Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 25 mars 1874 25 mars 1874
Description : 1874/03/25 (Numéro 4107). 1874/03/25 (Numéro 4107).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5921425
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
Le Petit Journal
_J>_
MM. Barthélemy-Saint-Hilaire et Emmanuel
L'imposteur confondu et son complice Ja-
met ont été condamnés à la déportation dans
une enceinte fortifiée.
Nous avons relaté la commutation de peine
du colonel fédéré Mathusewicz, condamné à
mort par le 18o conseils de guerre.
Mathusewicz a été un officier distingué de
l'armée régulière il avait au moment de
l'insurrection, le grade de capitaine.
Samedi dernier, le condamné commué a
subi, dans la cour de l'Ecole-Militaire, la
dégradation. Sorti de la prison revêtu d'un
uniforme neuf, il y est rentré sans épaulet-
tes, sans épée, sans galons.
Le détenu paraissait sous le coup d'un vé-
able accablement.
PARIS
Le temps, qui a menacé hier, s'est cepen-
dant maintenu. Le thermomètre a atteint
jusqu'à 16 degrés.
Le temps est moins beau aux environs de
Lyon, où la gelée a repris avant-hier.
Nous avons raconté le mystérieux crime
dont a été victime un négociant, M. S.
trouvé la nuit sans mouvement près du
cimetière du Père-Lachaise.
M. S. transporté à l'hôpital Saint-An-
toine, a succombé à ses blessures.
Le cocher qu'il avait pris le soir du crime,
à la station de Picpus, pour rentrer chez lui,
a été arrêté. C'est un nommé H. de la
voiture de place 8,991.
L'enquête a établi que le cocher, en arri-
vant rue Doudeauville, à l'adresse qu'on lui
avait indiquée, parut très étonné de la dis-
parition de son voyageur.
Arrêté à la suite de la vérification du li-
vre du contrôleur de la station et de la dé-
position d'un petit garçon qui avait assisté
au départ de la voiture, le cocher prétendit,
comme nous l'avons dit, que son voyageur
avait sauté de la voiture en marche pour ne
pas payer sa course. C'est déjà là une pre-
mière contradiction.
Du reste, le rapport médical constate sur
la tempe de la victime la marque d'une arme
contondante et, vérification faite, le manche
du fouet du cocher se rapporte exactement
à la blessure.
Le sieur S. avant de mourir, avait du
reste recouvré un instant sa raison et avait
raconté minutieusement à sa femme l'atta-
que dont il avait été victime.
L'enquête se poursuit.
Voici le résultat de la quatrième journée
des courses du printemps. à Auteuil
Prix cle Passy (steeple-chase). 1", Mayau,
à M. Suchel; 2e, Coppélia II, à M. Gibson.
Prix des Haras (steeple-chase). 1er, Beau-
manoir, à M. le baron Finot 2e, Moselle, à
M. le baron de Terwangue.
Prix du Bois (steeple-chase, handicap).
1er, Cinea, à M. le baron Finot; 2e, Bariolette,
à M. Stephane; 3-, Montfort, à M. le comte
de Saint-Sauveur.
Prix Mortemart (course de haies, handicap.
–1", Seu1, à M. Coppée; 2e, Sir-Quid-Pig-
tait, à M. More-Ramsay; 3e, Corvette, à M.
Suchel.
Dimanche prochain, cinquième journée.
MM. Crocé Spinelli etSivet, de la compagnie
française de navigation aérienne, ont fait
dimanche une ascension scientilique dans le
ballon l'Etoile polaire. llsse sont élevés à une
hauteur de 7,200 mètres et ont observé des
phénomènes lumineux du plus grand inté-
rêt, au milieu d'aiguilles de glace, et subi
une température de 21 degrés au-dessous de
zéro.
Le ballon est descendu à Bar-sur-Seine,
sans avoir éprouvé d'accident.
Hier a eu lieu, au tribunal de commerce,
l'adjudication publique, pour six années, de
la resserre publique aux Halles centrales. On
sait que les marcnandises saisies sur le car-
reau pes Halles pour infraction aux règle-
Feuillet©! du 25 lars 1874
LE ROI DECORSE
£63j 2e PARTIE. -LES RIVALES
CHAPITRE XII
Où Barbera vise juste et atteint mal
Suite
Comme vous mentez d'une façon char-
tnante, M. de Lewen
Je ne mens jamais, madame. Mais men-
tir à Votre Majesté me paraîtrait un crime.
Vous ne pensez pas un mot de ce que
vous dites.
Frédéric voulut protester encore.
Vous vantez ma cour, et vous la fuyez.
Le devoir est un maître despotique.
Renée fit un geste d'impatience et détour-
na la tête, au moment où passait une jeune
fille avec un plateau et deux verres vides.
Margarita appela la reine.
La jeune fille s'approcha, déposa son pla-
teau et mit un genou en terre devant Renée,
dont elle bàisa la main avec un respect
tendre.
Chère enfant, dit la reine, apporte-moi
ici un peu de citronade.
tenne fille disparut aussitôt; mais quand
ments sont vendues au profit de l'Assis! auce
publique: Le pavillon n° 6 sera affecté a cet
usage. C'est la, dorénavant, que seront dé-
posées les marchandises confisquées.
La centralisation de ce service a été adju-
gée à M. Bassel, qui, sur les recettes des ]
droits spécifiés, a oflert 92.93 0/0 de remise à
la ville.
Dans la même séance a eu lieu l'adjudica-
tion des travaux de démolition de deux mai-
sons situées rue Saint-Martin, nécessaires à
l'agrandissement du Conservatoire des arts-
et-Métiers. Adjudicataire, M. Lapère.
