Presse et revues
12 pages
Titre : La Renaissance : politique, littéraire et artistique / dir. Henry Lapauze
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-12
Contributeur : Lapauze, Henry (1867-1925). Directeur de publication
Contributeur : Lapauze, Marie-Paule (1889-1975). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32850844w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8435 Nombre total de vues : 8435
Description : 12 mai 1928 12 mai 1928
Description : 1928/05/12 (A16,N19). 1928/05/12 (A16,N19).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56978337
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-1097
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
LA RENAISSANCE POLITIQUE, LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE
LES EXPOSITIONS
La galerie de La Renaissance, rue Royale, a été inau-
gurée l'autre jour par une très belle et très curieuse expo-
sition. Les sculptures de Miklos ont ceci d'attachant
qu'elles participent au décor de la vie moderne. Chacune
d'elles se place d'elle-même dans le cadre d'aujourd'hui.
Miklos, pour cela, tire parti d'une matière admirable qu'il
taille et qu'il modèle hardiment, puisant à la fois aux tra-
ditions du byzantinisme et aux sources de l'art africain et
océanien. Le souci de la simplicité, de là pureté de la
ligne fait sa principale recherche. Tel corps de femme
taillé dans un bois aux veines admirablement régulières
est un morceau de premier ordre, au rythme pur. Les
sculptures de Miklos, bien que par la recherche de l'au-
teur elles possèdent une personnalité architecturale, se
fondent sous la lumière qui les baigne, se laissent caresser
par lé soleil qui glisse à leur surfsce sans qu'une arête
inutile vienne briser ses jeux. Les bronzes, les bois les
plus rares sont les matériaux du sculpteur; à la joie de la
vue, l'amateur peut ajouter ici la joie de palper, d'une
paume lente et recueillie, ces statuettes fraîches et miroi-
tantes, de bêtes, d'hommes et de dieux.
Que peut-on dire de Joan Mirô et de son exposition
dans la nouvelle galerie de Georges Bernheim ? Ce sur-
réalisme exaspéré ne s'adresse pas à la pensée ni à l'intel-
ligence. C'est son droit. Faut-il se contenter de trouver
plaisantes les taches brutales de couleur, en oubliant
l'inutile affabulation linéaire? Ce serait probablement ne
rien comprendre à Joan Mirb. Laissons-le là, et atten-
dons. A la galerie Pierre, il y a quelques années, dévote-
ment fut extraite pour mon admiration et celle de quelques
autres, une toile bleu clair traversée en diagonale de deux
lignes noires: « Voilà un Miro. N'est-ce. pas génial! »
Oui, oui, bien sûr. j'espère du moins que tel sera l'avis de
nos arrière-neveux. Pour l'instant, je réclame le bénéfice
d'inventaire.
Outre une importante série de bois gravés, Frans Ivïase-
reel. expose, chez Billiet, des peintures où l'on retrouve
toute la poésie nocturne que l'on aimait dans ses aqua-
relles. C'est un artiste âpre et triste, perdu dans les
grandes cités vides comme un voyageur au milieu du
désert. Aux carrefours sordides, il songe en regardant
clignoter sur les façades sans âme la lueur des réverbères.
Si quelqu'un, .quelque couple apparaît, il h; regarde comme
clans la brousse le chasseur dévisage une espèce de fauves
étrange et nouvelle, comme le naturaliste se penche sur
les élytres d'un hanneton qu'il voit pour la première fois.
Quelques bois rappellent par le silence tragique qui s'en
dégage des passages hallucinants de films germaniques.
Asselin, au contraire, c'est toute la mesure, toute - la
douceur des latitudes modérées. Dans ses dessins, ses
aquarelles (galerie Marcel Bernheim) la nature a le même
calme visage que ces jeunes femmes reposant, cousant ou
lisant qui portent l'empreinte de son pinceau reposant.
Exposition qui joue le rôle de l'oasis aux sources claires
dans l'aride Sahara contemporain.
BERNARD COLEAT.
ARTS DÉCORATIFS (Pavillon de Marsan). — Les arts anciens
d'Amérique.
