Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1923-10-15
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1923 15 octobre 1923
Description : 1923/10/15 (Numéro 22187). 1923/10/15 (Numéro 22187).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2008
Dauphin gagne le Prix du Conseil Municipal
et sa victoire de 1923 est sa revanche de 1922
Le Président de la Rèpublîquè"passe ; en revue « .
toutes les questions de politique extérieure et intérieure
« Le jour ne. tardera pas où la
fermeté,, et la ténacité de nçtre po
litique extérieure■ si résolument
conduite {aux applaudissements du
pays,: par le président du Conseil,
ayant porté leurs fruits, il nous
sera permis d'entreprendre l'oeu
vre délicate et indispensable de la
révision constituîionnelle. ».
Le voyage qne le Président de la Ré
publique accomplissait hier dimanche
dans l'Eure et dont on lira en troisième
page le compte rendu, lui a fourni l'oc
casion de prononcer à Evreux, à l'issue
du banquet, un discours de large envers
gure, discours de chef d'Etat, dont g,ous
donnons ci-dessous les principaux passa
ges. ■ " i,"..
Après avoir évoqué .le souvenir de.
Gambetta — hôte.d'Evreuxen 1881.au
lendemain de son fameux discours pro
noncé au Neubourg — le Président de la
République annonce qu'il va « jeter un
regard d'ensemble sur la . position- de
notre pays à l'extérieur et à l'intérieur,
cinq anB après la victoire. » v
Il marque d'abord le triomphe de
l 'idée de nationalité « qui n'est contra
dictoire que pour des esprits à courte
vue avec le développement de la coopé
ration internationale ».
w La guerre, "poursuit l'orateur, n'a été ter
minée en faveur des alliés qu'au prix de sa
crifices Inouïs d'hommes et de biens dont la
France a supporté lepluB lourd fardeau.
La face dé l'Europe est sortie transformée
de cette lutte gigantesque. En Russie, «ne ex
plosion révolutionnaire Inévitable sans doute;
mais, éclatant chez un peuple insuffisamment
préparé aux institutions libres, a abouti & ce
Que vous savez. Nous ne. pouvons que former
des vœux pour que ce'noble pays qui. nous a
apporté, dans les premières années du conflit,
«n appui .si héroïque, et- si efficace sorte le
plus tôt possible du chaos. .
Un autre grand empire s'est dissous. Des
théoriciens ' pouvaient rôver. son maintien. Il ;
était condamné à disparaître.
Un hommage ensuite à la Société des
•Nations, dont l'idée première revient à la
France, avec cette conclusion :
La Société daT Nations {
i-' Qui 'dit'Société"'dei3 Nations, dit NationB.
Les nouveaux Etats ont pour souci capotai 4e
se stabiliser, de se donner les institutions et
les cadres Indispensables & leur établisse
ment. La sécurité extérieure-est leur premier
besoin. . •
*- > Us savent Que la France, qui a pour loi
te respect des Traités ne permettrait pas que
fût troublé l'ordre créé par la Victoire. Pour
exercer son action, elle jouit, — il est permis
même à des Français de le constater, •— d'un
prestige qu'elle doit moins encore à sapuis-
sance matérielle qu'à son austérité morale.
' '. Ce qu'est le peuple français
> Elle n'a 'attendu et obtenu du succès de
ses armes que la rentrée au giron maternel de
ceux de ses enfants^ que la force en avait ar
rachés. Elle ne réclame que son dû.
» Son souhait fervent est de resserrer tes
liens d'amitié et d'alliance noués par le péril
commun des peuples dont elle n'oubliera ja-
. mais les sacrifices.
- » Le peuple français est un honnête hom
me. ' • v >
> 11 l'a prouvé par son attitude au dehors
comme au dedans de ses frontières depuis
16 début des hostilités. Attaché à, respecter le
droit et la volonté des peuples, 11 a poussé le
scrupule Jusqu'à sacrifier à cette préoccupa!
tion des garanties importantes de sa sécurité.
Il a attendu trois ans au cours desquels 11 a
exagéré peut-être les concessions avant de se
résoudre aveo ses amis belges à: user du droit
de contrainte que leur reconnaissaient le tex
te du Traité de Versailles comme les princi
pes généraux du droit
Nos charges financières et nos ressources
» Cependant, aux lieu et place du débiteur
défoliant, il a avancé plus de cent milliards
pour remettre en état les régions dévastées
' en même temps que pour assurer le service
de leurs allocations aux victimes sacrées de
là' lutte : mutilés, veuves de guerre, pupilles
de la nation. ,
> Pour faire face & de si > effroyables char
ges.^-, devait être créé des ressources. C'est
l'honneur du Parlemsnt de/n'avolr pas hésité,
•ans souci d'une méprisable j~~:ularité, à vo.
ter d'un coup Huit à neuf milliards d'impSts
notjveaux. '
> Il a eu confiance dans'le bon sens et le
patriotisme du contribuable. Il s'est persuadé
que les enseignements de la guerre n'auraient
pas été perdus. Pour le salut de la patrie, les
Fransais répandirent leur sang, offrirent leur
vie. Ainsi ils s'assur.èrent la victoire. Coin-
. ment, sans trahir leurs morts, les'survivants
feraient-ils difficulté pour consolider les ré-,
sultats de si glorieux sacrifices, de verser
leur contribution ?
'» Autant que leur abnégation, l'union de
tous le3 bons citoyens nous avait donné le
succès. Se dénouerait-elle à peine passé le
gros du péril ? La vanité et le danger de nos
dissensions intestines, crûment soulignés pan
l'agression étrangère, seraient-ils sitôt per
dus de vue 11l n'en fut rien, par bonheur.
Les relations avec le Vatican
' » : La reprise des relations de la République
avec le Saint-Siège, commandée par la vue
exacte de nos intérêts au dehors autant que
par .l'exemple des peuples mêmes les moins
suspects de sympathie envers la Papauté, se
serait & coup sûr heurtée six ans plus tôt, -Si
une étroite et fausse conception du rôle de
l'Etat républicain et laïque.
» La République a donné, par la séparation
des Eglises et de l'Etat, sa conclusion natu
relle et' logique à la doctrine invariable du
-gouvernement français que l'intrusion d'au
cune/puissance -spirituelle dans le domaine du
i-pouvoir civil ne saurait être tolérée. Elle n'en
, est que plus à Vaise pour observer vis-à-vis de
i toutes les religions l'attitude de neutralité dé
férente qui leur est due. *
L'apaisemént intérieur
M. Millerand constate qu'en servant
les intérêts de sa politique extérieure, la
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« La Nation .sait que la paix^-, la
paix civile comme la p%ix extérijsu-
rei-la concorde entre les citoyens
comme l'entérite avec les autres
peuples — est la conditiôit premiè
re du labeur fécond et du progrès
- social... La France ne réclame que
son dû... : Le peuple français'est
un honnête homme... : »
France contribuerait à l'apaisement in
térieur :
— Cet apaisement a paru menacé, au leni
demain de la guerre, par une longue ; série
de troubles, économiques, conséquence trop,
naturelle du bouleversement que nous ve
nions d'éprouver. Une véritable épidémie de
irèves a attristé l'année 1919 pour atteindre
son point culminant ' au mois de mai 1920.
Fort de la confiance du Parlement, usant
des armes légales aveo modération mais
aveo fermeté, le gouvernement de l'époque
a réussi à mettre un terme; & une agitation
qui ne se serait pas prolongée sans domma
ge pour la santé morale comme pour les In
térêts matériels de notre paya.
» En vain aurait-on essayé dans un inté
rêt de parti de présenter la politique alors
suivie comme disposée & revenir;sur la. lé-,
gislatlon sociale' déjà acquise, pas plus que
le cabinet, le Parlement n'entendait qu'on se
méprît sur ses intentions. 1
» Un vaste projet de loj d'assurances so
ciales,- Inspiré du statut alsacien-lorrain, im
prégné de l'esprit et des traditions mutualis
tes,- fut j préparé, : déposê, rapporté. En « te-'
nant & en ouvrir lès débats avant la clôture ,
île la session -ordinaire,, la .Chambre a^prouuô,,
qu'elle en comprenait l'importance. Elle a
pris l'engagement d'en avoir terminé l'exa-;
men et le vote avant de retourner devant .ses
électeurs.»
