Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-03
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 août 1928 03 août 1928
Description : 1928/08/03 (Numéro 24456). 1928/08/03 (Numéro 24456).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
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Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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liejj-pçesbyitère cte îfewoEtfcrGYodcBhire)
vient d'être >d*flnit>tv«ment classé comme
mpnument historique et acquis par la
«;-Sociéié Brontë» qui l'a transformé
en musée. ,y,~
(CesîjouraaoiSr i927.);
-».Le duc de Rohan changea: le scejï^em; Pierre
Le Lorrain de fleurir de marbre le 'froàkm de
;son hôtel du Marais.
Lé bas-relief est d'une beauté précieuse. On
y voit les quatre' chevaux du char d'rÂsp6îk»n
,qu'abreuve un divin serviteur.
Piaffant, hennissant, s'ébrouant parmi les
iiuées, les nobles coursiers secouent leur cri-
nière, impatients de s'élancer à nouveau vers
les libres espaces.
L'un d-'©ux peut-être Bcoirfé, le Toimeroe
U– hoit à longs ir-aats .Itonde ^préB-j2&ésfa*-p@c
'TB*Jc8eii. -••' I
1
l~Eape1!~Rit><ït~ifE
^thïtobre. t?aaguste .université 'de Camteâdge
ouvre ses portes devant un étetdé&rrf iFtendsis
:;venu tout droit de son village.
Pius âgé que tous ses c&ndiseLpies, le nouvel
arrivant doit produire une siogôsKêre impres-
sion.
11 a l'aspect d?un homme fait haute taille,
inaintien compassé, visage aux traits classi-
ques, d'.une gravité étudiée. La flamme qui
s'allume parfois dans ses prunelles bleues ué-
;lyète une nature ardente, mais bridée par la
'pratique stoïcienne de rigides principes.
Patrick Brunty diffère en tout de cette jeu-
ih'esse aristocratique et sportive dont il va pen-
dant quatre ans partager les travaux. Fils de
«paysan, il n'acquerra jamais cette désinvolture
iinf-atuée, cette indéfectible conviction de supé-
riorité que les public schools en renom dispen-
sent à leur clientèle opulente.
Bravant tous les ridicules, il attache plus de
torix à la connaissance des bons auteurs qu'ai
!« driver » habilement ses balles ou à ma-nier
dextrement l'aviron.
ïl dissimule tant d'infériorités sous une ré-
jserve ombrageuse, s!enfermant dans des méài-
talions inopportunes, solitaire, rêvant. à quoi,
gmnd Dieu?
En somme, malgré le don d'assimilation pro-
fpre à sa race, le rustaud, à Cambridge, perdit j
son temps, n'y meublant que son esprit.
Jusque-là Patrick ne s'était guère éloigné- de
la masure paternelle où, parmi ses neuf frères
[et sœurs, il avait mangé plus de vache enragée
',que de veau gras.
.'• • Le chef de cette tribu, le patriarche rustique,
inscrit aux registres paroissiaux sous le nom
!de Hugh Brunty ou Brantee, appartenait, bien
Qu'Irlandais, à la religion réformée. Le hasard
jfvoulu |,d'unir ses jours à ceux d'Eleanor M'Glary, il
exigea qu'elle abjurât sa foi et promît d'élever
;sa progéniture selon les principes du rite an-
̃giican.
'{ Parmi leur nombreuse nichée, un seul oi-
isilïon, Patrick, se sentit pousser des ailes.
On le mit d'abord en apprentissage chez un
i-tisserand. Belle occasion pour lui de donner sa
̃[mesure. Mais non, c'est plus haut qu'il veut
}s?envoler. La folle du logis ne le laisse point en
irepos-et lui suggère, le persuade que, pour
[s'élever, pour obtenir considération et fortune,
pî faut s'instruire. alors qu'il est tellement plus
simple et plus sûr de vendre du calicot!
• N'importe. Il lui fait confiance. Avec ses pre-
.'miers sous il achète des livres, et dès lors, telle
jasera sa nourriture, à l'âge où d'autres croquent
des sucres d'orge.
Chaque heure, chaque minute dérobée au
îabeur, Patrick la passera en compagnie de ses
muets et pourtant si éloquents amis. Bientôt il
connut nombre d'ouvrages à fond, et lorsqu'il
tetteignit seize ans, il laissa là broche et navette
et s'improvisa maître d'école.
Avait-il enfin trouvé sa vocation? Pas en-
core Durant des années il va attiser cette
flamme qui le consume. Lentement, jour après
jour, denier par denier, se privant de tout, il
^économise le pécule qui lui permettra de réali-
ser son rêve, qui lui ouvrira toutes grandes les
i;portes du bonheur et de la gloire le chemin
de l'université.
.A vingt-cinq ans, il est riche de cent livres,
et plus encore d'ambition. Muni de ce viatique
jet de la protection du pasteur Tighe, la poitrine
gonflée d'un souffle immense, sans un regard
i;en arrière, il franchit le détroit et quitte pour
toujours sa patrie.
C'est ainsi qu'en octobre 1802 est admis au
nombre des étudiants de Cambridge cet Irlan-
,'dais rustique, tour à tour exubérant et taci-
ilturoe, renfermé ou sarcastique, qui possède
jme âme de poète et va devenir clergyman.
Immatriculé sous le nom de Patrick Brunty,
£1 signe, quatre ans plus tard, son premier
-engagement dans le clergé anglican: P. Brorité.
On ne sait quelle circonstance l'avait amené
à modifier son nom patronymique.
Une hypothèse est plausible. Au cours de
'l'étude approfondie du grec, exigée des « di-
vines », il n'avait pu manquer d'être frappé
par la ressemblance de son nom avec celui
d'un des coursiers d'Hélios Bpovnri (Tonnerre).
Or Patrick, pourvu par son hérédité celti-
que d'une imagination vive, fantaisiste, roma-
Enesque, était, ou se croyait, poète. Ne voulut-il
pas, lui qui déjà enfourchait l'hippogriffe,
faire sien le nom de cet autre Pégase ? Son
hésitation à représenter la voyelle grecque 7)
d'abord par é, ensuite par ë, signes également
inusités en anglais le confirmerait. Cette der-
nière forme prévaudra et deviendra immortelle,
Traduction et reproduction interdites.
P~E'~J-ï-BL..jL.ETT€~ DU ~l~S~
DU 3 AOUT «28
a île à la eampagne
Ueatt et îa Jane. La bonne fontaine
Le pêekur à la ligne
La vivante fraîcheur des sources coule avec
un frémissement de ruisseau dans l'air brû-
lant de l'été. Esprit de la terre, l'eau habite
aussi dans le ciel. Ce soir, elle émeut la pointe
des blés, dont les tiges ont déjà leurs tresser
de grains. Son exquise et terrible mobilité, ia
main des hommes la connaît depuis bien long-
temps. D'un flot qui dort ou qui fuit, quelques
gouttes au creux de la paume. Là-bas, deux
longues ailes de nuées vermeilles s'attachent
au flanc d'une colline fuselée comme le corps
d'un immense oiseau. A portée de regard, qua-
tue peupliers frissonnent près d'une fontaine;
l'onde s'ouvre en lumière dans leurs branches:
le jour y ruisselle. Arbre mort, source morte,
joie coupée. Après une soirée torride, j'allai
dans la campagne solitaire. La nuit était trans-
parente, obscure et claire, les arbres plus noirs
que ses bords. Quelque chose de vert flottait,
une nuance d'herbage blêmissant; les étoiles
scintillaient dans une paix si haute, si pure,
qu'elle aurait forcé le plus lourd à lever le
iront. Des crapauds faisaient entendre un son
ravissant xjue ge j^my^iejïLiteKiÊE»la.rflûtê.j^
sifôh'^MiSt,.«o&mè*il-:srë&p:ePâit, pa¥ *Iës ^œù-vÊëS't
de son esprit, mais par ses œuvres de chair.
Inexistence du ministre-poète s'écoulait
̃«foroe et besogneuse. Son premier recueil de
vers Cottages Poems, passa complètement
inaperçu. Cet échec, loin de la tarir, stimula
son inspiration. Il n'oubliait pas toutefois les
vieux pacents, les nombreux frères et soeurs
-demeurés au pays. Chaque année il leur
adressa, sa vie durant, vingt livres sur ses
maigres subsides.
Un jour, comme il venait d'atteindre trente-
cinq ans, la solitude lui Darut amère. Devenu
curate (vicaire) d'une petite paroisse au nord
de l'Angleterre, il songea qu'il serait confor-
table d'avoir une compagne attentionnée, ef-
facée,. discrète et sûre, pour meubler son
foyer.
Mais où la prendre en ce pays perdu? La
Providence véÉLait. Maria Branwell, venue de
la lointaine CornouaiTle pour rendre visite à
,.son oncle, prêcheur méthodiste, se trouva là
3à point nommé.
C'était une petite personne douce, menue, au
S-visage agréable et fin. Ce visage fut pour Pa-
'̃'trick celui de l'épouse, et l'Eternel bénit leur
̃ union qui a ordonné Croissez" et muLttyliezl
En moins de huit ans la frêle Mme Brontë
donna le jour à six enfants, après quoi la
flamme légère s'éteignit.
Dans ses lettres, qui témoignent d'un cer-
tain goût littéraire, il arrive que Maria désigne
«on époux sous un vocable qui peut surpren-
dre Saucy Pat (espiègle Patrick). Espiègle,
le grave clergyman en-foncé dans ses médita-
tions transcendantes,le front nimbé de poésie?
Oui, à ses heures.
Du sang gaulois court dans ses veines. L'es-
jprit mordant, prime-sautier, sarcastique de sa
race, l'esprit d'un Swift, d'un B. Shaw, si dif-
férent de l'humour anglais, reparaît à l'occa-
sion pour une repartie imprévue, une opinion
fantaisiste, une idée cocasse.
Maria est de même origine, née elle aussi
aux extrêmes confins de l'Occident, face au
libre Atlantique; et cette double ascendance
celtique marquera d'un sceau tout spécial le
génie de leurs rejetons.
Tous les six naquirent et passèrent leur vie
entière dans le triangle qu'inscrivent sur l'âpro
sol du Yorkshir-e les trois cités industrielles de
Bradford. Leeds et Keighley. Là, certes, ils su-
birent l'influence indéniable du milieu, mais
sans rien perdre des caractères propres à leur
race.
Après la venue au;,monde des deux aînés, la
famille s'était installée à Thornton, .près de
Bradford. C'est ici que Charlotte Patrick (dit
Branwell), Emily et Anne virent le; jour. Ils
n'y demeurèrent que peu de temps, mais la
petite cité n'oubliera pas ce fait mémorable.
En 1916 elle célébrera leur centenaire par un
service religieux où les cantiques seront de la 1
main d'Anne Brontë.
Le village de Haworth, dont le révérend de-
vint alors pasteur, est une bourgade de 6,000
âmes. Elle s'accroche aux flancs d'une abrupte
colline, à l'ombre d'un antique clocher. Dans
le lointain, derrière un rideau de fumée noirâ-
tre, on distingue la populeuse ville de Keigh-
ley, épinglée de cheminées d'usines. Paysage
de désolation.
C'est là que le révérend Brontë, lorsque sa
muse lui en donnera licence, verra grandir,
souffrir, s'illustrer et mourir ses six enfants.
Peut-on imaginer pour un homme, pour un
père, plus effroyable destinée ? '1
Aujourd'hui le presbytère (i) de Haworth
est devenu une sorte de pèlerinage. C'est par
milliers, chaque année, que les fervents du
génie des Brontë gravissent le chemin escarpé
menant à l'humble et triste maison où -naguère
fit halte le char, divin.
II •
liBS-a MOORS »
La maison où, au printemps de 1820, le ré-
vérend Brontë transporta sa nichée, ne rap-
pelle en rien les pittoresques demeures pasto-
rales qui forment un trait si caractéristique
des paysages anglais. Rien ici n'évoque la
« Merry England » des siècles passés. Point
de porche riant enguirlandé de roses, point
de massifs fleuris, ni même de pelouse ton-
due de près, où s'ébattraient, vêtues de clair,
les filles du pasteur.
Rien, dans ce lourd cube de pierres noirâ-
tres, ne charme l'œil ni l'esprit. Le toit lui-
même, fait de pesantes dalles propres à désis-
ter aux bourrasques, semble s'affaisser tris-
tement sous le ciel de plomb.
Alentour point de verdure, pas un bosquet,
pas une fleur ni une voix d'oiseau. Comme jar-
din, un cimetière Plus loin l'église profile
son austère clocher au-dessus des tombes in-
nombrables, toutes semblables, évoquant la
seule égalité de ce monde.
Des fenêtres, les enfants, par, jeu, s'occu-
pent souvent à les compter. Et leur mère ago-
nisante peut, de son lit, considérer la place
où elle ira dormir. Elle n'arriva à Haworth
que pour y mourir. L'aînée de ses six enfants
n'avait pas huit ans et le plus jeune un an à
peine
Perte irréparable pour ses oiselets trop tôt
tombés du nid. N'ayant jamais vu rire, ni
sourire, ils ignorent la gaieté, et leurs ébaf.3
ne troubleront pas le repos de la morte. Ils se
tiennent volontiers autour du feu de la cui-
sine, silencieux ou chuchotant tout bas. Nul ne
s'occupe d'eux; la servante, surchargée de be-
sogne, n'en a pas le loisir; le père, tout à ses
méditations, n'en a pas l'idée et reste tout le
jour dans un superbe isolement.
