Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-09-23
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 23 septembre 1886 23 septembre 1886
Description : 1886/09/23 (Numéro 9273). 1886/09/23 (Numéro 9273).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE TEMPS. 23 Septembre 1888.
tes bénéfices résultant des opérations faites par
ja Fédération seraient partagés au prorata, des
achats faits par la Société.
La Fédération devrait s'organiser civilement pour
avoir le droit d'acquérir et de vendre, mais, cette
formalité entraînant des frais assez considérables,
toute Société non organisée civilement pourrait
profiter de l'organisation civile de la Fédération
en s'y rattachant directement elle conserve-
rait son autonomie; mais la Fédération, devenant
civilement responsable, aurait un droit de contrôle
sur les Sociétés.
La Société de Villen'uve-Saint-Geofges est partisan
des centres régionaux. Elle propose de les établir
dans les grands centres commerciaux et indus-
triels, à Paris, Lyon, Lille, Nantes et dans une des
villes du centre, Tours, Bourges ou Limoges. Use-
rait aussi très utile de considérer comme centres
régionaux nos grands ports de commerce comme
Marseille, Bordeaux, le Havre et Rouen.
L'auteur du projet recommande aussi l'organisa-
tion du conseil ceniral à Paris. Le commerce, en
effet, cherchant toujours les débouchés les plus
importants, fait aussi les offres les plus réduites
aux agglomérations les plus grandes. Les conseils
régionaux pourront donner des renseignements
précis sur la qualité des marchandises provenant
de points déterminés de France, mais, si on veut
acheter ces marchandises au plus bas prix possi-
̃ ble, c'est à Paris qu'il faut s'adresser pour con-
naître les prix. La Société de Villentuve-Saint-Georgcs
propose en conséquence d'établir à Paris un con-
seil Central qui n'aura pas pour mission de con-
centrer les opérations commerciales, mais de grou-
per tous les renseignements qui permettront de
z faire une comparaison raisonnée des prix.
Les magasins centraux seront nécessaires dans
l'avenir, pense M. Chevalier, mais, pour le mo-
ment, il faut s'attacher surtout à ouvrir des ma-
gasins d'échantillons, lesquels ne serviront d'en-
trepôts que si des calculs précis en font ressortir
la nécessité.
M. Chevalier rappelle ce qu'il disait à ce sujet
dans le bulletin de l'Economie domestique, l'organe
de la Société coopérative de Villeneuve-Saint-Georges. Il
formulait ainsi son opinion sur les magasins cen-
traux et le conseil central de Paris c
Nous reconnaissons volontiers que des sections
établies dans les principaux centres commerciaux
donneraient une impulsion plus vigoureuse à
l'œuvre entreprise, mais néanmoins il nous paraît
nécessaire de centraliser l'action de ces sections,
car, à côté des produits d'alimentation générale,
qu'on trouve partout, et qu'il est certainement pré-
férable d'acheter et de consommer sur place, cha-
'̃̃ qne région a ses produits spéciaux, qui sont dis-
tribués dans tout le reste de la France. Chaque
groupe régional doit donc se faire le correspon-
dant de kTFédoration pour l'achat de ces produits
ou donner les renseignements nécessaires. Les
ports de commerce sont dans ce cas, ainsi que
Paris, qui est en réalité le grand centre commer-
cial de la France.
Nous avons émis l'avis qu'un magasin fédératif,
établi à Paris, rendrait des services; mais ce ma-
gasin ne serait pas établi sans études préalables
et ne serait certainement pas chargé de pourvoir
à tous les besoins des Sociétés fédérées, mais ne
servirait que pour l'achat des marchandises, que
la moyenne des Sociétés ne peut acheter en gros,
car il est certain qu'il y a avantage à faire dis-
tribuer directement les produits par le producteur
ou le marchand en gros.
L'idéal, selon nous, serait d'établir des magasins
régionaux, et nous voyons immédiatement une
dépense considérable à effectuer pour y parvenir;
mais, dans les régions où il conviendrait d'établir
ces magasins, il existe bien des Sociétés qui pour-
raient les remplacer, au moins provisoirement,
jusqu'à ce qu'on soit fixé sur l'importance qu'il
conviendrait de leur donner, et nous croyons qu'en
génôral'une Société inspirerait plus de confiance
qu'un acheteur.
Ces magasins devraient être aussi peu éloignés
que possible d'une gare de chemin de fer et à
proximité d'uile voie navigable, pour éviter dans
le premier cas des frais de camionnage et, dans le
deuxième, employer, chaque fois qu'on le pour-
rait, les moyens de transport les moins coûteux.
La distribution des marchandises aurait lieu au
comptant dant la limite du possible, et voici com-
ment on pourrait procéder d'une manière géné-
rale
Chaque Société, en faisant ses commandes, men-
v tionnerait l'acceptation d'une traite payable à une
date convenue d'avance et qui correspondrait à
peu près avec celle de la réception des marchandi-
ses, et, pour les livraisons faites directement par
les fournisseurs, aux conditions habituelles fixées
par eux et acceptées par les Sociétés.
Après la lecture de ce projet, les rapporteurs
des commissions donnent connaissance au congrès
des résolutions qui ont été prises au sujet de di-
verses propositions.
Le rapporteur de la commission d'initiative lit
une adresse de la délégation de l' Union des travail-
leurs, de Saint-Etienne, demandant au congrès de
vouloir bien adopter le vœu suivant
Le congrès approuve le principe de l'agriculture coo-
pérative et la concession gratuite de terrains en Al-
gérie.
Les délégués de l'Union des travailleurs rappellent,
pour appuyer leur vœu, les raisons qui ont en-
traîné l'insuccès de l'association des Sociétés de
consommation avec les syndicats agricoles. « En
France, disent-ils, la valeur locative des terrains
est encore très élevée, et la terre ne produit rien
si on ne fait pas des dépenses énormes de labour
et d'engrais. Mais il y a dans notre colonie algé-
rienne des terrains d'une grande superficie, incul-
tes faute de bras, et qui ne manqueraient pas de
procurer aux Sociétés de consommation du riz et
du blé à très bas prix s'ils étaient concédés à ces
coopératives. » L'Union des travailleurs a soumis au
préfet de la Loire le vœu énoncé plus haut. M. le
préfet l'a communiqué à son tour à M. le ministre
de l'intérieur, lequel a répondu « en donnant l'as-
surance que, si la proposition était accueillie par
le congrès national de Lyon, le gouvernement l'exa-
minerait avec le plus bienveillant intérêt ».
Une discussion très vive s'élève entre le prési-
dent, l'Abeille nîmoise, l'Union des travailleurs et la
Fédération de Vienne, à propos de ce vœu.
•! L'Abeille n'tmoise fait observer que la seconde par-
tie de la proposition a une tendance vers le socia-
lisme d'Etat.
'l La Fédération de Vienne se demande si le congrès
? a de pareils vœux à formuler.
f. Quant aux membres de l'Union des travailleurs, ils
luttent avec acharnement pour décider leurs col-
lègues à appuyer leur proposition.
Le congrès est très divisé. M. de Boyve parvient
.'̃ cependant à concilier tout le monde en modifiant
ainsi le vœu de l'Union des travailleurs
L'Union des travailleurs, de Saint-Etienne, a l'honneur
de demander au congrès de vouloir bien approuver le
principe de l'agriculture coopérative, et demande au
gouvernement de prendre les moyens nécessaires et
de droit commun pour le développer.
Sous cette forme, le vœu est adopté à l'una-
nimité.
Le rapporteur donne ensuite lecture d'un second
vœu ainsi formulé
Le congrès national des Associations coopératives de
France exprime le vœu qu'une section dite des Institu-
tions de prévoyance, coopératives et d'économie popu-
laire, soit organisée à la prochaine Exposition univer-
selle qui doit avoir lieu à Paris en 18S9.
La chambre consultative de la Fédération est chargée,
de concert avec la commission executive du congrès na-
tional mutualiste de Marseille, de transmettre sans re-
tard ledit vœu à M. le ministre du commerce et de l'in-
dusirie et au grand conseil de l'Exposition, et de faire
toutes autres démarches jugées nécessaires pour obte-
nir une solution favorable.
Ce vœu, comme le précédent, est adopté à l'una-
nimité.
v Le rapporteur de la commission d'initiative
donne lecture d'une troisième proposition invi-
tant le gouvernement à déposer sur le bureau des
Chambres un projet de législation qui donne à la
femme les mêmes droits qu'à l'homme dans les
Sociétés coopératives civiles. Le délégué de la Fé-
dération de Vienne fait remarquer que, depuis sa
fondation, cette Société a distribué ses bénéfices
aux femmes qu'elle compte parmi ses membres
adhérents, ces femmes fussent-elles en puissance
de mari. Mais le délégué de la Fraternelle de Cher-
bourg, auteur de la proposition, objecte justement
que la Société coopérative n'a pas le droit de don-
ner un livret à la femme mariée et que cette der-
nière, par conséquent, ne jouit pas, dans la coopé-
ration, des mêmes droits que son mari. C'est cette
inégalité que le représentant de la Fraternelle veut
faire cesser. Le congrès émet un vœu favorable à
sa proposition.
On passe enfin à la discussion du projet relatif
à la Fédération régionale des Sociétés coopératives
et à la fondation d'un magasin central à Paris. Le
secrétaire général de la Fédération, M. Fouge-
rousse, présente et défend avec beaucoup de cha-
leur la formation « d'une Société coopérative à
capital et à personnel variables, dont le siège se-
rait à Paris, et qui aurait pour but d'acheter en
gros, dans les meilleures conditions de prix et da
bon marché, tous les articles de consommation, et
de les revendre aux Sociétés adhérentes. » Le délé-
gué des Equitables coopérateurs de Lyon, M. Maréchal,
ddjït.la compétence et l'autorité dans toutes les
questions relatives à la coopération sont in-
contestées, repousse le projet. Il donne des ar-
guments très forts contre le magasin central de
la Fédération a Paris. « Les Sociétés d'une région
quelconque, dit-il, n'ont aucun intérêt, dans la
plupart des cas, à demander à Paris leurs mar-
chandises. Une région déterminée peut devenir à
un certain moment, dans un grand nombre de
circonstances, quand il s'agit d'acheter telle ou
telle marchandise, un centre plus important que
Paris, et est appelée à remplir, par conséquent,
mieux que la capitale le rôle de magasin central
pour toutes les Sociétés. Aussi bien, le magasin
central de Paris n'obtiendra que difficilement la
confiance des Sociétés de province, toujours ja-
louses de leur autonomie. » M. Fougerousse se dé-
fend de vouloir accaparer la province au profit de
la capitale, et M. Maréchal fait tant et si bien qu'il
décide le congrès à repousser toute idée de maga-
sin central à Paris. Le projet du délégué des Equi-
tables est en conséquence soumis aux délibéra-
tions de l'assemblée.
Voici les résolutions que présente M. Maréchal
Art. 1er. Création de Fédérations régionales chargées
do renseigner les sociétés fédérées, d'acheter pour leur
compte et de leur distribuer les produits demandés par
elles.
Art. 2. Etablir des relations entre les Fédérations
opérant comme agents réciproques et avec la Fédéra-
tion centrale de Paris sous forme de cotisations.
Art. 3. La Fédération régionale pourra payer directe-
ment aux vendeurs le montant des achats faits par son
intermédiaire ou laissera ce soin aux Sociétés qui en
feront la demande.
Art. 4. Vœu de création de banques coopératives char-
gées du service financier de la Fédération.
La discussion et le vote de ces différents articles
sont renvoyés à la séance du soir.
Avant de se séparer, le congrès décide que la
Fédération soutiendra de ses deniers le procès que
la Revendication de Puteaux se propose d'intenter à
l'administration pour obtenir le dégrèvement de
sa patente. Je vous ai exposé hier les motifs don-
nés par l'administration pour repousser la de-
mande de la société coopérative de Puteaux.
La réunion du soir est nombreuse. Les délégués
sont au complet et les auditeurs sont venus en
foule.
M. Aynard remercie de nouveau le congrès de
l'honneur qu'il lui a fait en lui accordant la prési-
dence. Il retrace brièvement l'historique de la co-
opération, rappelle les services rendus par quel-
ques hommes distingués et engage les délégués à
s'attacher surtout à la solution des problèmes qui
doivent assurer, par les associations de coopéra-'
tion, un capital destiné aux caisses de retraites
pour les travailleurs.
Soudain une interruption se produit.
On nous la fait à la catholique, crie un délé-
gué.
M. Aynard n'a cependant prononcé aucun mot
qui pût blesser les susceptibilités de qui que ce
soit.
Mais l'assemblée est nombreuse, impatiente peut-
être de commencer la discussion des projets à
l'ordre du jour, et l'honorable président, qui n'a
pas l'habitude des réunions populaires, retraçant
en termes élevés le rôle des personnalités remar-
quables qui appartiennent à tous les partis et qui
ont été les apôtres de la coopération, a indisposé
quelques délégués à l'esprit un peu étroit. Il
achève cepeadant son discours au milieu des ap-
plaudissements de la grande majorité de la réu-
nion.
Après la lecture du procès-verbal, un nouvel in-
cident se produit.
Le délégué de l'Union des travailleurs proteste, au
nom de la liberté de conscience, contre le rapport
de M. de Boyve, dont on a voté l'impression hier.
Il y a dans ce rapport, dit le délégué de
l'Union des travailleurs, des passages politiques où
les socialistes sont très mal traités, et je Proteste.
Nous n'avons pas ici à nous occuper de politique.
Deux ou trois délégués appuient cette protesta-
tion. Mais M. de Boyve ayant invité le délégué des
Travailleurs à donner lecture des passages de son
rapport qui motivent sa protestation, et ce dernier
n'ayant pu citer un seul mot contre le socialisme
et contre tel ou tel parti politique ou religieux,
c'est une nouvelle approbation enthousiaste que
le congrès donne à l'étude si remarquable du dé-
légué de l'Abeille nîmoise.
