-
ment dans )a.voie des économies, on marche à
t'abîme c'est ce qu'à tout prix il faut éviter.
» Le Trésor ne peu; donc fournir les fonds né-
cessaires aux travaux; il faut dès lors les deman-
der à l'industrie privée. Depuis la rëvoluiion de
Février, les capitaux, et les capitaux étrangers
surtout, s'éloignent des. chemins de fer; il faut
les y rappeler, et avec eux le crédit, avec euï
le travail. C'est danscetto pensée, messieurs, que
nous sommes ennés en négociation avec une
compagnie de capitalistes qui a offert de prendre
sa charge l'achèvement de !a ])gne estië~ë df-
Paris àAvigtion. Ce'te compagnie, bien entendu,
dans l'état actuel dn cre'!it,.a dû nous demander
des conditions plus favorables à la spéculation
que celles qui eussent sùfû.dans des temps meit-
)eurs. Nous les avons discutées avec soin, avec ta
ferme intention de concilier, tout a la fois, ]es
intérêts pu.b!ies avec ceux de !a compagnie elte-
mëmE. Nous espérons y avoir réussi :-l'Assem-
blée en jugera. Voici en quelques mots le ré-
sultat du projet de traité que nous avons pré-
paré
D Le ct-emin.do fer de Paris à Lyon est seulcn-
tropris, vous le savez à 1~ En de 'i8M, une som-
ma d'environ 147,000,000 fr. y aura été dépensée;
98 minions y seront encore & dépenser à cette
époque.
» D'un autre eô!é, la tigne de Lyon a Avignon
a. été évaluée à 1~ mil'ions enviroN, et enfin la
traversée de Lyon est estimée devoir coûter
M millions au moins.
» La dépense à faire, à partir de 1850, entre Pa-
ris et Avignon, serait donc de 243 millions.
:) La compagnie soumissionnaire nous a de-
foule ne connaît pas toutes ses .œuvres elle p
sait du moins son nom !os voix courageuses v
delà presse ne se sont pas lassées de crier t
contre cet ostracisme injuste, et enfin le jour c
de la justice est arrive.
M. Thêo.dore Rousseau a expose trois ta- i
bteaux:une~MKM3,uneZM!'ere ~ot'~ an t
M~ eoMc~CK~, et des T'et'fa/MS o!'NMtotKK~. i
L'MMe, dont la disposition- est originale s
par sa simplicité, consiste ~n une altéo s'en- t
fonçant à perte de vue dans l'épaisseur d'~n 1
bois IeEo!ei! pénètre à' traders les fouilles r
nouvelles dont il blondit les tonsd'emera.ude, l
et sème ies herbes et les mousses de paiilettcb' 1
d'or; tout est vert comme le printemps, dans~
cette a))ëe solitaire et mystérieuse que la~é-
ëétation envahit. H a plu récemment, et dans
les petites flaques d'eau dos ornières se'bai- '<
gnent les reinettes à I;i note argentine: le !a-
pin y fait ses gambades, et le chevreuil la tra-
verso sans trop hésiter.
L'aspect vert de ce taMeau étonne d'abord, i
car le vert, nous no savons pourquoi, est mai <
vu dans !e paysage, où l'on admet ]es arbres 1
jaunes, rouges, gris, bteus, de toutes les nuan- 1
ces, enfin, excepte de la nuance natarette t
c'est là une des audaces de M. Rousseau,' et (
celte qui, peut-être, lui a n'ut davantage que 1
d'avoir fait de temps à autr.o des arbres qui )
na ressemblaient pas à des choux-fleurs trem-
pes dans l'encre. L'on pourrait aussi rcpro- (
cher un pau. de confus'OB à ces fouittages se i
superposant les uns aux autres, à toutes ces
herbes enchevêtrées, mais la réalité même;
les arbres confondent !eurs branches, 'tes
plantes leurs Btamens, l'intérieur des forêts
est touSu, inextricab)e,fonrmiHaut de détails,
obstrué de miiie accidens peu ii~eiligibies à
travers le réseau mouvant du fouiUage. M. `
Théodore Rousseau, qui est un paysagiste un
mandé de lui livrer, à titre de subvention, <6u9
les travaux faits et A faire sur le cheminée Lyon
jusqu'au 31 décembre prochain. EUe~ demande,
en outre, que l'Etat se charg ât de la traversée
de Lyon; eile prend le surplus destmvaux a ses
risques et périls, c'est à dire qu'elle ctïre de tour*
niretdedépenser une somme de3)9 Eii!!ons,
qu'alio porto pour éviter tonte cbaiMe d'eri'ur d
2<0 militons.
