Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1904-05-11
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 mai 1904 11 mai 1904
Description : 1904/05/11 (Numéro 24). 1904/05/11 (Numéro 24).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k250209m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
9. THUMANITE
H OR S P E F M Mi QE
"̃ :t.a GUERRE
ISù S S 0 » Jâ P Ori â I SE
La position russe. –.Nouveaux détails sur
la bataille du l?r mai. La responsabi-
lité des chefs russes. Un récit
émouvant. Impétuosité japo?
naise. L'évacuation de
Niou-Tchouang. °
L'hypothèse ̃d'une -retraite russe jusqu'à
'.Kliarbmc que nous émettions hier a pu
Sembler peut-être téméraire à quelques-uns
-de nos lccleurs. Elle est aujourd'hui con-
Vlîrmèé par une dépêche de Péle-rsbourg, ins-
pirce clos milieux o[[iciels même. On y dé-
̃eiare que.. la ..fameuse- position de Mouo-Tien-
'Ling, qui commande Liao-Yang, peut être
'forcée si les Japonais réussissent à amener
des forces supérieures par la. route du nord
•et dans ce cas le-retrait des troupes russes
sur Kharbine est considéré, comme « du
̃iiomaine du possible. ï>
-L'évacuation ..du NipurTchouang est carac-
̃térisliqu'c'. L'occupaliôn de' cette' ville par
̃la troisième armée Japonaise; .n'est,, plus
̃qu'une question d'heures. Elle leur permet-
/•̃Ira d'arriver rapidement sur Liao-Yang-quT.
•n'en, est guère '.éloigné par plus de, cent ki-
lomètres. Ils éviteraient ainsi, les. défilés re
>doutables. de Mouo-Tien-Ling par lesquels
-doit passer l'armée de Kuroki,- arrivant par
Ja route de Fcng-Hoang-Tclieng. Pour cette
-opération, l'usage du- chemin- de fer dont ils
sont maintenant les maîtres n'est pas un
.avantage médiocre.
Nous commençons à posséder des détails
précis et complets sur la grande bataille
des 30 avril et 1er mai, dont l'importance
̃apparaît de plus en plus décisive à la lumiè-
re des événements actuels.' On lira plus loin
le récit 1res vivant que le correspondant de
Vllavas àSéoul.no.us.a transmis des opéra-
tions du dimanche 1er mai. Il apparaît d'ail
-leurs que dès la veille au soir la bataille
̃était perdue pour les Russes.
Le mouvement tournant accompli par les
Japonais -l« samedi 30, au matin, à la suite
duquel ils traversèrent le Yalou très en
amont, à Sukûchin; fut' en' effet décisif. Tan-
dis que leur artillerie, installée à Wijou
̃canonnait la position russe de Kia-Leu-Tsé,
un deuxième pont était- établi par la garde
impériale plus en aval trois divisions ja.
ponaises s'emparaient de la position di
1) c Il d'oti elles "d~minaient complt;t~
Ituschan d'où elles dominaient complèlt,-
«nont les Russes.
C'est dansées conditions que le lendemain
le générât Zassoalitch "laissait son subor-
donné Kashtalinsky faire face.avec six ba-
taillons aux trois divisions japonaises et
.-qu'un régiment, le 1!V dut supporter un
choc tellement formidable .qu'il fut absolu-
ment' décimé. • ̃ ̃
Avant son départ-pour le théâtre de la
.guerre, au. cours de. déclarations extrava-
'gantes faites au correspondant de l'Echo
'de Paris, Kouropatkine parlait avec mé
.rjris'deé slrà'tiges japonais; dont il rappro-
-fthait dédaigneusement/les, noms. -de ceux
l^es plus illustres génies militaires moder-
nés. Alors que-les chefs russes font preuve
d'une .semblable incurie et rendent absolu-
"̃ ment inutile le de; leurs soldats, ces
ironies apparaissent aujourd'hui quelque
peu déplacées. J. L.
LA BATAILLE DU YALOU
-̃ Un récit circonstancié
'Voici le r.ôcrt -in-extenso de la bataille du
iValou donné parle correspondant de VHa-
vas à Séoul. Il débute. avec les opérations
•Le 1" mai, au moment où, la brume du matin
eç levant. on put voir les bords du fleuve, fin-.
taillerie japonaise apparut, rangée en bataille,
sur nié nasse, it sablonneuse de. Iunbatao, en
̃face de Wiju. Les. murs et les tours de la'cité,
BurMa -colline qui se, dresse à pic sur la riva
sud la plus rappro'cliee des trois bras du fleuve,
étaient garnis d,e Japonais et de Coréens dési-
reux d'assister, a l'attaque.
L'ile est constituée par le fond de la rivière)
qui forme en ce point une basse plaine sablon-
neuse ne que de quelques pieds au-
dessus -de' l'eau, sans arbres ni broussailles ex-
cepté-dans sa -.partis, méridionale. L'infanterie
avait ses armes en faisceaux-devant elle, en at-
tendant l'ordre d'avancer. Elle formait une mm-
'Cé- ligne noire de trois milles de longueur allant
VTun point en face du village de Kio-Lon-Tsm, a
J'ouest, jusqu'à l'extrémité de la Tête du Tigre, a
l'est. La division .de la garde impériale occupait
ïe-contre une division de la même arme se trou-
ivait à l'ouest et mie autre division à l'est.
.La Tête du Tigre constitue une péninsule 'qui
s'avance dans la rivière, presque parallèlement a
Ha rive sud. La plus grande partie de la division,
qui avait exécute la veille un mouvement de
flanc en amont, se trouvait sur le sable au nord
Idela Tôle -du Tigre. Quatre oaUeries de campa-
gne dissimulées par des broussailles. "étaient
iposlées aux ailes, en arrière de l'infanterie.
Dçtix batteries ̃- commencèrent.- l-'a,tlaqiie'; au, le--
.nœr du soleil.'cn bombardant, pendant une'.demi-
ïicui-e les collines de la Mandchoune. Les obus
,,venaient frapper les terrains d'oit les canons
russes avaient tiré la semaine précedenle mais
aucune riposte ne 'fut donnée. Les Russes avaient
Via enlever leurs batteries pendant la nuit et sem-
blaient s'être retirés complètement. Rien ne. bou-
geait du côté de leurs, fortifications.
L'attaque de la première position
••̃! Bientôt après, vers sept heures, les Japonais
'̃ tonimencèrent leur marche en; avant. La distan-
ce qui sépare la rive coréenne de la rive do.
Mandcliourie est d'environ deux- milles. Les Ja-
ponais la franchirent-en ordre déployé. Lors-
qu'ils furent arrivés à quelques centaines de me-.
S.res de la gauche russe, ils se couchèrent et com-
mencèrent ulaïrç des feux de salve.
Pendant ce temps, l'artillerie fouillait les colli-
nes avec des obus à balles. On pouvait alors voir
JesTRusses accourant en petits carres le long des
collines et, par intervalles, dans des endroits ou
̃ ila route n'est pas abritée. Aussi servaient-ils de
!but à l'artillerie. Une violente canonnade fut con-
centrée sur l'un de ces endroits découverts. La
moitié des obus à balles- avaient éclaté sur cette
inetite surface avec une précision admirable. On
,voyait pleuvoir une véritable averse de petits ilo-
cons de fumée blanelie,-De temps en temps, les
obus creusaient de- grands trous dans le sol-et
proietaient de tous côtés des débris de rochers.
Les Russes ne ripostaient'toujours pas mais,
lorsque la première ligne japonaise se trouva a
quelques centaines de mètres du fleuve, des sal-
ves- de coups de fusil éclatèrent presque simul-
itanément de plusieurs tranchées et les Japonais
se trouvèrent exposés a un feu violent et continu
1 • 'dirigé à faible distance contre eux de positions
abritées qui les dominaient. Ils se défilèrent der-
riue des collines de -sable, ripostant vigoureuse-
ment, pendant que leur artillerie envoyait obus
sur obus par-dessus leurs têtes. Les officiers se
tenaient a cheval ou ù pied.. 1 o
Quelques -brancardiers revenaient vers -les am-
V DÙlanccs, ce qui montrait- qu'il y avait, des^bles-
Les Russes avaient 1 avantage de la poudré
sans fumée, de telle, sorte qu'on ne pouvait ni
"découvrir leurs positions, ni évaluer leur nom-
I>re;
Uirpeu après huit heures, leur feu avait, été en
̃ Eranûc partie- réduit au silence- par celui de l'ar-
tillerie et de .lîinfariterie japonaises. On pouvait
voir des groupes de Russes en retraite en train
He ffra\ir?rapidement les- routes de la montagne.
Deux régiments japonais, dont l'un se trouvait
-SUste en face du fleuve, et l'autre près du village,
«'élancèrent par bonds vers la rivière, s'arrotant
«our faire feu, -puis repartant en poussant des
acclamations perçantes qui retentissaient à tra-
ders toute la plaine. Leur formation, plus serrée
que celle des troupes américaines et anglaises,
faisait craindre pour eux des pertes considéra-
4lés.
Ils traversèrent la rivière a' gué, franchirent en
courant les bandes de sable du rivage et grimpé-
rent le long -des rochers presque à pic qui for-
jnaient le flanc de la colline. On eût dit une four-
milière. Les bandes rouges et jaunes de leurs
*êpis étaient mises en vjgueur par la lumière du
jsolcil. L'un des hommes portait quelque chose dé
blanc, ce qui provoqua de la part des autres le
ïi-r de Les Russes capitulent 1 Mais, en arri-
rvant à la crête de la première tranchée russe, à
'inE centaine de mètres sur le flanc de la colline,
Il développa un drapeau.japonais et l'agita.
i'ta. colonne d'assaut du côté do l'ouest se mit
'•'̃ 6 gravir une colline qui commandait la retraite
Hes- Russes. A ce moment, deux obus japonais
̃ sinrent éfilater à cote des hommes qui se trou-.
valent placés près de la crête. Quand la fumée
se fut dissipée, on aperçut une douzaine de cada-
vres. Les autres Japonais redescendaient la pente
pour échapper au feu qui venait les frapper à
l'improviste par derrière.
Bientôt le bruit de la fusillade s'éloigna u me-
sure que des Japonais se répandaient à travers
les collines à la poursuite des Russes en retraite.
Une colonne de soldats exténues, qui, pendant
deux jours, sans presque prendre de repos, sui-
vait la rivière, descendu» vcft Antoung et les
canonnières bombardaient les- fortifications rus-
ses
A neuf heures, un soldat, distançant ses ca-
marades, déploya un immense drapeau japonais
sur 'la partie laf plus élevée d'un fort russe cons-
truit surun éperon à mille pieds au-dessus de la
plaine. Il se mit ù1 marcher en long et en large
sur le parapet en agitant son drapeau, et pour
̃la première fois les Japonais qui assistaient ù.
l'attaque du haut des murailles de Wiju et qui
•avaient gardé un silence impressionnant pen-
dant tout le cours de la bataille* se mirent à pous-
ser, des acclamations. Déjà- les fantassins, les ar-
tilleul-s,. les trains des -équipages arrivaient- -en
foule vers l'île du Yalou, accourant par toutes
les routes. Le soir, toute t'armée japonaise de-
vait se trouver en Mandchourie.
Les pertes officielles n'ont pas été données. J'ai
vu, dans une seule ambulance; 370 blessés, dont
'300 .Japonais.
Les opérations dans la, région du Yakra
On télégraphie de: Moukden, que des pa-
trouilles; qui occupaient. Feng-Hoang-Tcheng.
ont été aperçues dans la direction de Liao-
Yang.; Un petit détachement japonais/com-
prenant de l'infanterie et de la cavalerie,
a occupé ̃* Kouang-Dian-Sian. `
La. station de Ba-Fiang-Diung est occupée
par les troupes russes.
Dans le Liac-Toung. La situation à
1 Niou-Tchouang.
D'après une dépêche de Che-Fou, la gar-
.nison russe aurait évacué Niou-Tchouang
la nuit ̃ dernière.
Beaucoup d'habitants sont déjà partis.
Ceux qui restent ne cachent pas qu'ils ont
l'intention de s'en aller. Il n'y a aucun
mouvement dans les forts, sur lesquels
auelques' canons restent montés.
Trois mille bandits campent autour de
ta ville, attendant le' départ des soldats
pour se livrer au pillage^ Il yva là aussi de
nombreux.» .mercanti-». étrangers.