Après d'autres petits incidents sans grand inté-
rêt, mais qui trahissaient malheureusement l'hos-
tilité de quelques personnes contre les idées pra-
tiques que détendent les coopérateurs, le congrès
a repris la discussion du projet relatif aux Fédé-
rations régionales.
Un grand nombre de délégués prennent part au
débat, mais plus particulièrement les délégués de
Villetieuve-Saint-Geonjes, de l'Abeille nîmoise, de la Fé-
dération de Vienne et de la Ménagère coopérative. Le
rapport de M. Chevalier, que j'ai résumé plus haut,
sert de base à la discussion. M. Chevalier, d'ail-
leurs, n'étant _pas partisan d'un magasin central à
Paris, prête son appui à M. Maréchal, et ces deux
délégués parviennent, après une chaude discus-
sion, à faire, voter les articles du projet présenlé
par les Equitables coopérateurs de Lyon.
La proposition suivante est mise aux voix et
adoptée
Le congrès invite les Sociétés coopératives à admet-
tre comme principe la vente au prix du commerce de
détail et la capitalisation des bénéfices.
A l'appui de la proposition, M. Ducros, délégué
de la Fédération de Vienne, rappelle que cette So-
ciété, en suivant autant que possible le principe de
la vente au prix du commerce, donne à quarante-
trois de ses membres une pension de retraite de
53 francs.
A la fin de la séance, le congrès a sanctionné le
vote émis dans la séance de l'après-midi et relatif
à la Revendication de Puteaux il a adopté, en ou-
tre, un vœu tendant à inviter la Fédération à pu-
blier dans le Coopérateur français un tableau indi-
quant aux Sociétés coopératives fédérées les droits
fiscaux auxquels ces Sociétés sont astreintes et
ceux qu'elles ne doivent pas.
L'honorable M. Ansittart-Neale a bien voulu me
signaler une petite erreur que j'ai commise diman-
che. J'ai dit que M. Ansittart-Neale est un philan-
thrope callwlique. M. Ansittart-Neale me prie de
déclarer qu'il n'est pas catholique romain, comme
pourrait le faire supposer l'épithète de catholique,
et que le mot de chrétien eût été mieux choisi pour
marquer ses tendances religieuses.
Une conversation de M. Jules Ferry
Nous extrayons le passage suivant du récit que
fait un rédacteur du National d'un entretien qu'il
a eu avec M. Jules Ferry
Il (M. Ferry) répudia en termes énergiques et graves
les stériles ambitions qu'on lui prête pour la prochaine
session. « Me voyez-vous, disait-il, édifiant au hasard
des combinaisons ministérielles, dans une Chambre qui
ne se peut gouverner elle-même, qui n'a point de bases
logiques d'influence ou de majorité, qui ne peut que
donner le spectacle de son impuissance? » Et comme
nous insistions sur un détail du dialogue, observant,
avec trop de fougue peut-être, que ce qui a compromis
la force et l'indépendance des précédentes majorités ré-
publicaine, ç'a été la tendance des chefs de la gauche
vers la gauche radicale, les satisfactions croissantes ac-
cordées à ce groupe transitoire et indéfini, l'entrée en
scène du radicalisme par la petite porte des faveurs et
des amendements, l'éternelle comédie de la faiblesse des
uns et de l'ingratitude des autres, bien plus même que
l'assaut désordonné de l'extrême gauche, que ses cam-
pagnes d'invectives, de diffamations et de basses cour-
tisanerics populacières, l'ancien président du conseil
nous indiqua combien sa volonté est aujourd'hui accusée
et précisée de ne point condescendre, ne fût-ce que
pour un instant, à ces pactes précaires qui décident
parfois d'un vote, mais le doublent d'une échéance.
Il résulterait en outre de ce compte rendu que
M. Jules Ferry répudie également toute entente
avec les conservateurs en dehors du terrain uni-
quement constitutionnel et toute ingérence des
radicaux dans cette constitution qu'ils veulent dé-
truire.
Les bières salicylées
M. Chautemps, conseiller municipal, président
de la commission de contrôle du laboratoire,
adresse à la Justice une lettre dans laquelle il ex-
pose les raisons qui ont décidé la commission de
contrôle à demander que les bières salicylées
continuent à être poursuivies par les agents du
laboratoire C>
La commission de contrôle du laboratoire municipal
a nettement approuvé la conduite tenue par M. le chef
du laboratoire à l'égard des bières salicylées, dit M.
Chautemps; or, nous avions, pour encourager M. Girard
à persévérer dans la voie où il vient d'entrer, deux
excellentes raisons l'une d'hygiène, et l'autre de
justice.
La raison d'hygiène, c'est que l'acide salicylique et le
salicylate de soude sont des médicaments actifs et dan-
gereux qui peuvent, chez les sujets dont les reins
fonctionnent mal, et par conséquent chez presque tous
les vieillards, déterminer des accidents graves. Que
de gens font de la néphrite comme le personnage de
Molière faisait de la prose, c'est-à-dire sans le savoirr
C'est une question de dose, dit-on; à cela je réponds
que les bières salicylées contiennent un minimum de
vingt-cinq à trente centigrammes d'acide salicylique ou
de salicylate de soude par litre, et que bon nombre de
buveurs de bière consommeraient àî.isi chaque jour un
demi-milligramme de l'un ou de l'autre de ces pro-
duits.
Quel est le médecin qui osera prétendre que cette
dose, répétée chaque jour pendant un temps indéfini,
ne sera pas fatale aux gens les plus robustes? Et si
vous autorisez l'acide salicylique dans la bière, vous
l'autoriserez dans le beurre, le lait, le vin, dans tous
les aliments vous arriverez de la sorte à faire pren-
dre chaque jour et toute l'année, à chaque Parisien, la
dose que le médecin ne prescrit qu'avec la plus ex-
trême circonspection et pendant un temps très li-
mité.
Que les défenseurs du salicylage n'invoquent pas
l'exemple des buveurs d'Allemagne la quantité d'a-
cide salicylique d'une bière est en raison directe de sa
mauvaise qualité et du chemin qu'on veut lui faire
parcourir. Les bières allemandes que l'on boit de l'autre
côté du Rhin ne sont pas salicylées.
Mais j'ai, de plus, invoqué en faveur de la campagne qui
est actuellement poursuivie par le laboratoire une rai-
son de justice. En effet, ce n'est pas d'hier que datent
les préoccupations du laboratoire à l'égard de l'acide
salicylique; mais c'était les détaillants qui étaient con-
damnés, alors que le fabricant, c'est-à-dire le vrai cou-
pable, s'enrichissait en toute sécurité. Lt préfecture de
police et le laboratoire ont enfin compris beaucoup
trop tard, à mon avis- que c'était dans les gares qu'il
fallait analyser les bières, à leur arrivée d'Allemagne
et d'ailleurs. On sait ce qui est advenu. Le parquet, qui
avait été impitoyable à l'égard des petits, s'est consi-
déré comme désarmé à l'égard des gros. C'est une ques-
tion sur laquelle la commission de contrôle du labora-
toire municipal a résolu d'aller prochainement conférer
avec M. le ministre de la justice.
Dr E. ClIAUTEMPS.
La mine aux mineurs
Sous ce titre, on lit dans la France 5'~
Le premier coup de pioche a été donné le 13 septem-
bre, par M. Laur, sur les affleurements de trois couches
qu'on suppose constituer le faisceau complet de Rive-
de-Gier, à quelques centaines de mètres du village de
Lorette, dans la propriété de M. Jamen, maire de For-
noy. L'autorisation de l'administration des mines a été
immédiate. Le fermier de la terre de M. Jamen a passé
séance tenante une location au syndicat; bref, de toutes
parts, dans Rive-de-Gier, sauf les oppositions latentes
et intéressées, on comprend qu'une ère nouvelle com-
mence, et les dons en outillage affluent.
Le syndicat va pout-ftiro s'entendre directement avec
les tréfonciers du Pardon et du Marthovey. En atten-
dant, il exploitera dans les parties de ces concessions
qui ne demandent pas de capitaux. Les ouvriers avan-
cent leur travail, et les quatre ou cinq mille francs
peut-être nécessaires pour élargir l'exploitation arrive-
ront sous forme de dons.
Notre collaborateur M. Laur a reçu, depuis le 13 sep-
tembre, les lettres et dépêches suivantes
« A Monsieur Laur, député de la Loire
» Rivc-de-Gier, .15 septembre.
Monsieur le député,
» Nous avons ouvert les travaux aux affleurements
de la dcuxièmecouche, supposant avec raison que ceux
de la première, placés sur la terre végétale, pourraient
avoir été bouleversés par des exploitations clandesti-
nes nous avons trouvé immédiatement à l'avancement .m
mitre et plus de charbon (/). La couclin tourne sous la rou-
te, ainsi que nous l'avions prévu, inclinant, fortement
vers le rnisseau du Plomb, c'est-à-dire dans la direction
de Rive-de-Gier.
Hier, visite de M. le garde-mine aux travaux.
» II nous a félicités et encouragés; quelques heures
après, visite de M. le maire de Lorette, qui s'était fait
accompagner de quelques bonnes bouteilles de vin que
nous avons bues à sa santé.
Bonne poignée de main de M. Binachon.
» Agréez, monsieur le député, l'hommage de notre
respectueuse considération.
h Le secrétaire,
» PEILLON. »
'̃̃' « Rive-de-Gier, 18 sept., 5 h. 30.
» Travaux vigoureusement conduits, couche augmen-
tant dans quelques jours. Qualité excellente, écoule-
ment produits assuré. B. »
Le congrès antisémitique roumain
et M. Drumont
Nous avons fait connaître les résolutions votées
par le congrès antisémitique réuni à Bucarest sous
la présidence d'un sénateur roumain. L'auteur de
la France juive avait été naturellement invité, mais
il s'est excusé par une lettre que nous trouvons
dans l'Univers d'hier et dont voici la conclusion
Je souhaite que le succès vous accompagne cette fois
encore dans la croisade que vous. entreprenez. Nous as-
socier à cette œuvre n'est pas seulement pour nous une
nécessité de salut social, c'est, écrirais-je volontiers,
l'accomplissement d'un devoir de réparation envers
l'Europe. Avec notre amour pour les idées généreuses,
notre élan vers les opprimés, notre tendance à nous
laisser guider davantage par les sentiments que par la
raison, nous avons contribué à faire tomber partout les
barrières que nos aïeux, plus sages et plus prévoyants
que nous, avaient mises à l'envahissement de l'élément
sémitique. Nous nous apercevons aujourd'hui que les
persécutés d'hier sont devenus les plus intolérants des
persécuteurs et qu'un siècle à peine a suffi pour faire
de l'esclave de la veille le plus arrogant des maîtres.
Nous sommes prêts à réparer notre erreur et, après
avoir eu le malheur d'aider en 1790 à l'émancipation des
juifs, ce dont nous nous mordonsiles doigts,-nous
ne demandons qu'à combattre en 1886 pour l'émancipa-
tion des chrétiens.
Ce langage se passe de commentaires; l'Univers
a pourtant tenu à en formuler un, que voici
D'après le savant et judicieux abbé Léman, la vie de
la nation juive depuis la dispersion répète, en l'expiant,
la passion de Notre-Seigneur. L'expiation doit donc al-
ler jusqu'au bout, jusqu'au partage des dépouilles, ce qui
serait précisément la liquidation prédite par M. Dru-
mont.
Les mots en italique sont soulignés dans l'Uni-
vers. Puisque notre confrère en est à la confisca-
tion, pourquoi s'arrête-t-il en si beau chemin et
ne va-t-il pas jusqu'au bûcher? La « liquidation »
serait encore plus complète.
Académie de médecine (22 septembre)
La correspondance comprend une note sur le
traitement de la fièvre typhoïde. Aucune commu-
nication ne figurant à l'ordre du jour, la séance
est levée.
AVIS
L'échéance du 30 septembre étant l'une des
plus importantes de l'année, nous prions instam-
ment ceux de nos souscripteurs dont l'abon-
nement expire à cette date do ne point attendre
la fin du mois pour nous adresser leur renou-
vellement, afin de leur éviter tout retard dans
la réception du journal.
FAITS DIVERS
22 septembre. La pluie est tombée à plusieurs
reprises, dans la journée d'hier, et très violem-
ment vers trois heures. A partir de ce moment, il
y a eu des intermittences de clarté et d'obscurité,
mais il avait fallu allumer le gaz dans les maga-
sins un peu bas de plafond. Vers la fin de la nuit et
à l'aurore, il est:encore tombé une petite averse.
Le temps est resté ensuite indécis. La pluie a re-
commencé vers midi.
Le bureau météorologique du Nciv-York Herald
annonce qu'une tempête très violente souffle ac-
tuellement sur Terre-Neuve. Elle suivra probable-
ment la direction nord-est et causera des pertur-
bations barométriques sur les côtes de France et
d'Angleterre entre le 24 et le 26 de ce mois.
Aujourd'hui 22 septembre, le thermomètre du
journal marquait
A 7 heures du matin. 13° au-dessus de 0
A il heures du matin. 17°
A 1 heure de l'après-midi. 17°
Hauteur barométrique à 8 heures.. 751.
Aujourd'hui a eu lieu à Versailles l'inaugura-
tion de la nouvelle synagogue due à la libéralité
de Mme Furtado-Heine.
Ce temple, situé rue Albert-Joly, est l'œuvre de
M. Aldrophe, l'émincnt architecte de la synagogue
de la rue de la Victoire, et de M. Blondel. La façade,
élégante et harmonieuse, se compose d'un seul
corps flanqué de deux pavillons-tourelles à dôme
carré elle porte quatre inscriptions en langue
hébraïque.
La partie supérieure de la façade supporte un
fronton couronné par les Tables de la Loi. Le mi-
lieu est occupé par une vaste rosace.