Lefardeaa de la paix
» Le pays- * répondu & l'attente de ses
représentants. Il porte aveo courage le! far-,
deau . de la paix comme il avait héroïque-:
ment accepté les épreuves de la guerre.
» La charge des impôts •— je m'en réfère
à une déclaration officielle - — était, ' en -1913,'
de -460 francs par > tête : ' elle atteignait, : en
1922, le chiffre de 2.478 francs ;
» Rappelons, d'autre part, ce fait Incontes
té-que la France — c'est une de ses carac
téristiques et le secret peut être de son
équilibre — est un pays de petites fortunes.
Le nombre des très gros revenus, si l'on
compare & ce point de vue notre situation
et celle de l'Angleterre;' fort considérable
chez nos voisins, * est chez nous relativement
insignifiant.
> Ce serait, on le voit, une dangereuse^Il
lusion que se .flatter de l'espoir qu'il fût pos
sible de dégrever la masse aux dépens d'une,
.minorité.» i
' » Gardons-nous des promesses inconsidé
rées. C'est faire injure à notre pays, c'est se!
révéler Indigne de le servir que de ne pas
oser lui dire la vérité. Non î l'heure n'est' ni
venue ni proche des" dégrèvement' Le devoir'
fiscal 'demeure par' excellence' le devoir-pa-:
'trlotlque. »
"Que l'Etat se décharge
*' . * de ce qu'il ne fait pas bien ;
, Ayant dit que les fonctionnaires doi
vent, les' premiers, l'exemple, du loyalis
me et- du dévouement, à la chose publi
que; M. Millerand ajoute :
— U n'en est pas - , moins vrai que l'Etat
trouve le plus réel, avantage à favoriser'-.l'en-
tente 'entre les intérêts privés et leurs Ini
tiatives. Elles lui permettront notamment —
c'est .un moyen de plus d'alléger les; dépen
ses publiques — de se décharger'sur. elles
d'jofflc'es dont l'expérience a démontré qu'il
était hors d'état de^se, bien acquitter. Le gou
vernement et le Parlement se sont déjà .orien
tés :en ; ce sens -par^l'institution du budget, an
nexe des' P.T.T., par le dépôt du projet-, dé
- loi. Instituant un Office National des routes.'
■ Ils ont .suivi la même voie pour _ l'exécution
de grands travaux publics dont li ne pouvait
être question d'inscrire'lès crédlts au budget »
Nos agriculteurs et nos colonies
Parlant de .nos richesses naturelles et
de l'èffort qui est fait sans relâche'dans
les campagnes, le Président dit.':
I' —■ ' Jamais ' peut-être mieux qu'aujourd'hui
la France n'a apprécié ce qu'elle doit & ses
agriculteurs et ce qu'il lui est permis d'en
espérer. /
» La métropole n'est, pas seule à réclamer^
sa mise en valeur. Notre domaine d'outre-mer,
prodigieusement accru par la .République,-veut
être exploité- selon les directives tracées si à
propos en -ces dernières années.
* ' Etre ou ne pas être
Puis M. Millerand en vient au grand
problème de la natalité : *
1 -^,La politiqiie de la natalité,- dit-il,-s'im-1
pose aux gouvernants ile la Françe aveo un
caractère presque tragique de gravité et d'ur
gence. Le cri d'alarme-a été poussé. Il a.été
entendu. De bons citoyens .Ont entamé . une
campagne; active qui n'est pas sans avoir, déjà
produit des résultats. Encouragements sous
les formes les plus .variées aux familles nom
breuses ; allocations multiples par l'intermé
diaire entre autres des caisses .de compensa
tion ; . lutte -contre la .mprtalité infantijjë ; .ce
sont ■ quelques-uns des moyens qui sé présen
tent , à. nous. ; Aucun, ne doit être négligeas
seraient tous Inefficaces,.si les mœurs,n'é
taient 'elle-mêmes rénovées. 'Qutaueun -effort
ne. nous rebute I II s'agit, pour la France d'ê
tre ou.de n'être pas.
'» Avoir des enfants. En. faire'des hommes.
Question de la natalité. Question de l'ensei
gnement Elles se suivent et, s'enchaînent >
1 , Ce-qu'a voulu.Waldeck Koussean
, L'orateuf' rappelle ce que fut l'en
treprise poursuivie depuis uh dèmi-siècle
par la Bépublique et les résultat? acquis
du point de vue de l'instruction publi-
que. Et à propos du concours de l'initia
tive privée : .
—: tJn ' siècle et demi bientôt 1 d'apprehtls-
sago de la liberté politique, traversé, il est
vrai, -par de nombreux orages, n'a-t-11, pe»
suffi à nous convaincre que la libre expreà-'
sion de toutes, les opinions et de toutes les
croyances, sous le règne de la loi, est la for
mule même du progrès dans l'ordre î Ce
pays a besoin, pour se restaurer,"que tous
ses^fils travaillent de pleln cœur, dans -le
cadre et selon les formes qui leur agréent
le mieux. -
» L'auteur de la loi du l ,r juillet lSOl siir
la ; liberté d'association, ■ dont je m'honore, on
a bien voulu le rappeler à l'instant, d'avoir été
l'ami et le collaborateur, a protesté, en toute
occasion, que des jissociations légales il n'en
tendait nullement exclure les congrégations
dont Vutilité serait reconnue et l'autorisation
décernée, selon les formes prévues.' Ce serait
un audacieux défi à'la vérité que, de préten
dre couvrir du' nom de Waldeck-Rousseau ie
ne sais quel retour -d?u» sectarisme qu'il a
combattu jusqu'à sa mort.
■ Liberté et autorité
» SI la' liberté est l'essence de la Républi
que, l'autorité ne lui est pas moins Indispen
sable qu'à aucune autre forme de gouverne
ment »■ - -
C'est calomnier la. France républicaine, ce
paj/s de, clair j bon sens .et de vues nettes,» que
la juger rebelle à Vautorité • nécessaire. ■ Elle
ne l'écarte pas ' ,elje la. demanda- On -inter
vertit les râles en Vaccusant Aè la repousser,
quand, le.pltis souvent; Fautoritâ WA WtpnWé'
que par là. défaillance des hdfnmes chargés
Se l'exercer. ; ^ / ; :
Sous'le régime parlementaire; auquel on n'a, -
qne je sache, proposé jusqu'à ce jour de sub&>
iituer rien qui le vaille, il e r ' naturel que le-
Parlement incline à la suprématie.
Le respect de la souveraineté du peuple qui
est la loi suprême exige quHl résiste à cet en
traînement. ■ :
Rigoureuse séparation des pouvoirs ; stricte
obsérvance de leurs attributions : la liberté
est à ce prix.
Que le pouvoir législatif, se contente de lé
giférer et< de contrôler / que Je pouvoir judir
daire.rende, en.toute.indépendance, les arrêts
que lui dictent la loi et sa conscience que,
soumis au contrôle de ■ l'un, respectueux de
l'indépendancce de l'autre, le pouvolr exécu-
tif administre et.gouverne it la règle est plus
aisée sansdoute à formuler .qu'à suivra On ne
la violera pas cependant tans subir, aussitôt
les effets de sa transgression.
:■ La-Constitution, les lois et les mœurs ont
fait au Parlement une part trop large pour
qu'il soit utile d'y > rien ajouter. De, son ini
tiative propre, par de simples mesures régle
mentaires, il pourrait^ se, persuade-t-on, cor-'
riger certains défauts révélés- par Vusage
déjà il a su mettre ordre à' quelques-uns d'en
tre eux. \
L'oeuvre a délicate et indispensable »
de la révision' constitutionnelle
» Le jour ne tardera pas où, la fermeté et
la-ténacité de notre politique extérieure, si ré
solument conduite aux applaudissements du
pdys par le président du Conseil, ayant porté
leurs friuts, il nous sera permis d'entrepren
dre l'ouvre délicate et indispensable de la re
vision. ^ ,
> Par des retouches mesurées apportées à
notre Constitution dans les formés qu'elle a
prévues- on l'adapterait au besoin générale
ment ressenti de donner au gouvernement
plus de stabilité, aux intérêts économiques
plus de garanties ; on en ferait un instrvr
ment plus,souple et plus sûr cPune politique
républicaine, sociale,- nationale,-.exclusivement
dévouée à lùr prospérité et à la grandeur de la
Patrie. >.
