Archives départementales de la Charente-Maritime
Voir les documents dans GallicaDescription des Archives départementales
Petite histoire des Archives départementales :
En Aunis et Saintonge comme dans les autres provinces françaises, il n’existe jusqu’à la Révolution ni lieu ni structure pour collecter et centraliser les archives produites par les différentes institutions qui se partagent la gestion des affaires publiques. Chaque administration, chaque juridiction conserve ses documents, avec plus ou moins de bonheur et la description qui nous a été laissée du chartrier de la ville de Saintes, en 1735, est éloquente : « les titres et papiers, étendus sur des bancs, tables et coffres, avaient été tirés d’une armoire pour les faire sécher afin d’éviter qu’ils ne fussent entièrement pourris dans ladite armoire, laquelle, outre la fraîcheur qu’elle reçoit des murailles, est exposée aux eaux pluviales qui y coulent par défaut de couverture de l’hôtel […]».
Les Archives départementales sont créées en 1796 :
La création des Archives départementales en 1796, dont la mission consiste à conserver les archives publiques, marque alors une véritable transformation. Les moyens matériels et humains consacrés à la collecte, au tri et à la conservation des documents demeurent longtemps très insuffisants, à l’image des combles de la préfecture qui pendant plusieurs décennies font office de dépôt départemental. Les pertes sont nombreuses, involontaires parfois, mais aussi trop souvent par choix délibéré comme à Saintes où, selon un rapport de 1825, les archives conservées dans l’ancienne préfecture devenue sous-préfecture sont jetées dans les fondations creusées pour agrandir le bâtiment.
Un hôtel pour les Archives :
Les archivistes qui se succèdent pendant cette période rassembleront pourtant près de mille mètres linéaires de dossiers parmi lesquels on compte des fonds aussi prestigieux que ceux de l’Amirauté de La Rochelle. Devant la menace de voir s’effondrer les planchers des greniers, le Conseil général lance, dès 1865 le projet de construire « une maison isolée destinée à loger cet important dépôt et à le préserver ainsi des ravages des termites et des risques d’incendie ». Il faut attendre 1878 pour que soit posée la première pierre de l’édifice conçu par l’architecte départemental Ernest Massiou et deux années supplémentaires pour que l’archiviste Meschinet de Richemond entre enfin dans ses nouveaux murs, en face de la préfecture. Ce nouvel hôtel des archives, construit en pierres de taille sur le modèle du dépôt de la Gironde, est alors à la pointe du progrès : la charpente est faite de voûtes avec une armature en fer, le sol est en ciment, le chauffage est assuré par un calorifère unique. On a même installé un monte-charge avec contrepoids pour faciliter la manutention des dossiers. Une pièce est prévue pour recevoir les lecteurs et le personnel – l’archiviste et son adjoint – disposent également des espaces nécessaires à leur travail.
Ce bâtiment demeure en service pendant plus d’un siècle. Un réaménagement augmente la capacité d’accueil des documents de 1500 mètres linéaires à 5000 mètres après la Seconde Guerre mondiale, puis 10 000 mètres vingt ans plus tard. Les grandes et hautes étagères en bois cèdent la place à des rayonnages métalliques pivotants et des niveaux intermédiaires sont créés à l’intérieur même des espaces dévolus aux magasins. Mais les résultats obtenus sont insuffisants pour faire face à la production massive d’archives administratives sans négliger pour autant les fonds historiques, à l’exemple des minutiers des notaires dont les pièces comptent parmi les plus anciennes du département.
Les Archives s’installent dans le quartier des universités :
Plusieurs projets d’extension ou de construction neuve sont mis à l’étude dès la fin des années 1960. Le choix se porte finalement sur l’implantation d’un bâtiment neuf dans le quartier des Minimes, à la périphérie du centre-ville mais dans une zone promise à un fort développement avec l’installation de l’Université bientôt rejointe par de grandes écoles puis le siège du Conseil général. Après deux années de travaux le bâtiment entre en service en 1983 . Avec une capacité d’accueil qui dépasse les 25 kilomètres linéaires, une vaste salle de lecture, il figure au nombre des réalisations les plus modernes de son époque. La parcelle dévolue aux Archives départementales englobe une réserve de terrain en vue d’une future extension. Extension qui devient une nécessité quinze plus tard à peine, en raison de la proche saturation des magasins, mais aussi pour mettre à la disposition des lecteurs les moyens informatiques de consultation des documents.
De nouveaux outils pour les Archives départementales :
Le Conseil général, avec l’appui technique et le soutien financier du Ministère de la culture, prend donc en en 1999 puis en 2000 la décision de réaliser une double opération, en agrandissant le bâtiment des Archives sur leur site des Minimes et en aménageant simultanément une annexe à Jonzac, dans les locaux réhabilités d’une ancienne institution privée d’enseignement longtemps tenue par les Sœurs de la Sagesse. Les travaux sont lancés au mois de janvier 2006 et l’annexe de Jonzac ouvre ses portes au public à l’occasion des Journées du patrimoine du mois de septembre 2007 tandis que le chantier de La Rochelle s’achève quelques mois plus tard, en avril 2008. C’est donc avec ces nouveaux outils que les Archives départementales accomplissent leur mission patrimoniale de conservation et de mise en valeur des fonds historiques mais aussi remplissent leur rôle administratif et technique auprès des différents producteurs d’archives publiques.