Les bandits donnent beaucoup d'embar-
ras aux Russes le long de la voie ferrée
entre Niou-Tchouang et Moukden. Ils ont
détruit la semaine passée un ponceau,- et
interrompû ainsi la circulhtv.in pendant
quatre jours. • ̃ .̃'̃
La flotte japonaise, en nombre, ̃ était pos-
tée à minuit cette nuit, en vue de.P'orJ.-
Arthur, mais elle n'avait pas ouvert le
feu. -̃
A PORT-ARTHUR
-Une dépêche: de l'Information, annonce
que Port-Arthur eët «rdèbloquré iX'Tnais cette,
nouvelle n'apparaît pas comme séricuse.-
On dément la prise de Dalny. parles Japo-
nais. ̃̃̃•̃•̃̃̃•̃
:EN russis
La mobilisation
Un ukase impérial ordonne l'appel sou s
les drapeaux des réservistes de certaines-
icirconscriplions'des gouvernements de Pol-
tava, de Kursk, de Kharkof, de Rias'an, de
Kalonga" et de Toula. Ces réservistes sont
•destinés à compléter les effectifs des corps
de troupes des circonscriptions militaires
de Kief-et de Mosgou, qui doivent être ex-
pédiés en Extrême-Orient et renforcer les
bataillons affectés'- au service des chemins
de fer et quelques corps de réserve des
circonscriptions militaires de Kazan et de
la Sibérie.
Cet ukase ordonne aussi la réquisition des
chevaux dans quelques districts.
'Le Messager du Gouvernement publie un
long rapport de M. Pavlov, ministre de Rus-
sie à Séoul, sur les événements qui ont
précédé son départ de cette ville.
ITALIE
Le manifeste réîorçaiste et la presse
socialiste.
Nous avons résumé, hier, le manifeste
des socialistes réformistes d'Italie, au su-
jet du référendum sur l'admission de
« groupes autonomes ». UAvanii, organe du
Comité directeur du Parti, publie les con-
clusions du manifeste, et ajoute
« Traduit en langage clair, cet ordre du
jour signifie que, tout en proclamant que
la force principale du Parti est l'unité, il
faut laisser les camarades libres d'opérer la
scission, • comme- ils voudront, quand ils
voudront. »
Le journal socialiste II Lavoro, de Gênes,
commente le manifeste avec sympathie, et.
exprime lè -voîU qu'une, tolérance' mutuelle
donne satisfaction à ce qu'il y a de raison-
nable dans les demandes des réformistes.
BRESIL
La guerre avec le Pérou
On télégraphie de Rip-dc-Janeirq au 'New-
York Herald que, d'après les avis de Ma-
naos, les Brésiliens ont mis en déroute les
troupes péruviennes près de la rivière
Ghandlesa.
ANGLETERRE
La mort de Stanley
Sir Henry Morton Stanley est mort hier
matin à six heures, dans sa maison de Rich-
mond Terrace, a Londres, à l'àge de 63 ans.
Né Rowlands, il fut adopté par un négo-
ciant du nom de Stanley, au moment ou il
était garçon de cabine ix bord d'un navire
faisant le'service dé la Nouvelle-Orléans.
Sùccessivement soldat de l'armée sudiste
(esclavagiste), prisonnier de guerre, ensei-,
gne de vaisseau au service des Etats-Unis,
correspondant de journaux en Turquie, il
fut engagé par M. Gordon Bcnnett, direc-
teur du New-York Herald- qui, en 18G7, l'en-
voya suivre l'armée anglaise en Abyssinie,
et enfin le chargea d'aller rechercher Li-
vingstone. Il rencontra le grand explora
teur le 10 novembre 1871, sur les rives du
Tanganyka, le ravitailla, explora avec lui
la partie nord du lac, le quitta en février
1872 et. revint en Angleterre où il fut ac-
cueilli avec défiance, mais distingué par la
reine et gratifié dé la grande médaille d'or
par la société, royale de géographie.
Chargé par le Kew-Yorh Herald et le Dai-
Iij Tclegraph d'une nouvelle mission en Afri-
que. il partit de Zanzibar où il apprend la
mort de Livingstone (1.874-), pour le- Victo-
ria Nyanza. Il conslale-quc l'Albert Nyanza
ne communique pas avec le Tanganyka et
reconnaît que le grand fleuve que Livings-
tone avait pris pour le Nil est un affluent du
Congo. Il reçut à la Sorbonne la croix de la
Légion d'honneur-
De 1879 à 1882, il cherche à développer les
ressources du bassin du Congo avec l'aide
pécuniaire du roi des Belges (1.250.000 fr.
par an).
Devenu bourgeois de la Cité de Londres
(1887), il repart pour l'Afrique et met trois
ans à sauver malgré lui Emin Pacha, dé-
couvre la rivière Semliki, les monts Rou-
venzori, explore le lac Albert-Edouard, etc.
A son retour, il est l'objet des ovations
les plus enthousiastes. Créé docteur d Ox-
ford et de CamBridge, élu député pour Lam-
beth et nommé (1899) grand croix de l'ordre
du Dain, ce qui lui donnait droit au litre de
Sir.
A la suite de chacune de ses explorations
ou expéditions, Stanley a publié un volume:
Comment 'je retrouvai Livingstone, (1872)"
A traverg le continent' noir (1878) Le Congo
et la fondation de l'Etat libre (1885) Dans
les ténèbres de l'Afrique (1889). Son dernier
cuvràge, A travers l'Afrique australe date
de 1898.
Stanley est mort des suites d une pleuré-
sie. Il avait été .obligé d'essaY.er de. sç dé-
fondre par M es' Compagnons noirs et leurs
étranges .'légendes (1893), contre les graves
imputations contenues dans la biographie
d'un de ses -anciens compagnons, le major
Larttelot. Il est .parfaitement établi qu'il a
procédé contre les noirs avec la cruauté la
plus effroyable chaque fois qu'il s'est senti
le plus fort.
DEMIÈRE «E
lA GUERRE RUSSO-JAPONAISE
Les re^^orts russes. Mobilisation de
quatrer-corps d'armée. La composir
tion. d'une armée russe.
Saint-Pétersbourg, 10 mai. On presse
la formation et l'envoi de renforts à desti-
nation de l'Extrôme-Qrient le 10° et le 17e
corps d'armée vont être mobilisés. Les ré-
serves clés provinces de Moscou et de Khar-
koff ont été appelées sous les drapeaux.
On s'attend à recevoir la semaine prochai-
ne l'ordre de mobilisation de quatre corps
d'armée le long du Volga. Les réserves do
chaque corps d'armée comptent une ving-
taine de mille hommes. Chaque corps d'ar-
mée a un effectif de 50.000 hommes et se
compose de ..trois divisions- d'infanterie,
comportant quatre régiments de trois ba-
taillons chacun' .une- division' de cavalerie
comportant trois régiments dç'Six esca-
drons chacun un régiment de cosaques
deux brigades d'artillerie de campagne en
tout 120 canons.
Des détachements de sapeurs du génie
sont affectés à chaque corps d'armée.
Engagement près de Liao-Yang. Retraite
des Russes.
Chan-IIai-Kouan, 10 mai. Le bruit court
que le premier corps d'armée japonais,
après avoir poursuivi les Russes en retraite
depuis le Yalou, les a rejoints à cinq milles
au sud de Liao-Yang où un sérieux engage-
ment a lieu.
On rapporte que les Japonais traînèrent
leurs canons au sommet de. hauteurs consi-
dérées jusqu'à présent comme inaccessibles
et qu'en conséquence, les Russes ont conte
nué leur retraite vers le nord.
Une' division du premier corps d'armée
japonais approche de Niou-Tchouang, qui
n'est plus occupé que par une poignée de
Russes. On a vu des éclaireurs japonais
à six milles de la. ville.
E'vacuation de Kiou-Tchouang. Débar-
quement japonais à Kai-Tchao?
Kiou-Tchouang, 10' .mai. –5 Sur les cinq
régiments russes qui étaient ici, quatre sont
partis. Le dernier régiment avait reçu l'.or-
dre de se mettre en route aujourd'hui
mais une heure après, un contre-ordre lui
parvenait.
Selon une information d'excellente sour-
ce, des troupes japonaises débarquent dans
le voisinage -de Kai-Tchào. Les; Russes se
sont fortement, retranchés ii Anping, où les
canons des forts de. Niou-Tchouang ont été
envoyés. -.̃ •
̃:On' estime à 30.000 la force' des- Japo-
nais. ̃̃̃̃
Une nouvelle de source indigène, qui n est
pas encore confirmée, dit que les Russes
cherchent à obtenir des associations chi-
noises qu'elles assument le. gouvernement
local de Niou-Tchouang en cas d'évacuadon.
local de Niou-T chouans en cas d'évacuauon.
̃Oit croit savoir que dans ce, cas, les con-
suis protesteraient.
«e>-®
B3ENACES BE GRÈVE A BORDEAUX
Bordeaux, 10 mai. Dans une réunion
tenue ce soir, les capitaines, mécaniciens
et officiers de la marine marchande du port
de Bordeaux, au nombre d'une centaine,
ont formé un comité exécutif qui a voté à
l'unanimité moins deux voix l'ordre du
jour suivant #
1° Le capitaine a seul qualité pour composer
son équipage (article 25 du Code de commerce)
2' Les litiges'disciplinaires entre états-majors
et équipages seront soumis dans les vingt-quatre
heures au capitaine qui les. soiutionnera ou les
transmettra à l'autorité maritime (décret du 25
mars 1S52)
3' La conséquence légale de ces deux derniers
Doints est que MM. Castagnoriot, Lalanuc >t
Bosc, débarqués sur la demande des inscrits ma-
ritimes, devront être réintégrés dans leurs fonc-
tions sur leurs navires respectifs.
Si d'ici le 13 courant il n'est pas donné
satisfaction à ces revendications, les états-
majors .débarqueront.
Une démarche va être faite auprès des
pouvoirs publics par une délégation -des
capitaines, mécaniciens et officiers- de la
marine marchande.
BAGARRES fi MARSEILLE
:Des bagarres se sont, produites sur le
boulevard du May, devant l'hôtel de la.ma-
rinc, cnlre les inscrits maritimes syndi-
qués et des matelots du syndicat jaune.
Des coups ont été échangés. La police a dû
intervenir.
LE CONGRÈS DE LA PAIX
Copenhague, 10 mai. Le congrès inter-
national de la Paix se réunira le 3 juillet.
Beaucoup de délégués de l'Angleterre et de
l'Allemagne se sont déjà fait inscrire.
JOURNAUX DE CE MATIN
Le Journal officiel publie 1
Intérieur. Un arrêté aux termes duquel MM.
Chabcrt, sous-chef de bureau au ministère de la
guerre le contre-amiral Bernard, directeur des
services de la flotte Devnick, administrateur de
l'établissement des Invalides de da Marine, f-t
Trayer, sont nommés délégués des ministres de
la guerre et do la marine auprès de la commis-
sion interministérielle chargée d'étudier les ques-
tions mutualistes pour la guerre et la marine.
Finances. Un décret autorisant la Banque
de l'Algérie à créer des établissements et à émet-
tre des billets payables au porteur et à vue dans
la régence de Tunis.
Instruction publique. -Un décret portant créa-
tion d'un collège communal de jeunes filles à
Douai.
Un décret relatif aux traitements des fonction-
naires et professeurs de lycées de garçons de
Lyon et.de Marseille.
Marine. Des décisions portant mutations,
congés et admissions à la retraite (officiers de ma-
rine, officiers mécaniciens, corps de santé, sur-
veillants techniques).- '• ̃̃̃;̃
Le Badical (M. Maujan) ï w
11 n'est pas facile de contenter tout le mondeét
les nationalistes..
Voici le brave colonel Marchand qui offre pour
la troisième fois, sa démission. Le ministre de
la guerre,- usant de bienveillance paternelle à
son égard, lui fait connaître' que, s'il retire cette
démission,- le commandement du régiment colo-
nial de Tien-Tsin lui sera octroyé.
C'est là un beau régiment et un beau comman-
dement.
Précisément, le brave colonel Marchand dési-
rait être envoyé à l'état-major de Kouropatkine
pour apprendre la manière de battre les Japo-
nais il n'eût pas été très éloigné du comman-
dant en chef des troupes russes.
Pourquoi refuser alors les présents du général
André ?..
L'Aurore (M. Léon Millot.) ,1
Les blancs qui vont doter des lumières du pro-
grès le continent noir, ou civiliser Tes pays ]au-
nes, ne leur ayant apporté jusqu'ici que le pil-
lage, le massacre et. l'-incendie, quelques Bonnes
âmes, ennemies des moyens violents, ont pensé
que les nègres, voire les hommes aux yeux bri-
dés, n'étaient point, par destination, condamnés
a' plier sous la courbache ni à saigner sous le
bâton. Et elles ont fondé un comité dont les
membres s'efforcent de persuader aux civilisés
qu'un Congolais ou un Annamite n'est pas tout
à fait un mulet ou un chameau ce qui ne
veut pas dire qu'il faille traiter les chameaux et
lej mulets CQBMne certains blancs traitent ceux de
leurs semblables dont la peau est d'une couleur
différente de la leur.
L'Autorité (M. Paulde Cassngnac)
La caractéristique des élections municipales
modernes, c'est la représentation de ceux qui
possèdent par ceux qui ne possèdent pas.
