Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-05-12
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mai 1910 12 mai 1910
Description : 1910/05/12 (Numéro 9571). 1910/05/12 (Numéro 9571).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2008
a ̃ s a-
3 M
/^DÉPÊCHES DE NOS CORRES-
̃ PONDANTS PARTICULIERS ET
| SERVICE EXCLUSIF DE TOU-
II TES LES INFORMATIONS DU
'H' "TIMES". TRANSMIS PAR
NOt FILS SPÉCIAUX Jl
('LE SATIN «EST L6 SEUU^
CHANT CHAQUE JOUR LA
PORTE DE SON HOTEL.
LE PARLEMENT ANGLAIS
S'.ASSOCIE
AU DEUIL NATIONAL
LONDRES, 11 mai. Dépêche particulière
du *< Matin b). =- La séance à la Chambre
des communes et a la Chambre des lords
était des plus solennelles aujourd'hui.
Aux Communes, le vice-président, tes se-
» crétaires et tous les députés étaient en deuil,
et furent informés officiellement de la mort
d'Edouard VII.
A trois heures trente, le vice-président se
i" lève, et indiquant du doigt M. Asquith, il
K annonce simplement:
Le président du conseil.
M. Asquith s'avance et dit
J'ai repu du roi un message signé de sa
main.
II remet le document au vice-président qui
en donne lecture.
Le roi sait que la Chambre des communes
partage la douleur profonde et soudaine qui
J s'est, abattue sur lui par suite de la mort
de son père le défunt roi, et que la Cham-
bre sent vivement la perte que Sa Majesté
et' la nation ont subie en raison de ce triste
événement. L'intérêt que le roi Edouard por-'
tait au bien-être de son peuple; sa direction
•*̃ habile et prudente des affaires, son dévoue-
ment infatigable pour tomes les affaires pu-
bliques durant son illustre règne, son sim-
ple courage dans la souffrance et le danger
seront longtemps tenus en honneur par ses
sujets, en Angleterre et au delà des mers.
La lecture àe ce document est écoutéewde-
bout par tous les députés.
M. Asquith prend ensuite la parole. Il dit
qu'il propose à la Chambre deux résolu-
tions.. La première est conçue dans les ter-
mes suivants
Qu'une humble adresse soit présentée au
rai pour assurer Sa Majesté de la sympa-
thie émue de cette Chambre dans sa très
grande affliction et la perte qu'elle vient de
ï subir par suite de la mort du défunt roi,
père de Sa Majesté, de mémoire bénie et
glorieuse. Nous nous souviendrons tou-
jours avec une affection reconnaissante du
zèle et du succès avec lesquels notre dé-
funt souverain travailla d assurer le main-
tien de la, paix et de la concorde dans le
monde, à appuyer tous efforts généreux
tendant d amoindrir les souffrances humai-
nes et unir autour de son trône impérial,
dans- un sentiment de justice et de liberté,
toutes les races et toutes les classes de ses
tuiets..
La Chambre offre d Sa Majesté ses féli-
'citations loyales pour son heureux avène-
ment, assure Sa Majesté de son dévoue-
ment à sa personne royale et de sa convic-
tion que son règne, avec l'aide de la Provi-
dence divine, se distinguera par des efforts
incessants en vue d'encourager la vertu et
de favoriser la prospérité et le bonheur du
royaume et de protéger tes droits et tes li-
bertés du peuple' fidèle de. Sa Majesté.
La seconde résolution que je propose,
dit ensuite M. Asqulth, est la suivante
Qu'un message de condoléances soit en-
voyé à la reine-mère pour assurer Sa Ma-,
jesté de la profonde et chaleureuse sympa-
thie que cette Chambre ressent pour Sa
Mâjesté en ce moment douloureux de peine
et de perte irréparable, et que cette Cham-
bre £t la nation conserveront toujours pour
Sa Majesté des sentiments de respect et
t d'affection inaltérables.-
Le président3 du conseil, tdans un discours
d'une ;haute>éloquence prononcé sur an ion-
des plus solennels, fait l'éloge d'Edouard VII.
A un moment, l'émotion de l'orateur est
telle qu'il est obligé de s'arrêter pendant
quelques secondes. Puis parvenant à se mal-
triser, il termine par une péroraison élo-
quente qui va droit au cœur de tous les
députés.
M. Balfour, le chef de l'opposition, succède
au ^président du conseil et s'associe entiè-
rement aux paroles qu'il a prononcées en
faisant l'éloge du feu souverain.
̃ M. Enoch Edwards, chef du parti ouvrier,
parle, au .nom de son groupe, des grandes
qualités du roi.
Les deux résolutions sont votées à l'una-
nimité.
A la Chambre des lords, des messages
semblables ont été lus, et des discours iden-
tiques ont été prononcés par lord Crewe, au
nom du gouvernement, et lord Lansdowne,
au nom de l'opposition.
Lès Chambres se sont séparées jusqu'au
8 juin. Les députés cependant se réuniront
mardi prochain, uniquement pour rendre un
dernier hommage Edouard VII, dont le
cercueil sera exposé dans le bâtiment du
Parlement même, c'est-à-dire dans le grand
hall de Westminster.
Veuve d'empereur et veuve de roi
LONDRES, 11 mai. Dépêche particulière
du « Matin Il. -.Il y a exactement quatorze
jours aujourd'hui que le roi Edouard, reve-
nant de Biarritz, a débarqué à Douvres à
bord du yacht royal Alexandra. Le même
yacht a amené aujourd'hui dans ce port
l'impératrice douairière de Russie et le
grand-duc Michel, frère du tsar.
Le roi et la reine d'Angleterre se sont
rendus à la gare de Victoria, peu après une
heure, pour y recevoir leur tante et leur
cousin.
Les souverains et leurs hôtes se rendi-
rent d'abord à Buckingham Palace. C'est
là qu'eut lieu/la rencontre entre les deux
sœurs, toutes deux veuves, la reine-mère
Alexandra et l'impératrice douairière Ma-
rie, rencontre qui fut des plus émouvantes.
La mission française.
LONDRES, 11 inai. Dépêche particule
du « Matin La fission qui représen-
tera la France aux obsèques d'Edouard VII
arrivera à Londres.probablement mercredi
prochain. M. Pichon et M. Mollard descen-
dront chez M. Paul Cambon, à l'ambassade
de France. Le général Dalstein et l'amiral
Marquis descendront à l'hôtel particulier
d'un des pairs du royaume, ami de la fa-
mille royale.
M. Roosevelt représentera les Etats-Unis.
Washington, 11 mai. On annonce offl-
ciellement que M. Roosevelt représentera
le gouvernement des Etats-Unis aux funé-
railles du roi Edouard. (Times.)
Le roi de Grèce quitte Corfou pour Londres.
Athènes, 11 mai. Le roi et les princes
quitteront Corfou demain matin pour Ve-
nise, d'où ils se rendront, vid Milan et Pa-
ris, à Londres, où ils arriveront mardi dans
l'après-midi. (Times.)
Un voeu de M. Caillauz.
Le Mans, 11 mai. Avant de clore la
session du conseil général, M. Caillaux, pré-
sident, associe le département de la Sar-
the aux condoléances que le gouvernement
de la République a exprimées à la nation
britannique' que vient de frapper un deuil
inattendu.
Mes chers collègues, dit-il, ne croiront pas-
que te ̃ représentant d'un département qui a-
tant de relations économiques avec l'Angleter-
re outrepasse son rôle en formulant le voeu
que les liens d'entente cordiale entre les deux
grandes nations, si précieusement noués sous
le règne d'Edouard VII, se resserrent encore
sous le règne de George V. (Assentiment una-
Un hommage de M. Fallières.
Le président de la République a fait con-
nattremon intention d'assister, le 20 mai, au
service qui-sera célébré à l'église anglaise
de la rue d'Aguesseau, à l'occasion des* tu-
^T* da roi Edouard .VU.
LES RÉGULIERS TURCS
TRAQUENT
LES REBELLES ALBANAIS
Verisovi'tcb (Albanie), 11 mai (quartier
général de l'armée). Chevket Tourgout pa-
cha, depuis qu'il a déblayé le défilé de Kat- j
chanik, a fait de son,année des colonnes mo-
biles. Cinq colonnes, de chacune environ 1,200
hommes, ont balayé là vallée de la Morava
et auraient pacifié Ghilan. Les villages aban-
donnés ont été. incendiés, l'abandon étant
considéré comme une preuve de complicité
dans la rébellion.
Les opérations du côté de. Prizrend ont
présenté plus, de difficultés. Trois colonnes,
comprenant. chacune 2,000 hommes environ,
et suivant des routes parallèles, ont marché
contre le défilé de Tchernoleva. Une qua-
trième les soutenait de Prizrend. Elles ont
pendant trois jours rencontré une vive ré-
sistance sur les pentes boisées de Tcherno-
leva. Le nombre des Albanais, qui s'étaient
retranchés derrière' des piles de bois de
charpente, était estimé à 4,000 hommes. La
opérations durèrent en tout cinq jours. Les
trois colonnes, ,qui' ont opéré leur côneen-
tration aujourd'hui,' ont forcé la position
après un combat de soixante et une heures.
Les Albanais se sont retirés par les sentiers
vers le district de Drinitza. Les troupes ont
découvert dans les bois une cachette dans,
laquelle les insurgés avaient déposé de gran-
des quantités de niunitions.
Tous les villages abandonnés le long de la
route ont été incendiés pour complicité.
Les pertes ont été modérées. (Times.) 9
LES CRÉTOIS DEVRONT RESPECTER
LA VOLONTÉ DES PUISSANCES
'LONDRES, 11 mai. Dépêche particulière
du « bfalin n. Ainsi que l'a fait prévoir
une dépêche de Çonstantinople au Times,
les ambassadeurs ottomans accrédités au-
près des quatre autres puissances protec-
trices de la Crète ont protesté contre l'acte
de l'assemblée crétoise qui prêta serment
de fidélité au roi de Grèce, et ont demandé
que des mesures immédiate'3 fussent prises
pour imposer le respect du statu quo.
Je crois savoir que des négociations acti-
ves se poursuivent entre les quatre puissan-
ces, en vue d'arrêter des mesures qui feront
comprendre aux' Crétois la nécessité de se
conformer aux droits de la Turquie, la puis-
sance suzeraine, et à la volonté de l'Angle-
terre, de la franche, de la Russie et de l'Ita-
lie.
Un haut fonctionnaire anglais me disait
que la mesure la plus efficace à prendre en-
vers les Crétois serait de leur faire savoir
que s'ils ne respectaient pas la volonté des
quatre puissances, celles-ci s«> désintéresse-
raient du sort de File et permettraient aux
Turcs de l'occuper.
Il est peu probable cependant que .les qua-
tre puissances, étant donnés les liens de fa-
mille qui existent entre le roi de Grèce -et
les cours de Londres et de Saint-Péters-
bourg, se décident à prendre cette mesure.
Au Parlement ottoman.
Çonstantinople, 11 mai. Le grand-vizir
et Rifaat pacha, ministre des affaires étran-
gères, ont assisté cet après-midi à la séance
de la Chambre où une interpellation au sujet
de la question crétoise a eu lieu. Rifaat
pacha a informé la Chambre que selon les
instructions du gouvernement, les ambas-
sadeurs ottomans avaient fait des représen-
tations auprès des gouvernements des
quatre puissances protectrices, de.la Crète.
Uaris l'opinion de ces gouvernements l'ac-
tion de l'assemblée crétoise, en. prêtant ser-
ment de fidélité au roi de Grèce ne consti-
tuait pas de changement dans le statu quo.
Le grand-vizir fit ensuite un long résumé
des événements qui s'étaient produits en
Crète depuis l'établissement de la Consti-
tution, insistant sur ce que le gouverne-
ment ottoman n'avait fait aucurie protesta-
tion quand, lors de la dernière réunion de
l'assemblée crétoise, une prestation analo-
gue de serment avait eu lieu. 4
Le conseil des ministres décidera jeudi si
la réponse des puissances est satisfaisante.
S'il apparaît que la majorité de l'assemblée
crétoise empêche la minorité musulmane de
prendre part aux débats à cause de son re-
fus de prêter serment de fidélité au roi de
Grèce, l'affaire certainement prendra une
tournure plus sérieuse.
A la fin de son discours, le grand-vizjr a
été vivement applaudi. On ne jugea triéme
pas nécessaire de voter sur la question de
confiance. (Times.)