Le service militaire
A propos du service militaire de dix-
huit' mois; 'Ml Millerand ■ déclare :
— L'heure . viendra que le temps de- sô-
jour à la caserne pourra être réduit sans
péril. La France est attachée au maintien de
la paix avec trop de, sincérité et de ferveur ;
elle a un besoin trop pressant du labeur de
tous ses enfants pour ne pas souhaltêr ar
demment que cette heure sonne bientôt »
- Mais il ne faut pas dédaigner la réalité
en faveur d'un idéal difficile. N'oublions
.par la leçon d'août !914;1 ■ ...
C'est en ces termes que le Président
de la République achève cet important
discours : * .
— Représentant de la France, étranger a
tous les partis, chargé par la Constitution
de veiller à la sauvegarde des grands inté
rêts permanents du pays, c'est à la Nation
que je m'adresse# à, la Nation maîtresse de
ses destinées. ■■■■■■■' ■ ,
> Fière à bon droit d'une victoire qu'elle
a si chèrement achetée, résolue à n'en, lais-,
ser échapper aucun des fruits légitimes, elle
«ait que ia paix la paix civile comme,la.
paix extérieure ; la concorde entre les ci-
toyens comme l'entente avec les autres peu
ples _ est là condition première du labeur
fécond et du progrès social.
» Les fauteurs de haine et de dissensions
ne parviendront ni à obscurcir-la Clarté de
son jugement, ni à ébranler la[ EOliditê de- son
bon 'çensi. Riènj ne? prévaudra' contre^tsa vo*
lopÇé;clairvoyante:et;avertlê.'* -''i. 1
Dauphin rentre an pesage, monté par 6. Vatard
- En médaillon, son propriétaire, M. J .-D. Cohn
'A. une-année, de: distance Dauphin, le cheval
de M. J. D. Cohn, a remporté avec la même
aisance et la plus grande facilité l'épreuve qui
lui aurait été acquise en 1922 s'il avait eu son
poids en rentrant; aux_ balances. '
Cette 1 nouvelle-victoire'de 192E prend ainsi
le caractôrè d'une -revanche heureuse—ce que'
pour'notre-compte nous avions escompté com
me une probabilité. — Elle a été accueUie par
le public avec un enthousiasme chaleureux.
L'absence \ de Parth, le vainqueur du prix de
l'Arc-de-Triomphe, à-t-elle facilité le succès de
Dapphin î Nùl ne saurait le démontrer.; Ce
qu'il y'a de certaîn c'ést que Dauphin a enlevé
son « Municipal » dans un i véritable -walk-
over. iLa description'de: la course témoigne, au
surplus, qu^aucun i de ses vingt-deux, adversai-
ro^ n'a .pu mettra inné, minute- en doute le suc
cès du fils-de Mon- Petiot et-Madame Royale.
-A/la "première teptative le signal a" été don-
p^%;DàpRKin,:çst passé très vite en tête de-
V& TéanysonV Waterloo, M&rtfex *ëf: TrtfiP"
SaJ.^Dans la montée, le leader avait toujours
quelques loiigueurs d'avance: Dans la déscente,
il "précédait \Vater]oo, Tennyson, Triûidad et
Incroyable et il augmentait son avance en en
trant, dans la, ligne droite, ayant derrière lui,
Waterloo,-Frondeur II et Grillemont. Celui-
ci s'élançait à la poursuite de Dauphin sans'
toutefois le menacer derrière Grillemont - ve
naient ; vie cheval anglais; Marvexj : suivi*: de
Lamartine, Solange, Spanish Flu et Fron
deur-II. -
A la.rentrée, M. : J.-D. Cohn, propriétaire de
Dauphin, : tenait - son cheval > par* la ; bride ; le
jeune jockey, G.' Vatard, laissait flotter les rê
nes, heureux de son triomphe, mais cette fois
il ne s'agissait pas d'une, victoire platonjque,
la sonnette de 1' « ail right » retentissait, le
rouge-était mis et Dauphin rapportait à son
propriétaire les 243:750 francs alloués au pre
mier, alors que l'an dernier le prix n'attei
gnait que. 238.450 francs. ; c'est ce que l'on
peut appeler — en. dehors de l'honneur ré
servé aux couleurs victorieuses — npe victoire
avec prime de;5.300 francs."
, Il y a donc- une justice; même en sport hip-
pique. La durée detla'course, l'an-dernier avait
été:"tJe 2' 35" 3/5, cette année -elle: a -été' de
2' 40".84/100.'Tout est bien qui finit-bien.
Maigre le utemps incertain, les jolis man
teaux exhibés au pesage étaient en grand nom
bre, déployant leurs fantaisies orientales so
bres ou fastueuses dont le succès ne se dément
pas. — La Morlajje. ■-
« Papyrns » courra-t-il à BèlraoDt -Park ?
New-York, 14 Octobre. •— ML Joël, le sports-
man anglais bien connu, a déclaré hier à un
représentant de ■ VEvening World, avant de
s'embarquer à" bord du Majestic que Papyrus
était absolument incapable de courir.
Par contre, M. Jarwis, l'entraîneur, a dé
dain, par la 6uite, qu'il ne comprenait pas les
.assertions de M. Joël et qu'il aurait, su reste,
une explication avec celui-cL
A LA NÉÎ101RE
^ de,deu?c grands écrivains
La petite rue' Rousselet- vit hier : matin un,
affflux de 7 .monde. inaccoutumé, Des hommes
de lettres et : diverses personnalités se pres
saient devant 1'itnnieublei portant le n*-25 où
mourut Barbey d'Aurevilly, ainsi que : l'ap
prend une plaque de niarbre fraîchement posée.
Sous le porche,;entre .des -plantesle buste.-de l'écrivain. Sur. une estrade de- L forr
tune^-.les orateurs se succèdent 1 M.'Lalou, au
Conseil municipal,: prononce, un.éloge
d,ë-Barbey; M, Aubanel célèbre'ensuite les mé
rites,^littéraires de, l'œuvre souvent incomprise
du maître oriKinal, M.'de Castellane, la. dignité
et la fierté de'son caractère, l'intransigeance
de sa pensée. -
' Au -nom de l'Association des' Normands de
Paris, M. Levatois revendique pour la Nor-
Paris, lès.
Un curienz portrait de Barbey l'Aurevilly
* j i ' » '' t 3 t ^ .{
mandie l'honneur d'avoir donné Je :jour à Bar
bey d'Aurevilly et rassocie aux gloires nor»
mandes que. sont Flaubert et Maupassant.
Enfin, M. Paul Bourget magnifie-le grand
catholique et l'écrivain de race que fut l'au
teur des Diaboliques.. ,
•Hier également, comme on le verra plus loin,
un autre grand écrivain a .vu ses admirateurs
se réunir. ,A Valvins, s'étaient donné..ren-
dez-vdus'i'tes fidèles âu^poète/Stéphane. MaP
laftné, ^t'Mme Morçno yr a ltt : :des sonnets dû'
maître. " < '■ » -, i
Maneyrol
La mort de Maneyrol me peine profondé*
ment. Vous vous souvenez peuUêbe que T^té
dernier je cous ai à plusieurs reprises parlé de
lui. Tavais fait sa connaissance dans un. petit
hôtel voisin 4e Villacoublay■ et, à plusieurs- re-
'priset, F avais accompagné ■ sur i -le • terrain d'à•
\piation oà il procédait - aux; essais - de : sa > moto»
aOiette i.Peyfet. 'Cétait < un' garçon, d'une\ben-
4a}ne -■ d'années, presque-, chétif, au : oisage-mé-
.làncolique: et . fin; de Breton. U avtdt^voué sa
' ' T- à l'aviation, avec tme 'jerùeur presque mysr
•tique et un désintéressement i qui faisait ' mon
étonnementCar 'jusqu'alors je : m'étais' : repré-,
oenté tous : lesgaillards menant' large et. joyeuse oie, :ei j'avais
devant moi mpetifremployé- habitant toute F an
née-engarrd, portant chaque jour- le même com
plet et la même paire de chaussures... «-
Je rie- dépense pas plus de mille franès
par mois, me dit un jour jMane^rol.