Le soir cependant il réunit la niaisonnee
(1) Acquis en i927 par la « Société Brontë », il vient
d'être transformé en musée.
le hautbois, aucun instrument connu. Des gre-
nouilles criaient au loin, ne demandant pas un
roi, mais la lune. Il y avait des astres dans
les feuillages gonflés par un souffle d'été féeri-
que. Sur un plateau sourcilleux, une troupe de
genévriers avaient figure de nains eneapuchon-
nés. En bas, grondait la rivière embrumée; des
châtaigniers s'allégeaient dans l'ombre, attirés
en haut par les prestiges nocturnes. Parfois,
venaient des appels d'animaux en chasse. Une
lueur de neige se mit à grandir et des bran-
ches très lointaines bleuissaient, vapeurs de
songe. La merveille arrivait en silence du fond
des âges. La lune fendit la terre comme la
plus tranquille des plantes qui déploirait sa
grande fleur, lente et seule; la campagne chan-
gea de visage et prit d'étranges regards. La
vent souffla; la blancheur magique en fut atti-
sée les feuillages se balancèrent pour saluer.
La lune débrouilla un écheveau de ramilles,
dans on ne savait quelle lumineuse et froide
poussière. Elle monta, feuille de glace, et
comme lancée par l'horizon détendu. Les ar-
bres s'ébrouèrent en secret, les routes, les sen-
tiers se multiplièrent à l'infini. On voyait des
clairières où des ombres bleues venaient s'as-
seoir. Les blessures de vieux châtaigniers,
troués par la foudre, se fermaient dans une
caresse de rêve.. Les aiguilles des genévriers
brillèrent. La lune monta davantage; elle tou-
cha un étang perdu. L'eau, plus mystérieuse
que la terre, lui répondait de toutes parts. Mille
fontaines, sous des rayons actifs, semblaient
tourner comme autant de miroirs aux alouettes.
Mais, à cette heure, les gens raisonnables et
les oiseaux, fous de soleil, étaient couchés..
L'ingénieux ami qui m'entraîna à la recher-
che d'un tracteur me conduisit, l'hiver dernier,
au bord d'une de ces sources que le paysan ap-
pelle bonnes fontaines. Il en est beaucoup
oans ces parages; elles sont honorées sinon
redoutées. Le travailleur de terre connaît les
charmes de l'eau qui maîtrise le feu et purifie
sans brûlures. Il porte ses vœux à de tels mi-
roirs où son espérance obscure prend visage.
La bergère de Domrémy était assidue à « faire
ses fontaines »; des chats-fourrés, aiguisant
leurs griffes, s'en indignaient. Divines et ter-
restres légendes un flot rayonnant s'élance du
bâton de route d'un homme candide, sous le
signe de Jésus, et les fées païennes applaudis-
sent en dansant sous les érables. Les génies
protecteurs des ondes ne sont pas mis en fuite
4^les»saip&&^
^pôûr la prière en co&mun etla lecr&ure de
quelques pages de la Bible.
Après quoi, galoches claquant sur les dalles
nues, à la queue leu leu, la marmaille monte
se coucher; les cinq fillettes s'entassent avec
leur bonne dans une étroite chambre. Le ré-
vérend prend dans la sienne le petit Patrick
qu'on appellera désormais Branwell, en sou-
venir de'sa mère morte.
E. ET G. Romteu.
ÇA suivre.)
NOUVELLES DU JOUR-
La légation française au Canada
La loi portant ouverture au ministre des a0aires
étrangères des crédits nécessaires à la création
d'une légation de la République au Canada, est
promulguée ce matin au Journal officiel.
Le total de ces crédits s'élève à 1,072,000 francs.
La manifestation communiste
de dimanche reste interdite
On sait que M. Albert Sarraut, d'accord avec ses
collègues du gouvernement, a interdit, il y a
quelques jours, la manifestation antimilitariste
quelle partii communiste voulait organiser diman-
che 5 août, à Garches.
Devant l'interdiction gouvernementale, les mos-
coutaiires décidèrent alors d'organiser leur ma-
nifestation sur le territoire d'une 'des communes
de la Seine; où la munibipalité communiste ne
demanderait certainement pas mieux que de les
accueillir. C'est ainsi qu'Ivry fut choisi par les
dirigeants du parti et des jeunesses communistes.
Après en avoir conféré avec M. Lqute Banthou,
ministre de V intérieur par intérim, M. Jean
Ghi'appe, préfet de polîtes, a refusé cette autori-
sation et a fait notifier aux organisateurs que
toute manifestation de cet ordre était interdite
sur le territoire du département de la Seine.
En conséquence, des mesures de police très sé-
vères seront prises par la préfecture de police,
ainsi que par la prélecture de Seine-et-Oise, pour
que, dimanche, aucune concentration, aucun at-
troupement et aucun cortège n'aient lieu, soit à
Ivry, soi't à Garches, soit à Paris ou en tout autre
endroit, au cas où les communistes, passant outre,
convoqueraient leurs adhérents, pour manifester
sur •la-voiespublique.. ̃•
Au Conseil d'État
Par décret, les vacances du Conseil d'Etat, pour
l'année 1928, commenceront le 15 août et finiront le
15 octobre.
Pendant les vacations, le Conseil d'Etat sera di-
visé en deux sections
1° Section de législation, ile,lajustice,,des affaires
étrangères, de l'intérieur, de l'instruction publique-
ot des beaux-arts; ̃.̃̃••̃
2° Section des finances, de la guerre, de la ma-
rine, des colonies, des travaux publics, de l'agri-
culture, du commerce, de l'industrie, des postes et
des télégraphes, du travail et de la prévoyance
sociale.
L'amitié franco-américaine
M. Bernard E. Sweeney, président de l'Associa-
tion des anciens combattants du 315° régiment
d'infanterie américaine de Philadelphie, accompa-
gné de MM. Théodore Rosen, Edward A. Davxes,
Matthew HilanôVwatt, Richaw V. Lancaster et
Joseph A. Nicholas, a été reçu, hier, à l'hôtel de
ville de Verdun. M. Sweeney a remis à la ville de
Verdun et à l'Association des anciens combattants
« On ne -passe pas », une réplique du drapeau du
315° d'infanterie, qui porte, entre autres attributs,
la croix de Lorraine.
C'est le seul drapeau américain qui possède dans
ses armes cette croix. La cérémonie a ou lieu en
présence de M. Schleiter, député-maire, entouré des
membres du conseil municipal du général Borde-
reaux, gouverneur de Verdun; de M. Campion,
sous-préfet. MM. Schlciter et Sweeney ont prononcé
quelques paroles soulignant les liens d'amitié qui
unissent Verdun à Philadelphie et ont exalté les
sentiments profonds qui animent l'Amérique et la
,France.
1e lroe d'un communiste sur le coiraÉme
Nos lecteurs ont trouvé dans le Temps du
19 juillet, sous le titre « Le livre d'un commu-,
niste sur le communisme », une longue analyse
d'un volume les Mystères du Kremlin, que M. La-
porte,ancien secrétaire des Jeunesses communistes,
a publié aux éditions « La Renaissance moderne ».
L'Humanité, à la suite de ces révélations, a ré-
répondu par des injures auxquelles M. Laporte
riposte par !a lettre suivante
Paris, le 1" août 1928,
Monsieur Semart, secrétaire général
du parti communiste.
Monsieur,
Le comité directeur du parti communiste me fait
abondamment injurier par les hommes qu'il entretient
à ce dessein. Je vous remercie de cette délicate atten-
tion, mais j'eusse préféré un démenti formel de votre
part aux accusations que, dans mon livre les Mystères
du Kremlin, je porte contre les militants que je ne me
suis pas fait faute, rendez-moi cette justice, de désigner
explicitement.
Pourquoi ce silence, inhabituel chez vous, après tant
de clameurs? Serait-ce que les faits dévoilés par moi
ne supportent aucun démenti? Mais alors comment
votre clientèle électorale va-telle prendre la chose?
Vous voulez manifester, le 5 août, contre la guerre.
C'est bien. Mais pourquoi faut-il encore que vous ne
répondiez pas quand on vous demande de quelle guerre
s'agit-il?
Est-ce de votre guerre en Chine, ou de celle que Bela
Kuhn voulait organiser à Vienne, à moins qu'il ne s'a-
gisse de celles que les agents soviétiques cherchent tou-
jours à allumer aux Indes, dans l'Irak, dans la Ruhr,
au Maroc?
Vous manifesterez pour l'amnistie. Trptzky, Ra-
kowsky, Radek et bon nombre de communistes russes,
coupables de ne pas épouser entièrement .les concep-
.tions de Staline, tous ceux qui meurent de faim et se
révoltent contre l'implacable dictature du Guépéou
(Seront-ils compris dans cette amnistie-là? Evidemment
'non, n'est-ce pas? Amnistie ici pour ceux qui,, étant
grassement payés pour remplir les besognes d'espion-
nage, ont encouru l'un des risques du métier. Mais au-
de halliers, de roseaux et de fougères où ils se
cachent. Le christianisme renonce à les pour-
chasser il faudrait couper tous les arbres. En
retour, ils deviennent des alliés et presque des
serviteurs. Par un soir de février, mon com-
pagnon me guida par des sentiers de chevreau
qui tournaient sous des châtaigniers luisants
de pluie. Le ciel bouillonnait de nuages, le
vent criait dans les feuilles mortes; c'était un
cri étouffé, comme d'une très vieille et ingué-
rissable angoisse. Des masures ouvraient leurs
portes, en trou noir, sur la terre battue,
boueuse. Il en sortait un bien autre froid que
celui de la saison. Mon ami ne parlait pas;
nous faisions route vers une humble coupe
d'eau où deux faces du monde se penchent, la
démoniaque et la céleste. La bonne fontaine ap-
parut dans sa ceinture de pierres mal jointes
et couverte d'un chapeau de bois vermoulu.
Tout autour, une solitude grise à peine remuée
par le vent aigre, monotone.
La campagne était plus râpée que la peau
d'un vieux renard. Seuls, quelques arbres nus
s'ouvraient à l'accent de corbeaux dont les ai-
les pesantes claquaient. Il ne faut pas s'incli-
ner, en ces jours tristes et durs, sur une pa-
reille fontaine, elle ne pourrait pas nous sou-
rire. Vienne la plaisante saison, une' foule
paysanne accourt vers elle; le paysage reprend
sa verte couleur d'espérance. Un saint patron
s'accorde avec la source. On jette dans l'eau
reconnaissante des sous où l'on trace un signe
à la pointe du couteau. Des mendiants ne crai-
gnent pas de pêcher ces menues monnaies au
moyen desquelles ils vont boire du vin, à l'au-
berge la plus voisine. L'eau, même sainte, ne
leur suffit pas; ils ont le gosier mal fait, et,
surtout, ils manquent d'âme. Des nourrices of-
frent avec simplicité un fromage blanc, rond
comme un sein; d'autres gens, des bonnets
d'enfants chétifs, des hardes qui couvraient la
guenille de chair de ceux qui se sentent bien
guéris, pour quelque temps. Peu de maux qui
ne soient effacés par la vie ou la mort teigne
de lait, claudication, débilité, convulsions,
'rhumatismes, fièvres. Seule, on ne guérit pas
ici la sottise; maladie trop grave et ancienne:
le miracle même a ses bornes. Que de souf-
frants se lavent une fois l'an! Et ils se trouvent
légers et dispos, après s'être essuyés avec des
plantes sauvages.Les sorcières viennent à l'aide
et prononcent des paroles qui n'ont aucun sens
humain; aussi ont-elles toujours raison. Si cet
enfant reste cagneux, cette jeune fille muette
AemûoA son .riche ^EalanL eJest nue les j>aœittsu
cune amnistie pour les « renégats et Jes «vendus ».
L'amnistie, monsieur Semart, n'est pas suffisante. Il
faut aller jusqu'au châtiment. Dans cet ordre d'esprit,
peuirêtre songerez-vous à accorder quelque attention à
ma demande d'enquOle sur les causes réelles de cer-
taines disparitions étranges, par exemple de Raymond
Lefebvre, Lepetit, Vergeat. Dans mon livre qui vous
gêne tant, j'ai accusé les Soviets de cet assassinat.
C'est net, formel et clair. M'alderez-vous à faire la
lumière sur cette disparition?
Votre amnistie s'étendra-t-elle aux nombreux frau-
deurs du parti, à ceux qui ont escamoté les 200,000
francs de Zalewslcy et à l'Internationale des sommes
dont le total forme un chiffre impressionnant? '(
Vous exploitez, monsieur Semart, la misère humaine
au nom d'une doctrine qui « nourrit son homme si
j'en juge les quelque 200 permanents qu'eniretient à
lui seul le parti.
Lorsqu'un parti reçoit plus de 8 millions par an
pour faire dans son pays la propagande d'un gouver-
nement étranger, il est mal venu de se plaindre et
surtout de se réclamer de la classe ouvrière. On fait
aujourd'hui trop rapidement et trop facilement fortune
dans votre parti.
Si les précisions que j'al apportées concernant les
hommes qui ont' touché et continuent à toucher de
Sîbscou le tout agrémenté de chiffres et de dates ̃
vous paraissent insuffisantes, je reste à votre disposi-
tion pour les compléter. i%J.Aunicz LAPORTF.,
•: Maurice Laporte,
fondateur des Jeunesses communistes,
v ̃•̃ ancien membre du comité directeur,
ancien délégué à Moscou."