Le commerce de vins s'est ému des saisies
pratiquées par le service d'inspection spécial
dans la gare de Bercy, au mois de novembre
dernier, sur des vins de provenance espa-
gnole ptésumés falsifiés, expédias par MM.
Petit frères et Cc, de la Nouvelle (A, ide), et Fa-
rines frères, de Baixas (Pyrénées-Orientales), j
et vendus pour leur compte par M. Droin,
leur représentant à Paris.
Le parquet, saisi de cette affaire, commit
un chimiste-expert pour l'examen de ces
vins, et prit en outre l'avis du conseil d'hy-
giène et de salubrité.
Sur les conclusions du rapport de ce con-
seil, le parquet, abandonnant toutes pour-
suites, a signé, le 4 mars courant, une or-
donnance de restitution des liquides saisis,
qui ont été remis aux destinataires.
Depuis quelque temps un individu s'est
présenté à plusieurs reprises dans un cou-
vent du quartier des Invalides et a réclamé
sa femme qui y est renfermée, dit-il.
On a beau eu lui expliquer que parmi es
sœurs il n'y avait pas de femme mariée, il
persistait dans ses dires, et a passé aux me-
naces.
La supérieure du couvent a fini par s'a-
dresser à la préfecture de police, pour empê-
cher le retour de ces scènes. On suppose que
l'individu en question ne jouit pas de toutes
ses facultés mentales.
Dimanche soir, les voisins d'un coiffeur,
rue d'Argout, remarquèrent une épaisse tu-
mée qui sortait de la boutique.
Comme le coiffeur était absent, il fallut en-
foncer la porte, l'intérieur était en feu.
L'incendie, pris à temps, a été facilement
éteint; néanmoins, une partie de la boutique
a été brûlée; les dommages s'élèvent à un
millier de francs.
Le bateau omnibus no 5, était arrivé hier,
vers une heure et demie, près du pont des
Invalides, quand il se produisit un subit
mouvement-d'arrêt.
L'hélice venait de se casser.
Le bateau était complet, et il y a eu un
court instant de panique.
Le bateau a été amarré au pont, et les
voyageurs sont descendus on leur a rendu
le prix du passage.
Un seul voyageur n'a pas voulu reprendre
son argent, en disant qu'il ferait un procès
à la compagnie pour le retard que lui cau-
sait l'accident.
Delfàine Béer, âgée de onze ans, est sor-
tie dimanche matin, avec une boîte sans cou-
vercle, pour chercher du lait. Elle n'est pas
revenue. L'enfanta les cheveux noirs tressés
en nattes eta une légère taie sur l'œil gauche.
Elle portait un caraco de flanelle blanche,
jupon et tablier en laine noire et des botti-
nes lacées. Prière d'adresser les renseigne-
ments aux parents, 72. rue Crozatier..
Un commissaire de police, accompagné
d'agents, se présenta l'autre jour dans une
maison pour opérer une arrestation. On lui
répondit que la personne recherchée était en
voyage. Le commissaire fit en vain fouiller
la maison.
Au moment où les agents se retiraient, l'un
d'eux eut une inspiration.
Il doit être dans la cave, s'écria-t-il, tai-
sez-vous et laissez moi faire.
Cela dit, l'agent descend àpas de loup l'es-
calier de la cave et se met à crier à voix
basse « Venez ils sontpartis!
Deux secondes après, le pauvre diable re-
montait et sejetait tête baissée dans la gueule
du loup.
son regard eut quitté sa royale maîtresse, on
eût saisi, lancé par son oeil noir aux reflets
fauves, un rayon de joie cruelle.
Enfin! murmura-t-elle, j'ai reçu l'ordre
d'agir, et l'occasion se présente. Je reverrai
Marco.
On dit que les femmes corses manquent
de grâce, ditFrédéric, en voici une qui donne
un démenti à cette assertion.
C'est vrai, Margarita est charmante. J'ai
trouvé cette enfant unjour sur mon chemin;
elle vendait des ileurs, et ce métier-là ne fait
pas vivre une jolie fille ici comme, à Paris.
1 Je l'ai prise, en lui donnant l'emploi de bou-
quetière du palais.
Est-ce qu'elle n'a point de famille?
J'ai voulu l'interroger sur ce sujet, et
cela l'a rendue si triste que j'y ai renoncé. Il
doit y avoir sur son enfance un sombre se-
cret, car elle m'aime beaucoup et le garde.
Qui ne vous aime pas, madame?
Vous! répondit étourdiment Renée.
Et elle riait de ce petit air provoquant et
railleur, qui donnait le vertige aux plus forts;
elle le regardait de ce regard lumineux, pro-
fond, qui allait chercher, l'âme et la troublait.
Un domestique passait avec un plateau,
comme était passée Margarita; seulement
les verres étaient pleins.
Frédéric lui prit le plateau.
Votre Majesté, dit-il un peu ému mal-
gré lui, désirait tout à l'heure de la citro-
nade.
La reine prit la coupe et but en silence.
REVUE DES THÉATRES
Ce soir, à l'Opéra-Comique, première audition de
Marie-Magdeleine oratorio dramatique en quatre
parties, de M. J. Massenet, chanté par Mmes Mio-
lan-Carvalho, Franck, MM. Duchesne et Bouley.
L'orchestre et les chœurs, composés de deux cents
artistes, seront dirigés par ni. Colonne.
X Au Vaudeville, reprise de la Comtesse de Nom-
rnerive, pièce en quatre actes, de M. Th. Barrière
et Mme de Prébois.