LES AUTORITÉS BADOISES SUSPECTENT
LES CHASSEURS FRANÇAIS
Berlin, 11 mai. Dépéche particulière du
Il Matin u. On sait la campagne acharnée
que, depuis longtemps, les organes panger-
.manistes mènent contre les Français loca-
taires de chasses dans le grand-duché de
Bade, qu'ils dénoncent sans ambages comme
se livrant, sous prétexte de plaisirs cynégé-
tiques, à de subtiles menées d'espionnage.
Ces articles haineux ont fini par éviter
au sein du gouvernement badois d'abord la
méfiance, puis finalement une véritable ter-
reur à l'égard des chasseurs français. Les
tolérer plus longtemps dans le pays n'était-
ce pas se rendre complice du crime de lèse-
patrie, livrer les secrets de, la défense natio-
nale à l'étranger ? Aucune loi cependant ne
permettrait jusqu'à présent à l'autorité ba-
doise d'empêcher la location ,de terrains de
chasse à qui que ce fût; aussi pour mettre
fin à son cauchemar,le gouvernement grand-
ducal vient-il de saisir le Parlement d'un
projet de loi qui l'autoriserait à refuser à
des étrangers des permis de chasse, soit
pour toute l'étendue du pays, soit pour telle
contrée particulière du grand-duché.
BAGARRES ÉLECTORALES EN ESPAGNE
Madrid, 11 mai. Dépêche particulière du
« Matin .n. Les résultats complets des
élections ne sont pas encore connus, parce
que la lutte fut tellement opiniâtre dans cer-
taines circonscriptions que les dépouille-
ments ne sont pas encore terminés.
De nombreux candidats protestent contre
les agissements de leurs adversaires. Les
esprits sont très montés à Santander, Terez,
Yccla, Ténériffe et Grenade, où on craint des
troubles.
Quand on apprit à Grenade que le résul-
tat du scrutin avait été défavorable au can-
didat républicain Leonarde Qrtega, les rues
se remplirent de monde, des manifestations
s'organisèrent, les magasins, les cafés et
les théâtres fermèrent leurs portes, les so-
ciétés ouvrières proclamèrent la grève géné-
rale, les journaux suspendirent leur publica-
tion et les étudiants de l'université publiè-
rent un manifeste.
Selon les dernières dépêche, la gendar-
merie dut charger contre les groupes de ma-
nifestants, et il y a eu de nombreux blessés.
NOUVELLES ÉMEUTES EN CHINE
NEW-YoRK, 11 mai Des. nouvelles de
Pékin reçues ici annoncent que des émeu-
tes ont éclaté à Yuen-Çhepu (Hou-Nan) et
que la China Inland Mission a été détruite.
Les fils télégraphiques ayant été, coupés,
les détails 'manquent encore à l'heure ac-
tuelle. (Reuter.)
SECOUSSES SISMIQUES A COSTA-RICA
San-José (Costa-Rica), '11 mai. D'ùn-
̃portantëâ* secousses sismiqués ont été res-
senties1 à > SériPJosé "fer et aujourd'hui.
LES SOLDATS ALLEMANDS
DEFILENT
devant le président Roosevelt
Berlin, 11 mai. Dépéche particuliére
du « Matin ». Vers huit heures, les au-
tomobiles de la cour venaient prendre M.
Roosevelt, son fils Kermit et ,M. White, an-
cien ambassadeur des Etats-Unis à Pane,
pour les conduire sur le terrain des ma-
nœuvres.
Peu après huit heures, Tex-président se
rencontrait avec l'empereur, qu'accompa-
gnait le prince Adalbert.
Guillaume II et son hôte montèrent alors
à cheval, et bientôt commençaient les hos-
tilités.
C'est avec un vif intérêt que le président j
Roosevelt a suivi les différentes évolutions
des troupes, qui lui furent expliquées en dé-
tail par'le général de Lœwenfeld, mis spé-
cialement à sa disposition par l'empereuë.
Les manœuvres se sont ouvertes par un
long combat d'artillerie, suivi de l'interven-
tion de l'infanterie e' de la cavalerie.
A midi et demi, la manœuvre était termi-
née. Vinrent alors la critique de l'empereur,
puis le défilé des troupes.
Ensuite après avoir pris cordialement
congé de son hôte, Guillaume II retourna à
Potsdam, .tandis que M. Roosevelt rentrait
à Berlin.
Ce soir a eu lieu à l'ambassade des Etats-
Unis un grand dîner auquel étaient invités
le chancelier de l'empire, M. de Bethmann-
Hollweg,.et le secrétaire d'Etat aux affaires
étrangères, M. de Schcen, ainsi que M. Whi-
te, ancien ambassadeur des Etats-Unis à
Paris.
L'AFFAIRE DES MILLIONS..
DE LA BARONNE DE VAUGHAN
Bruxelles, 11 mai. De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Le
Malin a signalé la question posée par M.
Vandervelde au ministre de la justice au
sujet de trois malles qui, la veille de la
mort du roi Léopold, auraient été, sur l'or-
dre de celui-ci, remises à la baronne' de
Vaughan.
La Chambre ne siégeant pas, un séna-
teur socialiste s'est fait cet après-midi l'é-
cho de la question posée par le leader de
la gauche socialiste, et le ministre de la
justice, M. Delantsheere, dans une réponse
longuement motivée,, a fait ressortir que,
les chiffres et les comptes précis, de l'Etat
indépendant du Congo établissaient qu'il
pouvait manquer à l'actif de l'Etat une
somme d'environ 31 millions que cette
somme se trouvait représentée, à quelque
3 millions près; dans les diverses fondations
créées vers la fin de sa vie par le roi Léo-
pold que l'argent de ces fondations, reï
présenté notamment par 27 millions de
tente congolaise, se trouvait mis sous sé-
questre à la Banque nationale de Belgique,
en attendant l'issue du procès'en revendica-
tion intenté par l'Etat belge, et que consé-
quemment il n'était pas possible que les
trois malles remises à la veille de la mort
du roi à la baronne de Vaughan pussent
contenir quoi que ce fût appartenant à
l'Etat du Congo.
LA CONQUÊTE DE LA COTE-D'IVOIRE
BORDEAUX, 11 mai. -De notre correspon-
dant particulier (par téléphone). -,Le com-
mandant Noguès, qui vient de diriger à la
Côte-d'Ivoire des opérations contre la tribu
des Abbeys, est: rentré en France par le pa-
quebot Europe,- arrivé aujourd'hui à Bor-
deaux.
La crise traversée par la Côte-d'Ivoîre,
a-t-il déclaré, a été à un certain moment
des plus graves, mais actuellement tout
danger parait conjuré. Depuis le 10 avril,
les Abbeys, qui furent les premiers à se ré-
volter et contre lesquels la colonne Noguès
opéra, sont soumis. Cependant dix de leurs
villages n'ont pas encore rendu les armes.
Dans cette campagne très dure, les pertes
des Abbeys ont été énormes. On évalue à
2,500 le nombre des tués. De notre cOté,
..nous avons eu 40 tués, dont un sous-lieute-
nant indigène, et environ 130 blessés.
u La lutte contre les Abbeys constitue la
première partie du plan de conquête de M.
William Ponty. La deuxième comprend la
soumission des N'Goubans. Déjà une
deuxième colonne a été formée qui, placée
sous les ordres du commandant Morel, doit,
depuis le 1" mai, avoir commencé ses opé-
rations. Cette campagne sera encore plus
difficile que la première. Les opérations se
feront ou en forêt vierge ou en pays mon-
tagneux. De plus, les N'Goubans sont des
guerriers plus redoutables que les Abbeys
Il Il n'y aurait donc rien d'étonnant, nous
dit le commandant Noguès, à ce que l'on
annonçât d'ici peu de nouveaux combats à la
Côte-d'Ivoire mais quelles que soient les
nouvelles qui nous parviennent, il ne fau-
dra pas s'alarmer, car on arrivera certaine-
ment à la soumission des N'Goubans. Il ne
restera par suite à soumettre que sept tri-
bus, ce qui nécessitera environ quatre ou
cinq ans, chiffre prévu par M. William
Ponty.
n C'est presque une véritable conquête de
la COte-d'Ivoire que nous avons entreprise.
Il nous faudra ensuite occuper cette colo-
nie et par conséquent conserver les trois
mille hommes de troupes qui vont bientôt
être réunis sous les ordres du colonel La-
garrue. Cette occupation militaire, pour la-
quelle le colonel Lagarrue a été autorisé à
recruter des noirs sur place, est absolument
nécessaire. Il
UN ANCIEN MAIRE ARRÊTÉ A NICE
Nice, 11 mai. Dépêche p articulière du
« « Matin ».On vient de procéder à l'arres-
tation, ici, de M. Gaston'Vacquié, ancien di-
recteur d'agence, âgé de trente-sept ans an-
cien notaire et ancien maire de Saint-Morin
(Lot-et-Garonne), inculpé d'abus de .confian-
ce au préjudice de M. Gori Marinanzi, ren-
tier, demeurant à Monte-Carlo. M. Mari-
nanzi, ayant besoin d'argent, s'était adressé
à M. Vacquié, qui pour lui procurer des
fonds, lui fit acheter pour les revendre des
marchandises à crédit. M. Marinanzi signa
pour plus de 400.000 francs de billets sur les-
quels, il paya 20.000 francs mais comme il
ne reçut que quelques centaines de francs
réalisés par la vente des marchandises ainsi
acquises, il se décida à porter plainte, ce qui
amena l'arrestation de M. Vacquié.
[L'arrestation a été opérée par la brigade
mobile de Marseille. Six perquisitions ont déjà
été opérées, et cette affaire va prendre, pa-
rait-il, des proportions considérables.]
LES MECANICIENS DU P.-L.-M.
ADHERENT A LA C. G. T.
MARSEILLE, 11 mai. De notre correspon-
dant, particulier (par téléphone). Dans sa
séance du matin, le congrès des mécaniciens
et chauffeurs du P.-L.-M. a discuté la question
ayant trait à la Fédération internationale au-
tonome et à l'entente avec les mécaniciens de
la marine marchande Les décisions suivantes
ont été prises à ce sujet. Le congrès maintient
le projet de statut déjà.voté au 9° congrès. et
donne mandat à la section de Marseille de
continuer les pourparlers engagés en vue
d'une entente avec les mécaniciens diplômés
de la marine marchande et le syndicat des
inscrits maritimes.
L'adhésion à la C. G. T., discutée ensuite, a
été adoptée par 95 voix contre 94, soit à une
vois de majorité.
La motion suivante sanctionne le vote
« Le congrès du P. L.-M.,en vue d'activer l'a-
dhésion à la C. G. T., demande qu'au prochain
congrès fédéral une réunion soit tenue à Paris,
avec le bureau de la C. G. T.. le Syndicat ria-
tiocia}., ainsi que tous les délégués des.réseaux'
aa congrès fédéral.» 1|
LES AMIS DE DESGHAMPS
DEPOSENT
devant le juge d'instruction
Chalons-sur-Marne, 11 mai. De notre
envoyé spécial. M. Commoy, juge d'ins-
truction du parquet de Chalons-sur-Marne,
a repris aujourd'hui l'instruction de l'af-
faire Deschamps.
A onze heures du matin, il s'était rendu
à la prison et avait fait amener au greffe
l'ex-caporal déserteur et traître. C'est là qu'il
avait décidé de l'interroger et de le confron-
ter avec cinq de ses anciens camarades;
tous ayant appartenu au 25' régiment d'ar-
tillerie" Manouby, Jaob, Timbel, Varinot
et Aveline, lesquels, après la désertion de
Deschamps, avaient été eux-mêmes l'objet
d'une information judiciaire..
Varinot, Aveline et Timbel furent con-
frontés les premiers avec le traître, qui les
mit hors de cause. A
On en vint ensuite aux faits que le Matin
a précédemment rapportés sur la rencontre
que Manouby aurait faite à Paris d'un
agent étranger, lequel lui' aurait demandé
de lui livrer une mitrailleuse et un débou-
choir. Manouby, rentré à Chalons, avait
fait part de cette rencontre, à Deschamps,
ainsi qu'à Timbel et à Jacob. On sait com-
ment Deschamps écrivit alors à l'adresse
que lui avait donnée Manouby de cet agent
étranger, comment les quatre compères
avaient signé cette lettre de leurs quatre ini-
tiales, et comment la lettre revint an corps
avec la mention « Inconnu ̃».