?;=.==–: ==.-=iH.r-
A.R,3^EÉ1E
Le drapeau et l'étendard de la garde
répabîicaime décorés de la Légion d'îiorasseur
Par décret rendu sur le rapport du ministre de la
guerre, le drapeau du régiment d'infanterie ot
l'étendard du régiment de cavalerie de la garde
républicaine de Paris sont décorés de la croix de
chevalier de la Légion d'honneur. j
LÉGION D'HONNEUR. Le Journal officiel -de ce jour
publie le tableau de concours pour la-Légion^'honneur
des officiers honoraires. r
< :m: .&. :r, i :ef e •̃.̃̃
Nomisatiox. Le capitaine de vaisseau Forget est
promu au grade de contre-amiral et placé, par antici-
pation, et sur sa demande, dans la 2e seotion:du cadre
des officiers généraux.
GRANDES manoeuvhes navales EN Sukde. La ma-
rine suédoise effectue actuellement des grandes ma-
nœuvres très importantes. Cinquante bâtiments de diffé-
rents types, vingt hydravions et un effectif lofai de six
mille hommes y participent.
K^iisToiSiii ÉEûiEs
Concours ^agrégation
Voici de nouveaux résultais des concours d'agré-
gation pour 1928
Espagnol. Admission définitive > MM. Marquèze-
Poney, Denis, Mérimée et Pons.
Arabe. Admission définitive M. Benhamouda
Ahmed.
Philosophie. Admission définitive i: MM. Arbousse-
Bastide, Aron, Bastide, Buret, Champagne de Labriolse,
Gre'pénet, Mlle Gros, MM. Herzzkowitza, Joly, Kaan,
Olivier Lacombe, Lagache, Leroy, Mannoue", Meunier,
Jean llegnault, Mlle Richard, MM. Savin, Sorin, Vvaf-
ner,
Concours spécial MM. Bouchet et Collin.
LA VIE ECONOMIQUE ET SOCIALE
AGRICULTURE
tes statistiques agricoles
Par la voie parlementaire des « questions
écrites », il avait été demandé au ministre de
l'agriculture que les statistiques agricoles des
céréales ne fussent publiées qu'après les moissons
terminées, certaines statistiques erronées pou-
vant porter préjudice aux cultivateurs obliges de
vendre leurs résoltes de bonne heure.
M. Queuille a répondu
« L'administration de l'agriculture ne fait pa-
raître les résultats approximatifs de la récolte de
blé que dans le mois qui suit la fin de la moisson
dans la région septentrionale de la France, c'est-
à-dire au ^jlus tôt dans la première quinzaine de
'septembre. Les renseignements indispensables à
l'établissement des tableaux ne sont transmis à
l'office que dans la première quinzaine d'août pour
les départements situés au sud de la Loire et dans
la deuxième quinzaine pour les autres. Il ne sau-
rait donc y avoir de publications avant que les
moissons soient complètement terminées. On ne
saurait imputer à l'administration la responsa-
bilité d'enquêtes particulières effectuées dans des
conditions qu'elle ignore ou qu'elle n'est pas
appelée contrôler. L'exactitude des informations
officielles est aussi grande que possible, car les
enquêteurs opèrent à la fois par évaluation di-
recte, par renseignements puisés aux meiileures
sources et, par sondages sur les divers points du
département. La marge d'erreur ne dépasse pas
celle que l'on ne peut éviter en pareille matière
avec les méthodes actuellement employées. »
~P~R~d~E M.~d~D>oA~lD~
Le crédit maritime
Le Journal officiel promulgue aujourd'hui la loi
approuvant la convention passée entre l'Etat et le
.Crédit foncier de France, en vue de prêts et de cré-
dits à consentir à la marine marchande.
Rappelons qu'aux termes de cette convention,
afin de venir en aide à la marine marchande et
d'améliorer notre armement, le Crédit foncier de
France s'engage à consentir, dans certaines condi-
tions, aux propriétaires français de navires de mer.
français construits ou en construction, des prêts à
court terme sous lorme soit d'ouvertures de crédit
sans compte courant, dont la durée ne pourra pas
excéder cmq ans à compter du jour du contrat, soit
de prêts remboursables à terme fixe, d'une durée
maximum de cinq ans, et des prêts à long terme,
Remboursables par annuités calculées de manière
ià' amortir la dette dans un délai qui sera fixé d'après
l'âge des navires donnés en gage et qui, en tout
cas, ne pourra pas dépasser vingt ans.
n'ont pas écouté leurs conseils. Tout finit par
s'arranger. Mais on ne tirera pas de la moelle
paysanne la crainte et l'amour de l'invisible.
Que la frairie annuelle est retentissante, en
ces lieux! C'est la fête de l'eau. On piétine au-
tour de la fontaine; le moins malingre veut
jmouiller sa peau. Le soir venu, on court à
d'autres bonheurs, aussi naïfs. Qu'ils aillent
se coucher, ceux qui ont des jambes de coton!
Au bourg voisin, un manège de chevaux de
bois tourne au son de refrains comme « Chacun
son truc ». Des garçons qui n'ont pas encore
été malades sautent en croupe derrière des
filles roses de plaisir et très bien portantes
comme eux. Ils éclatent de rire, les dents bril-
lantes, dans une musique à couper au couteau.
Des ivrognes s'étonnent que le manège pailleté
ne tourne pas dans le même sens que leurs
têtes pleines de fumées; ils cachent dans leurs
poches une fiole qu'ils ont emplie de l'eau
bonne, pour l'usage externe. On gagne à la
loterie des bols et des berlingots violemment
peinturlurés. A la nuit close, l'accordéon ha-
bilement secoué invite aux danses nouvelles.
Il va sans dira que la source a perdu, pour
quelque temps, sa limpidité.
Tout l'été, la rivière s'en va dans une scintil-
Jante rumeur. Mobile sentier, foulé de flammes
d.ansantes, plein de joie brûlante et fraîche.
Elle s'enfuit, toujours présente, fidèle à qui la
regarde. Sur ses bords, le pêcheur à la ligne
s'émerveille de sentir une source claire à la
place de son cœur. Il a sa part de la fuite splen-
dide et sans bouger il fait le plus beau voyage.
11 est arraché à soi-même par ce courant, en-
levé au sol, à ses misères. Loin de lui, une
truite en chasse dévore une sauterelle; cette vo-
racité est prétexte à former des anneaux liqui-
des, des cercle.s nuageux où tremble une ver-
deur de prairie. Il s'applique, de temps à au-
tre,'à décorer l'hameçon d'un ver qui ne doit
pas souffrir d'être empalé avec tant de soin et
de délicatesse. Il appâte au moyen d'une grosse
poignée de son, bien qu'il ne prenne pas les
poissons pour des ânes, mais, au contraire, pour
des êtres fort intelligents. Il voudrait les in-
duire en erreur, les saisir à son piège innocent.
L'eau, qui ne cesse de resplendir, le fascine. Un
vieux sortilège le tient en arrêt sous les feuilles
au revers farineux d'un saule qui montre patte
blanche au vent. Une libellule, comme sur une
branche de vergne, se pose sur son chapeau;
une autre, sur la canne qui retient un fil à peine
visible. A auelaue. distance, hors des remous.
Les prêts à long terme seront effectués en nu-
méraire dans la limite des ressources'prodùites par
"l'émission d'obligations maritimes.
Les prêts à court terme pourront être effectués
soit en numéraire, soit en bons à court terme.
L'ensemble des prêts n'excédera pas 200 millions
de francs en moyenne par an, pendant cinq ans,
sort au total 1 milliard de francs au maximum.
Ces prêts, comme nous l'avons déjà dit, sont des-
tinés soit à la construction des navires dans les
chantiers français, soit à la mobilisation des an-
nuités dues à l'Etat pour le remboursement du prix
des navires construits ou achetés en Allemagne, au
titre des prestations en nature, soit enfin à l'achat
de navires étrangers de moins de dix ans d'âge.
Les brevets d'ofjkiers méesBicieas
Un décret vient de modifier celui du 26 août 1920
portant réglementation des brevets de mécaniciens
de la marine marchande, pour la direction et la
conduite des machines à bord des navires prati-
quant la navigation maritime autres que ceux
armés à la pêche.
Ce nouveau décret supprime les restrictions ap-
portées, vis-à-vis de certaines catégories de navi-
res, tels que bâtiments armés au long cours, bâti-
ments à passagers, etc., aux, prérogatives des
mécaniciens brevetés de 2° classe en tant que
chefs mécaniciens. Désormais, les mécaniciens
brevetés de 2° classe pourront exercer sur tous na-
vires de moins de 1,400 Ch les fonctions de chef
mécanicien, à condition de justifier de l'accom-
plissement d'un stage de 2 ans dans celles de
chef de quart depuis l'obtention de leur brevet.
D'autre part, il étend les prérogatives des méca-
niciens spéciaux pratiques, qui étaient restées sans
changement depuis 1920, alors que les modifica-
tions successives apportées dans la réglementation
avaient été favorables aux mécaniciens brevetés de
2° classe. Il porte de 300 à 500 Ch la force maximum
des machines que les mécaniciens spéciaux prati-
ques pourront conduire en tant que chefs mecani-
ciens, sous réserve toutefois de l'accomplissement
d'un stage de 5 ans de navigation, comme chef de
quart, depuis l'obtention de leur brevet, pour l'exer-
cice de ces fonctions sur les navires ayant une
i force- de machine comprise entre 300 et 500 Ch.
dé'0/0~~°.~ S'®t~`'3~
Le congrès national des mineurs
En sa dernière journée de session, le congrès
national des mineurs, adhérent à la C. G. T., a
adopté doux résolutions, l'une portant sur la:;
question des salaires et de l'application de la loi'
de huit heures; l'autre relative à la sécurité des
mineurs.
Après un préambule affirmant, que les compa-
gnies réalisent des bénéfices importants, le con-
seil national a voté à l'unanimité la résolution
suivante
Les délégués ont signalé que dans certaines compa-
gnies la. loi de huit heures particulière aux mineurs
n'était pas observée. Le conseil national déclare mani-
fester sa volonté de faire respecter intégralement la
loi du 24 juin iOi'J.
Le conseil a ensuite abordé la question de la
procédure à suivre à propos du procès qui sera
probablement intenté à la société à la suite de
la catastrophe de Roche-la-Molière. ·
Après avoir fixé Nancy comme lieu de son pro-
chain congrès, le conseil a chargé un certain nom-
bre de délégués d'aller entretenir le ministre des
travaux publics, M. Tardieu, des différentes ques-
tions qui avaient été mises à son ordre du jour.
Ces délégués ont été reçus hier au ministère des
travaux publics.
A l'issue de l'entrevue, le ministère communiquait
hier soir la note suivante:
Une délégation du conseil national élargi de la
fédération nationale des travailleurs du sous-sol
s'est rendue aujourd'hui au ministère des travaux
publics. En l'absence du ministre, elle a été reçue
par son chef de cabinet, assisté du directeur des
mines.
La délégation leur a présenté les résolutions
votées par le conseil dans ses réunions des 30 et
31 juillet et les a priés de les transmettre au mi-
nistre en insistant particulièrement sur les re-
vendications relatives à l'augmentation des sa-
laires. et à l'interprétation donnée par les com-
pagnies minières à la loi de huit heures.
Enfin, les délégués ont demandé que le ministre
intervienne auprès des compagnies pour que des
rapports normaux s'établissent entre les repré-
sentants des syndicats et les exploitants,- en vue
du règlement des questions relatives aux salaires,
à la discipline, etc.
Le poste d'agent commercial à San-Francisco est
déclaré vacant.
Les candidats devront adresser leurs demandes au
ministère du commerce et de l'industrie (direction du
personnel, de l'expapsion commerciale et du crédit),
iOi, rue de Grenelle.
FASTS-DIVERS"
LA TBMIIPÉÎPi^ft.TXJriEl
Bulletin de l'Oflice National météorologique
I. Situation générale le 2 août, à 7 heures.
Une dépression couvre la Finlande (1,000 mb) et s'é-
tend plus faible à la Baltique et à la Pologne (1,012 mb).
La pression est légèrement inférieure à 1,015 mb sur
l'Europe centrale. Une autre dépression aborde l'Islande
(1,010 mb). Un anticyclone a envahi les îles Britanni-
ques, le nord-ouest et le nord de la France (1,020-1,023
mb). Un minimum orageux couvre la Gascogne (1.015
mb). A Paris 1,020 mb. Les perturbations se déplacent
de l'ouest à l'est.
II. Situation probable le 3 août, à 7 heures.
Une vaste hausse recouvrira la Finlande, la Scandina-
vie, l'Europe centrale et la moitié sud de la France avec
maximum de +8 à 9 mb sur l'Allemagne. Une nouvelle
baisse envahira le nord-ouest de l'Europe avec maximum
de à 10 mb vers les Feroë. En France, beau temps
par suite de l'absence de perturbations.
III. Le temps du 1" au 2 août, à 7 heures.
Maxima: +36° Lyon, 35° Bordeaux, 34° Clermont-
Ferra.nd, Nîmes, 33° Toulon, 32° Dijon, Strasbourg, 31°
Nancy, 30° Perpignan, 28° Paris (Saint-Maur), Tours,
26° Cazaux, 25° Valenciennes, Rennes, 22° Cherbourg, le
Havre.
Minima: -1-21° Perpignan, 18° Bordeaux, Lyon, 17°
Paris (Safnt-Maur), Angers, Orléans, Cazaux, Dijon, lis»
Brest, Clermont-Ferrand, Nancy, Strasbourg, 15° Vaien-
ciennes, le Havre, Toulon, 14° Cherbourg.
le bouchon tremblote. Parfois, il glisse, plonge,
et le pêcheur tire sur sa. ligne, au bout de la-
quelle tourne un minuscule poisson, parfait
comme l'eau est parfaite. Il met cet argent
dans sa poche garnie d'une dentelle de fou.
gère; il n'a que faire d'un panier d'osier; il est
content, il est riche. Il reste ainsi très longtemps
au bord de la rivière foisonnante. Quand il re-
gagne le bourg, il est fâché d'entendre crier des
hommes. Il voudrait garder ce murmurant si-
lence, si limpide, si bleu, qui est en lui, et dont
i! a fait provision. Mais il s'agite, allume sa.
pipe. Il arrive à la maison; il donne les gar-
dèches au chat, une mince ablette, vite fanée
comme une simple fleur. Elles auraient trisès
mine dans la vaste poêle. Dimanche prochain,
il ira s'asseoir au bord de l'eau, dont il ne peut
se lasser. A personne, pas même à son ombre,
il n'a dit qu'il y vient noyer ses peines, ses
petites esperances, que le flot emporte.