Or, c'est de cette canaille que sont composés
les conseils municipaux radicaux et socialistes.
Jugez si cela les gêne et les embarrasse de faire
danser l'anse du panier 1 Si cela les flérange de
voter et d'accumuler des centimes qu'ils ne payent
pas, d'ordonner des dépenses qui ne leur coûtent
rien 1
Autrefois, quand les choses suivaient leur cours
régulier, quand tout était en équilibre, n'étaient
conseillers municipaux que les principaux de la
commune, que ceux qui avaient du bien au so-
leil et qui inspiraient d'autant plus confiance
aux électeurs qu'ils étaient les premiers ù pûtir
d une augmentation des impôts.
Le Siècle (M. Dubief)
mikm^^tient ^-ministiio des colonies de géné-
mèn p ? ? cle laïcisalion qu'il a courageuse-
ment entreprise ,slu' divcrs P°inls de notre do-
maine colonial et à la métropole de faire passer
Ks"Mn?°? écoles laïques. l'cStoiUes cen--
.taines de mille francs que distribue ciaque an-
g" fufj^s^iey^ïife^s^
tous lieux et de toutes robes le ministre des af-
|gjgj!|^ robes le ministre^ £
NÉCROLOGIE
Obsèques de M. Emile Dubois
Hier, as midi, ont eu lieu les obsèques civiles
du docteur Emile Dubois, député du IV m-ron*
dissement de Paris. On remarquait dans l'assis-
tance: M. Henri Basson, président do la Cham-
des députés, et plusieurs membres du bu-
reau M. Alexandre Bérard, sous-secrétaire d'fi-
tat des postes M. Dcvillc, président du Conseil t
municipal de Paris M. Ernest Caron présiden
du Conseil général de la Seine le préfet de la
Seine, lé préfet de police, M. Mesureur directeur
de l'Assistance publique un grand nombre de
députés et de conseillers municipaux, de mem-
bres de sociétés médicales, etc.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise.
LES TRAMWAYS HOMICIDES
Une fillette .de cinq ans écrasée par un
tramway. Un jeune homme veut la
sauver il est écrasé avec elle.
Responsabilités de la Compagnie
des Omnibus. Pourquoi
pas de chasse-pierres ?
Le 19 avril derniC\r, la petite Simono
ffifta § ?v^ cinq ans, fille de forains
installés à la Foire aux Pains d'épice, tra-
versait Ia chaussée Faubourg-Sain^An o ne,
quand, sc lant pour éviter un tramway
Louvre-Vincénnes, qui arrivait, elle fit un
aux pas sur le pavé boueux. Voyant le ter-
rible danger qui menaçait la fillette, le
If^Oelvinger, âgé de 15 ans, se préci-
i' Le wattman ne put serrer assez vite
les freins de la lourde machine l'enfant et
le jeune ° furent bousculés et à demi-
broyer bouscules et a demi-
La petite Simone et celui, qui,avait voulu
!re~e'" expli7aient l'un et l'au-
tre le jour ,même.
L'instruction qui avait été confiée à M
2|eÎVa trouvé, qu'aucune faute n'était
imputable au wattman. Par contre. les iilgé-
i^"6?^1'0'^16111 été commis par
le. juge à leffet d'établir les' responsabilités,
ont déclaré dans leur rapport que si les
tramways étaient munis de chasse-pierres,
le nombre des accidents mortels serait di-
minué d'un tiers. La Compagnie, pour s'ex-
cuser de son économique négligence, pré-
tendait, que l'apposition de ces appareils à
l'avant des tramways est impossible à cau-
se des différences de niveau du sol, il est
peut-être intéressant de lui faire savoir que
les inconvénients résultant de. ces différen-
ces, de- niveau ont été supprimés par l'inven-
tion des chasse-pierres mobiles et que des
pays, ou la vie humaine paraît sans doute
plus importante à considérer que les inté-
rêts des capitalistes, les ont imposés aux
entreprises de transport en commun par
tramways. Citons par' exemple les tram-
ways qui circulent dans Bruxelles.
Il :est possible, d'ailleurs, que des incul-
pations nouvelles soient formulées.
Le wattman sera défendu par M" Brisart
et sans doute acquitté. Les parents des vic-
times se sont portés .parties civiles au pro-
cès et ont confié à M0 Le Barazer le soin dé
riéiendre leurs intérêts et peut-être aussi
d eiever le débat en demandant aux juges
s ils sont bien sûrs d'avoir devant eux les
vrais coupables.
UN SCANDALE SPORTIF
Chevaux maquillés. Un capitaine com-
promis. Comment on gagne 80.000
francs.
C'est une grave affaire d'escroquerie que
celle qui amènera prochainement sur les
bancs de la police correctionnelle le capi-
taine-instructeur à l'école de cavalerie de
Saumur, D. en compagnie de cinq autres
inculpés.̃
Une association s'était formée .dans, le but
de réaliser aux courses 'des gains; impor-
tants, en faisant courir des chevaux ma-
quillés préalablement par différents procé-
dés et munis de faux états-civils. Les che-
vaux étaient ordinairement achetés en An-
gleterre ils étaient montés par le lieutenant
D. décédé depuis, frère du capitaine in-
culpé qui, lui, les présentait à l'engage-
ment et sous les couleurs duquel ils cou-
raient.
Le capitaine les montait même quelque-
fois. Un nommé C. fabriquait les faux
états-civils. Un cheval de 5 ans, par exem-
ple, était donné comme de 3 ans. L. four-
nissait les fonds nécessaires à la fruc-
tueuse entreprise, cependant qu'un autre
« associé » s'occupait plus spécialement
du maquillage des chevaux. Le capitaine
encaissait les sommes dues au gagnant.
C'est de cette façon que l'on vit à Colom-
bes et à Compiègne, Creslau courir sous
le nom de Puissant Wagelbridge sous ce-
lui de Rex Il, à Pau, et de Billy-Boy, à Au-
teuil Rapine Il, à. Colombes, sous celui de
Venise; Fédale, à" Aixrles-Bains, sous celui
de Lurduretté, et enfin, un peu partout,
Capucine, tantôt sous celui d'Alfa, tantôt
sous celui de Lurluretle.
Des gains importants furent ainsi réali-
sés un jour, à Colombes, Puissant rappor-
ta à la bande près de 80.000 francs.
C'est sur la plainte de la Société des
Steeple-Chases de France que le Parquet
a ordonné qu'une- instruction fût ouverte.
Cette Société se porte, en outre, partie ci-
vile. au procès ou ses revendications seront
soutenues par M" Poincaré.
Les inculpés seront, défendus par M"
Jeaimingros, Lagassc et René'Weil.
LES ~PaCNES DD 6D~~D MONDE
Une fille de la comtesse. Arrêtée à Ge-
nève. .L'histoire d'une mandoline. Où
un nouvel acteur entre en scène. –Pour
290.000 fràncs. La fin justifie les
moyens.
La police suisse vient d'arrêter à Genève,
pour escroqueries, une des filles de la com-
tesse de Châtillon, Jeanne, âgée de 22 ans,
qui était descendue en compagnie de son
amant, le. baron Rosencrautz, dans un des
principaux hôtels de cette ville.
A l'aide de faux certificats, tous deux s'é-
taient fait remettre d'assez fortes sommes
d'argent par des banquiers.
Histoire d'une mandoline
En juin 1902, Jeanne de Châtillon aban-
donnait définitivement la pension dans la-
quelle sa mère l'avait placée, pour aller vi-
vre avec le baron Boséncrautz.
Le couple mena pendant plusieurs jours
si joyeuse vie à l'Hôtel Continental, où il
était descendu, que le gérant, sur la de-
mande formelle de nombreux habitués, se
vit dans l'obligation de l'inviter à aller habi-
ter plus loin.
Les deux .amants, ne firent qu'un court se-.
jour à l'hôtel Bellevue, avenue de l'Opéra et
se rendirent bientôt à Turin, abandonnant
dans leur chambre de nombreux objets,
dont une mandoline do grande valeur. 1
Cinq jours après leur départ, la comtesse
se présentait chez M. Péchard, commissaire
de police du quartier, et, sanglotant à fen-
dre 1 âme, faisait à ce magistrat le réeit sui-
vant 0
Monsieur le commissaire, jo suis ruinée. Ma
fille vient de partir avec son amant en emportant
une somme de 200.000 francs que je lui avais con-
fiée. Cette somme m'avait été donnée ces jours
derniers par mon excellent ami M. Mouthiers,
qu'une attaque d'apoplexie vient de nous enle-
ver. Obligée de veiller le corps de celui qui fut
toujours si dévoué pour moi, je n'avais pu me
rendre moi-même au Comptoir d'Escompte pour
la déposer dans mon coffre-fort. J'avais donc
chargé ma fille de le faire pour moi.
La malheureuse enfant, abusant de la con-
fiance que j'avais en, elle, .est partie en Italie ou
en Grèce, .m'assure-t-on. Je ne lui en veux pas,
mais je vous demande de l'inviter à me restituer
mon bien, comme je vous prie instamment de
mettre en état d'arrestation les misérables qui
l'incitèrent il commettre une pareille infamie.
M. Péchard se rendit, en compagnie de la
plaignante, à. l'hôtel Bellevue et procéda à
une perquisition.
Tous les objets abandonnés par le baron
de Rosencrautz et Jeanne' de Chatillon fu
rent placés sous scellés et transportés au
commissariat.
Quand la comtesse vit la fameuse man-
doline, dont, d'un coup d'œil, elle avait es-
timé la valeur, elle entra dans une violente
colère,
Mais c'est incroyable,- s'écria-t-elle Ma fille
est donc devenue folle 1 Comment, elle a eu l'au-
dace de conserver la mandoline que j'avais- ache-
tée pour son frère Que doit penser de moi le
pauvre garçon 7 Oh I c'est indigne c'est indi-
gne
Monsieur le commissaire, ajoùta-t-elle, vou-
driez-vous être assez' aimable pour me restituer
tous ces objets. Ma fille est mineure et, par con-
saquent, irresponsable. Je pourrai, au moins, de
la sorte, réparer une partie de ses torts en resti-
tuant aux intéressés tout ce qu'elle a détourné.
M. Péchard ac rendit à sa prière et lui
remit la mandoline ainsi que plusieurs au.
tres objets*
Le baron réclame
L'affaire semblait terminée, lorsqu'un
beau matin, le baron de Rosencrautz débar-
qua à l'hôtel Bellevue.
II réclama aussitôt les colis qu'il avait
abandonnés et sur la réponse qui lui fut
faite, se rendit chez M. Péchard qui lui res-
titua tout ce que la comtesse avait daigné
laisser.
Mais il manquait la mandoline. Rosen-
crautz affirma qu'clic lui apparlenait et me-
naça de déposer une plainte si elle ne lui
était pas rendue.
Mandée d'urgence, la comtesse jura ses
grands dieux qu'elle l'avait achetée pour
l'offrir ù. son fils et offrit de fournir les preu-
ves de ce qu'elle avançait.
Une enquête fut ouverte. Elle établit
qu'une mandoline, achetée quinze francs par
Mme de Chatillon' avait bien été expédiée
au fils de cette dernière, en garnison dans
l'Est, mais que celle de l'hôtel Bellevue ap-
partenait réellement au baron.
rise au piège, la comtesse se confondit
en excuses et .promit d'opérer -.la restitution
le jour môme- -̃
Rosencrautz l'attend encore, comme le pa-
tron de l'hôtel de Bellevue attend les sept
cent cinquante francs que le baron lui de-
vait et qu'il oublia de lui payer lorsqu'il
quitta de-nouveau Paris pour aller opérer
à à Genève.
FAITS DIVERS
La Température. Des pressions élevées cou-
vrent la Méditerranée occidentale et l'Algérie.
Le vent est fort de l'ouest sur la Manche mo-
déré en Bretagne il est faible et variable en
Provence.
Des pluies sont tombées dans le nord et
l'ouest du continent.
En France, des ondées sont encore probables
la température va se relever et se rapprocher de
la normale. •'
A Paris, hier, nuageux,, petite pluie dans la
mutinée.. ̃ ̃
A PARIS
Au Palais. Les instructions.
L'allaire des faux poinçons. M. et Mme A.
adjudicataires du ministère de la Guerre, pour
la fourniture des harnachements, selles, arçons,
etc., avaient "été accusés en décembre dernier
par un de leurs anciens ouvriers, d'avoir fait
apposer de faux pojnçons sur les pièces refusées
par la commission de réception afin qu'elles leur
fussent payées comme les autres.
L'enquête menée par M. Berr, juge d'instruc-.
tion, et les divers interrogatoires qu'il a fait su-
bir aux époux A. assistés de ieur défenseur, M"
Simon-Juquin, ont' prouve l'innocence des incul-
pés en faveur desquels une ordonnance de non-
lieu a été rendue hier.