ECOLE DES BEAUX-ARTS. — OEuvre de Louise-Catherine Breslau.
ALLARD (20, rue des Capucines). — Exposition Bernard Lamotte.
ART CONTEMPORAIN (35, boulevard Raspail). — Expositions La-
dureau.
BERNHEIM-JEUNE (83, rue du Faubourg-Saint-Honoré). — Expo-
sitions Wrenne, Grigoriev, peintres de Montmartre.
BILLIET (30, rue la Boétie). — Exposition Frans Masereei.
GALERIE CHARPENTIER (76, faubourg Saint-Honoré). — Exposi-
tions Edmond Petitjean, Rosen, Laure Bruni.
— CARMINÉ (51, rue de Seine). — Exposition Germaine Labaye. ;
— COLETTE WEIL (71, rue la Boétie). — OEuvres de M. Bisson.
COMÉDIE DES CHAMPS-ELYSÉES (Salon de l'Escalier). — XIX" Ex-
position.
— DIAM (11 bis, rue de Maubeuge). — Exposition René Marca.
■-r- DROUANT (66, rue de Rennes). — Maurice Savreux.
— DRU (11, rue Montaigne). — Dessins de Luce.
— DRUET (20, rue Royale). — Mêla -Muter, Albert Marquât.
FERMÉ LA NUIT (41, Quai -de l'Horloge). — Exposition René Pa-
resse. •
— ERNEST DE FEENNE (41, rue de Seine). — OEuvres de Jos.
Verdegem.
— GUIOT (14, rue Volney). — Exposition Henri de Toulouse-Lau-
trec.
— HÉBRARD (8, rue Royale). — Pastels et sculptures de Des-
bois.
— LE GOÙPY (5, boulevard de la Madeleine). — José Mingret. —
Montagnes, lacs et nuages.
■— HODEBERT (109, faubourg Saint-Honoré). — Expositions Gnil-
laumin, Lebourg, Signac.
— LELEU (65, avenue Victor-Emmanuel)..— Sculptures de Louis
Dejean.
— LEMARCET (43, rue Madame). — Peintures et dessins de Jo-
seph Gilardoni.
— MANTEAU (2, rue Jacques-Callot)';— Exposition Paule Véze-
lay.
— MANUEL (27, rue du Faubourg-Montmartre). — OEuvres d'Ysern
y Alié.
— MARCEL BERNHEIM (2 bis, rue de Caumartin). — Exposition
Maurice Asselin.
— PALAIS DE MARBRE (77, Champs-Elvsées). — Le Nouveau
Salon.
— GEORGES PETIT (S, rue de Sèze). — Exposition Frank, Wilis,
Emile Baes, Germaine de Dudzeele, Rigaud, Lemoine, Lagron, Bo-
gomir Dalma, Ménardeau.
— PERCIER (38, rue la Boétie). — Exposition Mané Katz.
— PORTIQUE (69, boulevard Raspail). — Peintures de Tzanck.
— DE LA RENAISSANCE (11, rue Royale). — Exposition du sculp-
teur Miklos.
— SIMONSON (19, rue Caumartin). — Exposition Communal :
Fic-u.s et Paysages de Savoie. — Mme de Montlivault.
— STUIMO SCRÏBE (5, rue Scribe). — OEuvres dî Nina Alexan-
dre WÎCE.
GRAND PALAIS. — Salon des Artistes Français et de la Société
Nationale des Beaux-Arts. " .
PALAIS DE BOIS. — Salon des Tuileries.
Sur la Manufacture de Copenhague
A l'occasion du 75" anniversaire de sa fondation, la manu-
facture de Porcelaine de Bing et Grondahl, fondée à Copenha-
gue, en 1853, a fait paraître une intéressante plaquette. C'est
à partir de 1880 que commença la grande période de célébrité
du Copenhague, qui s'inspira de la céramique orientale. La
technique du sous-émail triompha à l'Exposition de 1900. Au
début du siècle, ce fut ensuite le grès artistique. Enfin, l'expo-
sition de 1925 fut une victoire éclatante pour la manufacture,
avec, comme chef, M. P. Simonsen. Les oeuvres de Jean Gau-
guin et de Nielsen y furent surtout remarquées, ainsi que les
nouvelles productions d'émaux mats et de pâte tendre. L'histoire
des efforts de cetle importante manufacture était bien digne
:''être retracée.
