Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1904-05-10
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 mai 1904 10 mai 1904
Description : 1904/05/10 (Numéro 23). 1904/05/10 (Numéro 23).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2502087
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
THUMANÏTE
MORS PÊ FRANCE
̃V:> ."̃̃̃ LA GUERRE
ROSSQ° JAPON AISE
La position stratégique de Feng-Hoang-
Tcheng. La retraite de Kouropatkine.
Les pertes russes dans la bataille du
Yalou. Bruit de la prise de Dalny.
Port-Arthur investi. Un emprunt
russe en France. La presse
russe et le gouvernement .s La
situation en Sibérie. Les
manifestations à Tokio.
L'occupation de Feng-Hûang-Tcheng par
l'armée du général Kuroki est définitive-
ment confirmée de source russe comme de
source japonaise. Notre confrère le Temps
déclare que cette ville ne « présente d'autre
intérêt militaire que celui d'être un nœud
de routes importantes ». Au dire des gens
du métier, cet intérêt ne serait pas médio-
cre.- ̃• "̃ '̃
Leur opinion est confirmée par une dé-
claration importante de l'éminent géogra-
phe allemand Von Richthofen, qui dans une
conférence donnée samedi soir à Berlin, dé-
clarait que les Japonais avaient choisi la
seule route praticable pour pénétrer en
y Mandchourie, lorsqu'ils avaient passé le
̃ 'lYalou aux environs de Wijou. Le fleuve,
une fois franchi, deux routes seulement se
F résentaient à eux, l'une suivant la côte,
autre allant sur Feng-Hoang-Tcheng. C'est
cette dernière qu'ils ont suivie, et la ville
dont.il se sont emparés vendredi est, au
dire du savant professeur, un point stra-
tégique important, parce que à l'intersection
sle quatre routes. En outre, Feng-Hoang-
Tcheng serait une excellente position pour
la défensive.
D'après M. Von Richthofen, la chaîne de
montagnes qui sépare la Corée de la Mand-
chourie, quoique n'étant pas très élevée,
est aussi longue et deux fois plus large que
les Alpes, et en dehors du chemin suivi par
les Japonais il serait absolument vain de
vouloir y poursuivre des opérations mili-
laires.
Les bruits les plus pessimistes circulent
sur la situation des Russes et on affirmé
que Kouropatkine serait disposé à battre
en retraite sur toute la ligne. Non seulement
il évacuerait Liao-Yang, mais même Mouk-
den, d'où il se retirerait sur Kharbin
Cette tactique encore qu'elle eût tou-
jours offert les plus graves inconvénients
au point de vue du prestige moscovite en
̃Extrême-Orient pouvait peut-être offrir
lout- de même des avantages il y a deux
mois. Mais après la série de désastres
éprouvés par les Russes, aucune des races
,v«siatigues ne comprendrait la différence
existant entre cette « savante stratégie »
«t la fuite la moins honorable.
DANS LA REGION DU YALOU
L'occupation de Feng-Hoang-Tcheng par les
Japonais. i
Nous avons publié, hier le rapport du gé*
Hêral Kuroki sur l'occupation de Feng-i
Hoang-Tchèng, il .est confirmé par le télé-j
gramme officiel russe de Kouropatkine, daté,'
Se Liao-Yang, le 7 mai, que voici
̃ Le général Zassoulitch rapporte que, le 7 mai,!
la; cavalerie et les unités de l'avant-garde enne-
mie ont occupe Feng-Hoang-Tcheng. Deux com-;
pagnies et deux escadrons japonais se sont diri-;
gés vers Daliandiapouse nos unités de cavale-'
ffie. se sont éloignées vers Seliadijane. '̃ -̃
Les éolaireurs de Feng-Hoang-Tcheng rappor-
.'lent que deux divisions japonaises se sont avan-
cées le G mai vers Feng-Hoang-Tcheng, par la
'grande route- de Piannyn. Une autre division s'a-: l
vançait par la vallée de -l'Aïlio, occupa une po-
sition, près de Kouan-Si-Apouse, en plaçant des:
batteries pour tirer contre Feng-Hoang-Tcheng,
comptant y trouver nos troupes.
Les Japonais avancèrent lentement et très pru-
aemment'vers Feng-Hoang-Tcheng.
Une dépêche de Tokio dit que les Russes
avant de quitter Feng-Hoang-Tcheng firent
sauter une poudrière mais laissèrent de
grandes quantités d'approvisionnements de
secours qui ont été utilisés par les hôpitaux
japonais»
La ville mandchoue assez importante que
les Russes viennent d'occuper et qui s'ap-
jpelle comme Chicago, la « Cité des vents»,
(c'est le sens de Feng-Hoang-Tcheng en chi-
nois), est située au carrefour de routes man-
darines importantes, dont l'une au nord-
ouest se dirigeant sur Liao-Yang, l'autre au
•nord-est vers. la vallée du Pa-Tao-Ho, une
iroisième vers le sud et Liou-Yen.
La bataille du Yalou
Le général Kouropatkine a fait également
parvenir un nouveau et long rapport sur les
pertes éprouvées par l'armée russe dans les
combats du 30 avril et du ler mai. Elles son*
beaucoup plus élevées que celles qui avaient
Été jusqu'ici, avouées par le gouverne-
jnent russe.
Le télégramme de Kouropatkine contient
une longue tournera lion des officiers- tués et
blessés dans les différents régiments enga-
gés parmi lesquels on remarque un colonel,
quatre lieutenants-colonels tués, 1 général
(Kashtalinsky), 1 colonel, 2 lieutenants-co-
lonels grièvement blessés.
Au total, les Russes auraient perdu 10
officiers tués, 10" blessés, 1.509 soldats tués
et 1.574 blessés-
D'après d'autres informations, le nombre
total des tués et des blessés s'élèverait à
40 pour cent du chiffre des contingents en-'
gagés.
D'après une dépêche de Tokio, les offi-
ciers japonais s'expriment en termes très
élogieux. sur la bravoure dont les troupes
russes ont fait preuve dans leur dernière
résistance à. Hohma-Toung ils disent que
quatre régiments massés à cet endroit ont
ténu !pied jusqu'à 7 h. 20 du soir, mais .les
troupes se retirant de Kia-Licn-Tsé n'ayant
pu réussir à effectuer leur jonction uvec
eux, ils changèrent leur front de défense
pour résister à une-attaque dirigée sur leur
gauche. Finalement ils s'éloignèrent en 'dé-
sordre.
Trois petits vapeurs ont été capturés sur
le Yalou deux ont leurs chaudières en-
dommagées, mais le troisième est mainte-
nant employé par les Japonais.
A FORT-ARTHUR i;
L'investissement
̃p'après deux dépêches de journaux an-
glais, Dfilny aurait été occupé par les Ja-
ponais. Cette nouvelle n'a pas été confirmée
jusqu'ici, mais elle ne peut èlro que préma-
iar(:e, ce port n'étant pas défendu forte-
jnent. ̃
Un télégramme de Chan-Haï-Kouan an-
nonce que de jeudi à samedi les Japonais
̃ont débarqué, dit-on, dix mille hommes à.
Kïn-Chéûu, dix mille dans la baie de Fou-
iTchéou, et sept mille à Pi-Tsé-Ouo, ils ont
̃occupé Oua-Fouang-Tien et Port-Adams et
fait sauter la voie ferrée sur une distance
de plusieurs milles..
Le débarquement des troupes japonaises
à Kin-Chéou était couvert par seize navires
de guerre qui avaient auparavant balaye
4'isthme du feu de leurs canons.
.L'isolement de Port-Arthur est mainte-
nant..complet
EN RUSSIE
L'emprunt
Nous avions les premiers, dans la presse
française, annoncé un nouvel emprunt
russe.
Cette information est aujourd'hui confir-
Dcée officiellement par la dépêche suivante':
'Sain l-Péters bourg, p mai. Le comité des fi-
nances a résolu définitivement et affirmativement t
la question de la conclusion d'un nouvel em-
prurit russe extérieur S 5 s'élevant 3 huit cents
millions de francs et réalisable en rrance.
Le procès-verbal relatif à cet emprunt, dressé
par le comité des finances, recevra aujourd'hui
même la sanction suprême.
Les doléances du « Novoïe Vrémia n
M. Souvorine écrit « Notre ministre des
affaires étrangères est très avare de ren-
seignements, mais, en revanche, prodigue
de plaintes contre les journalistes. Or, en
fait de politique extérieure, il sait pourtant
que la presse est unanimement, patriote,
sans, toutefois, que patriotisme signifie né-
cessairement glorification sans réserve de
la diplomatie russe. Malheureusement, tous
les; départements de notre gouvernement se
considèrent comme souverainement patrio-
tes, et l'on devient antipatriote du moment
où l'on critique un acte quelconque de l'une
quelconque de nos administrations. Il se-
rait bon de renoncer à cette manie, car en-.
fin, on peut être fort bon patriote et être-
d'un autre avis sur quelques questions. »
Quoique ses tendances ultra-réactionnai-,
res et antisémites protègent le grand jour-
nal pétersbourgeois. il ne faut rien moins-
que le désarroi, qui règne actuellement dans
les sphères gouvernementales pour qu'on
tolère, en hauts lieux, ces critiques mêmes
timides.
AU JAPON
Effets des manifestations patriotiques
On télégraphie de Tokio que des acci-
dents se sont produits, dimanche soir, au
cours des démonstrations populaires. Il
y a eu vingt et un tués et quarante blés-'
sés, pour la plupart des enfants, qui ont
été écrasés par la foule près des murs du
vieux port. D'autres personnes se sont
noyées dans un ancien marais. '̃
.̃ ««• ̃ ̃'•̃ -̃̃̃̃
ALLEMAGNE ] r
Le peintre Lenbach
(De noire correspondant particulier)'
Franz von Lenbach, l'un des peintres
d'Allemagne les plus célèbres et les mieux
connus en France, est mort à Munich, ven-
dredi. Issu des couches profondes du peu-
nlé, vigoureux et sain de nature, il a vécu
une vie d'artiste comparable à celle. que
vécurent jadis Rubens, Van Dyck ou Velas-
quez. Il a réalisé l'objet le plus haut des
notions'artistiques il a su faire de sa vie
une œuvre d'art.
Il fùt surtout un excellent peintre de por-
traits. II avait fait une étude approfondie
des grands peintres d'autrefois, et en parti-
culier de Velasquez. Mais, surtout, il avait
une sensibilité merveilleuse, et qui lui per-
mettait d'atteindre très vite ce qu'il y a
d'essentiel, de caractéristique dans une per-
sonne. Il n'est guère d'Allemand un peu cé-
lèbre de la dernière génération, ou de fem-
me réputée pour sa beauté, dont il n'ait fait
le portrait mais les plus populaires de ses
œuvres sont ses portraits de Bismarck,,
dont quelques-uns atteignent vraiment au
génie.
̃ Lenbach était d'une amabilité captivante 5
c'était un charmeur en même temps qu'uni
cœur noble et bon, .sans, morgue et sans:
orgueil. J'amenai un jour une étudiante rus-
se dans son atelier de Munich, à un mo-
ment de la journée où je pensais' qu'il nci
serait pas là. Il rentre inopinément, et fut;
si fortement frappé delà beauté singulière,;
orientale et slave de cette jeune, femme,'
qu'il déCra faire son portrait.,Elle consen-
tit' de très grand cœur. Lé lendemain, après:
une séance de pose prolongée et. fatigante,;
il l'invita à dîner. Sa femme, r qui était de
naissance aristocratique, déclara qu'elle ai-
mait mieux ne pas s'asseoir à la même ta-
ble qu'une « juive russe ». « En ce
cas, Madame, veuillez diner seule », fit
Lenbach, en offrant son bras à la jeune'
étudiante..
Onn'oubliera pas que Lenbach s'est effor-
cé de frayer la voie à une jeune génération
de peintres, à une époque où, en Allemagne,
la protection d'en haut allait tout entière à
un art déploratolement rétrograde et médio-
cre. Albert SUDEKUM.
L'isolement de l'Allemagne
Intervention de Bebel au Reicfastag
Berlin, 9 maL\ A.u cours des débats qui
ont précédé l'adoption en troisième lecture
des modifications apportées au budget de
l'empire, le citoyen Bebel a fait observer
que le discours prononcé par l'empereur
a Carlsruhe donne l'impression que, même
dans les hautes sphères, on est convaincu
que: l'Allemagne se trouve dans un état d'i-
solement vis-à-vis des autres puissances.