Manouby affirme qu'il avait jugé cette
proposition comme une plaisanterie, et que
s'il en avait fait part à ses camarades c'était
dans l'intention de se convaincre que c'était
bien là une plaisanterie ainsi qu'il l'avait
supposé. Interrogés à leur tour, les autres
artilleurs déclarèrent qu'ils n'avaient pas
cru à l'histoire de Manouby, et que s'ils
avaient écrit, c'était pour se moquer de lui
à leur tour. Ils ajoutèrent que seul Des-
champs s'était montré moins sceptique et
que sa première exclamation, au vécit de
Manouby, avait été
Chic Voilà urs bonne poire qu'on va
pouvoir faire chanter. Nous allons lui écrire,
et s'il répond, nous le menacerons de le dé-'
noncer s'il ne nous donne pas d'argent..
Deschamps reconnaît ce propos; mais
comme ses camarades, il affirme qu'à ce
moment il n'eut pas un seul instant l'inten-
tion de trahir son pays.
Ce n'est que plus tard, dit-il, et cela
sans que mes camarades Timbel, Manouby
et Jacob en connussent quoi que ce fût,
que cette idée fatale me vint.
A ce moment, Deschamps était acculé,
poursuivi par des créanciers, sur le point
d'être cassé de son grade. C'est alors qu'il
déserta et emporta ensuite la mitrailleuse
à l'étranger. Mais aujourd'hui le juge laissa
de côté les détails de la négociation.
Une dernière question restait à envisa-
ger. On avait établi précédemment qu'une
fausse clef, fabriquée par Jacob, avait été
remise à Deschamps. Cette clef n'était-elle
pas celle destinée à ouvrir le magasin où
se trouvait la mitrailleuse ? Là, encore, Des-
champs mit complètement hors de cause son
serrurier d'occasion.
Cette longue confrontation, qui durait de-
puis onze heures du matin, a pris fin à huit
heures et demie.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
r-r: L'avenue de îa RépnMiqufl a été- privée
d'électricité la, pluie avait inondé une ancien-
ne tranchée en contact avec la canalisation.
BANLIEUE PARISIENNE
Les allumettiers de Pantin protestent
contre les modifications que l'administration
voudrait apporter au contrat de travail ».
-Les recherches au sujet du vol du coffre-
fort du Benjamin-Constant, à Toulon, se pour-
suivent. On soupçonne un ouvrier. (D. v.)
On vendit à Lille, aux enchères publiques,
le mobilier de Favier, l'assassin du garçon de
recette Thain. (D. p.)
Le conseil général de l'Yonne se prononce
pour le rétablissement du scrutin de liste et la
diminution du nombre des députés. (Havas.)
Le conseil général de la Creuse demande
au gouvernement de combattre la prolonga-
tion de durée du mandat législatif. (H.)
Lé lieutenant d'artillerie Joubert, du 33°,
à Poitiers, reconnaît avoir détourné par des
faux 1,500 fr. au préjudice d'un libraire. (D.p.)
Une épidémie de rougeole'sévit au U9" de
ligne, à Epinal. Soixante soldats sont à l'ho-
pital.Les manœuvres sont décommandées. (H.)
ÉTRANGER
Hier le bruit d'un grave accident survenu
au cuirassé anglais London courait à Londres.
Ce bruit est démenti. (D. p.)
DERNIERES NOUVELLES SPORTIVES
Aéronautique.
Le meeting lyonnais. Lyon, Il mal. De notre
envoyé spécial (par téléphone). On s'attendait
public, qui était venu nombreux ces jours derniers
à Lyon-Aviation, avait reculé devant la pluie et le
vent. Les absents eurent tort, car les aviateurs,
timorés hier, témoignèrent aujourd'hui d'un coura-
ge Irisant' parfois l'imprudence. L'un d'eux fut vic-
time du désir de trop bien faire. Métrot, parti dans
la rafale coupa la ligne de départ, voulant pren-
dre le virage trop court, chavira et tomba Le bi-
plan s'écrasa sur le sol après avoir porté sur le
côté droit. Métrot, le visage en sang. tut aussitôt
transporté à l'infirmerie. où le docteur constata
quelques ecchymoses à la figure et aux tempes. Il
n'y a pas grand danger quant à l'aviateur.
On a vu les Van den Born, les Paulhan, les Cha-
vez les Latham, les Legagneux s'élancer dans lé
vent, se faire inonder copieusement et recevoir sur
le visage une pluie cinglante qui leur boursouflait
les yeux. On vit Van den Born oser affronter le
premier un ciel aussi inclément et reprendre sa
ronde infatigable autour de la piste. On vit Chavez
qui éclectique, allait de la hauteur à la distance et
a la vitesse. On vit Paulhan s'engager haut dans
le ciel, où son appareil s'effaçait dans un brouil-
lard' de pluie, lutter avec élégance contre le vent
et emmener un passager, l'aviateur Fabre, de Mar-
seille à qui il fit connaître les agréments de l'alti-
tude. On vit le monoplan de Latham se profiler
dans le ciel. Un moment, on ne vit plus Legagneua,
qui parti pour un vol à travers la campagne, s'é-
tait perdu en route, et enveloppé de brouillard, ne
retrouvait plus le chemin des hangars, n dut, pour
revenir, se guider sur une ligne de chemin de ter,
qui le ramena à bon port
plus tard, l'infatigable Legagneux disputa, en
compagnie de Mme Herriot, temme du maire de
Lyon, le prix des passagers. Mme Herriot, à l'atter-
rissage, reçut une gerbe de fleurs. L'attention état
charmante, et le commissaire dévoué, ayant pour
mission de remettre ce gracieux souvenir, se préci-
pitait vers l'appareil à chaque tour de piste, croyant
que le vol allait enfin se terminer, mais les tours
se succédèrent pendant une vingtaine de minutes.
Voici les résultats de la journée.
Prix de totalisation des temps Van den Born
2 h 14'21"; Paulhan, 2 b. l'52"; Legagneux'
i U 49'49"; Chavez, 48'i9"j Latham, 16'.
Classement à ce jour de totalisation des temps
Legagnenx, 11 h. 23'34"; Van den Born, 9 h. 5,;
Prix des passagers Paulhan. 34 kli. 479; Lega-
gueux, 19 Ml. 479.
Prix quotidiens. Hauteur Paulhan, 5t0 mè-
tres- Latham, 178 mètres; Chavez, 170 mètres.
Distance Van den Born, 56 kil. 146; Paulhan
52 kll. 512 Vitesse sur 10 kilomètres Chavez,
10'4" Van den Born, 10*10"
Le meeting de Saint-Pétersbourg. SiUot-Pèters-
BOURG 11 maL Le prix^de la totalisation des
temps a été gagné aujourd'hui par Popoff, qui,
sur un appareil Wright, a tenu l'atmosphère pen-
dant 2 h 4 minutes, atteignant à maintes reprises
des hauteurs de plus de 400 mètres. Le Belge Chris-
tiaens, sur un appareil Farman, a volé 1 h. 37; le
Français Morane a fait plusieurs vols d'une durée
Le prix de vitesse a été gagné par Christiaens, qui
a couvert verstes en 5 min. 35 secondes
Dans le classement général,. Morane occupe la
première place avec 3 h. 51; Christiaens, la secon-
de, avec 3 h. 50; Popoff la troisième, avec 3 h 15
minutes. [Havas.)
Pour battre le record de distance des sphenques.
NEW-YORK, '11 mai. Un télégramme de Glas-
gow (Kentufky) annonce que M. Holland Forbes.
vice-président de l'Aéro Club d'Amérique. et M Car-
rington Yates, qui partirent hier matin de Quincy
(Illinois) pour tenter de battre le record de la dis-
tance, ont été trouvés hier soir près de Glasgow
tout contusionnés et sans connaissance. Le ballon
était détruit. Les aéronautes n'ont pas encore pu
donner l'explication de l'accident. (Reuter.)
mètres au est. vol d'olseâa> ~a environ. a» kilo-,
JOURNAUX Du CE MATIR
La nouvelle Chambre
L'Humanité, M. JEAN Jaurès
La lettre par laquelle M. Doumer fait ses
adieux à la circonscription qui a refusé de
le réélire, ne manque pas de tenue et de di-
gnité. Il y aurait plus que du mauvais goût
à triompher de sa défaite et ceux qui ont
connu les vicissitudes électorales sont moins
disposés que d'autres à s'armer contre un ad-
versaire des variations du suffrage universel.
Mais il y a un intérêt politique à marquer les
causes probables de l'échec de M. Doumer et,
ses conséquences.
Il. parait (et ceci est à* son honneur) qu'ab-
sorbé par le grand travail qu'il a fourni et
soucieux de l'intérêt général tel qu'il le com-
prend, il fa pas été assez complaisant à cer-
tains intérêts narticuliers ou locaux. Mais il
semble bien aussi qu'il n'a pas été fortement
soutenu par aucun parti. Les conservateurs,
qui Pavaient appuyé jadis, ne l'ont pas trouve
assez souple. Les radicaux, qu'il avait dédai-
gnés pour poursuivre ses fins personnelles, se
sont détournés de lui.
L'Eclair, M. Ernest JuoET
Les opposants qul, reviennent auront sans
doute plus de cour à la besogne que dans la
dernière législature, où ils semblaient tou-
jours dégoûtés, découragés, sans espoir et
sans foi. Quant aux élus qui vont faire leurs
premières armes parlementaires, nous espé-
rons qu'ils comprendront tout de suite la né-
cessité d'une organisation pratique dont les
défaillances ont failli tout compromettre.
L'Action, M. Henry Bérengeb
A vrai dire, il n'y a pas cinq grandes ré-
formes, il n'y en a' qu'une seule sous ejnef for-
mes différentes. Aucun politique sérieux ne
séparera la réforme électorale de l'adminis-
trative. ni l'administrative de la financière, et
comment réorganiser la'justice et le travail en
dehors de l'administration et du budget ?
La République française, M. LOUIS Latapie
Avant les élections, on pouvait encore dire
Voyons I Mais après les élections, c'est tout
vu. Le pays a déclaré qu'il voulait essayer de
la représentation proportionnelle. Soyons jus-
tes, il a plutôt dédale qu'il avait assez du
scrutin d'arrondissement. Un souffle chargé
de colère a secoué les petites chapelles.
L'Aurore, M. MAXIME Vuillaume
Quel est le véritable classement des partis?
Ce sont encore la, il faut le reconnaître, des
inconnues, dans une assemblée qui compté
plus du tiers de ses membres nouvellement
élus. Ce n'est qu'à -la suite de cette opération
préliminaire qu'une méthode de travail pro-
fitable pourra être établie.. Le mieux serait, à
notre avis, de résoudre en premier lieu les
questions laissées en suspens par les prédé-
cesseurs. On serait libre alors d'aborder les
grandes réformes électorale, administrative,
fiscale ou sociale, qui empliraient, on peu
s'en faut, la législature.
Le Rappel, éditoriàl
Le programma du parti radical ? Mais c'est
la liberté des associations, la séparation. les
lois sur le travail en leurs multiples formes,
la réglementation de l'assistance et de la pré-
voyance. l'organisation obligatoire des retrai-
tes ouvrières et paysannes.
Voilà pour hier. L'œuvre de demain s'offre
anssi considérable sinon plus.. Dérivant de la
réforme électorale ou accompagnant cette ré-
forme qui s'impose, c'est la défense de l'école
laïque, le statut des fonctionnaires, l'organi-
sation du travail par le contrat collectif, la
réforme administrative, c'est enfin la refonte
souhaitée du système budgétaire et fiscal ame-
nant plus de justice dans la répartition de nos
charges.
La Lanterne, éditoriàl
gressistes par lès' statistiques" ont déjà' mani:'
testé l'intention d'adhérer à l'un des groupes
de la majorité, en sorte que le groupe progres-
siste risque de se trouver réduit d'au moins
un tiers de ses membres.
Ceux-là ne feront d'ailleurs que suivre
l'exemple des chefs du parti qui, un à un,
s'en sont allés vers la gauche. M. Deschanel
a été l'un des premiers à rompre avec ses an-
ciens amis M. Joseph Thierry, qui fut pré-
sident du groupe, a lui aussi dessiné depuis
quelques mois une évolution dans le même
sens. n n'est pas jusqu'à M. Ribot, le grand
chef et le.leader du centre progressiste, qui,
depuis son arrivée au Sénat. n'ait pris soin
de se classer parmi les adeptes de la politique
radical
Et lès progressistes prétendent gagner du
terrain La vérité est qu'ils n'existent plus.