Les laveurs da titres. A la demande de M*
Bergounhioux de Wailly. M. Flory, juge d'ins-
truction, a mis hier en liberté provisoire Léon
Bellest, le courtier en cafés du Havre, inculpé
d'escroquerie au. moyen de «.titres lavés », de
complicité avec le baron de Chabrefy et le gra-
vêur Lankmann.
Triple arrestation
Le service de la Sûreté a procédé hier à" l'ar-
restation de trois repris de justice
Ulysse Matrat, 23 ans, garçon boulanger, dit
« La Matraque », demeurant rue Nollet Jules
Morot, uit Julot; 23 ans, courtier de commerce,
rue de Charenton, et Louis Carcos, 24 ans, fu-
miste, rue "Nollet.
Ces trois individus sont prévenus de vol avec
effraclion commis dans les premiers jours de
janvier au préjudice de Mme Rolembourg, dite
Jeanne Mauclère, trente ans, propriétaire d'un
bar, 10, place de la Madeleine.
Ils s'étaient introduits au domicile de Mme
Rotembourg, 10, place- de la Madeleine, et lui
avaient, dérobé des bijoux évalués ù. environ dix
mille francs.
Au moment de son arrestation, Matrat était
porteur d'une somme de 400 francs. Interrogé sur
sa provenance, il a prétendu qu'elle représentait
lo fruit de son travail. Elle est en réalité le pro-
duit de la vente d'un certain nombre de recon-
naissances du Mont-de-Piété qui ne laissent au-
cun doute sur la culpabilité du trio arrêté.
M. Le Poitevin a été chargé de l'instruction de
cette affaire.
Les facéties d'un phoque
Cahin caha une voiture suivait, hier, les ber-
ges du canal Saint-Martin. Le fait eût ete peu
remarquable si cette voiture n'eût transporte un.
phoque, lequel, phoque avait été acheté, le ma-
tin même, par un forain, MI. Darroy..
Près de la passerelle, affectée exclusivement t
aux piétons, la voiture chavira en passant dans
une ornière et le phoque se trouva brusquement
projeté il quelques mètres de son élément natu-
-rel II-ne manqua pas de se précipiter dans.le
canal au grand dam de son conducteur qui se
mit à pousser des cris de désespoir.
Des afenls, puis' M. Guillién, commissaire de
police du quartier, accoururent et' armèrent ra-
pidement un- bachot pour donner la- chasse au
phoque qui, 1res joyeusement, prenait ses etmis.
A vinde l'aulorité faillirent prendre un bain force. En-
fin, après une heure de lutte, force resta. il la
loi. Le phoque, emprisonne dans un filet, fut hissé
dans une barque,- puis amené à terre et enfin re-
placé dans sa baignoire sur la voilure, aux ap-
plaudissements des curieux qui, en 1res grand
nombre, avaient suivi avec mleret cette chasse
vraiment peu banale.
DÉPARTEMENTS
Scandale dans un asile d'aliénés
Lyon. Un gardien de l'asile d'aliénés de
Bron, nommé Philibert Dufour, a été arrêté, sur
mandat du parquet de Lyon, pour actes de vio-
lence sur un malheureux interné, atteint d'épi-
lepsie, nommé B. qu'il a roué 'de coups et au-
quel il a fracture deux côtes.
Brûlé vif
A7iCC. Le baron de Bobics, 'd'origine lorraine,
habitant Bois-Colombes, près de Paris, vient d e-
tre brûlé vif à l'hôtel de la .Principauté de Mo-
naco. Souffrant d'une maladie de nerfs, le baron
voulut se frictionner avec de l'alcool camphré
s'étant trop approche d'une bougie, son gant prit
feu. Les ilammes enveloppèrent rapidement le
corps entier. Lorsque ses cris furent entendus, il
était trop tard pour qu'on pût lui porter secours.
̃Lp malheurejtô dSoU'a peu après,
LA VIE SOCIALE
LES GRÈVES
Les capitaines au long cours
Le llavre, 10 mai. Le comité exécutif des
états-majors de la m4rinc msrrctiancle puulio un
manifeste dans lequel il declare qUe les ofl1ciers
ont mille preuves d'insubordhlation, officiers
suite de punitinns insuffisant et presque tou-
jours amoindries, que la grève ne vise pas l
inscrits maritimes gui naviguent, mats quelques
meneurs e es
Le manifeste se. termime par- une prolcs~ation
cantrca l'intervontinn Ue fa maniue de 1`Etnt.
Contrairement il ce qui avait été annoncé, le
départ du p~rrluebot La Savoié est âs3urü nour
samedi prochain. ~a!.o:e est assufe nour
6farseüle, 10 mai. M. Pénissat administra-
teur de la marine, multiplie ses entrevues avec
'M ofiieicrs et les inscrits marilimes. II avec
lIes oHiciers les inscrÍlS maritimes. Il espère
que le conflit s'apaisera bientôt. ~Pcre
Les états-majors se sont réunis cet après-midi
ia l'eut-es et les inscrils maritimes it la
mêl'Ic à la 13oui-se du t~~lv«~l.il. Ces derniers
ont constitué un SYndicut incl0pendanL Ils adres-
.sent un appc! à îeuM~
sent un appel ù leurs cumarades rbsolüs ü fuire
cesser le conuit edmarades rûsotus & fairo
Ce matin est arl'ivé d'Alger le transport Vinli.
Lon~, avnc trente passagers et des primeurs.
La Vilte.dc-,Sainl-rYrvtiire est partie pour Oran
avec des passagers et des marchandises.
Alwrseülc; 10 mai. M. Pénissut, adniinistra-
teur de-la marine, a reçu, ce matin, AI
~l~ivelli, secr~taire dit syndicat des inscrits; puis
rvl. Tournaire., président de I'associnliorudcs of-
ficiers de la marine rnurcl1unde.
ce dernier a nfürmé à nouveau que les offi-
ciecs n embarqueraient que lorsque les inscrits
nuront âcceptb leurs conditions précCclemrncnt
formulées. Par Conl!'(J l'association, afin de ne
SS.S~ le rléparL dr; l'LYoide, qui doit ti-itiis-
Porlcr'drs pelcrms it daPfa, a consenti saris hé-
sifer 1'embürgucment du nombre d'officiers né-
cessaires'
Les inscrits du syndicat Rive]Ji ayant déclarc
-qu'ils n'embarqueraient pas il bord de l'f'foile, le
syndicat jaune.a a ollcrt spontanément clé lorlller
l'équipage.
Lesmapons
Fin de la grève
Tunis 10 mai. Le travail a repris sur tous
les chantiers.
On sur plusieurs de ces chan-
tiers, un certain mécontentmnent provenant du
petit tlornlme d'ouvriers classés par les entl'ep1'e-
neura dans la prémiùre catégorie des rtouueallx
salaires.
Aux scieries Gourguet
Celle, 10 mai. Les des établisse-
ments et scierics Gourguct viennent de [;0 (kcla-
rer el1g'l'è:ve, clenulndunt une nugmentution de
salaire dé 1 franc et une diminution- d'une heure
de tr~uvail par jour.
Dans les Ardennes
Pour les métallurgistes des, Ardf>nnes. Activb
intervention de la Fédération,
Les citoyens ,Latapie, Briat et Lévy, déiégués
de la Fédi~r~ition de la i~étaiiurgie, S4,. sont rendu;.¡
hier après-midi au ministère du commerce et ont
avise A~1: Fontaine, directeur du Tr'avail; qui les,
a reçus, des manœuvres de la Compagnie fran-
çaise des usines de Fromelennes, où la grève da
près d'un millier de métallurgistes dure depuis
un mois.
Les délégués entait remarquer que cette mai-
son ne présente pas seulement cette particularité
anormale de ne, pas tenir compte d'une loi es-
sentielle de l'Etirt dont elle reçoit les comman-
des, mais qu'elle a toujours neghgo de faire con.
~o~ d'appliquc!' les décrets J\-1i!Je-
rand qui'limiterit la durée du travail et fixent la
taux des salaires.
Le directeur du Travail a pris acte de ces dé-
ctarations que la Fédération lui a ensuite trall-
mises par lettre ainsi qu'à M. Darey, directeur
du matériel au ministère des postes et eîe~a
phes. Les mêmes délégués font aUjourd'hUi une
démarche du même genre au ministèi'e dela rna-,
rine. `
MOUVEMENT SYNDICAL
Les ouvriers coiffeurs
Les ouvriers coiffeurs du-3- arrondissement,
dans leur dernière réunion tC!1ue sal1eGanclouin,
3~, rue PastourclJe, ont voté un ordre du jour
aux termes duquel ils s'engagent i. faire une ac-
tive propagande pour la fermeture iL quatre hau-
res le dinianche et. à huit heures. la sen1aine ¡¡;
polir obfenir satL<;[aclion', toutes les
y élc., etc., et donnent mandat iL leur secré-
taire d'informer de cette décision les patrons du
troisième arronc1issemeÍlt.
Garpohs de magasin
Le syndicat général des garçons de magasins,
cochers-livreurs, hommes de peiné de toutes in-
duslries et p'arties similaires de ia Seine; dont
le siège est à la Bourse du Travail, rappelle il;
tous les membres.-dd ces corporations qu'il fait
le placement, donne des secours de eliûmace et
soutient les çamaràdes dansleurs revendicalioas
~ievant 1n justicç.
Le Congres des artistes-musiciens
L'a.ganisation internationale
Les artistes musiciens furent. vraiment bien
inspirés en offrant il l'auteur de "Il," ce drame
lyrique si vibrant de force et de tendresse la pré-
~r' tlé 1 aPr;;s-inid: d'hier où
leur fédération s'est. ùlargie jusq1j'à.l'o¡;ganisaLioil
de la fraternité internationale' des travailleurs.
Gustave Charpentier ne fut-il pas un des pre~
miéra, le premier peut-être, n venir spontané-
ment vers eux pour les réconforter aux lieures
dé peine et d~: comba4 ?
La proposition de fonder une fédération inter-
nationale des artistes-musiciens est tout de suite
accueillie avec enthousiasme. Les camarades
Seitz, rapporteur du Comité fédéral de France;
lVilliams, de la fédération angiaise -'cta
Raese, président de la fédération belge î B~one
délégué do la fédération d'ltalié. et Liégeois, nu-
tre é de )3e!g)que, .prennent successivement
il Pour jeter les bases de cet organisme
nouveau.
Après une longue discussion dans laquelle in-
te>'viennent les camarades Guiran, Prévôt Per-
ret, FIeury.et plusi~urs autres détenues, il f' f'
cide que « la Confédération internationale des îé-
aeralioiis d'ariistes-musiciens est constituée à Pa-
ris le 10 mai 100 1 », ayant pour but de proié«er ̃'̃'•
« tous les musiciens syndiqués confédérés ». 0
Une commission dont les" membres seront
nommes pour ,1c 1" juillet sera chargée de loca-
liser les éléments constitutifs de la Confêdéra-
tion. »
« Un délégué sera choisi par chaque comité
directeur du chaque fédération pour former le
bureau international. ».
« Transitoirement, pour l'année 100M005 le
siège de la Confédération est fixé à Paris Le Con-
grès sera, entre ,autres choses, chargé de prépa-
rer le Congrès international de 1905. »
Ces statuts-, qut'seront, a.u gré des circonstan-
ces et des besoins communs, précisés et agran-
dis, sont, pour ainsi dire, les points de lumière
de^ce Congrès.
Réunions du jour
Bourse du Travail. Grande salle. Soir
Boulangers viennois. Industries non qualifiées.
Salle Bnndy. Après-midi Boulangers vien-
nois. Soir Charpentiers.
Salle des Conférences: t- Matin Artistes mu-
siciens (congrès). Soir Union des
Salle du Bas (COlé droit). –'Soir-: Estumpeurs-
decoupeurs-ou Ul leurs.
Salle des Grèves. Soir Briqueteurs-join-
toyeurs.
Salle des Commissions; premier étage. Soir
Tabletterie, R. à C.
Salle' des Commissions, deuxième étage. –•
Soir Nettoiement. -(U
Salle dos Commissions, troisième étage.
Après-midi Choristes. Soir Papetèrie-rôi
glure.
Salle des Commissions, cinquième étage..
Emailleurs sur métaux. Conseil.
Ouvriers -peintres en bâtiment. Section du
.dix-septième, 03, rue Truffaut. Section du
vingtième. 110, boulevard de Belleville. Ques-
tions importantes.
MOUVEMENT POLITIQUE
Parti Socialiste Français
UNITE FEDERATIVE
Commission de Propagande
Ce soir, mercredi, îx neuf heures, réunion de la
commission de propagande, 45, rue de Sainton-
ge. Sont convoqués les citoyens docteur Ber-
trand, Bonneau, Cambicr,, :Camélinat, Cipriani,
Ducos de la Haille, Gandrille, Imbert, Longuet,
Mandions, Marmqnier, Rebins, Seguélos, Surier,
Ulony et la citoyenne Bonnevial.
