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Titre : Les Spectacles d'Alger : publication hebdomadaire gratuite

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1938-06-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32871600c

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32871600c/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 2111

Description : 01 juin 1938

Description : 1938/06/01 (A12,N22).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient

Description : Collection numérique : Thème : La langue française

Description : Collection numérique : Arts

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5656352f

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-74991

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/12/2010

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Douzième Année — N" 22 __ ^^ ; ' Le numéro : 0,50 — Abonnements : 20 froncs pof on ■ <r~"-<-si'■.■?£. /Mercredi 1er juïn 1938

HAUT LES COEURS!

— Ohé, toi, le zouave ! Oui, toi, ave qui j'étais en 1914 dans les boues d l'Yser. Ecoute un peu

— Et toi, l'artiflot, te rappelles-tu I Somme ? Te souviens-tu des fantassins qi attaquèrent, devant ta batterie, à Neu

ville-Saint-Wast ? J'en étais..... Alor:

arrive. J'ai à te parler.

—• Ho là ! dis donc, le chasseur d'Afri que... viens ici, près de moi. Remémore toi lorsque, cavalier démonté, tu étais mes côtés dans les tranchées de l'Ar gonne ?...

Arrivez, arrivez tous, mes frères !...

—■ Viens aussi, toi, le sapeur qui rest là-bas. Approche, homme de Génie ! J ne veux pas te demander de creuser un sape pour faire sauter l'ennemi d'en face Viens, camarade ! J'ai à te parler.

—-Et vous autres, mes bons copain de la guerre !... Toi, mon vieux tirailleur toi, mon brave spahi, venez ici. Nou ayons à causer de choses que vous con jiaissez- Te- rappelles-tu, Sliman, lorsqui tu as été blessé; près de moi, ou Chemii des Dames »... Et toi, M'hamed, te sou viens-tu de la Belgique ?...

— Viens ici, le tringlot ! Tu n'es pa de trop. Viens nous raconter tes prome nades Sur la Voie Sacrée, à Verdun. Elle n'avaient rien d'agréable, hein ! Ça mar mitait.....

— Et toi, l'aviateur, arrive ! Tu doi en connaître des histoires, l'homme di ciel?

— Eh ! le fusilier marin !....; on t'attend aussi.

•— Il ne manque plus personne, cai voilà le légionnaire qui nous rejoint Hourra ! pour la Légion Etrangère.

Vous voilà tous, camarades du Front Avant- de vous dire quoi que ce soit, je veux que vous prononciez avec moi : .-•Comme-au Fr»nf, .tous unis,, ious d'accord pour la Francs.

Ah ! Je sais bien que cela est loin. Si depuis nous avons revêtu des vêtements civils, le coeur -y est, tout de même. El il n'y a que le coeur qui compte.

Maintenant écoutez-moi...

-.:■. ■-..' > ;

La France, notre mère à tous sans exception, souffre de la division de ses enfants. Elle peut en mourir, de cette souffrance..... Voulez-vous qu'elle meure ?

Non, n'est-ce pas ?

Alors, pour elle, ne nous chicanons plus.

Tous unis, unis comme au Front.

Des milliers de nos frères' sont morts pour que notre Pays vive. Leur sacrifice aura-t-il été inutile ?...

Et combien de mutilés, combien de blessures, combien de peines et d'ennuis !... Tous cela pour assurer la paix de nos foyers, pour qu'ils lie soient pas détruits, pour que le Barbare ne s'installe pas chez nous, les pieds au chaud et le ventre à table.

Allons, mes frères d'armes ! Débours, tous debouts : zouaves, tirailleurs, chasseurs d'Afrique, tringlots, spahis, aviateurs, marins, légionnaires, artilleurs. Tous debouts.

Le Pays a de nouveau besoin de vous. Il faut que vous lui rameniez la paix que vous avez gagnée. Il faut que, par votre exemple, l'ordre revienne là il a cessé d'être ; il faut que, par votre fraternité d'autrefois, l'union de tous les Français ressuscite.

Vous aurai-je parlé pour rien !...

Non ! Je le sens, je le vois au tressaillement de tout votre être. Vous redevenez ce que vous étiez : des frères. Plus rien au monde, maintenant, ne pourra vous séparer : ni l'or, ni le poison de la politique, ni les vaines ambitions.

Tous unis, unis comme au Front. ♦

Ah ! Vous avez une objection à formuler : vous dites qu'il y a des souffrances à secourir, dès peines à compatir, des malheureux à aider.

Vous dites que la maladie, l'abandon, la misère sont entrés dans vos familles ; que parmi vous-mêmes il y en a qui sont délaissés.

Je le sais, parbleu !

Aussi, laissez-moi continuer.

Partout, dans la France métropolitain! dans la France d'outre-mer, dans n< plus lointaines colonies, des coeurs vail lants veulent changer les choses.

Leur cri de ralliement c'est : tous uni unis comme au Front !

Le vénérable Maréchal Fétàin vient d e clamer. Ancien commandant en chef d( armées françaises,.il à voulu, voici pe de' jours, rappeler à ses anciens poilu que sans l'union, il n'y a plus de Franci

Alors, à sa voix, d'autres voix se sor jointes. Ici, à Alger, capitale de l'Afriqu du Nord, d'anciens poilus, sans se sou cier du grade et de la position d'autrefoii veulent réaliser cette grande et belle fra ternité qu'ils ont connu dans la tranchéi sur -lès routes sanglantes, dans'les airi

Ceux-là viennent de réaliser une aea vra pie : l'union des frères--d'armes d l'armée d'Afrique.

Ceux-là ce sont : M* Allan, pour I Génie ;, Bailly, pour l'Aviation ; Bertul lens, pour la Légion ; Dunpyel, pour l'Ar tiMerie ; Mérigot, pour e Train ; Monta gné, pour la Marine ; Ribes, pour le Chasseurs d'Afrique et les Spahis ; Scottc pour les Tirailleurs Algériens ; Sudry pour les Zouaves.

J'ai fait l'appel de leurs noms par ordr alphabétique car, dans la balance, tou leurs coeurs pèsent le même poids, tou accusent la même vaillance.

Ces hommes, d'anciens poilus, se son groupés en une union, celle dont je vien de vous citer le titre. Ils ont amené, dan cette union, les groupements d'ancien militaires : qu'ils président. Cette unioi a pris corps, elle est déjà forte, quoiqui bien jeune.

C'est notre cher ami, le eommandan ic réserve Mérigot, qui en est le président jénéral. Il n'a pas demandé cette haute jonction; il l'a acceptée par devoir.

Et l'Union des Frères d'Armés de l'Armée d'Afrique reçoit dans son sein tou; les anciens combattants, tous les ancien! soldats qui ont servi en Afrique du Nord.

Elle n'a qu'un seul dogme : la fraternité ; qu'une seule politique: tous unis, [mis comme au Front.

Accourez, accourez tous !...

■'"''.'.: ♦ '/./

Maintenant, camarades, du front, et tous, anciens soldats de notre Armée d'Afrique, répandez-vous dans les villes et ions les campagnes. Répétez ce que je riens de vous dire. Y a-t-il quelque chose le plus grand et de plus noble que cet ippel à la "fraternité ?