Nouvelles et Documents
«JOURNAL OFFICÉL»
Le Journal officiel publie ce matin
Application à la Belgique de la Convention inter-
nationale du 11 octobre 1907, relative à la circula-
tion des automobiles.
Intérieur. Un décret convoquant pour le 29
mai les électeurs des cantons, de Gourin (Morbihan)
et de Ruffleux (Savoie), à l'effet d'élire un conseiller
général.
Un décret convoquant pour le 29 mai les élec-
teurs des cantons de Revel (Haute-Garonne), Saint-
Martin-en-Bresse (SaOne-et-Loire), Donnemarie-en-
Montois (Seine-et-Marne). à l'eGet d'élire un con-'
seillcr d'arrondissement;
Un décret attribuant à la commune de Gabar-
ret (Landes) la dénomination de Créon-d'Armagnac.
Colonies. Décret relatif à la vente des sels de
quinine dans les colonies françaises;
Décret autorisant l'office postal de Madagascar
à taire usage de coupons-réponse;
Décret aux termes duquel M. Jules Martin,
administrateur en chef des colonies, est désigné
pour remplir l'intérim des fonctions de commis-
salre-résident de France aux NouveUes-Hébrtdes.
Partie non officielle
Avis fixant à a fr. 30 le tanx officiel de la piastre
en Indo-Chine;
Avis aux termes duquel un concours pour l'at-
tribution d'un certain nombre de bourses entrete-
nues par l'Etat dans les écoles pratiques de com-
merce et d'industrie sera ouvert les 4 et 5 juillet
prochains au chef-lieu de chacun des départements
dans lesquels il existe des écoles de cette catégorie.
Les demandes d'inscription devront être adressées à
la préfecture de ces départements avant le 30 Juin.
CONDAMNATION A MORT
REIMS, 11 mai. De notre corresportdant
particulier (par téléphone). Meyer, l'assas-
sin du garçon de recette,.a été condamné à
mort. Lorsqu'on lui lut la sentence, il s'écria
« Je suis innocent 1
Un mari tire sur sa femme
et se suicide
Un drame s'est déroulé hier soir, vers mi-
nuit moins un quart, dans un café-bar situé,
41 bis, rue Montmartre, à l'angle de la rue
de la Jussienne. Drame de l'alcoolisme ou de
la jalousie On ne sait encore.
Depuis peu les époux Gibert étaient venus
s'établir » non loin des Halles. Le mari,
François, âgé de quarante-cinq ans, né à Cra-
ponne-sur-Arzan (Hauté-Loire), et la femme,
de dix années plus jeune, née Reine Moreau,
d'Ornay-le-Duc (Côte-d'Or), ne vivaient pas en
bonne intelligence. Derrière son comptoir,
François ne trouvait que trop souvent l'occa-
sion de satisfaire son funeste penchant pour
la boisson, qui l'entraînait peu à peu sur la
pente de la folie, à telle enseigne qu'il avait
dû suivre un traitement. Après quelques se-
1 maines passées en Auvergne, il rentrait il y a
deux jours à Paris, et reprenait le cours de
ses occupations normales.
Hier soir. alors que le café était à peu près
vide. il sortit brusquement un revolver de sa
poche et le braqua sur sa femme et sur M. Gas-
ton, garçon de café, demeurant avec ses pa-
trons. Par deux fois il fit usage de son arme.
Et quand Reine Gibert se fut affaissée dans
une flaque de sang, la gorge trouée, le meur-
trier se logea deux balles dans la tempe droi-
te. C'est en vain que des soins empressés lui
furent prodigués. Il était mort
On transporta dans un état désespéré sa
malheureuse victime- à la Charité, où elle fut
admise d'urgence. cependant que M.Beaurain,
commissaire de police, ouvrait'uné active en-
quête pour Tdeterminer les causes de cette tra-
Chez les radicaux
Les élections jugées
par le comité exécutif
Le comité exécutif du parti radical et ra-
dical-socialiste a tenu hier soir sa séance!
mensuelle, sous la présidence de M. Ran-
son, sénateur.
Au nom du bureau, M. Georges Lefranc
donne lecture d'un rapport sur les résnl-
tats des dernières élections. D'après un'
classement minutieux auquel a procédé lé
bureau, il résulte que les partis se répartis-
sent de la façon suivante dans la nouvelle
Chambre.
Radicaux et radicaux-socialistes, 259 siè-
ges conservateurs et nationalistes,, 95.; so-
cialistes unifiés, .75 républicains de gau-
che, 66 progressistes, 65 socialistes indé-
pendant.s, 24 députés non classés actuel-
lement, 22.
Tout en proclamant que le parti radical
et radical-socialiste n'a pas perdu autant de
sièges qu'on' le dit étant donné surtout."
le formidable assaut de gauche et de droite
qu'il a eu à supporter M. Lefranc ajoute
cependant qu'il y aura lieu, pour l'avenir,
de procéder à une organisation, plus minu-
tieuse.
M. Bonnet, président de la fédération ra-
dicale et radicale-socialiste de la Seine, es-
time qu'uhe vingtaine de socialistes ont bé-
néficié des voix de la droite. Il demandé
interpeller le bureau sur certains désiste-
ments.
M. Ranson fait remarquer que M. Vallé,
président du comité, se trouvant dans la
Marne pour la session du conseil général,
il conviendrait d'attendre la réunion de juin..
L'assemblée se range à cet avis.
M. Bonnet accepte le renvoi de son inter-
pellation un mois il ajoute que les der-
nières élections sont la condamnation défini-
tive du scrutin d'arrondissement et que la
représentation proportionnelle s'impose dé-
sormais au parti radical.
M. Dalimier estime que si certains radicaux
sont battus, la faute en est à eux seuls. Ils.
se sont endormis dans leurs circonscriptions;
ne s'apercevant pas qu'autour d'eux la pro-
pagande des adversaires s'organisait de jour
en jour. Bien souvent, les socialistes ont dû
leur triomphe moins à des voix de la droite,
qu'à un concours de circonstances qui faisait
que l'on votait pour eux, afin de se débarras-
ser d'un député dont on ne voulait plus.
Pour éviter de pareils faits, il faudrait que
le parti radical,-imitant le parti socialiste,
créât- des délégués chargés de faire dè la pro-
pagande là où les élus's'engourdissent, et
soutint ses candidats en période électorale.
Il demande également que les membres du
parti radical ne puissent plus à l'avenir faire
partie de l'Alliance démocratique et du parts
radical. Il y a là une situation équivoque qu
dojt prendre fin, et il exprime le désir que là*
question soit étudiée pour être soumise au
congrès de Rouen.
Le bureau accède à ce désir et le vœu def
M. Dalimier est renvoyé devant la commis-!
sion d'études en vue du congrès.
J. DE LESSEPS VA TENTER
LA TRAVERSÉE DE LA MANCHE
Cherbourg, 11 mai. Dépêche particu-
lière du « Matitt n. Le dimanche 22 mai,
Jacques de Lesseps tentera en aéroplane la
traversée de la Manche,' de Calais à Dou-
vres.
Le ministre de la marine a donné des or-/
drjeSjPpur que le défense?
mobile 'de Dunkerque mette on torpilleur Ta*
sa disposition.
[Jacques de Lesseps devait primitivement
faire sa tentative samedi prochain mais en
raison de la mort d'Edouard VII. il remis'
son essai au 22. maL]
DERNIERS'COURS ETRANGERS
Londres
Londres, 11 mal. Par ti1 spécial. Anjoard.Tiut
au Stock Exchange,'la tenue a été très bonne dam
tons les compartiments.
Après avoir été calme an début. la tendance dans
les valeurs du caoutchouc devint ferme par la
suite, et en clôture les avances prédominent.
L'activité fut plus grande dans les valeurs pétrolt-
fères, qui furent très fermes..
Dans les valeurs cuprifères, la tendance fut ter-
me des achats de Rio-Tinto eurent lieu pour' '18
compte de Paris,
Les valeurs sud-africaines ouvrirent fermes à la,
suite de la publication faite hier. après la clôture,
de statistiques satisfaisantes sur. la quantité d'or
extraite et la main-d'œuvre employée dans. les vaA-
nes durant le mois d'avril. Les valeurs terminèrent
généralement en avance.
Les fonds d'Etat étrangers terminèrent aussi en
hausse presque générale.
Paris fut de nouveau acheteur de fonds rosses.
Les Consolidés clôturèrent n hausse de 1/16
81 13/16 au comptant et si 15/ à terme.
On ne s'attend nullement à ce qu'un changement
ait lieu demain dans le taux d'escompte de 1»
Baaqno d'Angleterre. (TUnes.)
New- York
NEW-YORK, 11 mal. Les affaires aujourd'hui à.
Wall Street ont été légèrement plus actives, le*'
transactions étant évaluées à 669.000 titres environ,
dont 125.000 Steel Common. f07.000 Reading, 57 0M>
Amalgamated, 51.000 Union Pacifie.. 46.000rfSoutheni
Pacifie, 93.000 Smelter, 18.000 Pennsylvanie et 13.OW
Rock Island.
Après une ouverture assez active, la tendance fut
irrégulière, avec des alternatives de hausse et de
baisse. La clôture fut lourde et Irrégulière, certai-
nes des valeurs actives terminant en hausse, tandJa
que les prix de diverses autres étalent en recul si*
ceux de la veille. (Times.)
10 MU il, MAI lff IUI il un
CAR Kmer.. 4 4 ^T.tn.K.. 121 3/8. 121' ._»
LmaresBill. 4 86 75 4 86 r< N.-ï.(ht.W. 41 43 7/8.
Cttlestrujr. 4 87 05 4 86 90 Pensj-W.iet. 132 5/8 133 7/8.-
a.«Jui«T. 5 18 3/4 5 18 SI'- Hesulhn net. 160 1/2. 160 1/2.
BdtetOhio. l!0 3/8. 110 1/2. SoatterarV. US 1/8. 127
Canal!. Pw.. 189 5/8. 189 1/2. U.S. Steelfl. S3. 82 3/4.'
Clesa».i>k.M. 87 1/8. 87 118. ÏÏ.SS»=< C.P. 117 112 117 1/2.'
CkO.W.'or 200 200 ïïn»nPa8.M. 184 1/4. 182 5/8;
Doit.B.G.0. 40 3/4. 40 1/2. Wab. SMJ--F 21 ̃•̃• 20 3/S,
SrMIM ut Ï3 28 314. Arç.ratam 53 7/8. 54 1/8,'
BriéPrfl. 1" 41 5/8. 46 3/4. taUpa 0" 70 1/8 7O1/S.
Illinois «eut. 135 1/2: 135 Amsmdl Ou. 43 1/2 44
WsretH. 146 3/4. 144 1/2. CÙm. 12 40.. 12 60..
toUIiad.H.. 15 70.. 15 80.. Fran.nTjBfl. 110 1/2. 110 1/4.
C«Uer.4.m. 13 47.. 13 52.. &T.f.Sl»7p. 6 40.. 6 40..
fét.e.1. Oil C 135 135 CM.f .Rio 5b. 6 45.. 6 '45..
Fél.S»W.-L 75.. J 75.. Sacral. »«B 3 80.. 3 80..
JJiïsdispoa.. 67. 6Î Sdbjr Cttj 7 7116 7 7/16
ftm.mxi. U7 1/4. 117 '1/4. PhUsi-Pétr.. 175.. 7 75..
ftuUir.mai 116 116 Uoiln col rai. 7 90.. 7 95..
JUiiurjiil.1 62 5)8.1 &: 5/S.ISimiLs.iepLl 13 63..I 12 5X.
LA TEMPÉRATURE
La neige est tombée sur les monts du Sà<
mai, dans l'Hérault. A Olarnues même, on
voit les cimes des collines voisines recou-
vertes de neiae. •
Temps ttès Irais,
averses. vent assez
fort.
«Thermomètre
Minimm (5 h:-m.) 3'5
Maxim1" nOBVm.) "7"
Normale
AUJOURD'HUI
Le temns sera un'
peu froid, la pluie est
probable.