D'un autre côté, la dépêche impériale en-
voyée à Saint-Pétersbourg à l'occasion de la
perte du Petropavlovsk ne répond nulle-
ment aux sentiments de la nation alleman-
de, dont les sympathies vont plutôt au Ja-
pon. Bebel veut que l'on évite, à tout prix,
d'intervenir dans la guerre russo-japonaise
et demande que l'on observe la plus stricte
neutralité.. •
AUTRICHE
Îi8 ïoek-out des ouvriers du bâtiment
Les entrepreneurs de Vienne, qui avaient
proclamé le -lock-out général des ouvriers
du bâtiment, sont revenus sur leur déci-
sion. L'inspection du travail s'est, entremise
et un accord provisoire a été conclu entre
patrons et salariés..
BELGIQUE
Fusion des Chevaliers du Travail et de a
Fédération des Mineurs
Un congrès réunissant les délégués des
Chevaliers du travail et de la. Fédération
des mineurs du bassin de Charleroi a de^
cidé en principe, la fusion des deux organi-
sations. Le nouveau groupement, dont les
statuts seront discutés ultérieurement, sera
à base syndicale et mutualiste.
ESPAGNE •̃
Troubles anticléricaux
A Alicante, des rixes ont éclata ?ntre clé-
ricaux et républicains. Des fom::i'!S et des
enfants ont parcouru les rues en jetant des
pierres contre les habitations des républi-
cains aux cris de « Vive la religion Mort
aux républicains » »
ITALIE
Les deux tendances du parti socialiste
Le journal socialiste de Milan, Il Tempo,
publie le manifeste rédigé par « les réfor-
mistes du Parti » à l'occasion du referen-
dum organisé par le Comité directeur au su-
jet des cercles autonomes, c'est-à-dire des
groupes locaux constitués indépendamment
des sections organiques du parti.
Les signataires du manifeste affirment i.e
point désirer' ni chercher une scission, wois
redouter tout au contraire qu'un non pur
et simple, déniant à la majorité son droit à
l'existence, et voulant la contram-Ire' à.
plier sans mot dire devant la mannté, "ne
rende la rupture inévitable.. Ils font appel
il la très grande majorité des scellons ap-
pelées à se prononcer, sans sufiisante con-
naissance de cause, sur une qi.:e n'a vraiment. tout son sens que pour le p. nombre des localités où existe lejà la c-va-
lité des groupes, et il demandent à Imtes
les sections du Parti de se -"cfus-jr à -ré-
pondre par un oui ou un non à me qujslscn
d'où dépend l'unité du socialisme italien.
Condamnation d'un journal révolutionnaire
La cour d'assises de Milan vient de con-
damner, sans la participation du jury et
par contumace, les camarades J.-B. Vigna-
tï côrarit du journal révolutionnaire le Cri
de la foule, à 52 mois de réclusion et 4.500
francs d'amende et Falcioni, rédacteur, à
18 mois de réclusion pour injures à l'armée
et. excitation à la haine des classes.
L'affaire Na^si
Le président de là Chambre a reçu un?
lettre de M. Nasi dans laquelle 1,'ançi.en mi-
nïstre expose IÇs-raisôns1 8e sa faite eV ëè:
plaint de la violence des haines politiques,
qui le poursuivent.
r A Trapani, le sénateur Aulla, oncle de M.
Nàsi, a résigné ses fonctions de maire et les
partisans de l'ancien ministre qui occupent
des. charges municipales annoncent égale-
ment l'intention de se démettre.
I~ ~~1
UEl~~llAi~p ~EUÎ~jL
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE
L'occupation de Feng-Hoang-Tcheng.
Nouveaux détails. La seconde
armée japonaise.
Séoul, 9 mai. La nouvelle de l'occupa-
tion de Feng-Hoang-Tchéng, que j'ai • télé-
graphiée vendredi, est maintenant confir-
mée. Les Russes, apprenant que le gros de
l'armée japonaise venant de Che-Iien-Cheng
s'avançait rapidement, se préparèrent à
battre hâtivement en' retraite. Ils enlevè-
rent tout ce qui leur fut possible en muni-
tions et en vivres et brûlèrent le reste: En
même temps on expédiait en avant, sur
Liao-Yang, mille hommes, blessés, pendant
le combat du premier mai sur le Yalou.
La cavalerie japonaise, si critiquée, s'est
montrée bien supérieure- à ce qu'on en at-
tendait. Elle attaqua l'ennemi dont les trou-
pes, furent rapidement dispersées et délo-
gées de position en position. Elle se, retira
quand l'infanterie, qui' la soutenait, entra
en ligne. Depuis l'occupation, des centai-
nes de réfugiés se sont rendus. Le second
corps 'd'armée japonais qui a' débarqué 10
4 dans la. presqu'île de Liao-Tung a occupé
Pulàn-Tieng après un petit combat. Elle a
coupé les communications avec Port-Arthur
dont la reddition finale est certaine.
(New-York Herald, tous droits réservés).
Séoul, 9 mai. Le bruit courait hier à
Gensan que des cosaques, accompagnés de
brigands mandchous, dit « barbes rouges »,
avaient passé le Yalou à sa source et s'é-
taient répandus, jeudi dernier, dans e ;ud
de la province de Ham-Hyeng-Lo. Leur
nombre n'est pas connu. II s'agit probar
blément d'un parti en reconnaissance non
soutenu.
(New-York Ilerald, tous droits réservés).
Le passage du Yalou. Les pertes japor
naises.
Tokio, 9 mai. Le rapport officiel des
pertes des Japonais.dans la bataille du
1er mai sur le Yalou donne les chiffres sui-
vants 185 tués, dont 5 officiers, 715 blessés
dont 25 officiers.
La situation à Niou-Tchouang. après le
départ des Russes
Washington, 9. mai. Comme dans l'in-
tervalle qui va s'écouter entre le départ des
Russes et l'arrivée des Japonais il peut se
produire des nillages et des désordres, M..
Hajf a proposé au président- Roosevelt d'en-
voyer un nouveau navire de guerre à Nibu-
Tchouang pour protéger les' intérêts améri-
cams: et empêcher, dans la mesure du pojs-
sible,, des actes d'hostilité vis-à-vis dés au-
tres étrangers.
J8UMÂUX DE CE MATIN
Le Journal officiel publie- '̃:̃
Intérieur. Un décret aux fermes duquel M.,
Guis'qBet est nommé conseiller de préfecture à la.
préfecture des Hautes-Alpes.
Commerce. Un arrêté 'instituant des comités;
départementaux pour" là participation de la
France à l'Exposition internationale de Liège en
1905, suivi d'une circulaire aux préfets, relative
au même objet.
Instruction publique. Un décret aux termes
duquel l'enseignement professionnel do la den-
telle à la main est organisé dans les écoles pri-
maires publiques ci-dessous désignées
Calvados Fresnay-le-Puceux, Luc-sur-Mer,
Sainte-Honorine-du-Fay, Sassy.
Corrèze Saint-Germain-les-Vergnes, Labeylie
(école mixte).
Nord BailleuL
Orne Alençon (écoles Masson, de Montsort et
de Courteille), Condë-sur-Sarthe, Damigny,, La
Boche-Mabile. ̃
Puy-de-Dôme Arlane, Dore-I'Eglise, Doranges,
Beurrières, Chaumont, Mayres, Novacelles, Saint-
Alyre, Saint-Sauveur.
Haute-Saône Luxeuil, Saint-Bresson, Amont,
Maguivray, Faucogney.
Guerre. Un décret portant promotions dans
de service de la télégraphie. ̃
Manne. Des décrets portant promotions (of-
ficiers de marine, officiers mécaniciens et corps
de santé).
La Petite République (Le citoyen Gérault-
Richard)
Morfondus, les nationalistes. D'abord, v a4-il
encore des nationalistes ? Ceux qui criaient le
plus fort, au début de la période électorale,: se
taisent aujourd'hui. Ils chantaient, victoire, ou-
bliant que le plus pressé était (je gagner la ba-
taille. Ils se réveillent en pleine déroute, et ils.
commencent à récriminer les uns contre les s.\ir
tres. ̃
Demain, ils s'attribueront réciproquement leur
défaite, et nous assisterons1- sans doute- à une li-
quidation répugnante.
.Le Radical (M. Maujan) ̃
Sous ce titre « Réponse à une calomnie »
Depuis quelques années, on a essayé d'assas-
siner par la calomnie les hommes qui s'étaient
montrés les défenseurs les plus résôlusde la Dé-
mocratie et de la République.. ,•̃
Bien que j'occupe un rang modeste de bataille,
mon tour devait venir. '̃
Un journal de sacristie me met en cause et se
permet de prononcer mon nom à propos des
affaires de la Banque centrale du crédit mobilier.
J'aurais touché des mensualités importantes.
Bien mieux, j'aurais- favorisé la fuite..d'un des
prévenus..
J'eusse dédaigne de répondre (mes amis me
connaissent, et je n'ai pas de comptes à rendre
à mes adversaires!, s'il ne fallait pas avoir rai-
son quand même du mensonge.
Je n'ai jamais été mêlé à aucune opération fi-
nancière je n'ai jamais appartenu à aucune
banque quelle qu'elle soit, a quelque titre que
ce soit..
Je n'ai jamais touché aucune espèce de men-
sualité, ni pour moi, ni pour les journaux que
l'ai dirigés.. ̃
C'est de mes deniers personnels que j'ai fondé
la Frc::ce libre et Germinal, poussant le scrupule
jusqu'à en supprimer le bulletin financier.
Je ne me suis jamais occupé d'aucune affaire
judiciaire je n'ai jamais essayé, soit par une
démarche, soit par un conseil, d'arrêter le cours
d'une instruction.
Les griefs qu'on ose m'imputer sont menson-
gers. ̃̃-̃;
Qu'on publie donc la liste de ceux qui auraient
touché des mensualités Je défie les adversaires
masqués qui mènent contre .un: républicain cette
campagne politique odieuse de formuler la mê-
me demande.
Qu'ils n'hésitent pas non plus H produire leurs
calomnies devant le Parlement. Ce ne sera.pas
moi qui serai l'accusé.
J'ai mené rudement, depuis vingt ans, la ba-
taille républicaine mais je me suis efforcé d'ê-
tre loyal envers tous, et j'ai toujours marché
droit ù l'adversaire.
Le jour'où la calomnie signera ses accusations,
j'irai à elle et je lui briserai' les reins..
-*&+
LES APACHES DU GR~~D MONDE
Le passé de Massa. Inconscience ou naï-
veté. Ses premiers exploits. La
princesse. Escroqueries, faux et
usages de faux.
Nous avons recueilli de nombreux détails
sur le passé de Masse-, qui véjut longtemps
à Nice, sa ville natale; où il laissa la ré-
putation d'un chevalier d'industrie.
Même apr^ avoir quitté la Côte d'Azur,
Massa ne craignit pas de revenir, à intor-
vn.lk.3 réguliers, y étaler son titre ronflant
et. ses manières de grand seigneur. Bien
que son origine roturière ne fût un secret
que pour de rares personnes, il exigeait
que son titre figurât dans les innombrables
actes notariés qu'il eut l'occasion de faire
dresser dans le cours .de sa vie d'aventures.
^G'ést ainsi qu'il procéda, lors de l'acquisi-
tion d'une somptueuse villa. Comme il ne
pjt-.fafoe face à^ ses., efl^agem^n.t9, on ty dé?
!nongs ara 'Parquet; où; ronproduisif! l'acte
•: de vente. Cela lui valut une condamnation
pour usurpation de titre à 300 francs d'a-
mende.
Pareille histoire lui advint bientôt après,,
en Italie.
La noble autrichienne
Cette fois encore, notre homme avait jeté
son dévolu sur une villa d'une petite loca-
lité, Saint-Jean, et appartenant à M. Lau-
renzi. Comme il manquait d'argent, il s'a-
dressa à une vieille dame d'authentique no-
blesse autrichienne, qu'il avait su circon-
venir et qui consentit à se porter caution
pour lui;
La douairière fut mal récompensée de son
dévouement, acr, l'acte de vente à peine si-
gné, Massa eut l'audace de sous-louer la
villa à sa protectrice, et cela, bien entendu,
pour une somme très, élevée.
La noble dame ne put d'ailleurs payer à
M. Laurenzi le prix convenu, et le nouveau
propriétaire fut le seul à bénéficier de l'opé-
ration qu'il avait si habilement conduite.
Toujours grâce à sa protectrice, que cette
aventure n'avait pas dégoûtée, Massa faillit
devenir directeur des mines de Saint-Etien-
ne-le-Tinet, dans le Var. Mais la combinai-
son n'aboutit pas.
Une autre dupe
Il est, dans la vie de Massa, une figure
très intéressante qui se détache nettement
de l'ensemble de ses dupes Marie de la
P. princesse 0. comtesse K.
La princesse vivait, depuis de longs mois'
séparée, ou tout au moins éloignée de son
mari, le comte François K. et de ses qua>-
tre enfants,, lorsqu'elle fit la rencontre de
Massa, dans une réception donnée, à- Trieste;
par les frères Emile et Camille Ventura.