Dans le vestibule, on remarque l'inscription sui-
vante
Ce temple, dédié à l'Eternel, a été édifié par Mme Cécile
Furtado-Heine. Que son nom, passant de génération
en génération, soit béni 1- Septembre 1886.
Après que les Tables de la Loi eurent été portées
dans l'arche sainte, M. le grand-rabbin Zadoc-
Kahn a appelé la bénédiction céleste sur le nou-
veau temple.
Les chœurs de l'Opéra se sont fait entendre pen-
dant la cérémonie religieuse.
Dans un rapport que M. Léon Faucher vient
de rédiger et dont lecture a été donnée au sein du
conseil d'hygiène publique et de salubrité du dé-
partement de la Seine, il est établi que des cas
d'empoisonnement se seraient produits dans des
tirs, par suite de l'usage de capsules au fulminate
de mercure. Ces cas très curieux d'intoxication
sont le résultat de l'absorption des gaz provenant
de l'explosion des cartouches. MM. les docteurs
Marie et Londe, dans un mémoire communiqué à
la Société de médecine publique et d'hygiène pro-
fessionnelle, ont cité deux exemples de ces empoi-
sonnements les voici:
Les époux M. exploitaient un tir situé au nu-
méro 13 du boulevard Bonne-Nouvelle, tir très fré-
quenté et dans lequel on tirait, à certains jours,
3,000 à 4,000 balles. Ils couchaient dans une cham-
bre située au-dessus de leur tir, et mise en com-
munication par un étroit escalier en colimaçon
avec le tir même, qui se trouvait alors constam-
ment fermé en raison de la saison froide. Par le
fait de l'éclairage môme du tir, l'escalier devait
former une sorte de cheminée d'appel entraînant.
dans la chambre à coucher la majeure partie des
gaz provenant de l'explosion des cartouches con-
sommées dans le tir, et les époux M. se trou-
vaient ainsi exposés, nuit et jour, à l'action de ces
gaz, »
Bientôt ils furent pris de stomatite et de trem-
blement le caractère de ces affections ne laissait
point de doute sur leur cause on se trouvait en
présence -d'un empoisonnement produit par le
mercure.
Les époux X. exploitent un tir au numéro 7
du boulevard Saint-Denis. Cet établissement est de
dimensions très exiguës, très bas de plafond, sans
aucun moyen d'aération, et les intéressés, qui y
séjournent d'ordinaire de onze heures du matin à
onze heures du soir, ont, en outre, couché pendant
un mois environ dans le tir même, alors qu'il se
trouvait constamment fermé pendant le jour en
raison do la saison froide. C'est à ce moment même
que leur santé s'est subitement altérée.
Ces renseignements conduisent naturellement à
penser que les accidents éprouvés parles ménnges
en question sont principalement dus aux condi-
tions toutes particulières de continuité dans les-
quelles ils se trouvaient soumis à l'action délétère
des gaz provenant de l'explosion des cartouches
consommées dans leurs tirs, Ce qui confirme cette
opinion, c'est que les observations que l'on a faites
en province dans des tirs bien aérés ont établi que
des cas d'intoxication analogues à ceux que nous
signalons n'avaient jamais été remarqués.
Il importedonc de prévenir le danger qui résulte
de l'emploi de capsules au fulminate de mercure.
On avait songé à en proscrire absolument l'usage;
mais M. Faucher pense qu'il n'est pas nécessaire de
prendre une mesure aussi rigoureuse. A son avis,
il suffira d'imposer aux personnes qui voudront
ouvrir un tir les conditions suivantes 1° une
ventilation artificielle suffisamment énergique pour
que l'atmosphère des tirs soit renouvelée en une
heure au plus, lorsque le tir est installé dans un
espace entièrement clos 2° l'interdiction absolue
aux propriétaires de tirs entièrement clos de cou-
cher dans leur établissement ou dans des cham-
bres communiquant directement avec ledit établis-
sement. Les conclusions du rapport de M. Fau-
cher ont été adoptées par le conseil d'hygiène. A
l'avenir, les propriétaires de tirs seront donc te-
nus de remplir les obligations que nous venons
dénoncer.
Nous avons reproduit le récit donné par un
rédacteur de l'Estafette de la séance à laquelle M.
Slade l'a fait assister. Ce journal a inséré à ce sujet
la rectification suivante, au'il ne fait suivre d'au-
cune observation
Je ne veux retenir de la Chronique que cette phrase
caractéristique Voilà, je le jure, ce que j'ai vu, de mes
propres yeux vu Or, ayant été placé à côté de votre
collaborateur, j'affirme que, de la place où nous étions,
il était impossible de constater ce que en admettant
même la- supercherie notre confrère à cru voir,
c ost-j-diro-ia main de M. Slade écrivant sur l'ardoise.
«n.'Z,Ra°m'a soirée d'hier, vers cinq heures, les
S?fr,' vir?nr"naie-nt au commissariat du quartier
Saint-victor Ut. sieur Mutz, âgé de vingt-cinq ans,
In~ulp,e de vol. ~dant que le secrétaire du com-
missatre de poltce lJ'cédait à l'interrogatoire du
prévenu, ce de,rmer, I~r(n':mt de ce que la fenêtre
du cabinet était ouvertc, enJ,l)ba précipitamment
's~ agents
Celui-ci put être rejoint rue de Poissy peu ™]
retier, qui dut entamer avec lui une lutte tu£™~
née avant de pouvoir s'en rendre maître. Le chor-
retier a reçu plusieurs coups de poing qui lui ont
meurtri le visage, et Mulz l'a frappé en outre d'un
coup de pied dans l'abdomen. On craint des lé-
sions internes.
Après avoir été soigneusement ligotté, l'inculpé
a été ramené au commissariat, d'où il a été expé-
dié au Dépôt.
Sur une plainte du propriétaire des magasins
de nouveauté du Cardinal Fesch, victime de vols
nombreux, le commissaire de police du faubourg
Montmartre découvrit que l'auteur de ces sous-
tractions était un employé de la maison, le sieur
C. Hier il a procédé à son arrestation. Chez lui,
rien de suspect n'a été découvert, mais le commis-
saire ayant appris qu'il était lié avec un ancien
employé delà maison, actuellement marchand de
vin, une perquisition fut opérée chez ce dernier.
On trouva une quantité de marchandises neuves
dissimulées dans des placards. Les deux complices
furent arrêtés. Le marchand de vin dénonça alors
un autre employé du Cardinal Fesch, le sieur G.
qui commettait aussi des vols fréquents dont il
portait le produit chez un marchand de vin de la
rue Drouot. G. et son recéleur ont été également
arrêtés. \r~
Depuis quelque temps, un cantonnier du nom
de Joseph Barbier vivait séparé de sa femme,
Louise-Zoé Chino, cigarière, âgée de trente-sept
ans, Hier soir, après de copieuses libations, il alla
l'attendre sur la route qui conduit de son atelier
chez elle, au 40 de la rue Claude-Decaen. Il la ren-
contra à l'angle des rues de Madagascar et de Wat-
tignies et lui tira, à bout portant, trois coups de
revolver. Les deux premières balles atteignirent la
malheureuse femme derrière la tête, et, comme
elle se retournait, une troisième la frappa âu-des-
sus du sein droit. Elle s'aflaissa pendant que des
passants arrêtaient le meurtrier. La victime a été
transportée à l'hôpital Saint-Antoine. Son état est
grave, car on n'a pu extraire la balle, qui avait
pénétré dans la poitrine.
Le Mémorial de la Loire raconte un curieux effet
de la foudre à Saint-Etienne
Au moment où l'éclair rapide, éblouissant, immédia-
tement suivi d'une détonation saccadée, a mis la popu-
lation de Sfùnl-Elifinne on émoi, une lueur semblable
à l'étincelle qui jaillit des conducteurs de la machine
électrique a entouré le paratonnerre de la cheminée, j
de 50 mètres, élevée dans la rue Brossard par la Com-
pagnie d'électricité. Il semblait que le faîte de cette
cheminée fût en fou. Dans les ateliers de la Compagnie,
toutes les machines ont subi des influences magnéti-
ques d'une énergie extraordinaire, et un ouvrier qui
avait la mam posée sur le volant d'un moteur a ressen-
ti une commotion telle qu'il a été obligé de reculer de
plusieurs mètres.
Mais c'est à l'Eden que le phénomène le plus remar-
quable a été constaté.
Le directeur de l'établissement, son fils et un employé
qui se trouvaient seuls dans la salle, procédant a di-
vers aménagements avant la représentation, ont vu les
lampes électriques de la scène et des galeries s'allumer
d'elles-mêmes. Cette illumination générale n'a duré
qu'un instant, un dixième de seconde peut-être, le temps
qu'a mis l'éclair à parcourir le ciel néanmoins les cer-
cles lumineux renfermés dans les lampes ont brillé du
plus vif éclat.
On lit dans le libérât du Nord
On nous écrit de Denain que le comité du » Progrès
républicain » de cette ville, réuni en séance extraordi-
naire au salon de l'Ermitage, a voté l'exclusion d'un de
ses membres, qui n'est autre que le citoyen Basly.
Les républicains de Denain ont entendu par là infli-
ger un "désaveu solennel aux agissements révolution-
naires et aux doctrines criminelles d'un homme qui au-
rait pu rendre de très grands services à la classe ou-
vrière mais qui.afl'olé de vanité, n'est plus devenu qu'un
instrument inconscient entre les mains des pires ambi-
tieux.
Nous avons raconté hier uns tentative d'as-
sassinat commise à Guéron par un jeune homme
de quinze ans, Gabriel Gontaud, sur la seconde
femme de son père. Voici quelques détails sur ce
drame intime
Marguerite Royer avait vécu maritalement pen-
dant douze ans avec le capitaine Jean Gontaud.
Elle l'avait connu dans une petite vil!e des Arden-
nes, alors qu'il n'était que lieutenant, et l'avait
suivi de garnison en garnison. Deux enfants na-
quirent de cet union Jean-Gabriel Gontaud et Ma-
deleine. Tous deux furent reconnus, dès leur nais-
sance, par l'officier. Il y a trois ans environ, des
considérations de famille forcèrent le capitaine à
se séparer de sa maîtresse celle-ci vint se fixer à
Paris, dans un petit logement, 29, rue Cambronne,
à Grenelle, où elle vivait d'une petite pension de
125 francs par mois que lui servait son ancien
amant.
Le jeune Gabriel était entré dans l'administra-
tion des postes comme télégraphiste, et la petite
fille avait été placée dans un couvent par les soins
de son père. Mais tout à coup, le capitaine Gon-
taud cessa de donner de sss nouvelles et d'envoyer
à Marguerite Royer sa pension mensuelle.
Les lettres, d'abord suppliantes, puis menaçan-
tes de l'abandonnée restèrent sans réponse. Jean
Gontaud venait de se marier avec la veuve d'un
officier supérieur, il avait pris sa retraite et s'é-
tait fixé à Guéron dans l'arrondissement de
Bayeux. Marguerite Royer se trouva réduite à la
plus profonde misère; elle fit connaître sa situa-
tion au ministère de la guerre et au parquet, qui
ne pouvaient intervenir dans une affaire aussi dé-
licate. Elle commença alors à former des projets
de vengeance, non contre son ancien amant qu'elle
aimait encore, mais contre l'autre femme, « la lé-
gitime», suivant son expression, qu'elle accusait
d'être la cause de tous ses malheurs. Il y a une
quinzaine de jours, elle disparut de son domicile
avec son fils et sa fille, prétextant un vovage chez
des parents. Elle acheta un revolver, et ïe remet-
tant à son fils, lui ordonna d'aller à Guéron, de
supplier son père de revenir à elle et s'il refusait
de tuer Mme Gontaud.
Le jeune Gabriel fit le voyage à pied et se pré-
senta devant le capitaine et lui dépeignit l'af-
freuse situation de Marguerite Roger et de sa fille.
M. Gontaud se trouvait vis-à-vis de sa femme à
laquelle il avait soigneusement caché cette an-
cienne liaison dans une position très pénible il
voulut chasser ce fils naturel qui venait frapper à
sa porte. Gabriel se retira exaspéré et s'embusqua
aux abords de la maison. Lorsque son père fut
sorti, il entra, pénétra jusqu'à la chambre de Mme
Gontaud et lui tira trois coups de revolver Une
seule balle atteignit la femme du capitaine à l'o-
moplate.
Gabriel fut arrêté une heure après dans les rues
du village. Il ne regrette nullement son crime et il
a avoué qu'il l'avait commis à l'instigation de sa
mère. Marguerite Roger a disparu avec sa fille,
abandonnant son logement de la rue Cambronne.
Lundi, vers trois heures après midi, M. Douin,
employé de la banque veuve Deforge, à Clermont-
en-Argonne, convaincu que son locataire M. Heydt,
percepteur, entretenait des relations avec Mme
Douin, alla s'embusquer au premier étage devant
la porte du bureau de ce dernier, et, au moment
où il gravissait les marches de l'escalier, lui tira
deux coups de fusil qui l'étendirent mourant sur
le plancher. Il rechargea ensuite son arme et l'a-
cheva d'un troisième coup.
La gendarmerie, prévenue aussitôt, mit le meur-
trier en état d'arrestation.
M. Heydt était âgé de cinquante-deux ans; il
laisse une veuve qui, au moment du drame, se
trouvait dans sa famille en Alsace, et une jeune
fille de douze ans.
Hier, un soldat du 16° bataillon de chasseurs
à pied, en faction devant la porte de la prison ci-
vile de Lille, essuyait depuis quelques instants les
insultes d un jeune détenu nomme Gustave Gene-
vriez, âgé de seize ans, dont le père avait obtenu
t internement pour trois mois et qui devait être
libéré aujourd'hui même. Le factionnaire lit au
jeune détenu les trois sommations réglementaires
d avoir à se retirer de la fenêtre à laquelle il était
accoudé; et comme ce dernier n'en tenait aucun
compte, il tira sur lui. La balle après avoir péné-
tré à une faible distance de la gorge est sortie à
la naissance de l'épaule et est ensuite allée se lo-
ger dans le plafond.