X Aux Menus-Plaisirs, pour l'ouverture, reprise
du Petit-Faust, musique d'Hervé.
X L'Esclave, l'ouvrage nouveau de M. Edmond
Ii2embr,;e, est enfin entré en répétition à l'Opéra.
Le moment où commencent les études de cette œu-
vre et le temps qu'elles exigeront ne permettront
guère d'espérer qu'elle puisse être donnée avant le
milieu de l'été. Il y aurait là de quoi desespérer un
compositeur mais par le temps qui court, un com-
positeur est trop heureux d'être joué à quelque épo-
que que ce soit, la saison ne le préoccupe guère, et
trente-cinq degrés de chaleur ne l'effraient pas.
X Le théâtre du Châtelet annonce toujours la
Belle au bois doravant pour samedi prochain mais
par suite de l'importance donnée à la mise en scène
de cette féerie, il n'est pas probable qu'elle puisse
être jouée cèttesemaine.
X La Vie injernale, de notre regretté collabora-
teur Emile Gaboriau, a fourni à M. Georges Richard
le sujet d'un grand drame que va monter le Théâtre-
Cluny.
X Demain mercredi, à onze heures, l'Association
des artistes musiciens de France fera exécuter, à
Notre-Dame, pour la fête de l'Annonciation, une
grand'messe solennelle de Cherubini, précédée de la
marche religieuse d'Adolphe Adam. L'orchestre
sera dirigé par M. Deldevez. M. Alard exécutera un
solo de violon de Mozart, à l'Elévation, et M. Albert
Minard chantera un 0 Salutaris d'Auber.
X Ce soir, à huit heures, l'Aéronautic-Club don-
nera à'Frascati un grand concert pour élever un
monument à la mémoire des deux aéronautes Prince
et Lacaze, perdus pendant le siège de Paris, et pour
venir en aide à leur famille.
Plusieurs artistes distingués prêteront leur "̃ con-
cours à cette œuvre à la fois philanthropique et pa-
triotique.
Citons Mlles Marie Beer, Marie Deschamps, Mlle
Patry, de la Porte-Saint-Martin. Un chœur de da-
mes. MM. Joumard de la Comédie-Française
Carré, Graffeuil, Georges Peter, M. Maton, chef
d'orchestre. charles DARCOURS.
COMPAGNIES DE DISCIPLINE
FUSILIERS, PIONNIERS, ZÉPHIRS ET MUTILÉS
Plusieurs jeunes gens qui s'étaient volon-
tairement rendus impropres au service mili-
taire, ont été récemment condamnés à quinze
jours de prison ils seront ensuite dirigés sur
une compagnie de discipline.
Ces compagnies, de formation très an-
cienne, ont été créées pour recevoir les mi-
litaires indisciplinés ou de mauvaises mœurs,
mais dont les fautes ne sont pas passibles des
conseils de guerre.
Elles se divisent en deux classes; les com-
pagnies de fusiliers et celles des pionniers.
La première comprend les hommes qui,
par leur bonne conduite dans les compa-
gnies de pionniers, sont susceptibles d'être,
dans un temps plus ou moins long, renvoyés
dans leur régiment ou dans tout autre corps,
à leur volonté; la seconde, les hommes qui
doivent être soumisà un régime plus sévère.
Le nombre de ces compagnies est actuelle-
ment de douze 9 de fusiliers, tenant garni-
son, les 1" et 4e, dans la province d'Oran;
les 2e, 7a, dans celle d'Alger; les 8a et
9e, dans celle de Constantine, et la 3o à l'île
d'Oleron; trois de pionniers, tenant garni-
son, les 1re et 3c, dans la province de Cons.
tantine la 2e dans celle d'Alger.
Indépendamment de ces compagnies, il en
existe deux autres dans le corps disciplinaire,
qui méritent une mention toute spéciale
nous voulons parler des zéphîrs etdes mutilés.
La première est composée de militaires
qui ayant subi une condamnation, ont été
relevés de l'incapacité de servir qui pesait sur
eux par suite de leur condamnation.
A l'expiration de leur peine, au lieu d e-
tre renvoyés dans leurs corps, ils sont diri-
gés sur les compagnies de discipline et clas-
sés parmi les zéphirs. Le nombre en est as-
Frédéric remit le plateau aux mains du do-
mestique qui s'éloigna.
Renée s'était assise.
Cette soirée est bien belle, monsieur de
Lewen, reprit-elle la première.
Frédéric s'inclina.
Asseyez-vous, et ie vous dirai, si vous
voulez bien me le permettre, pourquoi vous
désertez la cour ?
Frédéric obéit.
Vous êtes amoureux, M. de Lewen?
Frédéric sourit.
Je le savais bien 1 s'écria Renée. Mais je
me suis un peu aventurée en prenant le rôle
de sybille, il y a une chose que je ne m'ex-
plique pas.
Si le le puis, madame, je serai heureux
de vous éclairer.
Comment votre amour a-t-il trouvé à
s'égarer ailleurs que sur ma cour, où, vous
l'avouerez, j'ai réuni une pléiade de femmes
charmantes?
Tout ce qui vous entoure; madame; sem-
ble s'embellir d'un reflet devos charmes. Vos
dames d'honneur sont ravissantes à rendre
fou.Mais.
Allons, monsieur, achevez.
J'aimais avant qu'il y eût à Ajaccio une
reine et une cour.
Margarita accourait, son plateau à la main.
Que Votre Majesté excuse mon retard,
dit-elle de sa voix sonore et harmonieuse, il
m'est arrivé un accident, j'ai dû recommencer.
