Titre : Revue municipale : recueil hebdomadaire d'études édilitaires pour la France et l'étranger
Auteur : Association communale de France. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32860840q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 27309 Nombre total de vues : 27309
Description : 17 octobre 1903 17 octobre 1903
Description : 1903/10/17 (T6,N312). 1903/10/17 (T6,N312).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6155251c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, 4-F-1062
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
REVUE MUNICIPALE
Recueil d'Etudes sur les Questions édilitaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 312
TOME VI
SAMEDI 17 OCTOBRE 1903
Services d'Incendies et Tramways électriques
Les lecteurs de la Revue Municipale se rap-
pellent peut-être que nous avons déjà envisagé,
au moins à un certain point de vue, les services
que peuvent rendre les tramways électriques
urbains ou interurbains dans la lutte contre
les incendies.-Nous avons essayé de montrer,
autant qu'on peut le faire dans un court article,
combien ces voies ferrées permettent d'activer
l'arrivée des engins d'incendies, pompes, dévi-
doirs, échelles, sur le lieu d'un sinistre. Nous
n'avons pas l'intention de revenir aujourd'hui
sur ce côié de la question, bien que toutes les
municipalités (et surtout les petites — qui
sont les plus nombreuses —) aient un intérêt
de premier ordre à profiter de toutes les com-
binaisons qui donneraient le moyen de lutter
plus efficacement contre les incendies à la
campagne.
Mais c'est précisément parce que le pro-
blème est de premier intérêt qu'il faut essayer
d'en envisager les diverses faces : or, les tram-
ways électriques peuvent, en la matière, rendre
d'autres services que le simple transport des
pompes à incendie sur leurs voies. Le tram-
way, avec son conducteur électrique, surtout
s'il s'agit de fil aérien, donne le moyen de com-
biner des pompes électriques, et cela sous des
formes diverses. Une des plus simples est
assurément la combinaison qui a été imaginée
en France, à Rouen, et que nous allons faire
aisément saisir.
Supposez un petit cabriolet traîné par un
cheval, monté par deux hommes, dont un
cocher, et portant derrière la banquette une
de ces pompes centrifuges comme on en fa-
brique maintenant couramment, et qui, sous
un volume et un poids extrêmement réduits,
sans mécanisme compliqué à mouvements
alternatifs, sont susceptibles d'un débit consi-
dérable sous une pression élevée. Voilà une
excellente pompe d'incendie. Montez à côté
d'elle, sur la même plateforme, un moteur
électrique actionnant directement son arbre :
ce moteur va tenir extrêmement peu de place,
comme ses pareils, et, pourvu qu'on lui four-
nisse du courant, il se mettra immédiatement
à tourner, entraînant la pompe, et par consé-
quent lançant un puissant jet d'eau, si les
connexions voulues ont été faites avec une
canalisation. Or, rien de plus simple que se
procurer le courant dans toutes les rues où se
trouve tendu un fil aérien de tramway à trolley.
En effet, le cabriolet comporte lui aussi un
trolley, c'est-à-dire une tige en bois renfer-
mant un fil conducteur qui se termine en haut
par une roulette de contact : si on relève «e
trolley et que l'on vienne à mettre en contact
la roulette avec le fil conducteur aérien, le
courant descend par le trolley, atteint le mo-
teur électrique par une connexion convenable,
et, en faisant tourner le moteur, il actionne la
pompe. Il faut, il est vrai, que le moteur soit
en relation avec le sol, qu'il prenne terre,
comme on dit, pour le courant de retour ;
mais rien n'est plus simple que de le relier à un
des rails de la voie du tramway par un fil con-
ducteur se terminant par un sabot métallique.
