Jugements et critiques

 

Sainte-Beuve

« C’est un des caractères du talent de Dumas de ne pouvoir respecter à aucun degré la vérité historique dans ses récits. Si peu qu’il en ait besoin, il n’en tient compte ; il n’est bon que dans les inventions et les hâbleries »
(Portraits contemporains, 1846)

 

Eugène de Mirecourt

« Oui, monsieur Dumas, vous avez tué la littérature.
Vous l’avez tuée, en rassemblant autour de vous des écrivains sans conscience qui répudient la dignité de la plume, qui se cachent honteusement sous l’anonyme, et auxquels, dès lors, il importe peu de jeter au sein des masses le levain du mauvais goût, les principes corrupteurs […] Aujourd’hui les bons livres passent inaperçus, le beau style est dépouillé de ses charmes, le vrai paraît fade, le naturel ennuie. Qu’on élabore un chef-d’œuvre, et l’on est sûr que la préférence sera donnée sans conteste au premier venu de vos feuilletons grotesque et menteur. »
(Alexandre Dumas, 1856)

 

Frères Goncourt

« Alexandre Dumas a été véritablement le professeur d’Histoire des masses ».
(Journal, 11 août 1863)

 

Pierre Larousse

« Doué d’une activité et d’une organisation exceptionnelles, il peut passer pour le juif errant de la littérature et de son époque. Il marche, marche toujours, glisse parfois, mais se relève, grâce à une étincelle de sincérité et de cœur que tous ses travers n’ont pu éteindre ».
(Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1864-1876)

 

Emile Zola 

 « Ce n’est ni un penseur ni un écrivain original. Il a un style absolument factice, manquant de véritable haleine, empruntant une fausse chaleur à tout un système de phrases exclamatives ».
(Livres d’aujourd’hui et de demain, 1866)

 

Victor Hugo

« Le nom d’Alexandre Dumas est plus que français, il est européen ; il est plus qu’européen, il est universel […] il féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences ; il crée la soif de lire ».
(Correspondance, 15 avril 1872 à Dumas fils)

 

Emile Zola

« Alexandre Dumas père  a traité notre histoire nationale en conte des Mille et Une Nuits […] Cela n’est pas fatiguant à écouter, on s’y amuse encore ».
(« Revue dramatique de la dame de Montsoreau » dans Le Voltaire, 15 avril 1879)

 

Maxime Du Camp

« Il suffit à Alexandre Dumas d’une chambre d’auberge où se rencontrent des gens en redingote pour émouvoir l’âme jusqu‘au dernier degré de la terreur ou de la pitié »
(Souvenirs littéraires, 1882-1883)
 

Gustave Flaubert

« Ses personnages, alertes comme des singes, forts comme des bœufs, gais comme des pinsons, entrent et parlent brusquement, sautent des toits sur le pavé, reçoivent d'affreuses blessures dont ils guérissent, sont crus morts et reparaissent. Il y a des trappes sous les planchers, des antidotes, des déguisements et tout se mêle, court et se débrouille, sans une minute pour la réflexion. L'amour conserve de la décence, le fanatisme est gai, les massacres font sourire. »
 (Bouvard et Pécuchet, 1884)
 

Guy de Maupassant

« Ce volcan en éruption de livres, qui se nommait Dumas ».
(« L’évolution du roman au XIXe siècle », dans Revue de l’exposition universelle de 1889, octobre 1889)
 

Jean Cocteau

« Je me demande si Dumas n’est pas le seul historien véritable. Ce qu’il invente a l’air vrai. Le vrai des autres a l’air faux et il l’est à coup sûr. Tandis qu’il y a des chances pour que Dumas tombe juste ».
( Le Passé défini, 1951, publ. 1983)
 

Jean d’Ormesson

« « Le style n’est pas fameux, la psychologie bafouille, l’intrigue manque de rigueur – « qu’est ce que l’histoire ? un clou auquel j’accroche mes romans » -, mais à force de mouvement, de panache et de vie, les héros sont inoubliables. Nous ne nous sommes jamais ennuyés avec eux »
(Une autre histoire de la littérature française, 1998)