Tous unis, unis comme au Front !-■•

Dites à vos amis, à vos parents de uivre l'exemple de ceux qui les ont de'ancés. Dites-leur que c'est dans l'union :t par l'union que tous les frères de Fran:e veulent s'aimer.

J'entends, là-bas, le chant magnifique |e la grande révolution « Allons, enfants le la Patrie !... »

Camarades, la France vous appelle..... testeriez-vous insensibles?

' : ♦

Alors, voici le mot d'ordre pour Alger.

Dans quelques jours, vendredi 10, sanedi 11 et dimanche 12 juin, de grqnès fêtes vont être organisées pour venir n. aide aux anciens militaires qui ont esoin d'être aidés; pour secourir les nciens militaires qui ont, besoin d'être ecourus ; pour apporter la joie dans les oyers — tristes —- des anciens miliiires.

Refuseriez-vous de vous associer à cette onne oeuvre ?

Cela n'est pas possible. Aussi, au nom u Comité : Merci ! Il compte sur vous...

-'■-..♦'■ Avant de nous séparer, mes frères d'arîes, encore un mot. Laissez-moi vous spétar : Haut îes coeurs !

Tous unis, unis comme au Front ! V. NACLA.

LE NAIN DELPHIN

Le nain Delphin, cofrimè on disait Paris, de son vrai nom Delphin Sir neaux, était né en 1882, non loin d Luxeuil, dans le canton de Fauco gney, en Haute-Saône. Un autre nai originaire de la même région, Augus te Lamboley, lui conseilla de tente sa chance dans la capitale. D'une cor pulence plus forte que Delphin e oeaucoup moins artiste, ce « Gugus te » avait pourtant obtenu une certai ne notoriété.

Pendant l'Exposition de 1900, oi trouve Delphin Sirveaux a. la « Rou lotte ». Bientôt il s'exhiba sur les scè nés parisiennes et dans les. cabaret montmartrois. Son succès jut trè grand. Alors que le nanisme s'occom pagne d'une déchéance mentale plu du moins profonde, il possédait, ei effet, une claire intelligence et de dons artistiques de premier ordre. 1 fit merveille dans les rôles d'enfanti et dans les rôles de nains inspirés pa la légende. Dans « L'Oiseau Bleu >, i fut un Tyltïl incomparable ; et presque toutes ses créations témoigneron d'une fantaisie de bon goût et d'un talent très sûr. Dans « Arme sur-Vépaule », il tint le rôle principal auet éclat, aux côtés de Nina Myral. Soi interprétation de « Cochon d'enfant ! » obtint un énorme succès. Ces à lui que Jacques Feîder fit appe pour personnifier le bouffon de st « Kermesse héroïque ».*

Bien qu'il n'ait pas écrit dé chansons, notre nain appartenait à la famille des chansonniers. Il fut l'ami di Xavier Privas, de Marcel Leguay, d* Paul Marignier, de Charles Çouy'ba l'auteur de « JManon voici le soleil » Les artistes en renom des cabarets dt Montmartre fréquentaient, d'ailleurs volontiers ce nain, dont le talent fai de malice et de bon sens, avait gagnt la sympathie du public parisien.

Mais Delphin resta toujours discret, modeste et bon. Le succès ne It grisa point; il savait que la capitale se lasse vite, même des vedettes lei plus fêtées. On assure qu'il eut dei liaisons amoureuses, souvent asseï brèves d'ailleurs, qui parfois laissèrent son coeur bien triste et bien

RÉFLEXIONS

La mort ùoput oiseao

Par une chaude après-midi de mai, sa petite âme pure s'était envolée. Une maladie sournoise avait torturé ce pauvre petit corps d'oiseau et crispé dans un dernier spasme ses gentilles petites pattes maintenant froides 2t roides.

Le cadavre menu gisait tristement dans le fond de la cage : un amas de plumes jaunes et grises... De sa charmante petite gorge, encore toute gon3ée, ne sortiront plus jamais les tendres roulades, les gazouillis et les trilles brillantes et compliquées de ce petit chanteur...

Finis ces mille petits cris aimables lui saluaient au matin l'eau fraîche le sa petite baignoire, la feuille de ;alade verte et tendre qu'il dentelait ivec une grâce menue et gentille.

Que reste-t-il de lui maintenant ? Une misérable petite dépouille qui ïéjà se désagrège. Où est donc partie :ette petite étincelle divine.qui aninait les perles noires et brillantes de :ës yeux ?...

Petit personnage intéressant dans :â grâce et sa fragilité, tu emportes ivec toi un peu de ce. soleil qui bài;né la fenêtre. Pauvre petit Darzee, me main affectueuse a soustrait aux nsectes rapaces ton enveloppe frar[ile et si légère... '

Menu incident de la vie humaine [ùe la mort d'un petit oiseau! Mais levant cette petite carcasse ermplur née, privée de i'étinçelle divine, se l'ose une fois de plus l'éternel prôilème de la Vie !

MAD.. A

lans la unit,

icoutez lesjMOÉlines...

Rien de nouveau sous le soleil et, ans être un cycle de recommencelents éternels, lés périodes historiques présentent de bien curieuses essemblances.

Ea 1887 le président du Conseil ialien, Çrispi, âti retour d'un voyage h Allemagne, prononça un retentissant discours : «Avec ceux-là, dit-; [, (ceux-là, c'était le menu fretin : ; roi Victor-Emmanuel IV, Gavoùr, Jaribaldi), avec ceux-là j'ai fait Italie, .avec mes collègues, j'amélioe_rai l'état du pays ; avec mon ami jismarck nous sauverons l'Europe ! » >éjà.

Déjà aussi cette modestie si bien achée, ces projets grandioses, cette mitié pro-gërmainë que nous re:ouvons aujourd'hui dans le disçou^ Lssime de Gênes, (Soit dit en passant, t considérant les réactions italieiies eh 1915, à la place des Allemands, loi, je me méfierai !).

Rien dé nouveau sous le soleil;..

Pas même « l'épate » d'Italie!, ; Félix LECHAT.

meurtri. Longtemps et sans doute en vain-, il devait chercher l'oiseau bleu que le pauvre Tyltil poursuivait sur la route de l'invisible. Quand l'oubli vint, quand le public cessa de réclamer le nain qu'il avait applaudi avec tant de chaleur, Delphin Sirveaux vécût au milieu de ses souvenirs, allant aûmarchê et faisant T.ui-même sa cuisine. Dans son appartement, meublé avec beaucoup d'art, tout était proportionné à sa taille d'enfant. I 'A ses intimes, il parlait volontiers de sa jeunesse et de son pays natal. Quand iï revenait en Haute-Saône, ses compatriotes le recevaient toujours avec une affectueuse sympathie ; et les yeux de Delphin pétillaient de malice, lorsqu'il racontait des'histoires parisiennes, tout à fait 'dans la tradition de Montmartre.

