Titre : Le Tintamarre : journal de littérature, de musique, de mode et d'industrie, paraissant le dimanche / directeur : Commerson
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-17
Contributeur : Commerson (1802-1879). Directeur de publication
Contributeur : Bienvenu, Léon (1835-1910). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32877684p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 21580 Nombre total de vues : 21580
Description : 17 février 1861 17 février 1861
Description : 1861/02/17 (A20). 1861/02/17 (A20).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5671475s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-23
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
LE TINTA.MA.RRE 5
' - -*- • '■- ■ -
il suivra bientôt l'exemple d'Agamemiion, et livrera lui-
même son Iphigénie à Calchas, — c'est-à-dire à l'archiviste
chargé d'enfouir à jamais dans la fatale armoire -du Gym-
nase les manuscrits affligés d'un demi-succès.
De cette façon, le Sacrifice d'Iphigénie deviendra le sa-
crifice d'un ours.
*
* *
On demandait hier à un célèbre vaudevilliste s'il était
satisfait du personnel chargé d'interpréter son plus récent
ouvrage. . .
— Mais oui, répondit-il, assez satisfait; pourtant, a 1 ex-
ception de mademoiselle X..., qui refroidit les planches au
lieu de les brûler. Comprenez-vous une, pareille étourdie ?
Je trouve moyen de glisser dans son rôle cinq ou six gra-
velures; et elle n'a pas seulement l'esprit de les sou-
ligner..
Brantôme;
LES CROQUANTS FINANCIERS
M. Alexandre Weill; qui le premier a eu le courage et le
talent pour protester, au nom de l'esprit et deJ la raison,
contre l'orgie!démolitionhaire dé la ville de Paris, nous à
envoyé ses croquants comme à tous les journaux. Nous les
avons lus et nous avons bien fait de les lire; car le Tinlà-
■mà-rre] qui vit d'ëxpériehce et de déceptions pressenties,
savait qu'aucun journal n'oserait en citer des passages.
Seuls, les Débats, h. notre grand étonnement, ont lait un
éloge non circonstancié de f oeuvre poétique du courageux
pamphlétaire. Le Nofdj journal étranger, >en à cité à son
tour plusieurs passages; NdUS savons même que M; Dëntu,
pour obtenir deux lignes d'annonce payante dans le Consli-
Ixàionnél, s'est vu forcé de requérir la justice, nous allions
direlaforcepubiirUe.ee journal n'a cédé qu'au papier
timbré;
Nous voudrions avoir la liberté de faire des extraits des
Croquants qui; comme disent les Débats, sont d'un style
net et vigoureux. M. Weill pèche: quelquefois par la Correc-
tion de là forme; ainsi, il dit: « nos moutons et boeufs, »
«les chroniqueurs et scribes, » au lieu dé répéter gramma-
ticalement l'article et le pronom; niais si le vase a des' fê-
lures; le contenu est Une liqueUr pUre, généreuse et cor-
diale* Chaque vers est une pensée, et cette pensée, parfois
touche aux plus hautes-vérités morales.
Citons-en quelques exemples i
Il sait qu'il ne meurt pas. Car si l'homme mourait;
Si, comme le poisson barbotant dans le ret,
Il devait s'agiter dans son empan (le vie,
De désirs affamée et jamais assouvie ;
Si tant d'efforts, unis à tant de dévouement,
Ne devaient aboutir qu'à la tombe qui ment;
Mieux vaudrait arracher, comme une vile plante,
De son .corps palpitant l'ânie toute sanglante,
Et la jeter aux pieds de ce gâte-métier,
Qui créa si mal l'homme et l'univers entier,
En lui criant : « Reprends ta chair d'âme fardée !
Que puis-je te devoir ï Te l'ai-je demandée... ? »
Non, non! cela n'est pas! Quand l'homme dé sa?main
j.Ciselle du granit, il crée un être humain.
Et quand le Créateur, toujours effet et cause,
Se dit: « Faisons un homme, » ii se métamorphose.