Ordre du jour. ̃?: V Conférence du citoyen
H OR S P E F M Mi QE
"̃ :t.a GUERRE
ISù S S 0 » Jâ P Ori â I SE
La position russe. –.Nouveaux détails sur
la bataille du l?r mai. La responsabi-
lité des chefs russes. Un récit
émouvant. Impétuosité japo?
naise. L'évacuation de
Niou-Tchouang. °
L'hypothèse ̃d'une -retraite russe jusqu'à
'.Kliarbmc que nous émettions hier a pu
Sembler peut-être téméraire à quelques-uns
-de nos lccleurs. Elle est aujourd'hui con-
Vlîrmèé par une dépêche de Péle-rsbourg, ins-
pirce clos milieux o[[iciels même. On y dé-
̃eiare que.. la ..fameuse- position de Mouo-Tien-
'Ling, qui commande Liao-Yang, peut être
'forcée si les Japonais réussissent à amener
des forces supérieures par la. route du nord
•et dans ce cas le-retrait des troupes russes
sur Kharbine est considéré, comme « du
̃iiomaine du possible. ï>
-L'évacuation ..du NipurTchouang est carac-
̃térisliqu'c'. L'occupaliôn de' cette' ville par
̃la troisième armée Japonaise; .n'est,, plus
̃qu'une question d'heures. Elle leur permet-
/•̃Ira d'arriver rapidement sur Liao-Yang-quT.
•n'en, est guère '.éloigné par plus de, cent ki-
lomètres. Ils éviteraient ainsi, les. défilés re
>doutables. de Mouo-Tien-Ling par lesquels
-doit passer l'armée de Kuroki,- arrivant par
Ja route de Fcng-Hoang-Tclieng. Pour cette
-opération, l'usage du- chemin- de fer dont ils
sont maintenant les maîtres n'est pas un
.avantage médiocre.
Nous commençons à posséder des détails
précis et complets sur la grande bataille
des 30 avril et 1er mai, dont l'importance
̃apparaît de plus en plus décisive à la lumiè-
re des événements actuels.' On lira plus loin
le récit 1res vivant que le correspondant de
Vllavas àSéoul.no.us.a transmis des opéra-
tions du dimanche 1er mai. Il apparaît d'ail
-leurs que dès la veille au soir la bataille
̃était perdue pour les Russes.
Le mouvement tournant accompli par les
Japonais -l« samedi 30, au matin, à la suite
duquel ils traversèrent le Yalou très en
amont, à Sukûchin; fut' en' effet décisif. Tan-
dis que leur artillerie, installée à Wijou
̃canonnait la position russe de Kia-Leu-Tsé,
un deuxième pont était- établi par la garde
impériale plus en aval trois divisions ja.
ponaises s'emparaient de la position di
1) c Il d'oti elles "d~minaient complt;t~
Ituschan d'où elles dominaient complèlt,-
«nont les Russes.
C'est dansées conditions que le lendemain
le générât Zassoalitch "laissait son subor-
donné Kashtalinsky faire face.avec six ba-
taillons aux trois divisions japonaises et
.-qu'un régiment, le 1!V dut supporter un
choc tellement formidable .qu'il fut absolu-
ment' décimé. • ̃ ̃
Avant son départ-pour le théâtre de la
.guerre, au. cours de. déclarations extrava-
'gantes faites au correspondant de l'Echo
'de Paris, Kouropatkine parlait avec mé
.rjris'deé slrà'tiges japonais; dont il rappro-
-fthait dédaigneusement/les, noms. -de ceux
l^es plus illustres génies militaires moder-
nés. Alors que-les chefs russes font preuve
d'une .semblable incurie et rendent absolu-
"̃ ment inutile le de; leurs soldats, ces
ironies apparaissent aujourd'hui quelque
peu déplacées. J. L.
LA BATAILLE DU YALOU
-̃ Un récit circonstancié
'Voici le r.ôcrt -in-extenso de la bataille du
iValou donné parle correspondant de VHa-
vas à Séoul. Il débute. avec les opérations
•Le 1" mai, au moment où, la brume du matin
eç levant. on put voir les bords du fleuve, fin-.
taillerie japonaise apparut, rangée en bataille,
sur nié nasse, it sablonneuse de. Iunbatao, en
̃face de Wiju. Les. murs et les tours de la'cité,
BurMa -colline qui se, dresse à pic sur la riva
sud la plus rappro'cliee des trois bras du fleuve,
étaient garnis d,e Japonais et de Coréens dési-
reux d'assister, a l'attaque.
L'ile est constituée par le fond de la rivière)
qui forme en ce point une basse plaine sablon-
neuse ne que de quelques pieds au-
dessus -de' l'eau, sans arbres ni broussailles ex-
cepté-dans sa -.partis, méridionale. L'infanterie
avait ses armes en faisceaux-devant elle, en at-
tendant l'ordre d'avancer. Elle formait une mm-
'Cé- ligne noire de trois milles de longueur allant
VTun point en face du village de Kio-Lon-Tsm, a
J'ouest, jusqu'à l'extrémité de la Tête du Tigre, a
l'est. La division .de la garde impériale occupait
ïe-contre une division de la même arme se trou-
ivait à l'ouest et mie autre division à l'est.
.La Tête du Tigre constitue une péninsule 'qui
s'avance dans la rivière, presque parallèlement a
Ha rive sud. La plus grande partie de la division,
qui avait exécute la veille un mouvement de
flanc en amont, se trouvait sur le sable au nord
Idela Tôle -du Tigre. Quatre oaUeries de campa-
gne dissimulées par des broussailles. "étaient
iposlées aux ailes, en arrière de l'infanterie.
Dçtix batteries ̃- commencèrent.- l-'a,tlaqiie'; au, le--
.nœr du soleil.'cn bombardant, pendant une'.demi-
ïicui-e les collines de la Mandchoune. Les obus
,,venaient frapper les terrains d'oit les canons
russes avaient tiré la semaine précedenle mais
aucune riposte ne 'fut donnée. Les Russes avaient
Via enlever leurs batteries pendant la nuit et sem-
blaient s'être retirés complètement. Rien ne. bou-
geait du côté de leurs, fortifications.
L'attaque de la première position
••̃! Bientôt après, vers sept heures, les Japonais
'̃ tonimencèrent leur marche en; avant. La distan-
ce qui sépare la rive coréenne de la rive do.
Mandcliourie est d'environ deux- milles. Les Ja-
ponais la franchirent-en ordre déployé. Lors-
qu'ils furent arrivés à quelques centaines de me-.
S.res de la gauche russe, ils se couchèrent et com-
mencèrent ulaïrç des feux de salve.
Pendant ce temps, l'artillerie fouillait les colli-
nes avec des obus à balles. On pouvait alors voir
JesTRusses accourant en petits carres le long des
collines et, par intervalles, dans des endroits ou
̃ ila route n'est pas abritée. Aussi servaient-ils de
!but à l'artillerie. Une violente canonnade fut con-
centrée sur l'un de ces endroits découverts. La
moitié des obus à balles- avaient éclaté sur cette
inetite surface avec une précision admirable. On
,voyait pleuvoir une véritable averse de petits ilo-
cons de fumée blanelie,-De temps en temps, les
obus creusaient de- grands trous dans le sol-et
proietaient de tous côtés des débris de rochers.
Les Russes ne ripostaient'toujours pas mais,
lorsque la première ligne japonaise se trouva a
quelques centaines de mètres du fleuve, des sal-
ves- de coups de fusil éclatèrent presque simul-
itanément de plusieurs tranchées et les Japonais
se trouvèrent exposés a un feu violent et continu
1 • 'dirigé à faible distance contre eux de positions
abritées qui les dominaient. Ils se défilèrent der-
riue des collines de -sable, ripostant vigoureuse-
ment, pendant que leur artillerie envoyait obus
sur obus par-dessus leurs têtes. Les officiers se
tenaient a cheval ou ù pied.. 1 o
Quelques -brancardiers revenaient vers -les am-
V DÙlanccs, ce qui montrait- qu'il y avait, des^bles-
Les Russes avaient 1 avantage de la poudré
sans fumée, de telle, sorte qu'on ne pouvait ni
"découvrir leurs positions, ni évaluer leur nom-
I>re;
Uirpeu après huit heures, leur feu avait, été en
̃ Eranûc partie- réduit au silence- par celui de l'ar-
tillerie et de .lîinfariterie japonaises. On pouvait
voir des groupes de Russes en retraite en train
He ffra\ir?rapidement les- routes de la montagne.
Deux régiments japonais, dont l'un se trouvait
-SUste en face du fleuve, et l'autre près du village,
«'élancèrent par bonds vers la rivière, s'arrotant
«our faire feu, -puis repartant en poussant des
acclamations perçantes qui retentissaient à tra-
ders toute la plaine. Leur formation, plus serrée
que celle des troupes américaines et anglaises,
faisait craindre pour eux des pertes considéra-
4lés.
Ils traversèrent la rivière a' gué, franchirent en
courant les bandes de sable du rivage et grimpé-
rent le long -des rochers presque à pic qui for-
jnaient le flanc de la colline. On eût dit une four-
milière. Les bandes rouges et jaunes de leurs
*êpis étaient mises en vjgueur par la lumière du
jsolcil. L'un des hommes portait quelque chose dé
blanc, ce qui provoqua de la part des autres le
ïi-r de Les Russes capitulent 1 Mais, en arri-
rvant à la crête de la première tranchée russe, à
'inE centaine de mètres sur le flanc de la colline,
Il développa un drapeau.japonais et l'agita.
i'ta. colonne d'assaut du côté do l'ouest se mit
'•'̃ 6 gravir une colline qui commandait la retraite
Hes- Russes. A ce moment, deux obus japonais
̃ sinrent éfilater à cote des hommes qui se trou-.
valent placés près de la crête. Quand la fumée
se fut dissipée, on aperçut une douzaine de cada-
vres. Les autres Japonais redescendaient la pente
pour échapper au feu qui venait les frapper à
l'improviste par derrière.
Bientôt le bruit de la fusillade s'éloigna u me-
sure que des Japonais se répandaient à travers
les collines à la poursuite des Russes en retraite.
Une colonne de soldats exténues, qui, pendant
deux jours, sans presque prendre de repos, sui-
vait la rivière, descendu» vcft Antoung et les
canonnières bombardaient les- fortifications rus-
ses
A neuf heures, un soldat, distançant ses ca-
marades, déploya un immense drapeau japonais
sur 'la partie laf plus élevée d'un fort russe cons-
truit surun éperon à mille pieds au-dessus de la
plaine. Il se mit ù1 marcher en long et en large
sur le parapet en agitant son drapeau, et pour
̃la première fois les Japonais qui assistaient ù.
l'attaque du haut des murailles de Wiju et qui
•avaient gardé un silence impressionnant pen-
dant tout le cours de la bataille* se mirent à pous-
ser, des acclamations. Déjà- les fantassins, les ar-
tilleul-s,. les trains des -équipages arrivaient- -en
foule vers l'île du Yalou, accourant par toutes
les routes. Le soir, toute t'armée japonaise de-
vait se trouver en Mandchourie.
Les pertes officielles n'ont pas été données. J'ai
vu, dans une seule ambulance; 370 blessés, dont
'300 .Japonais.
Les opérations dans la, région du Yakra
On télégraphie de: Moukden, que des pa-
trouilles; qui occupaient. Feng-Hoang-Tcheng.
ont été aperçues dans la direction de Liao-
Yang.; Un petit détachement japonais/com-
prenant de l'infanterie et de la cavalerie,
a occupé ̃* Kouang-Dian-Sian. `
La. station de Ba-Fiang-Diung est occupée
par les troupes russes.
Dans le Liac-Toung. La situation à
1 Niou-Tchouang.
D'après une dépêche de Che-Fou, la gar-
.nison russe aurait évacué Niou-Tchouang
la nuit ̃ dernière.
Beaucoup d'habitants sont déjà partis.
Ceux qui restent ne cachent pas qu'ils ont
l'intention de s'en aller. Il n'y a aucun
mouvement dans les forts, sur lesquels
auelques' canons restent montés.
Trois mille bandits campent autour de
ta ville, attendant le' départ des soldats
pour se livrer au pillage^ Il yva là aussi de
nombreux.» .mercanti-». étrangers.