Et. sansidoùte n'en gagnait-il pas davantage.
^ Dans sa, chambre, .il avait .une armoire -pleine
de livres. Al 'lisait beaucoup; et; même achetait
de . temps'-enUemps : des livres rares//-.adorait
•les poètes i Battdelaire, Verlaine, -Samain, et
perlait d'eux d'une façon^ très 'attachante: Je
crois que si les circonstances■ l'avaient voulu,
ManeyroVaurait "été 'lui-même poète. U]
.... Son métier .lui faisait une vie très Artégulière
Comme il mangeait à n'importe quelle heure,
il s'était : détraqué' l'estoniac- et '.ne se soutenait
guère qu'en gobant des œufs. Sa figure de
papier mâché faisait, peine à voir.
Je donne- ces 'détails : parce qu'ils sont 'bien
différente dé-:cc qtfon'' petit' imaginer' avsujet
de Maneyrol,'notre plus célèbre champion de
la rrioto-aviettc[el du Oal à Voile .* On se lé fi
gure comme'un: homme solide, et-plein'de santé,
le corps endurci par ta -fatigue et le grond ait;
Mais, je vous répète qu 'iV^aVait Hafr d'un petit-
employé malir&e,' m, peu timide, recherchant
Ja; .solitude et -ser dérobant- à - la curiosité, avec
un soin farouche. ■ • r,
■ 'Son to ur est venu, à 'lui aussi,' dé mourir
pour cette' aviation qu'il'aimait tant.> 'Maneyrol I II m'avait raconté la mort de Gil
bert avec des accents fraternels dont j'avais
été .remué, et je me souviens d'avoir alors
pensé : , -, ' " " *
Maneyrol, Maneyrol, tu motrrâs comme
^Gilbert, c'est-sûr-1 * i
s Oh, ce ,n'était pas un pressentiment, c'était
un simple: calcul. de probabilités. ■ •
Quelque chose nous rassurait, pourtant : sa
prudence,1 et' la science de Peyret, son .construc
teur.
Mais',■ comme' dit à peu près■ Shakespeare,
il y a ;g}ïu-de. àhôses entre le .ciél et la terre
que la sciençe de Yhorfme n'en peut dompter.
i i 'André'* Billy.
Une nouvelle démarche
allem ande à Paris
Il est vraisemblable
qu'elle aura trait ;
au problème des Réparations, j
IDE NOTRE ENVOYE SPECIAL]
Berlin, 14 Octobre.La note dq .-chan
celier Stresemann à M. Stinnes.-quë je voùs
présumée hier avant sa publîcatiôn pré
sente, au point de vue français, quelques
commentaires, notamment au sujet des "ré
parations en nature. Pour la-première fois
depuis l'abandon de la résistance passive,
lé chancelier aborde le fond .de la ques
tion dans sa réponse à M. Stinnes ; u l'a
borde avec beaucoup de prudence, en-ter
mes volontairement imprécis,- et: d'une ma
nière négative.
Avant tout, il convient de remarquer
que 16 chancelier parle.en bloc des répara
tions en nature sans distinguer entre deux
sortes de prestations tout à fait différen
tes. II y a tout d'abord des prestations li
bres, résultant des accords de Wiesbaden
et des accords de Bemelmans. Ces prés-,
.tations libres avaient été suspendues par
.uije ordonnance du 13 janvier que le gou
vernement allemand a rapportée. Mais il*
y a en outre des réparations en nature
proprement dites, c'est-à-dire des livrai
sons de charbon et de produits, imposées
à l'Allemagne par le traité de.Versailles'
et réglées par l'accord de Spa.
.Ce sont les manquements constatés dans
ces livraisons .qui ont justifié l'occupation
de. la Ruhr. Le lendemain de l'entrée d#
nos troupes à Essen, le 12 janvier, le. D*
Rozenber^, ministre des Affaires étrangè*
résidu Reichçtag, Notifiait à notre ambas
sadeur à Berlin, M. de Margerie, qu'il-re
fuserait désormais toute livraison. Ce .re
fus était confirmé deux ..jours après paf '
une lettre du commissaire d'empire pour le
charbon à la Commission dès Réparations.
Or, jusqu'à présent, ni la lettr,e du D" Ro-
zenberg, ni la notification du commissaire
d'empire, n'ont été rapportées. On peut
donc dire que, sur ce point, que ce §o!t
volontairement ou par simple oubli, la si»
tuatiôn normale n'a pas encore été -fêta*
blie. . ■ ■ . v • ' , .
. Jé crois, pour ma part, que M. Strese-'
mann ne s'est pas pressé de parler, des H*
vraiSons de. charbon au titre des répara-*
tions tout, simplement parce qu'il n'est a pas
encore en mesure de résoudre comme il le
voudrait cette question qui est aussi . im
portante pour lui que pour nous. >
Avant le 1.1 janvier, le gouvernement'du
Reich remboursait directement- gux indus
triels allemands^e-prisç-iles livraisons'.do
chatbon faites aux gouvérnements àlliétt.
Par quel.moyen-? En faisant"fonctionrrçt
la presse à billets. Il faut croire que,' puis
qu'il y à eu de. nouveaux manquement^
que la presse ne marche plus assez vite,
et que déjà- l'an dernier, les charbonniers
de-la Ruhr avaient sur Berlin ,des créances
à payer. . . ' " -/■
M. Stresemann f^it maintenant connaître
à M. Stinnes qu'il ne peut songer 4 de
nouvelles émissions de marks-papier pqur
indemniser les charbonniers. Orf peut djbjec-
ter que le Reich a bien trouvé le rtoyen
de financer la résistance passive, mais ie
chancelier répond que c'est justëtiiétit
parce que cette résistance aboutissait à
une inflation intolérable qu'elle a dû lélre
abandonnée... ' * ,
Cette difficulté du remboursement des
prestations en nature aux industriels est la
base de tous les conflits entre'M. Strese
mann et M. Stinnes. Le plan de A/U Stinnes
consistait à diminuer autant que possible
la charge qui incombe aux industriels, 1* en '
débarrassant l'industrie des entraves de là
loi de 8 neures, des autres lois . ouvrières
et du contrôle des conseils d'ouvriers.
2* En assurant des compensations avan
tageuses telles que la r main-mise sur les
chemins de fer rhénans ; 3* en favorisant
l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement qui
limiterait les impôts payés par les indus
triels, leur assurerait de grasses subven
tions et mêijre au besoin les débarrasse
rait du Traité ae Versailles. .. J
Le chancelier Stre.semann ayant dêjôué
ces combinaisons doit avoir lui-tmême. un
plan pour le règlement des rép'aràtlonsi 'en
nature. Il n'en a pas encore-fait connaître
les grandes lignes, mais ott-ne se trompe
ra pas beaucoup en admettânt-que,'dans
la penséeidu chancelier, le grand industriel
qui détient les trois quarts de la richesse
allemande doit contribuer selon ses moyens
au règlement de la dette de guerre. •,
Le gouvernement du y Reich pourrait, par'
exemple, frapper les livraisons de' char
bon d'un impôt de < réparations ». ; Il se
rait entendu que les industriels verraient
diminuer leur dette à proportion deâ^ li
vraisons de charbon -qu'ils feraient Aux
àlliés. On a certainement examiné à Ber
lin d'autres combinaisons du même gçnre. ;
U va sans dire que le groupe Stinnes ré
sistera de tout son pouvoir a une politique
de réalisation dont il devrait'fairé tous les
frais.
Mais M. Stinnes ne représente "pas né
cessairement toute la Ruhr et la preuve en
est qu'il a été obligé de s'adresser au
chancelier pour se faire donner des pou
voirs pour traiter avec les alliéis. S'il
avait eu ces pouvoirs, il n'aurait pas eu
besoin de les demander. >■
En arrivant à cette obj£ction sérieuse;
M. Stresemann cherche, à , négocier- aveo
les industriels de la Ruhr, pris séparément,
et à disloquer ou à tourner le 'groupe
Stinnes. , . -
Il en résulte que," pour lui; comme pouf
les alliés franco-belges, la question des
réparations en nature n'est pas encore
mûre et ne peut être résolue qu'après le re
tour de .la, Ruhr £ l'activité économique
normale. Je suis informé ce soir qu'ij. est
question d'une nouvelle démarche que M.'