Une déDression psfti
siste • siir l'Italie <,èt
l'Adriatiaue et s'étend
vers le nord-ouest on,
note 751""° à Niée,
754mm jj K'anfiy des
pluies. avec temps
3 M
/^DÉPÊCHES DE NOS CORRES-
̃ PONDANTS PARTICULIERS ET
| SERVICE EXCLUSIF DE TOU-
II TES LES INFORMATIONS DU
'H' "TIMES". TRANSMIS PAR
NOt FILS SPÉCIAUX Jl
('LE SATIN «EST L6 SEUU^
CHANT CHAQUE JOUR LA
PORTE DE SON HOTEL.
LE PARLEMENT ANGLAIS
S'.ASSOCIE
AU DEUIL NATIONAL
LONDRES, 11 mai. Dépêche particulière
du *< Matin b). =- La séance à la Chambre
des communes et a la Chambre des lords
était des plus solennelles aujourd'hui.
Aux Communes, le vice-président, tes se-
» crétaires et tous les députés étaient en deuil,
et furent informés officiellement de la mort
d'Edouard VII.
A trois heures trente, le vice-président se
i" lève, et indiquant du doigt M. Asquith, il
K annonce simplement:
Le président du conseil.
M. Asquith s'avance et dit
J'ai repu du roi un message signé de sa
main.
II remet le document au vice-président qui
en donne lecture.
Le roi sait que la Chambre des communes
partage la douleur profonde et soudaine qui
J s'est, abattue sur lui par suite de la mort
de son père le défunt roi, et que la Cham-
bre sent vivement la perte que Sa Majesté
et' la nation ont subie en raison de ce triste
événement. L'intérêt que le roi Edouard por-'
tait au bien-être de son peuple; sa direction
•*̃ habile et prudente des affaires, son dévoue-
ment infatigable pour tomes les affaires pu-
bliques durant son illustre règne, son sim-
ple courage dans la souffrance et le danger
seront longtemps tenus en honneur par ses
sujets, en Angleterre et au delà des mers.
La lecture àe ce document est écoutéewde-
bout par tous les députés.
M. Asquith prend ensuite la parole. Il dit
qu'il propose à la Chambre deux résolu-
tions.. La première est conçue dans les ter-
mes suivants
Qu'une humble adresse soit présentée au
rai pour assurer Sa Majesté de la sympa-
thie émue de cette Chambre dans sa très
grande affliction et la perte qu'elle vient de
ï subir par suite de la mort du défunt roi,
père de Sa Majesté, de mémoire bénie et
glorieuse. Nous nous souviendrons tou-
jours avec une affection reconnaissante du
zèle et du succès avec lesquels notre dé-
funt souverain travailla d assurer le main-
tien de la, paix et de la concorde dans le
monde, à appuyer tous efforts généreux
tendant d amoindrir les souffrances humai-
nes et unir autour de son trône impérial,
dans- un sentiment de justice et de liberté,
toutes les races et toutes les classes de ses
tuiets..
La Chambre offre d Sa Majesté ses féli-
'citations loyales pour son heureux avène-
ment, assure Sa Majesté de son dévoue-
ment à sa personne royale et de sa convic-
tion que son règne, avec l'aide de la Provi-
dence divine, se distinguera par des efforts
incessants en vue d'encourager la vertu et
de favoriser la prospérité et le bonheur du
royaume et de protéger tes droits et tes li-
bertés du peuple' fidèle de. Sa Majesté.
La seconde résolution que je propose,
dit ensuite M. Asqulth, est la suivante
Qu'un message de condoléances soit en-
voyé à la reine-mère pour assurer Sa Ma-,
jesté de la profonde et chaleureuse sympa-
thie que cette Chambre ressent pour Sa
Mâjesté en ce moment douloureux de peine
et de perte irréparable, et que cette Cham-
bre £t la nation conserveront toujours pour
Sa Majesté des sentiments de respect et
t d'affection inaltérables.-
Le président3 du conseil, tdans un discours
d'une ;haute>éloquence prononcé sur an ion-
des plus solennels, fait l'éloge d'Edouard VII.
A un moment, l'émotion de l'orateur est
telle qu'il est obligé de s'arrêter pendant
quelques secondes. Puis parvenant à se mal-
triser, il termine par une péroraison élo-
quente qui va droit au cœur de tous les
députés.
M. Balfour, le chef de l'opposition, succède
au ^président du conseil et s'associe entiè-
rement aux paroles qu'il a prononcées en
faisant l'éloge du feu souverain.
̃ M. Enoch Edwards, chef du parti ouvrier,
parle, au .nom de son groupe, des grandes
qualités du roi.
Les deux résolutions sont votées à l'una-
nimité.
A la Chambre des lords, des messages
semblables ont été lus, et des discours iden-
tiques ont été prononcés par lord Crewe, au
nom du gouvernement, et lord Lansdowne,
au nom de l'opposition.
Lès Chambres se sont séparées jusqu'au
8 juin. Les députés cependant se réuniront
mardi prochain, uniquement pour rendre un
dernier hommage Edouard VII, dont le
cercueil sera exposé dans le bâtiment du
Parlement même, c'est-à-dire dans le grand
hall de Westminster.
Veuve d'empereur et veuve de roi
LONDRES, 11 mai. Dépêche particulière
du « Matin Il. -.Il y a exactement quatorze
jours aujourd'hui que le roi Edouard, reve-
nant de Biarritz, a débarqué à Douvres à
bord du yacht royal Alexandra. Le même
yacht a amené aujourd'hui dans ce port
l'impératrice douairière de Russie et le
grand-duc Michel, frère du tsar.
Le roi et la reine d'Angleterre se sont
rendus à la gare de Victoria, peu après une
heure, pour y recevoir leur tante et leur
cousin.
Les souverains et leurs hôtes se rendi-
rent d'abord à Buckingham Palace. C'est
là qu'eut lieu/la rencontre entre les deux
sœurs, toutes deux veuves, la reine-mère
Alexandra et l'impératrice douairière Ma-
rie, rencontre qui fut des plus émouvantes.
La mission française.
LONDRES, 11 inai. Dépêche particule
du « Matin La fission qui représen-
tera la France aux obsèques d'Edouard VII
arrivera à Londres.probablement mercredi
prochain. M. Pichon et M. Mollard descen-
dront chez M. Paul Cambon, à l'ambassade
de France. Le général Dalstein et l'amiral
Marquis descendront à l'hôtel particulier
d'un des pairs du royaume, ami de la fa-
mille royale.
M. Roosevelt représentera les Etats-Unis.
Washington, 11 mai. On annonce offl-
ciellement que M. Roosevelt représentera
le gouvernement des Etats-Unis aux funé-
railles du roi Edouard. (Times.)
Le roi de Grèce quitte Corfou pour Londres.
Athènes, 11 mai. Le roi et les princes
quitteront Corfou demain matin pour Ve-
nise, d'où ils se rendront, vid Milan et Pa-
ris, à Londres, où ils arriveront mardi dans
l'après-midi. (Times.)
Un voeu de M. Caillauz.
Le Mans, 11 mai. Avant de clore la
session du conseil général, M. Caillaux, pré-
sident, associe le département de la Sar-
the aux condoléances que le gouvernement
de la République a exprimées à la nation
britannique' que vient de frapper un deuil
inattendu.
Mes chers collègues, dit-il, ne croiront pas-
que te ̃ représentant d'un département qui a-
tant de relations économiques avec l'Angleter-
re outrepasse son rôle en formulant le voeu
que les liens d'entente cordiale entre les deux
grandes nations, si précieusement noués sous
le règne d'Edouard VII, se resserrent encore
sous le règne de George V. (Assentiment una-
Un hommage de M. Fallières.
Le président de la République a fait con-
nattremon intention d'assister, le 20 mai, au
service qui-sera célébré à l'église anglaise
de la rue d'Aguesseau, à l'occasion des* tu-
^T* da roi Edouard .VU.
LES RÉGULIERS TURCS
TRAQUENT
LES REBELLES ALBANAIS
Verisovi'tcb (Albanie), 11 mai (quartier
général de l'armée). Chevket Tourgout pa-
cha, depuis qu'il a déblayé le défilé de Kat- j
chanik, a fait de son,année des colonnes mo-
biles. Cinq colonnes, de chacune environ 1,200
hommes, ont balayé là vallée de la Morava
et auraient pacifié Ghilan. Les villages aban-
donnés ont été. incendiés, l'abandon étant
considéré comme une preuve de complicité
dans la rébellion.
Les opérations du côté de. Prizrend ont
présenté plus, de difficultés. Trois colonnes,
comprenant. chacune 2,000 hommes environ,
et suivant des routes parallèles, ont marché
contre le défilé de Tchernoleva. Une qua-
trième les soutenait de Prizrend. Elles ont
pendant trois jours rencontré une vive ré-
sistance sur les pentes boisées de Tcherno-
leva. Le nombre des Albanais, qui s'étaient
retranchés derrière' des piles de bois de
charpente, était estimé à 4,000 hommes. La
opérations durèrent en tout cinq jours. Les
trois colonnes, ,qui' ont opéré leur côneen-
tration aujourd'hui,' ont forcé la position
après un combat de soixante et une heures.
Les Albanais se sont retirés par les sentiers
vers le district de Drinitza. Les troupes ont
découvert dans les bois une cachette dans,
laquelle les insurgés avaient déposé de gran-
des quantités de niunitions.
Tous les villages abandonnés le long de la
route ont été incendiés pour complicité.
Les pertes ont été modérées. (Times.) 9
LES CRÉTOIS DEVRONT RESPECTER
LA VOLONTÉ DES PUISSANCES
'LONDRES, 11 mai. Dépêche particulière
du « bfalin n. Ainsi que l'a fait prévoir
une dépêche de Çonstantinople au Times,
les ambassadeurs ottomans accrédités au-
près des quatre autres puissances protec-
trices de la Crète ont protesté contre l'acte
de l'assemblée crétoise qui prêta serment
de fidélité au roi de Grèce, et ont demandé
que des mesures immédiate'3 fussent prises
pour imposer le respect du statu quo.
Je crois savoir que des négociations acti-
ves se poursuivent entre les quatre puissan-
ces, en vue d'arrêter des mesures qui feront
comprendre aux' Crétois la nécessité de se
conformer aux droits de la Turquie, la puis-
sance suzeraine, et à la volonté de l'Angle-
terre, de la franche, de la Russie et de l'Ita-
lie.
Un haut fonctionnaire anglais me disait
que la mesure la plus efficace à prendre en-
vers les Crétois serait de leur faire savoir
que s'ils ne respectaient pas la volonté des
quatre puissances, celles-ci s«> désintéresse-
raient du sort de File et permettraient aux
Turcs de l'occuper.
Il est peu probable cependant que .les qua-
tre puissances, étant donnés les liens de fa-
mille qui existent entre le roi de Grèce -et
les cours de Londres et de Saint-Péters-
bourg, se décident à prendre cette mesure.
Au Parlement ottoman.
Çonstantinople, 11 mai. Le grand-vizir
et Rifaat pacha, ministre des affaires étran-
gères, ont assisté cet après-midi à la séance
de la Chambre où une interpellation au sujet
de la question crétoise a eu lieu. Rifaat
pacha a informé la Chambre que selon les
instructions du gouvernement, les ambas-
sadeurs ottomans avaient fait des représen-
tations auprès des gouvernements des
quatre puissances protectrices, de.la Crète.
Uaris l'opinion de ces gouvernements l'ac-
tion de l'assemblée crétoise, en. prêtant ser-
ment de fidélité au roi de Grèce ne consti-
tuait pas de changement dans le statu quo.
Le grand-vizir fit ensuite un long résumé
des événements qui s'étaient produits en
Crète depuis l'établissement de la Consti-
tution, insistant sur ce que le gouverne-
ment ottoman n'avait fait aucurie protesta-
tion quand, lors de la dernière réunion de
l'assemblée crétoise, une prestation analo-
gue de serment avait eu lieu. 4
Le conseil des ministres décidera jeudi si
la réponse des puissances est satisfaisante.
S'il apparaît que la majorité de l'assemblée
crétoise empêche la minorité musulmane de
prendre part aux débats à cause de son re-
fus de prêter serment de fidélité au roi de
Grèce, l'affaire certainement prendra une
tournure plus sérieuse.
A la fin de son discours, le grand-vizjr a
été vivement applaudi. On ne jugea triéme
pas nécessaire de voter sur la question de
confiance. (Times.)
