Une vision de l’amour
Champavert, le lycanthrope. Chapitre I : Testament
Qu'ils viennent donc les imposteurs, que je les étrangle ! les fourbes, qui chantent l'amour, qui le guirlandent et le mirlitonnent ! qui le font un enfant joufflu, joufflu de jouissances, qu'ils viennent donc, les imposteurs, que je les étrangle ! Chanter l’amour !… pour moi, l’amour, c'est de la haine, des gémissements, des cris, de la honte, du deuil, du fer, des larmes, du sang, des cadavres, des ossements, des remords, je n'en ai pas connu d'autre !... Allons, roses pastoureaux, chantez donc l’amour, dérision ! mascarade amère ! »
Petrus Borel, Champavert : contes immoraux, 1833.
> Texte intégral dans Gallica : Renduel, Paris, 1833