LECTURES FRANÇAISES
LE ROMAN SENTIMENTAL
Malgré l'invasion triomphante du roman natu-
raliste, le roman mondain et sentimental n'a pas
entièrement disparu. Quelques écrivains cultivent
encore, avec plus ou moins de bonheur, ce genre
démodé. Parmi ceux-ci on peut citer M. Henri Ra-
busson, qui vient de faire paraître en volume son
dernier roman de la Revue des Deux-Mondes, le Stage
d'Adhémar.
La donnée de ce livre est bien simple Adhémar
de Busigny est un jeune homme de vingt-deux
ans admirablement élevé, portant une moustache
idéale, gentilhomme jusqu'au bout des ongles,
possesseur d'une -très grande fortune et devant
hériter à la mort de son grand-père du titre de
duc. Ce ravissant jeune hflmme n'ayant rien autre
chose à faire sur terre qu'à perpétuer sa race et à
procréer d'autres petits gentilshommes non moins
parfaits que lui, on songe naturellement à le ma-
rier, malgré son jeune âge. Sa future épouse est
même déjà désignée un ange de beauté, de pu-
reté, de piété, enfin toutes les qualités dési-
rables pour un mariage de raison et même au
besoin d'inclination. Seulement le grand-père, le
chef du nom et des armes, vieux gentilhomme
quelque peu voltairien, trouve que son petit-fils
est bien jeune pour se marier. Il pense qu'il faut
qu'un jeune homme, avant de se mettre en mé-
nage et de faire souche, doit, selon l'expression
vulgaire, avoir jeté la gourme et acquis une cer-
taine expérience du monde et des femmes, c'est le
plus sûr moyen qu'il devienne un mari rangé. En
conséquence, on envoie Adhémar faire à Paris, non
pas son cours de droit ou de médecine, ce gen-
vthomme ne se destinant à aucune profession,
îî.11!1"1, stage de futur époux. Ce stage consiste,
reuses u X]^jen' à courir les aventures amou-
reuses. Le j'une À (lhémar, riche et d'une grâce ir-
s'offrent à lui 1 1 J ^noix entre toutes celles qui
d'une baronne 11 devient ««ccessivoment l'amant
d'une baronne plu,rrue quadragénaire, mois très
bien conservée; puis u e vicor£lesse ^™V™
bien conserve, puis t lt"1}e d vicomtesse plus' jeune,
mais excessivement dev^ondée< P us e^
amours laissent notre jeune assez froid
et même un peu dégoûté, et il en eb. a^ r™id
s'il ne fera pas mieux de retourner to« bonne-
ment chez lui pour s'y marier, lorsque il rt.,
tre dans le monde Mlle Regina de Moirans. Ceu~
jeune fille est encore plus un ange de beauté, de
pureté, que la fiancée de province. C'est l'âme la
plus noble qui se puisse imaginer. Toutes les ver-
tus virginales, elle les possède au suprême degré.
Aussi Adhémar devient-il rapidement amoureux
de cette si parfaite créature. Malheureusement,
Mlle Régina est mal apparentée. L'existence de ses
parents n'est pas très claire. Les bruits les plus
compromettants courent sur leur compte dans le
monde du high-life. Ses deux sœurs cadettes ont
une tenue fort légère, surtout avec un vieux et riche
banquier, amide la famille, et qui l'aide à traverser
les moments de crise pécuniaire. Régina elle-même
n'échappe pas auxinsinuations calomnieuses. Aussi,
quandAhémarva faire à ses grands parentsl'aveu de
sa flamme et leur demander l'autorisation d'épouser
Mlle de Moirans, ceux-ci, après informations prises,
refusent catégoriquement. De là des scènes faciles
à deviner. Adhémar se bat avec un de ses amis
qui a calomnié auprès de son grand-père la jeune
fille. II est blessé gravement. Régina, de son côté,
tombe malade; elle a des crises nerveuses pendant
lesquelles elle raconte le secret de sa famille, qu'elle
avait refusé de dévoiler jusque-là, à savoir que le
vieux banquier a été, jadis, l'amant de Mme de Moi-
rans et que les deux jeunes sœurs de Régina sont
ses filles. Sur ce, tout s'arrange, ainsi que cela doit
se faire dans les romans à beaux sentiments les
parents donnent leur consentement au mariage,
et «voilà comment, dans la splendeur d'un matin
d'août, à l'occasion d'un baptême de cloches, Mlle
Régina de Moirans unit, une première fois, avec
solennité, sa main à celle d'Adhémar de Busigny,
en présence des deux vénérables châtelains de
Toussecourt, attendris, de Mlle de Sylviane -la
fiancée numéro un d'Adhémar– très émue, et d'un
grand concours de paysans ébaubis. Tout ceci est
sentimental, mais est-ce bien vivant?
LECTURES ÉTRANGÈRES
LA VEUVE HINDOUE
Un journaliste indien, M. Devendra Das, commu-
nique à la Nineteenth Century d'intéressants détails
sur la cruelle situation que la coutume fait à la
veuve hindoue. On comprend assurément, après
les avoir lus, pourquoi la malheureuse préférait
souvent la mort à sa misérable existence et s'im-
molait volontairement sur le bûcher de son mari, à
l'époque où la philanthropie du gouvernement
britannique ne lui avait pas encore fermé ce port
de refuge.
Le législateur des Hindous, Manou, qui vivait
environ cinq siècles avant l'ère chrétienne, a for-
mulé comme suit les devoirs de la veuve
« Qu'elle émacie son corps en vivant exclusive-
ment de racines, de fruits et de fleurs. Son mari
mort, qu'elle ne prononce même plus le nom d'un
autre homme. Jusqu'à la fin de ses jours, qu'elle
pardonne les injures, accomplisse les travaux les
plus durs, évite tous les plaisirs et pratique d'un
cœur léger les règles d'incomparable vertu suivies
par les épouses vraiment dignes de ce nom, celles
qui se sont dévouées à un seul homme. La veuve
vertueuse qui se consacre aux saintes austérités
est sûre d'aller au ciel. Celle qui se remarie se
déshonore et se ferme le royaume de Dieu. »
La question de savoir si les Védas et les com-
mentaires védiques, interdisent formellement à la
veuve de se remarier est un des sujets habituels
de controverse parmi les théologiens hindous; mais
il est certain que cette cruelle coutume règne au
moins depuis le temps de Manou, dont les précep-
tes n'ont jamais été discutés. Non seulement sa loi
draconienne est observée de la manière la plus ri-
goureuse, mais des raffinements de plus en plus
pénibles sont venus s'y ajouter au cours des siè-
cles, et l'usage, reçu dans l'Inde, de se marier de
très bonne heure n'a fait qu'exagérer encore les
maux du veuvage.
Les garçons, en effet, n'attendent guère pour se
marier, à vingt ans révolus, avec des filles de
douze à treize ans. Il arrive souvent que le mari
meurt peu de temps après ce mariage, et dans ce
cas sa pauvre jeune femme se trouve initiée aux
horreurs du veuvage avant même d'avoir cessé
d'être une enfant. Des fiançailles positives suffi-
sent en beaucoup de cas à imprimer à la jeune
fille ce terrible caractère de veuve et la condam-
nent à le porter toute sa vie. Or, on peut dire sans
exagération que le bonheur terrestre d'une femme
hindoue, quel que soit son rang et sa fortune, finit
aussitôt qu'elle devient veuve. Quand un jeune
homme meurt, ses parents et ses amis le pleu-
rent, tout naturellement, et font éclater la plus
vive douleur; mais peu de gens peuvent mesurer
l'abîme de misère où roule d'emblée sa jeune fem-
me, parfois encore trop enfant et trop, inexpéri-
mentée pour affronter les soucis ordinaires de la
vie.
A peine le mari a-t-il exhalé son dernier souffle,
qu'on arrache à la malheureuse tous les insignes
de la dignité conjugale et les ornements dont elle
aimait à se parer le bracelet de fer, la poudre
rouge dont elle saupoudre la raie qui sépare ses
cheveux, les pierreries, les éloffes brillantes et
soyeuses, tout cela disparaît sans retour. Il lui
faudra désormais porter le plus simple et le plus
disgracieux des sari blancs. Les jeûnes et les macé-
rations qu'elle s'impose ont bientôt fait de chasser
sur ses joues l'éclat de la jeunesse elle est mé-
connaissable et ne ressemble déjà plus à la créa-
ture radieuse qu'on admirait peu de jours aupara-
vant dans son pittoresque costume. Si atroces que
soient les pratiques imposées par la coutume,ella
doit s'y plier, ou perdre sa caste, chose pire que la
mort aux yeux d'an Hindou. La première période
de son deuil dure un mois chez les Kayaslhs du
Bengale, la classe la plus nombreuse et la plus in-
fluente, et dix jours chez les brahmanes.
Pendant cette période, il faut qu'elle prépare
elle-même ses repas, ou plutôt son unique repas
quotidien, composé de riz à l'eau, de quelques lé-
gumes et de lait; sous aucun prétexte, elle ne doit
toucher ni viande, ni poisson, ni œufs, ni frian-
dise quelconque. Il lui est également interdit de
peigner sa chevelure ou d'employer aucun parfum
pour sa toilette. Elle doit porter nuit et jour le
même sari, se refuser la douceur du lit, et dormir
sur la terre nue. Elle n'a même pas le droit de sé-
cher au soleil sa chevelure, après l'ablution mati-
nale qu'elle doit faire avant de prendre le moin-
dre aliment. Il paraît que l'âme de son mari ira
d'autant plus vite au ciel que la pauvre veuve s'in-
fligera plus de privations et de tortures physi-
ques pendant son premier mois de deuil. Ce serait
donc, à son point de vue, un acte cruel et même
coupable de ne pas se soumettre à ces pratiques.
Mais sa véritable misère ne commence qu'après
le premier mois. Ce n'est pas assez de la douleur
sincère que peut lui causer la mort de son mari
et des rigoureuses abstinences que cette mort en-
traîne pour elle, il faut désormais qu'elle se
soumette à toutes les mortifications, à toutes les
indignités. Elle ne prend plus aucune part aux
rites sociaux ou religieux. Y a-t-il un mariage
dans la maison, elle doit s'abstenir avec soin de
toucher aucun des accessoires employés pour la
cérémonie elle est considérée comme une pestifé-
rée, ou plutôt comme un être qui « porte mal-
heur ». Spécialement, si elle n'a pas d'enfants et si
elle est condamnée à passer tout le reste de sa
vie dans la famille du défunt, comme il arrive
souvent, son existence n'est plus qu'un long sup-
plice, une constante humiliation. Les autres mem-
bres de la famille pourront se réjouir, donner des
fêtes ou se rendre celles que donnent leurs amis: ï
elle devra rester à l'écart, ruminant dans la soli-
tude les amertumes de sa triste condition. Deux
fois par mois elle se soumettra au jeûne le plus
rigoureux; c'est ce qu'on appelle le ékadasi, c'est-
à-dire en sanscrit le « onzième », parce que ce
jeûne est fixé au onzième jour de chacune des
deux quinzaines du mois lunaire.
On voit souvent, dans les maisons hindoues, une
vieille femme amaigrie et malade, les joues creu-
ses, les yeux hagards, étendue sur le sol au mi-
lieu de ses filles. C'est une femme à son jour de
jeûne. La chaleur accablante de l'été indien pèse
sur elle, avec la fièvre et la maladie. Elle a soif;
elle donnerait tout au monde pour quelques gout-
tes d'ean; à peine a-t-elle la force de supplie?
qu'on lui donne à boire. Mais s,es filles sont là.
pour empêcher le sacrilège. « Chère mère, c'est
aujourd'hui ékadasi l'eau vous est interdite. »
La pauvre femme délire déjà, elle a perdu la mé-
moire. Elle implore ses enfants. « Je meurs si
vous ne me donnez pas à boire 1 » gémit-elle. Sefl
filles sont navrées elles éclatent en sanglots,
mais elles n'osent pas satisfaire au vœu de la
malheureuse et cherchent à la calmer en lui di-
sant qu'au point du jour elle pourra avoir de
l'eau. Et parfois au point du jour la pauvre
femme est morte, morte de soif et d'inanition 1
NECROLOGIE
M. Alexandre Adam, ancien maire de Boulogne-
sur-ifi»- sous Louis-Philippe et sous l'empire, an-
cien presiuo-t f]u conseil est décédé à
Çondette, près Kou-wc à j.^ de quaw wwt-
£ wsept ans, a l'heure nW & qlKiqUes kiîo-
melK- olus loin, mourait M. Arisa/3, de ses
successeur à. la présidence du conseil gtëuo. Ajl
Pas-de-Calais.
M. Alexandre Adam, ancienbanquier, ancien pré-
sident de la chamhr.f> r]P. commerce, administra-
teur de la Compagnie du Nord, éLuit commandeur
de la Légion d'honneur. Il laisse une fortune éva-
luée à dix millions.
On annonce la mort du général de cavalerie de
Valabrègue de Lawœstine, qui avait été jadis
écuyer de Napoléon III.
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I liililviH BEAft8AlÂ0A
VIOLET pas, à THUIR cptrénées-orieht.)
Nous ne saurions trop recommander le Vin de
Viaï, au quina, suc de viande, phosphate de chaux, to-
nique énergique et reconstituant que doivent em-
ployer convalescents, femmes, vieillards, enfants
débiles et toutes personnes délicates. Toutes phar»
macies. «
BULLETIN COMMERCIAL
DÉPÈCHES COMMERCIALES S
Marseille. 21 septembre.
Blés. Calmes. Ventes 8,000 quintaux disponibles,
Importations 4,776 quintaux. Tendre Danube iï 75. Dur
Nemours 21 fr. Ghirka Marianapoli 20 75. Tendre roux
d'hiver nouv. 19 75 les 100 kil.