Le mois dernier, je fus bien surpris Jeantou
passa près de moi, sans crier gare, chargé d'une
gerbe de genêts en fleur. Il portait ce monceau
d'or à ses lapins. avec la mine d'un garçon qui
a fait fortune. Cet après-midi, il désherbe une
planche de haricots; il tape de l'œil et vante les
pêcheurs de truite qui reviennent au logis, le
panier si bondé que l'on ne peut plus fermer le
couvercle. Et les truites sont pudiques, elles ne
laissent pas voir facilement les points rouges
qu'elles ont sur la panse; Du fond de la rivière
au creux de la main, il y a une distance. Et
Jeantou de conter cette histoire « L'autre jour,
Bravaud, le marchand de bœufs qui n'avait ja-
mais fait que s'amuser avec le goujon, fut pi-
qué tout d'un coup par l'envie dé pêcher'la
truite. Drôle d'idée. Il s'amène à l'auberee de
Marie Pallier. Il se tourne, les oreilles rouges,
du côte d'un franc pêcheur qui buvait du vin
en fumant sa pipe « Vous prenez toutes les
» truites.les petites et les grosses. Vous êtes trop
» gourmand. C'est t-honteux. Il y en a que pour
» vous.Ça changera.Je vais, ce soir, à la rivière.
» J'ai acheté un poisson artificiel, » (Jeantou
ne pouvait prononcer ce mot; il disait:un pois-
son-ficelle.) L'autre répond par une bouffée de
sa pipe, qu'il lui souffle au nez.MoiJe sors avec
Bravaud. C'était du bon sans:. Il me tape sur
l'épaule comme un insolent; il est si gras qu'il
a des cerises de viande au bout des oreilles. Il
court chercher une canne vernie, une ligne
de crin et le poisson-ficelle. Je le suivis à quel-
ques pas. Il gonflait ses joues, bouillait dans
sa peau. Il arrive au Pont-Rouget et s'appuie
~ǧ§teg afiJBÊËi âSfeSêi La âïièjfe. nJaJias Éejaih^
Vent sur les côtes le 2 août, à 7 heures: 5m. nord-est
Saint-Ing'crvert, 3 m. nord le Havre, 5 m. nord-est Oues<
sant, 5 m. est-nord-est Rochefort, 7 m. ouest-sud-ouefij
Bayonne, Sète calme, 1 m. nord-nord-est Antibes.
Pluies des 24 heures le 2 août, à 7 heures: traceai-Ji
Abbeville, Valenciennes, Beauvais, Perpignan, 0 mm. 2
Rennes, le Havre, Saint-Inglevert, Paris, Orléans, 1 nunï
Ouessant, Bréhat, Romilly, Metz, Angers, Lyon, 2 tobsi
Brest, 3 mm. Nancy, Strasbourg, Coblence, Mayenoëj
4 mm.. Trêves.
Etat de la mer du 2 août: DanJcerque, la Hève.la
Couhre, Ouessant, Sète, Antibes calme, la Hagrae, Socoa
modérée.
IV. Prévisions pour la nuit du 2 au 3 aaûti
Région parisienne: brumeux, nuageux avec éclaircies,1
̃'̃Même température. t
V. Probabilités pour la journée du 3 août. ï
Région parisienne: vent de nord-est faible devenant
variable, ciel brumeux, nuageux avec éclaircies.
En France: a) Vent. Toutes régions: faible dé
nord-est devenant variable*.
Ji) Etat du ciel. Région nord-est: très nuageux,
quelques ondées' suivies d'éclaircies; autres régionsS
brumeux, nuageux avec ëclaircies.
c)jTempëratùre. Toutes régions: stationnaire.
Le draine de la rue de Bagnolet. M. Laugé;
juge d'instruction, a entendu Mer Mme Grappe^
qui, le 21 juililet, rue dû Bagnolet, avait Uié sob
mari à coups de revolver. Paul Grappe, ancien dé'-i
serteur, avait vécu dix ans sous des habits dej
femm'e pour échapper aux recherches de lia pon
Ho-o. Il était alcoolique et, le soir du drame, SI
était rentré chez lui plus ivre que d'habitude ef;
avait tenté de tuer son enfant. C'est alors que,
pour défendre celui-ci, Mme Grappe avait saisi vp
revolver et tué son mari. Elle a retracé hier lai
scène du drame devant le magistrat, en présence
de ses défenseurs, M" MauTic-e et Jacques
̃Mourier.
Accident volontaire. M. Ancfapé Douchy, bou-
levard Delessert, 15, -montait, hier, en automobile,
l'a-venue des Champs-Elysées lorsque, à l'angle de
fra rue Balzac, une autre voiture fonça sur la
sienne et pénétra dans la carrosserie. Du vé'bir1
i'Oiile tamponneur, descendit une dame, Mlle Renéai
"Fagan, artiste lyrique, qui déclara tranquillement
.que son geste avait été voï-ontaire. Il paraît qaê.
'M. Dowhy mebtait de lia mauvaise volonté à s«fc*
quitter certaine dette, et sa créancière avait vouM
se venger. Au commissariat de police, la victimef
refusa de porter plainte.
Un drame de la jalousie. Un mutilé de gu-enEe^
.'le menuisier AvriMeux, .rencontra, le 16 juiiiMèfc
rare Pernety, son voisin, M. Payrard, en compagnie!
de son ancienne amie. Il tira deux coups de re-voï-*
ver et tua Payrard. Interrogé hier par M. Boutî^
gaiy, juge d'instruction, en présence de M° Andaéi
Bérfchon, AvriMeux a déclaré qu'il avait voulii!
tirer sur son amie, mais que Payrard s'était interw
posé et av-adt reçu les deux coups de revolver."
Le trésor de 1' « EMsabethville ». Le coffieë-a
fort' qui a été am-ariné par les scaphandriers et
transporté à IMle-ïsle sera vraisemb'Lablemen*
•ouvert aujourd'hui. On sera dès lors fixé sur soni
•contenu. Un doute subsiste, en effet, dans l'esprâtl
de M. Terme, directeur de la société: d'entreprisesj
souis-marines qui a ejïectuê les recherches. Se^
Ion la Compagnie des diamants du Congo, ddt-iiE
les pierres précieuses, dont le montant s'élevait a
50 -millions, auraient été remises au capitaine doj
VElisabelhville pour qu'il les enfermât dans le
coffre-fort. Selon les assureurs, au contraire, le^
diamants auraient été déposés dans des sacs pl-as*
ces dans l'armoire grillagée de la cabine des vai-i
'leurs postales. De toutes façons, M. Terme ne
doute pas du succès de l'entreprise. Si le coffisej
ouvert en présence de MM. Terme et y-aléaij
armateur à Saint-Nazaire et qui a coopéré aux;
recherches, ne contient pas le trésor, les smm
phandners remonteront les sacs de la cabine pos-S
tale qui, dès maintenant, a été repérée. f
Les accidents de la circulation. Près dol
Bayeux (Calvados), une automobile conduite par! `,
M. Billon, chauffeur à Hou'lgate, a capoté par suite
do l'éclatement d'un pneu. Grièvement bl-essé§
M. Bil'lon est mort peu après.
Sur la route do Sangatto à Calais (Pas-den
Calais), une auto, conduite par M. Lcplat, ayan*
pris un virage trop rapidement, a dérapé, a écrasa
contre une haie un enfant de 13 ans, Ghartsa
Robbe, et a ensuite capoté. L'enfant a été releva
mortellement blessé; une voyageuse, Mme De-:
bruyne, a été gravement contusionnée.
Ses freins s'étant rompus, une auto-goudron-
neuse descendit à toute vitesse la côte du GaûvaireSt
à Lezey ('Moselle), et vint s'écraser contre le paw
rapet d'un pont. Coincé entre le véhicule et lej
parapet, .M. Clément Jochem, 57 ans, demeurant à!
Château-Salins, a été broyé et brûlé par le gou-«
dron en fusion qui s'échappait de l'auto. In a suc-*
combé à ses blessures.
Une automobile, conduite par M. Girard, e$j
dans iiaqueKe avaient pris place sa femme, sa fi'ffej
et son fils, a capoté en arrivant aux Sables ->
d'Odonne, un des pneus ayant éclaté. Le jeûna
garçon fut tué; Mme Girard a une cuisse brisée j
le pilote et 'la jeune fille furent fortement confoig
sionnés. :|l
Accident d'aviation. Le pilote aviateur BueejI
et son mécanicien Nimolo faisaient, hier après*
midi, dans le golfe de la Ciotat (Bouches-du-
Rhône), des essais d'un hydravion torpilleur; ils
étaient accompagnés de deux ingénieurs de lai
Société provençale de constructions navales, M;M«
Perrot et Lamoureux. L'appareil avait décollé ra-t
pidement et il avait pris une trentaine de mètres'
de hauteur lorsque, soudainement, il se renversas
et tomba dans la mer. M. Perrot, pris sous l'appar-*
reiil, fut noyé. MM. Burri, Nimolo et Lamoureux;
secourus par une vedette, ont pu être sauvés-
M. BuwM est sérieusement blessé aux jambes et.ayj
visage. j.
Audience de faillite mouvementée. Les oréaœ^
ciers de Oa faillite de la Banque de crédit coopéi*
ratif de Lorraine devaient se réunir hier, à Mets,
sous la présidence du juge, M. Schneider. Etant!
donné lo grand nombre de plaignants, on ava*tl
.prévu que la séance se tiendrait dans la sale- des)
assises de la Moselle; mais la salle fut vite rem-
plie, et les créanciers qui n'y avaient pu trouver
place se massèrent dans la cour du palais, où un'
haut-parleur avait été installé pour leur permets
tre de suivre les débats. Mais l'affluence et le
bruit étaient tels dans la salle que le juge ne put
tenir l'audience et la leva. Un vif mécontement sei
manifesta alors et, à la sortie, le directeur de iai
banque, M. Barbillon, fut violemment pris- à par-*
tie par des créanciers et des actionnaires. Le pas-i
sif de la faillite est de 25 millions environ, contra
un actif do 12 millions. Les personnes lésées sonti
__H" 1
coup d'eau, à cet endroit; les mignonnes s'y!
baignent les pieds, le dimanche, elles qui pnjfi
plus peur de se mouiller que des chattes. Lui*
lance sa ligne comme pour tirer un bœuf. Le.
poisson-ficelle se plante dans un tremble de;
l'autre bord. Bravaud tire et tireras-tu! Un]
enfsnt gardait ses moutons dans le pré. Bra-
vaud crie très fort « Eh! petit! va quérir le.
» poisson. Tu auras dix sous. » L'enfant le dé-s
croche. Bravaud change de place et il me pro-
met une gifle; j'aime pas ces promesses. ïï
jette sa ligne, plus doucement cette fois, mais
ce diable de poisson-ficelle se pique dans un,
chêne, derrière lui. Le chêne tient bon. Bra=j
vaud appelle le moutard « Tu auras dix sous–l
» arrache-le. sans le casser. » L'enfant, bienj!
content, grimpe comme un. écureuil et décro--j
che encore le poisson-ficelle. « Voilà dix sous,|
» Merci, mossiou. » Le marmot lui dit :sj
« Tenez, pêchez là. » Il montre une rivel
chauve comme un œuf. Moi, je m'en vais. Je
cognais ma figure dans l'herbe, tant je riais.
Tout à coup, j'entends des cris comme si onij
saignait un bon cochon, sauf votre respect. Bra-j
vaud, qui venait de lancer sa ligne, avait, cette'
fois, riiameçon dans le gras du dos « Ah !'i
petit, hurlait-il, à mon secours! C'est plus lej
̃» chêne, c'est moi voilà mon couteau. Coupe:{
» un peu du drap de mon pantalon. Tiens, voilà!»
« vingt sous. pour toi. » II sautait comme .uni-
jeune taureau piqué par un taon. Je pleurais de
rire et je fuyais à toutes jambes; il aurait
passé sa colère sur mon échine. Le lendemaini
il me tapa tout doucement sur l'épaule; il me.
dit « Je n'ai pas pêche, le poisson-ficelle étaii,
» même pas mouillé.» Moi, j'ai rien répondu. Iïi
m'a payé un verre de vin, à l'auberge. C'est un'1
bon homme. Peut-être qu'il prendra des trui-
tes quand il aura le poil blanc. » Jeantou fit
une pause, puis il se mit à piquer entre des
choux quelques brins de genêt vert afin d'éloi-
gner les chenilles. Sa besogne finie, il se remit
à parler « PouJot pêchait la truite– arrivent
deux inconnus, très bien habillés, ma foi.
C'étaient Jésus et saint Pierre « Fais-nous
» passer l'eau sur tes reins, mon vieux petit
» père. » Poulot fait le travail et il refuse vingfc
sous. Alors, saint Pierre lui souffle au tuyau
de l'oreille « Demande ce que tu veux. mcwï
j> compagnon a le bras très long. demande lg
» paradis. » Mais Poulot « Faites excuse, pas
» encore, mossieu le saint, je suis pas trop mat
» au bord de l^eay. Pas encore. Merci quand
».1~ »ï~
C&MfcES SiUPESTRE.