Von Hoetsch, chargé d'affaires à Paris,
et sa victoire de 1923 est sa revanche de 1922
Le Président de la Rèpublîquè"passe ; en revue « .
toutes les questions de politique extérieure et intérieure
« Le jour ne. tardera pas où la
fermeté,, et la ténacité de nçtre po
litique extérieure■ si résolument
conduite {aux applaudissements du
pays,: par le président du Conseil,
ayant porté leurs fruits, il nous
sera permis d'entreprendre l'oeu
vre délicate et indispensable de la
révision constituîionnelle. ».
Le voyage qne le Président de la Ré
publique accomplissait hier dimanche
dans l'Eure et dont on lira en troisième
page le compte rendu, lui a fourni l'oc
casion de prononcer à Evreux, à l'issue
du banquet, un discours de large envers
gure, discours de chef d'Etat, dont g,ous
donnons ci-dessous les principaux passa
ges. ■ " i,"..
Après avoir évoqué .le souvenir de.
Gambetta — hôte.d'Evreuxen 1881.au
lendemain de son fameux discours pro
noncé au Neubourg — le Président de la
République annonce qu'il va « jeter un
regard d'ensemble sur la . position- de
notre pays à l'extérieur et à l'intérieur,
cinq anB après la victoire. » v
Il marque d'abord le triomphe de
l 'idée de nationalité « qui n'est contra
dictoire que pour des esprits à courte
vue avec le développement de la coopé
ration internationale ».
w La guerre, "poursuit l'orateur, n'a été ter
minée en faveur des alliés qu'au prix de sa
crifices Inouïs d'hommes et de biens dont la
France a supporté lepluB lourd fardeau.
La face dé l'Europe est sortie transformée
de cette lutte gigantesque. En Russie, «ne ex
plosion révolutionnaire Inévitable sans doute;
mais, éclatant chez un peuple insuffisamment
préparé aux institutions libres, a abouti & ce
Que vous savez. Nous ne. pouvons que former
des vœux pour que ce'noble pays qui. nous a
apporté, dans les premières années du conflit,
«n appui .si héroïque, et- si efficace sorte le
plus tôt possible du chaos. .
Un autre grand empire s'est dissous. Des
théoriciens ' pouvaient rôver. son maintien. Il ;
était condamné à disparaître.
Un hommage ensuite à la Société des
•Nations, dont l'idée première revient à la
France, avec cette conclusion :
La Société daT Nations {
i-' Qui 'dit'Société"'dei3 Nations, dit NationB.
Les nouveaux Etats ont pour souci capotai 4e
se stabiliser, de se donner les institutions et
les cadres Indispensables & leur établisse
ment. La sécurité extérieure-est leur premier
besoin. . •
*- > Us savent Que la France, qui a pour loi
te respect des Traités ne permettrait pas que
fût troublé l'ordre créé par la Victoire. Pour
exercer son action, elle jouit, — il est permis
même à des Français de le constater, •— d'un
prestige qu'elle doit moins encore à sapuis-
sance matérielle qu'à son austérité morale.
' '. Ce qu'est le peuple français
> Elle n'a 'attendu et obtenu du succès de
ses armes que la rentrée au giron maternel de
ceux de ses enfants^ que la force en avait ar
rachés. Elle ne réclame que son dû.
» Son souhait fervent est de resserrer tes
liens d'amitié et d'alliance noués par le péril
commun des peuples dont elle n'oubliera ja-
. mais les sacrifices.
- » Le peuple français est un honnête hom
me. ' • v >
> 11 l'a prouvé par son attitude au dehors
comme au dedans de ses frontières depuis
16 début des hostilités. Attaché à, respecter le
droit et la volonté des peuples, 11 a poussé le
scrupule Jusqu'à sacrifier à cette préoccupa!
tion des garanties importantes de sa sécurité.
Il a attendu trois ans au cours desquels 11 a
exagéré peut-être les concessions avant de se
résoudre aveo ses amis belges à: user du droit
de contrainte que leur reconnaissaient le tex
te du Traité de Versailles comme les princi
pes généraux du droit
Nos charges financières et nos ressources
» Cependant, aux lieu et place du débiteur
défoliant, il a avancé plus de cent milliards
pour remettre en état les régions dévastées
' en même temps que pour assurer le service
de leurs allocations aux victimes sacrées de
là' lutte : mutilés, veuves de guerre, pupilles
de la nation. ,
> Pour faire face & de si > effroyables char
ges.^-, devait être créé des ressources. C'est
l'honneur du Parlemsnt de/n'avolr pas hésité,
•ans souci d'une méprisable j~~:ularité, à vo.
ter d'un coup Huit à neuf milliards d'impSts
notjveaux. '
> Il a eu confiance dans'le bon sens et le
patriotisme du contribuable. Il s'est persuadé
que les enseignements de la guerre n'auraient
pas été perdus. Pour le salut de la patrie, les
Fransais répandirent leur sang, offrirent leur
vie. Ainsi ils s'assur.èrent la victoire. Coin-
. ment, sans trahir leurs morts, les'survivants
feraient-ils difficulté pour consolider les ré-,
sultats de si glorieux sacrifices, de verser
leur contribution ?
'» Autant que leur abnégation, l'union de
tous le3 bons citoyens nous avait donné le
succès. Se dénouerait-elle à peine passé le
gros du péril ? La vanité et le danger de nos
dissensions intestines, crûment soulignés pan
l'agression étrangère, seraient-ils sitôt per
dus de vue 11l n'en fut rien, par bonheur.
Les relations avec le Vatican
' » : La reprise des relations de la République
avec le Saint-Siège, commandée par la vue
exacte de nos intérêts au dehors autant que
par .l'exemple des peuples mêmes les moins
suspects de sympathie envers la Papauté, se
serait & coup sûr heurtée six ans plus tôt, -Si
une étroite et fausse conception du rôle de
l'Etat républicain et laïque.
» La République a donné, par la séparation
des Eglises et de l'Etat, sa conclusion natu
relle et' logique à la doctrine invariable du
-gouvernement français que l'intrusion d'au
cune/puissance -spirituelle dans le domaine du
i-pouvoir civil ne saurait être tolérée. Elle n'en
, est que plus à Vaise pour observer vis-à-vis de
i toutes les religions l'attitude de neutralité dé
férente qui leur est due. *
L'apaisemént intérieur
M. Millerand constate qu'en servant
les intérêts de sa politique extérieure, la
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« La Nation .sait que la paix^-, la
paix civile comme la p%ix extérijsu-
rei-la concorde entre les citoyens
comme l'entérite avec les autres
peuples — est la conditiôit premiè
re du labeur fécond et du progrès
- social... La France ne réclame que
son dû... : Le peuple français'est
un honnête homme... : »
France contribuerait à l'apaisement in
térieur :
— Cet apaisement a paru menacé, au leni
demain de la guerre, par une longue ; série
de troubles, économiques, conséquence trop,
naturelle du bouleversement que nous ve
nions d'éprouver. Une véritable épidémie de
irèves a attristé l'année 1919 pour atteindre
son point culminant ' au mois de mai 1920.
Fort de la confiance du Parlement, usant
des armes légales aveo modération mais
aveo fermeté, le gouvernement de l'époque
a réussi à mettre un terme; & une agitation
qui ne se serait pas prolongée sans domma
ge pour la santé morale comme pour les In
térêts matériels de notre paya.
» En vain aurait-on essayé dans un inté
rêt de parti de présenter la politique alors
suivie comme disposée & revenir;sur la. lé-,
gislatlon sociale' déjà acquise, pas plus que
le cabinet, le Parlement n'entendait qu'on se
méprît sur ses intentions. 1
» Un vaste projet de loj d'assurances so
ciales,- Inspiré du statut alsacien-lorrain, im
prégné de l'esprit et des traditions mutualis
tes,- fut j préparé, : déposê, rapporté. En « te-'
nant & en ouvrir lès débats avant la clôture ,
île la session -ordinaire,, la .Chambre a^prouuô,,
qu'elle en comprenait l'importance. Elle a
pris l'engagement d'en avoir terminé l'exa-;
men et le vote avant de retourner devant .ses
électeurs.»