Le faux marquis jugea rapidement le parti
qu'il, pouvait tirer de cette femme âgée;
quasi impotente, et dont la crédulité et la
bonté étaient, extrêmes.
Précisément,, la princesse venait, quelque
temps auparavant, de dépouiller ses héri-
tiers d'une somme: de deux millions au pro-
fit des frères Ventura, et cherchait un
moyen de déshériter complètement ses en-
fants qui l'r.vaient quittée.
Comme elle aimait la musique et sdorait
les beaux vers, Massa pinça du luth et
confectionna des sonnets. La vieille dame,
subjuguée, se fit l'Egérie de ce bel' Apol-
Ion.
On les vit alors à Nice, mener la vie à
grandes guides, voguer sur la Sy bille (le
yacht de la princesse), puis dans le Mor-
bihan, faire les, grands seigneurs, Massa
exploitant sans vergogne la faiblesse de
sa protectrice.
Souvent, le jeune. marquis faussait com-
pagnie à la brave dame et après lui avoir'
extorqué une somme rondelette, il filait sur
Paris où la fête l'appelait.
Les ressources dissipées, Massa retour-
nait auprès de la princesse tenter une nou-
velle soustraction. Il servait le coup du ma-
riage. Il avait découvert une riche héritiè-
re il lui fallait faire des cadeaux. Et la;
comtesse de fournir aussitôt des fonds:
pour acheter une corbeille princière.
Parfois, il jouait. -le désespoir. La vie mi-
sérable qu'il menait lui pesait lourdement.
Il t-n avait assez. Et la noble dame, avec
une tendresse et une générosité inépuisa-
bles, consolait cette détresse navrante. Elle:
payait, payait toujours
Elle ne cessa, un beau jour, ses larges-
ses, que sur l'intervention énergique de(
sa dame de compagnie, qui était aussi sa.
confidente, Mlle Honorine Pi. Après avoir
rompu avec l'aventurier elle alla se réfu-
gier à Rome, qu'elle ne quitta qu'au mois,
de janvier dernier, pour venir habiter, 11,
rue Gassini,. à Nice.
Et bien que trois, ans se soient écoulés
depuis l'éloignement. de Massa, son souvenir
est de temps à autre rappelé à la princesse
qui reçoit des billets que l'escroc souscrivit
jadis, avec son consentement, et .que, sans
un mot d'amertume elle paie, le cœur plein
de pardon pour celui. qui l'a si longtemps
grugée.
FftITS IotERS
La Température. Le baromètre se relève
dans tout l'ouest de l'Europe. La' pression est
très élevée dans le nord-est et l'est du conti-
nent.
Le vent est fort de l'ouest sur nos côtes de la
Manche modéré sur celles de l'Océan.
Des pluies sont tombées sur l'ouest, de IJEurope.
La température a nlonté sur les Iles-Britanni-
ques et la Seandinavie.
En France, le temps va rester nuageux et frais;
des ondées sont encore probables" dans- le nord.
A Paris, hier,, nuageux.
A PARIS
An Palais. Les instructions.
Tuée par son père. Nous avons. raconté hier
le terrible drame qui a. jeté l'émoi dans. le quar-
tier Saint-Vincent-de-Paul. Un père avait tué sa
fille de deux balles de revolver.
II a été interrogé par M. Ganeval, juge d'ins-
truction, auquel, il a répété, ce qu'il avait déjà
dit au commissaire de: police:
J'ai 'tué ma fille,. parce que j'avais besoin
de tuer quelqu'un. Une force fatale me poussait
à commettre cet acte et je m'en rendais parfaite-
ment compte. Ma pauvre Louise,, el' était ma
seule joie, depuis la moi't de sa mère. à Mada-
gascar. Pourtant je l'ai tuée 1. Je pensais aussi
qu'un jour je mourrais et qu'alors ma fille souf-
frirait beaucoup de ma mort,: car elle m'adorait l
Et puis, c!le resterait seule, abandonnée, elle.
aurait peut-être mal tourné
"II" est évident que le malheureux a le cerveau
molade. Aussi, M. Ganeval. a-t-il commis M. le
docteur Dubuisson, médecin aliéniste, à l'effet
d'examiner son é't mental.
Vengeance d'apache
Au cours d'une ronde,, deux agents trouvaient,
la nuit dernière, étendu sur le trottoir, rue des
Amandiers, un individu qui portait au ventre une
large blessure.
Ils le transportèrent à l'hôpital Tenon où des
soins, énergiques parvinrent à le ranimer. Inter-
rogé par M. Tirache, commissaire de police du
quartier, le blessé, un ouvrier fumiste nommé
Auguste Antonal, dit cr La Poule », ûgé de vingt-
sept ans, demeurant 60, rue des Amandiers, dé-
clara qu'il avait été assailli, au moment où il
rentrait à son domicile, par un individu qui,
sans provocation aucune, l'avait frappé d'un
coup de couteau.
Or, pendant qu'il faisait ainsi le récit de son
agression, deux inspecteurs de la Sûreté arrê-
taient dans un bar mal famé un repris de jus-
tice dangereux, Jean Boyer, dit « Coco;-», âgé do
vingt ans, demeurant à Ivry, qui fût trouvé por-
Mis, en présence d' Antonal, Boyer fut formel-
lement reconnu par ce dernier, comme étant- son
agresseur.
Le meurtrier fit alors des aveux. Il déclara
qu'il avait été désigné par deux de ses amis,
qu'il refusa de nommer, pour tuer Boyer qui,
quelque temps auparavant, avait enlevé- la maî-
tresse de l'un d'eux. ̃
Je n'ai qu'un tort, ajouta-til, c'est d'avoir
manqué mon coup. Mais ce n'est que partie re-
mise I ̃̃̃̃•̃
Il a été envoyé au Dépôt ï
Soleil dé Mai
Au moment des installations à la campagne
pour la saison d'été et des villégiatures, nous ne
saurions trop -recommander, et d'une façon toute
particulière, à nos lecteurs, la maison Janiaud
Jeune, 61-63, rue Rochechouart, 15, 15 bis, 17, rue'
Maubeuge, £3, boulevard MonUiartre. Ils trou-
veront dans ces divers magasins le plus grand
choix de mobiliers complets, prêts à être livrés
en location pour l'installation de villas, maisons
de campagne et châteaux.
C'est la vie de famille confortable et calme au
lieu de la maison meublée do.-t on connaît tous
les inconvénients.
La maison Janiaud Jeune se charge également
de la vente, de l'achat et de l'échange de tous
mobiliers anciens et modernes. Le succès tou-
jours croissant de son établissement est la meil-,
"leure preuve cb son principe de vente à bon mar-
ché et de confiance.
L'emplacement immense-dont elle dispose per-
met d'y emmagasiner plusieurs centaines de voi-
tures de meubles, mis en garde au mois et a l'an-
née, à des prix de beaucoup inférieurs à ceux
de tout garde-meuble public.
llnç aventurière
Le service de la Sûreté a arrêté hier £ Saints
Maurice, (Seine),, dans un a^partonnàak m,e.u£l.é d.ç
là-rue du- VàI-d*Osne; une aventurière qui; 'depuis
six mois, était activement recherchée. •
̃Cette aventurière, une veuve/ Bonnecage, née
Emma. Gomez,. originaire de Marinelz, avait es-
croqué pour quinze mille francs de bijoux a une
grande bijouterie, de la rue de la. Paix..
J.1Elliî, s'était présentée chez ce négociant sous le
titre de baronne de Bonnecaz de Marinetz, et s'é-
tait fait apporter, rue de l'Université, dans un ap-
partement meublé loué pour la circonstance les
bijoux choisis par elle et destinés, affirmait-elle
à. son frère Maurice della Arena, riche armateur
cubain, sur le point de se marier. Sous le pré-
texte de montrer les bijoux au noble fiance, elle
avait prié. le commis du joailler de l'attendre un
instant dans un salon d'attente et elle avait filé
à l'anglaise.
La pseudo baronne a été envoyée au Dépôt.
Le suicide d'un Américain
HeroJd Clarke; sujet américain, âgé de trente-
ans, avait perdu, ces jours derniers, la forte
somme. à Monte-Carlo..
.Cette malechance persistante au eu, le plon-
gea en de moroses réflexions, qui le décidèrent
fuir les villes d'eaux 'et plus encore les casinos.
Il vint donc se fixer a Paris, à l'hôtel Régina.
Mais le. séjour dans 10.. capitale ne. détourna en
aucune façon ses sombres, pensées. Il résolut
alors de se donner la mort.
Après avoir bien diné, hier soir, il regagna sa
chambre, s'installa commodément dans son fau-
teuil, puis, après avoir mis en ordre ses papiers
et rédigé son testament, il se brûla. la cervelle
Les domestiques de l'hôtel, attirés par le bruit
de la détonation, envahirent sa chambre et ten-
tèrent de le ranimer. Mais tous leurs soins fu-
rent inutiles. La mort avait été instantanée.
Le' consul d'Amérique, prévenu, a avisé télé-
graphiquement la famille du défunt.
Mais quelqu'un troubla la fête
Dans un concert des grands boulevards, M.
Emile D. négociant de Lille venu à Paris pour
affaires, faisait la. connaissance, samedi soir,
d'une jeune femme, Berthe Volard que ses petites
amies ont baptisé « Berthe aux grands pieds
Après la représentation, le couple se rendit.
dans un restaurant de nuit bien connu où, entre
deux coupes de Champagne, M. D. mis en
gaieté par de nombreuses libations, apprit à son
amie qu'il était en possession d'une forte somme.
Enfin, vers trois heures du matin, les deux
amants allèrent demander l'hospitalité à un hô-
telier de la rue Poissonnière.
A son réyeil, le lendemain matin, le négociant
fêtard constata. la disparition do sa compagne
ainsi que celle, beaucoup plus cruelle pour lui,
de cinq billets de mille francs.
Très penaud et tout en jurant qu'on ne l'y pren-
drait plus, il alla conter, en toute diligence, à
M. Duponnois, commissaire de police du quar-
tier, sa mésaventure.
Ce magistrat lui conseilla alors de rendre suc-
cessivement visite, en compagnie d'un inspecteur
de la Sûreté, à tous les endroits où l'on s'amuse.
Le conseil était bon car, dans la .soirée mê-
me, M. D. rencontrait, dans un établissement
proche de la Madeleine, sa voleuse qui, en com-
pagnie d'une amie, Jeanne V. dite l' « Institu-
trice », dépensait, joyeusement l'argent volé.
« Berthe aux grands pieds » qui a fait des
aveux complets et sur laquelle on a trouvé la
majeure partie de la, somme dérobée, a été en-
voyée au Dépôt.
DÉPARTEMENTS
Maison écroulée
Saint-Etienne. Nous avons raconté hier
qu'une maison portant le n' 19 de la route de-
Saint-Chamond s'était écroulée, entraînant dans
la chute la plupart des locataires.
Le sauvetage fut immédiatement, organisé et,
on retirait bientôt, des décombres un premier ca-
davre, une jeune fille de quatorze ans Marie.
Brut, qui habitait les sous-sols avec sa famille.
Ensuite, vinrent plusieurs blessés qu'il fallut em-
porter à l'hôpital Elisa Pichon, trente-deux ans ;:•
Bonnel fils, vingt-deux ans Sàignot, employé,
de chemin: de fer et sa: femme Mme Brun.ba-
lancière.
Parmi les. morts, on cite, outre- la jeune Marie:
Brun, M. et Mlle Deschamps, frère et soeur, âgés
de quarante, et trente-deux ans.
'On compte, à l'heure qu'il est, douze morts,,
mais on ignore s'il ne se trouve pas encore quel-
ques victimes, enfouis sous les décombres.
̃ ̃ ♦̃«-0»
MOUVEMENT' PACIFISTE
La Ligue internationale de la. Paix et de ta
Liberté, dans une assemblée générale tenue à1
Berne, sous la présidence 'Je M. E. Arnaud, a
voté des remerciements chaleureux au président
de la République française pour la part qu'il
prend au développement de l'oeuvre pacifiste en-
treprise dans tous, les pays du monde par les
hommes de progrès.
La Ligue envoie également aux auteurs de la
convention franco-anglaise l'expression de sa
satisfaction profonde elle émet l'espoir que cet
exemple sera suivi par d'autres peuples et écar-
tera peu à peu les nuages qui assombrissent en-
core l'horizon* international elle rappelle enfin
avec. une légitime fierté que le gouvernement fé-
déral; a, le premier, en 1883, pris l'initiative d'un
traité' d'arbitrage permanent.
.»o»–
LA VIE.' SO:C1AlE
:? LES GRÈVES
Appel à la solidarité. ?• Les ouvriers en
voitures de Dinan.
Dinan,. 10 mai.. Voilà un mois que les ou-
vriers, en voiture de Dinan luttent pour obtenir
la journée de dix heures.
