Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-01-12
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Type : texte texte
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Description : 12 janvier 1878 12 janvier 1878
Description : 1878/01/12. 1878/01/12.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
SÂiEtii 12 JANVIIR :̃
.-̃̃ jlHTIJ^, /̃̃
.• OS S'A BOSSE ̃;•
roe des Pr6tri;s-Saim-Germain-VÂaxerrois, 17.
t'âh î3~ 3.iR'é~3Eh'~
Uc an Six mois. Trois mois.
Départcuiens, 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Pari? 72 fr. 36 fr. 18 fr.
Les aboanemens partent des lw et 16 de
ch?.qae mois,
Paris* en ssssjnéro S® cent.
.JMfpârlçïaeas, cas naBsiés"©. 15 eeetU
in ï^onjîon, appîy to t'»nie and O\ foreigia
iitrwacarers o'ttce, 17, Gresham siroet, G. P. 0.;
flffiKS."B>v 1, FincU îane Cornhill.
E. (' Lpnàen K3SI. 5V.-H. Smith et ion
iSS. Slr'aïKi; w. c. London.
A" Bruxelles, à VOfflet de publicité, 46, roo de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
biio'lMkmes des crares de ohr-Tisins de fei1 belles
A Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Torncrâ.'
MM 12 JANVIER
1818.
JOHMAL DES DEBATS
MUTXtES M.urTttAftES
li .-•* 1 • •̃ ̃̃̃ ̃»̃ î" ̃••̃ ̃ jp*5»»3' -*̃«-+̃" .̃.̃ •>-̃̃ “».» f r.
ON S'ABONNE
̃ en Belgique, en Italie.
,dans le Luxembourg, en Turquie,
•a Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Ma/oc et de la Tunisie,'
en Chine et au Japon
an moyen d'une valeur payable à Paris ou de
«ttanaats-poste, soit internationaux, soit françai*
en Allemagne, en Autriche, en Russie,;
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, ̃ i,
'PU l'envoi d'une valeur payable à ParU.•
Les annonces sont reçues î 1
Oh« MM. Panebey, Xafflte et C*,
8, place de la Bourse,
•t au bureau du JOCRNAIi) 1
«HesdolTenttoujours être agréées parla rédaction.
PARIS
VENDREDI lî -JANVIER
La journée d'hier, à Versailles, a été
une journée d'installation. Les deux
Chambres ont nommé en même temps
̃ leur," présidons, vice-présidens et secré-
taires. M. le duc d'Audiffrel-Pasquier a
été réélu président du Sénat, et M. Grévy
président de la Chambre des Députés, l'un
et l'autre à une majorité considérable. Au
Sénat, l'extrême droite n'aurait pas mieux
demandé que de faire échouer la candi-
dature de M. d'Audiffret-Pasquier un
autre nom avait été mis en avant
dans quelques conciliabules; on espé-
rait que la gauche, qui avait pa'regretVr
parfois l'ai lit ude de M. le duc Pasquier,
se prêterait à cette manœuvre dont le
succès, dès lors, n'aurait pas été douteux.
Mais on ne s'est souvenu à gauche que
des derniers actes de M. d'Audiffret-Pas-
quier. L'honorable président du' Sénat,
pendant les jours de crise que nous ve-
nons de traverser, s'est conduit en hon-
nête homme et en véritable parlemen-
taire la droiture de son esprit s'est ré-
voltée contre les complots plus ou moins
habiles dont le secret est aujourd'hui dé-
couvert. On a cru que M. d'Audiffret-
Pasquier représenterait très bien le Sénat,
puisqu'il s'était montré si sensible aux
empiétemens dont la Constitution et les
lois ont été menacées. Il appartient,
par ses antécédens et par ses convictions,
à ce groupe de la Chambre haute qui
s'est appelé lui-même constitutionnel, et
qui a mérité ce titre. Notre plus vif désir
est que l'accord qui s'est produit entre les
républicains et ce groupe trop souvent in-
décis se maintienne solidement. Quant au
choix de M. Grévy comme président de la
Chambre, il n'a jamais été douteux. De-
puis sept ans M. Grévy n'a cessé de pré-
sider l'Assemblée Nationale, puis la Cham-
bre des Députés, que lorsqu'il l'a voulu;
mais la confiance des républicains lui est
toujours restée fidèle, parce qu'il est tou-
jours resté fidèle lui-même aux principes
les plus" honorables et que sans am-
bition, sans prétentions personnelles il
n'a pas cessé d'être le gardien scrupu-
leux" des lois et du règlement.