A la fin pourtant, une irrémédiable tristesse ravagea l'âme sensible du pauvre nain. Craignait-il la misère ? Avait-il gardé h, nostalgie des jours de célébrité ? L'avenir lui semblaitit-irrévocàblernent voué au malheur ? Certaines confidences, faites pendant le$~Merniers jours de sa vie, le montrent abattu et découragé. Le samedi 7 mai, vers 2 heures 30 de l'aprèsmidi, la concierge, étonnée de ne l'avoir ni vu ni entendu de la journée, alerta la police. On trouva Delphin étendu dans sa chambre, 70, boulevard de Clichy, le corps privé de mouvement, mais encore chaud. C'est en-vain qu'on essaya de le ranimer. Le-malheureux avait volontairement coupé le tuyau de son réchaud à gaz. Sur une feuille de papier écolier, sa petite main avait recopié au crayon cette pensée de Pascal, qui en dit long sur la détresse de son âme : « Tout le malheur des hommes vient de ne pas savoir se tenir au repos dans une chambre ». .

L. BARBEDETTE.


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A TRAVERS LES SPEeTAGLiS

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CINEMA RIO

Un soir de bombe

Un soir de bombe est une amusante histoire de sosies qui, parfois, s'amuse à caricaturer assez finement les situations favorites du mélodrame.

Un clochard est pris pour un_ financier ultra-millionnaire ; et réciproquement. Mais le premier se réveillant à la Morgue et pris pour.'le second, croit tous ceux qui l'affublent d'une personnalité qui n'est pas la sienne ët_ est lui-même considéré comme dément par les ex-amis du financier. ^Un médecin échappé de chez' Molière,' des gangsters effroyables, l'inévitable adultère, et bien, d'autres petits faits entretiennent la bonne humeur au cours du film. : Larqueyr qu'on ne se lasse pas de voir, tient deux rôles avec une grande force comique. A côté de lui Alice Field, Suzanne Dehelly, Gaston Dupray, Jean Cyronno, Madeleine Guitty, Jean Dunot, André Réarme, sont les interprètes de ce vaudeville pittoresque_ qui offre encore cette particularité d'avoir fait appel à deux nouveaux venus au cinéma, car leur notoriété, par ailleurs, est déjà grandé : Fredo Gardôni, le virtuose accordéoniste, et Charles Rigoulot, champion du.monde de force.

♦ --.'■• Ame de clown

Ame de Clown, qui nous initie à la vie pittoresque et souvent tourmentée du Cirque est interprété avec leur talent habituel par Pierre Fresnay, Pascali, Pauline Carton et Polaire.

C. A.

MAJESTIC

La Mascotte du Régiment

John Ford, habile réalisateur de drames aussi sombres que Le Mouchard a mis somptueusement en scène cette histoire dont l'action se déroule aux Indes, dans un camp de highlanders que les guerriers d'un certain Khoda Khan ne laissent guère au repos. Une jeune veuve sans ressources, la jolie et touchante June Lang, est venue là avec sa fillette, Shirley Temple, sur l'invitation de son beau-père, le rude et bravé colonel C. Aubry Smith, que Shirley s'efforce d'apprivoiser. La mutine enfant fait la conquête du sergent Mac Duff, savoureux personnage interprété magnifiquement par Victor Mac Laglen et également du dangereux Khoda Khan qui se laissera grâce à elle amadouer par les Anglais.

Ce film, réalisé avec soin et adresse, n'est jamais ennuyeux et les scènes savamment composées, se succèdent,

tantôt gaies, tantôt tristes. LJinterprétation est excellente. Elle groupe, autour de l'enfant-prodige, Clyde Cook en joueur de cornemuse, César Komero, très à son aise dans le rôle du chef des rebelles qui enlèvent Shirley avant que le très digne et très naturel Aubrey-Smith ne vienne solennellement la chercher au mépris des balles "-hindoues,. Michael Wnalen, brave lieutenant qui fait la cour à la charïriante veuve... et né sera pas repoussé. XX.

REGENT

Ceux de Demain

■ (L'Enfant de Troupe)

Toutes les époques troublées ont célébré l'héroïsme des enfants, surtout lorsqu'ils appartiennent de près ou de loin à l'armée. C'est un signe que le succès extraordinaire du gosse Uabrielle Farguette, dans « Ceux de Demain », mais si la pyschose de la guerre s'installe en nous, c'est la faute de certains de nos voisins dont les bruits de bottes et les cliquetis d'épées nous excèdent.

Le petit Jean Vernot n'a pas connu sa mère. Son père le Commandant Robert Vernot s'est remarié. Denise, la seconde femme de l'officier, n'a pas encore 20 ans, elle est belle, élégante, d'un moral élevé. Elle a pou.': Jean une profonde tendresse ; l'enfant, de son côté, adore sa gentille maman Denise.

Les Vernot ont été officiers dé père en fils, Jean, enfant de troupe, promet^ de continuer dignement cette lignée militaire.

Vernot n'est pas heureux : sa femme est trop jeune, elle pourrait être sa fille, séduisante, elle est très courtisée. L'ayant surprise un jour, causant avec un homme d'aspect inquiétant, il lui demandé des explications, et comme elle se tait, il la chasse!

Jean, s'imagine que ses parents se sont séparés à cause de lui. Il fuit la maison paternelle et erré dans Paris où il est recueilli par une actrice dont le fils devient le grand ami de nôtre héros. Ce jeune homme, attaqué par un cambrioleur surpris, est sauvé par Jean qui est sérieusement blessé ! On découvre son identité, et lé père affolé, accourt auprès dé son petit. L'entrevue est émouvante.

Peu après, le commandant Vernot apprend que l'homme qui a été la cause du désastre de son foyer, est le frère dévoyé de sa femme. Denise pardonnera, et Jean réintégrera son école.

Le scénario adroitement conçu et réalisé passionne les sepctateurs qui, souvent, ne peuvent retenir ces larmes auxquelles on trouve une étrange douceur.

A neuf ans Gabrielle Farguette es dé] a une grande vedette. Uonstan ±temy est naturel- et sensible, Jeanh< jsoitel est toujours la belle et grand» artiste'-que nous connaissons. iJe-si voix d'ur, i\inon Vallin nous fai entendre ce cnant que nous àvon arme pendant la guerre : « i^e ftëvi passe :... » pendant que délaient^ le; croupes de r .Empereur, celles dé 1871 et celles lal4. .Lies autres artistes sont André Foucné, Aimos, Camille iSert Uaston Modot, iJoumeL Léon isary le petit isara, Robert Ozanne, iumiif rcousseau de l'Opéra comique et Jéai iJay.

♦ Ordonnance malgré lui

C'est un vaudeville militaire doni la vedette est évidemment Fernande!

Le soldat de Z' classe Leneveu vieni d'être nomme chauffeur du colonel: il devra' se rendre cnez la baronne dt Mair que le chef du régiment doii épouser^ dès que la tille dé la barons ne aura trouve un parti.

Un. vieil ami du colonel lui recommande son neveu incorporé dans le régiment : c'est un comte sans le sou: voila lin parti pour là jeune du Flair !

Le colonel envoie le jeune homme chez la baronne après l'avoir prévenue par lettre. Vous devinez-que Lieneveu-Fernandel, arrivé le premier est pris pour le^ Comte. Il esl tout heureux de ià méprise et commet gàfres sur gaffes. Enfin!tout rentre dans l'ordre :.. le Comte aura la demoiselle et Une belle dot. Le colonel la iiaronne et LeneveU quelques jours de « tôle ».