Bordeaux, 21 septembre.
Cafés. Guayra non gragé 72 fr. les 50 kil. entrepflfc
Le Havre, 21 septembre.
Cuirs. Montevideo saladeros vaches 62 50 les 50 kiL
Manille, 20 septembre.
Chanvres.– Fair current 27 liv. 04 sh. » par tonne f. à
b. pour le R. U. acheteurs, contre 27 liv. 19 s. » d. il y »
huit jours.
Port-Louis, 30 août.
Sucres.– N» 8 de Hollande 9 sh.; dito n« 10, 10 sh. 6 p.
à bord, fret compris.
tes bénéfices résultant des opérations faites par
ja Fédération seraient partagés au prorata, des
achats faits par la Société.
La Fédération devrait s'organiser civilement pour
avoir le droit d'acquérir et de vendre, mais, cette
formalité entraînant des frais assez considérables,
toute Société non organisée civilement pourrait
profiter de l'organisation civile de la Fédération
en s'y rattachant directement elle conserve-
rait son autonomie; mais la Fédération, devenant
civilement responsable, aurait un droit de contrôle
sur les Sociétés.
La Société de Villen'uve-Saint-Geofges est partisan
des centres régionaux. Elle propose de les établir
dans les grands centres commerciaux et indus-
triels, à Paris, Lyon, Lille, Nantes et dans une des
villes du centre, Tours, Bourges ou Limoges. Use-
rait aussi très utile de considérer comme centres
régionaux nos grands ports de commerce comme
Marseille, Bordeaux, le Havre et Rouen.
L'auteur du projet recommande aussi l'organisa-
tion du conseil ceniral à Paris. Le commerce, en
effet, cherchant toujours les débouchés les plus
importants, fait aussi les offres les plus réduites
aux agglomérations les plus grandes. Les conseils
régionaux pourront donner des renseignements
précis sur la qualité des marchandises provenant
de points déterminés de France, mais, si on veut
acheter ces marchandises au plus bas prix possi-
̃ ble, c'est à Paris qu'il faut s'adresser pour con-
naître les prix. La Société de Villentuve-Saint-Georgcs
propose en conséquence d'établir à Paris un con-
seil Central qui n'aura pas pour mission de con-
centrer les opérations commerciales, mais de grou-
per tous les renseignements qui permettront de
z faire une comparaison raisonnée des prix.
Les magasins centraux seront nécessaires dans
l'avenir, pense M. Chevalier, mais, pour le mo-
ment, il faut s'attacher surtout à ouvrir des ma-
gasins d'échantillons, lesquels ne serviront d'en-
trepôts que si des calculs précis en font ressortir
la nécessité.
M. Chevalier rappelle ce qu'il disait à ce sujet
dans le bulletin de l'Economie domestique, l'organe
de la Société coopérative de Villeneuve-Saint-Georges. Il
formulait ainsi son opinion sur les magasins cen-
traux et le conseil central de Paris c
Nous reconnaissons volontiers que des sections
établies dans les principaux centres commerciaux
donneraient une impulsion plus vigoureuse à
l'œuvre entreprise, mais néanmoins il nous paraît
nécessaire de centraliser l'action de ces sections,
car, à côté des produits d'alimentation générale,
qu'on trouve partout, et qu'il est certainement pré-
férable d'acheter et de consommer sur place, cha-
'̃̃ qne région a ses produits spéciaux, qui sont dis-
tribués dans tout le reste de la France. Chaque
groupe régional doit donc se faire le correspon-
dant de kTFédoration pour l'achat de ces produits
ou donner les renseignements nécessaires. Les
ports de commerce sont dans ce cas, ainsi que
Paris, qui est en réalité le grand centre commer-
cial de la France.
Nous avons émis l'avis qu'un magasin fédératif,
établi à Paris, rendrait des services; mais ce ma-
gasin ne serait pas établi sans études préalables
et ne serait certainement pas chargé de pourvoir
à tous les besoins des Sociétés fédérées, mais ne
servirait que pour l'achat des marchandises, que
la moyenne des Sociétés ne peut acheter en gros,
car il est certain qu'il y a avantage à faire dis-
tribuer directement les produits par le producteur
ou le marchand en gros.
L'idéal, selon nous, serait d'établir des magasins
régionaux, et nous voyons immédiatement une
dépense considérable à effectuer pour y parvenir;
mais, dans les régions où il conviendrait d'établir
ces magasins, il existe bien des Sociétés qui pour-
raient les remplacer, au moins provisoirement,
jusqu'à ce qu'on soit fixé sur l'importance qu'il
conviendrait de leur donner, et nous croyons qu'en
génôral'une Société inspirerait plus de confiance
qu'un acheteur.
Ces magasins devraient être aussi peu éloignés
que possible d'une gare de chemin de fer et à
proximité d'uile voie navigable, pour éviter dans
le premier cas des frais de camionnage et, dans le
deuxième, employer, chaque fois qu'on le pour-
rait, les moyens de transport les moins coûteux.
La distribution des marchandises aurait lieu au
comptant dant la limite du possible, et voici com-
ment on pourrait procéder d'une manière géné-
rale
Chaque Société, en faisant ses commandes, men-
v tionnerait l'acceptation d'une traite payable à une
date convenue d'avance et qui correspondrait à
peu près avec celle de la réception des marchandi-
ses, et, pour les livraisons faites directement par
les fournisseurs, aux conditions habituelles fixées
par eux et acceptées par les Sociétés.
Après la lecture de ce projet, les rapporteurs
des commissions donnent connaissance au congrès
des résolutions qui ont été prises au sujet de di-
verses propositions.
Le rapporteur de la commission d'initiative lit
une adresse de la délégation de l' Union des travail-
leurs, de Saint-Etienne, demandant au congrès de
vouloir bien adopter le vœu suivant
Le congrès approuve le principe de l'agriculture coo-
pérative et la concession gratuite de terrains en Al-
gérie.
Les délégués de l'Union des travailleurs rappellent,
pour appuyer leur vœu, les raisons qui ont en-
traîné l'insuccès de l'association des Sociétés de
consommation avec les syndicats agricoles. « En
France, disent-ils, la valeur locative des terrains
est encore très élevée, et la terre ne produit rien
si on ne fait pas des dépenses énormes de labour
et d'engrais. Mais il y a dans notre colonie algé-
rienne des terrains d'une grande superficie, incul-
tes faute de bras, et qui ne manqueraient pas de
procurer aux Sociétés de consommation du riz et
du blé à très bas prix s'ils étaient concédés à ces
coopératives. » L'Union des travailleurs a soumis au
préfet de la Loire le vœu énoncé plus haut. M. le
préfet l'a communiqué à son tour à M. le ministre
de l'intérieur, lequel a répondu « en donnant l'as-
surance que, si la proposition était accueillie par
le congrès national de Lyon, le gouvernement l'exa-
minerait avec le plus bienveillant intérêt ».
Une discussion très vive s'élève entre le prési-
dent, l'Abeille nîmoise, l'Union des travailleurs et la
Fédération de Vienne, à propos de ce vœu.
•! L'Abeille n'tmoise fait observer que la seconde par-
tie de la proposition a une tendance vers le socia-
lisme d'Etat.
'l La Fédération de Vienne se demande si le congrès
? a de pareils vœux à formuler.
f. Quant aux membres de l'Union des travailleurs, ils
luttent avec acharnement pour décider leurs col-
lègues à appuyer leur proposition.
Le congrès est très divisé. M. de Boyve parvient
.'̃ cependant à concilier tout le monde en modifiant
ainsi le vœu de l'Union des travailleurs
L'Union des travailleurs, de Saint-Etienne, a l'honneur
de demander au congrès de vouloir bien approuver le
principe de l'agriculture coopérative, et demande au
gouvernement de prendre les moyens nécessaires et
de droit commun pour le développer.
Sous cette forme, le vœu est adopté à l'una-
nimité.
Le rapporteur donne ensuite lecture d'un second
vœu ainsi formulé
Le congrès national des Associations coopératives de
France exprime le vœu qu'une section dite des Institu-
tions de prévoyance, coopératives et d'économie popu-
laire, soit organisée à la prochaine Exposition univer-
selle qui doit avoir lieu à Paris en 18S9.
La chambre consultative de la Fédération est chargée,
de concert avec la commission executive du congrès na-
tional mutualiste de Marseille, de transmettre sans re-
tard ledit vœu à M. le ministre du commerce et de l'in-
dusirie et au grand conseil de l'Exposition, et de faire
toutes autres démarches jugées nécessaires pour obte-
nir une solution favorable.
Ce vœu, comme le précédent, est adopté à l'una-
nimité.
v Le rapporteur de la commission d'initiative
donne lecture d'une troisième proposition invi-
tant le gouvernement à déposer sur le bureau des
Chambres un projet de législation qui donne à la
femme les mêmes droits qu'à l'homme dans les
Sociétés coopératives civiles. Le délégué de la Fé-
dération de Vienne fait remarquer que, depuis sa
fondation, cette Société a distribué ses bénéfices
aux femmes qu'elle compte parmi ses membres
adhérents, ces femmes fussent-elles en puissance
de mari. Mais le délégué de la Fraternelle de Cher-
bourg, auteur de la proposition, objecte justement
que la Société coopérative n'a pas le droit de don-
ner un livret à la femme mariée et que cette der-
nière, par conséquent, ne jouit pas, dans la coopé-
ration, des mêmes droits que son mari. C'est cette
inégalité que le représentant de la Fraternelle veut
faire cesser. Le congrès émet un vœu favorable à
sa proposition.
On passe enfin à la discussion du projet relatif
à la Fédération régionale des Sociétés coopératives
et à la fondation d'un magasin central à Paris. Le
secrétaire général de la Fédération, M. Fouge-
rousse, présente et défend avec beaucoup de cha-
leur la formation « d'une Société coopérative à
capital et à personnel variables, dont le siège se-
rait à Paris, et qui aurait pour but d'acheter en
gros, dans les meilleures conditions de prix et da
bon marché, tous les articles de consommation, et
de les revendre aux Sociétés adhérentes. » Le délé-
gué des Equitables coopérateurs de Lyon, M. Maréchal,
ddjït.la compétence et l'autorité dans toutes les
questions relatives à la coopération sont in-
contestées, repousse le projet. Il donne des ar-
guments très forts contre le magasin central de
la Fédération a Paris. « Les Sociétés d'une région
quelconque, dit-il, n'ont aucun intérêt, dans la
plupart des cas, à demander à Paris leurs mar-
chandises. Une région déterminée peut devenir à
un certain moment, dans un grand nombre de
circonstances, quand il s'agit d'acheter telle ou
telle marchandise, un centre plus important que
Paris, et est appelée à remplir, par conséquent,
mieux que la capitale le rôle de magasin central
pour toutes les Sociétés. Aussi bien, le magasin
central de Paris n'obtiendra que difficilement la
confiance des Sociétés de province, toujours ja-
louses de leur autonomie. » M. Fougerousse se dé-
fend de vouloir accaparer la province au profit de
la capitale, et M. Maréchal fait tant et si bien qu'il
décide le congrès à repousser toute idée de maga-
sin central à Paris. Le projet du délégué des Equi-
tables est en conséquence soumis aux délibéra-
tions de l'assemblée.
Voici les résolutions que présente M. Maréchal
Art. 1er. Création de Fédérations régionales chargées
do renseigner les sociétés fédérées, d'acheter pour leur
compte et de leur distribuer les produits demandés par
elles.
Art. 2. Etablir des relations entre les Fédérations
opérant comme agents réciproques et avec la Fédéra-
tion centrale de Paris sous forme de cotisations.
Art. 3. La Fédération régionale pourra payer directe-
ment aux vendeurs le montant des achats faits par son
intermédiaire ou laissera ce soin aux Sociétés qui en
feront la demande.
Art. 4. Vœu de création de banques coopératives char-
gées du service financier de la Fédération.
La discussion et le vote de ces différents articles
sont renvoyés à la séance du soir.
Avant de se séparer, le congrès décide que la
Fédération soutiendra de ses deniers le procès que
la Revendication de Puteaux se propose d'intenter à
l'administration pour obtenir le dégrèvement de
sa patente. Je vous ai exposé hier les motifs don-
nés par l'administration pour repousser la de-
mande de la société coopérative de Puteaux.
La réunion du soir est nombreuse. Les délégués
sont au complet et les auditeurs sont venus en
foule.
M. Aynard remercie de nouveau le congrès de
l'honneur qu'il lui a fait en lui accordant la prési-
dence. Il retrace brièvement l'historique de la co-
opération, rappelle les services rendus par quel-
ques hommes distingués et engage les délégués à
s'attacher surtout à la solution des problèmes qui
doivent assurer, par les associations de coopéra-'
tion, un capital destiné aux caisses de retraites
pour les travailleurs.
Soudain une interruption se produit.
On nous la fait à la catholique, crie un délé-
gué.
M. Aynard n'a cependant prononcé aucun mot
qui pût blesser les susceptibilités de qui que ce
soit.
Mais l'assemblée est nombreuse, impatiente peut-
être de commencer la discussion des projets à
l'ordre du jour, et l'honorable président, qui n'a
pas l'habitude des réunions populaires, retraçant
en termes élevés le rôle des personnalités remar-
quables qui appartiennent à tous les partis et qui
ont été les apôtres de la coopération, a indisposé
quelques délégués à l'esprit un peu étroit. Il
achève cepeadant son discours au milieu des ap-
plaudissements de la grande majorité de la réu-
nion.
Après la lecture du procès-verbal, un nouvel in-
cident se produit.
Le délégué de l'Union des travailleurs proteste, au
nom de la liberté de conscience, contre le rapport
de M. de Boyve, dont on a voté l'impression hier.
