Jugements et critiques

Portrait de Victor Hugo

Victor Hugo

« Nous sommes, pour notre part, d'autant plus charmés du mérite et du succès d'Ivanhoé, que nous n'en avons pas douté un instant : nous pensions que le talent est de tous les lieux comme de tous les temps, et nous ne craignions pas que Walter Scott cessât d'être lui-même en cessant d'être exclusivement romancier écossais. »
(Le Conservateur littéraire, mai 1820)
 

Alexandre Dumas

« Le premier roman que je lus signé du barde écossais, c'est ainsi que cela se disait à cette époque, fut Ivanhoé. Habitué aux doucereuses intrigues de madame Cottin, ou aux gaietés excentriques des Barons de Felsheim et de l'Enfant du Carnaval, j'eus quelque peine à m'habituer au rude naturel de Gurth, le gardien de pourceaux, et aux drolatiques facéties de Wamba, le fou de Cédric. Mais, lorsque l'auteur m'eut introduit dans la salle à manger romane du vieux Saxon ; quand j'eus vu la lueur du foyer, alimenté par un chêne tout entier, se refléter sur le capuchon et sur la robe du pèlerin méconnu ; quand j'eus vu toute la famille du thane prendre place à la longue table de chêne, depuis le chef du château, le roi de sa terre, jusqu'au dernier serviteur; quand j'eus vu apparaître le juif Isaac avec son bonnet jaune, sa fille Rébecca avec son corsage d'or ; quand le tournoi d'Ashby m'eut donné cet avant-goût des grands coups d'épée et des rudes coups de lance que je devais retrouver dans Froissart, oh ! alors, peu à peu, les nuages qui bornaient ma vue se soulevèrent, et je commençai à apercevoir d'autres horizons encore plus reculés que les premiers qui m'étaient apparus, quand Adolphe de Leuven avait opéré dans ma vie de province les changements à vue dont j'ai parlé. »
(Mes Mémoires, 1863)
 

Sainte-Beuve

« Il [Walter Scott] a pu même, grâce à ce génie des vieux temps qu'il avait si bien écouté et deviné, remonter une ou deux fois avec succès jusqu'aux siècles reculés du Moyen-Age. Ivanhoé est le roman historique confinant à l'épopée, et un roman qui est presque de plain-pied avec nous encore. »
(Nouveaux lundis, t. 4, 1865)