11 prend un chaud rayon de. son être qui bout,
Le pétrit de raison et le pose debout 1 :.. •
« Va, ditril, va, mon fils,.mon oeuvre, mon poëme,
» Sois beau, sois vrai, sois grand. Aime-moi, car je t'aime.
» Mais afin de l'apprendre à dompter ton orgueil,
» 11 faut que ton berceau se transforme en cercueil.
» Ne crains pas de mourir! Ton âme sur mon aile
» S'élèvera plus haut et renaîtra plus belle !»
Aussi, ce que le fils, venu de si haut lieu,
Ne fait pas comme un homme, il le fait comme un dieu !
De sang et de sueur le progrès se mélange ;
Mais-il paraît partout où l'homme se fait ange.
Comme l'amour parfois, il avilit son corps,
Il peut sourire au riche et tripler ses Irésors;
Mais son coeur ne se vend, ni ne saurait se vendre.
Et comme Iléro, la gloire appartient aux Lôandre !
Oui, comme Iléro, c'est-à-dire en passant l'océan de la
vie à la nage pour tomber mort dans les bras de la bien-
aimée.
Humbert.
LES FAUX BONS COEURS
La mort ne se lasse pas. On dirait qu'elle a pour mission,
dans ce moment, de faucher le champ de la littérature, et
de s'en prendre aux noms les plus estimés, aux réputations
les plus solidement trempées.
Les lettres, si péniblement éprouvées depuis la. mort de
Louis Lurine et de Miirger, viennent de faire une nouvelle
perte très sensible dans la personne de M. Eugène Guinot.
Notre impartialité nous fait un devoir de dire que ses fu-
nérailles n'ont pas été troublées par les clameurs insolites
des marchands d'orviétan de la publicité.
Guinot a vécu d'une vie. paisible; retiré à Saint-Germain,
il ne fréquentait ni les cafés littéraires ni les brasseries ;
il ne mangeait pas, à l'heure ou tant d'autres cherchent le
repos dans le sommeil, la saucisse funiée du réalisme. C'est
ce qui fait, sans doute, qu'on n'a pas rencontré à son con-
voi des gens qui vont à l'enterrement comme au feu d'ar-
tifice.
Mais d'où vient.ce silence autour du cercueil d'Eugène
Guinot? — Ceux qui naguère encore suivaient la dépouille
mortelle d'un confrère en endormant, leur douleur sur la
peau d'âne d'une grosse caisse auraient-ils rompu avec le
cornet à bouquin de la réclame ?
Ces regrets, ce fracas, ces.sanglots exécutés sur la clari-
nette céleraient-ils de faux, bons coeurs ■ et de faux bons»
hommes? .....
Comme Gozlan et Méry, Eugène Guinot est né à Mar-
seille. 11 débuta dans la carrière littéraire au Çwrricr fran-
çais de Châtelain, bien avant que ce journal ne tombât
dans les mains débiles et le rhume de cerveau de M. Xa-
vier Durieu. 11 travailla successivement à l'Europe litlé- -
raire, au Siècle, sous le pseudonyme de Pierre Durand, à
l'Ordre et en dernier lieu au Pays.
M. Granier de Cassagnac eut un jour la fantaisie de se
séparer d'Eugène Guinot ; mais comme cette mesure pro-
duisit instantanément un désabonnement sur toute la li-
gne, il s'ensuivit que le rédacteur en chef du Pays eut la
conviction intime que les revues de Paris de Guinot étaient
préférées aux articles de M. Granier (de Gascognac).
Collaborateur d'Etienne Aràgo, avec qui il fit les Mé-
moires du Diable, Eugène Guinot obtint de grands succès
au théâtre sous le pseudonyme de Paul Vei'mond.
C'était un galant et digne homme dans toute l'acception
du mot.
Pour Durand, .
Commerson.
PROH DjaW!!!
Que j'en ai vu mourir !
[Victor Hugo.