"=,1: ~r."=
r >~
4 '.1 d 4
liejj-pçesbyitère cte îfewoEtfcrGYodcBhire)
vient d'être >d*flnit>tv«ment classé comme
mpnument historique et acquis par la
«;-Sociéié Brontë» qui l'a transformé
en musée. ,y,~
(CesîjouraaoiSr i927.);
-».Le duc de Rohan changea: le scejï^em; Pierre
Le Lorrain de fleurir de marbre le 'froàkm de
;son hôtel du Marais.
Lé bas-relief est d'une beauté précieuse. On
y voit les quatre' chevaux du char d'rÂsp6îk»n
,qu'abreuve un divin serviteur.
Piaffant, hennissant, s'ébrouant parmi les
iiuées, les nobles coursiers secouent leur cri-
nière, impatients de s'élancer à nouveau vers
les libres espaces.
L'un d-'©ux peut-être Bcoirfé, le Toimeroe
U– hoit à longs ir-aats .Itonde ^préB-j2&ésfa*-p@c
'TB*Jc8eii. -••' I
1
l~Eape1!~Rit><ït~ifE
^thïtobre. t?aaguste .université 'de Camteâdge
ouvre ses portes devant un étetdé&rrf iFtendsis
:;venu tout droit de son village.
Pius âgé que tous ses c&ndiseLpies, le nouvel
arrivant doit produire une siogôsKêre impres-
sion.
11 a l'aspect d?un homme fait haute taille,
inaintien compassé, visage aux traits classi-
ques, d'.une gravité étudiée. La flamme qui
s'allume parfois dans ses prunelles bleues ué-
;lyète une nature ardente, mais bridée par la
'pratique stoïcienne de rigides principes.
Patrick Brunty diffère en tout de cette jeu-
ih'esse aristocratique et sportive dont il va pen-
dant quatre ans partager les travaux. Fils de
«paysan, il n'acquerra jamais cette désinvolture
iinf-atuée, cette indéfectible conviction de supé-
riorité que les public schools en renom dispen-
sent à leur clientèle opulente.
Bravant tous les ridicules, il attache plus de
torix à la connaissance des bons auteurs qu'ai
!« driver » habilement ses balles ou à ma-nier
dextrement l'aviron.
ïl dissimule tant d'infériorités sous une ré-
jserve ombrageuse, s!enfermant dans des méài-
talions inopportunes, solitaire, rêvant. à quoi,
gmnd Dieu?
En somme, malgré le don d'assimilation pro-
fpre à sa race, le rustaud, à Cambridge, perdit j
son temps, n'y meublant que son esprit.
Jusque-là Patrick ne s'était guère éloigné- de
la masure paternelle où, parmi ses neuf frères
[et sœurs, il avait mangé plus de vache enragée
',que de veau gras.
.'• • Le chef de cette tribu, le patriarche rustique,
inscrit aux registres paroissiaux sous le nom
!de Hugh Brunty ou Brantee, appartenait, bien
Qu'Irlandais, à la religion réformée. Le hasard
jfvoulu
exigea qu'elle abjurât sa foi et promît d'élever
;sa progéniture selon les principes du rite an-
̃giican.
'{ Parmi leur nombreuse nichée, un seul oi-
isilïon, Patrick, se sentit pousser des ailes.
On le mit d'abord en apprentissage chez un
i-tisserand. Belle occasion pour lui de donner sa
̃[mesure. Mais non, c'est plus haut qu'il veut
}s?envoler. La folle du logis ne le laisse point en
irepos-et lui suggère, le persuade que, pour
[s'élever, pour obtenir considération et fortune,
pî faut s'instruire. alors qu'il est tellement plus
simple et plus sûr de vendre du calicot!
• N'importe. Il lui fait confiance. Avec ses pre-
.'miers sous il achète des livres, et dès lors, telle
jasera sa nourriture, à l'âge où d'autres croquent
des sucres d'orge.
Chaque heure, chaque minute dérobée au
îabeur, Patrick la passera en compagnie de ses
muets et pourtant si éloquents amis. Bientôt il
connut nombre d'ouvrages à fond, et lorsqu'il
tetteignit seize ans, il laissa là broche et navette
et s'improvisa maître d'école.
Avait-il enfin trouvé sa vocation? Pas en-
core Durant des années il va attiser cette
flamme qui le consume. Lentement, jour après
jour, denier par denier, se privant de tout, il
^économise le pécule qui lui permettra de réali-
ser son rêve, qui lui ouvrira toutes grandes les
i;portes du bonheur et de la gloire le chemin
de l'université.
.A vingt-cinq ans, il est riche de cent livres,
et plus encore d'ambition. Muni de ce viatique
jet de la protection du pasteur Tighe, la poitrine
gonflée d'un souffle immense, sans un regard
i;en arrière, il franchit le détroit et quitte pour
toujours sa patrie.
C'est ainsi qu'en octobre 1802 est admis au
nombre des étudiants de Cambridge cet Irlan-
,'dais rustique, tour à tour exubérant et taci-
ilturoe, renfermé ou sarcastique, qui possède
jme âme de poète et va devenir clergyman.
Immatriculé sous le nom de Patrick Brunty,
£1 signe, quatre ans plus tard, son premier
-engagement dans le clergé anglican: P. Brorité.
On ne sait quelle circonstance l'avait amené
à modifier son nom patronymique.
Une hypothèse est plausible. Au cours de
'l'étude approfondie du grec, exigée des « di-
vines », il n'avait pu manquer d'être frappé
par la ressemblance de son nom avec celui
d'un des coursiers d'Hélios Bpovnri (Tonnerre).
Or Patrick, pourvu par son hérédité celti-
que d'une imagination vive, fantaisiste, roma-
Enesque, était, ou se croyait, poète. Ne voulut-il
pas, lui qui déjà enfourchait l'hippogriffe,
faire sien le nom de cet autre Pégase ? Son
hésitation à représenter la voyelle grecque 7)
d'abord par é, ensuite par ë, signes également
inusités en anglais le confirmerait. Cette der-
nière forme prévaudra et deviendra immortelle,
Traduction et reproduction interdites.
P~E'~J-ï-BL..jL.ETT€~ DU ~l~S~
DU 3 AOUT «28
a île à la eampagne
Ueatt et îa Jane. La bonne fontaine
Le pêekur à la ligne
La vivante fraîcheur des sources coule avec
un frémissement de ruisseau dans l'air brû-
lant de l'été. Esprit de la terre, l'eau habite
aussi dans le ciel. Ce soir, elle émeut la pointe
des blés, dont les tiges ont déjà leurs tresser
de grains. Son exquise et terrible mobilité, ia
main des hommes la connaît depuis bien long-
temps. D'un flot qui dort ou qui fuit, quelques
gouttes au creux de la paume. Là-bas, deux
longues ailes de nuées vermeilles s'attachent
au flanc d'une colline fuselée comme le corps
d'un immense oiseau. A portée de regard, qua-
tue peupliers frissonnent près d'une fontaine;
l'onde s'ouvre en lumière dans leurs branches:
le jour y ruisselle. Arbre mort, source morte,
joie coupée. Après une soirée torride, j'allai
dans la campagne solitaire. La nuit était trans-
parente, obscure et claire, les arbres plus noirs
que ses bords. Quelque chose de vert flottait,
une nuance d'herbage blêmissant; les étoiles
scintillaient dans une paix si haute, si pure,
qu'elle aurait forcé le plus lourd à lever le
iront. Des crapauds faisaient entendre un son
ravissant xjue ge j^my^iejïLiteKiÊE»la.rflûtê.j^
sifôh'^MiSt,.«o&mè*il-:srë&p:ePâit, pa¥ *Iës ^œù-vÊëS't
de son esprit, mais par ses œuvres de chair.
Inexistence du ministre-poète s'écoulait
̃«foroe et besogneuse. Son premier recueil de
vers Cottages Poems, passa complètement
inaperçu. Cet échec, loin de la tarir, stimula
son inspiration. Il n'oubliait pas toutefois les
vieux pacents, les nombreux frères et soeurs
-demeurés au pays. Chaque année il leur
adressa, sa vie durant, vingt livres sur ses
maigres subsides.
Un jour, comme il venait d'atteindre trente-
cinq ans, la solitude lui Darut amère. Devenu
curate (vicaire) d'une petite paroisse au nord
de l'Angleterre, il songea qu'il serait confor-
table d'avoir une compagne attentionnée, ef-
facée,. discrète et sûre, pour meubler son
foyer.
Mais où la prendre en ce pays perdu? La
Providence véÉLait. Maria Branwell, venue de
la lointaine CornouaiTle pour rendre visite à
,.son oncle, prêcheur méthodiste, se trouva là
3à point nommé.
C'était une petite personne douce, menue, au
S-visage agréable et fin. Ce visage fut pour Pa-
'̃'trick celui de l'épouse, et l'Eternel bénit leur
̃ union qui a ordonné Croissez" et muLttyliezl
En moins de huit ans la frêle Mme Brontë
donna le jour à six enfants, après quoi la
flamme légère s'éteignit.
Dans ses lettres, qui témoignent d'un cer-
tain goût littéraire, il arrive que Maria désigne
«on époux sous un vocable qui peut surpren-
dre Saucy Pat (espiègle Patrick). Espiègle,
le grave clergyman en-foncé dans ses médita-
tions transcendantes,le front nimbé de poésie?
Oui, à ses heures.
Du sang gaulois court dans ses veines. L'es-
jprit mordant, prime-sautier, sarcastique de sa
race, l'esprit d'un Swift, d'un B. Shaw, si dif-
férent de l'humour anglais, reparaît à l'occa-
sion pour une repartie imprévue, une opinion
fantaisiste, une idée cocasse.
Maria est de même origine, née elle aussi
aux extrêmes confins de l'Occident, face au
libre Atlantique; et cette double ascendance
celtique marquera d'un sceau tout spécial le
génie de leurs rejetons.
Tous les six naquirent et passèrent leur vie
entière dans le triangle qu'inscrivent sur l'âpro
sol du Yorkshir-e les trois cités industrielles de
Bradford. Leeds et Keighley. Là, certes, ils su-
birent l'influence indéniable du milieu, mais
sans rien perdre des caractères propres à leur
race.
Après la venue au;,monde des deux aînés, la
famille s'était installée à Thornton, .près de
Bradford. C'est ici que Charlotte Patrick (dit
Branwell), Emily et Anne virent le; jour. Ils
n'y demeurèrent que peu de temps, mais la
petite cité n'oubliera pas ce fait mémorable.
En 1916 elle célébrera leur centenaire par un
service religieux où les cantiques seront de la 1
main d'Anne Brontë.
Le village de Haworth, dont le révérend de-
vint alors pasteur, est une bourgade de 6,000
âmes. Elle s'accroche aux flancs d'une abrupte
colline, à l'ombre d'un antique clocher. Dans
le lointain, derrière un rideau de fumée noirâ-
tre, on distingue la populeuse ville de Keigh-
ley, épinglée de cheminées d'usines. Paysage
de désolation.
C'est là que le révérend Brontë, lorsque sa
muse lui en donnera licence, verra grandir,
souffrir, s'illustrer et mourir ses six enfants.
Peut-on imaginer pour un homme, pour un
père, plus effroyable destinée ? '1
Aujourd'hui le presbytère (i) de Haworth
est devenu une sorte de pèlerinage. C'est par
milliers, chaque année, que les fervents du
génie des Brontë gravissent le chemin escarpé
menant à l'humble et triste maison où -naguère
fit halte le char, divin.
II •
liBS-a MOORS »
La maison où, au printemps de 1820, le ré-
vérend Brontë transporta sa nichée, ne rap-
pelle en rien les pittoresques demeures pasto-
rales qui forment un trait si caractéristique
des paysages anglais. Rien ici n'évoque la
« Merry England » des siècles passés. Point
de porche riant enguirlandé de roses, point
de massifs fleuris, ni même de pelouse ton-
due de près, où s'ébattraient, vêtues de clair,
les filles du pasteur.
Rien, dans ce lourd cube de pierres noirâ-
tres, ne charme l'œil ni l'esprit. Le toit lui-
même, fait de pesantes dalles propres à désis-
ter aux bourrasques, semble s'affaisser tris-
tement sous le ciel de plomb.
Alentour point de verdure, pas un bosquet,
pas une fleur ni une voix d'oiseau. Comme jar-
din, un cimetière Plus loin l'église profile
son austère clocher au-dessus des tombes in-
nombrables, toutes semblables, évoquant la
seule égalité de ce monde.
Des fenêtres, les enfants, par, jeu, s'occu-
pent souvent à les compter. Et leur mère ago-
nisante peut, de son lit, considérer la place
où elle ira dormir. Elle n'arriva à Haworth
que pour y mourir. L'aînée de ses six enfants
n'avait pas huit ans et le plus jeune un an à
peine
Perte irréparable pour ses oiselets trop tôt
tombés du nid. N'ayant jamais vu rire, ni
sourire, ils ignorent la gaieté, et leurs ébaf.3
ne troubleront pas le repos de la morte. Ils se
tiennent volontiers autour du feu de la cui-
sine, silencieux ou chuchotant tout bas. Nul ne
s'occupe d'eux; la servante, surchargée de be-
sogne, n'en a pas le loisir; le père, tout à ses
méditations, n'en a pas l'idée et reste tout le
jour dans un superbe isolement.