Lefardeaa de la paix
» Le pays- * répondu & l'attente de ses
représentants. Il porte aveo courage le! far-,
deau . de la paix comme il avait héroïque-:
ment accepté les épreuves de la guerre.
» La charge des impôts •— je m'en réfère
à une déclaration officielle - — était, ' en -1913,'
de -460 francs par > tête : ' elle atteignait, : en
1922, le chiffre de 2.478 francs ;
» Rappelons, d'autre part, ce fait Incontes
té-que la France — c'est une de ses carac
téristiques et le secret peut être de son
équilibre — est un pays de petites fortunes.
Le nombre des très gros revenus, si l'on
compare & ce point de vue notre situation
et celle de l'Angleterre;' fort considérable
chez nos voisins, * est chez nous relativement
insignifiant.
> Ce serait, on le voit, une dangereuse^Il
lusion que se .flatter de l'espoir qu'il fût pos
sible de dégrever la masse aux dépens d'une,
.minorité.» i
' » Gardons-nous des promesses inconsidé
rées. C'est faire injure à notre pays, c'est se!
révéler Indigne de le servir que de ne pas
oser lui dire la vérité. Non î l'heure n'est' ni
venue ni proche des" dégrèvement' Le devoir'
fiscal 'demeure par' excellence' le devoir-pa-:
'trlotlque. »
"Que l'Etat se décharge
*' . * de ce qu'il ne fait pas bien ;
, Ayant dit que les fonctionnaires doi
vent, les' premiers, l'exemple, du loyalis
me et- du dévouement, à la chose publi
que; M. Millerand ajoute :
— U n'en est pas - , moins vrai que l'Etat
trouve le plus réel, avantage à favoriser'-.l'en-
tente 'entre les intérêts privés et leurs Ini
tiatives. Elles lui permettront notamment —
c'est .un moyen de plus d'alléger les; dépen
ses publiques — de se décharger'sur. elles
d'jofflc'es dont l'expérience a démontré qu'il
était hors d'état de^se, bien acquitter. Le gou
vernement et le Parlement se sont déjà .orien
tés :en ; ce sens -par^l'institution du budget, an
nexe des' P.T.T., par le dépôt du projet-, dé
- loi. Instituant un Office National des routes.'
■ Ils ont .suivi la même voie pour _ l'exécution
de grands travaux publics dont li ne pouvait
être question d'inscrire'lès crédlts au budget »
Nos agriculteurs et nos colonies
Parlant de .nos richesses naturelles et
de l'èffort qui est fait sans relâche'dans
les campagnes, le Président dit.':
I' —■ ' Jamais ' peut-être mieux qu'aujourd'hui
la France n'a apprécié ce qu'elle doit & ses
agriculteurs et ce qu'il lui est permis d'en
espérer. /
» La métropole n'est, pas seule à réclamer^
sa mise en valeur. Notre domaine d'outre-mer,
prodigieusement accru par la .République,-veut
être exploité- selon les directives tracées si à
propos en -ces dernières années.
* ' Etre ou ne pas être
Puis M. Millerand en vient au grand
problème de la natalité : *
1 -^,La politiqiie de la natalité,- dit-il,-s'im-1
pose aux gouvernants ile la Françe aveo un
caractère presque tragique de gravité et d'ur
gence. Le cri d'alarme-a été poussé. Il a.été
entendu. De bons citoyens .Ont entamé . une
campagne; active qui n'est pas sans avoir, déjà
produit des résultats. Encouragements sous
les formes les plus .variées aux familles nom
breuses ; allocations multiples par l'intermé
diaire entre autres des caisses .de compensa
tion ; . lutte -contre la .mprtalité infantijjë ; .ce
sont ■ quelques-uns des moyens qui sé présen
tent , à. nous. ; Aucun, ne doit être négligeas
seraient tous Inefficaces,.si les mœurs,n'é
taient 'elle-mêmes rénovées. 'Qutaueun -effort
ne. nous rebute I II s'agit, pour la France d'ê
tre ou.de n'être pas.
'» Avoir des enfants. En. faire'des hommes.
Question de la natalité. Question de l'ensei
gnement Elles se suivent et, s'enchaînent >
1 , Ce-qu'a voulu.Waldeck Koussean
, L'orateuf' rappelle ce que fut l'en
treprise poursuivie depuis uh dèmi-siècle
par la Bépublique et les résultat? acquis
du point de vue de l'instruction publi-
que. Et à propos du concours de l'initia
tive privée : .
—: tJn ' siècle et demi bientôt 1 d'apprehtls-
sago de la liberté politique, traversé, il est
vrai, -par de nombreux orages, n'a-t-11, pe»
suffi à nous convaincre que la libre expreà-'
sion de toutes, les opinions et de toutes les
croyances, sous le règne de la loi, est la for
mule même du progrès dans l'ordre î Ce
pays a besoin, pour se restaurer,"que tous
ses^fils travaillent de pleln cœur, dans -le
cadre et selon les formes qui leur agréent
le mieux. -
» L'auteur de la loi du l ,r juillet lSOl siir
la ; liberté d'association, ■ dont je m'honore, on
a bien voulu le rappeler à l'instant, d'avoir été
l'ami et le collaborateur, a protesté, en toute
occasion, que des jissociations légales il n'en
tendait nullement exclure les congrégations
dont Vutilité serait reconnue et l'autorisation
décernée, selon les formes prévues.' Ce serait
un audacieux défi à'la vérité que, de préten
dre couvrir du' nom de Waldeck-Rousseau ie
ne sais quel retour -d?u» sectarisme qu'il a
combattu jusqu'à sa mort.
■ Liberté et autorité
» SI la' liberté est l'essence de la Républi
que, l'autorité ne lui est pas moins Indispen
sable qu'à aucune autre forme de gouverne
ment »■ - -
C'est calomnier la. France républicaine, ce
paj/s de, clair j bon sens .et de vues nettes,» que
la juger rebelle à Vautorité • nécessaire. ■ Elle
ne l'écarte pas ' ,elje la. demanda- On -inter
vertit les râles en Vaccusant Aè la repousser,
quand, le.pltis souvent; Fautoritâ WA WtpnWé'
que par là. défaillance des hdfnmes chargés
Se l'exercer. ; ^ / ; :
Sous'le régime parlementaire; auquel on n'a, -
qne je sache, proposé jusqu'à ce jour de sub&>
iituer rien qui le vaille, il e r ' naturel que le-
Parlement incline à la suprématie.
Le respect de la souveraineté du peuple qui
est la loi suprême exige quHl résiste à cet en
traînement. ■ :
Rigoureuse séparation des pouvoirs ; stricte
obsérvance de leurs attributions : la liberté
est à ce prix.
Que le pouvoir législatif, se contente de lé
giférer et< de contrôler / que Je pouvoir judir
daire.rende, en.toute.indépendance, les arrêts
que lui dictent la loi et sa conscience que,
soumis au contrôle de ■ l'un, respectueux de
l'indépendancce de l'autre, le pouvolr exécu-
tif administre et.gouverne it la règle est plus
aisée sansdoute à formuler .qu'à suivra On ne
la violera pas cependant tans subir, aussitôt
les effets de sa transgression.
:■ La-Constitution, les lois et les mœurs ont
fait au Parlement une part trop large pour
qu'il soit utile d'y > rien ajouter. De, son ini
tiative propre, par de simples mesures régle
mentaires, il pourrait^ se, persuade-t-on, cor-'
riger certains défauts révélés- par Vusage
déjà il a su mettre ordre à' quelques-uns d'en
tre eux. \
L'oeuvre a délicate et indispensable »
de la révision' constitutionnelle
» Le jour ne tardera pas où, la fermeté et
la-ténacité de notre politique extérieure, si ré
solument conduite aux applaudissements du
pdys par le président du Conseil, ayant porté
leurs friuts, il nous sera permis d'entrepren
dre l'ouvre délicate et indispensable de la re
vision. ^ ,
> Par des retouches mesurées apportées à
notre Constitution dans les formés qu'elle a
prévues- on l'adapterait au besoin générale
ment ressenti de donner au gouvernement
plus de stabilité, aux intérêts économiques
plus de garanties ; on en ferait un instrvr
ment plus,souple et plus sûr cPune politique
républicaine, sociale,- nationale,-.exclusivement
dévouée à lùr prospérité et à la grandeur de la
Patrie. >.