Des démarches pour mettre fin au conflit ont
été faites par le délégué de la fédération de la
voiture, ainsi que par des notables industriels de
la ville qui avaient eu la loyav** de mettre- la
loi en application le 1" avril par le juge. de
paix pris cor .ne arbi! L'inspecteur du travail
départemental intervint également.
Les pcU'ohs. ont répondu par un refus formel
de donner satisfaction c.x ouvriers et de repren-
dre tes jeunes gens • 'ant fait deux ans et deux
ans. et dsmi d'apprentissage.
Les ouvriers, en présence de cette situation, ont
décidé la grève à outrance ils ne reprendront
le travail qu'après le triomphe complet de -leurs
revendicatioix. Leur su-r.as aura. dans la région
un retentissement profond et démontrera aux
travailleurs l'utilité, la nécessité de l'organisation
syndicale. ̃̃̃
Les grévistes de Dinan espèrent aue le monde
ouvrier les aidera à Liompher de la tyrannie ca-
pitaliste et les mettre à l'abri, eux et leurs famil-
les, de la misère et de la faim.
Adresser les fonds au citoyen Kerderrien, clos
du Hêtre, Dinan (Côtes-du-Nord).
Les ouvriers, carrossiers de Pau
Pau, 10 mai. Les camarades, au nombre de
quatre-vingt sont, eux aussi, en grève depuis
huit jours pour l'application de la loi de dix
heures. Ils engagent les ouvriers de celle indus-
trie à. ne pas se diriger sur cette 'ville et font
appel à la solidarité prolétarienne pour les aider
dans leurs légumes revendications.
Adresser les fonds au citoyen Eusrône Vincent,
37, rue Montpensier, à Pau (Basses-Pyrénées).
Les capitaines au long cours
Le Havre, 10- mai. Colle grève a produit ici
la plus fâcheuse impression dans le monde com-
mercial et maritime dont elle aggrave la situa-
i lion déjà si malheureuse. Pas de travaux en
cours ni en perspective peu de travail sur les
quais.
Les remorqueurs resteront armés pour porter
assistance aux navir.:s sur rade. Par contre les
paquebots de la Compagnie transatlantique, des
Xhargeiirs-Piéiinis et des autres Compagnies de
navigation ainsi qu'un certain -nombre de voi-
liers. vont êlre désarmés.
j Cependant la société des jChargeure)-Réunis)
pourra, effectuer trois, .de ses prochains Œiparls,
s dont les équipages ont touché leurs avances le
steamer Amïral-Bqudin partira aujourd'hui pour
la Plala.
Le service postal du 11 mai pour la côte d'A-
frique sera effectué par le steamer Vilte-dc-Ma-
ranhao.
Le steamer Amiral-Fourichon, qui sera de re-
tour très prochainement au Havre, fera le dé-
part du. 17 mai à destination du Sud-Afrique et de
Madagascar.
Jusqu'à présent le calme le plus complet règne
sur les quais. Une conimission
Le Havre, 9 mai. Uno commission cxéculive-
de la grève, comprenant dix-huit membres, a été
nommée par les capitaines au long cours.
Les rôles des équipages des Saint-Simon, La-
brador, Canada, Aquitaine et Ferdinand-de-Liis-
seps ont été déposés aujourd'hui au bureau de la
̃ marine par les capitaines.
Marseille, 9 mai. Des qu'il sera prêt, vers le
11 ou le 12 courant, le transport,' Shamrock fera
le service suivant Marseil1. Ajaccio, Bizerte,
-Bône, Ajaccio et Marseille. Il embarquera les
denrées de première nécessité et. les primeurs,
ainsi que; les passagers mîtitaiçeâ. et civils. avec
leurs bagages. '[̃
Marseille. t=. La départ du transport Mythe.
pur AjaççjQ, QQne et Bizerte, qui devait avoir
Iloilo
'?' ~r~ux~' renvoyé' u,. une dûté qui n'est
.Pas encore fixGë:.
Le transport hinh-Long a quiLlé Aigerdiman,¡
che avec de nombreux. passagers, parmi les-
quels M, Etienne, dépulé.
lllarseüle; 9 mai. ln;'suite d'une convoca-
lion qui leur a été adressée par M. Penissat, les
délégués des états-majors de la marimmarchan-
de ont ait ce soir ul-i long fnti-ctien avec l'admi-
nisiralenr en chef de la mCl1'ine.
On croit que les bases d'un aCCord a1.U'Clicnt éLG
examinées dans cet enlrctlen.
Les maçons
7'u!)M. Quelques sont ouverts Les
grévistes ont déclaré taus suite des'non
vclies concessions consenlies par les patrons;:il;
reprendront le travail.
Les clrarpetitfers
mai. Une grève de charpentiers e:
de maçons a éclaté ce matin à Mateur.
Les tisseurs de Remiremont
Fienriremotrt: La grève des fileurs de l'usine
de la Soai6lé colonnière à fupt-sur-5loselle est
terminée.
Deux cent cinquante grévisles ont repris lE
travail ce matin.
Dans les Ardennes
Un acte de l'arbitraire patronal. Prolongatioik
du conflit. Irritation croissante
des grévistes
Prometennes; 9 mai. On sait qu'à la suite des
négociations engagées entre tes déléaués des ou.
vriers métallurgistes et le directeur de la conipa.
gnie des usines de Flomil1ont, ce dernier avait
accepté la réiutégration des 50 jeunes gens ren-
voyés.
Le conflit ne subsistait donc plus que sur la
question de la demi-Heure SLIPPléirieiitait~e de pré-
sence, considérée n juste titre par les ouvriets
comme une violation insidieuse de la loi.
Or, on ne sait pour quelle raison, le directeur
revient sur sa décision et refuse de reprendre tes
jeunes 'gens congédiés; il a fuit même tipposer
une affiche où il essaie d'amener la désunion en-
tæ les ouvriers belges et français.
Le comité de la grbve a répondu par une au-
tre afncl1e dans laquelle il protBstc contre la vio-
lation de Ia parole donnée et engage les cama-
rades il opposer"à cc nouvel acte du bon plaisir.
patronal « une volonté et une énergie inébran·
laules il continuer la grève n outrance dans
l'intérêt. n de la cause commune
Le conflit s'est donc rouvert tout entier et par
le seul caprice du patronat.
Une vive effervescence règne parmi la popu)n-
tion ouvrière de Fromelennes. Des forces de
gendarmerie sont arrivées de Givet.
Intervention de la Fédération
Nous apprenons d'autre part que la fédération
des mélnllurgistes a l'intention d'envoyer aujour-
d'hui même aupres du ministre du Commerce
une délégation composée des citoyens Briat, .0;
vy et Latiipie qui le mettra au courant des agis-
sements illégaux d'une maison il laquelle l'E,Lat
accorde la faveur de ses commande' 1-
MOUVEMENT SYNDICAL
Le Congrès des artistes-musiciens
Le Congrès de, la fédération des artistes-musi-
?Ô c îf" ouvert hier matin, il neuf heures, dans
la -salle des conférences de la Bourse du Travail
Les d_elegués, au nombre de i5, représentée t
•les 2? syndicats adhérents. L'Angleterre et la a
Belgique avaient envoyé deux délégués
La séance ouverte par le camarade Ruggiery,
président' d'âge, M. Alfred Bruneau, président
honoraire de la fédération, le prestigieux collabo-
rateur musical -d'Emile Zola,, souhaite la benve-
nue aux- membres du Congrôs et exaIte les bien-
faits de I organisation corporative il les °n «ace
̃à; for ifier de plus en plus les liens de la grande
famille syndicale, non seulement pour amélio-
rer leurs conditions de travail; mais aussi pour
défendre la cause sacrée de l'art immortel qui les
rassemble dans la lumière de son idéal.
Le bureau qui dirigera les travaux du Congrès
est ensuite constitué. Le camarade Fleury est
nommé président, ayant pour assesseurs les ca-
marades Ruggiery et Blanquart.
Le camarade Perret,, secrétaire du conseil fé-
déral et'Leriche, trésorier, donnent ensuite lec-
ture de leurs rapports qui sont adoptés. Puis on
procède a l'admission du syndicat de Genève
rpremier germe de l'organisation interna«GfiQle.' '̃̃
La majeure partie de la séance de l'après-mlèk
est consacrée à la discussion d'un litige corporaN
tif soulevé au sein du syndicat de Bordeaux et-
qui,. fort heureusement. après un loyal échange °.
d'explications entre le camarade Bonneville se-
crétaire de ce syndicat et le camaracfe Perret,
parlant au nom du conseil fédéral, est réglé à la
satisfaction générale. La bonne harmonie des
congressistes n'en sera pas troublée. Le reste de
la séance l C-fnnn?Pl1 par la discussion des modifi-
cations a apporter aux statuts
r^iPmi«ii^t-neuf-lleurÇs' ouverture des sSan-
ces, de la deuxième journée-
> Les transports
nfnnnrt?,r?éme-nti-?ux décisions prises à la réu-
nion du 6 mai du comité fédéral une demande
d'audience pour;. une délégation de la. fédération
a été adressée à M. le préfet de ia Seine en ce
qui concerne les votes du conseil municipal au
sujet ouvriers et employés du Mélfopoli-
tain.
L'alimentation
Nous avons été les premiers ù' protester contre
l'injustice aussi dure que sommaire dont a été
victime le citoyen Robillard, SCCré[^ du s^
dicat des fôn(letirs.
.La fédération nationale des travailleurs de l'a-
nS^°n' dans un..ordfe du jour voté il l'una-
nimité dans sa dernière réunion, « prolesto éca-
'S contre le sans-gêne de la justiœ^our-
geoise qui,. sans enquête, a fait compnraître du
jour au lendemain le camarac; RoiJlard et lui
a octroyé un mois de prison sans lui avoir mê-
me accordé la garantie élémentaire d'un défen-
seur, remercie le citoyen Lagacse pour l'acte
d'humanité qu'il a accompli en se faisant le dô-
tenseur improvisé du camarade Robillard ».
Réunions du jour
Bourse du Travail. Grande Salle. Soir •
Plombiers. couvreurs, zingueurs.
Salle Bond'y. Soir Peintres en. 'bâtiment
balle des Conférences. Toute la journée ̃
Congrès des arlisles-musiciens
Salle du Bas (côté droit.). Stfir Comptables
teneurs de livres.
Causerie publique et technique par le camarade
A. Gœllmck, secrétaire- de la Chambre syndicale,
professeur de comptabilité..
Salle des Grèves. Soir Décorateurs sur me-
taux.
Salle des Commissions, premier étage. Ma-
tin Boulangers (conseil).
Salle des Commissions, 2'. étage. Soir
Union syndicale des peintres.
Salle des Commissions, 3* étage. Soir • Pla-
ciers fleurs et plumes.
Salle des Commissions, 4" étnee Matin •̃
Allumeurs du gaz. Soir Tapissiers.
Salle des Commissions, 5' étage. Soir Tail-
leurs et couturières.
Annexe A. Soir Monnaies et médailles.
Salle n° 12. Soir ,:̃ Imprimeurs en taille
douce.
MOUVEMENT POLITIQUE^
Réunions du jour
Union socialiste révolutionnaire .'lu. 5V S heu-
res 1/2, salle Martin), 10, rue de l'Arbalète :G^_
ganisatioh de la propagande. Urgence.
Groupe socialiste révolutionnaire du 9", neuf
heures, 15, rue Lamartine Questions diverses.
Urgence
P. S. F. Groupe socialiste et Jeunesse socia-
liste du 10", 8 heures 1/2, salle Jules, boulevard
Magenta Ratification d'adhé,sions: Questions im-
portantes. Présence indispensable de tous les
membres..
Cercle d'Etudes sociales de la Maison-Blanche;
8 heures 1/2, à l'El.oile-d'Or, 4, avenue d'Italie
Commission executive.
Jeunesse socialiste révolutionnaire du 18',
8 heures 1/2, salle. Dojean, 81, rue du Mont-Ce-
nis Causerie sur la doctrine socialiste par le ci-
toyen Ebers. La propagande du Consent. Orga-
nisation de conférences.
MOUVEMENT AGRAIRE
Ouvriers industriels et travailleurs
agricoles.
Les ouvriers des villes se tromperaient grave-
ment s'ils croyaient qu'il est vain et surtout,
qu'il est dangereux, au point de vue socialiste,
de s'occuper ici des intérêts de classe des ou-
vriers agricoles et de ceux des petits fermiers,'
des métayers et des petits propriétaires pays-ms..