6.192
LES EXPOSITIONS
La galerie de La Renaissance, rue Royale, a été inau-
gurée l'autre jour par une très belle et très curieuse expo-
sition. Les sculptures de Miklos ont ceci d'attachant
qu'elles participent au décor de la vie moderne. Chacune
d'elles se place d'elle-même dans le cadre d'aujourd'hui.
Miklos, pour cela, tire parti d'une matière admirable qu'il
taille et qu'il modèle hardiment, puisant à la fois aux tra-
ditions du byzantinisme et aux sources de l'art africain et
océanien. Le souci de la simplicité, de là pureté de la
ligne fait sa principale recherche. Tel corps de femme
taillé dans un bois aux veines admirablement régulières
est un morceau de premier ordre, au rythme pur. Les
sculptures de Miklos, bien que par la recherche de l'au-
teur elles possèdent une personnalité architecturale, se
fondent sous la lumière qui les baigne, se laissent caresser
par lé soleil qui glisse à leur surfsce sans qu'une arête
inutile vienne briser ses jeux. Les bronzes, les bois les
plus rares sont les matériaux du sculpteur; à la joie de la
vue, l'amateur peut ajouter ici la joie de palper, d'une
paume lente et recueillie, ces statuettes fraîches et miroi-
tantes, de bêtes, d'hommes et de dieux.
Que peut-on dire de Joan Mirô et de son exposition
dans la nouvelle galerie de Georges Bernheim ? Ce sur-
réalisme exaspéré ne s'adresse pas à la pensée ni à l'intel-
ligence. C'est son droit. Faut-il se contenter de trouver
plaisantes les taches brutales de couleur, en oubliant
l'inutile affabulation linéaire? Ce serait probablement ne
rien comprendre à Joan Mirb. Laissons-le là, et atten-
dons. A la galerie Pierre, il y a quelques années, dévote-
ment fut extraite pour mon admiration et celle de quelques
autres, une toile bleu clair traversée en diagonale de deux
lignes noires: « Voilà un Miro. N'est-ce. pas génial! »
Oui, oui, bien sûr. j'espère du moins que tel sera l'avis de
nos arrière-neveux. Pour l'instant, je réclame le bénéfice
d'inventaire.
Outre une importante série de bois gravés, Frans Ivïase-
reel. expose, chez Billiet, des peintures où l'on retrouve
toute la poésie nocturne que l'on aimait dans ses aqua-
relles. C'est un artiste âpre et triste, perdu dans les
grandes cités vides comme un voyageur au milieu du
désert. Aux carrefours sordides, il songe en regardant
clignoter sur les façades sans âme la lueur des réverbères.
Si quelqu'un, .quelque couple apparaît, il h; regarde comme
clans la brousse le chasseur dévisage une espèce de fauves
étrange et nouvelle, comme le naturaliste se penche sur
les élytres d'un hanneton qu'il voit pour la première fois.
Quelques bois rappellent par le silence tragique qui s'en
dégage des passages hallucinants de films germaniques.
Asselin, au contraire, c'est toute la mesure, toute - la
douceur des latitudes modérées. Dans ses dessins, ses
aquarelles (galerie Marcel Bernheim) la nature a le même
calme visage que ces jeunes femmes reposant, cousant ou
lisant qui portent l'empreinte de son pinceau reposant.
Exposition qui joue le rôle de l'oasis aux sources claires
dans l'aride Sahara contemporain.
BERNARD COLEAT.
ARTS DÉCORATIFS (Pavillon de Marsan). — Les arts anciens
d'Amérique.
ECOLE DES BEAUX-ARTS. — OEuvre de Louise-Catherine Breslau.
ALLARD (20, rue des Capucines). — Exposition Bernard Lamotte.
