Critiques

 

Abbé Laurent Bordelon

« Je ne suis point surpris que ce boiteux ait fait une si brillante fortune. Peut-on refuser en France son suffrage à un ouvrage qui renferme un heureux mélange de légèreté, de vivacité, de politesse et de solidité, sous un air de bagatelle ?  Nous sommes prévenus contre les préceptes ; nous voulons être amusés ; mais dans cet amusement qui nous plaît si fort, nous demandons de la justesse et de la raison ; enfin, nous sommes des enfants raisonnables, et le seigneur Asmodée s'est parfaitement conformé au goût de notre nation. »
(Les Béquilles du Diable boiteux,1737)
 

Jules Janin

« Considéré sous le rapport de l’esprit sans fiel et de la satire qui rit de tout, et sous le rapport du style, qui est excellent, le Diable Boiteux est peut-être le livre le plus français de notre langue »
(Préface au Diable Boiteux, 1840)
 

Sainte-Beuve

« C'est du La Bruyère en scène et en action, sans trace d'effort. Le Diable boiteux précède très bien les Lettres Persanes, mais il les précède d'un pas léger, sans aucune prétention au trait et sans fatigue ; il n'y a pas l'ombre de manière dans Le Sage. Les traits de Le Sage, ce sont de ces mots piquants et vifs qui échappent, en courant. Ainsi Asmodée, parlant d'un autre démon de ses confrères avec qui il avait eu querelle : “On nous réconcilia, dit-il, nous nous embrassâmes, et depuis ce temps-là nous sommes ennemis mortels.” »
(Préface de Gil Blas, 1864)
 

Abel-François Villemain

« Asmodée est resté le génie familier de tous les héros de le Sage, le démon de la bonne plaisanterie. […] Le roman de le Sage [est] une satire morale encore piquante. L'auteur y a pris tous les tons, même celui d'une grave et religieuse éloquence. Son chapitre sur les tombeaux est presque une méditation d'Hervey, n'étaient quelques bons traits de maligne satire qui se mêlent à la morale et préviennent la monotonie. »
(Cours de littérature française : tableau de la littérature au XVIIIe siècle, 1847)