Que j'eil ai vu mourir de journalistes! '•
Des jolis; des vilains, des, j'aiitârds; des grognons ;
Mais je ne pourrais pas, :vous en dresser les listes,
Car' tous; grands: et petits, toUs: ces périodistés
Poussaient comme des champignons;
D'abord on les prenait pour des esprits suprêmes,,
.'■; Pour des savants: aussi ittàlinsique Bfelzèbuth;
Mais quand on s'aperçut quje c'étaient dès bohèmes
On se tint à l'écart en criant, i Anâthèmes !
Et lés gamins leur, dirent: Zut!
Oui, c'est la vie..; Après le jour, là nuit lh'ide;
Après tout, le réveil infernal ou divin...
. Près du. journal-Havin siège une foule avide,
Mais bien des abonnés laissent leur place vide
Et se lèvent avant la lin.
Que j'en ai vu moUrirl—- L'uu, sur sa redingote;:.
Épanchait ses cheveux vierges du démêloir;
L'autre, profond penseur, au milieu dé la crotte;
Marchait les yeux baissés, regardant si sa botte
Faisait là grimace au irottoir;
L'un, pour mieux faire croire à son docte délire;
Culottait dans son lit dès pipes tout le jour;
L'autre, en faisant grincer les cordes de sa lyre,
Dans un plat feuilleton avait lé doux sourire
D!un crapaud qui se meurt d'amour.
Hélas! que j'en ai vu inpurir de journalistes !
Hélas!... Rassurez-vous'sur leur sort, ô lecteurs !
Car s'ils laissent, poussifs, ce métier de copistes,'
Ils renaissent bientôt siiute-ruisseaux, droguistes,
Huissiers ou commis voyageurs !
■ -: 't
• • •
; Asmbdée.
. — 'i—ii»i*" ——
THÊAtÉS
A l'Opéra tout est en l'air- le présent est sacrifié au fu-
tur. — A tout ce que vous demandez on Vous répond :
Tannha'ùser. — On donne bien encore, tous les deux jours,
aux abonnés quelque chose comme Pierre de Mèdicis ou
le Papillon.'; mais si on pouvait fermer le théâtre, on le
fermerait pour se consacrer aussi la nuit, sans interrupr
tion, à la musique de l'avenir.
Espérons qu'elle aura plus de succès que l'année der-
nière aux italiens, et que M> Wagner daignera, dans son "
opéra, se mettre à la portée des simples mortels un peu
plus que.dans son concert. On crie si haut par avance à la
merveille des merveilles, qu'il serait trop pénible de voir
le Tannhamer tourner en Harkouf.
Il y aura du chien dans l'opéra prochain comme il y en
avait dans l'opéra trépassé. Ce sera entre eux, assure-t-on,
la seule analogie, et je le souhaite de tout mon coeur.
M. Wagner a proscrit tout autre divertissement comme
trop profane. « Une meute, passe encore, a dit le bon Alle-
mand, mais des danseuses dairs mon opéra, fi donc! » —
Il y aura nonobstant un ballet, mais à l'issue de l'opéra.
Au Théâtre-Italien, on se met à comprendre tout de bon
la musique du passé. Don Giovanni, du nommé Mozart,
obtient déjà quelque succès. Il est encore bien loin sans
doute de ia vogue de l'a Fanch&nnelle et d'Orphée aux En-
fers, mais avec un peu de persévérance, il finira bien par
avoir aussi son public.
La musique de Mozart n'est pas familière aux artistes
italiens ; néanmoins, l'exécution a été très satisfaisante.
— Mario est en voix depuis quelques jours. Le rôle de
don Juan a été, comme on sait, transposé pour lui, et dans
les passages qui n'exigent pas une grande puissance d'ex-
pression, il a retrouvé ses admirateurs. — Sa romance a
été bissée.
— Madame Penco est admirable de passion et de sensi-
bilité. Son style large et ses accents pathétiques produisent
sur la salle entière, principalement au second acte, la
plus vive impression.
— Mademoiselle Battu a fort bien chanté les airs déli-
cieux de Zerline; mais elle paraît s'appliquer davantage à
faire briller sa voix qu'à rendre le véritable caractère de la
musique du maître.