Je t'excuse de grand coeur. mon entarit,
sez grand; plusieurs bataillons ont dû être
formés.
Ils sont soumis à une discipline sévère et
dans une prise d'armes toujours placés aux
avants-postes, ils yfont ordinairementpreuve
de la plus audacieuse témérité. C'est du rest.
à la prestesse de leurs mouvements, qu'iL
doivent le sobriquet de zéphir.
En Crimée, en Italie, et lors de la dernière
guerre, ils ont soutenu vaillamment leur
vieille réputation.
Le zéphir est loustic par tempéramen
Innombrables sont les bons tours et les
farces qu'ils ont exécutés ou qu'on leur at-
tribue. Le chef-d'œuvre du genre est l'his-
toire du zéphyr qui, mis à la salle de police,
trouva moyen de persuader à un Arabe qui
passait qu'il était propriétaire du bâtiment,
le lui vendit et reçut des arrhes que l'ache-
teur ne revit plus jamais.
Les mutilés appartiennent à la classe mixte
des compagnies de discipline, c'est-à-dire
que les uns ont été condamnés par le conseil
de discipline, les autres par un conseil de
guerre.
On compte parmi eux, aussi bien des sol-
dat que des conscrits qui se sont mutilés
volontairement pour se soustraire au service
quelques tentatives de suicide, suivies seu-
lement de blessures, ont aussi amené leurs
auteurs dans ces compagnies.
Nous croyons utile d'insister sur ces faits,
les rares individus, assez mal inspirés pour
chercher à se rendre impropres au métier de
soldat verront que la loi a visé le cas et qu'ils
ne réussissent qu'à se faire condamner et in-
corporer dans les corps spéciaux créés à leur
intention. L. L.
LA PETITE POSTE
M. p. s. près Toulon. Lorsque un acte sous
seing privé, fait double, a été enregistré et en porte
la mention sur l'un de ses originaux, il suffit, pour
l'autre original, d'y faire reproduire la mention d'en-
registrement, ce qui ne donne lieu qu'à un simple
droit fixe très minime.
m. M. n. Roubaix. Le seul moyen de s'assu-
rer la propriété d'une découverte est de prendre un
brevet d'invention que l'on peut vendre ensuite si
l'idée est trouvée bonne.
u. P. à Villefranche. Nous avons expliqué,
dans le Petit Journal du 5 mars courant, que vous
voudrez bien relire, les conditions d'engagement des
ouvriers pour les colonies. Adressez-vous au minis.
tère de la marine.
as. b.b. à Abbeuille. -Lesjeunes gens réformés
par les conseils de révision, ne sont pas exclus des
services soumis à la visite préalable, s'il est constaté
plus tard que les causes de faiblesse de constitution
ou autres n'existent plus.
DÉPARTEMENTS
Le Rhône et la Saône ont subi à Lyon une
crue considérable. Les îlots de sable qu'on
remarquait sur plusieurs points du fleuve
ont presque entièrement disparu.
Cesjours- ci, raconte Nice-Journal, plusieurs
contrebandiers, profitant d'un train de mar-
chandises allant de Vintimille à Nice, mon-
tèrent furtivement à Monaco dans un wagon
faisant partie de ce convoi ils y installèrent
des outrespleines de trois-six, etsefirentainsi
transporter gratuitement ainsi que leurs
marchandises, dans la direction de Nice.
Un conducteur du chemin de fer s'aperçut
a Villefranche de la présence irrégulière'de
ces messieurs dans un fourgon. Bien que le
train fût en marche, il monta dans le wagon
où ils s'étaient installés. Il voulut les empê-
cher de descendre et d'enlever leurs outres
sous le tunnel de Cimiers. Une lutte s'en-
gagea, inégale par malheur, entre l'agent du
chemin de fer et les fraudeurs furieux. Au
risque d'être écrasés, ces derniers s'esquivè-
rent, mais le conducteur resta maître de
quatre peaux de bouc, renfermant 150 litres
d'alcool.
Dimanche, pendant que les habitants
étaient aux vêpres, le feu a éclaté à Bellières
(Orne). En très peu de temps treize maisons
d'autant plus que M. de Lewen a bien voulu
te remplacer, eu m'oflrant la boisson deman-
dée.
Margarita prit un air si désolé que la reine
lui dit:
Console-toi, et laisse ton verre sur cette
table; j'en aurai besoin tout à l'heure.
Ah! monsieur de Lewen, dit Margarita
en obéissant, si la reine ne boit pas, je vous
en voudrai toute ma vie.
Elle déposa le plateau et s'éloigna pensive
Si je ne bois pas cette eau, vous la jet-
terez, monsieur de Lewen, dit Renée, car
Margarita est capable d'en être triste jusqu'à,
demain.
Vous êtes bonne, madame! dit Frédéric
avec mélancolie.
Je n'en sais vraiment rien, répondit sin-
cèrement Renée; mais reprenons, je vous
prie, notre conversation qui m'intéresse fort.
La femme que vous aimez doit être belle ?
Son âme est celle d'un ange, et son vi
sage la reflète:
Pourquoi ne l'épousez-vous point?
Son père ne saurait le permettre.
N'avez-vouspas l'appui du roi? et n'êtes-
vous pas, monsieur de Lewen, après votre
oncle, le premier du royaume
Le père de ma bien-aimée est son en-
nemi.
Alors, vous n'espérez pas l'épouser? de-
manda Renée avec un indéfinissable accent
de crainte empressée.