Le soir cependant il réunit la niaisonnee
(1) Acquis en i927 par la « Société Brontë », il vient
d'être transformé en musée.
le hautbois, aucun instrument connu. Des gre-
nouilles criaient au loin, ne demandant pas un
roi, mais la lune. Il y avait des astres dans
les feuillages gonflés par un souffle d'été féeri-
que. Sur un plateau sourcilleux, une troupe de
genévriers avaient figure de nains eneapuchon-
nés. En bas, grondait la rivière embrumée; des
châtaigniers s'allégeaient dans l'ombre, attirés
en haut par les prestiges nocturnes. Parfois,
venaient des appels d'animaux en chasse. Une
lueur de neige se mit à grandir et des bran-
ches très lointaines bleuissaient, vapeurs de
songe. La merveille arrivait en silence du fond
des âges. La lune fendit la terre comme la
plus tranquille des plantes qui déploirait sa
grande fleur, lente et seule; la campagne chan-
gea de visage et prit d'étranges regards. La
vent souffla; la blancheur magique en fut atti-
sée les feuillages se balancèrent pour saluer.
La lune débrouilla un écheveau de ramilles,
dans on ne savait quelle lumineuse et froide
poussière. Elle monta, feuille de glace, et
comme lancée par l'horizon détendu. Les ar-
bres s'ébrouèrent en secret, les routes, les sen-
tiers se multiplièrent à l'infini. On voyait des
clairières où des ombres bleues venaient s'as-
seoir. Les blessures de vieux châtaigniers,
troués par la foudre, se fermaient dans une
caresse de rêve.. Les aiguilles des genévriers
brillèrent. La lune monta davantage; elle tou-
cha un étang perdu. L'eau, plus mystérieuse
que la terre, lui répondait de toutes parts. Mille
fontaines, sous des rayons actifs, semblaient
tourner comme autant de miroirs aux alouettes.
Mais, à cette heure, les gens raisonnables et
les oiseaux, fous de soleil, étaient couchés..
L'ingénieux ami qui m'entraîna à la recher-
che d'un tracteur me conduisit, l'hiver dernier,
au bord d'une de ces sources que le paysan ap-
pelle bonnes fontaines. Il en est beaucoup
oans ces parages; elles sont honorées sinon
redoutées. Le travailleur de terre connaît les
charmes de l'eau qui maîtrise le feu et purifie
sans brûlures. Il porte ses vœux à de tels mi-
roirs où son espérance obscure prend visage.
La bergère de Domrémy était assidue à « faire
ses fontaines »; des chats-fourrés, aiguisant
leurs griffes, s'en indignaient. Divines et ter-
restres légendes un flot rayonnant s'élance du
bâton de route d'un homme candide, sous le
signe de Jésus, et les fées païennes applaudis-
sent en dansant sous les érables. Les génies
protecteurs des ondes ne sont pas mis en fuite
4^les»saip&&^
^pôûr la prière en co&mun etla lecr&ure de
quelques pages de la Bible.
Après quoi, galoches claquant sur les dalles
nues, à la queue leu leu, la marmaille monte
se coucher; les cinq fillettes s'entassent avec
leur bonne dans une étroite chambre. Le ré-
vérend prend dans la sienne le petit Patrick
qu'on appellera désormais Branwell, en sou-
venir de'sa mère morte.
E. ET G. Romteu.
ÇA suivre.)
NOUVELLES DU JOUR-
La légation française au Canada
La loi portant ouverture au ministre des a0aires
étrangères des crédits nécessaires à la création
d'une légation de la République au Canada, est
promulguée ce matin au Journal officiel.
Le total de ces crédits s'élève à 1,072,000 francs.
La manifestation communiste
de dimanche reste interdite
On sait que M. Albert Sarraut, d'accord avec ses
collègues du gouvernement, a interdit, il y a
quelques jours, la manifestation antimilitariste
quelle partii communiste voulait organiser diman-
che 5 août, à Garches.
Devant l'interdiction gouvernementale, les mos-
coutaiires décidèrent alors d'organiser leur ma-
nifestation sur le territoire d'une 'des communes
de la Seine; où la munibipalité communiste ne
demanderait certainement pas mieux que de les
accueillir. C'est ainsi qu'Ivry fut choisi par les
dirigeants du parti et des jeunesses communistes.
Après en avoir conféré avec M. Lqute Banthou,
ministre de V intérieur par intérim, M. Jean
Ghi'appe, préfet de polîtes, a refusé cette autori-
sation et a fait notifier aux organisateurs que
toute manifestation de cet ordre était interdite
sur le territoire du département de la Seine.
En conséquence, des mesures de police très sé-
vères seront prises par la préfecture de police,
ainsi que par la prélecture de Seine-et-Oise, pour
que, dimanche, aucune concentration, aucun at-
troupement et aucun cortège n'aient lieu, soit à
Ivry, soi't à Garches, soit à Paris ou en tout autre
endroit, au cas où les communistes, passant outre,
convoqueraient leurs adhérents, pour manifester
sur •la-voiespublique.. ̃•
Au Conseil d'État
Par décret, les vacances du Conseil d'Etat, pour
l'année 1928, commenceront le 15 août et finiront le
15 octobre.
Pendant les vacations, le Conseil d'Etat sera di-
visé en deux sections
1° Section de législation, ile,lajustice,,des affaires
étrangères, de l'intérieur, de l'instruction publique-
ot des beaux-arts; ̃.̃̃••̃
2° Section des finances, de la guerre, de la ma-
rine, des colonies, des travaux publics, de l'agri-
culture, du commerce, de l'industrie, des postes et
des télégraphes, du travail et de la prévoyance
sociale.
L'amitié franco-américaine
M. Bernard E. Sweeney, président de l'Associa-
tion des anciens combattants du 315° régiment
d'infanterie américaine de Philadelphie, accompa-
gné de MM. Théodore Rosen, Edward A. Davxes,
Matthew HilanôVwatt, Richaw V. Lancaster et
Joseph A. Nicholas, a été reçu, hier, à l'hôtel de
ville de Verdun. M. Sweeney a remis à la ville de
Verdun et à l'Association des anciens combattants
« On ne -passe pas », une réplique du drapeau du
315° d'infanterie, qui porte, entre autres attributs,
la croix de Lorraine.
C'est le seul drapeau américain qui possède dans
ses armes cette croix. La cérémonie a ou lieu en
présence de M. Schleiter, député-maire, entouré des
membres du conseil municipal du général Borde-
reaux, gouverneur de Verdun; de M. Campion,
sous-préfet. MM. Schlciter et Sweeney ont prononcé
quelques paroles soulignant les liens d'amitié qui
unissent Verdun à Philadelphie et ont exalté les
sentiments profonds qui animent l'Amérique et la
,France.
1e lroe d'un communiste sur le coiraÉme
Nos lecteurs ont trouvé dans le Temps du
19 juillet, sous le titre « Le livre d'un commu-,
niste sur le communisme », une longue analyse
d'un volume les Mystères du Kremlin, que M. La-
porte,ancien secrétaire des Jeunesses communistes,
a publié aux éditions « La Renaissance moderne ».
L'Humanité, à la suite de ces révélations, a ré-
répondu par des injures auxquelles M. Laporte
riposte par !a lettre suivante
Paris, le 1" août 1928,
Monsieur Semart, secrétaire général
du parti communiste.
Monsieur,
Le comité directeur du parti communiste me fait
abondamment injurier par les hommes qu'il entretient
à ce dessein. Je vous remercie de cette délicate atten-
tion, mais j'eusse préféré un démenti formel de votre
part aux accusations que, dans mon livre les Mystères
du Kremlin, je porte contre les militants que je ne me
suis pas fait faute, rendez-moi cette justice, de désigner
explicitement.
Pourquoi ce silence, inhabituel chez vous, après tant
de clameurs? Serait-ce que les faits dévoilés par moi
ne supportent aucun démenti? Mais alors comment
votre clientèle électorale va-telle prendre la chose?
Vous voulez manifester, le 5 août, contre la guerre.
C'est bien. Mais pourquoi faut-il encore que vous ne
répondiez pas quand on vous demande de quelle guerre
s'agit-il?
Est-ce de votre guerre en Chine, ou de celle que Bela
Kuhn voulait organiser à Vienne, à moins qu'il ne s'a-
gisse de celles que les agents soviétiques cherchent tou-
jours à allumer aux Indes, dans l'Irak, dans la Ruhr,
au Maroc?
Vous manifesterez pour l'amnistie. Trptzky, Ra-
kowsky, Radek et bon nombre de communistes russes,
coupables de ne pas épouser entièrement .les concep-
.tions de Staline, tous ceux qui meurent de faim et se
révoltent contre l'implacable dictature du Guépéou
(Seront-ils compris dans cette amnistie-là? Evidemment
'non, n'est-ce pas? Amnistie ici pour ceux qui,, étant
grassement payés pour remplir les besognes d'espion-
nage, ont encouru l'un des risques du métier. Mais au-
de halliers, de roseaux et de fougères où ils se
cachent. Le christianisme renonce à les pour-
chasser il faudrait couper tous les arbres. En
retour, ils deviennent des alliés et presque des
serviteurs. Par un soir de février, mon com-
pagnon me guida par des sentiers de chevreau
qui tournaient sous des châtaigniers luisants
de pluie. Le ciel bouillonnait de nuages, le
vent criait dans les feuilles mortes; c'était un
cri étouffé, comme d'une très vieille et ingué-
rissable angoisse. Des masures ouvraient leurs
portes, en trou noir, sur la terre battue,
boueuse. Il en sortait un bien autre froid que
celui de la saison. Mon ami ne parlait pas;
nous faisions route vers une humble coupe
d'eau où deux faces du monde se penchent, la
démoniaque et la céleste. La bonne fontaine ap-
parut dans sa ceinture de pierres mal jointes
et couverte d'un chapeau de bois vermoulu.
Tout autour, une solitude grise à peine remuée
par le vent aigre, monotone.
La campagne était plus râpée que la peau
d'un vieux renard. Seuls, quelques arbres nus
s'ouvraient à l'accent de corbeaux dont les ai-
les pesantes claquaient. Il ne faut pas s'incli-
ner, en ces jours tristes et durs, sur une pa-
reille fontaine, elle ne pourrait pas nous sou-
rire. Vienne la plaisante saison, une' foule
paysanne accourt vers elle; le paysage reprend
sa verte couleur d'espérance. Un saint patron
s'accorde avec la source. On jette dans l'eau
reconnaissante des sous où l'on trace un signe
à la pointe du couteau. Des mendiants ne crai-
gnent pas de pêcher ces menues monnaies au
moyen desquelles ils vont boire du vin, à l'au-
berge la plus voisine. L'eau, même sainte, ne
leur suffit pas; ils ont le gosier mal fait, et,
surtout, ils manquent d'âme. Des nourrices of-
frent avec simplicité un fromage blanc, rond
comme un sein; d'autres gens, des bonnets
d'enfants chétifs, des hardes qui couvraient la
guenille de chair de ceux qui se sentent bien
guéris, pour quelque temps. Peu de maux qui
ne soient effacés par la vie ou la mort teigne
de lait, claudication, débilité, convulsions,
'rhumatismes, fièvres. Seule, on ne guérit pas
ici la sottise; maladie trop grave et ancienne:
le miracle même a ses bornes. Que de souf-
frants se lavent une fois l'an! Et ils se trouvent
légers et dispos, après s'être essuyés avec des
plantes sauvages.Les sorcières viennent à l'aide
et prononcent des paroles qui n'ont aucun sens
humain; aussi ont-elles toujours raison. Si cet
enfant reste cagneux, cette jeune fille muette
AemûoA son .riche ^EalanL eJest nue les j>aœittsu
cune amnistie pour les « renégats et Jes «vendus ».
L'amnistie, monsieur Semart, n'est pas suffisante. Il
faut aller jusqu'au châtiment. Dans cet ordre d'esprit,
peuirêtre songerez-vous à accorder quelque attention à
ma demande d'enquOle sur les causes réelles de cer-
taines disparitions étranges, par exemple de Raymond
Lefebvre, Lepetit, Vergeat. Dans mon livre qui vous
gêne tant, j'ai accusé les Soviets de cet assassinat.
C'est net, formel et clair. M'alderez-vous à faire la
lumière sur cette disparition?
Votre amnistie s'étendra-t-elle aux nombreux frau-
deurs du parti, à ceux qui ont escamoté les 200,000
francs de Zalewslcy et à l'Internationale des sommes
dont le total forme un chiffre impressionnant? '(
Vous exploitez, monsieur Semart, la misère humaine
au nom d'une doctrine qui « nourrit son homme si
j'en juge les quelque 200 permanents qu'eniretient à
lui seul le parti.
Lorsqu'un parti reçoit plus de 8 millions par an
pour faire dans son pays la propagande d'un gouver-
nement étranger, il est mal venu de se plaindre et
surtout de se réclamer de la classe ouvrière. On fait
aujourd'hui trop rapidement et trop facilement fortune
dans votre parti.
Si les précisions que j'al apportées concernant les
hommes qui ont' touché et continuent à toucher de
Sîbscou le tout agrémenté de chiffres et de dates ̃
vous paraissent insuffisantes, je reste à votre disposi-
tion pour les compléter. i%J.Aunicz LAPORTF.,
•: Maurice Laporte,
fondateur des Jeunesses communistes,
v ̃•̃ ancien membre du comité directeur,
ancien délégué à Moscou."
?;=.==–: ==.-=iH.r-
A.R,3^EÉ1E
Le drapeau et l'étendard de la garde
répabîicaime décorés de la Légion d'îiorasseur
Par décret rendu sur le rapport du ministre de la
guerre, le drapeau du régiment d'infanterie ot
l'étendard du régiment de cavalerie de la garde
républicaine de Paris sont décorés de la croix de
chevalier de la Légion d'honneur. j
LÉGION D'HONNEUR. Le Journal officiel -de ce jour
publie le tableau de concours pour la-Légion^'honneur
des officiers honoraires. r
< :m: .&. :r, i :ef e •̃.̃̃
Nomisatiox. Le capitaine de vaisseau Forget est
promu au grade de contre-amiral et placé, par antici-
pation, et sur sa demande, dans la 2e seotion:du cadre
des officiers généraux.