Il est inutile de vous dire que l'on s'amuse foHement pendant la projection de cette bandé et que Fernandél est un comique auquel on ne résiste pas. '■ '" * J.D.

CINEMA VOX

La Danseuse de San-Diegb

Film bien interprété par Ri? chard Dix, Chester Morris "et •-.Colorés dél Rio. Richard Dix, exçellenl scaphandrier,- obtient un emploi-'-à terré. Vampifisé par la danseuse Dolorès del Rio, menteuse hors-ligne, il l'épouse et la loge dans sa petite maison.

Richard étant appelé pour le sauvetage d'un navire, la danseuse se jette dans les bras de Chester Morris, le meilleur ami de son mari. Les deux hommes se brouillent. Mais appréhan.1 que Chester agonisé dans;un spUsmàrin naufragé, Richard Dix chasse sa femme et court sauver son ami.

Le Club des Aristocrates

Une comtesse, plus ou moins moUdovalaqué, gouverne une bande de cambrioleurs mondains qui s'mtifulë: le Club des Aristocrates. Ils dévalisent un antique manoir à l'occasior, d'une chasse à courre. Des policier! gaffeurs et des cambrioleurs amà^ teurs qui ont affaire aux clubmèr sont roulés par ces derniers avec une incontestable maestria,

Ce filrfli bien que visiblement sans prétentions, groupe une distributipr éclatante, jusque dans ses plus petits rôles. A.

STUDIO* CAMEO

Le Danseur du dessus

Le Danseur du dessus (Tap hat) est l'un des triomphes du mëilléuî couple de danseurs d'écran : Frëcj Astaire et Girigers Roger.

Fred Astaire est la danse du, vingtième siècle faite homme, et si dieu Pan revenait sur la terre c'est à Fred qu'il irait demander des leçons de claquettes. Il faut voir l'aisance avec laquelle le couple danse sur les meubles d'un salon, et comment Fréd Astaire abat Une série de fantoches avec la mitrailleuse de ses talons.

Les amateurs du rythme souple 'et syncopé du jazz ne doivent pas manquer ce film.

La Porteuse de Pain

Condamnée au bagne perpétue] pour un crime qu'elle n'a pas ; çoinr mis, Jeanne Fortier s'évade au bout de vingt ans, retrouve miraculeusement ses enfants et démasque ses criminels persécuteurs. Si je voulais entrer dans le détail des aventurés de la Porteuse de pain c-t'si je vous présentais les personnages pittoresques

pittoresques lui font cortège, ce journal tout entier n'y suffirait pas;

cetuÊqui demandent ayant tout au cinéma de les distraire seront royalement servis.. -

un nombre inaccoutumé de vedettes concourent à Ja réussite de l'épo^ce iauboUriënHè : Germaine Dér~ moz, aU réalisme saisissant; Jacques Grétillat, au jeu large ; François Rozét, jeune premier plein de charme; Simone Bourday, émouvante ingénue ; Sarnsôn Fàinsilber, Moïia Goya* Daniel Mendaille, Madeleine GUitty, Dréan et Fernandél avec ^ naturellement —- sa symphatique cete de favori du sweepotéâke. A.S.

CASINO MUSIC-HALL

La saison officielle de ce charmant établissement a été close officiellement hier, mardi Mais jusqu'à demain^ soir, lé spectacle, très agréable, présenté .en ce momemV tiendra l'affiche. Puis celui qui lui succédera pendant quelques jours n'aura pas été organisé par la direction du Casino qui se contenté dé louer sa salle, à Une troupe quelconque; - Puisque nous sommes en fin dé maison, je ne voudrais pas clore cette chronique sans: féUciter les deux chV recteurs : l'exquise div.ettëî Madame Andrée Turcy, et son mari,. M. Gàrniei% qui, pendant longtemps- jôuà •près-d'elle, et-dont tous les moments furent consacres^ cette année, à la rénovation de Ta vieille scène de la rue d'Isîy. ' .

C'est bien, intentionnellement que j'emploie le mot. « rénovation». Car, il fautl'ayouer, avant qu'il ne-soif cbnfe plétemént fermé pendant des mois et dés mois, le Casino Musie-Haîl avait beaucoup perdu de son ancien lustre, On n'y jouait que dés revues, ternes, sans intérêt, sans beaux décors; sans . jolis costumes; et toutes interprétées avec un personnel extrêmement réduit. Les Algériens avaient déserté cette salle.

. Dès sa réouverture, la nouvelle direction donna ' du beau spectacle, gai^ bien présenté. L'alternance entré le musiG-hall,: prppremeht dhV et lés réyiiés, fut constamment fort -bien équilibré.

-Aussi aurions-nous mauvaise g?%-: ce à lié bas adresser nos glus vifs compliments à M. Garnier ainsi qu'à ses principaux eoUapbratëurs qui s'employèrent à faciliter sa lourde -tâche. . :;

Et maintenant, à la- saison prochaine; : PÉÈÉ;: i "."— '.— ■- '.. ',:'-" -:'"-"--"'."." .::::,:.::-.: : : '.'.;■

SPLENÛID-CrNEMA

iLa Salle de l'Elitél

Les Croisades

L'action du. film commence au moment où, reprenant la campagne légendaire de Pierre l'Ermite, un moine nommé Barthélémy; alerte,.; à nouveau la Chrétienté. Parcourant villes et campagnes il prêche la troisième croisade. Déjà l'année précédente l'évêqUé de/Strasbourg avait réussi à convaincre Frédéric Bàrbérqusse, Empereur d'Allemagnei qui s'était mis eii route pour combattre les Infidèles et devait tragiquement se noyer quelques mois plus tardBientôt vont partir lé roi de France, PhUippë Auguste, et ; le roi d'Angleterre, Richard Coêur-de-Lionî qui vient dé prendre le"; pouvoir après avoir combattu et vaincu son.- propre père, le vieux-roi Henri H, avec l'àppui^ de Philippe-Auguste. Les deux: allies sont dévêhUs rivaux.

Pour ne, pas laisser pendant son. exil la France à la jherci de l'Angle^- terre Pidlippe-Auguste projette: dé marier sa soeur, Alice de France, longtemps refermé en otage àla Cour d'Angleterre, à Richard éoeur-rdéLdon, qui n'en a pas la moindre envie. C'est alors que Conrad dé Montfër^ rat, âme damnée de PMippê-Aùgusté, mach^ë un complot avec le priricë Jëan^sans-Tèrrë qui tentera, en l'àbseiice de son frère Riçhardi dé s'ein-- parér du ttône d'Angleterre.