(La suite à dematn). C&MLUS BIAS,
_J>_
MM. Barthélemy-Saint-Hilaire et Emmanuel
L'imposteur confondu et son complice Ja-
met ont été condamnés à la déportation dans
une enceinte fortifiée.
Nous avons relaté la commutation de peine
du colonel fédéré Mathusewicz, condamné à
mort par le 18o conseils de guerre.
Mathusewicz a été un officier distingué de
l'armée régulière il avait au moment de
l'insurrection, le grade de capitaine.
Samedi dernier, le condamné commué a
subi, dans la cour de l'Ecole-Militaire, la
dégradation. Sorti de la prison revêtu d'un
uniforme neuf, il y est rentré sans épaulet-
tes, sans épée, sans galons.
Le détenu paraissait sous le coup d'un vé-
able accablement.
PARIS
Le temps, qui a menacé hier, s'est cepen-
dant maintenu. Le thermomètre a atteint
jusqu'à 16 degrés.
Le temps est moins beau aux environs de
Lyon, où la gelée a repris avant-hier.
Nous avons raconté le mystérieux crime
dont a été victime un négociant, M. S.
trouvé la nuit sans mouvement près du
cimetière du Père-Lachaise.
M. S. transporté à l'hôpital Saint-An-
toine, a succombé à ses blessures.
Le cocher qu'il avait pris le soir du crime,
à la station de Picpus, pour rentrer chez lui,
a été arrêté. C'est un nommé H. de la
voiture de place 8,991.
L'enquête a établi que le cocher, en arri-
vant rue Doudeauville, à l'adresse qu'on lui
avait indiquée, parut très étonné de la dis-
parition de son voyageur.
Arrêté à la suite de la vérification du li-
vre du contrôleur de la station et de la dé-
position d'un petit garçon qui avait assisté
au départ de la voiture, le cocher prétendit,
comme nous l'avons dit, que son voyageur
avait sauté de la voiture en marche pour ne
pas payer sa course. C'est déjà là une pre-
mière contradiction.
Du reste, le rapport médical constate sur
la tempe de la victime la marque d'une arme
contondante et, vérification faite, le manche
du fouet du cocher se rapporte exactement
à la blessure.
Le sieur S. avant de mourir, avait du
reste recouvré un instant sa raison et avait
raconté minutieusement à sa femme l'atta-
que dont il avait été victime.
L'enquête se poursuit.
Voici le résultat de la quatrième journée
des courses du printemps. à Auteuil
Prix cle Passy (steeple-chase). 1", Mayau,
à M. Suchel; 2e, Coppélia II, à M. Gibson.
Prix des Haras (steeple-chase). 1er, Beau-
manoir, à M. le baron Finot 2e, Moselle, à
M. le baron de Terwangue.
Prix du Bois (steeple-chase, handicap).
1er, Cinea, à M. le baron Finot; 2e, Bariolette,
à M. Stephane; 3-, Montfort, à M. le comte
de Saint-Sauveur.
Prix Mortemart (course de haies, handicap.
–1", Seu1, à M. Coppée; 2e, Sir-Quid-Pig-
tait, à M. More-Ramsay; 3e, Corvette, à M.
Suchel.
Dimanche prochain, cinquième journée.
MM. Crocé Spinelli etSivet, de la compagnie
française de navigation aérienne, ont fait
dimanche une ascension scientilique dans le
ballon l'Etoile polaire. llsse sont élevés à une
hauteur de 7,200 mètres et ont observé des
phénomènes lumineux du plus grand inté-
rêt, au milieu d'aiguilles de glace, et subi
une température de 21 degrés au-dessous de
zéro.
Le ballon est descendu à Bar-sur-Seine,
sans avoir éprouvé d'accident.
Hier a eu lieu, au tribunal de commerce,
l'adjudication publique, pour six années, de
la resserre publique aux Halles centrales. On
sait que les marcnandises saisies sur le car-
reau pes Halles pour infraction aux règle-
Feuillet©! du 25 lars 1874
LE ROI DECORSE
£63j 2e PARTIE. -LES RIVALES
CHAPITRE XII
Où Barbera vise juste et atteint mal
Suite
Comme vous mentez d'une façon char-
tnante, M. de Lewen
Je ne mens jamais, madame. Mais men-
tir à Votre Majesté me paraîtrait un crime.
Vous ne pensez pas un mot de ce que
vous dites.
Frédéric voulut protester encore.
Vous vantez ma cour, et vous la fuyez.
Le devoir est un maître despotique.
Renée fit un geste d'impatience et détour-
na la tête, au moment où passait une jeune
fille avec un plateau et deux verres vides.
Margarita appela la reine.
La jeune fille s'approcha, déposa son pla-
teau et mit un genou en terre devant Renée,
dont elle bàisa la main avec un respect
tendre.
Chère enfant, dit la reine, apporte-moi
ici un peu de citronade.
tenne fille disparut aussitôt; mais quand
ments sont vendues au profit de l'Assis! auce
publique: Le pavillon n° 6 sera affecté a cet
usage. C'est la, dorénavant, que seront dé-
posées les marchandises confisquées.
La centralisation de ce service a été adju-
gée à M. Bassel, qui, sur les recettes des ]
droits spécifiés, a oflert 92.93 0/0 de remise à
la ville.
Dans la même séance a eu lieu l'adjudica-
tion des travaux de démolition de deux mai-
sons situées rue Saint-Martin, nécessaires à
l'agrandissement du Conservatoire des arts-
et-Métiers. Adjudicataire, M. Lapère.
