Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1920-12-20
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 20 décembre 1920 20 décembre 1920
Description : 1920/12/20 (Numéro 45783). 1920/12/20 (Numéro 45783).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k538545r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/03/2008
1 e:
réduire définitivement, lui imposer le
voisinage de la plus grande Arménie
possible.
S'il s'est créé, grâce à la guerre, des
pays tels que l'Ukraine et la Géorgie,
dont les habitants n'ont découvert qu'ils
avaient une nationalité- à part qu'en li-
sant les ukases d'un groupe d'intellec-
tuels habiles qui l'avaient décidé, il est
incontestable qu'il :y a des Arméniens,
et une Arménie. Mais elle ne va pas jus-
qu'à Erzeroum ou à Bitlis, ni surtout
ju3qu'ën Cilicie
Tant de difficultés sont venues d'ail-
leurs s'opposer à cette exclusive en fa-
veur d'un peuple au détriment d'un au-
tre qui, somme toute, malgré sa faute, a
le-droit de vivre partout où il est en ma-
jorité reconnue, que la frontière n'a pas
été fixée dans le traité.
En outre des intérêts britanniques, un
f facteur moral avait induit l'Amérique et
la France en faveur de cette fausse solu-
tion le mallieur d'une race tyrannisée
et massacrée par des tyrans. On aurait
dû cependant savoir que, si les Turcs
massacraient les Arméniens, les Armé-
niens massacraient aussi les Turcs, et
dans des proportions égales. 'La seule
différence était que, lorsque son sang
coulait, l'Arménie emplissait le monde
entier de ses lamentations, tandis que les
Turcs se taisaient en attendant l'occa-
sion de'prendre leur revanche.
Pour contenir le danger ottoman et ré-'
parer une injustice séculaire, on a donc
fait une grande Arménie. Pouvait-elle
vivre? On ne s'en' est guère occupé. La
vérité est cependant que les Arméniens
ne sont et ne veulent être que des com-
merçants. Pas d'industrie, une agricul-
ture arriérée et aucun élément d'admi-
nistration. A part un ou deux hommes
de valeur, les hommes d'Etat arméniens
sont des instituteurs que. leur niveau de
culture met à peine dans l'état de gérer
un chef-lieu de canton. Ce sont des Ar-
méniens qui m'ont donné ces renseigne-
ments, et c'est plus que symptomatique
les Arméniens intelligents ne croient pas
à l'Arménie. L'emprunt national, par
exemple, lancé à grand- fracas de publi-
cité, n'a produit qu'une somme dérisoire.
Les origines de la courte campagne
entre Arméniens et nationalistes rétablit
d'ailleurs les faits sous leur, jour vérita-
ble les nationalistes ne sont entrés en
campagne que: sur les provocations de
leurs voisins, brûlant les villages musul-
mans et massacrant les habitants. Des
membres de la mission américaine de
Karo en ont été les témoins. Il est prou-
vé parjcontre que les nationalistes par
calcul politique sans doute- n'ont pas
commis d'atrocités pendant leur avance.
On sait ce qufa été cette guerre de trois
semaines simple promenade militaire,
des kemalistes. L'armée arménienne,
sans cadres, peu instruite et qui, suer-
tout, ne tenait pas à se battre, se retira
très facilement, malgré des communi-
qués ronflants, sans même chercher à
sauveur les munitions que venait de lui
envoyer la Francs, ou les stocks de fa-
rine donnés par l'Amérique. Contraints
de signer un premier armistice alors
que les soldats de' Kemal étaient
à Alexandropol, la poignée dre dirigeants
arméniens qui constituent au fond toute
la volonté du pays se tournèrent, alors
vers lm; soviets ils sentaient, avec l'é-
chec do Venizelos, que les alliés allaient
lâcherle traiité de Sèvres et se tournaient
vers Moscou Pour le faire respecter, à.la
place du traité de Brest-Litovsk.
Cela entrait précisément dans le jeu
de Tcahitcherine. Les populations musul-
manes' du Daghestan, de rAzerbeidjan
et du -Caucase du Nord entraient dans
une agitation dangereuse à l'approche
des Turcs. Les soviets, qui savent leur
situation instable sur ces territoires isla-
miques,' voulurent éloigner le Turc, ap-
paru comme un sauveur aux opprimés
d'où le second armistice imposé par le
grandiommissaire des soviets à Erivan,
dans lequel Mustapha Kemal ne con-
serve plus que les districts de Kars, Olti,.
Kadisorari, Ardaban, Sourmali et le gou-
vernement d'Erivan. Encore, d'après les
dernières nouvelles, Moscou insisterait-il
pour qu'il évacue Kars.
Brusquement, le ior décembre, des
troupes soviétiques, formées dans la .ré-
gion de Bakou, ont franchi la, frontière
et ont envahi l'Arménie. Un gouverne-
ment communiste s'est immédiatement
constitué, ayant à sa tête M. Karaka-
nian (de son vrai nom Kara Khan), qui
n'est auitre, qu'un des signataires du trai-
té de Brest-Litovsk
1 A vrai dire, les soviets, malgré les ap-
parences, ne domptent pas se servir de
l'Arménie. Ils se sont rendu compte du
néant de ses moyens, et il est certain
qu'ils ne s'exposeront pas, pour elle, à
un conflit avec les nationalistes. Mais
ils ont voulu la placer sous leur coupe
et mettre du terrain entre Mustapha Ke-
de niches dont l'ensemble forme un
vaste hypogée circulaire. Telle est la
manière de cette reine de, pratiqué!' la
fidélité. Le drame éclate entre les deux'
derniers venus au ̃ "palais d'Alinéa, le
capitaine Morhange et le lieutenant de
Saint-Avit. Celui-ci, affolé de jalousie
par les sortilèges d"Antinea, finit par,
assassiner son compagnon, qui, cepen-
dant, le premier, a résisté aux charmes
de 'l'enchanteresse. Saint-Avit, le crime
accompli, se sauvera, accompagné de la
tendra petite esclave Tanit-Zerga, qu'il
/aura la douleur de voir mourir en route,
et il regagnera -son poste dans le Sud-
Oranais. G'est de là que volontairement
il repartira.comme halluciné, pour aller
rejoindre là-bas, dans le mystère et dans
la volupté, Antinea et la mort.
Je ne vois guère qu'une objection à
faire à cette adaptation fort habile, mais
elle est d'importance. Elle a trait aux
-deux personnages du vieux savant Le-
mège et du chambellan polonais Bie-
lowski, échappés de la Cour de Napo-
léon III. Ces deux fantoches détruisant
trop souvent l'atmosphère de mystère in-
dispensable à la pièce. Pourquoi n'avoir
pas substitué à ce petit exégète ridicule
à' la calotte de soie, au gilet rouge et à la
redingote bleue, un savant étrange, tou-
ché de quelque folie mais aussi de quel-
que grandeur.. comme aurait pu l'inia-
giner un Hoffmann ou un Edgar Poe ?
Les décors de M. Numa Chazot sont
d'une grande simplicité et plusieurs sont
réussis. L'interprétation mérite des élo-
ges. M. Jean Dax prête .une fière dignité
et une
rhange donne au pe-
tit savant tout son at et toute son_ au-
torité, et ce n'est jpoint sa faute s1 le
personnage est 'lacé. Mme Marco-
Vici est une An d'une grande beauté
et elle a tout ce qu'il faut de séduction
troublante pour justifier les crimes qui
mal et les pays musulmans sur lesquels
ils dominent.
Aux alliés de profiter, du. -dépit où l'on
est en ce moment à Angora et de faire
se dresser l'un contre l'autre ces deux;
impérialismes ennemis d'hier et de de-
main unis un instant par leur faute
l'impérialisme ottoman et l'impérialisme
russe.
Georges Labourer
UNE EXPQSITION « TRÈS CHIC
est celle que fait actuellement Sorbier.
On y trouve de très élégants chapeaux
pour le matin, l'après-midi, les visites
des coiffures, et bandeaux pour restau-
rant', danse, théâtre 'dernières créa-
tions de la Mode parisienne, à des prix
très avantageux,
9, rué La Fayette, Paris.
La Russie bolcheviste
prépare la guerre
Contre qui ? Pologne ou Lettonie ?
La paix russo-polonaise n'est toujours
pas signée, les délégués bolchevistes ayant
demandé un nouveau délai de six semai-
nse. Peildarat ce temps, les rouges. prépa-
rent et concentrent des armées sur leur
frontière nord-ouest, c'est-à-dire face à la
Pologne, la Lettonie et la Lithuanie.
Un télégramme de Riga, daté du,19 dé-
cembre, dit que les milieux officiels lettons
se montrent .partiiculièneniient inquiets de
cette activité militaire..
En Estonie, on rectoute également les
opérations bolcfoeyisites: Le journal esto-
nien Tatina-Téataja annonce que des pré-
paraüifs de guerre continuent en "Russie
soviétiste et que les troupes de l'année rou-
ge, au lieu d'être démabilisées, sont can-
tonnées dans dles villes de moyenne impor-
tance comme Louga ou Gatchina. Le jour-
mal estonien Laataka assure que les bol-
chevistas emploient 'des femmes pour éta-
blir des siginiaiux sur le front finlandais.
Désirant avoir les mains libres au sud,
elle demande à traiter avec
la Roumanie
Parallèlement à ces préparatifs au nord-
ouest, la Russie bolcheviste, ayant vaincu
Wrangel et les Ukrainiens au sud, cherche
à avoir les mains complètement libres de
ce côté..
On signale, en /effet, de Buicanest que
Tchiohfârine vient d'adresser une note au
gouvernement roumain pour demander une
date et un lieu de mendez-vous, en vue de
lia conférence qui doit s'occuper du réta-
blissement de la paix entre les deux pays.'
Tchitcharine termine en disant que cette
reprise des relations dépend de la pleine
discussion de toutes Les questions intéres-
sant la Rouinïamie et la Russie.
POUR NOËL, DES CADEAUX
-Vous qui ne savez qu'offrir pour Noël
et le jour de l'An, allez chez Boin-
Taburet, 3, rue Pasquier, & côté des bel-
les pièces d'orfèvrerie et des merveilles
authentiques. du dix-huitième siècle,
vous trouverez un choix ravissant de
bibelots, dont la fantaisie et l'originalité
s'allient au goût le plus parfait.