Nous.devons signaler aussi le choix que
le centre gauche du Sénat a fait de
M. Calmon pour président. Le discours
que M. Calmon a prononcé mérite tous
les éloge?: La période difficile que nous
venons de traverser y est caractérisée en
traits heureux; elle sera, comme l'a dit
M. Calmon, une des plus belles pages de
notre histoire le parti républicain s'y
est révélé comme un parti de gouverne-
ment, et le pays a fait preuve d'une éner-
gie de volonié et d'une modération de ca-
ractère qui constituent un véritable tem-
pérament politique. Voilà pour le pas-sé,
car l'hi*toired'hier doit être déjà po.ur nous
tine histoire ancicnne.Regardonsauprésent
et à l'avenir.Içi M Calmon, aunom du centre
gauche auquel on ne saurait plus contes-
ter la sincérité de son adhésion à la ré-
publique, a parfaitement indiqué quel
doit être le programme de conduite de
tout le parti républicain. Nous venons de
remporter une victoire décisive; faut-il
en profiter pour se jeter impétueusement
en avant et pour entamer des réformes
qui souvent ne sont pas mûres et qui, par.
conséquent, diviseraient les. meilleurs es-
prits ? Non; il faut se fortifier sur les po-
sitions conquises, non pas en les entou-
rant d'un front menaçant qui éloignerait
de nous ceux qui voudraient se rappro-
cher loin de nous pareille pensée! le
meilleur moyen de nous assurer défi-
nitivement ces positions importantes
c'est de grossir le nombre de notre
armée. « La période dans laquelle
nous entrons doit êtrer a dit M. Calmon,
une période de vigilance. » Oui, il faut
veiller avant tout à ce que des résultats
si péniblement obtenus ne soient paa com-
promis mais, le meilleur moyen pour
cju'ils ne le soient point, est d'eu faire bé-
néficier tout le monde. «Rassurons, rame-
nons à nous les esprits nombreux. quLne
sont que craintifs ou prévenus, et bien-
tôt, 'le même sentiment libéral animant
les deux Chambres, toutes les améliora-
tions désirables seront successivement
et facilement réalisées. » Tel doit être
aujourd'hui ie programme républi-
.cain; M. Gambelta l'a éioquemmeul ex-
posé, à Marseille; nous le retrouvons
en d'autres termes, mais avec la même
'pensée, dans le discours de M.. Calmon.
C'est aiabi que l'alliance défensive que
nous avions conclue pendant la lutte
pourra survivre à la victoire et produire
encore d'heureux fruits. 3 J
• •• j
En Orient, les événemens. se précipï- f
tent avec une terrible rapidité.pour la 1
malheureuse Turquie. Les Russes sont
revenus des fautes militaires qu'ils avaient ) J
commise? au début de la campagne, el (
leur situation leur permet aujourd'hui de ]
déployer sans danger l'audace qui a failli (
les compromellre autrefois. Ils ont fran-
chi les Balkans sur trois points; le gé-
néral Goiirko, à l'aile droite, les a passés j t
en tournant la position de Kamarli," ce
qui lui a valu Sofia; le général Skobéleff, j t
au centre, par le passage de Trojan !ë
général Radelzki à l'aile gauche, par ]
Schipka. Une dépêche d'hier annoncé qu'à ]
ce demie? endroit quarante et un tratail- I )
Ions turcs ont été enlevés, de sorte que
les trois généraux, réunis ou sur le point
de se réunir dans la vallée de la Maritza,
s'avancent, probablement déjà sur Andri-
i nople. La population turque de ces con-
trées, saisie de la même panique qu'au
j printemps dernier, lors du premier pas-
sage de Gourko, s'enfuit à la hâte vers le
Sud.
Pendant ce temps, les intrigues con-
t tinuent à Coustantinople elles n'ont pas
[ été interrompues un seul jour depuis le
commencement des hostilités, et leur ré-
sultat a été d'abord d'enlever le comman-
dément en chef à Suleiman pour le donner
à Réouf Pacha, devenu récemment minis-
tre de la guerre. Suleiman, général ambi-
tieux, énergique, remuant, travaillait à con-
centrer dans ses mains tous les pouvoirs
militaires, et favorisait même, dit-on, le re-
tour à Constautinople de Midhal Pacha, qui
aurait concentré dans les siennes les pou-
voirs civils. Les intrigues du palais l'ont
emporté sur celles du général. Suleiman
a été réduit au commandement d'un corps
d'armée. Quant à Réaut Pacha, il ne s'est
signalé dans cette guerre que par ses in-
fortunes battu au printemps par Gourko,
envoyé ensuite dans la vallée du Lom, et
toujours malheureux ou incapable, la sou-
plesse ou la faiblesse de son caractère
le rend un instrument commode et do-
cile, et tels sont ses titres aux faveurs
dont Mahmoud-Damat est le principal au-
teur. Sa nomination n'a pas conjuré, on
le sait, le mauvais sort qui menace la
Porte, et il a fallu que l'on songeât sé-
rieusement à remplacer les opérations mi-
litaires par les opérations diplomatiques.
La Turquie est abandonnée de l'Europe
entière; les illusions qu'elle s'était fai-
tes sur l'Angleterre sont aujourd'hui dis-
sipées. Le ministre des affaires étrangè-
res, Server Pacha, a déclaré au Parle-
ment qu'il n'y avait plus à compter sur
personne et qu'il- ne restait qu'à deman-
der directement à la Russie un armistice
et la paix. On s'est adressé alors à
un homme qui a eu dans cette guerre
les destinées les plus étranges, et dont
la physionomie originale a vivement
frappé tous ceux qui l'ont approché, Me-
hemed-Ali. Mehemed-Ali a joué jusqu'à ce
moment le rôle de général sacrifié; on l'a
envoyé commander successivement des
armées qui existaient à peine tantôt à
l'est, tantôt à l'ouest; il les a organisées
de son mieux et a demandé des secours
indispensables qu'on lui a régulièrement
refusés on l'a sommé alors de mar-
cher en avant et de tenter l'impossi-
ble, ou de résigner son commandement,
et il a toujours préféré ce dernier parti.