Le commerce de vins s'est ému des saisies
pratiquées par le service d'inspection spécial
dans la gare de Bercy, au mois de novembre
dernier, sur des vins de provenance espa-
gnole ptésumés falsifiés, expédias par MM.
Petit frères et Cc, de la Nouvelle (A, ide), et Fa-
rines frères, de Baixas (Pyrénées-Orientales), j
et vendus pour leur compte par M. Droin,
leur représentant à Paris.
Le parquet, saisi de cette affaire, commit
un chimiste-expert pour l'examen de ces
vins, et prit en outre l'avis du conseil d'hy-
giène et de salubrité.
Sur les conclusions du rapport de ce con-
seil, le parquet, abandonnant toutes pour-
suites, a signé, le 4 mars courant, une or-
donnance de restitution des liquides saisis,
qui ont été remis aux destinataires.
Depuis quelque temps un individu s'est
présenté à plusieurs reprises dans un cou-
vent du quartier des Invalides et a réclamé
sa femme qui y est renfermée, dit-il.
On a beau eu lui expliquer que parmi es
sœurs il n'y avait pas de femme mariée, il
persistait dans ses dires, et a passé aux me-
naces.
La supérieure du couvent a fini par s'a-
dresser à la préfecture de police, pour empê-
cher le retour de ces scènes. On suppose que
l'individu en question ne jouit pas de toutes
ses facultés mentales.
Dimanche soir, les voisins d'un coiffeur,
rue d'Argout, remarquèrent une épaisse tu-
mée qui sortait de la boutique.
Comme le coiffeur était absent, il fallut en-
foncer la porte, l'intérieur était en feu.
L'incendie, pris à temps, a été facilement
éteint; néanmoins, une partie de la boutique
a été brûlée; les dommages s'élèvent à un
millier de francs.
Le bateau omnibus no 5, était arrivé hier,
vers une heure et demie, près du pont des
Invalides, quand il se produisit un subit
mouvement-d'arrêt.
L'hélice venait de se casser.
Le bateau était complet, et il y a eu un
court instant de panique.
Le bateau a été amarré au pont, et les
voyageurs sont descendus on leur a rendu
le prix du passage.
Un seul voyageur n'a pas voulu reprendre
son argent, en disant qu'il ferait un procès
à la compagnie pour le retard que lui cau-
sait l'accident.
Delfàine Béer, âgée de onze ans, est sor-
tie dimanche matin, avec une boîte sans cou-
vercle, pour chercher du lait. Elle n'est pas
revenue. L'enfanta les cheveux noirs tressés
en nattes eta une légère taie sur l'œil gauche.
Elle portait un caraco de flanelle blanche,
jupon et tablier en laine noire et des botti-
nes lacées. Prière d'adresser les renseigne-
ments aux parents, 72. rue Crozatier..
Un commissaire de police, accompagné
d'agents, se présenta l'autre jour dans une
maison pour opérer une arrestation. On lui
répondit que la personne recherchée était en
voyage. Le commissaire fit en vain fouiller
la maison.
Au moment où les agents se retiraient, l'un
d'eux eut une inspiration.
Il doit être dans la cave, s'écria-t-il, tai-
sez-vous et laissez moi faire.
Cela dit, l'agent descend àpas de loup l'es-
calier de la cave et se met à crier à voix
basse « Venez ils sontpartis!
Deux secondes après, le pauvre diable re-
montait et sejetait tête baissée dans la gueule
du loup.
son regard eut quitté sa royale maîtresse, on
eût saisi, lancé par son oeil noir aux reflets
fauves, un rayon de joie cruelle.
Enfin! murmura-t-elle, j'ai reçu l'ordre
d'agir, et l'occasion se présente. Je reverrai
Marco.
On dit que les femmes corses manquent
de grâce, ditFrédéric, en voici une qui donne
un démenti à cette assertion.
C'est vrai, Margarita est charmante. J'ai
trouvé cette enfant unjour sur mon chemin;
elle vendait des ileurs, et ce métier-là ne fait
pas vivre une jolie fille ici comme, à Paris.
1 Je l'ai prise, en lui donnant l'emploi de bou-
quetière du palais.
Est-ce qu'elle n'a point de famille?
J'ai voulu l'interroger sur ce sujet, et
cela l'a rendue si triste que j'y ai renoncé. Il
doit y avoir sur son enfance un sombre se-
cret, car elle m'aime beaucoup et le garde.
Qui ne vous aime pas, madame?
Vous! répondit étourdiment Renée.
Et elle riait de ce petit air provoquant et
railleur, qui donnait le vertige aux plus forts;
elle le regardait de ce regard lumineux, pro-
fond, qui allait chercher, l'âme et la troublait.
Un domestique passait avec un plateau,
comme était passée Margarita; seulement
les verres étaient pleins.
Frédéric lui prit le plateau.
Votre Majesté, dit-il un peu ému mal-
gré lui, désirait tout à l'heure de la citro-
nade.
La reine prit la coupe et but en silence.
REVUE DES THÉATRES
Ce soir, à l'Opéra-Comique, première audition de
Marie-Magdeleine oratorio dramatique en quatre
parties, de M. J. Massenet, chanté par Mmes Mio-
lan-Carvalho, Franck, MM. Duchesne et Bouley.
L'orchestre et les chœurs, composés de deux cents
artistes, seront dirigés par ni. Colonne.
X Au Vaudeville, reprise de la Comtesse de Nom-
rnerive, pièce en quatre actes, de M. Th. Barrière
et Mme de Prébois.
X Aux Menus-Plaisirs, pour l'ouverture, reprise
du Petit-Faust, musique d'Hervé.