LES AUTORITÉS BADOISES SUSPECTENT
LES CHASSEURS FRANÇAIS
Berlin, 11 mai. Dépéche particulière du
Il Matin u. On sait la campagne acharnée
que, depuis longtemps, les organes panger-
.manistes mènent contre les Français loca-
taires de chasses dans le grand-duché de
Bade, qu'ils dénoncent sans ambages comme
se livrant, sous prétexte de plaisirs cynégé-
tiques, à de subtiles menées d'espionnage.
Ces articles haineux ont fini par éviter
au sein du gouvernement badois d'abord la
méfiance, puis finalement une véritable ter-
reur à l'égard des chasseurs français. Les
tolérer plus longtemps dans le pays n'était-
ce pas se rendre complice du crime de lèse-
patrie, livrer les secrets de, la défense natio-
nale à l'étranger ? Aucune loi cependant ne
permettrait jusqu'à présent à l'autorité ba-
doise d'empêcher la location ,de terrains de
chasse à qui que ce fût; aussi pour mettre
fin à son cauchemar,le gouvernement grand-
ducal vient-il de saisir le Parlement d'un
projet de loi qui l'autoriserait à refuser à
des étrangers des permis de chasse, soit
pour toute l'étendue du pays, soit pour telle
contrée particulière du grand-duché.
BAGARRES ÉLECTORALES EN ESPAGNE
Madrid, 11 mai. Dépêche particulière du
« Matin .n. Les résultats complets des
élections ne sont pas encore connus, parce
que la lutte fut tellement opiniâtre dans cer-
taines circonscriptions que les dépouille-
ments ne sont pas encore terminés.
De nombreux candidats protestent contre
les agissements de leurs adversaires. Les
esprits sont très montés à Santander, Terez,
Yccla, Ténériffe et Grenade, où on craint des
troubles.
Quand on apprit à Grenade que le résul-
tat du scrutin avait été défavorable au can-
didat républicain Leonarde Qrtega, les rues
se remplirent de monde, des manifestations
s'organisèrent, les magasins, les cafés et
les théâtres fermèrent leurs portes, les so-
ciétés ouvrières proclamèrent la grève géné-
rale, les journaux suspendirent leur publica-
tion et les étudiants de l'université publiè-
rent un manifeste.
Selon les dernières dépêche, la gendar-
merie dut charger contre les groupes de ma-
nifestants, et il y a eu de nombreux blessés.
NOUVELLES ÉMEUTES EN CHINE
NEW-YoRK, 11 mai Des. nouvelles de
Pékin reçues ici annoncent que des émeu-
tes ont éclaté à Yuen-Çhepu (Hou-Nan) et
que la China Inland Mission a été détruite.
Les fils télégraphiques ayant été, coupés,
les détails 'manquent encore à l'heure ac-
tuelle. (Reuter.)
SECOUSSES SISMIQUES A COSTA-RICA
San-José (Costa-Rica), '11 mai. D'ùn-
̃portantëâ* secousses sismiqués ont été res-
senties1 à > SériPJosé "fer et aujourd'hui.
LES SOLDATS ALLEMANDS
DEFILENT
devant le président Roosevelt
Berlin, 11 mai. Dépéche particuliére
du « Matin ». Vers huit heures, les au-
tomobiles de la cour venaient prendre M.
Roosevelt, son fils Kermit et ,M. White, an-
cien ambassadeur des Etats-Unis à Pane,
pour les conduire sur le terrain des ma-
nœuvres.
Peu après huit heures, Tex-président se
rencontrait avec l'empereur, qu'accompa-
gnait le prince Adalbert.
Guillaume II et son hôte montèrent alors
à cheval, et bientôt commençaient les hos-
tilités.
C'est avec un vif intérêt que le président j
Roosevelt a suivi les différentes évolutions
des troupes, qui lui furent expliquées en dé-
tail par'le général de Lœwenfeld, mis spé-
cialement à sa disposition par l'empereuë.
Les manœuvres se sont ouvertes par un
long combat d'artillerie, suivi de l'interven-
tion de l'infanterie e' de la cavalerie.
A midi et demi, la manœuvre était termi-
née. Vinrent alors la critique de l'empereur,
puis le défilé des troupes.
Ensuite après avoir pris cordialement
congé de son hôte, Guillaume II retourna à
Potsdam, .tandis que M. Roosevelt rentrait
à Berlin.
Ce soir a eu lieu à l'ambassade des Etats-
Unis un grand dîner auquel étaient invités
le chancelier de l'empire, M. de Bethmann-
Hollweg,.et le secrétaire d'Etat aux affaires
étrangères, M. de Schcen, ainsi que M. Whi-
te, ancien ambassadeur des Etats-Unis à
Paris.
L'AFFAIRE DES MILLIONS..
DE LA BARONNE DE VAUGHAN
Bruxelles, 11 mai. De notre corres-
pondant particulier (par téléphone). Le
Malin a signalé la question posée par M.
Vandervelde au ministre de la justice au
sujet de trois malles qui, la veille de la
mort du roi Léopold, auraient été, sur l'or-
dre de celui-ci, remises à la baronne' de
Vaughan.
La Chambre ne siégeant pas, un séna-
teur socialiste s'est fait cet après-midi l'é-
cho de la question posée par le leader de
la gauche socialiste, et le ministre de la
justice, M. Delantsheere, dans une réponse
longuement motivée,, a fait ressortir que,
les chiffres et les comptes précis, de l'Etat
indépendant du Congo établissaient qu'il
pouvait manquer à l'actif de l'Etat une
somme d'environ 31 millions que cette
somme se trouvait représentée, à quelque
3 millions près; dans les diverses fondations
créées vers la fin de sa vie par le roi Léo-
pold que l'argent de ces fondations, reï
présenté notamment par 27 millions de
tente congolaise, se trouvait mis sous sé-
questre à la Banque nationale de Belgique,
en attendant l'issue du procès'en revendica-
tion intenté par l'Etat belge, et que consé-
quemment il n'était pas possible que les
trois malles remises à la veille de la mort
du roi à la baronne de Vaughan pussent
contenir quoi que ce fût appartenant à
l'Etat du Congo.
LA CONQUÊTE DE LA COTE-D'IVOIRE
BORDEAUX, 11 mai. -De notre correspon-
dant particulier (par téléphone). -,Le com-
mandant Noguès, qui vient de diriger à la
Côte-d'Ivoire des opérations contre la tribu
des Abbeys, est: rentré en France par le pa-
quebot Europe,- arrivé aujourd'hui à Bor-
deaux.
La crise traversée par la Côte-d'Ivoîre,
a-t-il déclaré, a été à un certain moment
des plus graves, mais actuellement tout
danger parait conjuré. Depuis le 10 avril,
les Abbeys, qui furent les premiers à se ré-
volter et contre lesquels la colonne Noguès
opéra, sont soumis. Cependant dix de leurs
villages n'ont pas encore rendu les armes.
Dans cette campagne très dure, les pertes
des Abbeys ont été énormes. On évalue à
2,500 le nombre des tués. De notre cOté,
..nous avons eu 40 tués, dont un sous-lieute-
nant indigène, et environ 130 blessés.
u La lutte contre les Abbeys constitue la
première partie du plan de conquête de M.
William Ponty. La deuxième comprend la
soumission des N'Goubans. Déjà une
deuxième colonne a été formée qui, placée
sous les ordres du commandant Morel, doit,
depuis le 1" mai, avoir commencé ses opé-
rations. Cette campagne sera encore plus
difficile que la première. Les opérations se
feront ou en forêt vierge ou en pays mon-
tagneux. De plus, les N'Goubans sont des
guerriers plus redoutables que les Abbeys
Il Il n'y aurait donc rien d'étonnant, nous
dit le commandant Noguès, à ce que l'on
annonçât d'ici peu de nouveaux combats à la
Côte-d'Ivoire mais quelles que soient les
nouvelles qui nous parviennent, il ne fau-
dra pas s'alarmer, car on arrivera certaine-
ment à la soumission des N'Goubans. Il ne
restera par suite à soumettre que sept tri-
bus, ce qui nécessitera environ quatre ou
cinq ans, chiffre prévu par M. William
Ponty.
n C'est presque une véritable conquête de
la COte-d'Ivoire que nous avons entreprise.
Il nous faudra ensuite occuper cette colo-
nie et par conséquent conserver les trois
mille hommes de troupes qui vont bientôt
être réunis sous les ordres du colonel La-
garrue. Cette occupation militaire, pour la-
quelle le colonel Lagarrue a été autorisé à
recruter des noirs sur place, est absolument
nécessaire. Il
UN ANCIEN MAIRE ARRÊTÉ A NICE
Nice, 11 mai. Dépêche p articulière du
« « Matin ».On vient de procéder à l'arres-
tation, ici, de M. Gaston'Vacquié, ancien di-
recteur d'agence, âgé de trente-sept ans an-
cien notaire et ancien maire de Saint-Morin
(Lot-et-Garonne), inculpé d'abus de .confian-
ce au préjudice de M. Gori Marinanzi, ren-
tier, demeurant à Monte-Carlo. M. Mari-
nanzi, ayant besoin d'argent, s'était adressé
à M. Vacquié, qui pour lui procurer des
fonds, lui fit acheter pour les revendre des
marchandises à crédit. M. Marinanzi signa
pour plus de 400.000 francs de billets sur les-
quels, il paya 20.000 francs mais comme il
ne reçut que quelques centaines de francs
réalisés par la vente des marchandises ainsi
acquises, il se décida à porter plainte, ce qui
amena l'arrestation de M. Vacquié.
[L'arrestation a été opérée par la brigade
mobile de Marseille. Six perquisitions ont déjà
été opérées, et cette affaire va prendre, pa-
rait-il, des proportions considérables.]
LES MECANICIENS DU P.-L.-M.
ADHERENT A LA C. G. T.
MARSEILLE, 11 mai. De notre correspon-
dant, particulier (par téléphone). Dans sa
séance du matin, le congrès des mécaniciens
et chauffeurs du P.-L.-M. a discuté la question
ayant trait à la Fédération internationale au-
tonome et à l'entente avec les mécaniciens de
la marine marchande Les décisions suivantes
ont été prises à ce sujet. Le congrès maintient
le projet de statut déjà.voté au 9° congrès. et
donne mandat à la section de Marseille de
continuer les pourparlers engagés en vue
d'une entente avec les mécaniciens diplômés
de la marine marchande et le syndicat des
inscrits maritimes.
L'adhésion à la C. G. T., discutée ensuite, a
été adoptée par 95 voix contre 94, soit à une
vois de majorité.
La motion suivante sanctionne le vote
« Le congrès du P. L.-M.,en vue d'activer l'a-
dhésion à la C. G. T., demande qu'au prochain
congrès fédéral une réunion soit tenue à Paris,
avec le bureau de la C. G. T.. le Syndicat ria-
tiocia}., ainsi que tous les délégués des.réseaux'
aa congrès fédéral.» 1|
LES AMIS DE DESGHAMPS
DEPOSENT
devant le juge d'instruction
Chalons-sur-Marne, 11 mai. De notre
envoyé spécial. M. Commoy, juge d'ins-
truction du parquet de Chalons-sur-Marne,
a repris aujourd'hui l'instruction de l'af-
faire Deschamps.
A onze heures du matin, il s'était rendu
à la prison et avait fait amener au greffe
l'ex-caporal déserteur et traître. C'est là qu'il
avait décidé de l'interroger et de le confron-
ter avec cinq de ses anciens camarades;
tous ayant appartenu au 25' régiment d'ar-
tillerie" Manouby, Jaob, Timbel, Varinot
et Aveline, lesquels, après la désertion de
Deschamps, avaient été eux-mêmes l'objet
d'une information judiciaire..
Varinot, Aveline et Timbel furent con-
frontés les premiers avec le traître, qui les
mit hors de cause. A
On en vint ensuite aux faits que le Matin
a précédemment rapportés sur la rencontre
que Manouby aurait faite à Paris d'un
agent étranger, lequel lui' aurait demandé
de lui livrer une mitrailleuse et un débou-
choir. Manouby, rentré à Chalons, avait
fait part de cette rencontre, à Deschamps,
ainsi qu'à Timbel et à Jacob. On sait com-
ment Deschamps écrivit alors à l'adresse
que lui avait donnée Manouby de cet agent
étranger, comment les quatre compères
avaient signé cette lettre de leurs quatre ini-
tiales, et comment la lettre revint an corps
avec la mention « Inconnu ̃».