D'abord. il,,y y a, entre le, petit exploitant rurale
qui souffre, à sa façon, du- chômage, lorsque la;
terre- lui* refuse ou lui dispute les produits qu'il-j
attendait d'elle, et l'ouvrier de l'usine qui nç-j
trouve pas-fc- louer sa- force de trayait, impsoKgari
rité trop souvent Inaperçue de misère» .Dftli'P-T
MORS PÊ FRANCE
̃V:> ."̃̃̃ LA GUERRE
ROSSQ° JAPON AISE
La position stratégique de Feng-Hoang-
Tcheng. La retraite de Kouropatkine.
Les pertes russes dans la bataille du
Yalou. Bruit de la prise de Dalny.
Port-Arthur investi. Un emprunt
russe en France. La presse
russe et le gouvernement .s La
situation en Sibérie. Les
manifestations à Tokio.
L'occupation de Feng-Hûang-Tcheng par
l'armée du général Kuroki est définitive-
ment confirmée de source russe comme de
source japonaise. Notre confrère le Temps
déclare que cette ville ne « présente d'autre
intérêt militaire que celui d'être un nœud
de routes importantes ». Au dire des gens
du métier, cet intérêt ne serait pas médio-
cre.- ̃• "̃ '̃
Leur opinion est confirmée par une dé-
claration importante de l'éminent géogra-
phe allemand Von Richthofen, qui dans une
conférence donnée samedi soir à Berlin, dé-
clarait que les Japonais avaient choisi la
seule route praticable pour pénétrer en
y Mandchourie, lorsqu'ils avaient passé le
̃ 'lYalou aux environs de Wijou. Le fleuve,
une fois franchi, deux routes seulement se
F résentaient à eux, l'une suivant la côte,
autre allant sur Feng-Hoang-Tcheng. C'est
cette dernière qu'ils ont suivie, et la ville
dont.il se sont emparés vendredi est, au
dire du savant professeur, un point stra-
tégique important, parce que à l'intersection
sle quatre routes. En outre, Feng-Hoang-
Tcheng serait une excellente position pour
la défensive.
D'après M. Von Richthofen, la chaîne de
montagnes qui sépare la Corée de la Mand-
chourie, quoique n'étant pas très élevée,
est aussi longue et deux fois plus large que
les Alpes, et en dehors du chemin suivi par
les Japonais il serait absolument vain de
vouloir y poursuivre des opérations mili-
laires.
Les bruits les plus pessimistes circulent
sur la situation des Russes et on affirmé
que Kouropatkine serait disposé à battre
en retraite sur toute la ligne. Non seulement
il évacuerait Liao-Yang, mais même Mouk-
den, d'où il se retirerait sur Kharbin
Cette tactique encore qu'elle eût tou-
jours offert les plus graves inconvénients
au point de vue du prestige moscovite en
̃Extrême-Orient pouvait peut-être offrir
lout- de même des avantages il y a deux
mois. Mais après la série de désastres
éprouvés par les Russes, aucune des races
,v«siatigues ne comprendrait la différence
existant entre cette « savante stratégie »
«t la fuite la moins honorable.
DANS LA REGION DU YALOU
L'occupation de Feng-Hoang-Tcheng par les
Japonais. i
Nous avons publié, hier le rapport du gé*
Hêral Kuroki sur l'occupation de Feng-i
Hoang-Tchèng, il .est confirmé par le télé-j
gramme officiel russe de Kouropatkine, daté,'
Se Liao-Yang, le 7 mai, que voici
̃ Le général Zassoulitch rapporte que, le 7 mai,!
la; cavalerie et les unités de l'avant-garde enne-
mie ont occupe Feng-Hoang-Tcheng. Deux com-;
pagnies et deux escadrons japonais se sont diri-;
gés vers Daliandiapouse nos unités de cavale-'
ffie. se sont éloignées vers Seliadijane. '̃ -̃
Les éolaireurs de Feng-Hoang-Tcheng rappor-
.'lent que deux divisions japonaises se sont avan-
cées le G mai vers Feng-Hoang-Tcheng, par la
'grande route- de Piannyn. Une autre division s'a-: l
vançait par la vallée de -l'Aïlio, occupa une po-
sition, près de Kouan-Si-Apouse, en plaçant des:
batteries pour tirer contre Feng-Hoang-Tcheng,
comptant y trouver nos troupes.
Les Japonais avancèrent lentement et très pru-
aemment'vers Feng-Hoang-Tcheng.
Une dépêche de Tokio dit que les Russes
avant de quitter Feng-Hoang-Tcheng firent
sauter une poudrière mais laissèrent de
grandes quantités d'approvisionnements de
secours qui ont été utilisés par les hôpitaux
japonais»
La ville mandchoue assez importante que
les Russes viennent d'occuper et qui s'ap-
jpelle comme Chicago, la « Cité des vents»,
(c'est le sens de Feng-Hoang-Tcheng en chi-
nois), est située au carrefour de routes man-
darines importantes, dont l'une au nord-
ouest se dirigeant sur Liao-Yang, l'autre au
•nord-est vers. la vallée du Pa-Tao-Ho, une
iroisième vers le sud et Liou-Yen.
La bataille du Yalou
Le général Kouropatkine a fait également
parvenir un nouveau et long rapport sur les
pertes éprouvées par l'armée russe dans les
combats du 30 avril et du ler mai. Elles son*
beaucoup plus élevées que celles qui avaient
Été jusqu'ici, avouées par le gouverne-
jnent russe.
Le télégramme de Kouropatkine contient
une longue tournera lion des officiers- tués et
blessés dans les différents régiments enga-
gés parmi lesquels on remarque un colonel,
quatre lieutenants-colonels tués, 1 général
(Kashtalinsky), 1 colonel, 2 lieutenants-co-
lonels grièvement blessés.
Au total, les Russes auraient perdu 10
officiers tués, 10" blessés, 1.509 soldats tués
et 1.574 blessés-
D'après d'autres informations, le nombre
total des tués et des blessés s'élèverait à
40 pour cent du chiffre des contingents en-'
gagés.
D'après une dépêche de Tokio, les offi-
ciers japonais s'expriment en termes très
élogieux. sur la bravoure dont les troupes
russes ont fait preuve dans leur dernière
résistance à. Hohma-Toung ils disent que
quatre régiments massés à cet endroit ont
ténu !pied jusqu'à 7 h. 20 du soir, mais .les
troupes se retirant de Kia-Licn-Tsé n'ayant
pu réussir à effectuer leur jonction uvec
eux, ils changèrent leur front de défense
pour résister à une-attaque dirigée sur leur
gauche. Finalement ils s'éloignèrent en 'dé-
sordre.
Trois petits vapeurs ont été capturés sur
le Yalou deux ont leurs chaudières en-
dommagées, mais le troisième est mainte-
nant employé par les Japonais.
A FORT-ARTHUR i;
L'investissement
̃p'après deux dépêches de journaux an-
glais, Dfilny aurait été occupé par les Ja-
ponais. Cette nouvelle n'a pas été confirmée
jusqu'ici, mais elle ne peut èlro que préma-
iar(:e, ce port n'étant pas défendu forte-
jnent. ̃
Un télégramme de Chan-Haï-Kouan an-
nonce que de jeudi à samedi les Japonais
̃ont débarqué, dit-on, dix mille hommes à.
Kïn-Chéûu, dix mille dans la baie de Fou-
iTchéou, et sept mille à Pi-Tsé-Ouo, ils ont
̃occupé Oua-Fouang-Tien et Port-Adams et
fait sauter la voie ferrée sur une distance
de plusieurs milles..
Le débarquement des troupes japonaises
à Kin-Chéou était couvert par seize navires
de guerre qui avaient auparavant balaye
4'isthme du feu de leurs canons.
.L'isolement de Port-Arthur est mainte-
nant..complet
EN RUSSIE
L'emprunt
Nous avions les premiers, dans la presse
française, annoncé un nouvel emprunt
russe.
Cette information est aujourd'hui confir-
Dcée officiellement par la dépêche suivante':
'Sain l-Péters bourg, p mai. Le comité des fi-
nances a résolu définitivement et affirmativement t
la question de la conclusion d'un nouvel em-
prurit russe extérieur S 5 s'élevant 3 huit cents
millions de francs et réalisable en rrance.
Le procès-verbal relatif à cet emprunt, dressé
par le comité des finances, recevra aujourd'hui
même la sanction suprême.
Les doléances du « Novoïe Vrémia n
M. Souvorine écrit « Notre ministre des
affaires étrangères est très avare de ren-
seignements, mais, en revanche, prodigue
de plaintes contre les journalistes. Or, en
fait de politique extérieure, il sait pourtant
que la presse est unanimement, patriote,
sans, toutefois, que patriotisme signifie né-
cessairement glorification sans réserve de
la diplomatie russe. Malheureusement, tous
les; départements de notre gouvernement se
considèrent comme souverainement patrio-
tes, et l'on devient antipatriote du moment
où l'on critique un acte quelconque de l'une
quelconque de nos administrations. Il se-
rait bon de renoncer à cette manie, car en-.
fin, on peut être fort bon patriote et être-
d'un autre avis sur quelques questions. »
Quoique ses tendances ultra-réactionnai-,
res et antisémites protègent le grand jour-
nal pétersbourgeois. il ne faut rien moins-
que le désarroi, qui règne actuellement dans
les sphères gouvernementales pour qu'on
tolère, en hauts lieux, ces critiques mêmes
timides.
AU JAPON
Effets des manifestations patriotiques
On télégraphie de Tokio que des acci-
dents se sont produits, dimanche soir, au
cours des démonstrations populaires. Il
y a eu vingt et un tués et quarante blés-'
sés, pour la plupart des enfants, qui ont
été écrasés par la foule près des murs du
vieux port. D'autres personnes se sont
noyées dans un ancien marais. '̃
.̃ ««• ̃ ̃'•̃ -̃̃̃̃
ALLEMAGNE ] r
Le peintre Lenbach
(De noire correspondant particulier)'
Franz von Lenbach, l'un des peintres
d'Allemagne les plus célèbres et les mieux
connus en France, est mort à Munich, ven-
dredi. Issu des couches profondes du peu-
nlé, vigoureux et sain de nature, il a vécu
une vie d'artiste comparable à celle. que
vécurent jadis Rubens, Van Dyck ou Velas-
quez. Il a réalisé l'objet le plus haut des
notions'artistiques il a su faire de sa vie
une œuvre d'art.
Il fùt surtout un excellent peintre de por-
traits. II avait fait une étude approfondie
des grands peintres d'autrefois, et en parti-
culier de Velasquez. Mais, surtout, il avait
une sensibilité merveilleuse, et qui lui per-
mettait d'atteindre très vite ce qu'il y a
d'essentiel, de caractéristique dans une per-
sonne. Il n'est guère d'Allemand un peu cé-
lèbre de la dernière génération, ou de fem-
me réputée pour sa beauté, dont il n'ait fait
le portrait mais les plus populaires de ses
œuvres sont ses portraits de Bismarck,,
dont quelques-uns atteignent vraiment au
génie.
̃ Lenbach était d'une amabilité captivante 5
c'était un charmeur en même temps qu'uni
cœur noble et bon, .sans, morgue et sans:
orgueil. J'amenai un jour une étudiante rus-
se dans son atelier de Munich, à un mo-
ment de la journée où je pensais' qu'il nci
serait pas là. Il rentre inopinément, et fut;
si fortement frappé delà beauté singulière,;
orientale et slave de cette jeune, femme,'
qu'il déCra faire son portrait.,Elle consen-
tit' de très grand cœur. Lé lendemain, après:
une séance de pose prolongée et. fatigante,;
il l'invita à dîner. Sa femme, r qui était de
naissance aristocratique, déclara qu'elle ai-
mait mieux ne pas s'asseoir à la même ta-
ble qu'une « juive russe ». « En ce
cas, Madame, veuillez diner seule », fit
Lenbach, en offrant son bras à la jeune'
étudiante..
Onn'oubliera pas que Lenbach s'est effor-
cé de frayer la voie à une jeune génération
de peintres, à une époque où, en Allemagne,
la protection d'en haut allait tout entière à
un art déploratolement rétrograde et médio-
cre. Albert SUDEKUM.
L'isolement de l'Allemagne
Intervention de Bebel au Reicfastag
Berlin, 9 maL\ A.u cours des débats qui
ont précédé l'adoption en troisième lecture
des modifications apportées au budget de
l'empire, le citoyen Bebel a fait observer
que le discours prononcé par l'empereur
a Carlsruhe donne l'impression que, même
dans les hautes sphères, on est convaincu
que: l'Allemagne se trouve dans un état d'i-
solement vis-à-vis des autres puissances.