Les Français; s'ëmbarqUent è Oêhes| les- Anglais k MsoeseWe: PMippeAuguste, d'aUÎëUrs, part avec» l'idée bien arrêtée de rëyëhir avant son, puissaut voisiU, poiir mettre à profit sohr élôigfiëmentï '-

L'armée de Richard: manqué' de viryres. Elle est $auyée delà famine par ; Sànchp--lésSagej rôi dé? llayârré, qta exigé en rëtoury que Richard épouse sa fille Bëréngère; Force d'aëçépterj llichard fait représenter àî& céré^; nïbiiie par son mériésfrel, BlbÉidelV porteur; de sonvépée, syriibole de son honneur. ÎT marqU.é amsi le: peu cas qu'il fait dèi:la.jeune: ^fe ~&ë- :- rengëre, mortifiée; d'Un, tel, af&ôntv obéit cependant aUxv ordres de sôri \ p;ère.:.: .. .'-:..;- '-':;:":-.:

AU moiiiëht d-embarquer à la tête: dé ses teoupes, RiGhard rencontré une: :jëunë; iemkïé d'une beauté râ% ; vissante. îls'enquiërt; "

•^ C'est votre femme-Sire ! lui dit Bfohdel. v ;_ ■;.:

âichardi enimènera donc- Béren-, gèreeh..P^éstine, -;

■ Devant S>Jfea^d'Acre,, Richard; i apprend que son- frère Jean a Usurpé sort trôhërPnihppeTÀugusfe lyi pro~ ; posé son appui pour reconquérir; son, bien s'il consent à répudier Bérenr; ; gère pour épouser Alice; A cette offre Richard répond^ en couronnant surle-çhamp ;sà fëinmë-Rëinë d'Ânglei* terré devant toUîs. les monarques: réur nisr" Cellëiei oublie ses ; griefs; Elle : fait jurera; Richard d'entrer;a: Jéru- ; safëm et de déposer son épée sur le tombeau, du: Christ

PhilippërAugUste, malade,: décide de rentrer; en France.; Riçhârdcphtihû seul lé siégé de.SamtrJéâft-d^Açré.

Béréngèrë tombe entre -les..' mains; de Sàlàditti chëFdes Musulmans^ ce oui dëcleiiëhe l'assaut de la ville, dont

les Croisés s'emparent après une tercible;, bataille. Mais Saladin a fui à Jérusalem: avec sa captivé^ dont il s'éprèrid. .

Pour que Richard, devenu le prisonnier dés infidèles, ait la vie sauve, Bérèrigère se promet à Sàlàdin. Riihàrd- accepte de signer une trêve de trois ans et brise son épée, qu'il remet à son vainqueur. Cachant sous sa robe lés tronçons de l'épée brisée, Béréngèrë accomplira pieusement le serment dé son roi et les posera en pffrânde sur le Sâiht-Sépulcrë.

Et Salàdin: renonce généreusement ï Béréngèré, dont il comprend qu'il le connaîtra jamais l'amoUr. Heureuse et; libre Béréngèrë peut enfin, ivec Richard, quitter l'inhumaine terré d'Asie. _'.;■

On' voit . qu'aux éléments, fournis par l'histoire, Cëçil; B. de; Mille a su nêler une ; attachante histoire d'anôUrî

Les tableaux de cette fresque gigantesque se succèdent avec une vigueur et un relief remarquables, dans in rythme dé chevauchée épique. L'assaut de =Sàiht-Jëan-d'Acre, ï'excraôfdinairë chàrgë^bù Chevaliers et ;hevâux roulent pêlemêlë au cours l'une mêlée furieuse, sont de toute peàutéi Cecil B. dé Mille à retrouvé la veine de Ben Hur et réalisé un pànâ film à mise en scène colossale, lui est une illustration colorée, vivante, magnifique d'un dès chapitres. îè l'iiistpire- du monde.

L'interprétation disparait devant .'ampleur d'une télé oeuvre.

Il faut cependant citer, parce qu'ils Dnt lés deux; rôles les plus en vue, Sênfy "Wileoxbn, fougueux Richard oçeUr-de^Lion, et Lbrëtta Young, joie, f-inëi exquise Bérehgëre..

Les Nouvelles rf-Iff>^fiii

QUELQUES-UNS DE NOS FILMS

Le club des aristocrates

Pierre Colombier, le réalisateur de ce film, est un cinéaste qui a le sens des comédies caustiques et gaies. Il a fait du CZub des Aristocrates le type même" des ouvrages dans lesquels il s'est spécialisé. Malgré que son exposition soit un peu lente, les personnages sont fort bien campés. Il y a des silhouettes et des caricatures vraiment savoureuses. L'atmosphère de la bande est sympathique, amusante, originale. La photographie est fort belle, sans faiblesse. Enfin les décors sont larges et beaux. Quant à la musique, écrite par Jane Bos, elle plait parce que très discrète.

En somme, on doit considérer Le Club des Aristocrates comme une grande fantaisie souriante et satirique. Les péripéties brassent des êtres mi-mondains, mi-aventuriers. Aussi. tous ces personnages ne s'embarassent guère de scrupules.

Au fond, on aurait tort de prendre au sérieux cette aventure gaie qui met en scène des cambrioleurs de

châteaux ; qui, entre deux vols se font des farces et se roulent mutuellement avec Une maestria sans pareille. Pour tout dire, le grand atout de ce film est son étincelante distribution qui groupe de grandes vedettes, telles Elvire Popesco, Jules Berry, André Lefaur, Armand Bernard, Pierre Larquey, beaucoup d'autres excellents comédiens et des quantités de jolies femmes. Le tout dans une atmosphère de plaisanterie, d'aisance et de facilité.

On connaît l'autorité de Jules Berry ; il n'en manque nullement dans cette aimable fantaisie ; Elvire Popesco montre, de son côté, un charme et un abattage fous. Pierre Larquey. dont on sait le talent si divers, a campé un réjouissant policier stupide. Charpin, que nous avons omis de citer plus haut, est un bonasse compère. Armand Bernard a repris, là, son comique de grande classe. Nous pouvons affirmer qu'entre toutes ces vedettes, il est le meilleur. On s'amuse à voir et à écouter Viviane Romance qui fait une petite poule coléreuse et charmante. André Lefaur reste André Lefaur : race, maintien, ton. Remarquons encore André Roanne, José Sergy, la gentille Lisette Lanvin, Florence

Florence qui est très chic, la spirituelle Hélène Pépée et Suzy Pierson qui fait une rentrée sympathique.

L'opinion dés spectateurs est chose qui compte. C'est pour cela que le grand magazine cinéffiatôgraphique Pour Vous leur réserve une page dans chacun de ses numéros/ Or, voici des extraits de ce que l'un d'eUx écrit dans cette belle revue au sujet, du Club des Aristocrates :

« Un film. tragi-cornic'o-pqUcier, un coktail de belles toilettes et d'airsde chasse, un scintillement de bijoux bolés... » ' -.- . .

« Dans ce cadre, Elvire Popesco, éternellement jeune et de plus en plus piquante et exquise... »

« C'est un film spirituel et une satire de notre société moderne... »

« Le scénario est donc vrairneiit intéressant, à la page... »

L'auteur de ces notes est une femme de goût.

Voici encore une aufa:e opinion iue nous lisons dans le même magazine :

« Un film qui veut être policier et qui réunit une distribution de vaudeville...»


LES SPECTACLES D'ALGER "'.'. ... . . ".. .- * -" :.- " yyyyy'yyy : vy1'y—':"V7^:^:':.:::-.:'--——-'--:■■-----;---:.-;' -' .'■':■ . - --;;;.-"! Page.3LE

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Le Club des Aristocrates

Le Club des Aristocrates est une comédie plaisante qui, se proposani avant toute chose d'amuser le public, atteint son but. Le film, en plus de sa large fantaisie, montre parfois des intentions satiriques assez piquantes, et ses fantoches aventuriers ou mondains sont bien caricaturés.