Il y a dans ce rapport, dit le délégué de
l'Union des travailleurs, des passages politiques où
les socialistes sont très mal traités, et je Proteste.
Nous n'avons pas ici à nous occuper de politique.
Deux ou trois délégués appuient cette protesta-
tion. Mais M. de Boyve ayant invité le délégué des
Travailleurs à donner lecture des passages de son
rapport qui motivent sa protestation, et ce dernier
n'ayant pu citer un seul mot contre le socialisme
et contre tel ou tel parti politique ou religieux,
c'est une nouvelle approbation enthousiaste que
le congrès donne à l'étude si remarquable du dé-
légué de l'Abeille nîmoise.
Après d'autres petits incidents sans grand inté-
rêt, mais qui trahissaient malheureusement l'hos-
tilité de quelques personnes contre les idées pra-
tiques que détendent les coopérateurs, le congrès
a repris la discussion du projet relatif aux Fédé-
rations régionales.
Un grand nombre de délégués prennent part au
débat, mais plus particulièrement les délégués de
Villetieuve-Saint-Geonjes, de l'Abeille nîmoise, de la Fé-
dération de Vienne et de la Ménagère coopérative. Le
rapport de M. Chevalier, que j'ai résumé plus haut,
sert de base à la discussion. M. Chevalier, d'ail-
leurs, n'étant _pas partisan d'un magasin central à
Paris, prête son appui à M. Maréchal, et ces deux
délégués parviennent, après une chaude discus-
sion, à faire, voter les articles du projet présenlé
par les Equitables coopérateurs de Lyon.
La proposition suivante est mise aux voix et
adoptée
Le congrès invite les Sociétés coopératives à admet-
tre comme principe la vente au prix du commerce de
détail et la capitalisation des bénéfices.
A l'appui de la proposition, M. Ducros, délégué
de la Fédération de Vienne, rappelle que cette So-
ciété, en suivant autant que possible le principe de
la vente au prix du commerce, donne à quarante-
trois de ses membres une pension de retraite de
53 francs.
A la fin de la séance, le congrès a sanctionné le
vote émis dans la séance de l'après-midi et relatif
à la Revendication de Puteaux il a adopté, en ou-
tre, un vœu tendant à inviter la Fédération à pu-
blier dans le Coopérateur français un tableau indi-
quant aux Sociétés coopératives fédérées les droits
fiscaux auxquels ces Sociétés sont astreintes et
ceux qu'elles ne doivent pas.
L'honorable M. Ansittart-Neale a bien voulu me
signaler une petite erreur que j'ai commise diman-
che. J'ai dit que M. Ansittart-Neale est un philan-
thrope callwlique. M. Ansittart-Neale me prie de
déclarer qu'il n'est pas catholique romain, comme
pourrait le faire supposer l'épithète de catholique,
et que le mot de chrétien eût été mieux choisi pour
marquer ses tendances religieuses.
Une conversation de M. Jules Ferry
Nous extrayons le passage suivant du récit que
fait un rédacteur du National d'un entretien qu'il
a eu avec M. Jules Ferry
Il (M. Ferry) répudia en termes énergiques et graves
les stériles ambitions qu'on lui prête pour la prochaine
session. « Me voyez-vous, disait-il, édifiant au hasard
des combinaisons ministérielles, dans une Chambre qui
ne se peut gouverner elle-même, qui n'a point de bases
logiques d'influence ou de majorité, qui ne peut que
donner le spectacle de son impuissance? » Et comme
nous insistions sur un détail du dialogue, observant,
avec trop de fougue peut-être, que ce qui a compromis
la force et l'indépendance des précédentes majorités ré-
publicaine, ç'a été la tendance des chefs de la gauche
vers la gauche radicale, les satisfactions croissantes ac-
cordées à ce groupe transitoire et indéfini, l'entrée en
scène du radicalisme par la petite porte des faveurs et
des amendements, l'éternelle comédie de la faiblesse des
uns et de l'ingratitude des autres, bien plus même que
l'assaut désordonné de l'extrême gauche, que ses cam-
pagnes d'invectives, de diffamations et de basses cour-
tisanerics populacières, l'ancien président du conseil
nous indiqua combien sa volonté est aujourd'hui accusée
et précisée de ne point condescendre, ne fût-ce que
pour un instant, à ces pactes précaires qui décident
parfois d'un vote, mais le doublent d'une échéance.
Il résulterait en outre de ce compte rendu que
M. Jules Ferry répudie également toute entente
avec les conservateurs en dehors du terrain uni-
quement constitutionnel et toute ingérence des
radicaux dans cette constitution qu'ils veulent dé-
truire.
Les bières salicylées
M. Chautemps, conseiller municipal, président
de la commission de contrôle du laboratoire,
adresse à la Justice une lettre dans laquelle il ex-
pose les raisons qui ont décidé la commission de
contrôle à demander que les bières salicylées
continuent à être poursuivies par les agents du
laboratoire C>
La commission de contrôle du laboratoire municipal
a nettement approuvé la conduite tenue par M. le chef
du laboratoire à l'égard des bières salicylées, dit M.
Chautemps; or, nous avions, pour encourager M. Girard
à persévérer dans la voie où il vient d'entrer, deux
excellentes raisons l'une d'hygiène, et l'autre de
justice.
La raison d'hygiène, c'est que l'acide salicylique et le
salicylate de soude sont des médicaments actifs et dan-
gereux qui peuvent, chez les sujets dont les reins
fonctionnent mal, et par conséquent chez presque tous
les vieillards, déterminer des accidents graves. Que
de gens font de la néphrite comme le personnage de
Molière faisait de la prose, c'est-à-dire sans le savoirr
C'est une question de dose, dit-on; à cela je réponds
que les bières salicylées contiennent un minimum de
vingt-cinq à trente centigrammes d'acide salicylique ou
de salicylate de soude par litre, et que bon nombre de
buveurs de bière consommeraient àî.isi chaque jour un
demi-milligramme de l'un ou de l'autre de ces pro-
duits.
Quel est le médecin qui osera prétendre que cette
dose, répétée chaque jour pendant un temps indéfini,
ne sera pas fatale aux gens les plus robustes? Et si
vous autorisez l'acide salicylique dans la bière, vous
l'autoriserez dans le beurre, le lait, le vin, dans tous
les aliments vous arriverez de la sorte à faire pren-
dre chaque jour et toute l'année, à chaque Parisien, la
dose que le médecin ne prescrit qu'avec la plus ex-
trême circonspection et pendant un temps très li-
mité.
Que les défenseurs du salicylage n'invoquent pas
l'exemple des buveurs d'Allemagne la quantité d'a-
cide salicylique d'une bière est en raison directe de sa
mauvaise qualité et du chemin qu'on veut lui faire
parcourir. Les bières allemandes que l'on boit de l'autre
côté du Rhin ne sont pas salicylées.
Mais j'ai, de plus, invoqué en faveur de la campagne qui
est actuellement poursuivie par le laboratoire une rai-
son de justice. En effet, ce n'est pas d'hier que datent
les préoccupations du laboratoire à l'égard de l'acide
salicylique; mais c'était les détaillants qui étaient con-
damnés, alors que le fabricant, c'est-à-dire le vrai cou-
pable, s'enrichissait en toute sécurité. Lt préfecture de
police et le laboratoire ont enfin compris beaucoup
trop tard, à mon avis- que c'était dans les gares qu'il
fallait analyser les bières, à leur arrivée d'Allemagne
et d'ailleurs. On sait ce qui est advenu. Le parquet, qui
avait été impitoyable à l'égard des petits, s'est consi-
déré comme désarmé à l'égard des gros. C'est une ques-
tion sur laquelle la commission de contrôle du labora-
toire municipal a résolu d'aller prochainement conférer
avec M. le ministre de la justice.
Dr E. ClIAUTEMPS.
La mine aux mineurs
Sous ce titre, on lit dans la France 5'~
Le premier coup de pioche a été donné le 13 septem-
bre, par M. Laur, sur les affleurements de trois couches
qu'on suppose constituer le faisceau complet de Rive-
de-Gier, à quelques centaines de mètres du village de
Lorette, dans la propriété de M. Jamen, maire de For-
noy. L'autorisation de l'administration des mines a été
immédiate. Le fermier de la terre de M. Jamen a passé
séance tenante une location au syndicat; bref, de toutes
parts, dans Rive-de-Gier, sauf les oppositions latentes
et intéressées, on comprend qu'une ère nouvelle com-
mence, et les dons en outillage affluent.
Le syndicat va pout-ftiro s'entendre directement avec
les tréfonciers du Pardon et du Marthovey. En atten-
dant, il exploitera dans les parties de ces concessions
qui ne demandent pas de capitaux. Les ouvriers avan-
cent leur travail, et les quatre ou cinq mille francs
peut-être nécessaires pour élargir l'exploitation arrive-
ront sous forme de dons.
Notre collaborateur M. Laur a reçu, depuis le 13 sep-
tembre, les lettres et dépêches suivantes
« A Monsieur Laur, député de la Loire
» Rivc-de-Gier, .15 septembre.
Monsieur le député,
» Nous avons ouvert les travaux aux affleurements
de la dcuxièmecouche, supposant avec raison que ceux
de la première, placés sur la terre végétale, pourraient
avoir été bouleversés par des exploitations clandesti-
nes nous avons trouvé immédiatement à l'avancement .m
mitre et plus de charbon (/). La couclin tourne sous la rou-
te, ainsi que nous l'avions prévu, inclinant, fortement
vers le rnisseau du Plomb, c'est-à-dire dans la direction
de Rive-de-Gier.
Hier, visite de M. le garde-mine aux travaux.
» II nous a félicités et encouragés; quelques heures
après, visite de M. le maire de Lorette, qui s'était fait
accompagner de quelques bonnes bouteilles de vin que
nous avons bues à sa santé.
Bonne poignée de main de M. Binachon.
» Agréez, monsieur le député, l'hommage de notre
respectueuse considération.
h Le secrétaire,
» PEILLON. »
'̃̃' « Rive-de-Gier, 18 sept., 5 h. 30.
» Travaux vigoureusement conduits, couche augmen-
tant dans quelques jours. Qualité excellente, écoule-
ment produits assuré. B. »
Le congrès antisémitique roumain
et M. Drumont
Nous avons fait connaître les résolutions votées
par le congrès antisémitique réuni à Bucarest sous
la présidence d'un sénateur roumain. L'auteur de
la France juive avait été naturellement invité, mais
il s'est excusé par une lettre que nous trouvons
dans l'Univers d'hier et dont voici la conclusion
Je souhaite que le succès vous accompagne cette fois
encore dans la croisade que vous. entreprenez. Nous as-
socier à cette œuvre n'est pas seulement pour nous une
nécessité de salut social, c'est, écrirais-je volontiers,
l'accomplissement d'un devoir de réparation envers
l'Europe. Avec notre amour pour les idées généreuses,
notre élan vers les opprimés, notre tendance à nous
laisser guider davantage par les sentiments que par la
raison, nous avons contribué à faire tomber partout les
barrières que nos aïeux, plus sages et plus prévoyants
que nous, avaient mises à l'envahissement de l'élément
sémitique. Nous nous apercevons aujourd'hui que les
persécutés d'hier sont devenus les plus intolérants des
persécuteurs et qu'un siècle à peine a suffi pour faire
de l'esclave de la veille le plus arrogant des maîtres.
Nous sommes prêts à réparer notre erreur et, après
avoir eu le malheur d'aider en 1790 à l'émancipation des
juifs, ce dont nous nous mordonsiles doigts,-nous
ne demandons qu'à combattre en 1886 pour l'émancipa-
tion des chrétiens.
Ce langage se passe de commentaires; l'Univers
a pourtant tenu à en formuler un, que voici
D'après le savant et judicieux abbé Léman, la vie de
la nation juive depuis la dispersion répète, en l'expiant,
la passion de Notre-Seigneur. L'expiation doit donc al-
ler jusqu'au bout, jusqu'au partage des dépouilles, ce qui
serait précisément la liquidation prédite par M. Dru-
mont.
Les mots en italique sont soulignés dans l'Uni-
vers. Puisque notre confrère en est à la confisca-
tion, pourquoi s'arrête-t-il en si beau chemin et
ne va-t-il pas jusqu'au bûcher? La « liquidation »
serait encore plus complète.
Académie de médecine (22 septembre)
La correspondance comprend une note sur le
traitement de la fièvre typhoïde. Aucune commu-
nication ne figurant à l'ordre du jour, la séance
est levée.
AVIS
L'échéance du 30 septembre étant l'une des
plus importantes de l'année, nous prions instam-
ment ceux de nos souscripteurs dont l'abon-
nement expire à cette date do ne point attendre
la fin du mois pour nous adresser leur renou-
vellement, afin de leur éviter tout retard dans
la réception du journal.
FAITS DIVERS
22 septembre. La pluie est tombée à plusieurs
reprises, dans la journée d'hier, et très violem-
ment vers trois heures. A partir de ce moment, il
y a eu des intermittences de clarté et d'obscurité,
mais il avait fallu allumer le gaz dans les maga-
sins un peu bas de plafond. Vers la fin de la nuit et
à l'aurore, il est:encore tombé une petite averse.
Le temps est resté ensuite indécis. La pluie a re-
commencé vers midi.
Le bureau météorologique du Nciv-York Herald
annonce qu'une tempête très violente souffle ac-
tuellement sur Terre-Neuve. Elle suivra probable-
ment la direction nord-est et causera des pertur-
bations barométriques sur les côtes de France et
d'Angleterre entre le 24 et le 26 de ce mois.
Aujourd'hui 22 septembre, le thermomètre du
journal marquait
A 7 heures du matin. 13° au-dessus de 0
A il heures du matin. 17°
A 1 heure de l'après-midi. 17°
Hauteur barométrique à 8 heures.. 751.
Aujourd'hui a eu lieu à Versailles l'inaugura-
tion de la nouvelle synagogue due à la libéralité
de Mme Furtado-Heine.