Manouby affirme qu'il avait jugé cette
proposition comme une plaisanterie, et que
s'il en avait fait part à ses camarades c'était
dans l'intention de se convaincre que c'était
bien là une plaisanterie ainsi qu'il l'avait
supposé. Interrogés à leur tour, les autres
artilleurs déclarèrent qu'ils n'avaient pas
cru à l'histoire de Manouby, et que s'ils
avaient écrit, c'était pour se moquer de lui
à leur tour. Ils ajoutèrent que seul Des-
champs s'était montré moins sceptique et
que sa première exclamation, au vécit de
Manouby, avait été
Chic Voilà urs bonne poire qu'on va
pouvoir faire chanter. Nous allons lui écrire,
et s'il répond, nous le menacerons de le dé-'
noncer s'il ne nous donne pas d'argent..
Deschamps reconnaît ce propos; mais
comme ses camarades, il affirme qu'à ce
moment il n'eut pas un seul instant l'inten-
tion de trahir son pays.
Ce n'est que plus tard, dit-il, et cela
sans que mes camarades Timbel, Manouby
et Jacob en connussent quoi que ce fût,
que cette idée fatale me vint.
A ce moment, Deschamps était acculé,
poursuivi par des créanciers, sur le point
d'être cassé de son grade. C'est alors qu'il
déserta et emporta ensuite la mitrailleuse
à l'étranger. Mais aujourd'hui le juge laissa
de côté les détails de la négociation.
Une dernière question restait à envisa-
ger. On avait établi précédemment qu'une
fausse clef, fabriquée par Jacob, avait été
remise à Deschamps. Cette clef n'était-elle
pas celle destinée à ouvrir le magasin où
se trouvait la mitrailleuse ? Là, encore, Des-
champs mit complètement hors de cause son
serrurier d'occasion.
Cette longue confrontation, qui durait de-
puis onze heures du matin, a pris fin à huit
heures et demie.
NOUVELLES EN TROIS LIGNES
r-r: L'avenue de îa RépnMiqufl a été- privée
d'électricité la, pluie avait inondé une ancien-
ne tranchée en contact avec la canalisation.
BANLIEUE PARISIENNE
Les allumettiers de Pantin protestent
contre les modifications que l'administration
voudrait apporter au contrat de travail ».
-Les recherches au sujet du vol du coffre-
fort du Benjamin-Constant, à Toulon, se pour-
suivent. On soupçonne un ouvrier. (D. v.)
On vendit à Lille, aux enchères publiques,
le mobilier de Favier, l'assassin du garçon de
recette Thain. (D. p.)
Le conseil général de l'Yonne se prononce
pour le rétablissement du scrutin de liste et la
diminution du nombre des députés. (Havas.)
Le conseil général de la Creuse demande
au gouvernement de combattre la prolonga-
tion de durée du mandat législatif. (H.)
Lé lieutenant d'artillerie Joubert, du 33°,
à Poitiers, reconnaît avoir détourné par des
faux 1,500 fr. au préjudice d'un libraire. (D.p.)
Une épidémie de rougeole'sévit au U9" de
ligne, à Epinal. Soixante soldats sont à l'ho-
pital.Les manœuvres sont décommandées. (H.)
ÉTRANGER
Hier le bruit d'un grave accident survenu
au cuirassé anglais London courait à Londres.
Ce bruit est démenti. (D. p.)
DERNIERES NOUVELLES SPORTIVES
Aéronautique.
Le meeting lyonnais. Lyon, Il mal. De notre
envoyé spécial (par téléphone). On s'attendait
public, qui était venu nombreux ces jours derniers
à Lyon-Aviation, avait reculé devant la pluie et le
vent. Les absents eurent tort, car les aviateurs,
timorés hier, témoignèrent aujourd'hui d'un coura-
ge Irisant' parfois l'imprudence. L'un d'eux fut vic-
time du désir de trop bien faire. Métrot, parti dans
la rafale coupa la ligne de départ, voulant pren-
dre le virage trop court, chavira et tomba Le bi-
plan s'écrasa sur le sol après avoir porté sur le
côté droit. Métrot, le visage en sang. tut aussitôt
transporté à l'infirmerie. où le docteur constata
quelques ecchymoses à la figure et aux tempes. Il
n'y a pas grand danger quant à l'aviateur.
On a vu les Van den Born, les Paulhan, les Cha-
vez les Latham, les Legagneux s'élancer dans lé
vent, se faire inonder copieusement et recevoir sur
le visage une pluie cinglante qui leur boursouflait
les yeux. On vit Van den Born oser affronter le
premier un ciel aussi inclément et reprendre sa
ronde infatigable autour de la piste. On vit Chavez
qui éclectique, allait de la hauteur à la distance et
a la vitesse. On vit Paulhan s'engager haut dans
le ciel, où son appareil s'effaçait dans un brouil-
lard' de pluie, lutter avec élégance contre le vent
et emmener un passager, l'aviateur Fabre, de Mar-
seille à qui il fit connaître les agréments de l'alti-
tude. On vit le monoplan de Latham se profiler
dans le ciel. Un moment, on ne vit plus Legagneua,
qui parti pour un vol à travers la campagne, s'é-
tait perdu en route, et enveloppé de brouillard, ne
retrouvait plus le chemin des hangars, n dut, pour
revenir, se guider sur une ligne de chemin de ter,
qui le ramena à bon port
plus tard, l'infatigable Legagneux disputa, en
compagnie de Mme Herriot, temme du maire de
Lyon, le prix des passagers. Mme Herriot, à l'atter-
rissage, reçut une gerbe de fleurs. L'attention état
charmante, et le commissaire dévoué, ayant pour
mission de remettre ce gracieux souvenir, se préci-
pitait vers l'appareil à chaque tour de piste, croyant
que le vol allait enfin se terminer, mais les tours
se succédèrent pendant une vingtaine de minutes.
Voici les résultats de la journée.
Prix de totalisation des temps Van den Born
2 h 14'21"; Paulhan, 2 b. l'52"; Legagneux'
i U 49'49"; Chavez, 48'i9"j Latham, 16'.
Classement à ce jour de totalisation des temps
Legagnenx, 11 h. 23'34"; Van den Born, 9 h. 5,;
Prix des passagers Paulhan. 34 kli. 479; Lega-
gueux, 19 Ml. 479.
Prix quotidiens. Hauteur Paulhan, 5t0 mè-
tres- Latham, 178 mètres; Chavez, 170 mètres.
Distance Van den Born, 56 kil. 146; Paulhan
52 kll. 512 Vitesse sur 10 kilomètres Chavez,
10'4" Van den Born, 10*10"
Le meeting de Saint-Pétersbourg. SiUot-Pèters-
BOURG 11 maL Le prix^de la totalisation des
temps a été gagné aujourd'hui par Popoff, qui,
sur un appareil Wright, a tenu l'atmosphère pen-
dant 2 h 4 minutes, atteignant à maintes reprises
des hauteurs de plus de 400 mètres. Le Belge Chris-
tiaens, sur un appareil Farman, a volé 1 h. 37; le
Français Morane a fait plusieurs vols d'une durée
Le prix de vitesse a été gagné par Christiaens, qui
a couvert verstes en 5 min. 35 secondes
Dans le classement général,. Morane occupe la
première place avec 3 h. 51; Christiaens, la secon-
de, avec 3 h. 50; Popoff la troisième, avec 3 h 15
minutes. [Havas.)
Pour battre le record de distance des sphenques.
NEW-YORK, '11 mai. Un télégramme de Glas-
gow (Kentufky) annonce que M. Holland Forbes.
vice-président de l'Aéro Club d'Amérique. et M Car-
rington Yates, qui partirent hier matin de Quincy
(Illinois) pour tenter de battre le record de la dis-
tance, ont été trouvés hier soir près de Glasgow
tout contusionnés et sans connaissance. Le ballon
était détruit. Les aéronautes n'ont pas encore pu
donner l'explication de l'accident. (Reuter.)
mètres au est. vol d'olseâa> ~a environ. a» kilo-,
JOURNAUX Du CE MATIR
La nouvelle Chambre
L'Humanité, M. JEAN Jaurès
La lettre par laquelle M. Doumer fait ses
adieux à la circonscription qui a refusé de
le réélire, ne manque pas de tenue et de di-
gnité. Il y aurait plus que du mauvais goût
à triompher de sa défaite et ceux qui ont
connu les vicissitudes électorales sont moins
disposés que d'autres à s'armer contre un ad-
versaire des variations du suffrage universel.
Mais il y a un intérêt politique à marquer les
causes probables de l'échec de M. Doumer et,
ses conséquences.
Il. parait (et ceci est à* son honneur) qu'ab-
sorbé par le grand travail qu'il a fourni et
soucieux de l'intérêt général tel qu'il le com-
prend, il fa pas été assez complaisant à cer-
tains intérêts narticuliers ou locaux. Mais il
semble bien aussi qu'il n'a pas été fortement
soutenu par aucun parti. Les conservateurs,
qui Pavaient appuyé jadis, ne l'ont pas trouve
assez souple. Les radicaux, qu'il avait dédai-
gnés pour poursuivre ses fins personnelles, se
sont détournés de lui.
L'Eclair, M. Ernest JuoET
Les opposants qul, reviennent auront sans
doute plus de cour à la besogne que dans la
dernière législature, où ils semblaient tou-
jours dégoûtés, découragés, sans espoir et
sans foi. Quant aux élus qui vont faire leurs
premières armes parlementaires, nous espé-
rons qu'ils comprendront tout de suite la né-
cessité d'une organisation pratique dont les
défaillances ont failli tout compromettre.
L'Action, M. Henry Bérengeb
A vrai dire, il n'y a pas cinq grandes ré-
formes, il n'y en a' qu'une seule sous ejnef for-
mes différentes. Aucun politique sérieux ne
séparera la réforme électorale de l'adminis-
trative. ni l'administrative de la financière, et
comment réorganiser la'justice et le travail en
dehors de l'administration et du budget ?
La République française, M. LOUIS Latapie
Avant les élections, on pouvait encore dire
Voyons I Mais après les élections, c'est tout
vu. Le pays a déclaré qu'il voulait essayer de
la représentation proportionnelle. Soyons jus-
tes, il a plutôt dédale qu'il avait assez du
scrutin d'arrondissement. Un souffle chargé
de colère a secoué les petites chapelles.
L'Aurore, M. MAXIME Vuillaume
Quel est le véritable classement des partis?
Ce sont encore la, il faut le reconnaître, des
inconnues, dans une assemblée qui compté
plus du tiers de ses membres nouvellement
élus. Ce n'est qu'à -la suite de cette opération
préliminaire qu'une méthode de travail pro-
fitable pourra être établie.. Le mieux serait, à
notre avis, de résoudre en premier lieu les
questions laissées en suspens par les prédé-
cesseurs. On serait libre alors d'aborder les
grandes réformes électorale, administrative,
fiscale ou sociale, qui empliraient, on peu
s'en faut, la législature.
Le Rappel, éditoriàl
Le programma du parti radical ? Mais c'est
la liberté des associations, la séparation. les
lois sur le travail en leurs multiples formes,
la réglementation de l'assistance et de la pré-
voyance. l'organisation obligatoire des retrai-
tes ouvrières et paysannes.
Voilà pour hier. L'œuvre de demain s'offre
anssi considérable sinon plus.. Dérivant de la
réforme électorale ou accompagnant cette ré-
forme qui s'impose, c'est la défense de l'école
laïque, le statut des fonctionnaires, l'organi-
sation du travail par le contrat collectif, la
réforme administrative, c'est enfin la refonte
souhaitée du système budgétaire et fiscal ame-
nant plus de justice dans la répartition de nos
charges.
La Lanterne, éditoriàl
gressistes par lès' statistiques" ont déjà' mani:'
testé l'intention d'adhérer à l'un des groupes
de la majorité, en sorte que le groupe progres-
siste risque de se trouver réduit d'au moins
un tiers de ses membres.
Ceux-là ne feront d'ailleurs que suivre
l'exemple des chefs du parti qui, un à un,
s'en sont allés vers la gauche. M. Deschanel
a été l'un des premiers à rompre avec ses an-
ciens amis M. Joseph Thierry, qui fut pré-
sident du groupe, a lui aussi dessiné depuis
quelques mois une évolution dans le même
sens. n n'est pas jusqu'à M. Ribot, le grand
chef et le.leader du centre progressiste, qui,
depuis son arrivée au Sénat. n'ait pris soin
de se classer parmi les adeptes de la politique
radical
Et lès progressistes prétendent gagner du
terrain La vérité est qu'ils n'existent plus.