D'un autre côté, la dépêche impériale en-
voyée à Saint-Pétersbourg à l'occasion de la
perte du Petropavlovsk ne répond nulle-
ment aux sentiments de la nation alleman-
de, dont les sympathies vont plutôt au Ja-
pon. Bebel veut que l'on évite, à tout prix,
d'intervenir dans la guerre russo-japonaise
et demande que l'on observe la plus stricte
neutralité.. •
AUTRICHE
Îi8 ïoek-out des ouvriers du bâtiment
Les entrepreneurs de Vienne, qui avaient
proclamé le -lock-out général des ouvriers
du bâtiment, sont revenus sur leur déci-
sion. L'inspection du travail s'est, entremise
et un accord provisoire a été conclu entre
patrons et salariés..
BELGIQUE
Fusion des Chevaliers du Travail et de a
Fédération des Mineurs
Un congrès réunissant les délégués des
Chevaliers du travail et de la. Fédération
des mineurs du bassin de Charleroi a de^
cidé en principe, la fusion des deux organi-
sations. Le nouveau groupement, dont les
statuts seront discutés ultérieurement, sera
à base syndicale et mutualiste.
ESPAGNE •̃
Troubles anticléricaux
A Alicante, des rixes ont éclata ?ntre clé-
ricaux et républicains. Des fom::i'!S et des
enfants ont parcouru les rues en jetant des
pierres contre les habitations des républi-
cains aux cris de « Vive la religion Mort
aux républicains » »
ITALIE
Les deux tendances du parti socialiste
Le journal socialiste de Milan, Il Tempo,
publie le manifeste rédigé par « les réfor-
mistes du Parti » à l'occasion du referen-
dum organisé par le Comité directeur au su-
jet des cercles autonomes, c'est-à-dire des
groupes locaux constitués indépendamment
des sections organiques du parti.
Les signataires du manifeste affirment i.e
point désirer' ni chercher une scission, wois
redouter tout au contraire qu'un non pur
et simple, déniant à la majorité son droit à
l'existence, et voulant la contram-Ire' à.
plier sans mot dire devant la mannté, "ne
rende la rupture inévitable.. Ils font appel
il la très grande majorité des scellons ap-
pelées à se prononcer, sans sufiisante con-
naissance de cause, sur une qi.:e
lité des groupes, et il demandent à Imtes
les sections du Parti de se -"cfus-jr à -ré-
pondre par un oui ou un non à me qujslscn
d'où dépend l'unité du socialisme italien.
Condamnation d'un journal révolutionnaire
La cour d'assises de Milan vient de con-
damner, sans la participation du jury et
par contumace, les camarades J.-B. Vigna-
tï côrarit du journal révolutionnaire le Cri
de la foule, à 52 mois de réclusion et 4.500
francs d'amende et Falcioni, rédacteur, à
18 mois de réclusion pour injures à l'armée
et. excitation à la haine des classes.
L'affaire Na^si
Le président de là Chambre a reçu un?
lettre de M. Nasi dans laquelle 1,'ançi.en mi-
nïstre expose IÇs-raisôns1 8e sa faite eV ëè:
plaint de la violence des haines politiques,
qui le poursuivent.
r A Trapani, le sénateur Aulla, oncle de M.
Nàsi, a résigné ses fonctions de maire et les
partisans de l'ancien ministre qui occupent
des. charges municipales annoncent égale-
ment l'intention de se démettre.
I~ ~~1
UEl~~llAi~p ~EUÎ~jL
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE
L'occupation de Feng-Hoang-Tcheng.
Nouveaux détails. La seconde
armée japonaise.
Séoul, 9 mai. La nouvelle de l'occupa-
tion de Feng-Hoang-Tchéng, que j'ai • télé-
graphiée vendredi, est maintenant confir-
mée. Les Russes, apprenant que le gros de
l'armée japonaise venant de Che-Iien-Cheng
s'avançait rapidement, se préparèrent à
battre hâtivement en' retraite. Ils enlevè-
rent tout ce qui leur fut possible en muni-
tions et en vivres et brûlèrent le reste: En
même temps on expédiait en avant, sur
Liao-Yang, mille hommes, blessés, pendant
le combat du premier mai sur le Yalou.
La cavalerie japonaise, si critiquée, s'est
montrée bien supérieure- à ce qu'on en at-
tendait. Elle attaqua l'ennemi dont les trou-
pes, furent rapidement dispersées et délo-
gées de position en position. Elle se, retira
quand l'infanterie, qui' la soutenait, entra
en ligne. Depuis l'occupation, des centai-
nes de réfugiés se sont rendus. Le second
corps 'd'armée japonais qui a' débarqué 10
4 dans la. presqu'île de Liao-Tung a occupé
Pulàn-Tieng après un petit combat. Elle a
coupé les communications avec Port-Arthur
dont la reddition finale est certaine.
(New-York Herald, tous droits réservés).
Séoul, 9 mai. Le bruit courait hier à
Gensan que des cosaques, accompagnés de
brigands mandchous, dit « barbes rouges »,
avaient passé le Yalou à sa source et s'é-
taient répandus, jeudi dernier, dans e ;ud
de la province de Ham-Hyeng-Lo. Leur
nombre n'est pas connu. II s'agit probar
blément d'un parti en reconnaissance non
soutenu.
(New-York Ilerald, tous droits réservés).
Le passage du Yalou. Les pertes japor
naises.
Tokio, 9 mai. Le rapport officiel des
pertes des Japonais.dans la bataille du
1er mai sur le Yalou donne les chiffres sui-
vants 185 tués, dont 5 officiers, 715 blessés
dont 25 officiers.
La situation à Niou-Tchouang. après le
départ des Russes
Washington, 9. mai. Comme dans l'in-
tervalle qui va s'écouter entre le départ des
Russes et l'arrivée des Japonais il peut se
produire des nillages et des désordres, M..
Hajf a proposé au président- Roosevelt d'en-
voyer un nouveau navire de guerre à Nibu-
Tchouang pour protéger les' intérêts améri-
cams: et empêcher, dans la mesure du pojs-
sible,, des actes d'hostilité vis-à-vis dés au-
tres étrangers.
J8UMÂUX DE CE MATIN
Le Journal officiel publie- '̃:̃
Intérieur. Un décret aux fermes duquel M.,
Guis'qBet est nommé conseiller de préfecture à la.
préfecture des Hautes-Alpes.
Commerce. Un arrêté 'instituant des comités;
départementaux pour" là participation de la
France à l'Exposition internationale de Liège en
1905, suivi d'une circulaire aux préfets, relative
au même objet.
Instruction publique. Un décret aux termes
duquel l'enseignement professionnel do la den-
telle à la main est organisé dans les écoles pri-
maires publiques ci-dessous désignées
Calvados Fresnay-le-Puceux, Luc-sur-Mer,
Sainte-Honorine-du-Fay, Sassy.
Corrèze Saint-Germain-les-Vergnes, Labeylie
(école mixte).
Nord BailleuL
Orne Alençon (écoles Masson, de Montsort et
de Courteille), Condë-sur-Sarthe, Damigny,, La
Boche-Mabile. ̃
Puy-de-Dôme Arlane, Dore-I'Eglise, Doranges,
Beurrières, Chaumont, Mayres, Novacelles, Saint-
Alyre, Saint-Sauveur.
Haute-Saône Luxeuil, Saint-Bresson, Amont,
Maguivray, Faucogney.
Guerre. Un décret portant promotions dans
de service de la télégraphie. ̃
Manne. Des décrets portant promotions (of-
ficiers de marine, officiers mécaniciens et corps
de santé).
La Petite République (Le citoyen Gérault-
Richard)
Morfondus, les nationalistes. D'abord, v a4-il
encore des nationalistes ? Ceux qui criaient le
plus fort, au début de la période électorale,: se
taisent aujourd'hui. Ils chantaient, victoire, ou-
bliant que le plus pressé était (je gagner la ba-
taille. Ils se réveillent en pleine déroute, et ils.
commencent à récriminer les uns contre les s.\ir
tres. ̃
Demain, ils s'attribueront réciproquement leur
défaite, et nous assisterons1- sans doute- à une li-
quidation répugnante.
.Le Radical (M. Maujan) ̃
Sous ce titre « Réponse à une calomnie »
Depuis quelques années, on a essayé d'assas-
siner par la calomnie les hommes qui s'étaient
montrés les défenseurs les plus résôlusde la Dé-
mocratie et de la République.. ,•̃
Bien que j'occupe un rang modeste de bataille,
mon tour devait venir. '̃
Un journal de sacristie me met en cause et se
permet de prononcer mon nom à propos des
affaires de la Banque centrale du crédit mobilier.
J'aurais touché des mensualités importantes.
Bien mieux, j'aurais- favorisé la fuite..d'un des
prévenus..
J'eusse dédaigne de répondre (mes amis me
connaissent, et je n'ai pas de comptes à rendre
à mes adversaires!, s'il ne fallait pas avoir rai-
son quand même du mensonge.
Je n'ai jamais été mêlé à aucune opération fi-
nancière je n'ai jamais appartenu à aucune
banque quelle qu'elle soit, a quelque titre que
ce soit..
Je n'ai jamais touché aucune espèce de men-
sualité, ni pour moi, ni pour les journaux que
l'ai dirigés.. ̃
C'est de mes deniers personnels que j'ai fondé
la Frc::ce libre et Germinal, poussant le scrupule
jusqu'à en supprimer le bulletin financier.
Je ne me suis jamais occupé d'aucune affaire
judiciaire je n'ai jamais essayé, soit par une
démarche, soit par un conseil, d'arrêter le cours
d'une instruction.
Les griefs qu'on ose m'imputer sont menson-
gers. ̃̃-̃;
Qu'on publie donc la liste de ceux qui auraient
touché des mensualités Je défie les adversaires
masqués qui mènent contre .un: républicain cette
campagne politique odieuse de formuler la mê-
me demande.
Qu'ils n'hésitent pas non plus H produire leurs
calomnies devant le Parlement. Ce ne sera.pas
moi qui serai l'accusé.
J'ai mené rudement, depuis vingt ans, la ba-
taille républicaine mais je me suis efforcé d'ê-
tre loyal envers tous, et j'ai toujours marché
droit ù l'adversaire.
Le jour'où la calomnie signera ses accusations,
j'irai à elle et je lui briserai' les reins..
-*&+
LES APACHES DU GR~~D MONDE
Le passé de Massa. Inconscience ou naï-
veté. Ses premiers exploits. La
princesse. Escroqueries, faux et
usages de faux.
Nous avons recueilli de nombreux détails
sur le passé de Masse-, qui véjut longtemps
à Nice, sa ville natale; où il laissa la ré-
putation d'un chevalier d'industrie.
Même apr^ avoir quitté la Côte d'Azur,
Massa ne craignit pas de revenir, à intor-
vn.lk.3 réguliers, y étaler son titre ronflant
et. ses manières de grand seigneur. Bien
que son origine roturière ne fût un secret
que pour de rares personnes, il exigeait
que son titre figurât dans les innombrables
actes notariés qu'il eut l'occasion de faire
dresser dans le cours .de sa vie d'aventures.
^G'ést ainsi qu'il procéda, lors de l'acquisi-
tion d'une somptueuse villa. Comme il ne
pjt-.fafoe face à^ ses., efl^agem^n.t9, on ty dé?
!nongs ara 'Parquet; où; ronproduisif! l'acte
•: de vente. Cela lui valut une condamnation
pour usurpation de titre à 300 francs d'a-
mende.
Pareille histoire lui advint bientôt après,,
en Italie.
La noble autrichienne
Cette fois encore, notre homme avait jeté
son dévolu sur une villa d'une petite loca-
lité, Saint-Jean, et appartenant à M. Lau-
renzi. Comme il manquait d'argent, il s'a-
dressa à une vieille dame d'authentique no-
blesse autrichienne, qu'il avait su circon-
venir et qui consentit à se porter caution
pour lui;
La douairière fut mal récompensée de son
dévouement, acr, l'acte de vente à peine si-
gné, Massa eut l'audace de sous-louer la
villa à sa protectrice, et cela, bien entendu,
pour une somme très, élevée.
La noble dame ne put d'ailleurs payer à
M. Laurenzi le prix convenu, et le nouveau
propriétaire fut le seul à bénéficier de l'opé-
ration qu'il avait si habilement conduite.
Toujours grâce à sa protectrice, que cette
aventure n'avait pas dégoûtée, Massa faillit
devenir directeur des mines de Saint-Etien-
ne-le-Tinet, dans le Var. Mais la combinai-
son n'aboutit pas.
Une autre dupe
Il est, dans la vie de Massa, une figure
très intéressante qui se détache nettement
de l'ensemble de ses dupes Marie de la
P. princesse 0. comtesse K.
La princesse vivait, depuis de longs mois'
séparée, ou tout au moins éloignée de son
mari, le comte François K. et de ses qua>-
tre enfants,, lorsqu'elle fit la rencontre de
Massa, dans une réception donnée, à- Trieste;
par les frères Emile et Camille Ventura.
Le faux marquis jugea rapidement le parti
qu'il, pouvait tirer de cette femme âgée;
quasi impotente, et dont la crédulité et la
bonté étaient, extrêmes.