Le film a été mis en scène par Pierre Colombier, spécialiste des comédies gaies et moqueuses. La photographie est bonne, les décors bien conçus et remarquablement larges.

L'interprétation groupe un' nombre rare de vedettes. Armand Bernard, mis depuis quelques temps à nombres de sauces médiocres, retrouve dans le Club des Aristocrates un rôle qui lui_ permet de montrer cet humour spécial qui fit sa renommée. Jules Berry est — comme toujours et comme partout — très à son aise, Elvire Popesco ne lui cède ep rien en autorité, le bonasse Charpin et Larquey sont fort réjouissants, Viviane Romance est légère, emportée et charmante, André Lefaur est de plus en plus, talon rouge, Lisette Lanvin, André Roanne, Marcel Simon remplissent avec conscience des rôles moins importants.

La Danseuse de San-Diego

C'est un film sur les sous-marins américains, intéressant et parfois pathétique. Les femmes y sont rouées, les hommes crédules, solides et héroïques.

Ses interprètes mâles, Richard Dix et Chester Morris, sont donc sympathiques et vivants. Quant à la vamp de l'histoire c'est Dolorès del Rio, dont la beauté excuse bien des choses.

F.L.

—^— - —il

OLYMPIA

(Le Palais du Spectacle)

La vie privée du Tribun

La Vie Privée du Tribun retrace l'existence de Parnell, le plus marquant héros de la lutte plusieurs fois séculaire que l'Irlande mena contre l'Angleterre pour conquérir sa large autonomie. Il fut l'adversaire de . Gladstone et l'ennemi des grands propriétaires terriens anglais qui tyrannisaient les paysans irlandais. I] allait peut-être vaincre quand Une aventure sentimentale contraignit ce roi sans couronne à quitter la scène, destin que, sur les mêmes rives, connut de nos jours un roi couronné. Parnell, homme d'Etat sagace, tribun puissant, amoureux romanesque est incarné d'une façon étincelante par Clark Gable. L'attirante Myrha Loy

interprète d'une façon bien personnelle la tendre et courageuse Kate, dont l'amour pour Parnell provoqua le scandale chez les puritains. Edna May Olivier, toujours comique et Billy Burke méritent aussi des éloges.

Le film abonde en reconstitutions pittoresques. La psychologie décevante des foules est bien étudiée. La musique est charmante et, chose agréable à signaler, discrète. La mise en scène atteint souvent le grandiose.

La Vie Privée du Tribun est un beau film. M.P.

MONDIAL

Le dernier combat

Ce film, de Michaël Curtiz, comporte un enseignement d'ordre général : ce ne sont Pas les boxeurs qu: gagnent les matches mais leurs managers. Le manager donne des ordres: le boxeur, paire de poings et paire de jambes, les exécute.

Confiné à ce rôle subalterne, il lu: demeure toutefois quelques droits accessoires : celui, par exemple, de tomber amoureux de la jeune soeur de son manager. C'est.ce qui advint dans Le dernier combat : le kid Galahad (Wayne Morris) tombe amoureux de Marie, soeur de Nick Donati (Edward G. Robinspn).

Si Nick Donati tire ses moyens d'existence de la boxe, il n'aime guère que ses poulains se mélangent avec les siens. Or le Kid Galahad a commencé, sans s'en douter, par séduire Fluff (Bette Davis) la propre maîtresse de Nick et a continue, en s'en doutant quelque peu, à faire la conquête de la jeune Marie. C'en est trop.

Ce kid Galahad est un ancien groom dont Nick' a fait la fortune pour l'avoir vu abattre d'un coup de poing le poulain de son rival Turkay Morgan (Humphrey Boyal).

Quand arrive le match comptant pour le championnat, Nick opère en conscience pour que son poulain soit battu. - •

Pourtant il cède aux instances conjuguées

conjuguées Marie et de Fluff. Ki Galahad gagne ce dernier comba Nick.perd le sien : un coup de piste let de Turkéy l'abat. Mais avant d pénétrer dans le royaume du silène définitif, il a le temps de bénir Mari et le Kid. Quant à Fluff, elle s'en yi mélancoliquement, vers sa solitude. Edward G. Robinson est parfaite ment à son aise dans un rôle tru culent. Celui de Bette Davis demeur un peu en marge de l'action. Elle prodigue son charme souffreteux d jeune femme qui a souvent été battu quand elle était petite.

-i ^> .. ■

TRJANON

Eléphant « Boy »

Voici un très beau film, propre charmer tous les âges, depuis l'en fancé jusqu'à l'âge--mûr qui nourri dé films exotiques un désir d'évasiO: vers la nature, né dé là vie forcené des métropoles.

Tout le monde connaît par la nou velle de Kipling l'éléphant Kala Na, — autrement dit Sérpent-Noir -— âg de soixantë-dix ans à peine, aU sër vice du Gouvernement des Indes, e Le Petit Toomai qui vit ce que jamai homme ne vit auparavant, la dans des éléphants, la nuit, tout seul, ai xeur des montagnes dé Garo !

C'est aux Indes, dans l'Etat de My: sorë, que Robert Flâherty a tourh; Ëléphànt-Boy. Ce cadre naturel photographié par un artiste* donin an profond accent de vérité à l'histoire, qui s'y déroule eh Un béai rythme d'images.

Lès interprètes sont un gracieux e intelligent enfant hindou, de nomor eux indigènes, Wàlter B^idd, Blâ) Jeayés et, magnifiques de sagesse e ie calme, d'innombrables éléphants

'-#-'.'■ Le Roman d'un jeune homme pauvre

Le jeune marquis de Champcéy contraint de gagner sa vie, entri loimne régisseur au service des Laroque, en cachant son nom et soi itre. Avec la meilleure volonté d' nonde, il parvient à se faire détester par tout son entourage e nême par la jolie héritière des Laroque qui ne veut pas s'avouer L :endrè inclinaison qui la pousse vër: :ë domestique supérieur.

Lui-même lutte contre son amou pour la jeune fuie qu'il trouve troj <~iche ! Il donne pourtant, des preuves de son esprit chevaleresque. Malgré cela, Marguerite va épouser ui ridicule fiancé quand le griuïd'pèri Laroque, vieux forban repenti, deloué la situation suivant le voeu; de: spectateurs sentimentaux.

Pierre Fresnay, joue avec nuance e rôle de l'aristocrate fauché. Mari' 3ell est la riche Marguerite. Mar:elle Praince, Pauline Carton, Sâturlin Fabrë, les accompagnent.

André BaUgé, dans un rôle épi: iodique, apporte la note musicale lue réclamé la doUce beauté des exérieurs bretons, Un chien intelli;ent et superbe complète là distrimtion. • '•-. M.P.

M m * —^- ,.

VARIETES

La Chaste Suzanne

On retrouvé dans ce film.- aux inidents cocasses la plupart, des air: oyeux de l'opérette dont il" est tiré laimu est le mime étonnant qu'oc orniait, pétri de naturel et d'humour ileg Lemonnier, Henry Garât et Tënerson sont aussi très bons.

Les As du Reportage

Ce film peint vie trépidante, ardie et mouvementée des meilleurs nformateurs de notre temps.

XY.