Les bandits donnent beaucoup d'embar-
ras aux Russes le long de la voie ferrée
entre Niou-Tchouang et Moukden. Ils ont
détruit la semaine passée un ponceau,- et
interrompû ainsi la circulhtv.in pendant
quatre jours. • ̃ .̃'̃
La flotte japonaise, en nombre, ̃ était pos-
tée à minuit cette nuit, en vue de.P'orJ.-
Arthur, mais elle n'avait pas ouvert le
feu. -̃
A PORT-ARTHUR
-Une dépêche: de l'Information, annonce
que Port-Arthur eët «rdèbloquré iX'Tnais cette,
nouvelle n'apparaît pas comme séricuse.-
On dément la prise de Dalny. parles Japo-
nais. ̃̃̃•̃•̃̃̃•̃
:EN russis
La mobilisation
Un ukase impérial ordonne l'appel sou s
les drapeaux des réservistes de certaines-
icirconscriplions'des gouvernements de Pol-
tava, de Kursk, de Kharkof, de Rias'an, de
Kalonga" et de Toula. Ces réservistes sont
•destinés à compléter les effectifs des corps
de troupes des circonscriptions militaires
de Kief-et de Mosgou, qui doivent être ex-
pédiés en Extrême-Orient et renforcer les
bataillons affectés'- au service des chemins
de fer et quelques corps de réserve des
circonscriptions militaires de Kazan et de
la Sibérie.
Cet ukase ordonne aussi la réquisition des
chevaux dans quelques districts.
'Le Messager du Gouvernement publie un
long rapport de M. Pavlov, ministre de Rus-
sie à Séoul, sur les événements qui ont
précédé son départ de cette ville.
ITALIE
Le manifeste réîorçaiste et la presse
socialiste.
Nous avons résumé, hier, le manifeste
des socialistes réformistes d'Italie, au su-
jet du référendum sur l'admission de
« groupes autonomes ». UAvanii, organe du
Comité directeur du Parti, publie les con-
clusions du manifeste, et ajoute
« Traduit en langage clair, cet ordre du
jour signifie que, tout en proclamant que
la force principale du Parti est l'unité, il
faut laisser les camarades libres d'opérer la
scission, • comme- ils voudront, quand ils
voudront. »
Le journal socialiste II Lavoro, de Gênes,
commente le manifeste avec sympathie, et.
exprime lè -voîU qu'une, tolérance' mutuelle
donne satisfaction à ce qu'il y a de raison-
nable dans les demandes des réformistes.
BRESIL
La guerre avec le Pérou
On télégraphie de Rip-dc-Janeirq au 'New-
York Herald que, d'après les avis de Ma-
naos, les Brésiliens ont mis en déroute les
troupes péruviennes près de la rivière
Ghandlesa.
ANGLETERRE
La mort de Stanley
Sir Henry Morton Stanley est mort hier
matin à six heures, dans sa maison de Rich-
mond Terrace, a Londres, à l'àge de 63 ans.
Né Rowlands, il fut adopté par un négo-
ciant du nom de Stanley, au moment ou il
était garçon de cabine ix bord d'un navire
faisant le'service dé la Nouvelle-Orléans.
Sùccessivement soldat de l'armée sudiste
(esclavagiste), prisonnier de guerre, ensei-,
gne de vaisseau au service des Etats-Unis,
correspondant de journaux en Turquie, il
fut engagé par M. Gordon Bcnnett, direc-
teur du New-York Herald- qui, en 18G7, l'en-
voya suivre l'armée anglaise en Abyssinie,
et enfin le chargea d'aller rechercher Li-
vingstone. Il rencontra le grand explora
teur le 10 novembre 1871, sur les rives du
Tanganyka, le ravitailla, explora avec lui
la partie nord du lac, le quitta en février
1872 et. revint en Angleterre où il fut ac-
cueilli avec défiance, mais distingué par la
reine et gratifié dé la grande médaille d'or
par la société, royale de géographie.
Chargé par le Kew-Yorh Herald et le Dai-
Iij Tclegraph d'une nouvelle mission en Afri-
que. il partit de Zanzibar où il apprend la
mort de Livingstone (1.874-), pour le- Victo-
ria Nyanza. Il conslale-quc l'Albert Nyanza
ne communique pas avec le Tanganyka et
reconnaît que le grand fleuve que Livings-
tone avait pris pour le Nil est un affluent du
Congo. Il reçut à la Sorbonne la croix de la
Légion d'honneur-
De 1879 à 1882, il cherche à développer les
ressources du bassin du Congo avec l'aide
pécuniaire du roi des Belges (1.250.000 fr.
par an).
Devenu bourgeois de la Cité de Londres
(1887), il repart pour l'Afrique et met trois
ans à sauver malgré lui Emin Pacha, dé-
couvre la rivière Semliki, les monts Rou-
venzori, explore le lac Albert-Edouard, etc.
A son retour, il est l'objet des ovations
les plus enthousiastes. Créé docteur d Ox-
ford et de CamBridge, élu député pour Lam-
beth et nommé (1899) grand croix de l'ordre
du Dain, ce qui lui donnait droit au litre de
Sir.
A la suite de chacune de ses explorations
ou expéditions, Stanley a publié un volume:
Comment 'je retrouvai Livingstone, (1872)"
A traverg le continent' noir (1878) Le Congo
et la fondation de l'Etat libre (1885) Dans
les ténèbres de l'Afrique (1889). Son dernier
cuvràge, A travers l'Afrique australe date
de 1898.
Stanley est mort des suites d une pleuré-
sie. Il avait été .obligé d'essaY.er de. sç dé-
fondre par M es' Compagnons noirs et leurs
étranges .'légendes (1893), contre les graves
imputations contenues dans la biographie
d'un de ses -anciens compagnons, le major
Larttelot. Il est .parfaitement établi qu'il a
procédé contre les noirs avec la cruauté la
plus effroyable chaque fois qu'il s'est senti
le plus fort.
DEMIÈRE «E
lA GUERRE RUSSO-JAPONAISE
Les re^^orts russes. Mobilisation de
quatrer-corps d'armée. La composir
tion. d'une armée russe.
Saint-Pétersbourg, 10 mai. On presse
la formation et l'envoi de renforts à desti-
nation de l'Extrôme-Qrient le 10° et le 17e
corps d'armée vont être mobilisés. Les ré-
serves clés provinces de Moscou et de Khar-
koff ont été appelées sous les drapeaux.
On s'attend à recevoir la semaine prochai-
ne l'ordre de mobilisation de quatre corps
d'armée le long du Volga. Les réserves do
chaque corps d'armée comptent une ving-
taine de mille hommes. Chaque corps d'ar-
mée a un effectif de 50.000 hommes et se
compose de ..trois divisions- d'infanterie,
comportant quatre régiments de trois ba-
taillons chacun' .une- division' de cavalerie
comportant trois régiments dç'Six esca-
drons chacun un régiment de cosaques
deux brigades d'artillerie de campagne en
tout 120 canons.
Des détachements de sapeurs du génie
sont affectés à chaque corps d'armée.
Engagement près de Liao-Yang. Retraite
des Russes.
Chan-IIai-Kouan, 10 mai. Le bruit court
que le premier corps d'armée japonais,
après avoir poursuivi les Russes en retraite
depuis le Yalou, les a rejoints à cinq milles
au sud de Liao-Yang où un sérieux engage-
ment a lieu.
On rapporte que les Japonais traînèrent
leurs canons au sommet de. hauteurs consi-
dérées jusqu'à présent comme inaccessibles
et qu'en conséquence, les Russes ont conte
nué leur retraite vers le nord.
Une' division du premier corps d'armée
japonais approche de Niou-Tchouang, qui
n'est plus occupé que par une poignée de
Russes. On a vu des éclaireurs japonais
à six milles de la. ville.
E'vacuation de Kiou-Tchouang. Débar-
quement japonais à Kai-Tchao?
Kiou-Tchouang, 10' .mai. –5 Sur les cinq
régiments russes qui étaient ici, quatre sont
partis. Le dernier régiment avait reçu l'.or-
dre de se mettre en route aujourd'hui
mais une heure après, un contre-ordre lui
parvenait.
Selon une information d'excellente sour-
ce, des troupes japonaises débarquent dans
le voisinage -de Kai-Tchào. Les; Russes se
sont fortement, retranchés ii Anping, où les
canons des forts de. Niou-Tchouang ont été
envoyés. -.̃ •
̃:On' estime à 30.000 la force' des- Japo-
nais. ̃̃̃̃
Une nouvelle de source indigène, qui n est
pas encore confirmée, dit que les Russes
cherchent à obtenir des associations chi-
noises qu'elles assument le. gouvernement
local de Niou-Tchouang en cas d'évacuadon.
local de Niou-T chouans en cas d'évacuauon.
̃Oit croit savoir que dans ce, cas, les con-
suis protesteraient.
«e>-®
B3ENACES BE GRÈVE A BORDEAUX
Bordeaux, 10 mai. Dans une réunion
tenue ce soir, les capitaines, mécaniciens
et officiers de la marine marchande du port
de Bordeaux, au nombre d'une centaine,
ont formé un comité exécutif qui a voté à
l'unanimité moins deux voix l'ordre du
jour suivant #
1° Le capitaine a seul qualité pour composer
son équipage (article 25 du Code de commerce)
2' Les litiges'disciplinaires entre états-majors
et équipages seront soumis dans les vingt-quatre
heures au capitaine qui les. soiutionnera ou les
transmettra à l'autorité maritime (décret du 25
mars 1S52)
3' La conséquence légale de ces deux derniers
Doints est que MM. Castagnoriot, Lalanuc >t
Bosc, débarqués sur la demande des inscrits ma-
ritimes, devront être réintégrés dans leurs fonc-
tions sur leurs navires respectifs.
Si d'ici le 13 courant il n'est pas donné
satisfaction à ces revendications, les états-
majors .débarqueront.
Une démarche va être faite auprès des
pouvoirs publics par une délégation -des
capitaines, mécaniciens et officiers- de la
marine marchande.
BAGARRES fi MARSEILLE
:Des bagarres se sont, produites sur le
boulevard du May, devant l'hôtel de la.ma-
rinc, cnlre les inscrits maritimes syndi-
qués et des matelots du syndicat jaune.
Des coups ont été échangés. La police a dû
intervenir.
LE CONGRÈS DE LA PAIX
Copenhague, 10 mai. Le congrès inter-
national de la Paix se réunira le 3 juillet.
Beaucoup de délégués de l'Angleterre et de
l'Allemagne se sont déjà fait inscrire.
JOURNAUX DE CE MATIN
Le Journal officiel publie 1
Intérieur. Un arrêté aux termes duquel MM.
Chabcrt, sous-chef de bureau au ministère de la
guerre le contre-amiral Bernard, directeur des
services de la flotte Devnick, administrateur de
l'établissement des Invalides de da Marine, f-t
Trayer, sont nommés délégués des ministres de
la guerre et do la marine auprès de la commis-
sion interministérielle chargée d'étudier les ques-
tions mutualistes pour la guerre et la marine.
Finances. Un décret autorisant la Banque
de l'Algérie à créer des établissements et à émet-
tre des billets payables au porteur et à vue dans
la régence de Tunis.
Instruction publique. -Un décret portant créa-
tion d'un collège communal de jeunes filles à
Douai.
Un décret relatif aux traitements des fonction-
naires et professeurs de lycées de garçons de
Lyon et.de Marseille.
Marine. Des décisions portant mutations,
congés et admissions à la retraite (officiers de ma-
rine, officiers mécaniciens, corps de santé, sur-
veillants techniques).- '• ̃̃̃;̃
Le Badical (M. Maujan) ï w
11 n'est pas facile de contenter tout le mondeét
les nationalistes..
Voici le brave colonel Marchand qui offre pour
la troisième fois, sa démission. Le ministre de
la guerre,- usant de bienveillance paternelle à
son égard, lui fait connaître' que, s'il retire cette
démission,- le commandement du régiment colo-
nial de Tien-Tsin lui sera octroyé.
C'est là un beau régiment et un beau comman-
dement.
Précisément, le brave colonel Marchand dési-
rait être envoyé à l'état-major de Kouropatkine
pour apprendre la manière de battre les Japo-
nais il n'eût pas été très éloigné du comman-
dant en chef des troupes russes.
Pourquoi refuser alors les présents du général
André ?..
L'Aurore (M. Léon Millot.) ,1
Les blancs qui vont doter des lumières du pro-
grès le continent noir, ou civiliser Tes pays ]au-
nes, ne leur ayant apporté jusqu'ici que le pil-
lage, le massacre et. l'-incendie, quelques Bonnes
âmes, ennemies des moyens violents, ont pensé
que les nègres, voire les hommes aux yeux bri-
dés, n'étaient point, par destination, condamnés
a' plier sous la courbache ni à saigner sous le
bâton. Et elles ont fondé un comité dont les
membres s'efforcent de persuader aux civilisés
qu'un Congolais ou un Annamite n'est pas tout
à fait un mulet ou un chameau ce qui ne
veut pas dire qu'il faille traiter les chameaux et
lej mulets CQBMne certains blancs traitent ceux de
leurs semblables dont la peau est d'une couleur
différente de la leur.
L'Autorité (M. Paulde Cassngnac)
La caractéristique des élections municipales
modernes, c'est la représentation de ceux qui
possèdent par ceux qui ne possèdent pas.
Or, c'est de cette canaille que sont composés
les conseils municipaux radicaux et socialistes.