ART CONTEMPORAIN (35, boulevard Raspail). — Expositions La-
dureau.
BERNHEIM-JEUNE (83, rue du Faubourg-Saint-Honoré). — Expo-
sitions Wrenne, Grigoriev, peintres de Montmartre.
BILLIET (30, rue la Boétie). — Exposition Frans Masereei.
GALERIE CHARPENTIER (76, faubourg Saint-Honoré). — Exposi-
tions Edmond Petitjean, Rosen, Laure Bruni.
— CARMINÉ (51, rue de Seine). — Exposition Germaine Labaye. ;
— COLETTE WEIL (71, rue la Boétie). — OEuvres de M. Bisson.
COMÉDIE DES CHAMPS-ELYSÉES (Salon de l'Escalier). — XIX" Ex-
position.
— DIAM (11 bis, rue de Maubeuge). — Exposition René Marca.
■-r- DROUANT (66, rue de Rennes). — Maurice Savreux.
— DRU (11, rue Montaigne). — Dessins de Luce.
— DRUET (20, rue Royale). — Mêla -Muter, Albert Marquât.
FERMÉ LA NUIT (41, Quai -de l'Horloge). — Exposition René Pa-
resse. •
— ERNEST DE FEENNE (41, rue de Seine). — OEuvres de Jos.
Verdegem.
— GUIOT (14, rue Volney). — Exposition Henri de Toulouse-Lau-
trec.
— HÉBRARD (8, rue Royale). — Pastels et sculptures de Des-
bois.
— LE GOÙPY (5, boulevard de la Madeleine). — José Mingret. —
Montagnes, lacs et nuages.
■— HODEBERT (109, faubourg Saint-Honoré). — Expositions Gnil-
laumin, Lebourg, Signac.
— LELEU (65, avenue Victor-Emmanuel)..— Sculptures de Louis
Dejean.
— LEMARCET (43, rue Madame). — Peintures et dessins de Jo-
seph Gilardoni.
— MANTEAU (2, rue Jacques-Callot)';— Exposition Paule Véze-
lay.
— MANUEL (27, rue du Faubourg-Montmartre). — OEuvres d'Ysern
y Alié.
— MARCEL BERNHEIM (2 bis, rue de Caumartin). — Exposition
Maurice Asselin.
— PALAIS DE MARBRE (77, Champs-Elvsées). — Le Nouveau
Salon.
— GEORGES PETIT (S, rue de Sèze). — Exposition Frank, Wilis,
Emile Baes, Germaine de Dudzeele, Rigaud, Lemoine, Lagron, Bo-
gomir Dalma, Ménardeau.
— PERCIER (38, rue la Boétie). — Exposition Mané Katz.
— PORTIQUE (69, boulevard Raspail). — Peintures de Tzanck.
— DE LA RENAISSANCE (11, rue Royale). — Exposition du sculp-
teur Miklos.
— SIMONSON (19, rue Caumartin). — Exposition Communal :
Fic-u.s et Paysages de Savoie. — Mme de Montlivault.
— STUIMO SCRÏBE (5, rue Scribe). — OEuvres dî Nina Alexan-
dre WÎCE.
GRAND PALAIS. — Salon des Artistes Français et de la Société
Nationale des Beaux-Arts. " .
PALAIS DE BOIS. — Salon des Tuileries.
Sur la Manufacture de Copenhague
A l'occasion du 75" anniversaire de sa fondation, la manu-
facture de Porcelaine de Bing et Grondahl, fondée à Copenha-
gue, en 1853, a fait paraître une intéressante plaquette. C'est
à partir de 1880 que commença la grande période de célébrité
du Copenhague, qui s'inspira de la céramique orientale. La
technique du sous-émail triompha à l'Exposition de 1900. Au
début du siècle, ce fut ensuite le grès artistique. Enfin, l'expo-
sition de 1925 fut une victoire éclatante pour la manufacture,
avec, comme chef, M. P. Simonsen. Les oeuvres de Jean Gau-
guin et de Nielsen y furent surtout remarquées, ainsi que les
nouvelles productions d'émaux mats et de pâte tendre. L'histoire
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