GRANDES manoeuvhes navales EN Sukde. La ma-
rine suédoise effectue actuellement des grandes ma-
nœuvres très importantes. Cinquante bâtiments de diffé-
rents types, vingt hydravions et un effectif lofai de six
mille hommes y participent.
K^iisToiSiii ÉEûiEs
Concours ^agrégation
Voici de nouveaux résultais des concours d'agré-
gation pour 1928
Espagnol. Admission définitive > MM. Marquèze-
Poney, Denis, Mérimée et Pons.
Arabe. Admission définitive M. Benhamouda
Ahmed.
Philosophie. Admission définitive i: MM. Arbousse-
Bastide, Aron, Bastide, Buret, Champagne de Labriolse,
Gre'pénet, Mlle Gros, MM. Herzzkowitza, Joly, Kaan,
Olivier Lacombe, Lagache, Leroy, Mannoue", Meunier,
Jean llegnault, Mlle Richard, MM. Savin, Sorin, Vvaf-
ner,
Concours spécial MM. Bouchet et Collin.
LA VIE ECONOMIQUE ET SOCIALE
AGRICULTURE
tes statistiques agricoles
Par la voie parlementaire des « questions
écrites », il avait été demandé au ministre de
l'agriculture que les statistiques agricoles des
céréales ne fussent publiées qu'après les moissons
terminées, certaines statistiques erronées pou-
vant porter préjudice aux cultivateurs obliges de
vendre leurs résoltes de bonne heure.
M. Queuille a répondu
« L'administration de l'agriculture ne fait pa-
raître les résultats approximatifs de la récolte de
blé que dans le mois qui suit la fin de la moisson
dans la région septentrionale de la France, c'est-
à-dire au ^jlus tôt dans la première quinzaine de
'septembre. Les renseignements indispensables à
l'établissement des tableaux ne sont transmis à
l'office que dans la première quinzaine d'août pour
les départements situés au sud de la Loire et dans
la deuxième quinzaine pour les autres. Il ne sau-
rait donc y avoir de publications avant que les
moissons soient complètement terminées. On ne
saurait imputer à l'administration la responsa-
bilité d'enquêtes particulières effectuées dans des
conditions qu'elle ignore ou qu'elle n'est pas
appelée contrôler. L'exactitude des informations
officielles est aussi grande que possible, car les
enquêteurs opèrent à la fois par évaluation di-
recte, par renseignements puisés aux meiileures
sources et, par sondages sur les divers points du
département. La marge d'erreur ne dépasse pas
celle que l'on ne peut éviter en pareille matière
avec les méthodes actuellement employées. »
~P~R~d~E M.~d~D>oA~lD~
Le crédit maritime
Le Journal officiel promulgue aujourd'hui la loi
approuvant la convention passée entre l'Etat et le
.Crédit foncier de France, en vue de prêts et de cré-
dits à consentir à la marine marchande.
Rappelons qu'aux termes de cette convention,
afin de venir en aide à la marine marchande et
d'améliorer notre armement, le Crédit foncier de
France s'engage à consentir, dans certaines condi-
tions, aux propriétaires français de navires de mer.
français construits ou en construction, des prêts à
court terme sous lorme soit d'ouvertures de crédit
sans compte courant, dont la durée ne pourra pas
excéder cmq ans à compter du jour du contrat, soit
de prêts remboursables à terme fixe, d'une durée
maximum de cinq ans, et des prêts à long terme,
Remboursables par annuités calculées de manière
ià' amortir la dette dans un délai qui sera fixé d'après
l'âge des navires donnés en gage et qui, en tout
cas, ne pourra pas dépasser vingt ans.
n'ont pas écouté leurs conseils. Tout finit par
s'arranger. Mais on ne tirera pas de la moelle
paysanne la crainte et l'amour de l'invisible.
Que la frairie annuelle est retentissante, en
ces lieux! C'est la fête de l'eau. On piétine au-
tour de la fontaine; le moins malingre veut
jmouiller sa peau. Le soir venu, on court à
d'autres bonheurs, aussi naïfs. Qu'ils aillent
se coucher, ceux qui ont des jambes de coton!
Au bourg voisin, un manège de chevaux de
bois tourne au son de refrains comme « Chacun
son truc ». Des garçons qui n'ont pas encore
été malades sautent en croupe derrière des
filles roses de plaisir et très bien portantes
comme eux. Ils éclatent de rire, les dents bril-
lantes, dans une musique à couper au couteau.
Des ivrognes s'étonnent que le manège pailleté
ne tourne pas dans le même sens que leurs
têtes pleines de fumées; ils cachent dans leurs
poches une fiole qu'ils ont emplie de l'eau
bonne, pour l'usage externe. On gagne à la
loterie des bols et des berlingots violemment
peinturlurés. A la nuit close, l'accordéon ha-
bilement secoué invite aux danses nouvelles.
Il va sans dira que la source a perdu, pour
quelque temps, sa limpidité.
Tout l'été, la rivière s'en va dans une scintil-
Jante rumeur. Mobile sentier, foulé de flammes
d.ansantes, plein de joie brûlante et fraîche.
Elle s'enfuit, toujours présente, fidèle à qui la
regarde. Sur ses bords, le pêcheur à la ligne
s'émerveille de sentir une source claire à la
place de son cœur. Il a sa part de la fuite splen-
dide et sans bouger il fait le plus beau voyage.
11 est arraché à soi-même par ce courant, en-
levé au sol, à ses misères. Loin de lui, une
truite en chasse dévore une sauterelle; cette vo-
racité est prétexte à former des anneaux liqui-
des, des cercle.s nuageux où tremble une ver-
deur de prairie. Il s'applique, de temps à au-
tre,'à décorer l'hameçon d'un ver qui ne doit
pas souffrir d'être empalé avec tant de soin et
de délicatesse. Il appâte au moyen d'une grosse
poignée de son, bien qu'il ne prenne pas les
poissons pour des ânes, mais, au contraire, pour
des êtres fort intelligents. Il voudrait les in-
duire en erreur, les saisir à son piège innocent.
L'eau, qui ne cesse de resplendir, le fascine. Un
vieux sortilège le tient en arrêt sous les feuilles
au revers farineux d'un saule qui montre patte
blanche au vent. Une libellule, comme sur une
branche de vergne, se pose sur son chapeau;
une autre, sur la canne qui retient un fil à peine
visible. A auelaue. distance, hors des remous.
Les prêts à long terme seront effectués en nu-
méraire dans la limite des ressources'prodùites par
"l'émission d'obligations maritimes.
Les prêts à court terme pourront être effectués
soit en numéraire, soit en bons à court terme.
L'ensemble des prêts n'excédera pas 200 millions
de francs en moyenne par an, pendant cinq ans,
sort au total 1 milliard de francs au maximum.
Ces prêts, comme nous l'avons déjà dit, sont des-
tinés soit à la construction des navires dans les
chantiers français, soit à la mobilisation des an-
nuités dues à l'Etat pour le remboursement du prix
des navires construits ou achetés en Allemagne, au
titre des prestations en nature, soit enfin à l'achat
de navires étrangers de moins de dix ans d'âge.
Les brevets d'ofjkiers méesBicieas
Un décret vient de modifier celui du 26 août 1920
portant réglementation des brevets de mécaniciens
de la marine marchande, pour la direction et la
conduite des machines à bord des navires prati-
quant la navigation maritime autres que ceux
armés à la pêche.
Ce nouveau décret supprime les restrictions ap-
portées, vis-à-vis de certaines catégories de navi-
res, tels que bâtiments armés au long cours, bâti-
ments à passagers, etc., aux, prérogatives des
mécaniciens brevetés de 2° classe en tant que
chefs mécaniciens. Désormais, les mécaniciens
brevetés de 2° classe pourront exercer sur tous na-
vires de moins de 1,400 Ch les fonctions de chef
mécanicien, à condition de justifier de l'accom-
plissement d'un stage de 2 ans dans celles de
chef de quart depuis l'obtention de leur brevet.
D'autre part, il étend les prérogatives des méca-
niciens spéciaux pratiques, qui étaient restées sans
changement depuis 1920, alors que les modifica-
tions successives apportées dans la réglementation
avaient été favorables aux mécaniciens brevetés de
2° classe. Il porte de 300 à 500 Ch la force maximum
des machines que les mécaniciens spéciaux prati-
ques pourront conduire en tant que chefs mecani-
ciens, sous réserve toutefois de l'accomplissement
d'un stage de 5 ans de navigation, comme chef de
quart, depuis l'obtention de leur brevet, pour l'exer-
cice de ces fonctions sur les navires ayant une
i force- de machine comprise entre 300 et 500 Ch.
dé'0/0~~°.~ S'®t~`'3~
Le congrès national des mineurs
En sa dernière journée de session, le congrès
national des mineurs, adhérent à la C. G. T., a
adopté doux résolutions, l'une portant sur la:;
question des salaires et de l'application de la loi'
de huit heures; l'autre relative à la sécurité des
mineurs.
Après un préambule affirmant, que les compa-
gnies réalisent des bénéfices importants, le con-
seil national a voté à l'unanimité la résolution
suivante
Les délégués ont signalé que dans certaines compa-
gnies la. loi de huit heures particulière aux mineurs
n'était pas observée. Le conseil national déclare mani-
fester sa volonté de faire respecter intégralement la
loi du 24 juin iOi'J.
Le conseil a ensuite abordé la question de la
procédure à suivre à propos du procès qui sera
probablement intenté à la société à la suite de
la catastrophe de Roche-la-Molière. ·
Après avoir fixé Nancy comme lieu de son pro-
chain congrès, le conseil a chargé un certain nom-
bre de délégués d'aller entretenir le ministre des
travaux publics, M. Tardieu, des différentes ques-
tions qui avaient été mises à son ordre du jour.
Ces délégués ont été reçus hier au ministère des
travaux publics.
A l'issue de l'entrevue, le ministère communiquait
hier soir la note suivante:
Une délégation du conseil national élargi de la
fédération nationale des travailleurs du sous-sol
s'est rendue aujourd'hui au ministère des travaux
publics. En l'absence du ministre, elle a été reçue
par son chef de cabinet, assisté du directeur des
mines.
La délégation leur a présenté les résolutions
votées par le conseil dans ses réunions des 30 et
31 juillet et les a priés de les transmettre au mi-
nistre en insistant particulièrement sur les re-
vendications relatives à l'augmentation des sa-
laires. et à l'interprétation donnée par les com-
pagnies minières à la loi de huit heures.
Enfin, les délégués ont demandé que le ministre
intervienne auprès des compagnies pour que des
rapports normaux s'établissent entre les repré-
sentants des syndicats et les exploitants,- en vue
du règlement des questions relatives aux salaires,
à la discipline, etc.
Le poste d'agent commercial à San-Francisco est
déclaré vacant.
Les candidats devront adresser leurs demandes au
ministère du commerce et de l'industrie (direction du
personnel, de l'expapsion commerciale et du crédit),
iOi, rue de Grenelle.
FASTS-DIVERS"
LA TBMIIPÉÎPi^ft.TXJriEl
Bulletin de l'Oflice National météorologique
I. Situation générale le 2 août, à 7 heures.
Une dépression couvre la Finlande (1,000 mb) et s'é-
tend plus faible à la Baltique et à la Pologne (1,012 mb).
La pression est légèrement inférieure à 1,015 mb sur
l'Europe centrale. Une autre dépression aborde l'Islande
(1,010 mb). Un anticyclone a envahi les îles Britanni-
ques, le nord-ouest et le nord de la France (1,020-1,023
mb). Un minimum orageux couvre la Gascogne (1.015
mb). A Paris 1,020 mb. Les perturbations se déplacent
de l'ouest à l'est.
II. Situation probable le 3 août, à 7 heures.
Une vaste hausse recouvrira la Finlande, la Scandina-
vie, l'Europe centrale et la moitié sud de la France avec
maximum de +8 à 9 mb sur l'Allemagne. Une nouvelle
baisse envahira le nord-ouest de l'Europe avec maximum
de à 10 mb vers les Feroë. En France, beau temps
par suite de l'absence de perturbations.
III. Le temps du 1" au 2 août, à 7 heures.
Maxima: +36° Lyon, 35° Bordeaux, 34° Clermont-
Ferra.nd, Nîmes, 33° Toulon, 32° Dijon, Strasbourg, 31°
Nancy, 30° Perpignan, 28° Paris (Saint-Maur), Tours,
26° Cazaux, 25° Valenciennes, Rennes, 22° Cherbourg, le
Havre.
Minima: -1-21° Perpignan, 18° Bordeaux, Lyon, 17°
Paris (Safnt-Maur), Angers, Orléans, Cazaux, Dijon, lis»
Brest, Clermont-Ferrand, Nancy, Strasbourg, 15° Vaien-
ciennes, le Havre, Toulon, 14° Cherbourg.
le bouchon tremblote. Parfois, il glisse, plonge,
et le pêcheur tire sur sa. ligne, au bout de la-
quelle tourne un minuscule poisson, parfait
comme l'eau est parfaite. Il met cet argent
dans sa poche garnie d'une dentelle de fou.
gère; il n'a que faire d'un panier d'osier; il est
content, il est riche. Il reste ainsi très longtemps
au bord de la rivière foisonnante. Quand il re-
gagne le bourg, il est fâché d'entendre crier des
hommes. Il voudrait garder ce murmurant si-
lence, si limpide, si bleu, qui est en lui, et dont
i! a fait provision. Mais il s'agite, allume sa.
pipe. Il arrive à la maison; il donne les gar-
dèches au chat, une mince ablette, vite fanée
comme une simple fleur. Elles auraient trisès
mine dans la vaste poêle. Dimanche prochain,
il ira s'asseoir au bord de l'eau, dont il ne peut
se lasser. A personne, pas même à son ombre,
il n'a dit qu'il y vient noyer ses peines, ses
petites esperances, que le flot emporte.