Ce temple, situé rue Albert-Joly, est l'œuvre de
M. Aldrophe, l'émincnt architecte de la synagogue
de la rue de la Victoire, et de M. Blondel. La façade,
élégante et harmonieuse, se compose d'un seul
corps flanqué de deux pavillons-tourelles à dôme
carré elle porte quatre inscriptions en langue
hébraïque.
La partie supérieure de la façade supporte un
fronton couronné par les Tables de la Loi. Le mi-
lieu est occupé par une vaste rosace.
Dans le vestibule, on remarque l'inscription sui-
vante
Ce temple, dédié à l'Eternel, a été édifié par Mme Cécile
Furtado-Heine. Que son nom, passant de génération
en génération, soit béni 1- Septembre 1886.
Après que les Tables de la Loi eurent été portées
dans l'arche sainte, M. le grand-rabbin Zadoc-
Kahn a appelé la bénédiction céleste sur le nou-
veau temple.
Les chœurs de l'Opéra se sont fait entendre pen-
dant la cérémonie religieuse.
Dans un rapport que M. Léon Faucher vient
de rédiger et dont lecture a été donnée au sein du
conseil d'hygiène publique et de salubrité du dé-
partement de la Seine, il est établi que des cas
d'empoisonnement se seraient produits dans des
tirs, par suite de l'usage de capsules au fulminate
de mercure. Ces cas très curieux d'intoxication
sont le résultat de l'absorption des gaz provenant
de l'explosion des cartouches. MM. les docteurs
Marie et Londe, dans un mémoire communiqué à
la Société de médecine publique et d'hygiène pro-
fessionnelle, ont cité deux exemples de ces empoi-
sonnements les voici:
Les époux M. exploitaient un tir situé au nu-
méro 13 du boulevard Bonne-Nouvelle, tir très fré-
quenté et dans lequel on tirait, à certains jours,
3,000 à 4,000 balles. Ils couchaient dans une cham-
bre située au-dessus de leur tir, et mise en com-
munication par un étroit escalier en colimaçon
avec le tir même, qui se trouvait alors constam-
ment fermé en raison de la saison froide. Par le
fait de l'éclairage môme du tir, l'escalier devait
former une sorte de cheminée d'appel entraînant.
dans la chambre à coucher la majeure partie des
gaz provenant de l'explosion des cartouches con-
sommées dans le tir, et les époux M. se trou-
vaient ainsi exposés, nuit et jour, à l'action de ces
gaz, »
Bientôt ils furent pris de stomatite et de trem-
blement le caractère de ces affections ne laissait
point de doute sur leur cause on se trouvait en
présence -d'un empoisonnement produit par le
mercure.
Les époux X. exploitent un tir au numéro 7
du boulevard Saint-Denis. Cet établissement est de
dimensions très exiguës, très bas de plafond, sans
aucun moyen d'aération, et les intéressés, qui y
séjournent d'ordinaire de onze heures du matin à
onze heures du soir, ont, en outre, couché pendant
un mois environ dans le tir même, alors qu'il se
trouvait constamment fermé pendant le jour en
raison do la saison froide. C'est à ce moment même
que leur santé s'est subitement altérée.
Ces renseignements conduisent naturellement à
penser que les accidents éprouvés parles ménnges
en question sont principalement dus aux condi-
tions toutes particulières de continuité dans les-
quelles ils se trouvaient soumis à l'action délétère
des gaz provenant de l'explosion des cartouches
consommées dans leurs tirs, Ce qui confirme cette
opinion, c'est que les observations que l'on a faites
en province dans des tirs bien aérés ont établi que
des cas d'intoxication analogues à ceux que nous
signalons n'avaient jamais été remarqués.
Il importedonc de prévenir le danger qui résulte
de l'emploi de capsules au fulminate de mercure.
On avait songé à en proscrire absolument l'usage;
mais M. Faucher pense qu'il n'est pas nécessaire de
prendre une mesure aussi rigoureuse. A son avis,
il suffira d'imposer aux personnes qui voudront
ouvrir un tir les conditions suivantes 1° une
ventilation artificielle suffisamment énergique pour
que l'atmosphère des tirs soit renouvelée en une
heure au plus, lorsque le tir est installé dans un
espace entièrement clos 2° l'interdiction absolue
aux propriétaires de tirs entièrement clos de cou-
cher dans leur établissement ou dans des cham-
bres communiquant directement avec ledit établis-
sement. Les conclusions du rapport de M. Fau-
cher ont été adoptées par le conseil d'hygiène. A
l'avenir, les propriétaires de tirs seront donc te-
nus de remplir les obligations que nous venons
dénoncer.
Nous avons reproduit le récit donné par un
rédacteur de l'Estafette de la séance à laquelle M.
Slade l'a fait assister. Ce journal a inséré à ce sujet
la rectification suivante, au'il ne fait suivre d'au-
cune observation
Je ne veux retenir de la Chronique que cette phrase
caractéristique Voilà, je le jure, ce que j'ai vu, de mes
propres yeux vu Or, ayant été placé à côté de votre
collaborateur, j'affirme que, de la place où nous étions,
il était impossible de constater ce que en admettant
même la- supercherie notre confrère à cru voir,
c ost-j-diro-ia main de M. Slade écrivant sur l'ardoise.
«n.'Z,Ra°m'a soirée d'hier, vers cinq heures, les
S?fr,' vir?nr"naie-nt au commissariat du quartier
Saint-victor Ut. sieur Mutz, âgé de vingt-cinq ans,
In~ulp,e de vol. ~dant que le secrétaire du com-
missatre de poltce lJ'cédait à l'interrogatoire du
prévenu, ce de,rmer, I~r(n':mt de ce que la fenêtre
du cabinet était ouvertc, enJ,l)ba précipitamment
's~ agents
Celui-ci put être rejoint rue de Poissy peu ™]
retier, qui dut entamer avec lui une lutte tu£™~
née avant de pouvoir s'en rendre maître. Le chor-
retier a reçu plusieurs coups de poing qui lui ont
meurtri le visage, et Mulz l'a frappé en outre d'un
coup de pied dans l'abdomen. On craint des lé-
sions internes.
Après avoir été soigneusement ligotté, l'inculpé
a été ramené au commissariat, d'où il a été expé-
dié au Dépôt.
Sur une plainte du propriétaire des magasins
de nouveauté du Cardinal Fesch, victime de vols
nombreux, le commissaire de police du faubourg
Montmartre découvrit que l'auteur de ces sous-
tractions était un employé de la maison, le sieur
C. Hier il a procédé à son arrestation. Chez lui,
rien de suspect n'a été découvert, mais le commis-
saire ayant appris qu'il était lié avec un ancien
employé delà maison, actuellement marchand de
vin, une perquisition fut opérée chez ce dernier.
On trouva une quantité de marchandises neuves
dissimulées dans des placards. Les deux complices
furent arrêtés. Le marchand de vin dénonça alors
un autre employé du Cardinal Fesch, le sieur G.
qui commettait aussi des vols fréquents dont il
portait le produit chez un marchand de vin de la
rue Drouot. G. et son recéleur ont été également
arrêtés. \r~
Depuis quelque temps, un cantonnier du nom
de Joseph Barbier vivait séparé de sa femme,
Louise-Zoé Chino, cigarière, âgée de trente-sept
ans, Hier soir, après de copieuses libations, il alla
l'attendre sur la route qui conduit de son atelier
chez elle, au 40 de la rue Claude-Decaen. Il la ren-
contra à l'angle des rues de Madagascar et de Wat-
tignies et lui tira, à bout portant, trois coups de
revolver. Les deux premières balles atteignirent la
malheureuse femme derrière la tête, et, comme
elle se retournait, une troisième la frappa âu-des-
sus du sein droit. Elle s'aflaissa pendant que des
passants arrêtaient le meurtrier. La victime a été
transportée à l'hôpital Saint-Antoine. Son état est
grave, car on n'a pu extraire la balle, qui avait
pénétré dans la poitrine.
Le Mémorial de la Loire raconte un curieux effet
de la foudre à Saint-Etienne
Au moment où l'éclair rapide, éblouissant, immédia-
tement suivi d'une détonation saccadée, a mis la popu-
lation de Sfùnl-Elifinne on émoi, une lueur semblable
à l'étincelle qui jaillit des conducteurs de la machine
électrique a entouré le paratonnerre de la cheminée, j
de 50 mètres, élevée dans la rue Brossard par la Com-
pagnie d'électricité. Il semblait que le faîte de cette
cheminée fût en fou. Dans les ateliers de la Compagnie,
toutes les machines ont subi des influences magnéti-
ques d'une énergie extraordinaire, et un ouvrier qui
avait la mam posée sur le volant d'un moteur a ressen-
ti une commotion telle qu'il a été obligé de reculer de
plusieurs mètres.
Mais c'est à l'Eden que le phénomène le plus remar-
quable a été constaté.
Le directeur de l'établissement, son fils et un employé
qui se trouvaient seuls dans la salle, procédant a di-
vers aménagements avant la représentation, ont vu les
lampes électriques de la scène et des galeries s'allumer
d'elles-mêmes. Cette illumination générale n'a duré
qu'un instant, un dixième de seconde peut-être, le temps
qu'a mis l'éclair à parcourir le ciel néanmoins les cer-
cles lumineux renfermés dans les lampes ont brillé du
plus vif éclat.
On lit dans le libérât du Nord
On nous écrit de Denain que le comité du » Progrès
républicain » de cette ville, réuni en séance extraordi-
naire au salon de l'Ermitage, a voté l'exclusion d'un de
ses membres, qui n'est autre que le citoyen Basly.
Les républicains de Denain ont entendu par là infli-
ger un "désaveu solennel aux agissements révolution-
naires et aux doctrines criminelles d'un homme qui au-
rait pu rendre de très grands services à la classe ou-
vrière mais qui.afl'olé de vanité, n'est plus devenu qu'un
instrument inconscient entre les mains des pires ambi-
tieux.
Nous avons raconté hier uns tentative d'as-
sassinat commise à Guéron par un jeune homme
de quinze ans, Gabriel Gontaud, sur la seconde
femme de son père. Voici quelques détails sur ce
drame intime
Marguerite Royer avait vécu maritalement pen-
dant douze ans avec le capitaine Jean Gontaud.
Elle l'avait connu dans une petite vil!e des Arden-
nes, alors qu'il n'était que lieutenant, et l'avait
suivi de garnison en garnison. Deux enfants na-
quirent de cet union Jean-Gabriel Gontaud et Ma-
deleine. Tous deux furent reconnus, dès leur nais-
sance, par l'officier. Il y a trois ans environ, des
considérations de famille forcèrent le capitaine à
se séparer de sa maîtresse celle-ci vint se fixer à
Paris, dans un petit logement, 29, rue Cambronne,
à Grenelle, où elle vivait d'une petite pension de
125 francs par mois que lui servait son ancien
amant.
Le jeune Gabriel était entré dans l'administra-
tion des postes comme télégraphiste, et la petite
fille avait été placée dans un couvent par les soins
de son père. Mais tout à coup, le capitaine Gon-
taud cessa de donner de sss nouvelles et d'envoyer
à Marguerite Royer sa pension mensuelle.
Les lettres, d'abord suppliantes, puis menaçan-
tes de l'abandonnée restèrent sans réponse. Jean
Gontaud venait de se marier avec la veuve d'un
officier supérieur, il avait pris sa retraite et s'é-
tait fixé à Guéron dans l'arrondissement de
Bayeux. Marguerite Royer se trouva réduite à la
plus profonde misère; elle fit connaître sa situa-
tion au ministère de la guerre et au parquet, qui
ne pouvaient intervenir dans une affaire aussi dé-
licate. Elle commença alors à former des projets
de vengeance, non contre son ancien amant qu'elle
aimait encore, mais contre l'autre femme, « la lé-
gitime», suivant son expression, qu'elle accusait
d'être la cause de tous ses malheurs. Il y a une
quinzaine de jours, elle disparut de son domicile
avec son fils et sa fille, prétextant un vovage chez
des parents. Elle acheta un revolver, et ïe remet-
tant à son fils, lui ordonna d'aller à Guéron, de
supplier son père de revenir à elle et s'il refusait
de tuer Mme Gontaud.
Le jeune Gabriel fit le voyage à pied et se pré-
senta devant le capitaine et lui dépeignit l'af-
freuse situation de Marguerite Roger et de sa fille.
M. Gontaud se trouvait vis-à-vis de sa femme à
laquelle il avait soigneusement caché cette an-
cienne liaison dans une position très pénible il
voulut chasser ce fils naturel qui venait frapper à
sa porte. Gabriel se retira exaspéré et s'embusqua
aux abords de la maison. Lorsque son père fut
sorti, il entra, pénétra jusqu'à la chambre de Mme
Gontaud et lui tira trois coups de revolver Une
seule balle atteignit la femme du capitaine à l'o-
moplate.
Gabriel fut arrêté une heure après dans les rues
du village. Il ne regrette nullement son crime et il
a avoué qu'il l'avait commis à l'instigation de sa
mère. Marguerite Roger a disparu avec sa fille,
abandonnant son logement de la rue Cambronne.
Lundi, vers trois heures après midi, M. Douin,
employé de la banque veuve Deforge, à Clermont-
en-Argonne, convaincu que son locataire M. Heydt,
percepteur, entretenait des relations avec Mme
Douin, alla s'embusquer au premier étage devant
la porte du bureau de ce dernier, et, au moment
où il gravissait les marches de l'escalier, lui tira
deux coups de fusil qui l'étendirent mourant sur
le plancher. Il rechargea ensuite son arme et l'a-
cheva d'un troisième coup.
La gendarmerie, prévenue aussitôt, mit le meur-
trier en état d'arrestation.
M. Heydt était âgé de cinquante-deux ans; il
laisse une veuve qui, au moment du drame, se
trouvait dans sa famille en Alsace, et une jeune
fille de douze ans.