Jugez si cela les gêne et les embarrasse de faire
danser l'anse du panier 1 Si cela les flérange de
voter et d'accumuler des centimes qu'ils ne payent
pas, d'ordonner des dépenses qui ne leur coûtent
rien 1
Autrefois, quand les choses suivaient leur cours
régulier, quand tout était en équilibre, n'étaient
conseillers municipaux que les principaux de la
commune, que ceux qui avaient du bien au so-
leil et qui inspiraient d'autant plus confiance
aux électeurs qu'ils étaient les premiers ù pûtir
d une augmentation des impôts.
Le Siècle (M. Dubief)
mikm^^tient ^-ministiio des colonies de géné-
mèn p ? ? cle laïcisalion qu'il a courageuse-
ment entreprise ,slu' divcrs P°inls de notre do-
maine colonial et à la métropole de faire passer
Ks"Mn?°? écoles laïques. l'cStoiUes cen--
.taines de mille francs que distribue ciaque an-
g" fufj^s^iey^ïife^s^
tous lieux et de toutes robes le ministre des af-
|gjgj!|^ robes le ministre^ £
NÉCROLOGIE
Obsèques de M. Emile Dubois
Hier, as midi, ont eu lieu les obsèques civiles
du docteur Emile Dubois, député du IV m-ron*
dissement de Paris. On remarquait dans l'assis-
tance: M. Henri Basson, président do la Cham-
des députés, et plusieurs membres du bu-
reau M. Alexandre Bérard, sous-secrétaire d'fi-
tat des postes M. Dcvillc, président du Conseil t
municipal de Paris M. Ernest Caron présiden
du Conseil général de la Seine le préfet de la
Seine, lé préfet de police, M. Mesureur directeur
de l'Assistance publique un grand nombre de
députés et de conseillers municipaux, de mem-
bres de sociétés médicales, etc.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise.
LES TRAMWAYS HOMICIDES
Une fillette .de cinq ans écrasée par un
tramway. Un jeune homme veut la
sauver il est écrasé avec elle.
Responsabilités de la Compagnie
des Omnibus. Pourquoi
pas de chasse-pierres ?
Le 19 avril derniC\r, la petite Simono
ffifta § ?v^ cinq ans, fille de forains
installés à la Foire aux Pains d'épice, tra-
versait Ia chaussée Faubourg-Sain^An o ne,
quand, sc lant pour éviter un tramway
Louvre-Vincénnes, qui arrivait, elle fit un
aux pas sur le pavé boueux. Voyant le ter-
rible danger qui menaçait la fillette, le
If^Oelvinger, âgé de 15 ans, se préci-
i' Le wattman ne put serrer assez vite
les freins de la lourde machine l'enfant et
le jeune ° furent bousculés et à demi-
broyer bouscules et a demi-
La petite Simone et celui, qui,avait voulu
!re~e'" expli7aient l'un et l'au-
tre le jour ,même.
L'instruction qui avait été confiée à M
2|eÎVa trouvé, qu'aucune faute n'était
imputable au wattman. Par contre. les iilgé-
i^"6?^1'0'^16111 été commis par
le. juge à leffet d'établir les' responsabilités,
ont déclaré dans leur rapport que si les
tramways étaient munis de chasse-pierres,
le nombre des accidents mortels serait di-
minué d'un tiers. La Compagnie, pour s'ex-
cuser de son économique négligence, pré-
tendait, que l'apposition de ces appareils à
l'avant des tramways est impossible à cau-
se des différences de niveau du sol, il est
peut-être intéressant de lui faire savoir que
les inconvénients résultant de. ces différen-
ces, de- niveau ont été supprimés par l'inven-
tion des chasse-pierres mobiles et que des
pays, ou la vie humaine paraît sans doute
plus importante à considérer que les inté-
rêts des capitalistes, les ont imposés aux
entreprises de transport en commun par
tramways. Citons par' exemple les tram-
ways qui circulent dans Bruxelles.
Il :est possible, d'ailleurs, que des incul-
pations nouvelles soient formulées.
Le wattman sera défendu par M" Brisart
et sans doute acquitté. Les parents des vic-
times se sont portés .parties civiles au pro-
cès et ont confié à M0 Le Barazer le soin dé
riéiendre leurs intérêts et peut-être aussi
d eiever le débat en demandant aux juges
s ils sont bien sûrs d'avoir devant eux les
vrais coupables.
UN SCANDALE SPORTIF
Chevaux maquillés. Un capitaine com-
promis. Comment on gagne 80.000
francs.
C'est une grave affaire d'escroquerie que
celle qui amènera prochainement sur les
bancs de la police correctionnelle le capi-
taine-instructeur à l'école de cavalerie de
Saumur, D. en compagnie de cinq autres
inculpés.̃
Une association s'était formée .dans, le but
de réaliser aux courses 'des gains; impor-
tants, en faisant courir des chevaux ma-
quillés préalablement par différents procé-
dés et munis de faux états-civils. Les che-
vaux étaient ordinairement achetés en An-
gleterre ils étaient montés par le lieutenant
D. décédé depuis, frère du capitaine in-
culpé qui, lui, les présentait à l'engage-
ment et sous les couleurs duquel ils cou-
raient.
Le capitaine les montait même quelque-
fois. Un nommé C. fabriquait les faux
états-civils. Un cheval de 5 ans, par exem-
ple, était donné comme de 3 ans. L. four-
nissait les fonds nécessaires à la fruc-
tueuse entreprise, cependant qu'un autre
« associé » s'occupait plus spécialement
du maquillage des chevaux. Le capitaine
encaissait les sommes dues au gagnant.
C'est de cette façon que l'on vit à Colom-
bes et à Compiègne, Creslau courir sous
le nom de Puissant Wagelbridge sous ce-
lui de Rex Il, à Pau, et de Billy-Boy, à Au-
teuil Rapine Il, à. Colombes, sous celui de
Venise; Fédale, à" Aixrles-Bains, sous celui
de Lurduretté, et enfin, un peu partout,
Capucine, tantôt sous celui d'Alfa, tantôt
sous celui de Lurluretle.
Des gains importants furent ainsi réali-
sés un jour, à Colombes, Puissant rappor-
ta à la bande près de 80.000 francs.
C'est sur la plainte de la Société des
Steeple-Chases de France que le Parquet
a ordonné qu'une- instruction fût ouverte.
Cette Société se porte, en outre, partie ci-
vile. au procès ou ses revendications seront
soutenues par M" Poincaré.
Les inculpés seront, défendus par M"
Jeaimingros, Lagassc et René'Weil.
LES ~PaCNES DD 6D~~D MONDE
Une fille de la comtesse. Arrêtée à Ge-
nève. .L'histoire d'une mandoline. Où
un nouvel acteur entre en scène. –Pour
290.000 fràncs. La fin justifie les
moyens.
La police suisse vient d'arrêter à Genève,
pour escroqueries, une des filles de la com-
tesse de Châtillon, Jeanne, âgée de 22 ans,
qui était descendue en compagnie de son
amant, le. baron Rosencrautz, dans un des
principaux hôtels de cette ville.
A l'aide de faux certificats, tous deux s'é-
taient fait remettre d'assez fortes sommes
d'argent par des banquiers.
Histoire d'une mandoline
En juin 1902, Jeanne de Châtillon aban-
donnait définitivement la pension dans la-
quelle sa mère l'avait placée, pour aller vi-
vre avec le baron Boséncrautz.
Le couple mena pendant plusieurs jours
si joyeuse vie à l'Hôtel Continental, où il
était descendu, que le gérant, sur la de-
mande formelle de nombreux habitués, se
vit dans l'obligation de l'inviter à aller habi-
ter plus loin.
Les deux .amants, ne firent qu'un court se-.
jour à l'hôtel Bellevue, avenue de l'Opéra et
se rendirent bientôt à Turin, abandonnant
dans leur chambre de nombreux objets,
dont une mandoline do grande valeur. 1
Cinq jours après leur départ, la comtesse
se présentait chez M. Péchard, commissaire
de police du quartier, et, sanglotant à fen-
dre 1 âme, faisait à ce magistrat le réeit sui-
vant 0
Monsieur le commissaire, jo suis ruinée. Ma
fille vient de partir avec son amant en emportant
une somme de 200.000 francs que je lui avais con-
fiée. Cette somme m'avait été donnée ces jours
derniers par mon excellent ami M. Mouthiers,
qu'une attaque d'apoplexie vient de nous enle-
ver. Obligée de veiller le corps de celui qui fut
toujours si dévoué pour moi, je n'avais pu me
rendre moi-même au Comptoir d'Escompte pour
la déposer dans mon coffre-fort. J'avais donc
chargé ma fille de le faire pour moi.
La malheureuse enfant, abusant de la con-
fiance que j'avais en, elle, .est partie en Italie ou
en Grèce, .m'assure-t-on. Je ne lui en veux pas,
mais je vous demande de l'inviter à me restituer
mon bien, comme je vous prie instamment de
mettre en état d'arrestation les misérables qui
l'incitèrent il commettre une pareille infamie.
M. Péchard se rendit, en compagnie de la
plaignante, à. l'hôtel Bellevue et procéda à
une perquisition.
Tous les objets abandonnés par le baron
de Rosencrautz et Jeanne' de Chatillon fu
rent placés sous scellés et transportés au
commissariat.
Quand la comtesse vit la fameuse man-
doline, dont, d'un coup d'œil, elle avait es-
timé la valeur, elle entra dans une violente
colère,
Mais c'est incroyable,- s'écria-t-elle Ma fille
est donc devenue folle 1 Comment, elle a eu l'au-
dace de conserver la mandoline que j'avais- ache-
tée pour son frère Que doit penser de moi le
pauvre garçon 7 Oh I c'est indigne c'est indi-
gne
Monsieur le commissaire, ajoùta-t-elle, vou-
driez-vous être assez' aimable pour me restituer
tous ces objets. Ma fille est mineure et, par con-
saquent, irresponsable. Je pourrai, au moins, de
la sorte, réparer une partie de ses torts en resti-
tuant aux intéressés tout ce qu'elle a détourné.
M. Péchard ac rendit à sa prière et lui
remit la mandoline ainsi que plusieurs au.
tres objets*
Le baron réclame
L'affaire semblait terminée, lorsqu'un
beau matin, le baron de Rosencrautz débar-
qua à l'hôtel Bellevue.
II réclama aussitôt les colis qu'il avait
abandonnés et sur la réponse qui lui fut
faite, se rendit chez M. Péchard qui lui res-
titua tout ce que la comtesse avait daigné
laisser.
Mais il manquait la mandoline. Rosen-
crautz affirma qu'clic lui apparlenait et me-
naça de déposer une plainte si elle ne lui
était pas rendue.
Mandée d'urgence, la comtesse jura ses
grands dieux qu'elle l'avait achetée pour
l'offrir ù. son fils et offrit de fournir les preu-
ves de ce qu'elle avançait.
Une enquête fut ouverte. Elle établit
qu'une mandoline, achetée quinze francs par
Mme de Chatillon' avait bien été expédiée
au fils de cette dernière, en garnison dans
l'Est, mais que celle de l'hôtel Bellevue ap-
partenait réellement au baron.
rise au piège, la comtesse se confondit
en excuses et .promit d'opérer -.la restitution
le jour môme- -̃
Rosencrautz l'attend encore, comme le pa-
tron de l'hôtel de Bellevue attend les sept
cent cinquante francs que le baron lui de-
vait et qu'il oublia de lui payer lorsqu'il
quitta de-nouveau Paris pour aller opérer
à à Genève.
FAITS DIVERS
La Température. Des pressions élevées cou-
vrent la Méditerranée occidentale et l'Algérie.
Le vent est fort de l'ouest sur la Manche mo-
déré en Bretagne il est faible et variable en
Provence.
Des pluies sont tombées dans le nord et
l'ouest du continent.
En France, des ondées sont encore probables
la température va se relever et se rapprocher de
la normale. •'
A Paris, hier, nuageux,, petite pluie dans la
mutinée.. ̃ ̃
A PARIS
Au Palais. Les instructions.
L'allaire des faux poinçons. M. et Mme A.
adjudicataires du ministère de la Guerre, pour
la fourniture des harnachements, selles, arçons,
etc., avaient "été accusés en décembre dernier
par un de leurs anciens ouvriers, d'avoir fait
apposer de faux pojnçons sur les pièces refusées
par la commission de réception afin qu'elles leur
fussent payées comme les autres.
L'enquête menée par M. Berr, juge d'instruc-.
tion, et les divers interrogatoires qu'il a fait su-
bir aux époux A. assistés de ieur défenseur, M"
Simon-Juquin, ont' prouve l'innocence des incul-
pés en faveur desquels une ordonnance de non-
lieu a été rendue hier.