X L'Esclave, l'ouvrage nouveau de M. Edmond
Ii2embr,;e, est enfin entré en répétition à l'Opéra.
Le moment où commencent les études de cette œu-
vre et le temps qu'elles exigeront ne permettront
guère d'espérer qu'elle puisse être donnée avant le
milieu de l'été. Il y aurait là de quoi desespérer un
compositeur mais par le temps qui court, un com-
positeur est trop heureux d'être joué à quelque épo-
que que ce soit, la saison ne le préoccupe guère, et
trente-cinq degrés de chaleur ne l'effraient pas.
X Le théâtre du Châtelet annonce toujours la
Belle au bois doravant pour samedi prochain mais
par suite de l'importance donnée à la mise en scène
de cette féerie, il n'est pas probable qu'elle puisse
être jouée cèttesemaine.
X La Vie injernale, de notre regretté collabora-
teur Emile Gaboriau, a fourni à M. Georges Richard
le sujet d'un grand drame que va monter le Théâtre-
Cluny.
X Demain mercredi, à onze heures, l'Association
des artistes musiciens de France fera exécuter, à
Notre-Dame, pour la fête de l'Annonciation, une
grand'messe solennelle de Cherubini, précédée de la
marche religieuse d'Adolphe Adam. L'orchestre
sera dirigé par M. Deldevez. M. Alard exécutera un
solo de violon de Mozart, à l'Elévation, et M. Albert
Minard chantera un 0 Salutaris d'Auber.
X Ce soir, à huit heures, l'Aéronautic-Club don-
nera à'Frascati un grand concert pour élever un
monument à la mémoire des deux aéronautes Prince
et Lacaze, perdus pendant le siège de Paris, et pour
venir en aide à leur famille.
Plusieurs artistes distingués prêteront leur "̃ con-
cours à cette œuvre à la fois philanthropique et pa-
triotique.
Citons Mlles Marie Beer, Marie Deschamps, Mlle
Patry, de la Porte-Saint-Martin. Un chœur de da-
mes. MM. Joumard de la Comédie-Française
Carré, Graffeuil, Georges Peter, M. Maton, chef
d'orchestre. charles DARCOURS.
COMPAGNIES DE DISCIPLINE
FUSILIERS, PIONNIERS, ZÉPHIRS ET MUTILÉS
Plusieurs jeunes gens qui s'étaient volon-
tairement rendus impropres au service mili-
taire, ont été récemment condamnés à quinze
jours de prison ils seront ensuite dirigés sur
une compagnie de discipline.
Ces compagnies, de formation très an-
cienne, ont été créées pour recevoir les mi-
litaires indisciplinés ou de mauvaises mœurs,
mais dont les fautes ne sont pas passibles des
conseils de guerre.
Elles se divisent en deux classes; les com-
pagnies de fusiliers et celles des pionniers.
La première comprend les hommes qui,
par leur bonne conduite dans les compa-
gnies de pionniers, sont susceptibles d'être,
dans un temps plus ou moins long, renvoyés
dans leur régiment ou dans tout autre corps,
à leur volonté; la seconde, les hommes qui
doivent être soumisà un régime plus sévère.
Le nombre de ces compagnies est actuelle-
ment de douze 9 de fusiliers, tenant garni-
son, les 1" et 4e, dans la province d'Oran;
les 2e, 7a, dans celle d'Alger; les 8a et
9e, dans celle de Constantine, et la 3o à l'île
d'Oleron; trois de pionniers, tenant garni-
son, les 1re et 3c, dans la province de Cons.
tantine la 2e dans celle d'Alger.
Indépendamment de ces compagnies, il en
existe deux autres dans le corps disciplinaire,
qui méritent une mention toute spéciale
nous voulons parler des zéphîrs etdes mutilés.
La première est composée de militaires
qui ayant subi une condamnation, ont été
relevés de l'incapacité de servir qui pesait sur
eux par suite de leur condamnation.
A l'expiration de leur peine, au lieu d e-
tre renvoyés dans leurs corps, ils sont diri-
gés sur les compagnies de discipline et clas-
sés parmi les zéphirs. Le nombre en est as-
Frédéric remit le plateau aux mains du do-
mestique qui s'éloigna.
Renée s'était assise.
Cette soirée est bien belle, monsieur de
Lewen, reprit-elle la première.
Frédéric s'inclina.
Asseyez-vous, et ie vous dirai, si vous
voulez bien me le permettre, pourquoi vous
désertez la cour ?
Frédéric obéit.
Vous êtes amoureux, M. de Lewen?
Frédéric sourit.
Je le savais bien 1 s'écria Renée. Mais je
me suis un peu aventurée en prenant le rôle
de sybille, il y a une chose que je ne m'ex-
plique pas.
Si le le puis, madame, je serai heureux
de vous éclairer.
Comment votre amour a-t-il trouvé à
s'égarer ailleurs que sur ma cour, où, vous
l'avouerez, j'ai réuni une pléiade de femmes
charmantes?
Tout ce qui vous entoure; madame; sem-
ble s'embellir d'un reflet devos charmes. Vos
dames d'honneur sont ravissantes à rendre
fou.Mais.
Allons, monsieur, achevez.
J'aimais avant qu'il y eût à Ajaccio une
reine et une cour.
Margarita accourait, son plateau à la main.
Que Votre Majesté excuse mon retard,
dit-elle de sa voix sonore et harmonieuse, il
m'est arrivé un accident, j'ai dû recommencer.
Je t'excuse de grand coeur. mon entarit,
sez grand; plusieurs bataillons ont dû être
formés.