» EUe rêclamssurco capital une garan'do.d'in-
térêts do 5 p.. 100 at pl)i&, laquelle serait Es ur.;u
pour toute )a durée de la concession, c'est à dir ) o
pour 99 ans.
? Et~
manaé une subvention en argent da i5,5
actionnaires des anciennes compagnies do Bor-
deaux à Cott.e~dcFampoux~ Hazobrouck et de
Lyon a Avignon, qui voudraient prendre pR)t a il
l'opération, et qui pourraient, par ce moyen, ren-
trer en partie dans lés sommes qui compo?aie!)t
!escant.ionnamonsde ces compagnies, cautio;
nemëns dont. le Trésor a été mis onjiossession.
oTeUes sont, messieurs,]es condition'! pr~nc'p~-
les r~ciamoes par la compagnie soumissionnaire,
9t qu'après l'examen.Io plus approfondi nous,
nous sommes décidés à vous proposer d'accep-
ter. Comme nous t'avcns dit, nous ios croyons en
rapport avec l'état du crédit nous pensons que,
pour déterminer les capitau: à rentrer dacs ]'in-
dustrie, il faut leur assurer des aYantasres positifs,
et, dans l'espèce, ces avantages ne vuus paraît
tront sans doute pas exagérés, si vous vouiez bien
les mettre en para~èle-avec les charges imposées
à la compagnie..
)) L'Etat abandonne à cette compagnie environ
<50 mitiions de travaux faits, qui, au prix de ra-
chat réglé par ia loi du 17 août 18M, no repré-
sentent pour le Trésor qu'une dépense, de moins.
de 99 minions. H lui promet pour 24 mitfioHs de
travaux à faire; ennn, it lui assura une subven-
tion gratuite de 15,500,000 francs, c'est & dire en
total il lui donne, tant en travaux qu'en argent,
une snmmo de 189 millions de francs environ.
» Mais, en retour,'à compaSnia devra dépen-
ser encore 2
fMila que do parvenir à réunir un capitalde cet-.
te impa'rtance.
oL'Etatgarantit, en outre, Macompa~nieunin
tërêt de 5 0/0 pendant la durée da la cuncession;
et cotte durée elle-même est portée à 99 ans.
» Lo principe do )a garantie d'intérêt donnée
par l'Etat soulevé, nous le savons, de nombreu-
ses contradictions mais il nous semMe que to"s
tes les objections perdent de leur valeur lorsque ·
s'agit d'app'iquer le principe A des entreprises
dont .les revenus doivent atteindre, certainement
dans les cas les plus défavorables l'intérêt garan-
ti or, pour le chemin de Lyon à Avignon, l'on
peut évalner le revenu net du chemin à 16 mi'~
lions, et la somme promise par l'Etal, en exécu-
tion de sa garantie, ne pourra jamais.excéder 12
miilions.
» Nous sa'fons aussi que bien des personnes e
regardent les concessions à tongs termes comme
extrêmement dangereuses, et voudraient que !'E-
tst n'aliénât pM les chemins de fer pour une du-
rée de plus de 50 à 60 ans.
» Nous pensons aussi que dans tous les cas ou
i'on peut sans inconvénientTestreindre'ia durée
des concessions, il faut te faire; mais dans l'espè-
ce si i'on réduit la durée, il faudra augmenter ta
taux de l'intérêt garanti, et en pareil cas il nous
semble que le temps est la monnaie qn'it convient
de donner; c'est la plus économique, et c'est
d'ailleurs celte qui interesse I@ plus vivement las
compagnies à la bonne administrauon de leur en-
trepnse.
M Vous voudrez bien remarquer d'atDeuY's, mes-
sieurs, que les sacrinces de l'Etat ne. seront pas
sans compensation: nous avons au-delà d@8p.
~0/0, réserve la moitié des bénéSces pour !'Etat,et
car M moyen les principaux abus que l'on peut
craindre sont évites.
)) Nous n'avons pas besoin d'ajouter que nous
ayons inséré dans le cahier des charges, soit pour
l'eiècutton des travaux, soit pour l'exptoi tation dû-
chemin de 1er, toutes les ctauses d'usage ces
ciausM ont déjà reçu la sanction de l'expérience
appliquées avec justice, modération et fermeté,
eUes 'peuvent sauvegarder tous ies intéïêts qui
.la près ou de loin, sont liés à l'elistcnce des chs-'
mins de fer nous avûus dû tes maintenir d~ns
ieur mtégrité.
)) N9U9 n'entreronB pas ici, messieurs, dans des
détaits ptus étendus sur les clauses de la cotivon-
tion que nous venons soumettre à votre appro
bation; it nous sufSsait do v(Ats indiquer !o'bu!.
principal et la portée de cette convention. Tous
tgs termes.en seront, discutés devant iaCo!U-
tnis&ion à )aque!ie vous en roverrez l'examen, et
'o n'est qu'après qu'eno aura passé par l'ëpreuve
de vos délibérations que nous la signerons défi-
nitivement avec les intéressés.
? Messieurs, nous venons de vous déférer un
projet dont'i'adopt;on résoudra le grand probtème
posé depuis dix-huit mois, en assuraat io retour
de i3. connance et la renaissance du crédit ptibiic. r
o Nous 'vous demandons lt; moyen d'appeler au
travaU .pendant i'tiiver pracbain les ouvriers, en
si grand nombre, que l'agriculture utilis:; aetttel-
iement.
z Nous avons la certitude que ~'sanction légis-
lative donnée à nos propositions deviandra le si-
gnal d'une reprise des affaires~ îSdastrMÎies et
peu sauvage, n'a pas fait la toilette à son a--
venue il ne l'a pas ëbarbëe, mise en ordre et
tirée au cordeau;iln'a pa-voulu être piusclair
que la nature.
La Zt'S!'e?'~ de forêt aM~o/e~ eoMC~NK~, ofTre
une de ces oppositions vigoureuses qu'affec-
tipnne M. Th. Rouleau. Un g-rand arbro dont
i'anatomie végétale est parfaitement detautee,
s'enlève en nairsur les'teintes chaudes do
l'horizon. Et à propos de cet. arbre, nous de-
manderons pourquoi ]es paysagistes font ordi-
nairement si peu paraître le ciel '& travers les
branches et te feuille de leurs chênes ou de,
tours ormes, et se contentent de les masser par
p!aques epaisscs.-Rien n'est fin et délié com-
me la cîme d'un~arbre so détachant sur le cie).
Les ?'erya!M~aM~OMt)e représentent un de
'ces aspects très frequens dans la nature, mais
que l'art semble inhabile à rondro; cas mous-
ses desséchées, ces feuilles rougies quf s'en-.
!ass(mt, ou que le vent d'octobre, promeuo, ces
herbes Ûetries qui penchent, tout ce détritus
do la briHante végétation de l'été qui va fur-
mer une couche do plus à la croûte terrestre,-
no peuvent guère fournir )o sujpt d'un
tableau. La nature alors revêt des formes M
étranges et transpose si bizarrement les cou-
leurs qu'elle semble mensongère reproduite
par les moyens de l'art que de fois, a la
campagne, nous nous sommes récrie, n'osant
en croire nos yeux, devant un de ces efl'eis
inattendus que nous eussions taxe de fausset';
si nous les eussions vus au Louvre entoures
d'un cadre d'or.
Ce qui serait pour un autre peintre une rai-
son de ne pas choisir un site ou un efiot,. dé-
termine M. Th. Rousseau, une de ces organi-
sations originales, excentriques, qui viennent
trës à propos, par quelque chose de rare, de
singulier, de farouche et. de choqpan~ relever
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