L'EMPIRE

Les Deux Combinards

Cette bande, qui met les spëcta^ surs en joie, utilise avec intelligence, îs talents si divers, si dissemblables e Georges Milton et de Jules Bèrry, élui-là, populaire, ahuri, timide, qui emble emporté par les événements, omme une feuille morte est lé jouet u vent ; celui-ci, fin, racé, élégant, inancier véreux, arriviste sans scruules.

Le film est une succession de sçèes plus drôles les unes que les aures ; il faudrait ies analyser toutes, e serait trop long. Parmi les plus musantes, en voici une. Dans la rue,

dans l'omnibus, dans les salles d'aï tenté,.dans les cafés, Milton s'adress poliment à celui qu'il a choisi comm victime : « Pardon, Monsieur,, n'é tions-npus pas au régiment ensem ble Y » L'autre finit par le croire e ça lui coûte généralement de 10 i>0 francs : entre vieux camarades o ne peut pas refuser un petit service

D'excellents interprètes entourer les deux vedettes : Charpin, Josselin Gael, Baron fils et Mady Berry.

Si vous voulez rire, allez voir Le Deux Combinards.

♦ Panique à la Radio

Après le rire, les émotions forte: Gardner, chef d'une oande de mal faiteurs, tente une grosse esero querie en se servant de la radie Ayant installé un posté clandestin, . brouille toutes les émissions des sta tions de l'Etat. Il ne s'arrêtera qu lorsqu'il aura reçu la forte somme En même temps, pour détourner le soupçons, il enlève Neil Bennet, ex ingénieur de la grande Compagni Américaine de Radiodiffusion. L disparu est suspecté.

Gardner a une autre raison pou opérer cet enlèvement, car le jeun ingénieur est son rival auprès de Fa; Stevens, la ravissante chanteuse d « Blues ».

C'est grâce à elle et à son am Eddi, qu'il a réussi à alerter, que Nei Benett sera délivré et Gardner pris au moment même où tout sërriblai désespéré.

C'est Un. bon film américain, au: Déripéties dramatiques, ingénieuses e interprétées par d'excellents artiste qui ne laissent pas un moment au: spectateurs pour se reprendre. Di meilleur cinéma.

GYDET. 1 ^ i

ALCAZAR

La Marseillaise

Ce film magnifique de Jean RenoL IOUS fait vraiment assister à la naissance de la Révolution; ses mouvenents ,de foule sont uniques dans le; innaleVdu ciné. En tête d'une imDortânte distribution figurent Pierre Renoir, Louis Jouvet, Ardisson et Nalia Siburskaïa.

♦ La Vallée nudiste

Document Unique, accompagn 1 i'un commentaire très spirituel, su: un Camp nudiste aux Etats-Unis.

Z.

m • —

CINEMA_MUSSET

Rendez-vous Champs-Elysées

Cette comédie inspirée par une pouvelle de Frank Arnold, a été mise m scène avec soin par M. Jacquei ïoussin. M. Georges Chaperot, l'ex:ellent auteur de Moutonnet, en £ icrit le dialogue très net et abondant

Le principal personnage est ur oueur. Momentanément dans la gêne 1 est menacé dessaisie par son projriétaire. Pour éviter cet ennui, i magine de se faire inscrire au chônage. Pour cela il lui faut trouvei m emploi — afin de le perdre d'a>ord et devenir chômeur officie" insuite.

Le voilà donc conducteur d'ut ■amion, d'ordures, puis mécanicien dt nétro, enfin poinçonneur de tickets lans la même administration. Cela ui vaut d'être mêlé à des aventures issez drôles.

Une jeune fille se trouve naturelement. mêlée à cette histoire et elle pousera le fêtard quand il aura héité d'une somme respectable.

Jules Berry interprète avec son abituel brio le rôle du noceur huilulerlu et finalement amoureux. Mjarquey est son amusant comparse, ?otor, qui change de métier à chaque listant, tour à tour préposé aux.pom>es funèbres, suisse d'église. Une fois e plus M. Tamerson est, avec maîrise, un domestique. Citons enfin ïmes Mady Berry, Micheline Cheiel, Viviane Grey^ MM. Sinoël, Félix )udart, Pierre Stéphen, Marcel Valse. XX.

Le journal

IS SPECTACLES D'ALGER

intéresse tous les publics

iar ses chroniques politiques, littéaires, scientifiques et spectaculaires, ar ses contesi variétés; féminités

M ÏÏE fltfftSTIQOE ET I|LTEIiMCTUJEIiIiE

CONCERT DE GALA

DE L'ACCORD PARFAIT

Sàjle Pierre Bordes, 25 ma! 1938

Mercredi, en la salle Bordes, s'est déroulé le concert de gala dé^l'Accord Parfait. Un programme de haute tejïue musicale usa son faste et ses richesses.

L'orchestré, sous la direction de. Pierre Germain- Thil, interpréta avec un fondu, auquel les .amateurs ne sont; géhéralëment;.pas hàbitûeS) d'àbord 7, yl'puyerture du Freiscfeutz:- de. Webër et, en seconde partie, deux oeuvres de son chef • Ël-Kantara et Scherzo fantasque ■;. lesquels mirent en relief les qualités remarquables du compositeur;' qui use des timbres . instrumentaux- avec un rare bonheur, tant dans; la. distribution des rythmes que des phrases: mélodiques et des emplois;

-Ce- conçiert,. presque entièrement consacré à des choeurs, à çapeîla, permit d'entenelré deux, çhçKurs anciens âë: PàssereaU :et Çostelëyj maîtres ; musiciens français de la Renaissance. II.est bel et bon était d'un remarquable effet; vocal, et Mignonne, ^allons voir si la rose de Cipstéley, marquait Line tëneirë mélancolie.,- L'interpréta- : tiondu tableau, des Champs-Elysées; le l'opérade Gluck,. 0,rp?tée,;:fut; tra-. : luit avec un i-are bonheur;; Le rôle l'Orphée.,était tenu par Mlle Rëy- : paud, à ïàvpixpr-eharité;:. Mnië Gré- ■ lot composa une Eurydice de mëil^ leur:, efïët .vocal;. M, EHe ihtërprëtâ le solo de flutë avec yune' maîtrise l'artiste.. Nous:-les- compllmentpns; vi- 1; : rement.-

La Sonate en do mineur de Mozart,' accolée d'un second piano original de Grieg, fut un document intéressant pour les musicologues et les amateurs ie raretés de la composition musicale. Mlle. F: Franchi, mit en valeur ses;: brillantes qualités pianistiques ; lëse2ond piano était tenu par Pierre Gër- ; main-Thill. Les deux Choeurs de Behumann, Chant funéraire et Choeur ïes âmes bienheureuses, permirent l'apprécier les qualités vocales de Vîmes Grosjeah, Faure, Grelot et Vaence et de MM. Bénaroch et Prost.

Le Petit écureuil de Paul Pierné, :ut justement mis en valeur par la ihorale féminine. Les trois choeurs nixtes dé Janequin : Ce moys de nay, au vèrd boys, Petite nymphe fo-- astre; furent mis en valeur par' Vies Bernot, de TEeochère, Groséan, Reynaud et MM. Bacri, Béna'och, de l'Êcochère et Huck.

Sous les tilleuls, extrait de scènes tlsaciennes. de Massenet, permit d'apjréciér les qualités violoncellistiiues de Mlle -Xy- Franchi et la sûreté lu jeu de M. Bërtino, clarinette solo.

La chorale mixte conquit l'audioire par deux chansons populaireis rançâises : Frère Jacques et Sur le ? ont d'Avignon de Marc de Ranse et le Madeleine Périssac.

La partie musicale se termina par la, yiarche héroïque de SaintTSaêns,, inlëvée avec un brio qui souligne les malités de chef de Pierre GermainFhilL." ■"■■-..

La soirée se termina par une pièce ;n un acte de Cburtélihe, La Paix ■hez soi, interprétée par des memirës de la section de comédie que diige Géo Waîlery.

Raymond SCHALTEST.

Et mettant sa main en écran, devant ses yeux, Sacatrapas guetta le retour de la chienne, qu'il animait de la -voix.

D'un dernier et énergique coup de museau, l'animal lança s'a trouvaille vers le quai, sur lequel Sacatrapas venait de s'allonger pour saisir le melon convoité.

Or, à sa grande stupéfaction, ce n'est pas un melon qu'il sortit de l'eau, mais une tête de mort parfaitement blanche et polie.

Son premier geste fut de la rejeter à l'eau, après avoir exprimé, par une bordée de jurons, son amère déception ; mais Sacatrapas avait des principes : « Après tout, se dit-il, ce n'est pas sa faute « à la pauvre » si je l'ai prise de loin pour un melon ; et si la mienne venait un jour après ma mort à flotter sur la mer, je ne serais pas bien content du haut du ciel de voir un quelconque la rejeter à l'eau au lieu de lui donner une sépulture chrétienne. »

Et, sur ces pieuses réflexions, Sacatrapas essuya soigneusement le crâne et l'enveloppa dans une serviette qui n'avait encore servi qu'à trois clients.

Puis, repris par le souci professionnel, il sécha et bouchonna consciencieusement ca jeune cliente, la brossa, et, tirant d'un tiroir de sa boîte une fiole sur laquelle se lisait :

« Fougère Royale de fantaisie », lui fit une rapide et modeste friction.

Comme il la terminait, le propriétaire de la chienne vint la chercher, si bien que Sacatrapas se trouva tout seul avec ses réflexions... et avec son crâne.

« Je vais toujours le rapporter à la maison, pensa-t-il, et je causerai de l'affaire avec Phupmène : elle qui est si instruite, me dira bien que faire. »

Philomène était le doux nom auquel répondait Mme Sacatrapas quand elle daignait descendre des régions élevées où planait son esprit ; comme nous l'avons déjà vu, elle acquérait une haute culture littéraire grâce à ses conversations avec les dames dont elle soignait le ménage, et aussi à la lecture des nombreux romans d'amour, d'aventures policières, etc., qu'elle devait à leur générosité.

Sacatrapas partagea la fin de la journée entre ses cogitations et conjectures concernant sa trouvaille, et

deux ou trois baignades avec simple friction sèche.

Vers les cinq heures, il estima que. selon toute probabilité, aucun cliënl ne se présenterait plus.

Il rangea donc ses instruments dans sa boîte qu'il ferma' à clef el dont il passa la courroie par-dessus son épaule ; sur son écriteau, resté accroché au pilier, il en plaça un autre qui portait, en lettres - noires sur fond blanc : « Fermé pour cause I d'absence. Réouverture demain matin à 7 h. 30 ». Ayant rempli ces divers soins, il prit sous son bras le crâne soigneusement enveloppé, et se dirigea pédestrement vers sa demeure, située au bas des tournants Rovigo.

Il s'était bien promis de rentrer directement chez lui, si grande était sa hâte de conférer avec sa digne moitié au sujet de sa trouvaille ; mais, en passant devant le Café de Cadix, il fut hélé par quelques bons camarades, aux appels desquels il ne pouvait rester sourd sans manquer à toutes les lois de la "courtoisie.

Comme chacun le sait, une poli, tesse en appelle une autre, et la présence simultanée de quatre camarades entraîna forcément, quatre tournées, etc., etc., si bien que c'est d'ur pas plutôt incertain que Monsiëtu Sacatrapas gravit, au bout dé dëUî bonnes heures.de station au Café de Gadfeç l'escalier de son domicile, y

Arrivé à son palier, il se mit è fourgonner dans la serrure d'une main hésitante, jusqu'au moment oii la porte, contre laquelle il s'appuyait s'ouvrit brusquement, si bien que Sacatrapas père, au mépris de toute dignité conjugale et paternelle, s'étala tout de son long dans le vestibule de son appartement.

Après de longs efforts personnelSj conjugués: "avec ceux de son 1 épouse, qui, en ouvrant intempëstiyement la porte, l'avait privé de son appui, et précipité sur lé carreau, Sacatrapas se retrouva, il ne sut jamais comment, assis sur Une; chaise dansysâ salle à manger* ayant, comme par miracle, conservé, non seulement sa boîte à outils en bandoulière, mais

encore, sous -son, bras gauche, le paquet contenant la tête de mort entrée si bizarrement élans son . existence:

Dieu,, qui fait bien tout ce qu'il fait, voulut sans doute éviter ainsi la rupture.pfértiaturéë du.ménage SaeatrapaSi- que. le ministre avait béni âuypièd des autels, y : : ;Èh. ëfféty si Sacatrapas père n'avait .pas- profité, outre mesure des y bienfaitsdu Seigneur, sous forme de jus de la:treille et alcools variés^, il aurait sans- douté, remarqué :: que la compagne de ses jours et de ses nuits était passablement décoiffée ; que sa robe paraissait, rattachée: à la hâte, ef:.qu'e]le répandait un parfum violent, beaucoup plus Violent, certes, que celui .des-frictions. économiques dont il faisait l'acquisition au rabais; au: marché de Chartres, pour l'usage de sa clientèle canine.

Mais fa bienheureuse ivresse tissait, devant lesr yeux de. Sacatrapas, le:" voile du bonheur: et, loin d'adresser des reproches à son épouse sur sa mise plutôt négligée et l'absence

de toute cuisine sUr le feu -^ toutes choses qu'expliquait la rentrée prématurée du maître du logis, généralement retenu au dehors par ses affaires et ses amitiés jusque vers 8 heures du soir — c'est le digne tondeur de chiens qui s'entendit copieusement enguirlander par sa moitié. Chacun sait, sinon par expérience, du moins par ouï-dire, qu'il n'est si bruyante ; et éloquente personne qu'une femme coupable : et c'est en vertu de ce principe que Madame Sacatrapas, que ses ménages ne retenaient jamais aU delà de trois heures après midi, alors qu'il en était sept passées^ déversa sur son innocent époux, coupable tout au plus de trop de respect pour les devoirs de l'amitié, tous les reproches qu'en son for-intérieur elle ne pouvait s'empêcher de se faire à elle-même : non pas tant par remords de sa conduite que par regret de sa propre sottise.

« Eh bien, vrai, se disait-elle, j'ai de la chance: pour une fois qu'il rentre en même temps que moi, il est tellement saoul qu'il n'y voit que dû bleu. Sainte Mère des Anges, que de cierges je vous dois !... »

(A suivre)