Hier, un soldat du 16° bataillon de chasseurs
à pied, en faction devant la porte de la prison ci-
vile de Lille, essuyait depuis quelques instants les
insultes d un jeune détenu nomme Gustave Gene-
vriez, âgé de seize ans, dont le père avait obtenu
t internement pour trois mois et qui devait être
libéré aujourd'hui même. Le factionnaire lit au
jeune détenu les trois sommations réglementaires
d avoir à se retirer de la fenêtre à laquelle il était
accoudé; et comme ce dernier n'en tenait aucun
compte, il tira sur lui. La balle après avoir péné-
tré à une faible distance de la gorge est sortie à
la naissance de l'épaule et est ensuite allée se lo-
ger dans le plafond.
LECTURES FRANÇAISES
LE ROMAN SENTIMENTAL
Malgré l'invasion triomphante du roman natu-
raliste, le roman mondain et sentimental n'a pas
entièrement disparu. Quelques écrivains cultivent
encore, avec plus ou moins de bonheur, ce genre
démodé. Parmi ceux-ci on peut citer M. Henri Ra-
busson, qui vient de faire paraître en volume son
dernier roman de la Revue des Deux-Mondes, le Stage
d'Adhémar.
La donnée de ce livre est bien simple Adhémar
de Busigny est un jeune homme de vingt-deux
ans admirablement élevé, portant une moustache
idéale, gentilhomme jusqu'au bout des ongles,
possesseur d'une -très grande fortune et devant
hériter à la mort de son grand-père du titre de
duc. Ce ravissant jeune hflmme n'ayant rien autre
chose à faire sur terre qu'à perpétuer sa race et à
procréer d'autres petits gentilshommes non moins
parfaits que lui, on songe naturellement à le ma-
rier, malgré son jeune âge. Sa future épouse est
même déjà désignée un ange de beauté, de pu-
reté, de piété, enfin toutes les qualités dési-
rables pour un mariage de raison et même au
besoin d'inclination. Seulement le grand-père, le
chef du nom et des armes, vieux gentilhomme
quelque peu voltairien, trouve que son petit-fils
est bien jeune pour se marier. Il pense qu'il faut
qu'un jeune homme, avant de se mettre en mé-
nage et de faire souche, doit, selon l'expression
vulgaire, avoir jeté la gourme et acquis une cer-
taine expérience du monde et des femmes, c'est le
plus sûr moyen qu'il devienne un mari rangé. En
conséquence, on envoie Adhémar faire à Paris, non
pas son cours de droit ou de médecine, ce gen-
vthomme ne se destinant à aucune profession,
îî.11!1"1, stage de futur époux. Ce stage consiste,
reuses u X]^jen' à courir les aventures amou-
reuses. Le j'une À (lhémar, riche et d'une grâce ir-
s'offrent à lui 1 1 J ^noix entre toutes celles qui
d'une baronne 11 devient ««ccessivoment l'amant
d'une baronne plu,rrue quadragénaire, mois très
bien conservée; puis u e vicor£lesse ^™V™
bien conserve, puis t lt"1}e d vicomtesse plus' jeune,
mais excessivement dev^ondée< P us e^
amours laissent notre jeune assez froid
et même un peu dégoûté, et il en eb. a^ r™id
s'il ne fera pas mieux de retourner to« bonne-
ment chez lui pour s'y marier, lorsque il rt.,
tre dans le monde Mlle Regina de Moirans. Ceu~
jeune fille est encore plus un ange de beauté, de
pureté, que la fiancée de province. C'est l'âme la
plus noble qui se puisse imaginer. Toutes les ver-
tus virginales, elle les possède au suprême degré.
Aussi Adhémar devient-il rapidement amoureux
de cette si parfaite créature. Malheureusement,
Mlle Régina est mal apparentée. L'existence de ses
parents n'est pas très claire. Les bruits les plus
compromettants courent sur leur compte dans le
monde du high-life. Ses deux sœurs cadettes ont
une tenue fort légère, surtout avec un vieux et riche
banquier, amide la famille, et qui l'aide à traverser
les moments de crise pécuniaire. Régina elle-même
n'échappe pas auxinsinuations calomnieuses. Aussi,
quandAhémarva faire à ses grands parentsl'aveu de
sa flamme et leur demander l'autorisation d'épouser
Mlle de Moirans, ceux-ci, après informations prises,
refusent catégoriquement. De là des scènes faciles
à deviner. Adhémar se bat avec un de ses amis
qui a calomnié auprès de son grand-père la jeune
fille. II est blessé gravement. Régina, de son côté,
tombe malade; elle a des crises nerveuses pendant
lesquelles elle raconte le secret de sa famille, qu'elle
avait refusé de dévoiler jusque-là, à savoir que le
vieux banquier a été, jadis, l'amant de Mme de Moi-
rans et que les deux jeunes sœurs de Régina sont
ses filles. Sur ce, tout s'arrange, ainsi que cela doit
se faire dans les romans à beaux sentiments les
parents donnent leur consentement au mariage,
et «voilà comment, dans la splendeur d'un matin
d'août, à l'occasion d'un baptême de cloches, Mlle
Régina de Moirans unit, une première fois, avec
solennité, sa main à celle d'Adhémar de Busigny,
en présence des deux vénérables châtelains de
Toussecourt, attendris, de Mlle de Sylviane -la
fiancée numéro un d'Adhémar– très émue, et d'un
grand concours de paysans ébaubis. Tout ceci est
sentimental, mais est-ce bien vivant?
LECTURES ÉTRANGÈRES
LA VEUVE HINDOUE
Un journaliste indien, M. Devendra Das, commu-
nique à la Nineteenth Century d'intéressants détails
sur la cruelle situation que la coutume fait à la
veuve hindoue. On comprend assurément, après
les avoir lus, pourquoi la malheureuse préférait
souvent la mort à sa misérable existence et s'im-
molait volontairement sur le bûcher de son mari, à
l'époque où la philanthropie du gouvernement
britannique ne lui avait pas encore fermé ce port
de refuge.
Le législateur des Hindous, Manou, qui vivait
environ cinq siècles avant l'ère chrétienne, a for-
mulé comme suit les devoirs de la veuve
« Qu'elle émacie son corps en vivant exclusive-
ment de racines, de fruits et de fleurs. Son mari
mort, qu'elle ne prononce même plus le nom d'un
autre homme. Jusqu'à la fin de ses jours, qu'elle
pardonne les injures, accomplisse les travaux les
plus durs, évite tous les plaisirs et pratique d'un
cœur léger les règles d'incomparable vertu suivies
par les épouses vraiment dignes de ce nom, celles
qui se sont dévouées à un seul homme. La veuve
vertueuse qui se consacre aux saintes austérités
est sûre d'aller au ciel. Celle qui se remarie se
déshonore et se ferme le royaume de Dieu. »
La question de savoir si les Védas et les com-
mentaires védiques, interdisent formellement à la
veuve de se remarier est un des sujets habituels
de controverse parmi les théologiens hindous; mais
il est certain que cette cruelle coutume règne au
moins depuis le temps de Manou, dont les précep-
tes n'ont jamais été discutés. Non seulement sa loi
draconienne est observée de la manière la plus ri-
goureuse, mais des raffinements de plus en plus
pénibles sont venus s'y ajouter au cours des siè-
cles, et l'usage, reçu dans l'Inde, de se marier de
très bonne heure n'a fait qu'exagérer encore les
maux du veuvage.
Les garçons, en effet, n'attendent guère pour se
marier, à vingt ans révolus, avec des filles de
douze à treize ans. Il arrive souvent que le mari
meurt peu de temps après ce mariage, et dans ce
cas sa pauvre jeune femme se trouve initiée aux
horreurs du veuvage avant même d'avoir cessé
d'être une enfant. Des fiançailles positives suffi-
sent en beaucoup de cas à imprimer à la jeune
fille ce terrible caractère de veuve et la condam-
nent à le porter toute sa vie. Or, on peut dire sans
exagération que le bonheur terrestre d'une femme
hindoue, quel que soit son rang et sa fortune, finit
aussitôt qu'elle devient veuve. Quand un jeune
homme meurt, ses parents et ses amis le pleu-
rent, tout naturellement, et font éclater la plus
vive douleur; mais peu de gens peuvent mesurer
l'abîme de misère où roule d'emblée sa jeune fem-
me, parfois encore trop enfant et trop, inexpéri-
mentée pour affronter les soucis ordinaires de la
vie.
A peine le mari a-t-il exhalé son dernier souffle,
qu'on arrache à la malheureuse tous les insignes
de la dignité conjugale et les ornements dont elle
aimait à se parer le bracelet de fer, la poudre
rouge dont elle saupoudre la raie qui sépare ses
cheveux, les pierreries, les éloffes brillantes et
soyeuses, tout cela disparaît sans retour. Il lui
faudra désormais porter le plus simple et le plus
disgracieux des sari blancs. Les jeûnes et les macé-
rations qu'elle s'impose ont bientôt fait de chasser
sur ses joues l'éclat de la jeunesse elle est mé-
connaissable et ne ressemble déjà plus à la créa-
ture radieuse qu'on admirait peu de jours aupara-
vant dans son pittoresque costume. Si atroces que
soient les pratiques imposées par la coutume,ella
doit s'y plier, ou perdre sa caste, chose pire que la
mort aux yeux d'an Hindou. La première période
de son deuil dure un mois chez les Kayaslhs du
Bengale, la classe la plus nombreuse et la plus in-
fluente, et dix jours chez les brahmanes.
Pendant cette période, il faut qu'elle prépare
elle-même ses repas, ou plutôt son unique repas
quotidien, composé de riz à l'eau, de quelques lé-
gumes et de lait; sous aucun prétexte, elle ne doit
toucher ni viande, ni poisson, ni œufs, ni frian-
dise quelconque. Il lui est également interdit de
peigner sa chevelure ou d'employer aucun parfum
pour sa toilette. Elle doit porter nuit et jour le
même sari, se refuser la douceur du lit, et dormir
sur la terre nue. Elle n'a même pas le droit de sé-
cher au soleil sa chevelure, après l'ablution mati-
nale qu'elle doit faire avant de prendre le moin-
dre aliment. Il paraît que l'âme de son mari ira
d'autant plus vite au ciel que la pauvre veuve s'in-
fligera plus de privations et de tortures physi-
ques pendant son premier mois de deuil. Ce serait
donc, à son point de vue, un acte cruel et même
coupable de ne pas se soumettre à ces pratiques.
Mais sa véritable misère ne commence qu'après
le premier mois. Ce n'est pas assez de la douleur
sincère que peut lui causer la mort de son mari
et des rigoureuses abstinences que cette mort en-
traîne pour elle, il faut désormais qu'elle se
soumette à toutes les mortifications, à toutes les
indignités. Elle ne prend plus aucune part aux
rites sociaux ou religieux. Y a-t-il un mariage
dans la maison, elle doit s'abstenir avec soin de
toucher aucun des accessoires employés pour la
cérémonie elle est considérée comme une pestifé-
rée, ou plutôt comme un être qui « porte mal-
heur ». Spécialement, si elle n'a pas d'enfants et si
elle est condamnée à passer tout le reste de sa
vie dans la famille du défunt, comme il arrive
souvent, son existence n'est plus qu'un long sup-
plice, une constante humiliation. Les autres mem-
bres de la famille pourront se réjouir, donner des
fêtes ou se rendre celles que donnent leurs amis: ï
elle devra rester à l'écart, ruminant dans la soli-
tude les amertumes de sa triste condition. Deux
fois par mois elle se soumettra au jeûne le plus
rigoureux; c'est ce qu'on appelle le ékadasi, c'est-
à-dire en sanscrit le « onzième », parce que ce
jeûne est fixé au onzième jour de chacune des
deux quinzaines du mois lunaire.
On voit souvent, dans les maisons hindoues, une
vieille femme amaigrie et malade, les joues creu-
ses, les yeux hagards, étendue sur le sol au mi-
lieu de ses filles. C'est une femme à son jour de
jeûne. La chaleur accablante de l'été indien pèse
sur elle, avec la fièvre et la maladie. Elle a soif;
elle donnerait tout au monde pour quelques gout-
tes d'ean; à peine a-t-elle la force de supplie?
qu'on lui donne à boire. Mais s,es filles sont là.
pour empêcher le sacrilège. « Chère mère, c'est
aujourd'hui ékadasi l'eau vous est interdite. »
La pauvre femme délire déjà, elle a perdu la mé-
moire. Elle implore ses enfants. « Je meurs si
vous ne me donnez pas à boire 1 » gémit-elle. Sefl
filles sont navrées elles éclatent en sanglots,
mais elles n'osent pas satisfaire au vœu de la
malheureuse et cherchent à la calmer en lui di-
sant qu'au point du jour elle pourra avoir de
l'eau. Et parfois au point du jour la pauvre
femme est morte, morte de soif et d'inanition 1
NECROLOGIE
M. Alexandre Adam, ancien maire de Boulogne-
sur-ifi»- sous Louis-Philippe et sous l'empire, an-
cien presiuo-t f]u conseil est décédé à
Çondette, près Kou-wc à j.^ de quaw wwt-
£ wsept ans, a l'heure nW & qlKiqUes kiîo-
melK- olus loin, mourait M. Arisa/3, de ses
successeur à. la présidence du conseil gtëuo. Ajl
Pas-de-Calais.
M. Alexandre Adam, ancienbanquier, ancien pré-
sident de la chamhr.f> r]P. commerce, administra-
teur de la Compagnie du Nord, éLuit commandeur
de la Légion d'honneur. Il laisse une fortune éva-
luée à dix millions.
On annonce la mort du général de cavalerie de
Valabrègue de Lawœstine, qui avait été jadis
écuyer de Napoléon III.
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VIOLET pas, à THUIR cptrénées-orieht.)
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BULLETIN COMMERCIAL
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à bord, fret compris.
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