Le service militaire
A propos du service militaire de dix-
huit' mois; 'Ml Millerand ■ déclare :
— L'heure . viendra que le temps de- sô-
jour à la caserne pourra être réduit sans
péril. La France est attachée au maintien de
la paix avec trop de, sincérité et de ferveur ;
elle a un besoin trop pressant du labeur de
tous ses enfants pour ne pas souhaltêr ar
demment que cette heure sonne bientôt »
- Mais il ne faut pas dédaigner la réalité
en faveur d'un idéal difficile. N'oublions
.par la leçon d'août !914;1 ■ ...
C'est en ces termes que le Président
de la République achève cet important
discours : * .
— Représentant de la France, étranger a
tous les partis, chargé par la Constitution
de veiller à la sauvegarde des grands inté
rêts permanents du pays, c'est à la Nation
que je m'adresse# à, la Nation maîtresse de
ses destinées. ■■■■■■■' ■ ,
> Fière à bon droit d'une victoire qu'elle
a si chèrement achetée, résolue à n'en, lais-,
ser échapper aucun des fruits légitimes, elle
«ait que ia paix la paix civile comme,la.
paix extérieure ; la concorde entre les ci-
toyens comme l'entente avec les autres peu
ples _ est là condition première du labeur
fécond et du progrès social.
» Les fauteurs de haine et de dissensions
ne parviendront ni à obscurcir-la Clarté de
son jugement, ni à ébranler la[ EOliditê de- son
bon 'çensi. Riènj ne? prévaudra' contre^tsa vo*
lopÇé;clairvoyante:et;avertlê.'* -''i. 1
Dauphin rentre an pesage, monté par 6. Vatard
- En médaillon, son propriétaire, M. J .-D. Cohn
'A. une-année, de: distance Dauphin, le cheval
de M. J. D. Cohn, a remporté avec la même
aisance et la plus grande facilité l'épreuve qui
lui aurait été acquise en 1922 s'il avait eu son
poids en rentrant; aux_ balances. '
Cette 1 nouvelle-victoire'de 192E prend ainsi
le caractôrè d'une -revanche heureuse—ce que'
pour'notre-compte nous avions escompté com
me une probabilité. — Elle a été accueUie par
le public avec un enthousiasme chaleureux.
L'absence \ de Parth, le vainqueur du prix de
l'Arc-de-Triomphe, à-t-elle facilité le succès de
Dapphin î Nùl ne saurait le démontrer.; Ce
qu'il y'a de certaîn c'ést que Dauphin a enlevé
son « Municipal » dans un i véritable -walk-
over. iLa description'de: la course témoigne, au
surplus, qu^aucun i de ses vingt-deux, adversai-
ro^ n'a .pu mettra inné, minute- en doute le suc
cès du fils-de Mon- Petiot et-Madame Royale.
-A/la "première teptative le signal a" été don-
p^%;DàpRKin,:çst passé très vite en tête de-
V& TéanysonV Waterloo, M&rtfex *ëf: TrtfiP"
SaJ.^Dans la montée, le leader avait toujours
quelques loiigueurs d'avance: Dans la déscente,
il "précédait \Vater]oo, Tennyson, Triûidad et
Incroyable et il augmentait son avance en en
trant, dans la, ligne droite, ayant derrière lui,
Waterloo,-Frondeur II et Grillemont. Celui-
ci s'élançait à la poursuite de Dauphin sans'
toutefois le menacer derrière Grillemont - ve
naient ; vie cheval anglais; Marvexj : suivi*: de
Lamartine, Solange, Spanish Flu et Fron
deur-II. -
A la.rentrée, M. : J.-D. Cohn, propriétaire de
Dauphin, : tenait - son cheval > par* la ; bride ; le
jeune jockey, G.' Vatard, laissait flotter les rê
nes, heureux de son triomphe, mais cette fois
il ne s'agissait pas d'une, victoire platonjque,
la sonnette de 1' « ail right » retentissait, le
rouge-était mis et Dauphin rapportait à son
propriétaire les 243:750 francs alloués au pre
mier, alors que l'an dernier le prix n'attei
gnait que. 238.450 francs. ; c'est ce que l'on
peut appeler — en. dehors de l'honneur ré
servé aux couleurs victorieuses — npe victoire
avec prime de;5.300 francs."
, Il y a donc- une justice; même en sport hip-
pique. La durée detla'course, l'an-dernier avait
été:"tJe 2' 35" 3/5, cette année -elle: a -été' de
2' 40".84/100.'Tout est bien qui finit-bien.
Maigre le utemps incertain, les jolis man
teaux exhibés au pesage étaient en grand nom
bre, déployant leurs fantaisies orientales so
bres ou fastueuses dont le succès ne se dément
pas. — La Morlajje. ■-
« Papyrns » courra-t-il à BèlraoDt -Park ?
New-York, 14 Octobre. •— ML Joël, le sports-
man anglais bien connu, a déclaré hier à un
représentant de ■ VEvening World, avant de
s'embarquer à" bord du Majestic que Papyrus
était absolument incapable de courir.
Par contre, M. Jarwis, l'entraîneur, a dé
dain, par la 6uite, qu'il ne comprenait pas les
.assertions de M. Joël et qu'il aurait, su reste,
une explication avec celui-cL
A LA NÉÎ101RE
^ de,deu?c grands écrivains
La petite rue' Rousselet- vit hier : matin un,
affflux de 7 .monde. inaccoutumé, Des hommes
de lettres et : diverses personnalités se pres
saient devant 1'itnnieublei portant le n*-25 où
mourut Barbey d'Aurevilly, ainsi que : l'ap
prend une plaque de niarbre fraîchement posée.
Sous le porche,;entre .des -plantes
tune^-.les orateurs se succèdent 1 M.'Lalou, au
Conseil municipal,: prononce, un.éloge
d,ë-Barbey; M, Aubanel célèbre'ensuite les mé
rites,^littéraires de, l'œuvre souvent incomprise
du maître oriKinal, M.'de Castellane, la. dignité
et la fierté de'son caractère, l'intransigeance
de sa pensée. -
' Au -nom de l'Association des' Normands de
Paris, M. Levatois revendique pour la Nor-
Paris, lès.
Un curienz portrait de Barbey l'Aurevilly
* j i ' » '' t 3 t ^ .{
mandie l'honneur d'avoir donné Je :jour à Bar
bey d'Aurevilly et rassocie aux gloires nor»
mandes que. sont Flaubert et Maupassant.
Enfin, M. Paul Bourget magnifie-le grand
catholique et l'écrivain de race que fut l'au
teur des Diaboliques.. ,
•Hier également, comme on le verra plus loin,
un autre grand écrivain a .vu ses admirateurs
se réunir. ,A Valvins, s'étaient donné..ren-
dez-vdus'i'tes fidèles âu^poète/Stéphane. MaP
laftné, ^t'Mme Morçno yr a ltt : :des sonnets dû'
maître. " < '■ » -, i
Maneyrol
La mort de Maneyrol me peine profondé*
ment. Vous vous souvenez peuUêbe que T^té
dernier je cous ai à plusieurs reprises parlé de
lui. Tavais fait sa connaissance dans un. petit
hôtel voisin 4e Villacoublay■ et, à plusieurs- re-
'priset, F avais accompagné ■ sur i -le • terrain d'à•
\piation oà il procédait - aux; essais - de : sa > moto»
aOiette i.Peyfet. 'Cétait < un' garçon, d'une\ben-
4a}ne -■ d'années, presque-, chétif, au : oisage-mé-
.làncolique: et . fin; de Breton. U avtdt^voué sa
' ' T- à l'aviation, avec tme 'jerùeur presque mysr
•tique et un désintéressement i qui faisait ' mon
étonnementCar 'jusqu'alors je : m'étais' : repré-,
oenté tous : les
devant moi mpetifremployé- habitant toute F an
née-engarrd, portant chaque jour- le même com
plet et la même paire de chaussures... «-
Je rie- dépense pas plus de mille franès
par mois, me dit un jour jMane^rol.
Et. sansidoùte n'en gagnait-il pas davantage.