LA SANTÉ DE M. PAUL DESCHANEL
Il va se rendre en Eure-et-Loir
pour défendre sa candidature
M. Raoul Péret, président de la Cham-
bre des députés, et M. Maurice .Mau-
noury, président de la commission des
finances, ont rendu visite, hier après-
midi, à M. Paul Deschanel. Ils ont
trouvé l'ancien président de la républi-
que, avec lequel ils ont eu une longue
conversation, en parfait état de santé et
se disposant à partir pour l'Eure-et-Loir,
où l'on sait qu'il doit être candidat aux
élections sénatoriales.
Si Noël doit se passer sur la Riviera,
c'est surtout au Carlton Hôtel de Cannes
est au Royal Hôtel de Nice, où M. Henry
Ruhl a peine à satisfaire à toutes les
demandes de sa fidèle clientèle, heu-
reuse de le retrouver à la tête des beaux
hôtels dont il est le créateur.
LA FLOTTE ITALIENNE
ET D'ANNUNZIO
Un démenti
L'agence Stefani communique le dé-
menti officiel suivant:
Rome, 19 décembre. La nouvelle de
source allemande, répandue par un journal
anglais, au sujet de l'attitude de la marine
italienne, est inventée de toutes pièces et
fausse.
se commettent en son nom, tout, y com-
pris un accent singulier qui, à vrai dire,
ne semble appartenir à aucun continent
connu et qui, par conséquent, doit être
très probablement l'accent même des ci-
toyens de l'Atlantide. Mais il est juste de
mettre hors de pair dans cette distribu-
tion M.' André Lugueit, qui a joué avec
une autorité, une ardeur remarquables
le rôle très lourd de Saint-Avit; et Mlle
Madeleine Lambert (Tanit-Zerga), une
jeune artiste qui possède des dons char-
mants de grâce et de sensibilité et une
voix harmonieuse et fragile qui pour no-
tre plaisir le plus délicat nous rappelle
celle de Mlle Madeleine Lély.
Oserai-je avouer mais oui, j'oserai'
-1- que la reprise du Roi aux Variétés
m'a causé un plaisir extrême. On m'a
assuré que la pièce n'avait point vieilli.
Je n'ai fait d'ailleurs aucun effort pour
combattre cette opinion, et j'ai pensé,
non sans tristesse, à la joie qu'elle eût
causée à ceux qui ne sont plus là Gas-
ton de Gaillavet, Lmmanûel Arène, Fer-
rïarid Sainuel, les chère collaborateurs'
d'une œuvre qui leur survit, et avec la-
quelle je reste tête à tête. Le public* a fait
a cette comédie un accueil qui me rem-
plirait de confusion si je ne savais pas
fort bien toute la part qui en revient à
une interprétation aussi brillante, aussi
parfaite que celle du premier soir. M.
Max Maurey est parvenu en quelques
mois à reconstituer la grande troupe des
Variétés et à- rendre à ce théâtre son
prestige et son éclat d'avant guerre,. C'é-
tait une rude entreprise. M. Max Mau-
rey y a réussi. Que les dieux qui ont
souvent élu domicilo aux Variétés
en soient loués
Mlle Andrée Spinelly jouait une grosse
partie en reprenant le rôle de Youyou,
qui fut l'un des succès, lès-plus éclatants
d'Eve Lavallière. Elle l'a gagnée au delà
kes lloûdaûités
LES COURS
Hier Dimanche, jour de la Saint-Nicolas,
un service religieux a été célébré en l'église
russe de la rue Daru, pour le repos de l'âme de
Nicolas 11, le Tsar martyr.
Toutes les personnalités de la colonie russe
actuellement à Pàris avaient tenu à assister à
cette imposante cérémonie. Aux premiers rangs,
nous avons reconnu:
S. A. le Grand-Duc Dimitri, S. A. 1. la
Grande-Duchesse Marie-Pavlovna princesse Pou-
tiatine, la princesse Paley, prince V. Kotchou-
bey, princesse Orlaff, M. A. Tripoff, prince
Dolgorouky, M. Pierre Botkine, général Moso-
loff, M. Polowzoff, M. et Mme Ratkoff, princesse
Gagârine, comte et Comtesse Bobrinsky, M. Schç-
beko, comte Nostitz, etc.
De Naples:
Le Duc d'Aoste est arrivé hier, à midi. Il a été
officiellement reçu par les autorités et acclamé
par une foule nombreuse. La ville était magnifi-
quement pavoisée.
Son Altesse Royale, suivie d'un important cor-
tège, s'est rendue à la mairie, où elle a assisté
à la remise d'une statue représentant la victoire
et qui a été fondue avec le bronze de deux cannons
autrichiens.
Le Duc et la Duchesse d'Aoste se sont montrés
au balcon et ont été l'objet d'une manifestation
enthoüsiaste.
De Punta Arenas (Chili)':
L'Infant Alfonso et sa suite ont débarqué au
milieu des acclamations. Les troupes rendaient
les honneurs. Un défilé a, été organisé à son
intention.
Le soir, un banquet a été offert par le maire
au Prince ainsi qu'aux ambassades et délégations
étrangères.
De Lisbonne:
Les obsèques solennelles de l'Empereur dom
Pedro du Brésil auront lieu mercredi, en l'église
San Vicente de Lisbonne. Le cardinal patriarche
officiera, entouré de nombreux prélats le corps
diplomatique et le président de la république
assisteront à la cérémonie. Les cendres de l'Em-
pereur seront ensuite portées à bord du cuirassé
brésilien Sao-Paulo.
Aujourd'hui lundi 20 décembre, à .dix
heures, un service sera célébré eri la chapelle de
la Sainte-Vierge, à Saint-Philippe du Roule, pour
le repos de l'âme de S. A. R. le Prince Pascal
de Bourbon des Deux-Siciles, comte dé Bori.
Lé Prince Charles de Belgique, fils du Roi
Albert, qui vient de faire un court séjour à Lon-
dres, est de 'retour à "Bruxelles.
A,L'ELYSEE
Le président de la république s'est fait
représenter, hier matin, par le commandant Mol-
lard au service solennel organisé en l'église
Saint-Eustache par l'Union nationale des com-
battants.
DANS LE MONDE
Très brillante réception dansante, mardi
dernier, chez Mme Edgard Stern.
Première matinée musicale, hier, chez Mime
Watel-Dehaynin. Un élégant auditoire a beaucoup
applaudi Mlle Vécart, ainsi que M. Rouard, de
l'Opéra, et le trio Wuillaume, qui obtint le plus
vif succès.
DANS LES CERCLES
Revenant à une tradition d'avant-guerre, le
comité de la Sabretache a repris ses dîners pério-
diques intimes. Samedi soir, le président, le géné-
ral de Monard, et ses collègues ont reçu le maré-
chal Foch au Cercle Interallié, et lui ont fait
part de sa nomination à la présidence d'honneur
de la, Société.
-'L'assemblée générale de l'Union des
femmes peintres et sculpteurs s'est tenue hier,
à deux heures, au Lyceum Club, rue de Pen-
thièvre, *sous la présidence de Mme la duchesse
d'Uzès douairiére.
Ont été élues membres du comité Mmes'
Gruiyer-Herbemont, Loth-Bossert, Maria, Bour-
gonnier-Claude, Cabarrus, sBourrillon-Tournay.
CARNET DE LA CHARITE
Le 22 décembre, à huit heures et demie,
l'Ecole Fontanes donnera, à la salle des Sociétés
savantes, 8, rue Danton, une soirée artistique et
littéraire au profit du Secrétariat français .des
villages libérés. De toutes les œuvres nées de
la guerre, il n'en est pas de plus émouvante que
celle-ci, consacrée à la résurrection de nos chères
régions martyres aussi, tous ceux que passionne
cette action patriotique voudront y concourir en
allant applaudir un beau programme interprété
par des artistes du Conservatoire, Mlle Valpreux,
de la Comédie-Française, et l'amusante comédie
La Farce de maitre Pàthelin.
Cartes d'entrée à 30, 20 et 10 francs.
Le Secrétariat français des villages libérés
édite, au profit de son oeuvre si émouvante/du
relèvement matériel et moral de nos régions mar-
tyres, et par les soins du maître graveur Marty,
une très artistique plaquette consacrée par notre
éminent collaborateur M. Maurice Barrés, de
l'Académie française, a la résurrection de cette
terre de Lorraine si chère à nos cœurs, et dont
le crayon de Val-Rèyre a dessiné de façon saisis-
sante les douloureuses blessures. Nos lecteurs
voudront sûrement apporter leur concours à cette
œuvre patriotique, dont l'action chaque jour
grandissante ne se borne pas à la Lorraine, mais
s'étend aussi dans les Ardennes, la Marne,
l'Aisne, le Nord, l'Alsace, comme's'est étendue
de toute attente, sans chercher un ins-
tant à imiter sa devancière et en n'ayant
recours qu'à sa propre r-atuire et à ses
dons personnels. Depuis hier, les Varié-
tés, ont retrouve l'artiste capable de re-
'cjieillir la succession du grand emploi
comique féminin si difficile à pourvoir.
lflle Spinelly a tout ce qu'il faut pour le
tenir: la gentillesse futée, l'espièglerie,
la grâce sensible, l'autorité gaie. La fan-
taisie lui est naturelle et- elle accueille la
mélancolie attendrie avec la simplicité
et la franchise un peu étonnées du Ca-
price quand il s'aperçoit qu'il va devenir
l'Amour. Elle accommode a sa manière,
qui est,charmante; l'ingénuité et la ma-
lice libertine. Si Rosine et Gavroche s'é-
taient mariés ou avaient fait semblant,
j'imagine qu'ils auraient pu avoir pour
fille Mlle Spinelly, qu'ils en seraient très
fiers et qu'ils se confieraient aujourd'hui
l'un à l'autre « Croyez-vous, mon cher,
cette petite. » « "Ma bonne amie, je
vous l'avais toujours dit. Paris s'est
toujours préoccupé d'avoir quelques
symboles légers et clairs. Mlle Spinelly
es1, devenue l'un d'eux. Elle a l'esprit et
le nez qui conviennent, l'esprit en éveil
et le petit nez en l'air. Et quand une
femme qui a le nez en l'air se met à
avoir de l'émotion, on ne sait pas jus-
qu'où- cela peut aller. Le nez grec ne
nous a jamais encha.nté il ne semble
point que les derniers événements l'aient
mis en hausse.
Mlle Gabrielle Dorziat a remporté dans
le rôle de Thérèse Marnix l'un de ses
plus brillants succès. Elle en a rendu
avec une justesse infinie les moindtres
nuances. Elle lui a prêté toute la distinc-
tion qui' lui est naturelle et elle y à
ajouté la distinction de parade qui a
communiqué au personnage tout le co-
mique nécessaire. Elle a tour à tour été
femme et comédienne, coquette et la co-
guette. Elle a reçu les ministres de la
sur ces départements l'horreur de l'invasion, dont
les meurtrissures nous restent encore à panser
d'une main fraternelle et secourable.
La plaquette, du prix de' 5 francs, se. trouve
au Secrétariat français des villages libérés, 20, rue
.Bertrand, Paris et dans les principales librai-
PETIT CARNET
Médaille de vermeil de la Reconnaissance
française:
Baronne Camille de Rochetaillée, née Marie-
Constance de Rochefort: « A, durant toute la
guerre, assuré personnellement le bon fonction-
nement *d 'œuvres patriotiques qu'elle avait fon-
dées dès le début des hostilités. Elle a transformé
son château en ambulance pour officiers et sol-
'dats, elle a envoyé plus de 12,000 colis aux pri-
sonniers, elle a fait parvenir à nos combattants et
%a nos prisonniers des sommes très importantes.
En résumé, elle a consacré une fortune aux
défenseurs du pays et, en même temps, elle
s'est consacrée au succès de toutes les œuvres
charitables qu'elle a entreprises. »
La baronne Camille de RochetaiHée est, on le
sait, la mère de la duchesse de Broglie.
La princesse de Ligne, née Elisabeth de
La Rochefoucauld, vient d'obtenir la médaille de
la Reconnaissance française en argent avec cette
belle citation:
« N'a cessé, pendant toute la guerre, de pro-
pager l'influence française en Suisse par des
œuvres multiples dont elle a été la fondatrice et
la, protectrice généreuse (Exposition des Beaux-
Arts interalliés, conférences pour répandre la
parole et les idées françaises, foyer des internés
alliés, œuvres du travail à domicile pour les
femmes d'internés) a, de plus, par son influence
et ses démarches, réussi à faire revenir d'Alle-
magne-un nombre considérable de soldats fran-
çais prisonniers, 3,000 environ. A sacrifié la' plus
grande partie de sa fortune à la cause alliée. »
La médaille d'argent de la Reconnaissance
française a été décernée également à la marquise
de Croix, née Antoinette de Durfort de Civrac
de Lorge
« A installé à ses frais, dans les dépendances
de sa propriété de Génélard (Saône^et-Loire), un
hôpital de vingt-cinq lits; en a, pendant toute la
durée de la guerre, assumé avec dévouement la
direction, en même temps qu'elle a pourvu par
ses très généreuses subventions pécuniaires à
son, régulier fonctionnement; s'est, de plus,
dépensée en soins aussi compétents qu'assidus
aux blessés. »
-M. Romain de Garsignies, décoré de la
(croix de guerre,, vient d'être promu chevalier de
la Légion d'honneur (trois citations).
Le lieutenant Robert de Courson de La
Villeneuve, du 3° spahis (Maroc), vient d'être
nommé chevalier de la Légion d'honneur avec la
citation suivante « Officier aussi brave que
modeste, .s'est distingué en de nombreuses cir-
constances. Plusieurs blessures,et plusieurs cita-
tions. »
Nous nous empressons d'annoncer aux nom-
breux amis du marquis de Castellane qu'une amé-
libration assez sensible s'est produite, samedi,'
dans l'état de sa santé, et que cette amélioration
s'est fort heureusement maintenue durant toute
la journée d'hier.
NECROLOGIE
Le mercredi 22'décembre, à onze heures
et demie, en la basilique Sainte-Clotilde, auront
Heu le serv,ice anniversaire pour le repos de l'âme
du comte Fremy et les obsèques de son fils
Raymond, glorieusement tomBé à Moussey
(Vosges), le septembre 1914.
Ces jours derniers ont eu lieu, à Mattot,
dans le Calvados, le service funèbre et l'inhu-
mation des comtes René, Guy et Carie de Bour-
mont.
La messe fut célébrée par l'abbé Dupont, curé
d'Eterville, et l'absoute donnée par le chanoine
de Saint-Pol; curé de Saint-Julien de Caen.
Aux premiers rangs de l'assistance, nombreuse
et recueilllie, avait pris place la famille des héros
tombés au champ d'honneur, représentée par la
comtesse René de Bourmont, le marquis et la
marquise de Montferrand, le comte et la com-
tesse Robert de Semallé, le com,te de Robien, le
comte de Bourmont, la comtesse Henri de Bour-
mont, M'. Dotilcet, Mme Lesourd.
Reconnu encore: marquis de Cornulier, mar-
quis d'Oilliamson, comte et comtesse Pierre
d'Oilliamson, baronne de Belleville, M. et Mme
Henri Thomine-Desmasures, vicomte et vicom-
tesse d'Aigneaux, M. et Mme Raymond Paris,
comte et comtesse de Brye, M. Vautvrecy, maire
de Maltot, etc.
L'armée avait voulu s'associer à ce deuil et
était représentée par te commandant Bonnel et.
le capitaine Preslat, du 43° d'artillerie; le capi-
taine Bonn, du 36° d'infanterie le lieutenant avia-
teur Cauvy.
L'Association des anciens combattants de 1870
et l'Union nationale des combattants de la grande
guerre étaient également représentés par des.
délégations, avec les drapeaux cravatés de crêpes.
Après l'Evangile, le chanoine de Saint^Pol a
prononcé une éloquente et patriotique allocution.
Valfleury
Chez China, 26, rue Chabot, objets de
Chine: jades, bracelets, colliers fant., bro-
deries, meubles chinois, jolis bibelots.
Vàbondancè des matières nous oblige,,
notre grand regret, à remettre la suite
de notre /euilleton L'ECUYERE, de
M. Paul Bourget, de l'Académie fran-
çaise.
troisième république avec une bonne
grâce impertinente destinée à faire rêver
tous les ministrables, et elle donne des
leçons de-révérence avec tant de charme
facile que le protocole en a soudain été
rajeuni et embelli. Combien il., est re-
grettable qu'il ne, nous ait pas été permis
d'applaudir Mlle Dorziat dans le rôle de
Gélimène Je ne vois.pas aujourd'hui
qui pourrait -Le tenir avec plus d'exaoti-
tude et d'autorité.
,Le policier Blond, disciple de Sher-
lock Holmes, a retrouvé en M. Max
Dearly son incomparable créateur. On a
remarqué, avec une ironie fort imper-
tinente, que l'on avait repris à l'usage
des comédiens le verbe créer qui, jus-
que-là, n'avait guère servi que pour
Dieu. Je n'en aperçois pas néanmoins
un autre qui puisse désigner aussi juste-
ment la maîtrise prodigieuse d'une fan-
taisie à la fous précise et déchaînée avec
laquelle 'M. Max Dearly s'est emparé des
divers aspects de son personnage. Rien
n'es;t laissé au hasard et .tout semble
pourtant imprévu. La bouffonnerie la
plus large, la plus irrésistible, la plus
débridée de ce;grand artiste prend mal-
gré tout un souci constant de ne pas,per-
dre de vue la réalité: Si M. Max Dearly,
dans la scène du coiffeur, parvient pen-
dant .dix minutes à, provoquer chez le
spectateur un rire incoercible, c'est que,
malgré l'outrance comique du texte, il
sait être un vrai coiffeur que ses ges-
tes, ses attitudes, la souplesse rapide et
caressante de ses mains ne peuvent ap-,
partenir qu'a cette profession. J'en dimi
autant de son tapissier et de son diplo-
mate, dont la myopie est, en quelque
sorte, professionnelle.
M. Harry Baur n'avait pas besoin de'
cette soirée pour être un des artistes les
plus curieux et les plus complets de ce
temps. Je crois cependant, et j'en éprou-
ve une grande satisfaction, que la cou-
he Père Sertillange
à Sainî-Efienne-du-Mont
Safnt-Etienne du Mont est la paroisse
des grandes écoles de l'Etat Collège de
France et Sorbonne, Ecole de droit,
Ecole polytechnique, Ecole des Mines,
etc.. C'est dire que professeurs illus-
tres et étudiants ardents à s'instruire
s'y coudoient..
Et puis, que de souvenirs dans cette
maison de Dieu qui attire et retient les
regards de l'artiste Lés solitaires exilés
de Port-Royal détruit sont venus y cher-
cher le repos Le Maistre, Pascal, Ra-
cine Racine, mondain converti aux
âpres maximes d'un Saint-Cyron.
Dans ce cadre fait pour lui, le Père
Sertillange prêche une série de confé-
rences où il montre ce qu'apporte de
vigueur et de clarté à l'intelligence hu-
maine la 'correction de moeurs de
l'homme « au cœur de diamant » et, au
contraire, quel trouble peut'jeter dans
l'esprit la poursuite de la volupté.
G. L.
AU TROCADERO
La Journée nationale des Mères
de familles nombreuses
Une belle manifestation a eu lieu hier
au Trocadéro. Le Comité de la Journée
Nationale des mères de famille nombreu-
ses a procédé, en effet, à la distribution
des récompensés accordées aux familles
les plus nombreuses de la capitale.
Le président de la république s'était
fait représenter à cette cérémonie.
C'esînotre ancien et sympathique con-
frère, M. Jacques Bertillon, président de
l'Alliance pour l'accroissement de la po-
pulation française, qui a ouvert la sériè
des discours.
Il .a insisté sur le danger que court la
France en maintenant sa population à
un chiffre dérisoire, et son argumenta-
tion a vivement frappé ses nombreux au-
diteurs.
M. J.-L. Breton, ministre derhygiène,
de l'assistance et de la prévoyance socia-
les, a pris la parole à son tour. Lui aussi
a signalé la nécessité de la protection
qu'il fallait accorder aux chefs de famil-
les nombreuses, car il s'agit ici d'un élé-
ment essentiel dans la lutte économique.
L'orateur a d'ailleurs reconnu l'impor-
tance du mouvement qui se dessine ac~
tuellement en faveur de la protection de
l'enfant et du relèvement de la natalité.
Un programme artistique très réussi
a terminé cette fête familiale et on y a
fort applaudi Mmes d'Elty et Cléo de
Mérode de l'Opéra Suzanne Devoyod,
de la 'Comédie-Française Marie de l'Is-
le, de l'Opéra-Comique -Gonel, de l'O-
déon.
0. W:
Quelles en sont les causes ?
Nous avons relaté, hier, la perte de
l'aviso Bar-le-Duc, échoué dans des con-
ditions encore mystérieuses, car aucune
explication n'a été donnée de cet acci-
dent et un de nos confrères déclarait,
hier soir, qu'au ministère de la marine
« on ne pouvait donner les renseigne-
ments en possession du ,ministre ».
Ce que:l'on peut déjà affirmer, c'est
qu'aucune imprudence ne doit être im-
putée au commandant de l'aviso, le ça-'
pitaine de corvette Blanchot, officier
très brillant et qui était proposé pour
capitaine de frégate.
Attendons la version officielle, qui ne
peut tarder..
LIBRAIRIE
Roby=la*Gloire
Titre énigmatique d'un nouveau ro-
man de Robert Destez, qui laisserait
croire qu'il s'agit d'un roman de guerre
alors que l'action se déroule en plein
Paris et, en pleine paix. Histoire âpre
et violente d'un ambitieux auquel le
courage fait défaut pour réaliser ses
ambitions et qui n'en retrouve que pour
mourir. Un livre qui marquera sa place.
:dans la'production littéraire de cette
année. (Un vol. 6 fr. 75, Albin Miphel,
éditeur).
ronne du roi de Cerdagne ajoutera un
beau fleuron à la sienne. M. Harry Baur
a fait de ce souver ain, que pouvait guet-
ter l'opérette, une composition remar-
quable et d'une qualité supérieure, et
qui doit autant à la fantaisie" qu'à la vé-
rité. Grâce à sa mesure, à son intelli-
gence," à son tact, Jean IV n'a rien d'un
fantoche. C'est bel et bien, en chair et
en os, un authentique petit roi néo-bal-
kanique. M. Harry Baur n'en a négligé
ni la hauteur, ni la bonhomie, ni les
brusques colères, ni les apaisements su-
bits, ni les reniflements, ni les fronce-
ments de sourcils, ni les éclats de rire.
Il n'a omis aucun des traits qui pou-
varient faire d'une caricature un portrait
et il n'a jamais oublié qu'il tenait entre
ses mains un sceptre dans les moments
mêmes où il risquait de ressembler à un
Boûrdier, 1% socialiste millionnaire,
c'est M. Raimu. Il a suffi de trois an-
nées à ce comédien pour se placer au tout-
premier plan. Il y restera et ne fera qu'y
-grandir. M. Raimu possède, en effet,
une nature comique d'une richesse et
d'une violence singulières. C'est une
force de la nature et de la joie. Il la pro-
digue sans compter. Le ressOrt de l'ac-
tion considérable qu'il possède sur le
public est la. sincérité c'est pour cela
que cette action est si directe. Il a rendu
miracle l'encolure, la vanité, la béa-
titude satisfaite et la jovialité parvenue
de Boûrdier, arrière-petit-fils de M.
Jourdain. Lorsqu'il s'écrie Au* jour-
d'hui, l'Etat c¥st nous », M. Raimu
atteint à la grandeur dans 'le .,comique.
"M. André Dubosc a mis au service du
marquis de -Ghamarande sa finesse, son
impertinence, sa dignité vexée. Cest un
bien ici cadeau à faire à un vieux gen-
tilhomme. M. André Dubosc le lui. a ac-
cordé sans lésiner. Rien qu'à le voir, on
devine qu'il 'a dû souper au Café An-
LES NOUVEAUX PERMIS DE,- CIRCULATION
POUR AUTOMOBILES ••
Aux termes de l'article 99 de @la loi dit
25 juin 1920, tout propriétaire de voiture
automobile publique ou privée servant au
transport des personnes ou des marchan-
dises devra, 'pour chaque voiture mise en
circulation, être muni d'un permis dont la'
délivrance sera effectuée à la recette bura-j
liste de la résidence sur'.la. déclaration de
l'intéressé et la représenta,tion du récépissé'
remis par la préfecture (carte grise).
La délivrance du permis donnera lieu,
partir du 1»' janvier 1921, au payement de'
l'impôt prévu l'article 100 de la loi pré-i
citée.
Les permis de circulation sont délivrés et
l'impôt perçu dans les bureaux des contri-)
butions indirectes, à Paris 29, rue Yignon ;j
20, .rue Lesueur 52, boulevard Roche-
chouart 8, rue de Turenne 2, rue Botza-
ris 117, rue Monge 113, rue du Cherche-
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Cadeaux de Noël
Vous trouverez à la Maison R. Juclier
ét Cie (anc. Cave), li, Faubourg-Saint-
Honoré, les épingles à chapeaux grosses
perles baroques, si en faveur, et de dé-
licieux bibelots pour vos cadeaux de
Christmas.
CHEZ LES CHEMINOTS
Ils protestent contre le projet du gouvetv
nement de réorganisation des
chemins de fer
Les cheminots s'agitent de nouveau.
Cette fois il s'agit du projet gouvernemen-1
tal de réorganisation des chemins de fer,!
de la nouvelle échelle des salaires et des
nouveaux règlements.
En conséquence, les cheminots de la ré-
gion parisieane ont tenu un important
meeting à la Bourse du travail, où les ora-
teurs1 habituels ont exposé les doléances da
la corporation. Cela s'est terminé par le
Vote par acclamations d'un ordre du joui'!
par lequel les assistants s'élèvent contré
les-projets du gouvernement, « dénonçant;
les nouvelles conventions. scélérates de
1920 », ils prennent! le pays à témoin que
c'est au moment précis où des accidents
sans cesse renouvelés menacent chaque
jour davantage la vie et les intérêts des
usagers que le Parlement n'hésite pas à
sanctionner le gâchis en étendant les pou-
voirs des responsables et des ploutocrates
dressés contre l'intérêt général ».
Ils réclament la réintégration des spé-
cialistes.et techniciens révoqués, assurant
que c'est là le seul moyen d'éviter les acef-
dents et d'améliorer le régime de l'exploi-
tation. Ils décident, au surplus, de pour-
suivre une action pour aboutir à ces
tégrations.
Les cheminots se prononcent légalement
contre l'application des échelles de traite-
ment et du statut du personnel où ils ne
retrouvent plus, disent-ils, les nvàintages.
qu'ils attendaient. Enfin, ils nient la baisse
du coût de la vie et décident de soutenir la
demande d'augmentation de l'indemnité de
cherté .de vie formulée par le cartel des
travailleurs des services publics.
Dé leur côté, les cheminots du réseau de
l'Etat, mécontents, eux aussi, de la nou-
velle échelle des salaires et des nouveaux
règlements, ont fait remettre à leurs chefs
de service une protestation aux termes de
laquelle ils s'élèvent contre la méthode em-
ployée pour noter le personnel, le pour-
centage établi, la mise en application de
certains ordres, du jour qui ne furent pas
discutés par la délégation du personnel,
l'attribution de la gratification au person-
nel.
Les délégués des cheminots de l'Etat re-
fusent, de s'associer à l'administration
pour l'application de toutes ces mesures
restrictives et décident de né siéger dans
différentes commissions prévues au sta-
tut que lorsque la commission d'arbitrage
aura repris ses travaux pour établir une
échelle et un statut en accord avec le per-
sonriel représenté au sein de cette com-
mission par la Fédération nationale des
travailleurs des chemins dé fer.
Enfin, la commission executive fédérale
des cheminots, émue par la teneur d'un
ordre du jour voté par le congrès socia-
liste de la Seine, rappelle que la. Fédéra-
tion n'a jamais cessé de réclamer la natio-
nalisation des chemns de fer- et conforme.
que le projet défendu il 'la Chambre des
députés par M. Blum a été élaboré par le
glais avec le baron de La Musardière et
qu'il a pris des glaces chez Tortoni. Le
marquis de Ghamarand© avait besoin
d'avoir des aïeux. M. André Dubosc ne
lui en a refusé aucun.
Mlle Jeanne Ronceray n'a eu qu'à être
elle-même pour faire de Suzette Baur.
dier la plus délicieuse petite personne
du monde. Elle a dit le compliment du
troisième acte avec toute la naïveté vou-
lue et, si elle n'avait pas obtenu au dé-
nouement la main du jeune comte de
Ghamarande, cette noble famille eût en-
couru un blâme général. M. Koval a
prêté au' président du conseil toute la
légèreté et toute la componction que ré-
clamait, sinon cette fonction, du moins
ce personnage. M. Batréau a été un im-
payable ministre du commerce M. Lan·
drïn, un. secrétaire d'une ironie pleine
de tenue M. Louis Sauce,' un parlemen-
taire d'une corpulence démocratique
M. Fertal, un évêque d'une onction toute
spirituelle. M. Dupray, un président du
Sénat d'une parfaite vraisemblance M.,
Cueille, un huissier comme j'en souhaite
à tous les ministères, et M. José Dupuis,
un général comme j'en souhaite à toutes
les soirées. NI. Jacques Albert a paru
d'un ahurissement fort drôle dans les
deux courtes scènes de Sernin de Cha-
marande. Mlles Paulette Dartois et Thé-
rèse Payen ont été pleines de grâce et
de bonne humeur' dans les silhouettes
de deux comédiennes assez courageuses
et assez jolies pour ne point craindre do
déjeuner en ville. Je tiens encore à citer,,
dans ce merveilleux .ensemble, Mmes
Gue,snier, Bauval, Pierret. Alice Du-
pray, Cottesco et MM. Hatrissè, Floren-
cie, Auyray et Darcourt. Et me vo.;cï
sans épitlrètes au- moins pour toute lar
semaine.
Robert de Flers
de l'Académie française..
réduire définitivement, lui imposer le
voisinage de la plus grande Arménie
possible.
S'il s'est créé, grâce à la guerre, des
pays tels que l'Ukraine et la Géorgie,
dont les habitants n'ont découvert qu'ils
avaient une nationalité- à part qu'en li-
sant les ukases d'un groupe d'intellec-
tuels habiles qui l'avaient décidé, il est
incontestable qu'il :y a des Arméniens,
et une Arménie. Mais elle ne va pas jus-
qu'à Erzeroum ou à Bitlis, ni surtout
ju3qu'ën Cilicie
Tant de difficultés sont venues d'ail-
leurs s'opposer à cette exclusive en fa-
veur d'un peuple au détriment d'un au-
tre qui, somme toute, malgré sa faute, a
le-droit de vivre partout où il est en ma-
jorité reconnue, que la frontière n'a pas
été fixée dans le traité.
En outre des intérêts britanniques, un
f facteur moral avait induit l'Amérique et
la France en faveur de cette fausse solu-
tion le mallieur d'une race tyrannisée
et massacrée par des tyrans. On aurait
dû cependant savoir que, si les Turcs
massacraient les Arméniens, les Armé-
niens massacraient aussi les Turcs, et
dans des proportions égales. 'La seule
différence était que, lorsque son sang
coulait, l'Arménie emplissait le monde
entier de ses lamentations, tandis que les
Turcs se taisaient en attendant l'occa-
sion de'prendre leur revanche.
Pour contenir le danger ottoman et ré-'
parer une injustice séculaire, on a donc
fait une grande Arménie. Pouvait-elle
vivre? On ne s'en' est guère occupé. La
vérité est cependant que les Arméniens
ne sont et ne veulent être que des com-
merçants. Pas d'industrie, une agricul-
ture arriérée et aucun élément d'admi-
nistration. A part un ou deux hommes
de valeur, les hommes d'Etat arméniens
sont des instituteurs que. leur niveau de
culture met à peine dans l'état de gérer
un chef-lieu de canton. Ce sont des Ar-
méniens qui m'ont donné ces renseigne-
ments, et c'est plus que symptomatique
les Arméniens intelligents ne croient pas
à l'Arménie. L'emprunt national, par
exemple, lancé à grand- fracas de publi-
cité, n'a produit qu'une somme dérisoire.
Les origines de la courte campagne
entre Arméniens et nationalistes rétablit
d'ailleurs les faits sous leur, jour vérita-
ble les nationalistes ne sont entrés en
campagne que: sur les provocations de
leurs voisins, brûlant les villages musul-
mans et massacrant les habitants. Des
membres de la mission américaine de
Karo en ont été les témoins. Il est prou-
vé parjcontre que les nationalistes par
calcul politique sans doute- n'ont pas
commis d'atrocités pendant leur avance.
On sait ce qufa été cette guerre de trois
semaines simple promenade militaire,
des kemalistes. L'armée arménienne,
sans cadres, peu instruite et qui, suer-
tout, ne tenait pas à se battre, se retira
très facilement, malgré des communi-
qués ronflants, sans même chercher à
sauveur les munitions que venait de lui
envoyer la Francs, ou les stocks de fa-
rine donnés par l'Amérique. Contraints
de signer un premier armistice alors
que les soldats de' Kemal étaient
à Alexandropol, la poignée dre dirigeants
arméniens qui constituent au fond toute
la volonté du pays se tournèrent, alors
vers lm; soviets ils sentaient, avec l'é-
chec do Venizelos, que les alliés allaient
lâcherle traiité de Sèvres et se tournaient
vers Moscou Pour le faire respecter, à.la
place du traité de Brest-Litovsk.
Cela entrait précisément dans le jeu
de Tcahitcherine. Les populations musul-
manes' du Daghestan, de rAzerbeidjan
et du -Caucase du Nord entraient dans
une agitation dangereuse à l'approche
des Turcs. Les soviets, qui savent leur
situation instable sur ces territoires isla-
miques,' voulurent éloigner le Turc, ap-
paru comme un sauveur aux opprimés
d'où le second armistice imposé par le
grandiommissaire des soviets à Erivan,
dans lequel Mustapha Kemal ne con-
serve plus que les districts de Kars, Olti,.
Kadisorari, Ardaban, Sourmali et le gou-
vernement d'Erivan. Encore, d'après les
dernières nouvelles, Moscou insisterait-il
pour qu'il évacue Kars.
Brusquement, le ior décembre, des
troupes soviétiques, formées dans la .ré-
gion de Bakou, ont franchi la, frontière
et ont envahi l'Arménie. Un gouverne-
ment communiste s'est immédiatement
constitué, ayant à sa tête M. Karaka-
nian (de son vrai nom Kara Khan), qui
n'est auitre, qu'un des signataires du trai-
té de Brest-Litovsk
1 A vrai dire, les soviets, malgré les ap-
parences, ne domptent pas se servir de
l'Arménie. Ils se sont rendu compte du
néant de ses moyens, et il est certain
qu'ils ne s'exposeront pas, pour elle, à
un conflit avec les nationalistes. Mais
ils ont voulu la placer sous leur coupe
et mettre du terrain entre Mustapha Ke-
de niches dont l'ensemble forme un
vaste hypogée circulaire. Telle est la
manière de cette reine de, pratiqué!' la
fidélité. Le drame éclate entre les deux'
derniers venus au ̃ "palais d'Alinéa, le
capitaine Morhange et le lieutenant de
Saint-Avit. Celui-ci, affolé de jalousie
par les sortilèges d"Antinea, finit par,
assassiner son compagnon, qui, cepen-
dant, le premier, a résisté aux charmes
de 'l'enchanteresse. Saint-Avit, le crime
accompli, se sauvera, accompagné de la
tendra petite esclave Tanit-Zerga, qu'il
/aura la douleur de voir mourir en route,
et il regagnera -son poste dans le Sud-
Oranais. G'est de là que volontairement
il repartira.comme halluciné, pour aller
rejoindre là-bas, dans le mystère et dans
la volupté, Antinea et la mort.
Je ne vois guère qu'une objection à
faire à cette adaptation fort habile, mais
elle est d'importance. Elle a trait aux
-deux personnages du vieux savant Le-
mège et du chambellan polonais Bie-
lowski, échappés de la Cour de Napo-
léon III. Ces deux fantoches détruisant
trop souvent l'atmosphère de mystère in-
dispensable à la pièce. Pourquoi n'avoir
pas substitué à ce petit exégète ridicule
à' la calotte de soie, au gilet rouge et à la
redingote bleue, un savant étrange, tou-
ché de quelque folie mais aussi de quel-
que grandeur.. comme aurait pu l'inia-
giner un Hoffmann ou un Edgar Poe ?
Les décors de M. Numa Chazot sont
d'une grande simplicité et plusieurs sont
réussis. L'interprétation mérite des élo-
ges. M. Jean Dax prête .une fière dignité
et une
rhange donne au pe-
tit savant tout son at et toute son_ au-
torité, et ce n'est jpoint sa faute s1 le
personnage est 'lacé. Mme Marco-
Vici est une An d'une grande beauté
et elle a tout ce qu'il faut de séduction
troublante pour justifier les crimes qui
mal et les pays musulmans sur lesquels
ils dominent.
Aux alliés de profiter, du. -dépit où l'on
est en ce moment à Angora et de faire
se dresser l'un contre l'autre ces deux;
impérialismes ennemis d'hier et de de-
main unis un instant par leur faute
l'impérialisme ottoman et l'impérialisme
russe.
Georges Labourer
UNE EXPQSITION « TRÈS CHIC
est celle que fait actuellement Sorbier.
On y trouve de très élégants chapeaux
pour le matin, l'après-midi, les visites
des coiffures, et bandeaux pour restau-
rant', danse, théâtre 'dernières créa-
tions de la Mode parisienne, à des prix
très avantageux,
9, rué La Fayette, Paris.
La Russie bolcheviste
prépare la guerre
Contre qui ? Pologne ou Lettonie ?
La paix russo-polonaise n'est toujours
pas signée, les délégués bolchevistes ayant
demandé un nouveau délai de six semai-
nse. Peildarat ce temps, les rouges. prépa-
rent et concentrent des armées sur leur
frontière nord-ouest, c'est-à-dire face à la
Pologne, la Lettonie et la Lithuanie.
Un télégramme de Riga, daté du,19 dé-
cembre, dit que les milieux officiels lettons
se montrent .partiiculièneniient inquiets de
cette activité militaire..
En Estonie, on rectoute également les
opérations bolcfoeyisites: Le journal esto-
nien Tatina-Téataja annonce que des pré-
paraüifs de guerre continuent en "Russie
soviétiste et que les troupes de l'année rou-
ge, au lieu d'être démabilisées, sont can-
tonnées dans dles villes de moyenne impor-
tance comme Louga ou Gatchina. Le jour-
mal estonien Laataka assure que les bol-
chevistas emploient 'des femmes pour éta-
blir des siginiaiux sur le front finlandais.
Désirant avoir les mains libres au sud,
elle demande à traiter avec
la Roumanie
Parallèlement à ces préparatifs au nord-
ouest, la Russie bolcheviste, ayant vaincu
Wrangel et les Ukrainiens au sud, cherche
à avoir les mains complètement libres de
ce côté..
On signale, en /effet, de Buicanest que
Tchiohfârine vient d'adresser une note au
gouvernement roumain pour demander une
date et un lieu de mendez-vous, en vue de
lia conférence qui doit s'occuper du réta-
blissement de la paix entre les deux pays.'
Tchitcharine termine en disant que cette
reprise des relations dépend de la pleine
discussion de toutes Les questions intéres-
sant la Rouinïamie et la Russie.
POUR NOËL, DES CADEAUX
-Vous qui ne savez qu'offrir pour Noël
et le jour de l'An, allez chez Boin-
Taburet, 3, rue Pasquier, & côté des bel-
les pièces d'orfèvrerie et des merveilles
authentiques. du dix-huitième siècle,
vous trouverez un choix ravissant de
bibelots, dont la fantaisie et l'originalité
s'allient au goût le plus parfait.
LA SANTÉ DE M. PAUL DESCHANEL
Il va se rendre en Eure-et-Loir
pour défendre sa candidature
M. Raoul Péret, président de la Cham-
bre des députés, et M. Maurice .Mau-
noury, président de la commission des
finances, ont rendu visite, hier après-
midi, à M. Paul Deschanel. Ils ont
trouvé l'ancien président de la républi-
que, avec lequel ils ont eu une longue
conversation, en parfait état de santé et
se disposant à partir pour l'Eure-et-Loir,
où l'on sait qu'il doit être candidat aux
élections sénatoriales.
Si Noël doit se passer sur la Riviera,
c'est surtout au Carlton Hôtel de Cannes
est au Royal Hôtel de Nice, où M. Henry
Ruhl a peine à satisfaire à toutes les
demandes de sa fidèle clientèle, heu-
reuse de le retrouver à la tête des beaux
hôtels dont il est le créateur.
LA FLOTTE ITALIENNE
ET D'ANNUNZIO
Un démenti
L'agence Stefani communique le dé-
menti officiel suivant:
Rome, 19 décembre. La nouvelle de
source allemande, répandue par un journal
anglais, au sujet de l'attitude de la marine
italienne, est inventée de toutes pièces et
fausse.
se commettent en son nom, tout, y com-
pris un accent singulier qui, à vrai dire,
ne semble appartenir à aucun continent
connu et qui, par conséquent, doit être
très probablement l'accent même des ci-
toyens de l'Atlantide. Mais il est juste de
mettre hors de pair dans cette distribu-
tion M.' André Lugueit, qui a joué avec
une autorité, une ardeur remarquables
le rôle très lourd de Saint-Avit; et Mlle
Madeleine Lambert (Tanit-Zerga), une
jeune artiste qui possède des dons char-
mants de grâce et de sensibilité et une
voix harmonieuse et fragile qui pour no-
tre plaisir le plus délicat nous rappelle
celle de Mlle Madeleine Lély.
Oserai-je avouer mais oui, j'oserai'
-1- que la reprise du Roi aux Variétés
m'a causé un plaisir extrême. On m'a
assuré que la pièce n'avait point vieilli.
Je n'ai fait d'ailleurs aucun effort pour
combattre cette opinion, et j'ai pensé,
non sans tristesse, à la joie qu'elle eût
causée à ceux qui ne sont plus là Gas-
ton de Gaillavet, Lmmanûel Arène, Fer-
rïarid Sainuel, les chère collaborateurs'
d'une œuvre qui leur survit, et avec la-
quelle je reste tête à tête. Le public* a fait
a cette comédie un accueil qui me rem-
plirait de confusion si je ne savais pas
fort bien toute la part qui en revient à
une interprétation aussi brillante, aussi
parfaite que celle du premier soir. M.
Max Maurey est parvenu en quelques
mois à reconstituer la grande troupe des
Variétés et à- rendre à ce théâtre son
prestige et son éclat d'avant guerre,. C'é-
tait une rude entreprise. M. Max Mau-
rey y a réussi. Que les dieux qui ont
souvent élu domicilo aux Variétés
en soient loués
Mlle Andrée Spinelly jouait une grosse
partie en reprenant le rôle de Youyou,
qui fut l'un des succès, lès-plus éclatants
d'Eve Lavallière. Elle l'a gagnée au delà
kes lloûdaûités
LES COURS
Hier Dimanche, jour de la Saint-Nicolas,
un service religieux a été célébré en l'église
russe de la rue Daru, pour le repos de l'âme de
Nicolas 11, le Tsar martyr.
Toutes les personnalités de la colonie russe
actuellement à Pàris avaient tenu à assister à
cette imposante cérémonie. Aux premiers rangs,
nous avons reconnu:
S. A. le Grand-Duc Dimitri, S. A. 1. la
Grande-Duchesse Marie-Pavlovna princesse Pou-
tiatine, la princesse Paley, prince V. Kotchou-
bey, princesse Orlaff, M. A. Tripoff, prince
Dolgorouky, M. Pierre Botkine, général Moso-
loff, M. Polowzoff, M. et Mme Ratkoff, princesse
Gagârine, comte et Comtesse Bobrinsky, M. Schç-
beko, comte Nostitz, etc.
De Naples:
Le Duc d'Aoste est arrivé hier, à midi. Il a été
officiellement reçu par les autorités et acclamé
par une foule nombreuse. La ville était magnifi-
quement pavoisée.
Son Altesse Royale, suivie d'un important cor-
tège, s'est rendue à la mairie, où elle a assisté
à la remise d'une statue représentant la victoire
et qui a été fondue avec le bronze de deux cannons
autrichiens.
Le Duc et la Duchesse d'Aoste se sont montrés
au balcon et ont été l'objet d'une manifestation
enthoüsiaste.
De Punta Arenas (Chili)':
L'Infant Alfonso et sa suite ont débarqué au
milieu des acclamations. Les troupes rendaient
les honneurs. Un défilé a, été organisé à son
intention.
Le soir, un banquet a été offert par le maire
au Prince ainsi qu'aux ambassades et délégations
étrangères.
De Lisbonne:
Les obsèques solennelles de l'Empereur dom
Pedro du Brésil auront lieu mercredi, en l'église
San Vicente de Lisbonne. Le cardinal patriarche
officiera, entouré de nombreux prélats le corps
diplomatique et le président de la république
assisteront à la cérémonie. Les cendres de l'Em-
pereur seront ensuite portées à bord du cuirassé
brésilien Sao-Paulo.
Aujourd'hui lundi 20 décembre, à .dix
heures, un service sera célébré eri la chapelle de
la Sainte-Vierge, à Saint-Philippe du Roule, pour
le repos de l'âme de S. A. R. le Prince Pascal
de Bourbon des Deux-Siciles, comte dé Bori.
Lé Prince Charles de Belgique, fils du Roi
Albert, qui vient de faire un court séjour à Lon-
dres, est de 'retour à "Bruxelles.
A,L'ELYSEE
Le président de la république s'est fait
représenter, hier matin, par le commandant Mol-
lard au service solennel organisé en l'église
Saint-Eustache par l'Union nationale des com-
battants.
DANS LE MONDE
Très brillante réception dansante, mardi
dernier, chez Mme Edgard Stern.
Première matinée musicale, hier, chez Mime
Watel-Dehaynin. Un élégant auditoire a beaucoup
applaudi Mlle Vécart, ainsi que M. Rouard, de
l'Opéra, et le trio Wuillaume, qui obtint le plus
vif succès.
DANS LES CERCLES
Revenant à une tradition d'avant-guerre, le
comité de la Sabretache a repris ses dîners pério-
diques intimes. Samedi soir, le président, le géné-
ral de Monard, et ses collègues ont reçu le maré-
chal Foch au Cercle Interallié, et lui ont fait
part de sa nomination à la présidence d'honneur
de la, Société.
-'L'assemblée générale de l'Union des
femmes peintres et sculpteurs s'est tenue hier,
à deux heures, au Lyceum Club, rue de Pen-
thièvre, *sous la présidence de Mme la duchesse
d'Uzès douairiére.
Ont été élues membres du comité Mmes'
Gruiyer-Herbemont, Loth-Bossert, Maria, Bour-
gonnier-Claude, Cabarrus, sBourrillon-Tournay.
CARNET DE LA CHARITE
Le 22 décembre, à huit heures et demie,
l'Ecole Fontanes donnera, à la salle des Sociétés
savantes, 8, rue Danton, une soirée artistique et
littéraire au profit du Secrétariat français .des
villages libérés. De toutes les œuvres nées de
la guerre, il n'en est pas de plus émouvante que
celle-ci, consacrée à la résurrection de nos chères
régions martyres aussi, tous ceux que passionne
cette action patriotique voudront y concourir en
allant applaudir un beau programme interprété
par des artistes du Conservatoire, Mlle Valpreux,
de la Comédie-Française, et l'amusante comédie
La Farce de maitre Pàthelin.
Cartes d'entrée à 30, 20 et 10 francs.
Le Secrétariat français des villages libérés
édite, au profit de son oeuvre si émouvante/du
relèvement matériel et moral de nos régions mar-
tyres, et par les soins du maître graveur Marty,
une très artistique plaquette consacrée par notre
éminent collaborateur M. Maurice Barrés, de
l'Académie française, a la résurrection de cette
terre de Lorraine si chère à nos cœurs, et dont
le crayon de Val-Rèyre a dessiné de façon saisis-
sante les douloureuses blessures. Nos lecteurs
voudront sûrement apporter leur concours à cette
œuvre patriotique, dont l'action chaque jour
grandissante ne se borne pas à la Lorraine, mais
s'étend aussi dans les Ardennes, la Marne,
l'Aisne, le Nord, l'Alsace, comme's'est étendue
de toute attente, sans chercher un ins-
tant à imiter sa devancière et en n'ayant
recours qu'à sa propre r-atuire et à ses
dons personnels. Depuis hier, les Varié-
tés, ont retrouve l'artiste capable de re-
'cjieillir la succession du grand emploi
comique féminin si difficile à pourvoir.
lflle Spinelly a tout ce qu'il faut pour le
tenir: la gentillesse futée, l'espièglerie,
la grâce sensible, l'autorité gaie. La fan-
taisie lui est naturelle et- elle accueille la
mélancolie attendrie avec la simplicité
et la franchise un peu étonnées du Ca-
price quand il s'aperçoit qu'il va devenir
l'Amour. Elle accommode a sa manière,
qui est,charmante; l'ingénuité et la ma-
lice libertine. Si Rosine et Gavroche s'é-
taient mariés ou avaient fait semblant,
j'imagine qu'ils auraient pu avoir pour
fille Mlle Spinelly, qu'ils en seraient très
fiers et qu'ils se confieraient aujourd'hui
l'un à l'autre « Croyez-vous, mon cher,
cette petite. » « "Ma bonne amie, je
vous l'avais toujours dit. Paris s'est
toujours préoccupé d'avoir quelques
symboles légers et clairs. Mlle Spinelly
es1, devenue l'un d'eux. Elle a l'esprit et
le nez qui conviennent, l'esprit en éveil
et le petit nez en l'air. Et quand une
femme qui a le nez en l'air se met à
avoir de l'émotion, on ne sait pas jus-
qu'où- cela peut aller. Le nez grec ne
nous a jamais encha.nté il ne semble
point que les derniers événements l'aient
mis en hausse.
Mlle Gabrielle Dorziat a remporté dans
le rôle de Thérèse Marnix l'un de ses
plus brillants succès. Elle en a rendu
avec une justesse infinie les moindtres
nuances. Elle lui a prêté toute la distinc-
tion qui' lui est naturelle et elle y à
ajouté la distinction de parade qui a
communiqué au personnage tout le co-
mique nécessaire. Elle a tour à tour été
femme et comédienne, coquette et la co-
guette. Elle a reçu les ministres de la
sur ces départements l'horreur de l'invasion, dont
les meurtrissures nous restent encore à panser
d'une main fraternelle et secourable.
La plaquette, du prix de' 5 francs, se. trouve
au Secrétariat français des villages libérés, 20, rue
.Bertrand, Paris et dans les principales librai-
PETIT CARNET
Médaille de vermeil de la Reconnaissance
française:
Baronne Camille de Rochetaillée, née Marie-
Constance de Rochefort: « A, durant toute la
guerre, assuré personnellement le bon fonction-
nement *d 'œuvres patriotiques qu'elle avait fon-
dées dès le début des hostilités. Elle a transformé
son château en ambulance pour officiers et sol-
'dats, elle a envoyé plus de 12,000 colis aux pri-
sonniers, elle a fait parvenir à nos combattants et
%a nos prisonniers des sommes très importantes.
En résumé, elle a consacré une fortune aux
défenseurs du pays et, en même temps, elle
s'est consacrée au succès de toutes les œuvres
charitables qu'elle a entreprises. »
La baronne Camille de RochetaiHée est, on le
sait, la mère de la duchesse de Broglie.
La princesse de Ligne, née Elisabeth de
La Rochefoucauld, vient d'obtenir la médaille de
la Reconnaissance française en argent avec cette
belle citation:
« N'a cessé, pendant toute la guerre, de pro-
pager l'influence française en Suisse par des
œuvres multiples dont elle a été la fondatrice et
la, protectrice généreuse (Exposition des Beaux-
Arts interalliés, conférences pour répandre la
parole et les idées françaises, foyer des internés
alliés, œuvres du travail à domicile pour les
femmes d'internés) a, de plus, par son influence
et ses démarches, réussi à faire revenir d'Alle-
magne-un nombre considérable de soldats fran-
çais prisonniers, 3,000 environ. A sacrifié la' plus
grande partie de sa fortune à la cause alliée. »
La médaille d'argent de la Reconnaissance
française a été décernée également à la marquise
de Croix, née Antoinette de Durfort de Civrac
de Lorge
« A installé à ses frais, dans les dépendances
de sa propriété de Génélard (Saône^et-Loire), un
hôpital de vingt-cinq lits; en a, pendant toute la
durée de la guerre, assumé avec dévouement la
direction, en même temps qu'elle a pourvu par
ses très généreuses subventions pécuniaires à
son, régulier fonctionnement; s'est, de plus,
dépensée en soins aussi compétents qu'assidus
aux blessés. »
-M. Romain de Garsignies, décoré de la
(croix de guerre,, vient d'être promu chevalier de
la Légion d'honneur (trois citations).
Le lieutenant Robert de Courson de La
Villeneuve, du 3° spahis (Maroc), vient d'être
nommé chevalier de la Légion d'honneur avec la
citation suivante « Officier aussi brave que
modeste, .s'est distingué en de nombreuses cir-
constances. Plusieurs blessures,et plusieurs cita-
tions. »
Nous nous empressons d'annoncer aux nom-
breux amis du marquis de Castellane qu'une amé-
libration assez sensible s'est produite, samedi,'
dans l'état de sa santé, et que cette amélioration
s'est fort heureusement maintenue durant toute
la journée d'hier.
NECROLOGIE
Le mercredi 22'décembre, à onze heures
et demie, en la basilique Sainte-Clotilde, auront
Heu le serv,ice anniversaire pour le repos de l'âme
du comte Fremy et les obsèques de son fils
Raymond, glorieusement tomBé à Moussey
(Vosges), le septembre 1914.
Ces jours derniers ont eu lieu, à Mattot,
dans le Calvados, le service funèbre et l'inhu-
mation des comtes René, Guy et Carie de Bour-
mont.
La messe fut célébrée par l'abbé Dupont, curé
d'Eterville, et l'absoute donnée par le chanoine
de Saint-Pol; curé de Saint-Julien de Caen.
Aux premiers rangs de l'assistance, nombreuse
et recueilllie, avait pris place la famille des héros
tombés au champ d'honneur, représentée par la
comtesse René de Bourmont, le marquis et la
marquise de Montferrand, le comte et la com-
tesse Robert de Semallé, le com,te de Robien, le
comte de Bourmont, la comtesse Henri de Bour-
mont, M'. Dotilcet, Mme Lesourd.
Reconnu encore: marquis de Cornulier, mar-
quis d'Oilliamson, comte et comtesse Pierre
d'Oilliamson, baronne de Belleville, M. et Mme
Henri Thomine-Desmasures, vicomte et vicom-
tesse d'Aigneaux, M. et Mme Raymond Paris,
comte et comtesse de Brye, M. Vautvrecy, maire
de Maltot, etc.
L'armée avait voulu s'associer à ce deuil et
était représentée par te commandant Bonnel et.
le capitaine Preslat, du 43° d'artillerie; le capi-
taine Bonn, du 36° d'infanterie le lieutenant avia-
teur Cauvy.
L'Association des anciens combattants de 1870
et l'Union nationale des combattants de la grande
guerre étaient également représentés par des.
délégations, avec les drapeaux cravatés de crêpes.
Après l'Evangile, le chanoine de Saint^Pol a
prononcé une éloquente et patriotique allocution.
Valfleury
Chez China, 26, rue Chabot, objets de
Chine: jades, bracelets, colliers fant., bro-
deries, meubles chinois, jolis bibelots.
Vàbondancè des matières nous oblige,,
notre grand regret, à remettre la suite
de notre /euilleton L'ECUYERE, de
M. Paul Bourget, de l'Académie fran-
çaise.
troisième république avec une bonne
grâce impertinente destinée à faire rêver
tous les ministrables, et elle donne des
leçons de-révérence avec tant de charme
facile que le protocole en a soudain été
rajeuni et embelli. Combien il., est re-
grettable qu'il ne, nous ait pas été permis
d'applaudir Mlle Dorziat dans le rôle de
Gélimène Je ne vois.pas aujourd'hui
qui pourrait -Le tenir avec plus d'exaoti-
tude et d'autorité.
,Le policier Blond, disciple de Sher-
lock Holmes, a retrouvé en M. Max
Dearly son incomparable créateur. On a
remarqué, avec une ironie fort imper-
tinente, que l'on avait repris à l'usage
des comédiens le verbe créer qui, jus-
que-là, n'avait guère servi que pour
Dieu. Je n'en aperçois pas néanmoins
un autre qui puisse désigner aussi juste-
ment la maîtrise prodigieuse d'une fan-
taisie à la fous précise et déchaînée avec
laquelle 'M. Max Dearly s'est emparé des
divers aspects de son personnage. Rien
n'es;t laissé au hasard et .tout semble
pourtant imprévu. La bouffonnerie la
plus large, la plus irrésistible, la plus
débridée de ce;grand artiste prend mal-
gré tout un souci constant de ne pas,per-
dre de vue la réalité: Si M. Max Dearly,
dans la scène du coiffeur, parvient pen-
dant .dix minutes à, provoquer chez le
spectateur un rire incoercible, c'est que,
malgré l'outrance comique du texte, il
sait être un vrai coiffeur que ses ges-
tes, ses attitudes, la souplesse rapide et
caressante de ses mains ne peuvent ap-,
partenir qu'a cette profession. J'en dimi
autant de son tapissier et de son diplo-
mate, dont la myopie est, en quelque
sorte, professionnelle.
M. Harry Baur n'avait pas besoin de'
cette soirée pour être un des artistes les
plus curieux et les plus complets de ce
temps. Je crois cependant, et j'en éprou-
ve une grande satisfaction, que la cou-
he Père Sertillange
à Sainî-Efienne-du-Mont
Safnt-Etienne du Mont est la paroisse
des grandes écoles de l'Etat Collège de
France et Sorbonne, Ecole de droit,
Ecole polytechnique, Ecole des Mines,
etc.. C'est dire que professeurs illus-
tres et étudiants ardents à s'instruire
s'y coudoient..
Et puis, que de souvenirs dans cette
maison de Dieu qui attire et retient les
regards de l'artiste Lés solitaires exilés
de Port-Royal détruit sont venus y cher-
cher le repos Le Maistre, Pascal, Ra-
cine Racine, mondain converti aux
âpres maximes d'un Saint-Cyron.
Dans ce cadre fait pour lui, le Père
Sertillange prêche une série de confé-
rences où il montre ce qu'apporte de
vigueur et de clarté à l'intelligence hu-
maine la 'correction de moeurs de
l'homme « au cœur de diamant » et, au
contraire, quel trouble peut'jeter dans
l'esprit la poursuite de la volupté.
G. L.
AU TROCADERO
La Journée nationale des Mères
de familles nombreuses
Une belle manifestation a eu lieu hier
au Trocadéro. Le Comité de la Journée
Nationale des mères de famille nombreu-
ses a procédé, en effet, à la distribution
des récompensés accordées aux familles
les plus nombreuses de la capitale.
Le président de la république s'était
fait représenter à cette cérémonie.
C'esînotre ancien et sympathique con-
frère, M. Jacques Bertillon, président de
l'Alliance pour l'accroissement de la po-
pulation française, qui a ouvert la sériè
des discours.
Il .a insisté sur le danger que court la
France en maintenant sa population à
un chiffre dérisoire, et son argumenta-
tion a vivement frappé ses nombreux au-
diteurs.
M. J.-L. Breton, ministre derhygiène,
de l'assistance et de la prévoyance socia-
les, a pris la parole à son tour. Lui aussi
a signalé la nécessité de la protection
qu'il fallait accorder aux chefs de famil-
les nombreuses, car il s'agit ici d'un élé-
ment essentiel dans la lutte économique.
L'orateur a d'ailleurs reconnu l'impor-
tance du mouvement qui se dessine ac~
tuellement en faveur de la protection de
l'enfant et du relèvement de la natalité.
Un programme artistique très réussi
a terminé cette fête familiale et on y a
fort applaudi Mmes d'Elty et Cléo de
Mérode de l'Opéra Suzanne Devoyod,
de la 'Comédie-Française Marie de l'Is-
le, de l'Opéra-Comique -Gonel, de l'O-
déon.
0. W:
Quelles en sont les causes ?
Nous avons relaté, hier, la perte de
l'aviso Bar-le-Duc, échoué dans des con-
ditions encore mystérieuses, car aucune
explication n'a été donnée de cet acci-
dent et un de nos confrères déclarait,
hier soir, qu'au ministère de la marine
« on ne pouvait donner les renseigne-
ments en possession du ,ministre ».
Ce que:l'on peut déjà affirmer, c'est
qu'aucune imprudence ne doit être im-
putée au commandant de l'aviso, le ça-'
pitaine de corvette Blanchot, officier
très brillant et qui était proposé pour
capitaine de frégate.
Attendons la version officielle, qui ne
peut tarder..
LIBRAIRIE
Roby=la*Gloire
Titre énigmatique d'un nouveau ro-
man de Robert Destez, qui laisserait
croire qu'il s'agit d'un roman de guerre
alors que l'action se déroule en plein
Paris et, en pleine paix. Histoire âpre
et violente d'un ambitieux auquel le
courage fait défaut pour réaliser ses
ambitions et qui n'en retrouve que pour
mourir. Un livre qui marquera sa place.
:dans la'production littéraire de cette
année. (Un vol. 6 fr. 75, Albin Miphel,
éditeur).
ronne du roi de Cerdagne ajoutera un
beau fleuron à la sienne. M. Harry Baur
a fait de ce souver ain, que pouvait guet-
ter l'opérette, une composition remar-
quable et d'une qualité supérieure, et
qui doit autant à la fantaisie" qu'à la vé-
rité. Grâce à sa mesure, à son intelli-
gence," à son tact, Jean IV n'a rien d'un
fantoche. C'est bel et bien, en chair et
en os, un authentique petit roi néo-bal-
kanique. M. Harry Baur n'en a négligé
ni la hauteur, ni la bonhomie, ni les
brusques colères, ni les apaisements su-
bits, ni les reniflements, ni les fronce-
ments de sourcils, ni les éclats de rire.
Il n'a omis aucun des traits qui pou-
varient faire d'une caricature un portrait
et il n'a jamais oublié qu'il tenait entre
ses mains un sceptre dans les moments
mêmes où il risquait de ressembler à un
Boûrdier, 1% socialiste millionnaire,
c'est M. Raimu. Il a suffi de trois an-
nées à ce comédien pour se placer au tout-
premier plan. Il y restera et ne fera qu'y
-grandir. M. Raimu possède, en effet,
une nature comique d'une richesse et
d'une violence singulières. C'est une
force de la nature et de la joie. Il la pro-
digue sans compter. Le ressOrt de l'ac-
tion considérable qu'il possède sur le
public est la. sincérité c'est pour cela
que cette action est si directe. Il a rendu
miracle l'encolure, la vanité, la béa-
titude satisfaite et la jovialité parvenue
de Boûrdier, arrière-petit-fils de M.
Jourdain. Lorsqu'il s'écrie Au* jour-
d'hui, l'Etat c¥st nous », M. Raimu
atteint à la grandeur dans 'le .,comique.
"M. André Dubosc a mis au service du
marquis de -Ghamarande sa finesse, son
impertinence, sa dignité vexée. Cest un
bien ici cadeau à faire à un vieux gen-
tilhomme. M. André Dubosc le lui. a ac-
cordé sans lésiner. Rien qu'à le voir, on
devine qu'il 'a dû souper au Café An-
LES NOUVEAUX PERMIS DE,- CIRCULATION
POUR AUTOMOBILES ••
Aux termes de l'article 99 de @la loi dit
25 juin 1920, tout propriétaire de voiture
automobile publique ou privée servant au
transport des personnes ou des marchan-
dises devra, 'pour chaque voiture mise en
circulation, être muni d'un permis dont la'
délivrance sera effectuée à la recette bura-j
liste de la résidence sur'.la. déclaration de
l'intéressé et la représenta,tion du récépissé'
remis par la préfecture (carte grise).
La délivrance du permis donnera lieu,
partir du 1»' janvier 1921, au payement de'
l'impôt prévu l'article 100 de la loi pré-i
citée.
Les permis de circulation sont délivrés et
l'impôt perçu dans les bureaux des contri-)
butions indirectes, à Paris 29, rue Yignon ;j
20, .rue Lesueur 52, boulevard Roche-
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CHEZ LES CHEMINOTS
Ils protestent contre le projet du gouvetv
nement de réorganisation des
chemins de fer
Les cheminots s'agitent de nouveau.
Cette fois il s'agit du projet gouvernemen-1
tal de réorganisation des chemins de fer,!
de la nouvelle échelle des salaires et des
nouveaux règlements.
En conséquence, les cheminots de la ré-
gion parisieane ont tenu un important
meeting à la Bourse du travail, où les ora-
teurs1 habituels ont exposé les doléances da
la corporation. Cela s'est terminé par le
Vote par acclamations d'un ordre du joui'!
par lequel les assistants s'élèvent contré
les-projets du gouvernement, « dénonçant;
les nouvelles conventions. scélérates de
1920 », ils prennent! le pays à témoin que
c'est au moment précis où des accidents
sans cesse renouvelés menacent chaque
jour davantage la vie et les intérêts des
usagers que le Parlement n'hésite pas à
sanctionner le gâchis en étendant les pou-
voirs des responsables et des ploutocrates
dressés contre l'intérêt général ».
Ils réclament la réintégration des spé-
cialistes.et techniciens révoqués, assurant
que c'est là le seul moyen d'éviter les acef-
dents et d'améliorer le régime de l'exploi-
tation. Ils décident, au surplus, de pour-
suivre une action pour aboutir à ces
tégrations.
Les cheminots se prononcent légalement
contre l'application des échelles de traite-
ment et du statut du personnel où ils ne
retrouvent plus, disent-ils, les nvàintages.
qu'ils attendaient. Enfin, ils nient la baisse
du coût de la vie et décident de soutenir la
demande d'augmentation de l'indemnité de
cherté .de vie formulée par le cartel des
travailleurs des services publics.
Dé leur côté, les cheminots du réseau de
l'Etat, mécontents, eux aussi, de la nou-
velle échelle des salaires et des nouveaux
règlements, ont fait remettre à leurs chefs
de service une protestation aux termes de
laquelle ils s'élèvent contre la méthode em-
ployée pour noter le personnel, le pour-
centage établi, la mise en application de
certains ordres, du jour qui ne furent pas
discutés par la délégation du personnel,
l'attribution de la gratification au person-
nel.
Les délégués des cheminots de l'Etat re-
fusent, de s'associer à l'administration
pour l'application de toutes ces mesures
restrictives et décident de né siéger dans
différentes commissions prévues au sta-
tut que lorsque la commission d'arbitrage
aura repris ses travaux pour établir une
échelle et un statut en accord avec le per-
sonriel représenté au sein de cette com-
mission par la Fédération nationale des
travailleurs des chemins dé fer.
Enfin, la commission executive fédérale
des cheminots, émue par la teneur d'un
ordre du jour voté par le congrès socia-
liste de la Seine, rappelle que la. Fédéra-
tion n'a jamais cessé de réclamer la natio-
nalisation des chemns de fer- et conforme.
que le projet défendu il 'la Chambre des
députés par M. Blum a été élaboré par le
glais avec le baron de La Musardière et
qu'il a pris des glaces chez Tortoni. Le
marquis de Ghamarand© avait besoin
d'avoir des aïeux. M. André Dubosc ne
lui en a refusé aucun.
Mlle Jeanne Ronceray n'a eu qu'à être
elle-même pour faire de Suzette Baur.
dier la plus délicieuse petite personne
du monde. Elle a dit le compliment du
troisième acte avec toute la naïveté vou-
lue et, si elle n'avait pas obtenu au dé-
nouement la main du jeune comte de
Ghamarande, cette noble famille eût en-
couru un blâme général. M. Koval a
prêté au' président du conseil toute la
légèreté et toute la componction que ré-
clamait, sinon cette fonction, du moins
ce personnage. M. Batréau a été un im-
payable ministre du commerce M. Lan·
drïn, un. secrétaire d'une ironie pleine
de tenue M. Louis Sauce,' un parlemen-
taire d'une corpulence démocratique
M. Fertal, un évêque d'une onction toute
spirituelle. M. Dupray, un président du
Sénat d'une parfaite vraisemblance M.,
Cueille, un huissier comme j'en souhaite
à tous les ministères, et M. José Dupuis,
un général comme j'en souhaite à toutes
les soirées. NI. Jacques Albert a paru
d'un ahurissement fort drôle dans les
deux courtes scènes de Sernin de Cha-
marande. Mlles Paulette Dartois et Thé-
rèse Payen ont été pleines de grâce et
de bonne humeur' dans les silhouettes
de deux comédiennes assez courageuses
et assez jolies pour ne point craindre do
déjeuner en ville. Je tiens encore à citer,,
dans ce merveilleux .ensemble, Mmes
Gue,snier, Bauval, Pierret. Alice Du-
pray, Cottesco et MM. Hatrissè, Floren-
cie, Auyray et Darcourt. Et me vo.;cï
sans épitlrètes au- moins pour toute lar
semaine.
Robert de Flers
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