On comprend donc la manoeuvre. Au signal
d'incendie, le cabriolet part du poste des
pompiers, et il arrive se poster le plus près
possible du lieu de l'incendie, mais dans une
rue où court un fil conducteur de tramway ; il
traîne du reste derrière lui un petit dévidoir
. sur roues portant une série de tuyaux, une
échelle volante, et l'on peut réunir la pompe
avec une bouche d'incendie ou plutôt une
bouche d'eau ordinaire. Immédiatement on'
relève la perche du trolley, on prend le cou-
rant sur la ligne aérienne, et, en quelques
minutes, l'on est à même d'inonder le foyer de
l'incendie. Evidemment cela arrête la circula-
tion des tramways (et encore on peut aisément
trancher cette difficulté), mais cet arrêt même
Recueil d'Etudes sur les Questions édilitaires
Directeur: Albert MONTHEUIL
NUMÉRO 312
TOME VI
SAMEDI 17 OCTOBRE 1903
Services d'Incendies et Tramways électriques
Les lecteurs de la Revue Municipale se rap-
pellent peut-être que nous avons déjà envisagé,
au moins à un certain point de vue, les services
que peuvent rendre les tramways électriques
urbains ou interurbains dans la lutte contre
les incendies.-Nous avons essayé de montrer,
autant qu'on peut le faire dans un court article,
combien ces voies ferrées permettent d'activer
l'arrivée des engins d'incendies, pompes, dévi-
doirs, échelles, sur le lieu d'un sinistre. Nous
n'avons pas l'intention de revenir aujourd'hui
sur ce côié de la question, bien que toutes les
municipalités (et surtout les petites — qui
sont les plus nombreuses —) aient un intérêt
de premier ordre à profiter de toutes les com-
binaisons qui donneraient le moyen de lutter
plus efficacement contre les incendies à la
campagne.
Mais c'est précisément parce que le pro-
blème est de premier intérêt qu'il faut essayer
d'en envisager les diverses faces : or, les tram-
ways électriques peuvent, en la matière, rendre
d'autres services que le simple transport des
pompes à incendie sur leurs voies. Le tram-
way, avec son conducteur électrique, surtout
s'il s'agit de fil aérien, donne le moyen de com-
biner des pompes électriques, et cela sous des
formes diverses. Une des plus simples est
assurément la combinaison qui a été imaginée
en France, à Rouen, et que nous allons faire
aisément saisir.
Supposez un petit cabriolet traîné par un
cheval, monté par deux hommes, dont un
cocher, et portant derrière la banquette une
de ces pompes centrifuges comme on en fa-
brique maintenant couramment, et qui, sous
un volume et un poids extrêmement réduits,
sans mécanisme compliqué à mouvements
alternatifs, sont susceptibles d'un débit consi-
dérable sous une pression élevée. Voilà une
excellente pompe d'incendie. Montez à côté
d'elle, sur la même plateforme, un moteur
électrique actionnant directement son arbre :
ce moteur va tenir extrêmement peu de place,
comme ses pareils, et, pourvu qu'on lui four-
nisse du courant, il se mettra immédiatement
à tourner, entraînant la pompe, et par consé-
quent lançant un puissant jet d'eau, si les
connexions voulues ont été faites avec une
canalisation. Or, rien de plus simple que se
procurer le courant dans toutes les rues où se
trouve tendu un fil aérien de tramway à trolley.
En effet, le cabriolet comporte lui aussi un
trolley, c'est-à-dire une tige en bois renfer-
mant un fil conducteur qui se termine en haut
par une roulette de contact : si on relève «e
trolley et que l'on vienne à mettre en contact
la roulette avec le fil conducteur aérien, le
courant descend par le trolley, atteint le mo-
teur électrique par une connexion convenable,
et, en faisant tourner le moteur, il actionne la
pompe. Il faut, il est vrai, que le moteur soit
en relation avec le sol, qu'il prenne terre,
comme on dit, pour le courant de retour ;
mais rien n'est plus simple que de le relier à un
des rails de la voie du tramway par un fil con-
ducteur se terminant par un sabot métallique.
On comprend donc la manoeuvre. Au signal
d'incendie, le cabriolet part du poste des
pompiers, et il arrive se poster le plus près
possible du lieu de l'incendie, mais dans une
rue où court un fil conducteur de tramway ; il
traîne du reste derrière lui un petit dévidoir
. sur roues portant une série de tuyaux, une
échelle volante, et l'on peut réunir la pompe
avec une bouche d'incendie ou plutôt une
bouche d'eau ordinaire. Immédiatement on'
relève la perche du trolley, on prend le cou-
rant sur la ligne aérienne, et, en quelques
minutes, l'on est à même d'inonder le foyer de
l'incendie. Evidemment cela arrête la circula-
tion des tramways (et encore on peut aisément
trancher cette difficulté), mais cet arrêt même
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