Le mois dernier, je fus bien surpris Jeantou
passa près de moi, sans crier gare, chargé d'une
gerbe de genêts en fleur. Il portait ce monceau
d'or à ses lapins. avec la mine d'un garçon qui
a fait fortune. Cet après-midi, il désherbe une
planche de haricots; il tape de l'œil et vante les
pêcheurs de truite qui reviennent au logis, le
panier si bondé que l'on ne peut plus fermer le
couvercle. Et les truites sont pudiques, elles ne
laissent pas voir facilement les points rouges
qu'elles ont sur la panse; Du fond de la rivière
au creux de la main, il y a une distance. Et
Jeantou de conter cette histoire « L'autre jour,
Bravaud, le marchand de bœufs qui n'avait ja-
mais fait que s'amuser avec le goujon, fut pi-
qué tout d'un coup par l'envie dé pêcher'la
truite. Drôle d'idée. Il s'amène à l'auberee de
Marie Pallier. Il se tourne, les oreilles rouges,
du côte d'un franc pêcheur qui buvait du vin
en fumant sa pipe « Vous prenez toutes les
» truites.les petites et les grosses. Vous êtes trop
» gourmand. C'est t-honteux. Il y en a que pour
» vous.Ça changera.Je vais, ce soir, à la rivière.
» J'ai acheté un poisson artificiel, » (Jeantou
ne pouvait prononcer ce mot; il disait:un pois-
son-ficelle.) L'autre répond par une bouffée de
sa pipe, qu'il lui souffle au nez.MoiJe sors avec
Bravaud. C'était du bon sans:. Il me tape sur
l'épaule comme un insolent; il est si gras qu'il
a des cerises de viande au bout des oreilles. Il
court chercher une canne vernie, une ligne
de crin et le poisson-ficelle. Je le suivis à quel-
ques pas. Il gonflait ses joues, bouillait dans
sa peau. Il arrive au Pont-Rouget et s'appuie
~ǧ§teg afiJBÊËi âSfeSêi La âïièjfe. nJaJias Éejaih^
Vent sur les côtes le 2 août, à 7 heures: 5m. nord-est
Saint-Ing'crvert, 3 m. nord le Havre, 5 m. nord-est Oues<
sant, 5 m. est-nord-est Rochefort, 7 m. ouest-sud-ouefij
Bayonne, Sète calme, 1 m. nord-nord-est Antibes.
Pluies des 24 heures le 2 août, à 7 heures: traceai-Ji
Abbeville, Valenciennes, Beauvais, Perpignan, 0 mm. 2
Rennes, le Havre, Saint-Inglevert, Paris, Orléans, 1 nunï
Ouessant, Bréhat, Romilly, Metz, Angers, Lyon, 2 tobsi
Brest, 3 mm. Nancy, Strasbourg, Coblence, Mayenoëj
4 mm.. Trêves.
Etat de la mer du 2 août: DanJcerque, la Hève.la
Couhre, Ouessant, Sète, Antibes calme, la Hagrae, Socoa
modérée.
IV. Prévisions pour la nuit du 2 au 3 aaûti
Région parisienne: brumeux, nuageux avec éclaircies,1
̃'̃Même température. t
V. Probabilités pour la journée du 3 août. ï
Région parisienne: vent de nord-est faible devenant
variable, ciel brumeux, nuageux avec éclaircies.
En France: a) Vent. Toutes régions: faible dé
nord-est devenant variable*.
Ji) Etat du ciel. Région nord-est: très nuageux,
quelques ondées' suivies d'éclaircies; autres régionsS
brumeux, nuageux avec ëclaircies.
c)jTempëratùre. Toutes régions: stationnaire.
Le draine de la rue de Bagnolet. M. Laugé;
juge d'instruction, a entendu Mer Mme Grappe^
qui, le 21 juililet, rue dû Bagnolet, avait Uié sob
mari à coups de revolver. Paul Grappe, ancien dé'-i
serteur, avait vécu dix ans sous des habits dej
femm'e pour échapper aux recherches de lia pon
Ho-o. Il était alcoolique et, le soir du drame, SI
était rentré chez lui plus ivre que d'habitude ef;
avait tenté de tuer son enfant. C'est alors que,
pour défendre celui-ci, Mme Grappe avait saisi vp
revolver et tué son mari. Elle a retracé hier lai
scène du drame devant le magistrat, en présence
de ses défenseurs, M" MauTic-e et Jacques
̃Mourier.
Accident volontaire. M. Ancfapé Douchy, bou-
levard Delessert, 15, -montait, hier, en automobile,
l'a-venue des Champs-Elysées lorsque, à l'angle de
fra rue Balzac, une autre voiture fonça sur la
sienne et pénétra dans la carrosserie. Du vé'bir1
i'Oiile tamponneur, descendit une dame, Mlle Renéai
"Fagan, artiste lyrique, qui déclara tranquillement
.que son geste avait été voï-ontaire. Il paraît qaê.
'M. Dowhy mebtait de lia mauvaise volonté à s«fc*
quitter certaine dette, et sa créancière avait vouM
se venger. Au commissariat de police, la victimef
refusa de porter plainte.
Un drame de la jalousie. Un mutilé de gu-enEe^
.'le menuisier AvriMeux, .rencontra, le 16 juiiiMèfc
rare Pernety, son voisin, M. Payrard, en compagnie!
de son ancienne amie. Il tira deux coups de re-voï-*
ver et tua Payrard. Interrogé hier par M. Boutî^
gaiy, juge d'instruction, en présence de M° Andaéi
Bérfchon, AvriMeux a déclaré qu'il avait voulii!
tirer sur son amie, mais que Payrard s'était interw
posé et av-adt reçu les deux coups de revolver."
Le trésor de 1' « EMsabethville ». Le coffieë-a
fort' qui a été am-ariné par les scaphandriers et
transporté à IMle-ïsle sera vraisemb'Lablemen*
•ouvert aujourd'hui. On sera dès lors fixé sur soni
•contenu. Un doute subsiste, en effet, dans l'esprâtl
de M. Terme, directeur de la société: d'entreprisesj
souis-marines qui a ejïectuê les recherches. Se^
Ion la Compagnie des diamants du Congo, ddt-iiE
les pierres précieuses, dont le montant s'élevait a
50 -millions, auraient été remises au capitaine doj
VElisabelhville pour qu'il les enfermât dans le
coffre-fort. Selon les assureurs, au contraire, le^
diamants auraient été déposés dans des sacs pl-as*
ces dans l'armoire grillagée de la cabine des vai-i
'leurs postales. De toutes façons, M. Terme ne
doute pas du succès de l'entreprise. Si le coffisej
ouvert en présence de MM. Terme et y-aléaij
armateur à Saint-Nazaire et qui a coopéré aux;
recherches, ne contient pas le trésor, les smm
phandners remonteront les sacs de la cabine pos-S
tale qui, dès maintenant, a été repérée. f
Les accidents de la circulation. Près dol
Bayeux (Calvados), une automobile conduite par! `,
M. Billon, chauffeur à Hou'lgate, a capoté par suite
do l'éclatement d'un pneu. Grièvement bl-essé§
M. Bil'lon est mort peu après.
Sur la route do Sangatto à Calais (Pas-den
Calais), une auto, conduite par M. Lcplat, ayan*
pris un virage trop rapidement, a dérapé, a écrasa
contre une haie un enfant de 13 ans, Ghartsa
Robbe, et a ensuite capoté. L'enfant a été releva
mortellement blessé; une voyageuse, Mme De-:
bruyne, a été gravement contusionnée.
Ses freins s'étant rompus, une auto-goudron-
neuse descendit à toute vitesse la côte du GaûvaireSt
à Lezey ('Moselle), et vint s'écraser contre le paw
rapet d'un pont. Coincé entre le véhicule et lej
parapet, .M. Clément Jochem, 57 ans, demeurant à!
Château-Salins, a été broyé et brûlé par le gou-«
dron en fusion qui s'échappait de l'auto. In a suc-*
combé à ses blessures.
Une automobile, conduite par M. Girard, e$j
dans iiaqueKe avaient pris place sa femme, sa fi'ffej
et son fils, a capoté en arrivant aux Sables ->
d'Odonne, un des pneus ayant éclaté. Le jeûna
garçon fut tué; Mme Girard a une cuisse brisée j
le pilote et 'la jeune fille furent fortement confoig
sionnés. :|l
Accident d'aviation. Le pilote aviateur BueejI
et son mécanicien Nimolo faisaient, hier après*
midi, dans le golfe de la Ciotat (Bouches-du-
Rhône), des essais d'un hydravion torpilleur; ils
étaient accompagnés de deux ingénieurs de lai
Société provençale de constructions navales, M;M«
Perrot et Lamoureux. L'appareil avait décollé ra-t
pidement et il avait pris une trentaine de mètres'
de hauteur lorsque, soudainement, il se renversas
et tomba dans la mer. M. Perrot, pris sous l'appar-*
reiil, fut noyé. MM. Burri, Nimolo et Lamoureux;
secourus par une vedette, ont pu être sauvés-
M. BuwM est sérieusement blessé aux jambes et.ayj
visage. j.
Audience de faillite mouvementée. Les oréaœ^
ciers de Oa faillite de la Banque de crédit coopéi*
ratif de Lorraine devaient se réunir hier, à Mets,
sous la présidence du juge, M. Schneider. Etant!
donné lo grand nombre de plaignants, on ava*tl
.prévu que la séance se tiendrait dans la sale- des)
assises de la Moselle; mais la salle fut vite rem-
plie, et les créanciers qui n'y avaient pu trouver
place se massèrent dans la cour du palais, où un'
haut-parleur avait été installé pour leur permets
tre de suivre les débats. Mais l'affluence et le
bruit étaient tels dans la salle que le juge ne put
tenir l'audience et la leva. Un vif mécontement sei
manifesta alors et, à la sortie, le directeur de iai
banque, M. Barbillon, fut violemment pris- à par-*
tie par des créanciers et des actionnaires. Le pas-i
sif de la faillite est de 25 millions environ, contra
un actif do 12 millions. Les personnes lésées sonti
__H" 1
coup d'eau, à cet endroit; les mignonnes s'y!
baignent les pieds, le dimanche, elles qui pnjfi
plus peur de se mouiller que des chattes. Lui*
lance sa ligne comme pour tirer un bœuf. Le.
poisson-ficelle se plante dans un tremble de;
l'autre bord. Bravaud tire et tireras-tu! Un]
enfsnt gardait ses moutons dans le pré. Bra-
vaud crie très fort « Eh! petit! va quérir le.
» poisson. Tu auras dix sous. » L'enfant le dé-s
croche. Bravaud change de place et il me pro-
met une gifle; j'aime pas ces promesses. ïï
jette sa ligne, plus doucement cette fois, mais
ce diable de poisson-ficelle se pique dans un,
chêne, derrière lui. Le chêne tient bon. Bra=j
vaud appelle le moutard « Tu auras dix sous–l
» arrache-le. sans le casser. » L'enfant, bienj!
content, grimpe comme un. écureuil et décro--j
che encore le poisson-ficelle. « Voilà dix sous,|
» Merci, mossiou. » Le marmot lui dit :sj
« Tenez, pêchez là. » Il montre une rivel
chauve comme un œuf. Moi, je m'en vais. Je
cognais ma figure dans l'herbe, tant je riais.
Tout à coup, j'entends des cris comme si onij
saignait un bon cochon, sauf votre respect. Bra-j
vaud, qui venait de lancer sa ligne, avait, cette'
fois, riiameçon dans le gras du dos « Ah !'i
petit, hurlait-il, à mon secours! C'est plus lej
̃» chêne, c'est moi voilà mon couteau. Coupe:{
» un peu du drap de mon pantalon. Tiens, voilà!»
« vingt sous. pour toi. » II sautait comme .uni-
jeune taureau piqué par un taon. Je pleurais de
rire et je fuyais à toutes jambes; il aurait
passé sa colère sur mon échine. Le lendemaini
il me tapa tout doucement sur l'épaule; il me.
dit « Je n'ai pas pêche, le poisson-ficelle étaii,
» même pas mouillé.» Moi, j'ai rien répondu. Iïi
m'a payé un verre de vin, à l'auberge. C'est un'1
bon homme. Peut-être qu'il prendra des trui-
tes quand il aura le poil blanc. » Jeantou fit
une pause, puis il se mit à piquer entre des
choux quelques brins de genêt vert afin d'éloi-
gner les chenilles. Sa besogne finie, il se remit
à parler « PouJot pêchait la truite– arrivent
deux inconnus, très bien habillés, ma foi.
C'étaient Jésus et saint Pierre « Fais-nous
» passer l'eau sur tes reins, mon vieux petit
» père. » Poulot fait le travail et il refuse vingfc
sous. Alors, saint Pierre lui souffle au tuyau
de l'oreille « Demande ce que tu veux. mcwï
j> compagnon a le bras très long. demande lg
» paradis. » Mais Poulot « Faites excuse, pas
» encore, mossieu le saint, je suis pas trop mat
» au bord de l^eay. Pas encore. Merci quand
».1~ »ï~
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