Marché d'esclaves à Zanzibar
18 photographies de Zanzibar en 1864. Société de géographie L'Esclavage

Après l'expansion arabe du VIIe siècle, la traite augmente en Afrique. Les grands courants approvisionnent principalement le monde arabe. Outre les routes transsahariennes, les mouvements vont de l'est de l'Afrique vers l'Arabie et de la Corne de l'Afrique vers l'Abyssinie. La présence d'esclaves africains est aussi attestée en Asie, notamment en Inde. L'esclavage des autochtones a pratiquement disparu en Europe au XIIIe siècle, quand la reconquista de l'Espagne amène des captifs "sarrasins". Des ventes d'esclaves africains ont lieu dans la France du sud aux XIVe et XVe siècle, à partir de l'Espagne mais aussi venant directement de Tunis et de Tripoli.

La traite atlantique
Les Occidentaux détournent et amplifient à partir du XVe siècle le commerce des esclaves en ouvrant de nouvelles routes ; le premier transport direct d'Afrique vers les Antilles a lieu en 1518 et très vite la traite à destination de l'Europe devient marginale. Les esclaves servent à mettre en valeur l'Amérique. Des bateaux appartenant à toutes les puissances maritimes sont présents sur la côte de Guinée, bientôt appelée côte des esclaves pour participer à ce trafic très lucratif. Pour la France, la traite est autorisée par Louis XIII en 1642 et l'esclavage dans les colonies est réglementé par le Code Noir. Le XVIIIe siècle est l'apogée de ce commerce triangulaire.

Les mouvements abolitionnistes et la fin de la traite atlantique
Les philosophes de la France des Lumières réprouvent en majorité l'esclavage, mais connaissent mal la situation des esclaves dans les îles lointaines même si certains auteurs, comme P. Poivre, administrateur de l'Ile de France (Ile Maurice), essaient de donner des informations concrètes et de rattacher la cause des noirs aux aspirations de la bourgeoisie. C'est en Angleterre que le mouvement abolitionniste, d'inspiration plus religieuse, trouve un écho populaire, relayé par les économistes qui comme Adam Smith, dénoncent son manque de rentabilité. Sous la pression de la Société des Amis des Noirs, la Révolution française qui a exclu les colonies de l'application de la déclaration des droits de l'homme, abolit cependant l'esclavage en 1794 avant que Bonaparte ne le rétablisse en 1803.

Le XIXe siècle essaie de concilier les principes moraux, défendus par Morénas ou Sismondi avec les nécessités d'une économie où, comme le rappelle Lecointe-Marsillac, les matières premières coloniales jouent un rôle de plus en plus important. L'Angleterre, principale puissance maritime après Trafalgar, fait admettre au congrès de Vienne (1814-1815) le principe du droit de visite, étendu au sud de l'équateur seulement en 1842.
La France, qui possède des îles sucrières dans les Antilles et les Mascareignes, interdit la traite en 1818 mais n'accepte le droit de visite qu'en 1831 et n'abolit l'esclavage dans ses colonies qu'en 1848, grâce au combat de V. Schoelcher et de son entourage.

L'esclavage en Afrique au XIXe siècle
Si la traite atlantique disparaît progressivement au cours du XIXe siècle, le nombre d'esclaves sur le continent africain augmente à la même période. Le commerce d'esclaves par les caravanes qui traversent le Sahara ne disparaît qu'avec l'augmentation de la présence occidentale au Maghreb et en Egypte. L'exportation d'esclaves à partir de la côte est de l'Afrique augmente à la fin du siècle, quand des routes s'ouvrent en Afrique de l'est et quand Zanzibar est mise en valeur. Les églises protestantes et catholiques s'engagent dans la lutte contre l'esclavage et encouragent les expériences de retour en Afrique des esclaves libérés, mais l'économie coloniale de plantation s'appuie souvent sur le travail forcé, qui ne disparaît qu'avec l'accès à l'indépendance des pays d'Afrique. L'esclavage domestique reste cependant présent jusqu'à la fin du XXe siècle dans l'ensemble du continent.