Nouvelles et Documents
«JOURNAL OFFICÉL»
Le Journal officiel publie ce matin
Application à la Belgique de la Convention inter-
nationale du 11 octobre 1907, relative à la circula-
tion des automobiles.
Intérieur. Un décret convoquant pour le 29
mai les électeurs des cantons, de Gourin (Morbihan)
et de Ruffleux (Savoie), à l'effet d'élire un conseiller
général.
Un décret convoquant pour le 29 mai les élec-
teurs des cantons de Revel (Haute-Garonne), Saint-
Martin-en-Bresse (SaOne-et-Loire), Donnemarie-en-
Montois (Seine-et-Marne). à l'eGet d'élire un con-'
seillcr d'arrondissement;
Un décret attribuant à la commune de Gabar-
ret (Landes) la dénomination de Créon-d'Armagnac.
Colonies. Décret relatif à la vente des sels de
quinine dans les colonies françaises;
Décret autorisant l'office postal de Madagascar
à taire usage de coupons-réponse;
Décret aux termes duquel M. Jules Martin,
administrateur en chef des colonies, est désigné
pour remplir l'intérim des fonctions de commis-
salre-résident de France aux NouveUes-Hébrtdes.
Partie non officielle
Avis fixant à a fr. 30 le tanx officiel de la piastre
en Indo-Chine;
Avis aux termes duquel un concours pour l'at-
tribution d'un certain nombre de bourses entrete-
nues par l'Etat dans les écoles pratiques de com-
merce et d'industrie sera ouvert les 4 et 5 juillet
prochains au chef-lieu de chacun des départements
dans lesquels il existe des écoles de cette catégorie.
Les demandes d'inscription devront être adressées à
la préfecture de ces départements avant le 30 Juin.
CONDAMNATION A MORT
REIMS, 11 mai. De notre corresportdant
particulier (par téléphone). Meyer, l'assas-
sin du garçon de recette,.a été condamné à
mort. Lorsqu'on lui lut la sentence, il s'écria
« Je suis innocent 1
Un mari tire sur sa femme
et se suicide
Un drame s'est déroulé hier soir, vers mi-
nuit moins un quart, dans un café-bar situé,
41 bis, rue Montmartre, à l'angle de la rue
de la Jussienne. Drame de l'alcoolisme ou de
la jalousie On ne sait encore.
Depuis peu les époux Gibert étaient venus
s'établir » non loin des Halles. Le mari,
François, âgé de quarante-cinq ans, né à Cra-
ponne-sur-Arzan (Hauté-Loire), et la femme,
de dix années plus jeune, née Reine Moreau,
d'Ornay-le-Duc (Côte-d'Or), ne vivaient pas en
bonne intelligence. Derrière son comptoir,
François ne trouvait que trop souvent l'occa-
sion de satisfaire son funeste penchant pour
la boisson, qui l'entraînait peu à peu sur la
pente de la folie, à telle enseigne qu'il avait
dû suivre un traitement. Après quelques se-
1 maines passées en Auvergne, il rentrait il y a
deux jours à Paris, et reprenait le cours de
ses occupations normales.
Hier soir. alors que le café était à peu près
vide. il sortit brusquement un revolver de sa
poche et le braqua sur sa femme et sur M. Gas-
ton, garçon de café, demeurant avec ses pa-
trons. Par deux fois il fit usage de son arme.
Et quand Reine Gibert se fut affaissée dans
une flaque de sang, la gorge trouée, le meur-
trier se logea deux balles dans la tempe droi-
te. C'est en vain que des soins empressés lui
furent prodigués. Il était mort
On transporta dans un état désespéré sa
malheureuse victime- à la Charité, où elle fut
admise d'urgence. cependant que M.Beaurain,
commissaire de police, ouvrait'uné active en-
quête pour Tdeterminer les causes de cette tra-
Chez les radicaux
Les élections jugées
par le comité exécutif
Le comité exécutif du parti radical et ra-
dical-socialiste a tenu hier soir sa séance!
mensuelle, sous la présidence de M. Ran-
son, sénateur.
Au nom du bureau, M. Georges Lefranc
donne lecture d'un rapport sur les résnl-
tats des dernières élections. D'après un'
classement minutieux auquel a procédé lé
bureau, il résulte que les partis se répartis-
sent de la façon suivante dans la nouvelle
Chambre.
Radicaux et radicaux-socialistes, 259 siè-
ges conservateurs et nationalistes,, 95.; so-
cialistes unifiés, .75 républicains de gau-
che, 66 progressistes, 65 socialistes indé-
pendant.s, 24 députés non classés actuel-
lement, 22.
Tout en proclamant que le parti radical
et radical-socialiste n'a pas perdu autant de
sièges qu'on' le dit étant donné surtout."
le formidable assaut de gauche et de droite
qu'il a eu à supporter M. Lefranc ajoute
cependant qu'il y aura lieu, pour l'avenir,
de procéder à une organisation, plus minu-
tieuse.
M. Bonnet, président de la fédération ra-
dicale et radicale-socialiste de la Seine, es-
time qu'uhe vingtaine de socialistes ont bé-
néficié des voix de la droite. Il demandé
interpeller le bureau sur certains désiste-
ments.
M. Ranson fait remarquer que M. Vallé,
président du comité, se trouvant dans la
Marne pour la session du conseil général,
il conviendrait d'attendre la réunion de juin..
L'assemblée se range à cet avis.
M. Bonnet accepte le renvoi de son inter-
pellation un mois il ajoute que les der-
nières élections sont la condamnation défini-
tive du scrutin d'arrondissement et que la
représentation proportionnelle s'impose dé-
sormais au parti radical.
M. Dalimier estime que si certains radicaux
sont battus, la faute en est à eux seuls. Ils.
se sont endormis dans leurs circonscriptions;
ne s'apercevant pas qu'autour d'eux la pro-
pagande des adversaires s'organisait de jour
en jour. Bien souvent, les socialistes ont dû
leur triomphe moins à des voix de la droite,
qu'à un concours de circonstances qui faisait
que l'on votait pour eux, afin de se débarras-
ser d'un député dont on ne voulait plus.
Pour éviter de pareils faits, il faudrait que
le parti radical,-imitant le parti socialiste,
créât- des délégués chargés de faire dè la pro-
pagande là où les élus's'engourdissent, et
soutint ses candidats en période électorale.
Il demande également que les membres du
parti radical ne puissent plus à l'avenir faire
partie de l'Alliance démocratique et du parts
radical. Il y a là une situation équivoque qu
dojt prendre fin, et il exprime le désir que là*
question soit étudiée pour être soumise au
congrès de Rouen.
Le bureau accède à ce désir et le vœu def
M. Dalimier est renvoyé devant la commis-!
sion d'études en vue du congrès.
J. DE LESSEPS VA TENTER
LA TRAVERSÉE DE LA MANCHE
Cherbourg, 11 mai. Dépêche particu-
lière du « Matitt n. Le dimanche 22 mai,
Jacques de Lesseps tentera en aéroplane la
traversée de la Manche,' de Calais à Dou-
vres.
Le ministre de la marine a donné des or-/
drjeSjPpur que le défense?
mobile 'de Dunkerque mette on torpilleur Ta*
sa disposition.
[Jacques de Lesseps devait primitivement
faire sa tentative samedi prochain mais en
raison de la mort d'Edouard VII. il remis'
son essai au 22. maL]
DERNIERS'COURS ETRANGERS
Londres
Londres, 11 mal. Par ti1 spécial. Anjoard.Tiut
au Stock Exchange,'la tenue a été très bonne dam
tons les compartiments.
Après avoir été calme an début. la tendance dans
les valeurs du caoutchouc devint ferme par la
suite, et en clôture les avances prédominent.
L'activité fut plus grande dans les valeurs pétrolt-
fères, qui furent très fermes..
Dans les valeurs cuprifères, la tendance fut ter-
me des achats de Rio-Tinto eurent lieu pour' '18
compte de Paris,
Les valeurs sud-africaines ouvrirent fermes à la,
suite de la publication faite hier. après la clôture,
de statistiques satisfaisantes sur. la quantité d'or
extraite et la main-d'œuvre employée dans. les vaA-
nes durant le mois d'avril. Les valeurs terminèrent
généralement en avance.
Les fonds d'Etat étrangers terminèrent aussi en
hausse presque générale.
Paris fut de nouveau acheteur de fonds rosses.
Les Consolidés clôturèrent n hausse de 1/16
81 13/16 au comptant et si 15/ à terme.
On ne s'attend nullement à ce qu'un changement
ait lieu demain dans le taux d'escompte de 1»
Baaqno d'Angleterre. (TUnes.)
New- York
NEW-YORK, 11 mal. Les affaires aujourd'hui à.
Wall Street ont été légèrement plus actives, le*'
transactions étant évaluées à 669.000 titres environ,
dont 125.000 Steel Common. f07.000 Reading, 57 0M>
Amalgamated, 51.000 Union Pacifie.. 46.000rfSoutheni
Pacifie, 93.000 Smelter, 18.000 Pennsylvanie et 13.OW
Rock Island.
Après une ouverture assez active, la tendance fut
irrégulière, avec des alternatives de hausse et de
baisse. La clôture fut lourde et Irrégulière, certai-
nes des valeurs actives terminant en hausse, tandJa
que les prix de diverses autres étalent en recul si*
ceux de la veille. (Times.)
10 MU il, MAI lff IUI il un
CAR Kmer.. 4 4 ^T.tn.K.. 121 3/8. 121' ._»
LmaresBill. 4 86 75 4 86 r< N.-ï.(ht.W. 41 43 7/8.
Cttlestrujr. 4 87 05 4 86 90 Pensj-W.iet. 132 5/8 133 7/8.-
a.«Jui«T. 5 18 3/4 5 18 SI'- Hesulhn net. 160 1/2. 160 1/2.
BdtetOhio. l!0 3/8. 110 1/2. SoatterarV. US 1/8. 127
Canal!. Pw.. 189 5/8. 189 1/2. U.S. Steelfl. S3. 82 3/4.'
Clesa».i>k.M. 87 1/8. 87 118. ÏÏ.SS»=< C.P. 117 112 117 1/2.'
CkO.W.'or 200 200 ïïn»nPa8.M. 184 1/4. 182 5/8;
Doit.B.G.0. 40 3/4. 40 1/2. Wab. SMJ--F 21 ̃•̃• 20 3/S,
SrMIM ut Ï3 28 314. Arç.ratam 53 7/8. 54 1/8,'
BriéPrfl. 1" 41 5/8. 46 3/4. taUpa 0" 70 1/8 7O1/S.
Illinois «eut. 135 1/2: 135 Amsmdl Ou. 43 1/2 44
WsretH. 146 3/4. 144 1/2. CÙm. 12 40.. 12 60..
toUIiad.H.. 15 70.. 15 80.. Fran.nTjBfl. 110 1/2. 110 1/4.
C«Uer.4.m. 13 47.. 13 52.. &T.f.Sl»7p. 6 40.. 6 40..
fét.e.1. Oil C 135 135 CM.f .Rio 5b. 6 45.. 6 '45..
Fél.S»W.-L 75.. J 75.. Sacral. »«B 3 80.. 3 80..
JJiïsdispoa.. 67. 6Î Sdbjr Cttj 7 7116 7 7/16
ftm.mxi. U7 1/4. 117 '1/4. PhUsi-Pétr.. 175.. 7 75..
ftuUir.mai 116 116 Uoiln col rai. 7 90.. 7 95..
JUiiurjiil.1 62 5)8.1 &: 5/S.ISimiLs.iepLl 13 63..I 12 5X.
LA TEMPÉRATURE
La neige est tombée sur les monts du Sà<
mai, dans l'Hérault. A Olarnues même, on
voit les cimes des collines voisines recou-
vertes de neiae. •
Temps ttès Irais,
averses. vent assez
fort.
«Thermomètre
Minimm (5 h:-m.) 3'5
Maxim1" nOBVm.) "7"
Normale
AUJOURD'HUI
Le temns sera un'
peu froid, la pluie est
probable.
Une déDression psfti
siste • siir l'Italie <,èt
l'Adriatiaue et s'étend
vers le nord-ouest on,
note 751""° à Niée,
754mm jj K'anfiy des
pluies. avec temps
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