^ Dans sa, chambre, .il avait .une armoire -pleine
de livres. Al 'lisait beaucoup; et; même achetait
de . temps'-enUemps : des livres rares//-.adorait
•les poètes i Battdelaire, Verlaine, -Samain, et
perlait d'eux d'une façon^ très 'attachante: Je
crois que si les circonstances■ l'avaient voulu,
ManeyroVaurait "été 'lui-même poète. U]
.... Son métier .lui faisait une vie très Artégulière
Comme il mangeait à n'importe quelle heure,
il s'était : détraqué' l'estoniac- et '.ne se soutenait
guère qu'en gobant des œufs. Sa figure de
papier mâché faisait, peine à voir.
Je donne- ces 'détails : parce qu'ils sont 'bien
différente dé-:cc qtfon'' petit' imaginer' avsujet
de Maneyrol,'notre plus célèbre champion de
la rrioto-aviettc[el du Oal à Voile .* On se lé fi
gure comme'un: homme solide, et-plein'de santé,
le corps endurci par ta -fatigue et le grond ait;
Mais, je vous répète qu 'iV^aVait Hafr d'un petit-
employé malir&e,' m, peu timide, recherchant
Ja; .solitude et -ser dérobant- à - la curiosité, avec
un soin farouche. ■ • r,
■ 'Son to ur est venu, à 'lui aussi,' dé mourir
pour cette' aviation qu'il'aimait tant.>
bert avec des accents fraternels dont j'avais
été .remué, et je me souviens d'avoir alors
pensé : , -, ' " " *
Maneyrol, Maneyrol, tu motrrâs comme
^Gilbert, c'est-sûr-1 * i
s Oh, ce ,n'était pas un pressentiment, c'était
un simple: calcul. de probabilités. ■ •
Quelque chose nous rassurait, pourtant : sa
prudence,1 et' la science de Peyret, son .construc
teur.
Mais',■ comme' dit à peu près■ Shakespeare,
il y a ;g}ïu-de. àhôses entre le .ciél et la terre
que la sciençe de Yhorfme n'en peut dompter.
i i 'André'* Billy.
Une nouvelle démarche
allem ande à Paris
Il est vraisemblable
qu'elle aura trait ;
au problème des Réparations, j
IDE NOTRE ENVOYE SPECIAL]
Berlin, 14 Octobre.La note dq .-chan
celier Stresemann à M. Stinnes.-quë je voùs
présumée hier avant sa publîcatiôn pré
sente, au point de vue français, quelques
commentaires, notamment au sujet des "ré
parations en nature. Pour la-première fois
depuis l'abandon de la résistance passive,
lé chancelier aborde le fond .de la ques
tion dans sa réponse à M. Stinnes ; u l'a
borde avec beaucoup de prudence, en-ter
mes volontairement imprécis,- et: d'une ma
nière négative.
Avant tout, il convient de remarquer
que 16 chancelier parle.en bloc des répara
tions en nature sans distinguer entre deux
sortes de prestations tout à fait différen
tes. II y a tout d'abord des prestations li
bres, résultant des accords de Wiesbaden
et des accords de Bemelmans. Ces prés-,
.tations libres avaient été suspendues par
.uije ordonnance du 13 janvier que le gou
vernement allemand a rapportée. Mais il*
y a en outre des réparations en nature
proprement dites, c'est-à-dire des livrai
sons de charbon et de produits, imposées
à l'Allemagne par le traité de.Versailles'
et réglées par l'accord de Spa.
.Ce sont les manquements constatés dans
ces livraisons .qui ont justifié l'occupation
de. la Ruhr. Le lendemain de l'entrée d#
nos troupes à Essen, le 12 janvier, le. D*
Rozenber^, ministre des Affaires étrangè*
résidu Reichçtag, Notifiait à notre ambas
sadeur à Berlin, M. de Margerie, qu'il-re
fuserait désormais toute livraison. Ce .re
fus était confirmé deux ..jours après paf '
une lettre du commissaire d'empire pour le
charbon à la Commission dès Réparations.
Or, jusqu'à présent, ni la lettr,e du D" Ro-
zenberg, ni la notification du commissaire
d'empire, n'ont été rapportées. On peut
donc dire que, sur ce point, que ce §o!t
volontairement ou par simple oubli, la si»
tuatiôn normale n'a pas encore été -fêta*
blie. . ■ ■ . v • ' , .
. Jé crois, pour ma part, que M. Strese-'
mann ne s'est pas pressé de parler, des H*
vraiSons de. charbon au titre des répara-*
tions tout, simplement parce qu'il n'est a pas
encore en mesure de résoudre comme il le
voudrait cette question qui est aussi . im
portante pour lui que pour nous. >
Avant le 1.1 janvier, le gouvernement'du
Reich remboursait directement- gux indus
triels allemands^e-prisç-iles livraisons'.do
chatbon faites aux gouvérnements àlliétt.
Par quel.moyen-? En faisant"fonctionrrçt
la presse à billets. Il faut croire que,' puis
qu'il y à eu de. nouveaux manquement^
que la presse ne marche plus assez vite,
et que déjà- l'an dernier, les charbonniers
de-la Ruhr avaient sur Berlin ,des créances
à payer. . . ' " -/■
M. Stresemann f^it maintenant connaître
à M. Stinnes qu'il ne peut songer 4 de
nouvelles émissions de marks-papier pqur
indemniser les charbonniers. Orf peut djbjec-
ter que le Reich a bien trouvé le rtoyen
de financer la résistance passive, mais ie
chancelier répond que c'est justëtiiétit
parce que cette résistance aboutissait à
une inflation intolérable qu'elle a dû lélre
abandonnée... ' * ,
Cette difficulté du remboursement des
prestations en nature aux industriels est la
base de tous les conflits entre'M. Strese
mann et M. Stinnes. Le plan de A/U Stinnes
consistait à diminuer autant que possible
la charge qui incombe aux industriels, 1* en '
débarrassant l'industrie des entraves de là
loi de 8 neures, des autres lois . ouvrières
et du contrôle des conseils d'ouvriers.
2* En assurant des compensations avan
tageuses telles que la r main-mise sur les
chemins de fer rhénans ; 3* en favorisant
l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement qui
limiterait les impôts payés par les indus
triels, leur assurerait de grasses subven
tions et mêijre au besoin les débarrasse
rait du Traité ae Versailles. .. J
Le chancelier Stre.semann ayant dêjôué
ces combinaisons doit avoir lui-tmême. un
plan pour le règlement des rép'aràtlonsi 'en
nature. Il n'en a pas encore-fait connaître
les grandes lignes, mais ott-ne se trompe
ra pas beaucoup en admettânt-que,'dans
la penséeidu chancelier, le grand industriel
qui détient les trois quarts de la richesse
allemande doit contribuer selon ses moyens
au règlement de la dette de guerre. •,
Le gouvernement du y Reich pourrait, par'
exemple, frapper les livraisons de' char
bon d'un impôt de < réparations ». ; Il se
rait entendu que les industriels verraient
diminuer leur dette à proportion deâ^ li
vraisons de charbon -qu'ils feraient Aux
àlliés. On a certainement examiné à Ber
lin d'autres combinaisons du même gçnre. ;
U va sans dire que le groupe Stinnes ré
sistera de tout son pouvoir a une politique
de réalisation dont il devrait'fairé tous les
frais.
Mais M. Stinnes ne représente "pas né
cessairement toute la Ruhr et la preuve en
est qu'il a été obligé de s'adresser au
chancelier pour se faire donner des pou
voirs pour traiter avec les alliéis. S'il
avait eu ces pouvoirs, il n'aurait pas eu
besoin de les demander. >■
En arrivant à cette obj£ction sérieuse;
M. Stresemann cherche, à , négocier- aveo
les industriels de la Ruhr, pris séparément,
et à disloquer ou à tourner le 'groupe
Stinnes. , . -
Il en résulte que," pour lui; comme pouf
les alliés franco-belges, la question des
réparations en nature n'est pas encore
mûre et ne peut être résolue qu'après le re
tour de .la, Ruhr £ l'activité économique
normale. Je suis informé ce soir qu'ij. est
question d'une nouvelle démarche que M.'
Von Hoetsch, chargé d'affaires à Paris,
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