Les laveurs da titres. A la demande de M*
Bergounhioux de Wailly. M. Flory, juge d'ins-
truction, a mis hier en liberté provisoire Léon
Bellest, le courtier en cafés du Havre, inculpé
d'escroquerie au. moyen de «.titres lavés », de
complicité avec le baron de Chabrefy et le gra-
vêur Lankmann.
Triple arrestation
Le service de la Sûreté a procédé hier à" l'ar-
restation de trois repris de justice
Ulysse Matrat, 23 ans, garçon boulanger, dit
« La Matraque », demeurant rue Nollet Jules
Morot, uit Julot; 23 ans, courtier de commerce,
rue de Charenton, et Louis Carcos, 24 ans, fu-
miste, rue "Nollet.
Ces trois individus sont prévenus de vol avec
effraclion commis dans les premiers jours de
janvier au préjudice de Mme Rolembourg, dite
Jeanne Mauclère, trente ans, propriétaire d'un
bar, 10, place de la Madeleine.
Ils s'étaient introduits au domicile de Mme
Rotembourg, 10, place- de la Madeleine, et lui
avaient, dérobé des bijoux évalués ù. environ dix
mille francs.
Au moment de son arrestation, Matrat était
porteur d'une somme de 400 francs. Interrogé sur
sa provenance, il a prétendu qu'elle représentait
lo fruit de son travail. Elle est en réalité le pro-
duit de la vente d'un certain nombre de recon-
naissances du Mont-de-Piété qui ne laissent au-
cun doute sur la culpabilité du trio arrêté.
M. Le Poitevin a été chargé de l'instruction de
cette affaire.
Les facéties d'un phoque
Cahin caha une voiture suivait, hier, les ber-
ges du canal Saint-Martin. Le fait eût ete peu
remarquable si cette voiture n'eût transporte un.
phoque, lequel, phoque avait été acheté, le ma-
tin même, par un forain, MI. Darroy..
Près de la passerelle, affectée exclusivement t
aux piétons, la voiture chavira en passant dans
une ornière et le phoque se trouva brusquement
projeté il quelques mètres de son élément natu-
-rel II-ne manqua pas de se précipiter dans.le
canal au grand dam de son conducteur qui se
mit à pousser des cris de désespoir.
Des afenls, puis' M. Guillién, commissaire de
police du quartier, accoururent et' armèrent ra-
pidement un- bachot pour donner la- chasse au
phoque qui, 1res joyeusement, prenait ses etmis.
A vin
fin, après une heure de lutte, force resta. il la
loi. Le phoque, emprisonne dans un filet, fut hissé
dans une barque,- puis amené à terre et enfin re-
placé dans sa baignoire sur la voilure, aux ap-
plaudissements des curieux qui, en 1res grand
nombre, avaient suivi avec mleret cette chasse
vraiment peu banale.
DÉPARTEMENTS
Scandale dans un asile d'aliénés
Lyon. Un gardien de l'asile d'aliénés de
Bron, nommé Philibert Dufour, a été arrêté, sur
mandat du parquet de Lyon, pour actes de vio-
lence sur un malheureux interné, atteint d'épi-
lepsie, nommé B. qu'il a roué 'de coups et au-
quel il a fracture deux côtes.
Brûlé vif
A7iCC. Le baron de Bobics, 'd'origine lorraine,
habitant Bois-Colombes, près de Paris, vient d e-
tre brûlé vif à l'hôtel de la .Principauté de Mo-
naco. Souffrant d'une maladie de nerfs, le baron
voulut se frictionner avec de l'alcool camphré
s'étant trop approche d'une bougie, son gant prit
feu. Les ilammes enveloppèrent rapidement le
corps entier. Lorsque ses cris furent entendus, il
était trop tard pour qu'on pût lui porter secours.
̃Lp malheurejtô dSoU'a peu après,
LA VIE SOCIALE
LES GRÈVES
Les capitaines au long cours
Le llavre, 10 mai. Le comité exécutif des
états-majors de la m4rinc msrrctiancle puulio un
manifeste dans lequel il declare qUe les ofl1ciers
ont mille preuves d'insubordhlation, officiers
suite de punitinns insuffisant et presque tou-
jours amoindries, que la grève ne vise pas l
inscrits maritimes gui naviguent, mats quelques
meneurs e es
Le manifeste se. termime par- une prolcs~ation
cantrca l'intervontinn Ue fa maniue de 1`Etnt.
Contrairement il ce qui avait été annoncé, le
départ du p~rrluebot La Savoié est âs3urü nour
samedi prochain. ~a!.o:e est assufe nour
6farseüle, 10 mai. M. Pénissat administra-
teur de la marine, multiplie ses entrevues avec
'M ofiieicrs et les inscrits marilimes. II avec
lIes oHiciers les inscrÍlS maritimes. Il espère
que le conflit s'apaisera bientôt. ~Pcre
Les états-majors se sont réunis cet après-midi
ia l'eut-es et les inscrils maritimes it la
mêl'Ic à la 13oui-se du t~~lv«~l.il. Ces derniers
ont constitué un SYndicut incl0pendanL Ils adres-
.sent un appc! à îeuM~
sent un appel ù leurs cumarades rbsolüs ü fuire
cesser le conuit edmarades rûsotus & fairo
Ce matin est arl'ivé d'Alger le transport Vinli.
Lon~, avnc trente passagers et des primeurs.
La Vilte.dc-,Sainl-rYrvtiire est partie pour Oran
avec des passagers et des marchandises.
Alwrseülc; 10 mai. M. Pénissut, adniinistra-
teur de-la marine, a reçu, ce matin, AI
~l~ivelli, secr~taire dit syndicat des inscrits; puis
rvl. Tournaire., président de I'associnliorudcs of-
ficiers de la marine rnurcl1unde.
ce dernier a nfürmé à nouveau que les offi-
ciecs n embarqueraient que lorsque les inscrits
nuront âcceptb leurs conditions précCclemrncnt
formulées. Par Conl!'(J l'association, afin de ne
SS.S~ le rléparL dr; l'LYoide, qui doit ti-itiis-
Porlcr'drs pelcrms it daPfa, a consenti saris hé-
sifer 1'embürgucment du nombre d'officiers né-
cessaires'
Les inscrits du syndicat Rive]Ji ayant déclarc
-qu'ils n'embarqueraient pas il bord de l'f'foile, le
syndicat jaune.a a ollcrt spontanément clé lorlller
l'équipage.
Lesmapons
Fin de la grève
Tunis 10 mai. Le travail a repris sur tous
les chantiers.
On sur plusieurs de ces chan-
tiers, un certain mécontentmnent provenant du
petit tlornlme d'ouvriers classés par les entl'ep1'e-
neura dans la prémiùre catégorie des rtouueallx
salaires.
Aux scieries Gourguet
Celle, 10 mai. Les des établisse-
ments et scierics Gourguct viennent de [;0 (kcla-
rer el1g'l'è:ve, clenulndunt une nugmentution de
salaire dé 1 franc et une diminution- d'une heure
de tr~uvail par jour.
Dans les Ardennes
Pour les métallurgistes des, Ardf>nnes. Activb
intervention de la Fédération,
Les citoyens ,Latapie, Briat et Lévy, déiégués
de la Fédi~r~ition de la i~étaiiurgie, S4,. sont rendu;.¡
hier après-midi au ministère du commerce et ont
avise A~1: Fontaine, directeur du Tr'avail; qui les,
a reçus, des manœuvres de la Compagnie fran-
çaise des usines de Fromelennes, où la grève da
près d'un millier de métallurgistes dure depuis
un mois.
Les délégués entait remarquer que cette mai-
son ne présente pas seulement cette particularité
anormale de ne, pas tenir compte d'une loi es-
sentielle de l'Etirt dont elle reçoit les comman-
des, mais qu'elle a toujours neghgo de faire con.
~o~ d'appliquc!' les décrets J\-1i!Je-
rand qui'limiterit la durée du travail et fixent la
taux des salaires.
Le directeur du Travail a pris acte de ces dé-
ctarations que la Fédération lui a ensuite trall-
mises par lettre ainsi qu'à M. Darey, directeur
du matériel au ministère des postes et eîe~a
phes. Les mêmes délégués font aUjourd'hUi une
démarche du même genre au ministèi'e dela rna-,
rine. `
MOUVEMENT SYNDICAL
Les ouvriers coiffeurs
Les ouvriers coiffeurs du-3- arrondissement,
dans leur dernière réunion tC!1ue sal1eGanclouin,
3~, rue PastourclJe, ont voté un ordre du jour
aux termes duquel ils s'engagent i. faire une ac-
tive propagande pour la fermeture iL quatre hau-
res le dinianche et. à huit heures. la sen1aine ¡¡;
polir obfenir satL<;[aclion', toutes les
y élc., etc., et donnent mandat iL leur secré-
taire d'informer de cette décision les patrons du
troisième arronc1issemeÍlt.
Garpohs de magasin
Le syndicat général des garçons de magasins,
cochers-livreurs, hommes de peiné de toutes in-
duslries et p'arties similaires de ia Seine; dont
le siège est à la Bourse du Travail, rappelle il;
tous les membres.-dd ces corporations qu'il fait
le placement, donne des secours de eliûmace et
soutient les çamaràdes dansleurs revendicalioas
~ievant 1n justicç.
Le Congres des artistes-musiciens
L'a.ganisation internationale
Les artistes musiciens furent. vraiment bien
inspirés en offrant il l'auteur de "Il," ce drame
lyrique si vibrant de force et de tendresse la pré-
~r' tlé 1 aPr;;s-inid: d'hier où
leur fédération s'est. ùlargie jusq1j'à.l'o¡;ganisaLioil
de la fraternité internationale' des travailleurs.
Gustave Charpentier ne fut-il pas un des pre~
miéra, le premier peut-être, n venir spontané-
ment vers eux pour les réconforter aux lieures
dé peine et d~: comba4 ?
La proposition de fonder une fédération inter-
nationale des artistes-musiciens est tout de suite
accueillie avec enthousiasme. Les camarades
Seitz, rapporteur du Comité fédéral de France;
lVilliams, de la fédération angiaise -'cta
Raese, président de la fédération belge î B~one
délégué do la fédération d'ltalié. et Liégeois, nu-
tre é de )3e!g)que, .prennent successivement
il Pour jeter les bases de cet organisme
nouveau.
Après une longue discussion dans laquelle in-
te>'viennent les camarades Guiran, Prévôt Per-
ret, FIeury.et plusi~urs autres détenues, il f' f'
cide que « la Confédération internationale des îé-
aeralioiis d'ariistes-musiciens est constituée à Pa-
ris le 10 mai 100 1 », ayant pour but de proié«er ̃'̃'•
« tous les musiciens syndiqués confédérés ». 0
Une commission dont les" membres seront
nommes pour ,1c 1" juillet sera chargée de loca-
liser les éléments constitutifs de la Confêdéra-
tion. »
« Un délégué sera choisi par chaque comité
directeur du chaque fédération pour former le
bureau international. ».
« Transitoirement, pour l'année 100M005 le
siège de la Confédération est fixé à Paris Le Con-
grès sera, entre ,autres choses, chargé de prépa-
rer le Congrès international de 1905. »
Ces statuts-, qut'seront, a.u gré des circonstan-
ces et des besoins communs, précisés et agran-
dis, sont, pour ainsi dire, les points de lumière
de^ce Congrès.
Réunions du jour
Bourse du Travail. Grande salle. Soir
Boulangers viennois. Industries non qualifiées.
Salle Bnndy. Après-midi Boulangers vien-
nois. Soir Charpentiers.
Salle des Conférences: t- Matin Artistes mu-
siciens (congrès). Soir Union des
Salle du Bas (COlé droit). –'Soir-: Estumpeurs-
decoupeurs-ou Ul leurs.
Salle des Grèves. Soir Briqueteurs-join-
toyeurs.
Salle des Commissions; premier étage. Soir
Tabletterie, R. à C.
Salle' des Commissions, deuxième étage. –•
Soir Nettoiement. -(U
Salle dos Commissions, troisième étage.
Après-midi Choristes. Soir Papetèrie-rôi
glure.
Salle des Commissions, cinquième étage..
Emailleurs sur métaux. Conseil.
Ouvriers -peintres en bâtiment. Section du
.dix-septième, 03, rue Truffaut. Section du
vingtième. 110, boulevard de Belleville. Ques-
tions importantes.
MOUVEMENT POLITIQUE
Parti Socialiste Français
UNITE FEDERATIVE
Commission de Propagande
Ce soir, mercredi, îx neuf heures, réunion de la
commission de propagande, 45, rue de Sainton-
ge. Sont convoqués les citoyens docteur Ber-
trand, Bonneau, Cambicr,, :Camélinat, Cipriani,
Ducos de la Haille, Gandrille, Imbert, Longuet,
Mandions, Marmqnier, Rebins, Seguélos, Surier,
Ulony et la citoyenne Bonnevial.
Ordre du jour. ̃?: V Conférence du citoyen
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