Ils sont soumis à une discipline sévère et
dans une prise d'armes toujours placés aux
avants-postes, ils yfont ordinairementpreuve
de la plus audacieuse témérité. C'est du rest.
à la prestesse de leurs mouvements, qu'iL
doivent le sobriquet de zéphir.
En Crimée, en Italie, et lors de la dernière
guerre, ils ont soutenu vaillamment leur
vieille réputation.
Le zéphir est loustic par tempéramen
Innombrables sont les bons tours et les
farces qu'ils ont exécutés ou qu'on leur at-
tribue. Le chef-d'œuvre du genre est l'his-
toire du zéphyr qui, mis à la salle de police,
trouva moyen de persuader à un Arabe qui
passait qu'il était propriétaire du bâtiment,
le lui vendit et reçut des arrhes que l'ache-
teur ne revit plus jamais.
Les mutilés appartiennent à la classe mixte
des compagnies de discipline, c'est-à-dire
que les uns ont été condamnés par le conseil
de discipline, les autres par un conseil de
guerre.
On compte parmi eux, aussi bien des sol-
dat que des conscrits qui se sont mutilés
volontairement pour se soustraire au service
quelques tentatives de suicide, suivies seu-
lement de blessures, ont aussi amené leurs
auteurs dans ces compagnies.
Nous croyons utile d'insister sur ces faits,
les rares individus, assez mal inspirés pour
chercher à se rendre impropres au métier de
soldat verront que la loi a visé le cas et qu'ils
ne réussissent qu'à se faire condamner et in-
corporer dans les corps spéciaux créés à leur
intention. L. L.
LA PETITE POSTE
M. p. s. près Toulon. Lorsque un acte sous
seing privé, fait double, a été enregistré et en porte
la mention sur l'un de ses originaux, il suffit, pour
l'autre original, d'y faire reproduire la mention d'en-
registrement, ce qui ne donne lieu qu'à un simple
droit fixe très minime.
m. M. n. Roubaix. Le seul moyen de s'assu-
rer la propriété d'une découverte est de prendre un
brevet d'invention que l'on peut vendre ensuite si
l'idée est trouvée bonne.
u. P. à Villefranche. Nous avons expliqué,
dans le Petit Journal du 5 mars courant, que vous
voudrez bien relire, les conditions d'engagement des
ouvriers pour les colonies. Adressez-vous au minis.
tère de la marine.
as. b.b. à Abbeuille. -Lesjeunes gens réformés
par les conseils de révision, ne sont pas exclus des
services soumis à la visite préalable, s'il est constaté
plus tard que les causes de faiblesse de constitution
ou autres n'existent plus.
DÉPARTEMENTS
Le Rhône et la Saône ont subi à Lyon une
crue considérable. Les îlots de sable qu'on
remarquait sur plusieurs points du fleuve
ont presque entièrement disparu.
Cesjours- ci, raconte Nice-Journal, plusieurs
contrebandiers, profitant d'un train de mar-
chandises allant de Vintimille à Nice, mon-
tèrent furtivement à Monaco dans un wagon
faisant partie de ce convoi ils y installèrent
des outrespleines de trois-six, etsefirentainsi
transporter gratuitement ainsi que leurs
marchandises, dans la direction de Nice.
Un conducteur du chemin de fer s'aperçut
a Villefranche de la présence irrégulière'de
ces messieurs dans un fourgon. Bien que le
train fût en marche, il monta dans le wagon
où ils s'étaient installés. Il voulut les empê-
cher de descendre et d'enlever leurs outres
sous le tunnel de Cimiers. Une lutte s'en-
gagea, inégale par malheur, entre l'agent du
chemin de fer et les fraudeurs furieux. Au
risque d'être écrasés, ces derniers s'esquivè-
rent, mais le conducteur resta maître de
quatre peaux de bouc, renfermant 150 litres
d'alcool.
Dimanche, pendant que les habitants
étaient aux vêpres, le feu a éclaté à Bellières
(Orne). En très peu de temps treize maisons
d'autant plus que M. de Lewen a bien voulu
te remplacer, eu m'oflrant la boisson deman-
dée.
Margarita prit un air si désolé que la reine
lui dit:
Console-toi, et laisse ton verre sur cette
table; j'en aurai besoin tout à l'heure.
Ah! monsieur de Lewen, dit Margarita
en obéissant, si la reine ne boit pas, je vous
en voudrai toute ma vie.
Elle déposa le plateau et s'éloigna pensive
Si je ne bois pas cette eau, vous la jet-
terez, monsieur de Lewen, dit Renée, car
Margarita est capable d'en être triste jusqu'à,
demain.
Vous êtes bonne, madame! dit Frédéric
avec mélancolie.
Je n'en sais vraiment rien, répondit sin-
cèrement Renée; mais reprenons, je vous
prie, notre conversation qui m'intéresse fort.
La femme que vous aimez doit être belle ?
Son âme est celle d'un ange, et son vi
sage la reflète:
Pourquoi ne l'épousez-vous point?
Son père ne saurait le permettre.
N'avez-vouspas l'appui du roi? et n'êtes-
vous pas, monsieur de Lewen, après votre
oncle, le premier du royaume
Le père de ma bien-aimée est son en-
nemi.
Alors, vous n'espérez pas l'épouser? de-
manda Renée avec un indéfinissable accent
de crainte empressée.
(La suite à dematn). C&MLUS BIAS,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.71%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.71%.
- Collections numériques similaires Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PhoPortr1"
- Auteurs similaires Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PhoPortr1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5921425/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5921425/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5921425/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5921425/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5921425
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5921425
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5921425/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest