Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1931-06-04
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 juin 1931 04 juin 1931
Description : 1931/06/04 (A63,N49981). 1931/06/04 (A63,N49981).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5268955p
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/04/2020
«3' ANNEE — N° 49.981
JEUDI
4
JUIN 1931
iBONNlMINTI | B, lM| , „
PAO (PM PortoUDmn U" M* M1
Dé». <».-». il 1UU*.)., U M M
AntrM UmtiBaiti .« lf SI «a
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L'INDEPENDANT
BM» eaBM.uaaanm des Basses-P yrénées «« —u ■ » ao«—».
Béarn et Pays Basque JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN Bigorre et Clialosse
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BielqiesCblffres
On a publié l’autre semaine, les
chiffres du rendement général des
impôts en avril et, parce que ce
mois est le premier de l’année bud-
gétaire, on attache aux indications
qu'il donne une importance assez
justifiée.
S
Il semble bien, de plus, que le
moment soit le mieux choisi pour
passer en revue les résultats de
notre activité économique. Nous
croyons avoir atteint, en effet, le
degré le plus bas de la dépression
qui a alarmé et même endeuillé le
monde entier. Pour la France, qui
a résisté mieux qu’aucune autre na-
tion à la crise mondiale, au point
que l'Amérique, pays de la prospé-
rité légendaire, s’en étonne et
l’envie, il importe de savoir si
l’amoindrissement constaté dans ses
affaires se précise ou s’arrête. Les
chiffres du rendement des impôts
et quelques autres nous aident,
sinon à formuler une opinion très
nette, du moins à mesurer l’étendue
de la défaite infligée à l’économie
nationale par la crise universelle.
Les premières remarques que l’on
peut faire ne sont pas encouragean-
tes. Si le rendement général des
impôts présente une légère plus-
value, par rapport aux évaluations
budgétaires, par contre, dans le
détail, les chapitres qui ont une
relation directe avec l’activité éco-
nomique du pays alignent des chif-
fres très inférieurs à ceux qu’on
relevait l’an dernier pour le même
objet.
Mais il n’y a pas lieu d’en tirer
les conclusions très pessimistes aux-
quelles certains ont abouti, après
une étude sans doute superficielle.
Il faut apprécier l’effet des dégrè-
vements votés l’année dernière, et
qui agissent aujourd’hui. La taxe
sur le chiffre d’affaires, notamment,
a paru à beaucoup de nos confrères
dévoiler une situation extrêmement
tendue, car elle est en recul de
148.754.000 francs sur le produit du
mois d’avril 1930. Or, la loi du 26
avril 1930 a édicté des dégrèvements
qui affectent justement ce chapitre j
de nos impôts et, en outre, la taxe ,
sur les engrais n’y figure plus. Si ,
l’on tient compte de ces faits, la
diminution très considérable du ;
rendement de la taxe sur le chiffre | ;
d’affaires s’explique pour une gran- ,
de partie. Et il est bien évident, ,
d’autre part, que nous sommes dans i
une période de crise et que nous
ne pouvons pas attendre autre
chose qu’une régression du produit
de cet impôt.
Ces considérations s’appliquent
également partiellement aux pro-
duits des impôts qui frappent les
opérations financières.
Tout ceci n’apprend rien que nous j
n’ayons pu prévoir depuis le jour ]
où s’affirma le persistant malaise t
de la Bourse et où s’ouvrit l’ère des >
liquidations judiciaires.
D’autres chiffres nous paraissent
plus symptomatiques et retiennent
plus particulièrement notre atten- 1
tion, nous donnant même quelque ,
inquiétude. Contrairement à ce t
qu’on pourrait croire, ce sont des c
chiffres fort supérieurs aux évalua- t
tions budgétaires et aux produits
d’avril 1930. Ce sont les chiffres de
nos recettes de douane. Ils s’élèvent
à 590.681.000 francs, soit 86.724.000 j
francs de plus que les évaluations j
budgétaires et 234.505.000 francs de g
plus que le total d’avril 1930. e
On commet une singulière erreur 1
en déclarant que ces chiffres révè- I
lent une situation très déficitaire .
de notre balance commerciale visi-
ble, parce qu’ils signifient une
augmentation de nos importations.
La vérité, cette fois, c’est qu’ils
n’ont aucun rapport avec l’évolution s
de nos échanges, car s’ils s’adap- i
taient à notre trafic d’importation, p
ils devraient être égaux ou même
inférieurs aux chiffres d’avril 1930. £
Reportons-nous aux statistiques '
du commerce extérieur pour le j:
mois d’avril 1931. Nous y verrons
que nos importations sont descen- .
dues à 3.901.650.000 francs, soit
673.375.000 francs de moins qu’en :
avril 1930. D’ailleurs, depuis un an, 3
le volume de nos échanges n’a pour :
ainsi dire jamais cessé de se rétré- '
cir. [
Les Chiffres actuels des recettes 1
de douane ne sauraient donc, en c
aucune façon, indiquer que nos im- c
portations augmentent. Il est exact 1
que le déficit de notre balance com- r
merciale visible est important, mais *
on n’en aperçoit la manifestation *
que dans les seules statistiques de ^
nos échanges. ;
Ce que révèlent les chiffres des .
recettes de douane que nous venons 2
de donner, c’est la hauteur du relè- °
vement des taxes de protection a
douanière, et pas autre chose. r
Nous irons cependant un peu plus
loin dans l’examen de ce chapitre, j-
car il comporte des enseignements J;
complémentaires. En effet, nos im- 1
portations au cours du mois d’avril r
1931, si elles ont diminué dans î3
l’ensemble de près de 675 millions
de francs, ont cependant augmenté 3
pour une catégorie, celle des « objets 0
d’alimentation ». Là, le total est ^
supérieur de 433.050.000 francs au d
montant d’avril 1930. Les deux au- n
très catégories, au contraire, mar-
V Y
r
j HEURES POLITIQUES
Le déficit
3 TV AE Maurice Pctschc, sous-sc-
I 1 crctairc d’Etat aux Beaux-
1 1 * Arts, a fait preuve de beau
s coup d’optimisme dans son discours
z de dimanche dernier à Loudun. Il
a célébré l’oeuvre de la 14" législa-
- turc qui avait, à trois reprises, voté
1 cîcs budgets en parfait équilibre cl
sans impôts nouveaux. La vérité esl
3 que les (rois derniers budgets ont
r cessé d’être en équilibre, du jour
1 où ils sont entrés en vigueur, car
; tes prévisions de dépenses se sont
! constamment montrées inférieures,
de plusieurs milliards, à la réalité.
Comment peut-on parler de bud-
gets an équilibre alors que la Cham-
bre augmente tous les ans do près
le 2 milliards et demi, le maximum
des dépenses ? On n’a pu, ceiit
année, maintenir à 3 milliards c>’
plafond qu’à l’aide d’un subterfuge
peu recommandable, on a mis au
compte de la caisse d’amortissement
les 2 milliards qui figuraient dans
le budget, au titre du service de
la dette contractuelle, on a, par
cela même, fait tort à la politique
d’amortissement. Mais deux mil-
liards de charges correspondantes
nouvelles ont pu être, cette fois
encore, évités au contribuable.
Dans quelques jours on discutera
le cahier des crédits supplémentai-
res. Le rapport de M. Lamourcux
aboutit à des conclusions inquié-
tantes. Sait-on qu’au cours de
l’exercice 1930-31, le Parlement a
voté 43 lois, dont le coût s’est élevé
pour le dit exercice à 1.428 millions
de sorte que sans les 1.086 miilions
de plus-values fournis par les re-
cettes mensuelles, le déficit global
de cet exercice aurait été de 3 mil- I
iiards 101 millions, les plus-values I
l’ont heureusement réduit à 2 mil-
liards 15 miilions. |
Quels voies et moyens propose- I
t-on pour faire face à cette difïé- I
rence ? Il n’est question de rien. La I
trésorerie aura été mise, une fois
de plus, à contribution. Les der-1
niers milliards de M. Chéron se sont I
aussi presque tous volatilisés. La I
caisse n’est pas encore vide, mais I
on en peut voir le fond. S
Que se passera-t-il, quand l’Etat
aura de nouveau de pressants be-
soins d’argent ? Si la Chambre ne
met pas un frein au débordement
des dépenses, cette éventualité ne
tardera pas à se produire. j
XX.
EN ALLEMAGNE
Le Congrès Socialiste
Leipzig. — Au fur et à mesure que I
le Congrès socialiste avance, on a de I
plus en plus l’impression que l’opposi-1
tion radicale avec le cabinet Brüning
n’a aucun succès.
Le chancelier Brüning va visiter
les territoires rhénans I
Berlin. — Le chancelier Brüning et !
le ministre du travail se proposent de :
visiter, à partir du 25 juin, les terri-
toires rhénans évacués l’an dernier,
dans le but de s’informer de la situa-
tion économique de ces territoires.
Un monument de l’Etat Prussien
aux victimes de la guerre
Berlin. — Hier a eu lieu à Berlin,
l’inauguration du monument consacré i
par l’Etat prussien aux victimes de la !
guerre. L’inauguration eut lieu à midi <
en présence d’Hindenburg et de tous 1
les membres du gouvernement de l’Em-
pire et de Prusse. t
^ a —
-a situation politique en Belgique i
Bruxelles. — L’ex-droite flamande '
s’est réunie hier matin pour examiner
la contre-proposition faite par le grou-
pe des libéraux.
Un certain optimisme a fait place
au pessimisme et l’on estime qu’il con-
vient d’éviter la dissolution. M. Ren-
kin s’est rendu au palais pour mettre
le roi au courant de la situation.
quent un recul violent, et c’est donc (
sur cette catégorie des « objets <
d’alimentation » que porte effecti- <
vement le relèvement de nos recet- 1
tes de douane. Même si nous ne 1
tenons pas compte de la diminution 1
de recettes qu’a dû entraîner, logi- 1
quement, ce recul de nos importa- \
cions des deux autres catégories (ou ;
plutôt le recul de la catégorie t
•i ’ objets fabriqués », car certaines e
« matières nécessaires à i’indus- s
trie » entrent en franchise), il 1
n’en reste pas moins au’en mettant f
les choses au mieux, nous avons j
234.505.000 francs de recettes de ^
douane supplémentaires, pour une
augmentation d’importation de den-
rées alimentaires de 433.050.000 fr.
Ceci indique, à notre avis, que la
politique de protection douanière de *
la France a atteint une limite qu’il
ne faudra pas dépasser. Nous se- ].
rions tenté d’ajouter que les relève- x
ments de taxes douanières auxquels i
il a été procédé n’ont pas eu d’effet \
sur l’entrée des marchandises. Mais t
on nous répondrait vraisemblable- t
ment que cela tient à la faiblesse c
des relèvements. Et nous aimons 1
mieux ne pas courir ce risque... I
René MILLIENNE. e
I Les communistes
en IndoXhine
M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies
et M. Pasquier, gouverneur
de l’Indochine, s’expliquent devant
la Commission des Colonies
sur les récents incidents
Paris. — M. Paul Reynaud, ministre
I des Colonies, a été entendu par la com-
I mission des colonies sur la situation
I en Indochine. Le gouverneur général
I Pasquier assistait à la réunion et a
I fourni également des explications sur
les incidents survenus à 1 occasion du lrr
I mai.
! Le ministre a exposé les causes de
l’agitation entretenue par les commu-
I nistes et les mesures envisagées pour
| maintenir l’ordre dans la colonie.
I Le ministre a indiqué que l’effort
I communiste a échoué partout en Indo-
I chine, à l’exception de cette région du
Nord-Annam, qui a été de tout temps
troublée.
i II a donné lecture d’un télégramme
duquel il résulte que les communistes
se livrent sur la population indigène à
des actes de Derrorisme comportant
l’incendie, le pillage, l’assassinat et la
torture, appliquée même à des en-
fants.
| Il a montré que l’assaut des postes
indigènes, auquel les communistes se
sont livrés à l’occasion du 1er mai, a
été fait par des bandes armées portant
des drapeaux et des Insignes soviéti-
ques, qui ont été repoussées par des
| troupes se trouvant en état de légitime
défense. Les pertes des rebelles se sont
élevées à un chiffre total de 175 tués.
II résulte des télégrammes, dont lec-
ture a été donnée à la Commission,
que la version transmise de Saigon à
divers journaux, et suivant laquelle des
cortèges pacifiques présentant des re-
vendications ont été reçus à coups de
fusil, déforme entièrement les faits.
A cette occasion, le ministre a donné
lecture d’un document saisi récemment
sur un meneur communiste arrêté à
Hanoï et duquel il résulte que la pré-
paration de l’attaque générale commu-
niste sera confiée au gouvernement
central jusqu’à ce que le gouvernement
provisoire soit organisé.
« Le plan, ajouta-t-il, est de néces-
sité immédiate de s’approvisionner en
bombes, poignards et revolvers. » Il
précisait que l’ordre général de l’atta-
que serait donné à l’improviste dans
toute l’Indochine et que les Comités
provinciaux, avertis peu de jours au-
paravant, se réuniraient. Nul ne pourra
alors sortir de l’assemblée sous peine
de décapitation. Après la prise d’une
ville, le gouvernement provisoire sera
organisé.
Le ministre s’est ensuite expliqué sur
le plan de réformes qui vient d’être
étudié et adopté à l’unanirnité par le
haut-Conseil colonial, plan dont l’exé- 1
cution ne sera ni avancée, ni retardée !
par les menées révolutionnaires des
communistes en Indochine. Ce plan 1
comprend des mesures d’ordre écono-
mique, d’ordre fiscal et d’ordre politi- i
que. ,
Le ministre a précisé les directives 1
données par lui à M. Pasquier qui va
rejoindre son poste en Indochine avec
la pleine confiance du gouvernement. ^
La réforme électorale
en Angleterre
(
i
Londres. — La Chambre des Com- i
«unes a consacré sa séance d’hier soir, f
;ur le débat de la motion du Ministre 1
le l’Intérieur, pour le vote en troisième c
ecture du bill sur la réforme électorale, i
Ce bill a été voté par 778 voix con- c
,re 228. c
UNE REINE INDESIRABLE
Miss Texa Guinon
surnommée « la reine des clubs de
nuit de New-York » voulait débar-
quer en France, en compagnie
d’une vingtaine de danseuses, pour
fonder à Paris un établissement de
nuit. Mais on l’a jugée indésirable
et elle devra s’en retourner avec sa
troupe aux Etats-Unis.
(Cliché Adam.)
—m 9 mm.
UN PROCÈS SENSATIONNEL
A MONTPELLIER
Montpellier. — On ne parle, depuis
huit jours, dans la ville, que du procès
du médecin-dentiste qui commence au-
jourd’hui.
Le docteur Laget, on le sait, est accu-
sé d’avoir empoisonné ses deux femmes
successives et d’avoir tenté d'empoi-
sonner sa soeur.
Lorsqu’on se pose la question du
mobile qui aurait poussé le docteur La-
get à se débarrasser de ses deux fem-
mes, et à tenter de supprimer sa soeur,
la prévention répond que l’intérêt seul
a pu guider le médecin-dentiste.
Il semble, en effet, établi que, con-
trairement aux apparences, la situation
du dentiste était très embarrassée. Une
propriété qu’il avait achetée dans le
Tarn në lui avait pas apporté les ré-
sultats qu’il escomptait. D’autre part,
il faisait des opérations de Bourse et
avait perdu de l’argent en opérant de
mauvaises spéculations.
Au moment du décès de sa première
femme, Sarah, Pierre Laget entrait en :
possession, pour le compte de ses en- i
fants, de sommes importantes. La deu- ■
xième, Suzanne, avait contracté à son i
profit une assurance de 100.000 francs ;
sur la vie qui, après sa mort, fut tou- i
chéé par Laget. Enfin, sa soeur, Mario- i
Louise Laget, était sa créancière pour ]
une somme de 80.000 francs environ. ;
Les débats dureront six jours envi- 1
■on et seront dirigés par M. Manceaux,
conseiller à la cour d’appel de Mont-
pellier.
Une bataille entre soldats turcs
et brigands syriens
Londres. — On mande de Jérusalem
ïu’une sanglante bataille s’est dérou- '
ée à la frontière turco-syrienne entre t
in détachement de soldats turcs et des c
;yriens commandés par leur chef Ali 1
smael. Celui-ci a été tué ainsi que 53 9
le ses partisans ; 45 brigands ont été
jlcssés et 8 faits prisonniers. Les Turcs f
taient soutenus par des aéroplanes et c
les tanks. f
L’horrible forfait
d’une jeune fille
« Pour vivre sa vie ! »,
à 16 ans ! elle a assassiné
sa grand’mère.
Elle répond aujourd’hui
de son crime
devant le jury de la Loire
Saint-Etienne. — Il est fort heureu-
sement rare, de rencontrer crime aussi j
odieux, et d'une horreur aussi totale
que celui qui est évoqué aujourd’hui
devant le jury de la Loire, qui va juger I
Renée Cusset, cette jeune fille de 16 ans.
qui, le 13 septembre dernier « pour vi-1
vre sa vie » comme elle le déclara,
assassina sauvagement sa grand'mère, I
Mme Vve Constant.
Le cadavre de Mme Constant portait I
les traces de plus de quarante blessures, I
et plusieurs couteaux, la lame tordue
ou brisée, étaient épars sur le parquet 1
au milieu de larges flaques de sang.
En dehors de ces constatations pure-
ment matérielles, on ignore encore beau-1
coup de choses sur les circonstances
précises du drame et sur ses mobiles,
exacts. Renée Cusset a, maintes fois
varié dans les déclarations qu’elle a I
faites au cours de l’instruction. C’est I
ainsi qu’elle avait, tout d’abord, pré-1
tendu avoir eu comme complice un em- I
ployé de la gare de Monistrol. Fort I
heureusement pour ce dernier, il avait
un alibi irréfutable. Au moment où le I
crime fut commis, il achevait un voyage I
en Belgique avec un de ses amis. Cet I
employé de chemin de fer avait eu I
l’imprudence de répondre trop aimable- I
ment aux avances répétées de la jeune
fille qui s’était littéralement jetée dans :
ses bras. Lorsqu’il avait voulu repren-11
dre sa liberté, après une brève liaison, I
Renée Cusset l’avait poursuivi de scs
sollicitations et même de ses menaces. 11
Devenue criminelle, elle cherchait en- 1
core à se venger. ;
Ayant dû reconnaître qu’elle avait I
menti, Renée Cusset raconta alors (et
c'est la version qui paraît la plus vrai-
semblable et qui a été contrôlée sur
certains points) qu’elle avait décidé de
quitter la maison maternelle pour re-
joindre l’employé de gare de Monis- (
trol, qu’elle aimait toujours. Comme il :
lui fallait de l’argent, elle essaya, au 1
moyen d’un couteau,'de forcer la porté l. 3
d’une armoire à glace où elle savait '
en trouver. Surprise, à ce moment, par
sa grand’mère, elle frappa la pauvre
femme avec l’arme qu’elle avait à la '
main et s’acharna jusqu’à la mort de (
sa victime. |]
Son crime accompli, Renée Cusset se ,
lava soigneusement les mains et quitta I i
la maison après s’être munie d’une lias-1 j
se de billets de banque. Elle effectua I c
divers achats, notamment un chapeau
et une boîte à poudre, puis se fit con-1.
(luire à Monistrol en taxi. Là, on lui I j:
apprit que son ancien ami était absent I.
depuis plusieurs jours. Elle se fit alors 1
mener au Puy et s’installa dans un j
hôtel chic. C’est là qu’on l’arrêta le soir I j
même, au moment où elle s’apprêtait à
faire honneur à un menu copieux. L
mm ■ m ' em
LES FAUX - MONNAYEÜRÎT" l
TRAVAILLAIENT
DANS UN CIMETIERE
, , I d
I **
Kattowitz. — Il y a quelque jours, une ICl
deille femme trouvait, dans un cime- 1T
1ère de la ville, 2.000 marks empilés
ians un pot de fleurs. Cette somme 19'
ui fut bientôt enlevée, car on s’aperçut
ue c’était de la fausse monnaie. P;
L’enquête a révélé que dans une
ôsse, sous une pierre tombale, avait Iql
;té installé un véritable atelier de ”
àusse monnaie.
On lit ta les journaux parus ce Matin I Paris...
(Par télégramme, de notre correspondant particulier)]
LA PARADE DE BRESLAU
Le Populaire (Léon Blum) :
Oui. cent cinquante mille fascistes,
du type hitlérien, groupés dans l’asso-
ciation du Stahlhelm, ont défilé diman-
che à Breslau, au pas de parade, de-
vant le Kronprinz, le maréchal Mac-
kensen et l’ex-général en chef de la
Reichswehr. Mais, le même dimanche,
à la même heure, cent cinquante mille
ouvriers socialistes se massaient à Leip-
zig, à l’occasion du congrès allemand,
autour des chefs de la Social Démocra-
tie et des représentants des partis
étrangers. Pour le moins, les deux
spectacles se compensent. Mais l'un est
laissé dans l’ombre, l’autre tiré bien
en vue. enluminé d’ardentes et d’ef-
frayantes couleurs. Qui donc abuse
l’opinion publique, qui donc altère la
vérité ?
L’Avenir (Sénatus) :
Où sont-ils, seigneur, ccs pacifistes
actifs, et qui méritent d’être soutenus ?
Quelques intellectuels respectables cla-
mentès in deserto. Je les soutiens, mon
bon ami, je les soutiens de mes encou-
ragements empressés, je leur signale
l’affaire de Breslau, je me ferai un de-
voir d’applaudir à leur énergique protes-
tation. Je l’attends, mais si les bandes
hitlériennes constituent une minorité,
que dire de ces amis de la paix ? C'est
l’infiniment petit, et puis... et puis... une
minorité !... Le parti de Hitler a re-
cueilli 6 millions et demi de suffrages,
en septembre dernier.
, 1
L’Ami du Peuple (Editorial) :
Cette mobilisation de 150.000 exécu-
tants, accourus des régions les plus éloi-
gnées de la ville de Breslau, située à
l’extrémité orientale du Reich, sans
parler des innombrables curieux, n'a
pas pu se faire sans la complicité agis-
sante du gouvernement. On sait qu’en
Allemagne, les chemins de fer sont na-
tionalisés. Ils n’ont donc pas pu orga-
niser d’inombrables trains spéciaux,
sans l’autorisation du ministre compé-
tent. Or, si le cabinet du Reich est
présidé par un centriste, celui de la
Prusse a un social-démocrate à sa tête.
Il existe donc une complicité générale,
faute de laquelle fie pourraient ni s’or-
ganiser, ni se perpétrer ces excitations <
à la guerre. Du reste, le maréchal-pré-
sident, Von Hindenburg, n’est-il pas i
le président d’honneur du « Casque
d’acier ».
Figaro (Editorial) :
Le pont de la réconciliation et de la
coopération franco-allemande, demande
à être construit en même temps sur les
deux rives. Or, chacun sait que les
concessions allemandes ne sont pas suf-
fisamment payées de retour. Déjà on .
nous indique que cette fâcheuse inéga- ;
lité serait utilement diminuée par la ;
révision du plan Young, par de nou- *
veaux crédits, qui, en l’état de notre i
industrie, signifient un transfert de .
chômage d’Allemagne en France, en ‘
échange d’un transfert de capitaux de |
France en Allemagne. ,
1
i i
A la 4e page : ^ c
NOS PETITES ANNONCES 1
SAINT-SIEGE ET FASCISME
Le Matin :
Présentement, entre le Pape et M.
Mussolini, des pourparlers sont en cours.
Dans la meilleure hypothèse, ils ne peu-1
vent aboutir qu’à un ajournement dis-
cret des difficultés que certains, du
reste à la légère, croyaient, au lende-1
main de la signature du traité de La-
tran, à jamais écartées. On comprend r
mieux, maintenant, pourquoi l’Eglise
et le fascisme sont nécessairement con-1
damnés, en vertu de leurs principes I
directeurs, et surtout par leur raison
d’être, à s'opposer, et, souvent, à se I
combattre. En liquidant naguère la I
question romaine, le duce a pu penser
un instant qu’il avait enfin réussi dans
son dessein d’asservir l’Eglise à l’Etat
fasciste, mais l’Eglise est universelle et
ne saurait par conséquent s’inféoder de
gré ou de force à un système politique.
Wi
L’ENTREVUE DES CHEQUERS
L’Echo de Paris (Pertinax) :
A la fin de la session de Genève, ;
M. Henderson jugea facile de faire ■
ajourner le débat sur la Haute-Silésie, 11
m lieu de déclarer qu’il était épuisé j
selon le voeu des polonais. Résultat : j
e rassemblement des « Casques d’acier »
i Breslau, ovation au kronprinz, des ]
paroles de guerre, qui suscitèrent, nous I ]
roulons le croire, les protestations de
a Pologne et de la France. Nous som-1,
nés en droit de redouter que l’entrevue i
le Chequers, exerçant des effets ,ana-1 ;
ogues, n’ajoute aux perturbation de 11
'Europe. 11
* w
LES TRAVAUX PARLEMENTAIRES
La Chambre reprend la discussion du projet
de loi sur les brevets d’invention
Paris. — Après la validation, sans
débat, de l’élection do M. Bénassy
(Creuse) et, à la demande du ministre
des affaires étrangères, un crédit de
500.000 francs est voté pour l’érection
d’un monument au maréchal Douglas
Haig.
On reprend ensuite l'examen de la
loi sur les brevets d'invention. Il s’agit
toujours des formalités relatives à la
délivrance des brevets.
M. Puech soulève des difficultés de
détail. Il s'ensuit un long débat sur
le point de savoir si la demande devra
renfermer la déclaration que l’inven-
tion est bien due au demandeur.
Faisant observer que la Chambre a
admis que la demande pourrait être
présentée par les ayant:; droit, à cause
de mort, M. Puech, appuyé de M. Ju-
lien Durand, président de la Commis-
sion, propose de spécifier seulement que
la déclaration devra .indiquer le nom
de l’inventeur.
Mais MM. Emile Borel, Hymans et
Ernest-La font, qui ont fait adopter la
formule sur les ayants droit, se mé-
fient et opposent une résistance achar-
née à toute modification du paragra-
phe.
M. Loucheur intervient pour protes-
ter contre toute improvisation de texte
en séance. Il obtient le renvoi du pa-
ragraphe 2 à la Commission.
D’autres points de détail donnent lieu
ensuite à des discussions non moins
touffues.
Puis, on revient au paragraphe liti-
gieux auquel on ajoute le suivant :
« Dans le cas où la demande est faite
par les ayants droit à cause de mort,
les héritiers devront déclarer que l’in-
vention est bien due à leur auteur. »
Une série d’articles de procédure est
ensuite adoptée, ainsi que les disposi-
tions visant les changements, perfec-
tionnements ou additions dont les bre-
vets pourraient faire l’objet.
La transmission et la cession
des brevets
L’article 26 concerne la transmission
et la cession des brevets. Il prévoit la
possibilité d’une action en rescision
pour cause de lésion en cas de trans-
mission de la propriété d’un brevet
d’invention.
M. Hymans (Indre) fait observer que
l’action en question ne pourra, aux
termes du code civil, s’exercer que pen-
dant deux années à partir de la vente,
fl demande, au contraire, que, pendant
toute la durée du brevet, l’inventeur
puisse réclamer une rémunération sup-
plémentaire au cas où il serait' démon-
;ré que le prix de cession ou de li-
;ence du brevet a été insuffisant.
M. Puech déclare que ce texte n’est
pas contradictoire avec celui de la Com-
nission. Il peut être adopté comme pa-
ragraphe additionnel.
M. Ernest Lafont demande alors que
’on renvoie l’article et l’amendement
i la Commission.
M. Loucheur appuie la demande de
•envoi.
Le renvoi est ordonné.
On adopte les articles relatifs à la
mblication et à la conservation des
trevets.
Les droits des employés
Il s’agit ensuite de la sauvegarde des
Iroits des employés lorsqu’ils ont réa-
isé une invention. Le texte prévoit en
e cas une rémunération, un dédom-
lagement.
MM. Emile Borel et Hymans trouvent
ue c’est insuffisant.
Il faudrait au moins, dit M. Borel,
arler de dédommagement équitable.
M. Hymans va plus loin. 11 demande
u’il y ait au moins co-propriété dans i
le cas où l'invention faite par l’employé
rentre expressément dans 1 objet même
de son contrat avec l'employeur.
Cette thèse est combattue par le rap-
porteur et par M. Reibel.
L’amendement Hymans est néanmoins
adopté par 296 voix contre 265.
Les dispositions concernant l’obten-
tion des brevets par les étrangers sont
adoptées.
Les articles suivants visent les actions
en nullité et déchéance.
On adopte, malgré l’opposition du
sous-secrétaire d'Etat au commerce, un
amendement de M. Rognon, concernant
l’application de la loi aux situations
antérieures à sa promulgation.
La suite du débat est renvoyée à!
jeudi.
Une interpellation sur le déficit
du budget
Il est question ensuite d’une inter-
pellation de M. Chassaigne-Goyon sur
le déficit désormais certain du bud-
get de l’exercice 1932-1933. Quelles sont
les intentions du gouvernement aussi
bien à l’égard du déficit de l’exercice
en cours que de celui de l’exercice
prochain ?
M. Fietri déclare qu’il s’en est ex-
pliqué lors de la récente discussion
budgétaire et il ajoute que la situation
paraît s’améliorer au point de vue de
la rentrée des impôts. Au surplus, M-
Chassaigne-Goyon pourra s’expliquer
au cours de la discussion du prochain
cahier de crédits supplémentaires.
M. Chassaigne-Goyon accepte cette
procédure.
Jeudi, à 15 h. 30, suite de la discus-
sion sur les brevets d’invention.
AU SENAT
Paris. — Sous la présidence de M.
Fernand Rabier, le Sénat a, d’abord, en-
tendu lecture d’une demande en autori-
sation de poursuites formulée contre M.
Méjan, du Gard.
Conformément au règlement, la de-
mande a été renvoyée aux bureaux.
L’Assemblée a voté ensuite la loi
fixant le nombre de décorations sans
traitement de la Légion d'honneur et de
la médaille militaire mises à la disposi-
tion du ministre de l’air et destinées aux
réserves des forces aériennes.
A ce propos, M. de Lubersac regretta
que la Commission de l’Air n’ait pas
été consultée sur le rattachement du
personnel de l’aéronautique militaire au
ministère de l’air.
M. Dumesnil, ministre de l’air, répond
que la question est pendante devant la
Chambre.
Le Sénat a ensuite voté la proposition
de M. Tournan, autorisant la création
d’offices publics de reboisement.
Au nom de la Commission d’agricul-
ture, M. Tournan lui-même, avait appor-
té un avis favorable. L avait ainsi ex-
pliqué la portée de sa proposition :
« Tout le monde reconnaît l'urgence
du reboisement des terres incultes. Nos
importations de bois et produits ligneux
sont excessives. Il faut fournir aux po-
pulations intéressées les procédés prati-
ques qui sont nécessaires pour le reboi-
sement. Le législateur avait prévu des
prêts à long terme, des primes, des exo-
nérations pour favoriser la création des
coopératives spéciales. Celles-ci cepen-
dant ne se sont point constituées. Les
communes et les départements n’ont
pas de ressources suffisantes. On a donc
pensé à constituer pour le reboisement
des offices publics analogues à ceux qui
fonctionnent pour les habitations à bon
marché. »
Après le vote de divers projets, le
Sénat s’est ensuite ajourné à jeudi pro-
chain.
Le nouveau régime en Espagne
Le Ministre du Travail, délégué
à la Conférence internationale de Genève,
fait, aux journalistes suisses,
des déclarations très optimistes
Genève. — M. Largos Caballero, mi-
nistre du travail d’Espagne, est arrivé
à Genève pour participer, pendant quel-
ques jours, aux travaux de la conférence
internationale du travail, et il a fait à
la presse les déclarations suivantes :
« La révolution espagnole s’est opérée
sur des basés solides et durables. Tous
les éléments actifs de la vie nationale
sont acquis au nouveau régime.
» L’armée lui appartient fidèlement
et entièrement. Sans doute, il a fallu
licencier plus de 12.000 officiers, mais
cette mesure, imposée par les événe-
ments, a été prise sans porter atteinte
aux droits acquis des intéressés qui con-
tinuent, en effet, à toucher leur .solde.
Quant aux troupes, elles ont été intégra-
lement maintenues.
» La population civile, elle aussi, de-
meure totalement acquise au nouveau
régime. U existe bien, dans les provin-
ces basques et la Navarre, certaines par-
ties de la population qui observent en-
core une légère réserve, mais je suis sûr
qu’avec de la patience et de la modéra-
tion de la part du gouvernement qui
saura tenir compte du respect des liber-
tés religieuses, peu à peu, ces dissidents
finiront par collaborer à la réalisation
totale de la révolution espagnole.
» Les élections du reste, qui sont très
prochaines, vont marquer très nette-
ment la victoire du nouveau régime.
» En ce qui concerne le parti socialiste
espagnol, j’augure des résultats très
brillants, quant à l’attitude qu’il
adoptera par la suite. Tout d’abord il
avait été décidé qu’après les élections
le parti socialiste cesserait de collaborer
V
au gouvernement. Depuis, on a pensé
différemment. On a laissé, en effet, à
un Congrès socialiste extraordinaire, qui
se tiendra entre le 28 juin et la date
d’établissement de la Constituante, le
soin de se prononcer. C'est lui qui indi-
quera la conduite à suivre. Personnelle-
ment, je suis d’avis que le parti socialis-
te espagnol doit continuer à participer à
l’oeuvre gouvernementale.
» Quant à l'attitude du n'ouveau ré-
gime par rapport au B. I. T. et à la
Sr D. N., elle ne se départira pas de
la ligne de conduite suivie jusqu’à'
présent par l’Espagne. Le nouveau ré-
gime espagnol désire même qu’avec Ge-
nève les relations s’établissent plus
étroitement et plus nombreusses ».
Suppression de postes
de hauts fonctionnaires
Madrid. — Poursuivant sa politique
de restrictions, le gouvernement, d’ac-
cord avec son délégué auprès du monw
pôle du téléphone, a supprimé un cer-
tain nombre de hauts fonctionnaires qui
touchaient des appointements très éle-
vés.
En l’honneur
du professeur Piccard
Augsbourg. — Là réception solen-
nelle faite dans cette ville au profes-
seur Piccard et à son compagnon &
été enthousiaste. Une allocution pro-
noncée par le savant a été saluée pas
de nombreux applaudissements.
i
JEUDI
4
JUIN 1931
iBONNlMINTI | B, lM| , „
PAO (PM PortoUDmn U" M* M1
Dé». <».-». il 1UU*.)., U M M
AntrM UmtiBaiti .« lf SI «a
Itransar ...... M H «g
L'INDEPENDANT
BM» eaBM.uaaanm des Basses-P yrénées «« —u ■ » ao«—».
Béarn et Pays Basque JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN Bigorre et Clialosse
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BielqiesCblffres
On a publié l’autre semaine, les
chiffres du rendement général des
impôts en avril et, parce que ce
mois est le premier de l’année bud-
gétaire, on attache aux indications
qu'il donne une importance assez
justifiée.
S
Il semble bien, de plus, que le
moment soit le mieux choisi pour
passer en revue les résultats de
notre activité économique. Nous
croyons avoir atteint, en effet, le
degré le plus bas de la dépression
qui a alarmé et même endeuillé le
monde entier. Pour la France, qui
a résisté mieux qu’aucune autre na-
tion à la crise mondiale, au point
que l'Amérique, pays de la prospé-
rité légendaire, s’en étonne et
l’envie, il importe de savoir si
l’amoindrissement constaté dans ses
affaires se précise ou s’arrête. Les
chiffres du rendement des impôts
et quelques autres nous aident,
sinon à formuler une opinion très
nette, du moins à mesurer l’étendue
de la défaite infligée à l’économie
nationale par la crise universelle.
Les premières remarques que l’on
peut faire ne sont pas encouragean-
tes. Si le rendement général des
impôts présente une légère plus-
value, par rapport aux évaluations
budgétaires, par contre, dans le
détail, les chapitres qui ont une
relation directe avec l’activité éco-
nomique du pays alignent des chif-
fres très inférieurs à ceux qu’on
relevait l’an dernier pour le même
objet.
Mais il n’y a pas lieu d’en tirer
les conclusions très pessimistes aux-
quelles certains ont abouti, après
une étude sans doute superficielle.
Il faut apprécier l’effet des dégrè-
vements votés l’année dernière, et
qui agissent aujourd’hui. La taxe
sur le chiffre d’affaires, notamment,
a paru à beaucoup de nos confrères
dévoiler une situation extrêmement
tendue, car elle est en recul de
148.754.000 francs sur le produit du
mois d’avril 1930. Or, la loi du 26
avril 1930 a édicté des dégrèvements
qui affectent justement ce chapitre j
de nos impôts et, en outre, la taxe ,
sur les engrais n’y figure plus. Si ,
l’on tient compte de ces faits, la
diminution très considérable du ;
rendement de la taxe sur le chiffre | ;
d’affaires s’explique pour une gran- ,
de partie. Et il est bien évident, ,
d’autre part, que nous sommes dans i
une période de crise et que nous
ne pouvons pas attendre autre
chose qu’une régression du produit
de cet impôt.
Ces considérations s’appliquent
également partiellement aux pro-
duits des impôts qui frappent les
opérations financières.
Tout ceci n’apprend rien que nous j
n’ayons pu prévoir depuis le jour ]
où s’affirma le persistant malaise t
de la Bourse et où s’ouvrit l’ère des >
liquidations judiciaires.
D’autres chiffres nous paraissent
plus symptomatiques et retiennent
plus particulièrement notre atten- 1
tion, nous donnant même quelque ,
inquiétude. Contrairement à ce t
qu’on pourrait croire, ce sont des c
chiffres fort supérieurs aux évalua- t
tions budgétaires et aux produits
d’avril 1930. Ce sont les chiffres de
nos recettes de douane. Ils s’élèvent
à 590.681.000 francs, soit 86.724.000 j
francs de plus que les évaluations j
budgétaires et 234.505.000 francs de g
plus que le total d’avril 1930. e
On commet une singulière erreur 1
en déclarant que ces chiffres révè- I
lent une situation très déficitaire .
de notre balance commerciale visi-
ble, parce qu’ils signifient une
augmentation de nos importations.
La vérité, cette fois, c’est qu’ils
n’ont aucun rapport avec l’évolution s
de nos échanges, car s’ils s’adap- i
taient à notre trafic d’importation, p
ils devraient être égaux ou même
inférieurs aux chiffres d’avril 1930. £
Reportons-nous aux statistiques '
du commerce extérieur pour le j:
mois d’avril 1931. Nous y verrons
que nos importations sont descen- .
dues à 3.901.650.000 francs, soit
673.375.000 francs de moins qu’en :
avril 1930. D’ailleurs, depuis un an, 3
le volume de nos échanges n’a pour :
ainsi dire jamais cessé de se rétré- '
cir. [
Les Chiffres actuels des recettes 1
de douane ne sauraient donc, en c
aucune façon, indiquer que nos im- c
portations augmentent. Il est exact 1
que le déficit de notre balance com- r
merciale visible est important, mais *
on n’en aperçoit la manifestation *
que dans les seules statistiques de ^
nos échanges. ;
Ce que révèlent les chiffres des .
recettes de douane que nous venons 2
de donner, c’est la hauteur du relè- °
vement des taxes de protection a
douanière, et pas autre chose. r
Nous irons cependant un peu plus
loin dans l’examen de ce chapitre, j-
car il comporte des enseignements J;
complémentaires. En effet, nos im- 1
portations au cours du mois d’avril r
1931, si elles ont diminué dans î3
l’ensemble de près de 675 millions
de francs, ont cependant augmenté 3
pour une catégorie, celle des « objets 0
d’alimentation ». Là, le total est ^
supérieur de 433.050.000 francs au d
montant d’avril 1930. Les deux au- n
très catégories, au contraire, mar-
V Y
r
j HEURES POLITIQUES
Le déficit
3 TV AE Maurice Pctschc, sous-sc-
I 1 crctairc d’Etat aux Beaux-
1 1 * Arts, a fait preuve de beau
s coup d’optimisme dans son discours
z de dimanche dernier à Loudun. Il
a célébré l’oeuvre de la 14" législa-
- turc qui avait, à trois reprises, voté
1 cîcs budgets en parfait équilibre cl
sans impôts nouveaux. La vérité esl
3 que les (rois derniers budgets ont
r cessé d’être en équilibre, du jour
1 où ils sont entrés en vigueur, car
; tes prévisions de dépenses se sont
! constamment montrées inférieures,
de plusieurs milliards, à la réalité.
Comment peut-on parler de bud-
gets an équilibre alors que la Cham-
bre augmente tous les ans do près
le 2 milliards et demi, le maximum
des dépenses ? On n’a pu, ceiit
année, maintenir à 3 milliards c>’
plafond qu’à l’aide d’un subterfuge
peu recommandable, on a mis au
compte de la caisse d’amortissement
les 2 milliards qui figuraient dans
le budget, au titre du service de
la dette contractuelle, on a, par
cela même, fait tort à la politique
d’amortissement. Mais deux mil-
liards de charges correspondantes
nouvelles ont pu être, cette fois
encore, évités au contribuable.
Dans quelques jours on discutera
le cahier des crédits supplémentai-
res. Le rapport de M. Lamourcux
aboutit à des conclusions inquié-
tantes. Sait-on qu’au cours de
l’exercice 1930-31, le Parlement a
voté 43 lois, dont le coût s’est élevé
pour le dit exercice à 1.428 millions
de sorte que sans les 1.086 miilions
de plus-values fournis par les re-
cettes mensuelles, le déficit global
de cet exercice aurait été de 3 mil- I
iiards 101 millions, les plus-values I
l’ont heureusement réduit à 2 mil-
liards 15 miilions. |
Quels voies et moyens propose- I
t-on pour faire face à cette difïé- I
rence ? Il n’est question de rien. La I
trésorerie aura été mise, une fois
de plus, à contribution. Les der-1
niers milliards de M. Chéron se sont I
aussi presque tous volatilisés. La I
caisse n’est pas encore vide, mais I
on en peut voir le fond. S
Que se passera-t-il, quand l’Etat
aura de nouveau de pressants be-
soins d’argent ? Si la Chambre ne
met pas un frein au débordement
des dépenses, cette éventualité ne
tardera pas à se produire. j
XX.
EN ALLEMAGNE
Le Congrès Socialiste
Leipzig. — Au fur et à mesure que I
le Congrès socialiste avance, on a de I
plus en plus l’impression que l’opposi-1
tion radicale avec le cabinet Brüning
n’a aucun succès.
Le chancelier Brüning va visiter
les territoires rhénans I
Berlin. — Le chancelier Brüning et !
le ministre du travail se proposent de :
visiter, à partir du 25 juin, les terri-
toires rhénans évacués l’an dernier,
dans le but de s’informer de la situa-
tion économique de ces territoires.
Un monument de l’Etat Prussien
aux victimes de la guerre
Berlin. — Hier a eu lieu à Berlin,
l’inauguration du monument consacré i
par l’Etat prussien aux victimes de la !
guerre. L’inauguration eut lieu à midi <
en présence d’Hindenburg et de tous 1
les membres du gouvernement de l’Em-
pire et de Prusse. t
^ a —
-a situation politique en Belgique i
Bruxelles. — L’ex-droite flamande '
s’est réunie hier matin pour examiner
la contre-proposition faite par le grou-
pe des libéraux.
Un certain optimisme a fait place
au pessimisme et l’on estime qu’il con-
vient d’éviter la dissolution. M. Ren-
kin s’est rendu au palais pour mettre
le roi au courant de la situation.
quent un recul violent, et c’est donc (
sur cette catégorie des « objets <
d’alimentation » que porte effecti- <
vement le relèvement de nos recet- 1
tes de douane. Même si nous ne 1
tenons pas compte de la diminution 1
de recettes qu’a dû entraîner, logi- 1
quement, ce recul de nos importa- \
cions des deux autres catégories (ou ;
plutôt le recul de la catégorie t
•i ’ objets fabriqués », car certaines e
« matières nécessaires à i’indus- s
trie » entrent en franchise), il 1
n’en reste pas moins au’en mettant f
les choses au mieux, nous avons j
234.505.000 francs de recettes de ^
douane supplémentaires, pour une
augmentation d’importation de den-
rées alimentaires de 433.050.000 fr.
Ceci indique, à notre avis, que la
politique de protection douanière de *
la France a atteint une limite qu’il
ne faudra pas dépasser. Nous se- ].
rions tenté d’ajouter que les relève- x
ments de taxes douanières auxquels i
il a été procédé n’ont pas eu d’effet \
sur l’entrée des marchandises. Mais t
on nous répondrait vraisemblable- t
ment que cela tient à la faiblesse c
des relèvements. Et nous aimons 1
mieux ne pas courir ce risque... I
René MILLIENNE. e
I Les communistes
en IndoXhine
M. Paul Reynaud,
ministre des Colonies
et M. Pasquier, gouverneur
de l’Indochine, s’expliquent devant
la Commission des Colonies
sur les récents incidents
Paris. — M. Paul Reynaud, ministre
I des Colonies, a été entendu par la com-
I mission des colonies sur la situation
I en Indochine. Le gouverneur général
I Pasquier assistait à la réunion et a
I fourni également des explications sur
les incidents survenus à 1 occasion du lrr
I mai.
! Le ministre a exposé les causes de
l’agitation entretenue par les commu-
I nistes et les mesures envisagées pour
| maintenir l’ordre dans la colonie.
I Le ministre a indiqué que l’effort
I communiste a échoué partout en Indo-
I chine, à l’exception de cette région du
Nord-Annam, qui a été de tout temps
troublée.
i II a donné lecture d’un télégramme
duquel il résulte que les communistes
se livrent sur la population indigène à
des actes de Derrorisme comportant
l’incendie, le pillage, l’assassinat et la
torture, appliquée même à des en-
fants.
| Il a montré que l’assaut des postes
indigènes, auquel les communistes se
sont livrés à l’occasion du 1er mai, a
été fait par des bandes armées portant
des drapeaux et des Insignes soviéti-
ques, qui ont été repoussées par des
| troupes se trouvant en état de légitime
défense. Les pertes des rebelles se sont
élevées à un chiffre total de 175 tués.
II résulte des télégrammes, dont lec-
ture a été donnée à la Commission,
que la version transmise de Saigon à
divers journaux, et suivant laquelle des
cortèges pacifiques présentant des re-
vendications ont été reçus à coups de
fusil, déforme entièrement les faits.
A cette occasion, le ministre a donné
lecture d’un document saisi récemment
sur un meneur communiste arrêté à
Hanoï et duquel il résulte que la pré-
paration de l’attaque générale commu-
niste sera confiée au gouvernement
central jusqu’à ce que le gouvernement
provisoire soit organisé.
« Le plan, ajouta-t-il, est de néces-
sité immédiate de s’approvisionner en
bombes, poignards et revolvers. » Il
précisait que l’ordre général de l’atta-
que serait donné à l’improviste dans
toute l’Indochine et que les Comités
provinciaux, avertis peu de jours au-
paravant, se réuniraient. Nul ne pourra
alors sortir de l’assemblée sous peine
de décapitation. Après la prise d’une
ville, le gouvernement provisoire sera
organisé.
Le ministre s’est ensuite expliqué sur
le plan de réformes qui vient d’être
étudié et adopté à l’unanirnité par le
haut-Conseil colonial, plan dont l’exé- 1
cution ne sera ni avancée, ni retardée !
par les menées révolutionnaires des
communistes en Indochine. Ce plan 1
comprend des mesures d’ordre écono-
mique, d’ordre fiscal et d’ordre politi- i
que. ,
Le ministre a précisé les directives 1
données par lui à M. Pasquier qui va
rejoindre son poste en Indochine avec
la pleine confiance du gouvernement. ^
La réforme électorale
en Angleterre
(
i
Londres. — La Chambre des Com- i
«unes a consacré sa séance d’hier soir, f
;ur le débat de la motion du Ministre 1
le l’Intérieur, pour le vote en troisième c
ecture du bill sur la réforme électorale, i
Ce bill a été voté par 778 voix con- c
,re 228. c
UNE REINE INDESIRABLE
Miss Texa Guinon
surnommée « la reine des clubs de
nuit de New-York » voulait débar-
quer en France, en compagnie
d’une vingtaine de danseuses, pour
fonder à Paris un établissement de
nuit. Mais on l’a jugée indésirable
et elle devra s’en retourner avec sa
troupe aux Etats-Unis.
(Cliché Adam.)
—m 9 mm.
UN PROCÈS SENSATIONNEL
A MONTPELLIER
Montpellier. — On ne parle, depuis
huit jours, dans la ville, que du procès
du médecin-dentiste qui commence au-
jourd’hui.
Le docteur Laget, on le sait, est accu-
sé d’avoir empoisonné ses deux femmes
successives et d’avoir tenté d'empoi-
sonner sa soeur.
Lorsqu’on se pose la question du
mobile qui aurait poussé le docteur La-
get à se débarrasser de ses deux fem-
mes, et à tenter de supprimer sa soeur,
la prévention répond que l’intérêt seul
a pu guider le médecin-dentiste.
Il semble, en effet, établi que, con-
trairement aux apparences, la situation
du dentiste était très embarrassée. Une
propriété qu’il avait achetée dans le
Tarn në lui avait pas apporté les ré-
sultats qu’il escomptait. D’autre part,
il faisait des opérations de Bourse et
avait perdu de l’argent en opérant de
mauvaises spéculations.
Au moment du décès de sa première
femme, Sarah, Pierre Laget entrait en :
possession, pour le compte de ses en- i
fants, de sommes importantes. La deu- ■
xième, Suzanne, avait contracté à son i
profit une assurance de 100.000 francs ;
sur la vie qui, après sa mort, fut tou- i
chéé par Laget. Enfin, sa soeur, Mario- i
Louise Laget, était sa créancière pour ]
une somme de 80.000 francs environ. ;
Les débats dureront six jours envi- 1
■on et seront dirigés par M. Manceaux,
conseiller à la cour d’appel de Mont-
pellier.
Une bataille entre soldats turcs
et brigands syriens
Londres. — On mande de Jérusalem
ïu’une sanglante bataille s’est dérou- '
ée à la frontière turco-syrienne entre t
in détachement de soldats turcs et des c
;yriens commandés par leur chef Ali 1
smael. Celui-ci a été tué ainsi que 53 9
le ses partisans ; 45 brigands ont été
jlcssés et 8 faits prisonniers. Les Turcs f
taient soutenus par des aéroplanes et c
les tanks. f
L’horrible forfait
d’une jeune fille
« Pour vivre sa vie ! »,
à 16 ans ! elle a assassiné
sa grand’mère.
Elle répond aujourd’hui
de son crime
devant le jury de la Loire
Saint-Etienne. — Il est fort heureu-
sement rare, de rencontrer crime aussi j
odieux, et d'une horreur aussi totale
que celui qui est évoqué aujourd’hui
devant le jury de la Loire, qui va juger I
Renée Cusset, cette jeune fille de 16 ans.
qui, le 13 septembre dernier « pour vi-1
vre sa vie » comme elle le déclara,
assassina sauvagement sa grand'mère, I
Mme Vve Constant.
Le cadavre de Mme Constant portait I
les traces de plus de quarante blessures, I
et plusieurs couteaux, la lame tordue
ou brisée, étaient épars sur le parquet 1
au milieu de larges flaques de sang.
En dehors de ces constatations pure-
ment matérielles, on ignore encore beau-1
coup de choses sur les circonstances
précises du drame et sur ses mobiles,
exacts. Renée Cusset a, maintes fois
varié dans les déclarations qu’elle a I
faites au cours de l’instruction. C’est I
ainsi qu’elle avait, tout d’abord, pré-1
tendu avoir eu comme complice un em- I
ployé de la gare de Monistrol. Fort I
heureusement pour ce dernier, il avait
un alibi irréfutable. Au moment où le I
crime fut commis, il achevait un voyage I
en Belgique avec un de ses amis. Cet I
employé de chemin de fer avait eu I
l’imprudence de répondre trop aimable- I
ment aux avances répétées de la jeune
fille qui s’était littéralement jetée dans :
ses bras. Lorsqu’il avait voulu repren-11
dre sa liberté, après une brève liaison, I
Renée Cusset l’avait poursuivi de scs
sollicitations et même de ses menaces. 11
Devenue criminelle, elle cherchait en- 1
core à se venger. ;
Ayant dû reconnaître qu’elle avait I
menti, Renée Cusset raconta alors (et
c'est la version qui paraît la plus vrai-
semblable et qui a été contrôlée sur
certains points) qu’elle avait décidé de
quitter la maison maternelle pour re-
joindre l’employé de gare de Monis- (
trol, qu’elle aimait toujours. Comme il :
lui fallait de l’argent, elle essaya, au 1
moyen d’un couteau,'de forcer la porté l. 3
d’une armoire à glace où elle savait '
en trouver. Surprise, à ce moment, par
sa grand’mère, elle frappa la pauvre
femme avec l’arme qu’elle avait à la '
main et s’acharna jusqu’à la mort de (
sa victime. |]
Son crime accompli, Renée Cusset se ,
lava soigneusement les mains et quitta I i
la maison après s’être munie d’une lias-1 j
se de billets de banque. Elle effectua I c
divers achats, notamment un chapeau
et une boîte à poudre, puis se fit con-1.
(luire à Monistrol en taxi. Là, on lui I j:
apprit que son ancien ami était absent I.
depuis plusieurs jours. Elle se fit alors 1
mener au Puy et s’installa dans un j
hôtel chic. C’est là qu’on l’arrêta le soir I j
même, au moment où elle s’apprêtait à
faire honneur à un menu copieux. L
mm ■ m ' em
LES FAUX - MONNAYEÜRÎT" l
TRAVAILLAIENT
DANS UN CIMETIERE
, , I d
I **
Kattowitz. — Il y a quelque jours, une ICl
deille femme trouvait, dans un cime- 1T
1ère de la ville, 2.000 marks empilés
ians un pot de fleurs. Cette somme 19'
ui fut bientôt enlevée, car on s’aperçut
ue c’était de la fausse monnaie. P;
L’enquête a révélé que dans une
ôsse, sous une pierre tombale, avait Iql
;té installé un véritable atelier de ”
àusse monnaie.
On lit ta les journaux parus ce Matin I Paris...
(Par télégramme, de notre correspondant particulier)]
LA PARADE DE BRESLAU
Le Populaire (Léon Blum) :
Oui. cent cinquante mille fascistes,
du type hitlérien, groupés dans l’asso-
ciation du Stahlhelm, ont défilé diman-
che à Breslau, au pas de parade, de-
vant le Kronprinz, le maréchal Mac-
kensen et l’ex-général en chef de la
Reichswehr. Mais, le même dimanche,
à la même heure, cent cinquante mille
ouvriers socialistes se massaient à Leip-
zig, à l’occasion du congrès allemand,
autour des chefs de la Social Démocra-
tie et des représentants des partis
étrangers. Pour le moins, les deux
spectacles se compensent. Mais l'un est
laissé dans l’ombre, l’autre tiré bien
en vue. enluminé d’ardentes et d’ef-
frayantes couleurs. Qui donc abuse
l’opinion publique, qui donc altère la
vérité ?
L’Avenir (Sénatus) :
Où sont-ils, seigneur, ccs pacifistes
actifs, et qui méritent d’être soutenus ?
Quelques intellectuels respectables cla-
mentès in deserto. Je les soutiens, mon
bon ami, je les soutiens de mes encou-
ragements empressés, je leur signale
l’affaire de Breslau, je me ferai un de-
voir d’applaudir à leur énergique protes-
tation. Je l’attends, mais si les bandes
hitlériennes constituent une minorité,
que dire de ces amis de la paix ? C'est
l’infiniment petit, et puis... et puis... une
minorité !... Le parti de Hitler a re-
cueilli 6 millions et demi de suffrages,
en septembre dernier.
, 1
L’Ami du Peuple (Editorial) :
Cette mobilisation de 150.000 exécu-
tants, accourus des régions les plus éloi-
gnées de la ville de Breslau, située à
l’extrémité orientale du Reich, sans
parler des innombrables curieux, n'a
pas pu se faire sans la complicité agis-
sante du gouvernement. On sait qu’en
Allemagne, les chemins de fer sont na-
tionalisés. Ils n’ont donc pas pu orga-
niser d’inombrables trains spéciaux,
sans l’autorisation du ministre compé-
tent. Or, si le cabinet du Reich est
présidé par un centriste, celui de la
Prusse a un social-démocrate à sa tête.
Il existe donc une complicité générale,
faute de laquelle fie pourraient ni s’or-
ganiser, ni se perpétrer ces excitations <
à la guerre. Du reste, le maréchal-pré-
sident, Von Hindenburg, n’est-il pas i
le président d’honneur du « Casque
d’acier ».
Figaro (Editorial) :
Le pont de la réconciliation et de la
coopération franco-allemande, demande
à être construit en même temps sur les
deux rives. Or, chacun sait que les
concessions allemandes ne sont pas suf-
fisamment payées de retour. Déjà on .
nous indique que cette fâcheuse inéga- ;
lité serait utilement diminuée par la ;
révision du plan Young, par de nou- *
veaux crédits, qui, en l’état de notre i
industrie, signifient un transfert de .
chômage d’Allemagne en France, en ‘
échange d’un transfert de capitaux de |
France en Allemagne. ,
1
i i
A la 4e page : ^ c
NOS PETITES ANNONCES 1
SAINT-SIEGE ET FASCISME
Le Matin :
Présentement, entre le Pape et M.
Mussolini, des pourparlers sont en cours.
Dans la meilleure hypothèse, ils ne peu-1
vent aboutir qu’à un ajournement dis-
cret des difficultés que certains, du
reste à la légère, croyaient, au lende-1
main de la signature du traité de La-
tran, à jamais écartées. On comprend r
mieux, maintenant, pourquoi l’Eglise
et le fascisme sont nécessairement con-1
damnés, en vertu de leurs principes I
directeurs, et surtout par leur raison
d’être, à s'opposer, et, souvent, à se I
combattre. En liquidant naguère la I
question romaine, le duce a pu penser
un instant qu’il avait enfin réussi dans
son dessein d’asservir l’Eglise à l’Etat
fasciste, mais l’Eglise est universelle et
ne saurait par conséquent s’inféoder de
gré ou de force à un système politique.
Wi
L’ENTREVUE DES CHEQUERS
L’Echo de Paris (Pertinax) :
A la fin de la session de Genève, ;
M. Henderson jugea facile de faire ■
ajourner le débat sur la Haute-Silésie, 11
m lieu de déclarer qu’il était épuisé j
selon le voeu des polonais. Résultat : j
e rassemblement des « Casques d’acier »
i Breslau, ovation au kronprinz, des ]
paroles de guerre, qui suscitèrent, nous I ]
roulons le croire, les protestations de
a Pologne et de la France. Nous som-1,
nés en droit de redouter que l’entrevue i
le Chequers, exerçant des effets ,ana-1 ;
ogues, n’ajoute aux perturbation de 11
'Europe. 11
* w
LES TRAVAUX PARLEMENTAIRES
La Chambre reprend la discussion du projet
de loi sur les brevets d’invention
Paris. — Après la validation, sans
débat, de l’élection do M. Bénassy
(Creuse) et, à la demande du ministre
des affaires étrangères, un crédit de
500.000 francs est voté pour l’érection
d’un monument au maréchal Douglas
Haig.
On reprend ensuite l'examen de la
loi sur les brevets d'invention. Il s’agit
toujours des formalités relatives à la
délivrance des brevets.
M. Puech soulève des difficultés de
détail. Il s'ensuit un long débat sur
le point de savoir si la demande devra
renfermer la déclaration que l’inven-
tion est bien due au demandeur.
Faisant observer que la Chambre a
admis que la demande pourrait être
présentée par les ayant:; droit, à cause
de mort, M. Puech, appuyé de M. Ju-
lien Durand, président de la Commis-
sion, propose de spécifier seulement que
la déclaration devra .indiquer le nom
de l’inventeur.
Mais MM. Emile Borel, Hymans et
Ernest-La font, qui ont fait adopter la
formule sur les ayants droit, se mé-
fient et opposent une résistance achar-
née à toute modification du paragra-
phe.
M. Loucheur intervient pour protes-
ter contre toute improvisation de texte
en séance. Il obtient le renvoi du pa-
ragraphe 2 à la Commission.
D’autres points de détail donnent lieu
ensuite à des discussions non moins
touffues.
Puis, on revient au paragraphe liti-
gieux auquel on ajoute le suivant :
« Dans le cas où la demande est faite
par les ayants droit à cause de mort,
les héritiers devront déclarer que l’in-
vention est bien due à leur auteur. »
Une série d’articles de procédure est
ensuite adoptée, ainsi que les disposi-
tions visant les changements, perfec-
tionnements ou additions dont les bre-
vets pourraient faire l’objet.
La transmission et la cession
des brevets
L’article 26 concerne la transmission
et la cession des brevets. Il prévoit la
possibilité d’une action en rescision
pour cause de lésion en cas de trans-
mission de la propriété d’un brevet
d’invention.
M. Hymans (Indre) fait observer que
l’action en question ne pourra, aux
termes du code civil, s’exercer que pen-
dant deux années à partir de la vente,
fl demande, au contraire, que, pendant
toute la durée du brevet, l’inventeur
puisse réclamer une rémunération sup-
plémentaire au cas où il serait' démon-
;ré que le prix de cession ou de li-
;ence du brevet a été insuffisant.
M. Puech déclare que ce texte n’est
pas contradictoire avec celui de la Com-
nission. Il peut être adopté comme pa-
ragraphe additionnel.
M. Ernest Lafont demande alors que
’on renvoie l’article et l’amendement
i la Commission.
M. Loucheur appuie la demande de
•envoi.
Le renvoi est ordonné.
On adopte les articles relatifs à la
mblication et à la conservation des
trevets.
Les droits des employés
Il s’agit ensuite de la sauvegarde des
Iroits des employés lorsqu’ils ont réa-
isé une invention. Le texte prévoit en
e cas une rémunération, un dédom-
lagement.
MM. Emile Borel et Hymans trouvent
ue c’est insuffisant.
Il faudrait au moins, dit M. Borel,
arler de dédommagement équitable.
M. Hymans va plus loin. 11 demande
u’il y ait au moins co-propriété dans i
le cas où l'invention faite par l’employé
rentre expressément dans 1 objet même
de son contrat avec l'employeur.
Cette thèse est combattue par le rap-
porteur et par M. Reibel.
L’amendement Hymans est néanmoins
adopté par 296 voix contre 265.
Les dispositions concernant l’obten-
tion des brevets par les étrangers sont
adoptées.
Les articles suivants visent les actions
en nullité et déchéance.
On adopte, malgré l’opposition du
sous-secrétaire d'Etat au commerce, un
amendement de M. Rognon, concernant
l’application de la loi aux situations
antérieures à sa promulgation.
La suite du débat est renvoyée à!
jeudi.
Une interpellation sur le déficit
du budget
Il est question ensuite d’une inter-
pellation de M. Chassaigne-Goyon sur
le déficit désormais certain du bud-
get de l’exercice 1932-1933. Quelles sont
les intentions du gouvernement aussi
bien à l’égard du déficit de l’exercice
en cours que de celui de l’exercice
prochain ?
M. Fietri déclare qu’il s’en est ex-
pliqué lors de la récente discussion
budgétaire et il ajoute que la situation
paraît s’améliorer au point de vue de
la rentrée des impôts. Au surplus, M-
Chassaigne-Goyon pourra s’expliquer
au cours de la discussion du prochain
cahier de crédits supplémentaires.
M. Chassaigne-Goyon accepte cette
procédure.
Jeudi, à 15 h. 30, suite de la discus-
sion sur les brevets d’invention.
AU SENAT
Paris. — Sous la présidence de M.
Fernand Rabier, le Sénat a, d’abord, en-
tendu lecture d’une demande en autori-
sation de poursuites formulée contre M.
Méjan, du Gard.
Conformément au règlement, la de-
mande a été renvoyée aux bureaux.
L’Assemblée a voté ensuite la loi
fixant le nombre de décorations sans
traitement de la Légion d'honneur et de
la médaille militaire mises à la disposi-
tion du ministre de l’air et destinées aux
réserves des forces aériennes.
A ce propos, M. de Lubersac regretta
que la Commission de l’Air n’ait pas
été consultée sur le rattachement du
personnel de l’aéronautique militaire au
ministère de l’air.
M. Dumesnil, ministre de l’air, répond
que la question est pendante devant la
Chambre.
Le Sénat a ensuite voté la proposition
de M. Tournan, autorisant la création
d’offices publics de reboisement.
Au nom de la Commission d’agricul-
ture, M. Tournan lui-même, avait appor-
té un avis favorable. L avait ainsi ex-
pliqué la portée de sa proposition :
« Tout le monde reconnaît l'urgence
du reboisement des terres incultes. Nos
importations de bois et produits ligneux
sont excessives. Il faut fournir aux po-
pulations intéressées les procédés prati-
ques qui sont nécessaires pour le reboi-
sement. Le législateur avait prévu des
prêts à long terme, des primes, des exo-
nérations pour favoriser la création des
coopératives spéciales. Celles-ci cepen-
dant ne se sont point constituées. Les
communes et les départements n’ont
pas de ressources suffisantes. On a donc
pensé à constituer pour le reboisement
des offices publics analogues à ceux qui
fonctionnent pour les habitations à bon
marché. »
Après le vote de divers projets, le
Sénat s’est ensuite ajourné à jeudi pro-
chain.
Le nouveau régime en Espagne
Le Ministre du Travail, délégué
à la Conférence internationale de Genève,
fait, aux journalistes suisses,
des déclarations très optimistes
Genève. — M. Largos Caballero, mi-
nistre du travail d’Espagne, est arrivé
à Genève pour participer, pendant quel-
ques jours, aux travaux de la conférence
internationale du travail, et il a fait à
la presse les déclarations suivantes :
« La révolution espagnole s’est opérée
sur des basés solides et durables. Tous
les éléments actifs de la vie nationale
sont acquis au nouveau régime.
» L’armée lui appartient fidèlement
et entièrement. Sans doute, il a fallu
licencier plus de 12.000 officiers, mais
cette mesure, imposée par les événe-
ments, a été prise sans porter atteinte
aux droits acquis des intéressés qui con-
tinuent, en effet, à toucher leur .solde.
Quant aux troupes, elles ont été intégra-
lement maintenues.
» La population civile, elle aussi, de-
meure totalement acquise au nouveau
régime. U existe bien, dans les provin-
ces basques et la Navarre, certaines par-
ties de la population qui observent en-
core une légère réserve, mais je suis sûr
qu’avec de la patience et de la modéra-
tion de la part du gouvernement qui
saura tenir compte du respect des liber-
tés religieuses, peu à peu, ces dissidents
finiront par collaborer à la réalisation
totale de la révolution espagnole.
» Les élections du reste, qui sont très
prochaines, vont marquer très nette-
ment la victoire du nouveau régime.
» En ce qui concerne le parti socialiste
espagnol, j’augure des résultats très
brillants, quant à l’attitude qu’il
adoptera par la suite. Tout d’abord il
avait été décidé qu’après les élections
le parti socialiste cesserait de collaborer
V
au gouvernement. Depuis, on a pensé
différemment. On a laissé, en effet, à
un Congrès socialiste extraordinaire, qui
se tiendra entre le 28 juin et la date
d’établissement de la Constituante, le
soin de se prononcer. C'est lui qui indi-
quera la conduite à suivre. Personnelle-
ment, je suis d’avis que le parti socialis-
te espagnol doit continuer à participer à
l’oeuvre gouvernementale.
» Quant à l'attitude du n'ouveau ré-
gime par rapport au B. I. T. et à la
Sr D. N., elle ne se départira pas de
la ligne de conduite suivie jusqu’à'
présent par l’Espagne. Le nouveau ré-
gime espagnol désire même qu’avec Ge-
nève les relations s’établissent plus
étroitement et plus nombreusses ».
Suppression de postes
de hauts fonctionnaires
Madrid. — Poursuivant sa politique
de restrictions, le gouvernement, d’ac-
cord avec son délégué auprès du monw
pôle du téléphone, a supprimé un cer-
tain nombre de hauts fonctionnaires qui
touchaient des appointements très éle-
vés.
En l’honneur
du professeur Piccard
Augsbourg. — Là réception solen-
nelle faite dans cette ville au profes-
seur Piccard et à son compagnon &
été enthousiaste. Une allocution pro-
noncée par le savant a été saluée pas
de nombreux applaudissements.
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