— Mademoiselle Dalmondi a une aisance remarquable
chez une débutante. Son chant presque éteint par la peur,
à la première représentation, avait à la troisième beau-
coup de fraîcheur et de charme.
— Zucchini est un I.eporello plein dé verve, Gardoni un
' - -*- • '■- ■ -
il suivra bientôt l'exemple d'Agamemiion, et livrera lui-
même son Iphigénie à Calchas, — c'est-à-dire à l'archiviste
chargé d'enfouir à jamais dans la fatale armoire -du Gym-
nase les manuscrits affligés d'un demi-succès.
De cette façon, le Sacrifice d'Iphigénie deviendra le sa-
crifice d'un ours.
*
* *
On demandait hier à un célèbre vaudevilliste s'il était
satisfait du personnel chargé d'interpréter son plus récent
ouvrage. . .
— Mais oui, répondit-il, assez satisfait; pourtant, a 1 ex-
ception de mademoiselle X..., qui refroidit les planches au
lieu de les brûler. Comprenez-vous une, pareille étourdie ?
Je trouve moyen de glisser dans son rôle cinq ou six gra-
velures; et elle n'a pas seulement l'esprit de les sou-
ligner..
Brantôme;
LES CROQUANTS FINANCIERS
M. Alexandre Weill; qui le premier a eu le courage et le
talent pour protester, au nom de l'esprit et deJ la raison,
contre l'orgie!démolitionhaire dé la ville de Paris, nous à
envoyé ses croquants comme à tous les journaux. Nous les
avons lus et nous avons bien fait de les lire; car le Tinlà-
■mà-rre] qui vit d'ëxpériehce et de déceptions pressenties,
savait qu'aucun journal n'oserait en citer des passages.
Seuls, les Débats, h. notre grand étonnement, ont lait un
éloge non circonstancié de f oeuvre poétique du courageux
pamphlétaire. Le Nofdj journal étranger, >en à cité à son
tour plusieurs passages; NdUS savons même que M; Dëntu,
pour obtenir deux lignes d'annonce payante dans le Consli-
Ixàionnél, s'est vu forcé de requérir la justice, nous allions
direlaforcepubiirUe.ee journal n'a cédé qu'au papier
timbré;
Nous voudrions avoir la liberté de faire des extraits des
Croquants qui; comme disent les Débats, sont d'un style
net et vigoureux. M. Weill pèche: quelquefois par la Correc-
tion de là forme; ainsi, il dit: « nos moutons et boeufs, »
«les chroniqueurs et scribes, » au lieu dé répéter gramma-
ticalement l'article et le pronom; niais si le vase a des' fê-
lures; le contenu est Une liqueUr pUre, généreuse et cor-
diale* Chaque vers est une pensée, et cette pensée, parfois
touche aux plus hautes-vérités morales.
Citons-en quelques exemples i
Il sait qu'il ne meurt pas. Car si l'homme mourait;
Si, comme le poisson barbotant dans le ret,
Il devait s'agiter dans son empan (le vie,
De désirs affamée et jamais assouvie ;
Si tant d'efforts, unis à tant de dévouement,
Ne devaient aboutir qu'à la tombe qui ment;
Mieux vaudrait arracher, comme une vile plante,
De son .corps palpitant l'ânie toute sanglante,
Et la jeter aux pieds de ce gâte-métier,
Qui créa si mal l'homme et l'univers entier,
En lui criant : « Reprends ta chair d'âme fardée !
Que puis-je te devoir ï Te l'ai-je demandée... ? »
Non, non! cela n'est pas! Quand l'homme dé sa?main
j.Ciselle du granit, il crée un être humain.
Et quand le Créateur, toujours effet et cause,
Se dit: « Faisons un homme, » ii se métamorphose.
11 prend un chaud rayon de. son être qui bout,
Le pétrit de raison et le pose debout 1 :.. •
« Va, ditril, va, mon fils,.mon oeuvre, mon poëme,
» Sois beau, sois vrai, sois grand. Aime-moi, car je t'aime.
» Mais afin de l'apprendre à dompter ton orgueil,
» 11 faut que ton berceau se transforme en cercueil.
» Ne crains pas de mourir! Ton âme sur mon aile
» S'élèvera plus haut et renaîtra plus belle !»
Aussi, ce que le fils, venu de si haut lieu,
Ne fait pas comme un homme, il le fait comme un dieu !
De sang et de sueur le progrès se mélange ;
Mais-il paraît partout où l'homme se fait ange.
Comme l'amour parfois, il avilit son corps,
Il peut sourire au riche et tripler ses Irésors;
Mais son coeur ne se vend, ni ne saurait se vendre.
Et comme Iléro, la gloire appartient aux Lôandre !
Oui, comme Iléro, c'est-à-dire en passant l'océan de la
vie à la nage pour tomber mort dans les bras de la bien-
aimée.
Humbert.
LES FAUX BONS COEURS
La mort ne se lasse pas. On dirait qu'elle a pour mission,
dans ce moment, de faucher le champ de la littérature, et
de s'en prendre aux noms les plus estimés, aux réputations
les plus solidement trempées.
Les lettres, si péniblement éprouvées depuis la. mort de
Louis Lurine et de Miirger, viennent de faire une nouvelle
perte très sensible dans la personne de M. Eugène Guinot.
Notre impartialité nous fait un devoir de dire que ses fu-
nérailles n'ont pas été troublées par les clameurs insolites
des marchands d'orviétan de la publicité.
Guinot a vécu d'une vie. paisible; retiré à Saint-Germain,
il ne fréquentait ni les cafés littéraires ni les brasseries ;
il ne mangeait pas, à l'heure ou tant d'autres cherchent le
repos dans le sommeil, la saucisse funiée du réalisme. C'est
ce qui fait, sans doute, qu'on n'a pas rencontré à son con-
voi des gens qui vont à l'enterrement comme au feu d'ar-
tifice.
Mais d'où vient.ce silence autour du cercueil d'Eugène
Guinot? — Ceux qui naguère encore suivaient la dépouille
mortelle d'un confrère en endormant, leur douleur sur la
peau d'âne d'une grosse caisse auraient-ils rompu avec le
cornet à bouquin de la réclame ?
Ces regrets, ce fracas, ces.sanglots exécutés sur la clari-
nette céleraient-ils de faux, bons coeurs ■ et de faux bons»
hommes? .....
Comme Gozlan et Méry, Eugène Guinot est né à Mar-
seille. 11 débuta dans la carrière littéraire au Çwrricr fran-
çais de Châtelain, bien avant que ce journal ne tombât
dans les mains débiles et le rhume de cerveau de M. Xa-
vier Durieu. 11 travailla successivement à l'Europe litlé- -
raire, au Siècle, sous le pseudonyme de Pierre Durand, à
l'Ordre et en dernier lieu au Pays.
M. Granier de Cassagnac eut un jour la fantaisie de se
séparer d'Eugène Guinot ; mais comme cette mesure pro-
duisit instantanément un désabonnement sur toute la li-
gne, il s'ensuivit que le rédacteur en chef du Pays eut la
conviction intime que les revues de Paris de Guinot étaient
préférées aux articles de M. Granier (de Gascognac).
Collaborateur d'Etienne Aràgo, avec qui il fit les Mé-
moires du Diable, Eugène Guinot obtint de grands succès
au théâtre sous le pseudonyme de Paul Vei'mond.
C'était un galant et digne homme dans toute l'acception
du mot.
Pour Durand, .
Commerson.
PROH DjaW!!!
Que j'en ai vu mourir !
[Victor Hugo.
Que j'eil ai vu mourir de journalistes! '•
Des jolis; des vilains, des, j'aiitârds; des grognons ;
Mais je ne pourrais pas, :vous en dresser les listes,
Car' tous; grands: et petits, toUs: ces périodistés
Poussaient comme des champignons;
D'abord on les prenait pour des esprits suprêmes,,
.'■; Pour des savants: aussi ittàlinsique Bfelzèbuth;
Mais quand on s'aperçut quje c'étaient dès bohèmes
On se tint à l'écart en criant, i Anâthèmes !
Et lés gamins leur, dirent: Zut!
Oui, c'est la vie..; Après le jour, là nuit lh'ide;
Après tout, le réveil infernal ou divin...
. Près du. journal-Havin siège une foule avide,
Mais bien des abonnés laissent leur place vide
Et se lèvent avant la lin.
Que j'en ai vu moUrirl—- L'uu, sur sa redingote;:.
Épanchait ses cheveux vierges du démêloir;
L'autre, profond penseur, au milieu dé la crotte;
Marchait les yeux baissés, regardant si sa botte
Faisait là grimace au irottoir;
L'un, pour mieux faire croire à son docte délire;
Culottait dans son lit dès pipes tout le jour;
L'autre, en faisant grincer les cordes de sa lyre,
Dans un plat feuilleton avait lé doux sourire
D!un crapaud qui se meurt d'amour.
Hélas! que j'en ai vu inpurir de journalistes !
Hélas!... Rassurez-vous'sur leur sort, ô lecteurs !
Car s'ils laissent, poussifs, ce métier de copistes,'
Ils renaissent bientôt siiute-ruisseaux, droguistes,
Huissiers ou commis voyageurs !
■ -: 't
• • •
; Asmbdée.
. — 'i—ii»i*" ——
THÊAtÉS
A l'Opéra tout est en l'air- le présent est sacrifié au fu-
tur. — A tout ce que vous demandez on Vous répond :
Tannha'ùser. — On donne bien encore, tous les deux jours,
aux abonnés quelque chose comme Pierre de Mèdicis ou
le Papillon.'; mais si on pouvait fermer le théâtre, on le
fermerait pour se consacrer aussi la nuit, sans interrupr
tion, à la musique de l'avenir.
Espérons qu'elle aura plus de succès que l'année der-
nière aux italiens, et que M> Wagner daignera, dans son "
opéra, se mettre à la portée des simples mortels un peu
plus que.dans son concert. On crie si haut par avance à la
merveille des merveilles, qu'il serait trop pénible de voir
le Tannhamer tourner en Harkouf.
Il y aura du chien dans l'opéra prochain comme il y en
avait dans l'opéra trépassé. Ce sera entre eux, assure-t-on,
la seule analogie, et je le souhaite de tout mon coeur.
M. Wagner a proscrit tout autre divertissement comme
trop profane. « Une meute, passe encore, a dit le bon Alle-
mand, mais des danseuses dairs mon opéra, fi donc! » —
Il y aura nonobstant un ballet, mais à l'issue de l'opéra.
Au Théâtre-Italien, on se met à comprendre tout de bon
la musique du passé. Don Giovanni, du nommé Mozart,
obtient déjà quelque succès. Il est encore bien loin sans
doute de ia vogue de l'a Fanch&nnelle et d'Orphée aux En-
fers, mais avec un peu de persévérance, il finira bien par
avoir aussi son public.
La musique de Mozart n'est pas familière aux artistes
italiens ; néanmoins, l'exécution a été très satisfaisante.
— Mario est en voix depuis quelques jours. Le rôle de
don Juan a été, comme on sait, transposé pour lui, et dans
les passages qui n'exigent pas une grande puissance d'ex-
pression, il a retrouvé ses admirateurs. — Sa romance a
été bissée.
— Madame Penco est admirable de passion et de sensi-
bilité. Son style large et ses accents pathétiques produisent
sur la salle entière, principalement au second acte, la
plus vive impression.
— Mademoiselle Battu a fort bien chanté les airs déli-
cieux de Zerline; mais elle paraît s'appliquer davantage à
faire briller sa voix qu'à rendre le véritable caractère de la
musique du maître.
— Mademoiselle Dalmondi a une aisance remarquable
chez une débutante. Son chant presque éteint par la peur,
à la première représentation, avait à la troisième beau-
coup de fraîcheur et de charme.
— Zucchini est un I.eporello plein dé verve, Gardoni un
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