Précisément,, la princesse venait, quelque
temps auparavant, de dépouiller ses héri-
tiers d'une somme: de deux millions au pro-
fit des frères Ventura, et cherchait un
moyen de déshériter complètement ses en-
fants qui l'r.vaient quittée.
Comme elle aimait la musique et sdorait
les beaux vers, Massa pinça du luth et
confectionna des sonnets. La vieille dame,
subjuguée, se fit l'Egérie de ce bel' Apol-
Ion.
On les vit alors à Nice, mener la vie à
grandes guides, voguer sur la Sy bille (le
yacht de la princesse), puis dans le Mor-
bihan, faire les, grands seigneurs, Massa
exploitant sans vergogne la faiblesse de
sa protectrice.
Souvent, le jeune. marquis faussait com-
pagnie à la brave dame et après lui avoir'
extorqué une somme rondelette, il filait sur
Paris où la fête l'appelait.
Les ressources dissipées, Massa retour-
nait auprès de la princesse tenter une nou-
velle soustraction. Il servait le coup du ma-
riage. Il avait découvert une riche héritiè-
re il lui fallait faire des cadeaux. Et la;
comtesse de fournir aussitôt des fonds:
pour acheter une corbeille princière.
Parfois, il jouait. -le désespoir. La vie mi-
sérable qu'il menait lui pesait lourdement.
Il t-n avait assez. Et la noble dame, avec
une tendresse et une générosité inépuisa-
bles, consolait cette détresse navrante. Elle:
payait, payait toujours
Elle ne cessa, un beau jour, ses larges-
ses, que sur l'intervention énergique de(
sa dame de compagnie, qui était aussi sa.
confidente, Mlle Honorine Pi. Après avoir
rompu avec l'aventurier elle alla se réfu-
gier à Rome, qu'elle ne quitta qu'au mois,
de janvier dernier, pour venir habiter, 11,
rue Gassini,. à Nice.
Et bien que trois, ans se soient écoulés
depuis l'éloignement. de Massa, son souvenir
est de temps à autre rappelé à la princesse
qui reçoit des billets que l'escroc souscrivit
jadis, avec son consentement, et .que, sans
un mot d'amertume elle paie, le cœur plein
de pardon pour celui. qui l'a si longtemps
grugée.
FftITS IotERS
La Température. Le baromètre se relève
dans tout l'ouest de l'Europe. La' pression est
très élevée dans le nord-est et l'est du conti-
nent.
Le vent est fort de l'ouest sur nos côtes de la
Manche modéré sur celles de l'Océan.
Des pluies sont tombées sur l'ouest, de IJEurope.
La température a nlonté sur les Iles-Britanni-
ques et la Seandinavie.
En France, le temps va rester nuageux et frais;
des ondées sont encore probables" dans- le nord.
A Paris, hier,, nuageux.
A PARIS
An Palais. Les instructions.
Tuée par son père. Nous avons. raconté hier
le terrible drame qui a. jeté l'émoi dans. le quar-
tier Saint-Vincent-de-Paul. Un père avait tué sa
fille de deux balles de revolver.
II a été interrogé par M. Ganeval, juge d'ins-
truction, auquel, il a répété, ce qu'il avait déjà
dit au commissaire de: police:
J'ai 'tué ma fille,. parce que j'avais besoin
de tuer quelqu'un. Une force fatale me poussait
à commettre cet acte et je m'en rendais parfaite-
ment compte. Ma pauvre Louise,, el' était ma
seule joie, depuis la moi't de sa mère. à Mada-
gascar. Pourtant je l'ai tuée 1. Je pensais aussi
qu'un jour je mourrais et qu'alors ma fille souf-
frirait beaucoup de ma mort,: car elle m'adorait l
Et puis, c!le resterait seule, abandonnée, elle.
aurait peut-être mal tourné
"II" est évident que le malheureux a le cerveau
molade. Aussi, M. Ganeval. a-t-il commis M. le
docteur Dubuisson, médecin aliéniste, à l'effet
d'examiner son é't mental.
Vengeance d'apache
Au cours d'une ronde,, deux agents trouvaient,
la nuit dernière, étendu sur le trottoir, rue des
Amandiers, un individu qui portait au ventre une
large blessure.
Ils le transportèrent à l'hôpital Tenon où des
soins, énergiques parvinrent à le ranimer. Inter-
rogé par M. Tirache, commissaire de police du
quartier, le blessé, un ouvrier fumiste nommé
Auguste Antonal, dit cr La Poule », ûgé de vingt-
sept ans, demeurant 60, rue des Amandiers, dé-
clara qu'il avait été assailli, au moment où il
rentrait à son domicile, par un individu qui,
sans provocation aucune, l'avait frappé d'un
coup de couteau.
Or, pendant qu'il faisait ainsi le récit de son
agression, deux inspecteurs de la Sûreté arrê-
taient dans un bar mal famé un repris de jus-
tice dangereux, Jean Boyer, dit « Coco;-», âgé do
vingt ans, demeurant à Ivry, qui fût trouvé por-
Mis, en présence d' Antonal, Boyer fut formel-
lement reconnu par ce dernier, comme étant- son
agresseur.
Le meurtrier fit alors des aveux. Il déclara
qu'il avait été désigné par deux de ses amis,
qu'il refusa de nommer, pour tuer Boyer qui,
quelque temps auparavant, avait enlevé- la maî-
tresse de l'un d'eux. ̃
Je n'ai qu'un tort, ajouta-til, c'est d'avoir
manqué mon coup. Mais ce n'est que partie re-
mise I ̃̃̃̃•̃
Il a été envoyé au Dépôt ï
Soleil dé Mai
Au moment des installations à la campagne
pour la saison d'été et des villégiatures, nous ne
saurions trop -recommander, et d'une façon toute
particulière, à nos lecteurs, la maison Janiaud
Jeune, 61-63, rue Rochechouart, 15, 15 bis, 17, rue'
Maubeuge, £3, boulevard MonUiartre. Ils trou-
veront dans ces divers magasins le plus grand
choix de mobiliers complets, prêts à être livrés
en location pour l'installation de villas, maisons
de campagne et châteaux.
C'est la vie de famille confortable et calme au
lieu de la maison meublée do.-t on connaît tous
les inconvénients.
La maison Janiaud Jeune se charge également
de la vente, de l'achat et de l'échange de tous
mobiliers anciens et modernes. Le succès tou-
jours croissant de son établissement est la meil-,
"leure preuve cb son principe de vente à bon mar-
ché et de confiance.
L'emplacement immense-dont elle dispose per-
met d'y emmagasiner plusieurs centaines de voi-
tures de meubles, mis en garde au mois et a l'an-
née, à des prix de beaucoup inférieurs à ceux
de tout garde-meuble public.
llnç aventurière
Le service de la Sûreté a arrêté hier £ Saints
Maurice, (Seine),, dans un a^partonnàak m,e.u£l.é d.ç
là-rue du- VàI-d*Osne; une aventurière qui; 'depuis
six mois, était activement recherchée. •
̃Cette aventurière, une veuve/ Bonnecage, née
Emma. Gomez,. originaire de Marinelz, avait es-
croqué pour quinze mille francs de bijoux a une
grande bijouterie, de la rue de la. Paix..
J.1Elliî, s'était présentée chez ce négociant sous le
titre de baronne de Bonnecaz de Marinetz, et s'é-
tait fait apporter, rue de l'Université, dans un ap-
partement meublé loué pour la circonstance les
bijoux choisis par elle et destinés, affirmait-elle
à. son frère Maurice della Arena, riche armateur
cubain, sur le point de se marier. Sous le pré-
texte de montrer les bijoux au noble fiance, elle
avait prié. le commis du joailler de l'attendre un
instant dans un salon d'attente et elle avait filé
à l'anglaise.
La pseudo baronne a été envoyée au Dépôt.
Le suicide d'un Américain
HeroJd Clarke; sujet américain, âgé de trente-
ans, avait perdu, ces jours derniers, la forte
somme. à Monte-Carlo..
.Cette malechance persistante au eu, le plon-
gea en de moroses réflexions, qui le décidèrent
fuir les villes d'eaux 'et plus encore les casinos.
Il vint donc se fixer a Paris, à l'hôtel Régina.
Mais le. séjour dans 10.. capitale ne. détourna en
aucune façon ses sombres, pensées. Il résolut
alors de se donner la mort.
Après avoir bien diné, hier soir, il regagna sa
chambre, s'installa commodément dans son fau-
teuil, puis, après avoir mis en ordre ses papiers
et rédigé son testament, il se brûla. la cervelle
Les domestiques de l'hôtel, attirés par le bruit
de la détonation, envahirent sa chambre et ten-
tèrent de le ranimer. Mais tous leurs soins fu-
rent inutiles. La mort avait été instantanée.
Le' consul d'Amérique, prévenu, a avisé télé-
graphiquement la famille du défunt.
Mais quelqu'un troubla la fête
Dans un concert des grands boulevards, M.
Emile D. négociant de Lille venu à Paris pour
affaires, faisait la. connaissance, samedi soir,
d'une jeune femme, Berthe Volard que ses petites
amies ont baptisé « Berthe aux grands pieds
Après la représentation, le couple se rendit.
dans un restaurant de nuit bien connu où, entre
deux coupes de Champagne, M. D. mis en
gaieté par de nombreuses libations, apprit à son
amie qu'il était en possession d'une forte somme.
Enfin, vers trois heures du matin, les deux
amants allèrent demander l'hospitalité à un hô-
telier de la rue Poissonnière.
A son réyeil, le lendemain matin, le négociant
fêtard constata. la disparition do sa compagne
ainsi que celle, beaucoup plus cruelle pour lui,
de cinq billets de mille francs.
Très penaud et tout en jurant qu'on ne l'y pren-
drait plus, il alla conter, en toute diligence, à
M. Duponnois, commissaire de police du quar-
tier, sa mésaventure.
Ce magistrat lui conseilla alors de rendre suc-
cessivement visite, en compagnie d'un inspecteur
de la Sûreté, à tous les endroits où l'on s'amuse.
Le conseil était bon car, dans la .soirée mê-
me, M. D. rencontrait, dans un établissement
proche de la Madeleine, sa voleuse qui, en com-
pagnie d'une amie, Jeanne V. dite l' « Institu-
trice », dépensait, joyeusement l'argent volé.
« Berthe aux grands pieds » qui a fait des
aveux complets et sur laquelle on a trouvé la
majeure partie de la, somme dérobée, a été en-
voyée au Dépôt.
DÉPARTEMENTS
Maison écroulée
Saint-Etienne. Nous avons raconté hier
qu'une maison portant le n' 19 de la route de-
Saint-Chamond s'était écroulée, entraînant dans
la chute la plupart des locataires.
Le sauvetage fut immédiatement, organisé et,
on retirait bientôt, des décombres un premier ca-
davre, une jeune fille de quatorze ans Marie.
Brut, qui habitait les sous-sols avec sa famille.
Ensuite, vinrent plusieurs blessés qu'il fallut em-
porter à l'hôpital Elisa Pichon, trente-deux ans ;:•
Bonnel fils, vingt-deux ans Sàignot, employé,
de chemin: de fer et sa: femme Mme Brun.ba-
lancière.
Parmi les. morts, on cite, outre- la jeune Marie:
Brun, M. et Mlle Deschamps, frère et soeur, âgés
de quarante, et trente-deux ans.
'On compte, à l'heure qu'il est, douze morts,,
mais on ignore s'il ne se trouve pas encore quel-
ques victimes, enfouis sous les décombres.
̃ ̃ ♦̃«-0»
MOUVEMENT' PACIFISTE
La Ligue internationale de la. Paix et de ta
Liberté, dans une assemblée générale tenue à1
Berne, sous la présidence 'Je M. E. Arnaud, a
voté des remerciements chaleureux au président
de la République française pour la part qu'il
prend au développement de l'oeuvre pacifiste en-
treprise dans tous, les pays du monde par les
hommes de progrès.
La Ligue envoie également aux auteurs de la
convention franco-anglaise l'expression de sa
satisfaction profonde elle émet l'espoir que cet
exemple sera suivi par d'autres peuples et écar-
tera peu à peu les nuages qui assombrissent en-
core l'horizon* international elle rappelle enfin
avec. une légitime fierté que le gouvernement fé-
déral; a, le premier, en 1883, pris l'initiative d'un
traité' d'arbitrage permanent.
.»o»–
LA VIE.' SO:C1AlE
:? LES GRÈVES
Appel à la solidarité. ?• Les ouvriers en
voitures de Dinan.
Dinan,. 10 mai.. Voilà un mois que les ou-
vriers, en voiture de Dinan luttent pour obtenir
la journée de dix heures.
Des démarches pour mettre fin au conflit ont
été faites par le délégué de la fédération de la
voiture, ainsi que par des notables industriels de
la ville qui avaient eu la loyav** de mettre- la
loi en application le 1" avril par le juge. de
paix pris cor .ne arbi! L'inspecteur du travail
départemental intervint également.
Les pcU'ohs. ont répondu par un refus formel
de donner satisfaction c.x ouvriers et de repren-
dre tes jeunes gens • 'ant fait deux ans et deux
ans. et dsmi d'apprentissage.
Les ouvriers, en présence de cette situation, ont
décidé la grève à outrance ils ne reprendront
le travail qu'après le triomphe complet de -leurs
revendicatioix. Leur su-r.as aura. dans la région
un retentissement profond et démontrera aux
travailleurs l'utilité, la nécessité de l'organisation
syndicale. ̃̃̃
Les grévistes de Dinan espèrent aue le monde
ouvrier les aidera à Liompher de la tyrannie ca-
pitaliste et les mettre à l'abri, eux et leurs famil-
les, de la misère et de la faim.
Adresser les fonds au citoyen Kerderrien, clos
du Hêtre, Dinan (Côtes-du-Nord).
Les ouvriers, carrossiers de Pau
Pau, 10 mai. Les camarades, au nombre de
quatre-vingt sont, eux aussi, en grève depuis
huit jours pour l'application de la loi de dix
heures. Ils engagent les ouvriers de celle indus-
trie à. ne pas se diriger sur cette 'ville et font
appel à la solidarité prolétarienne pour les aider
dans leurs légumes revendications.
Adresser les fonds au citoyen Eusrône Vincent,
37, rue Montpensier, à Pau (Basses-Pyrénées).
Les capitaines au long cours
Le Havre, 10- mai. Colle grève a produit ici
la plus fâcheuse impression dans le monde com-
mercial et maritime dont elle aggrave la situa-
i lion déjà si malheureuse. Pas de travaux en
cours ni en perspective peu de travail sur les
quais.
Les remorqueurs resteront armés pour porter
assistance aux navir.:s sur rade. Par contre les
paquebots de la Compagnie transatlantique, des
Xhargeiirs-Piéiinis et des autres Compagnies de
navigation ainsi qu'un certain -nombre de voi-
liers. vont êlre désarmés.
j Cependant la société des jChargeure)-Réunis)
pourra, effectuer trois, .de ses prochains Œiparls,
s dont les équipages ont touché leurs avances le
steamer Amïral-Bqudin partira aujourd'hui pour
la Plala.
Le service postal du 11 mai pour la côte d'A-
frique sera effectué par le steamer Vilte-dc-Ma-
ranhao.
Le steamer Amiral-Fourichon, qui sera de re-
tour très prochainement au Havre, fera le dé-
part du. 17 mai à destination du Sud-Afrique et de
Madagascar.
Jusqu'à présent le calme le plus complet règne
sur les quais. Une conimission
Le Havre, 9 mai. Uno commission cxéculive-
de la grève, comprenant dix-huit membres, a été
nommée par les capitaines au long cours.
Les rôles des équipages des Saint-Simon, La-
brador, Canada, Aquitaine et Ferdinand-de-Liis-
seps ont été déposés aujourd'hui au bureau de la
̃ marine par les capitaines.
Marseille, 9 mai. Des qu'il sera prêt, vers le
11 ou le 12 courant, le transport,' Shamrock fera
le service suivant Marseil1. Ajaccio, Bizerte,
-Bône, Ajaccio et Marseille. Il embarquera les
denrées de première nécessité et. les primeurs,
ainsi que; les passagers mîtitaiçeâ. et civils. avec
leurs bagages. '[̃
Marseille. t=. La départ du transport Mythe.
pur AjaççjQ, QQne et Bizerte, qui devait avoir
Iloilo
'?' ~r~ux~' renvoyé' u,. une dûté qui n'est
.Pas encore fixGë:.
Le transport hinh-Long a quiLlé Aigerdiman,¡
che avec de nombreux. passagers, parmi les-
quels M, Etienne, dépulé.
lllarseüle; 9 mai. ln;'suite d'une convoca-
lion qui leur a été adressée par M. Penissat, les
délégués des états-majors de la marimmarchan-
de ont ait ce soir ul-i long fnti-ctien avec l'admi-
nisiralenr en chef de la mCl1'ine.
On croit que les bases d'un aCCord a1.U'Clicnt éLG
examinées dans cet enlrctlen.
Les maçons
7'u!)M. Quelques sont ouverts Les
grévistes ont déclaré taus suite des'non
vclies concessions consenlies par les patrons;:il;
reprendront le travail.
Les clrarpetitfers
mai. Une grève de charpentiers e:
de maçons a éclaté ce matin à Mateur.
Les tisseurs de Remiremont
Fienriremotrt: La grève des fileurs de l'usine
de la Soai6lé colonnière à fupt-sur-5loselle est
terminée.
Deux cent cinquante grévisles ont repris lE
travail ce matin.
Dans les Ardennes
Un acte de l'arbitraire patronal. Prolongatioik
du conflit. Irritation croissante
des grévistes
Prometennes; 9 mai. On sait qu'à la suite des
négociations engagées entre tes déléaués des ou.
vriers métallurgistes et le directeur de la conipa.
gnie des usines de Flomil1ont, ce dernier avait
accepté la réiutégration des 50 jeunes gens ren-
voyés.
Le conflit ne subsistait donc plus que sur la
question de la demi-Heure SLIPPléirieiitait~e de pré-
sence, considérée n juste titre par les ouvriets
comme une violation insidieuse de la loi.
Or, on ne sait pour quelle raison, le directeur
revient sur sa décision et refuse de reprendre tes
jeunes 'gens congédiés; il a fuit même tipposer
une affiche où il essaie d'amener la désunion en-
tæ les ouvriers belges et français.
Le comité de la grbve a répondu par une au-
tre afncl1e dans laquelle il protBstc contre la vio-
lation de Ia parole donnée et engage les cama-
rades il opposer"à cc nouvel acte du bon plaisir.
patronal « une volonté et une énergie inébran·
laules il continuer la grève n outrance dans
l'intérêt. n de la cause commune
Le conflit s'est donc rouvert tout entier et par
le seul caprice du patronat.
Une vive effervescence règne parmi la popu)n-
tion ouvrière de Fromelennes. Des forces de
gendarmerie sont arrivées de Givet.
Intervention de la Fédération
Nous apprenons d'autre part que la fédération
des mélnllurgistes a l'intention d'envoyer aujour-
d'hui même aupres du ministre du Commerce
une délégation composée des citoyens Briat, .0;
vy et Latiipie qui le mettra au courant des agis-
sements illégaux d'une maison il laquelle l'E,Lat
accorde la faveur de ses commande' 1-
MOUVEMENT SYNDICAL
Le Congrès des artistes-musiciens
Le Congrès de, la fédération des artistes-musi-
?Ô c îf" ouvert hier matin, il neuf heures, dans
la -salle des conférences de la Bourse du Travail
Les d_elegués, au nombre de i5, représentée t
•les 2? syndicats adhérents. L'Angleterre et la a
Belgique avaient envoyé deux délégués
La séance ouverte par le camarade Ruggiery,
président' d'âge, M. Alfred Bruneau, président
honoraire de la fédération, le prestigieux collabo-
rateur musical -d'Emile Zola,, souhaite la benve-
nue aux- membres du Congrôs et exaIte les bien-
faits de I organisation corporative il les °n «ace
̃à; for ifier de plus en plus les liens de la grande
famille syndicale, non seulement pour amélio-
rer leurs conditions de travail; mais aussi pour
défendre la cause sacrée de l'art immortel qui les
rassemble dans la lumière de son idéal.
Le bureau qui dirigera les travaux du Congrès
est ensuite constitué. Le camarade Fleury est
nommé président, ayant pour assesseurs les ca-
marades Ruggiery et Blanquart.
Le camarade Perret,, secrétaire du conseil fé-
déral et'Leriche, trésorier, donnent ensuite lec-
ture de leurs rapports qui sont adoptés. Puis on
procède a l'admission du syndicat de Genève
rpremier germe de l'organisation interna«GfiQle.' '̃̃
La majeure partie de la séance de l'après-mlèk
est consacrée à la discussion d'un litige corporaN
tif soulevé au sein du syndicat de Bordeaux et-
qui,. fort heureusement. après un loyal échange °.
d'explications entre le camarade Bonneville se-
crétaire de ce syndicat et le camaracfe Perret,
parlant au nom du conseil fédéral, est réglé à la
satisfaction générale. La bonne harmonie des
congressistes n'en sera pas troublée. Le reste de
la séance l C-fnnn?Pl1 par la discussion des modifi-
cations a apporter aux statuts
r^iPmi«ii^t-neuf-lleurÇs' ouverture des sSan-
ces, de la deuxième journée-
> Les transports
nfnnnrt?,r?éme-nti-?ux décisions prises à la réu-
nion du 6 mai du comité fédéral une demande
d'audience pour;. une délégation de la. fédération
a été adressée à M. le préfet de ia Seine en ce
qui concerne les votes du conseil municipal au
sujet ouvriers et employés du Mélfopoli-
tain.
L'alimentation
Nous avons été les premiers ù' protester contre
l'injustice aussi dure que sommaire dont a été
victime le citoyen Robillard, SCCré[^ du s^
dicat des fôn(letirs.
.La fédération nationale des travailleurs de l'a-
nS^°n' dans un..ordfe du jour voté il l'una-
nimité dans sa dernière réunion, « prolesto éca-
'S contre le sans-gêne de la justiœ^our-
geoise qui,. sans enquête, a fait compnraître du
jour au lendemain le camarac; RoiJlard et lui
a octroyé un mois de prison sans lui avoir mê-
me accordé la garantie élémentaire d'un défen-
seur, remercie le citoyen Lagacse pour l'acte
d'humanité qu'il a accompli en se faisant le dô-
tenseur improvisé du camarade Robillard ».
Réunions du jour
Bourse du Travail. Grande Salle. Soir •
Plombiers. couvreurs, zingueurs.
Salle Bond'y. Soir Peintres en. 'bâtiment
balle des Conférences. Toute la journée ̃
Congrès des arlisles-musiciens
Salle du Bas (côté droit.). Stfir Comptables
teneurs de livres.
Causerie publique et technique par le camarade
A. Gœllmck, secrétaire- de la Chambre syndicale,
professeur de comptabilité..
Salle des Grèves. Soir Décorateurs sur me-
taux.
Salle des Commissions, premier étage. Ma-
tin Boulangers (conseil).
Salle des Commissions, 2'. étage. Soir
Union syndicale des peintres.
Salle des Commissions, 3* étage. Soir • Pla-
ciers fleurs et plumes.
Salle des Commissions, 4" étnee Matin •̃
Allumeurs du gaz. Soir Tapissiers.
Salle des Commissions, 5' étage. Soir Tail-
leurs et couturières.
Annexe A. Soir Monnaies et médailles.
Salle n° 12. Soir ,:̃ Imprimeurs en taille
douce.
MOUVEMENT POLITIQUE^
Réunions du jour
Union socialiste révolutionnaire .'lu. 5V S heu-
res 1/2, salle Martin), 10, rue de l'Arbalète :G^_
ganisatioh de la propagande. Urgence.
Groupe socialiste révolutionnaire du 9", neuf
heures, 15, rue Lamartine Questions diverses.
Urgence
P. S. F. Groupe socialiste et Jeunesse socia-
liste du 10", 8 heures 1/2, salle Jules, boulevard
Magenta Ratification d'adhé,sions: Questions im-
portantes. Présence indispensable de tous les
membres..
Cercle d'Etudes sociales de la Maison-Blanche;
8 heures 1/2, à l'El.oile-d'Or, 4, avenue d'Italie
Commission executive.
Jeunesse socialiste révolutionnaire du 18',
8 heures 1/2, salle. Dojean, 81, rue du Mont-Ce-
nis Causerie sur la doctrine socialiste par le ci-
toyen Ebers. La propagande du Consent. Orga-
nisation de conférences.
MOUVEMENT AGRAIRE
Ouvriers industriels et travailleurs
agricoles.
Les ouvriers des villes se tromperaient grave-
ment s'ils croyaient qu'il est vain et surtout,
qu'il est dangereux, au point de vue socialiste,
de s'occuper ici des intérêts de classe des ou-
vriers agricoles et de ceux des petits fermiers,'
des métayers et des petits propriétaires pays-ms..
D'abord. il,,y y a, entre le, petit exploitant rurale
qui souffre, à sa façon, du- chômage, lorsque la;
terre- lui* refuse ou lui dispute les produits qu'il-j
attendait d'elle, et l'ouvrier de l'usine qui nç-j
trouve pas-fc- louer sa- force de trayait, impsoKgari
rité trop souvent Inaperçue de misère» .Dftli'P-T
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