Revenu à Constantinople, il s'est re-
mis tranquillement, à la disposition du
gouvernement, sans vanité blessée, sans
empressement, sans intrigue, au reste
accessible à tous et parlant volontiers. Il
n'y a pas de personnage en Turquie qui
soit mieux connu des correspondans de
journaux et qui les ait plus vivement in-
téressés et même intrigués. Mehemed-Ali
est déjà connu de nos lecteurs. On sait
qu'il est d'origine française, qu'il est né
en Allemagne, et qu'il a fait en Turquie sa
fortune et son éducation. Il a, de l'es-
prit français, un certain fonds sceptique et
moqueur qui l'a. empêché de se faire ja-
mais la moindre illusion sur l'issue de la
guerre et sur les .mérites de son gouver-
nement; il a conservé de l'Allemagne
l'habitude de philosopher et de remonter
complaisammeut aux causes premières
et générales; il a pris à l'Orient le flegme
du fatalisme et aussi le profond sentiment
du devoir ayant pour formule Ad-
vienne que pourra Figure singulière,
on le voit, et d'autant plus attirante
que personne ne conteste à Mehemed-
Ali une supériorité naturelle et une in-
struction variée qui font de lui le plus
éclairé des généraux turcs et le plus apte
aux affaires. Puisqu'il faut demander l'ar-
mistice et sans doute préparer la paix,
pouvait-on mieux choisir que Mehemed-
Ali comme agent moitié militaire et moi-
tié diplomate? Mehemed-Ali a donc rem-
placé Réouf Pacha, dont le pouvoir n'a
duré que quelques jours. Pendant que le
Parlement s'agite à Constantinople, -discute
une Adresse, accumule les votes de mé-
fiance les plus justifiés sur les ministres,
Mehemed-Ali est parti pour Andrinopie.
Quels seront les principes de sa condnile? 5
II et=t facile de le prévoir. Mehemed-Ali a
toujours jugé inopportune la guerre ac-
tuelle; il lera tous ses efforts pour eo aine-
ner la fin la plus rapide, convaincu qu'il ;l
serait funeste de la pousser jusqu'au
bout. L'empire ottoman e-t profondément
ébranlé,sur ses assises,, et il est mainte-
nant certain que quelques pierres tombe- <
ront de l'édifice. Mehemed-Ali sacrifiera :1
sans doute ce qu'il faut désormais sacri-
fier pour conserver le reste. Si, la Tur- 1
quie peut ensuite être sauvée, ce sera <
par des réformes intérieures habilement
conçues et énergiquement conduites leur
réalisation et leur succès sont le secret l
de l'avenir.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0 109 fr,, 109 fr. 03 3/4, 109 fr. 02
3 0/0. 73 ff 27,1,2, 12 1/2, 17 1/2.
ItaliôE 12 fr. 1S, 07 1/2, 20.
S 0/0 tucc ? fr. 78, 82 1/2, 77. 1/2,
Egyp;ienno* 6 0/0.. In9fiv37, 188 fr. 75.
Ester™ espagnole 12 3/16. -6/1 C,
'FhniDS Éoif Ci 3/B, S'îB, 7/10.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 10. le 11 Hausse. BaUse
8 O/O
Comptant. '2 80 73 20 40
Fin cour- 72 97 1 2 73 40 42 1 2
ut e/o
Comptant 103 33 103 BO 13
a o/o
Comptant 109 •• •/• 109 2 1/2 212
Fïn cour. 108 90 109 5 13
Nous recevons de notre correspondant de
Vienne la dépêche suivante
« Vienne, le 11 janvier.
» Il est confirmé que la Russie met comme
condition préalable à la conclusion d'un ar-
mistice la fixation des préliminaires de la
paix.
» La Sublime-Porte, par l'entremise de;son
ambassadeur à Vienne, a fait prier l'Autriche
de trouver un mode par lequel Cônstantino-
ple pourrait se mettre en rapport avec les
cntnmandans des' forteresses cernées ou as-
siégées.
» On regarde ici la guerre comme ter-
minée, a
i Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le 10 janvier, soir.
Voici le texte de la lettre qui a été adressée
5 aujourd'hui par le président du conseil à tous
les ambassadeurs et autres représentans des
gouvernemens étrangers à Rome
1 « S. M. le roi Victor-Emmanuel II a cessé de
vivre hier 9 janvier, à deux heures et demie de
l'après-midi.
» En vertu de la Constitution du royaume,
S. A. R. le prince Humbert succède à son illus-
tre père.
» En annonçant à Votre Excellence ce double
̃ événement, que je la prie de porter à la connais-
sance de son gouvernement, j'ai l'honneur, etc.
» DEPHGTIS. »
Le corps du roi restera exposé jusqu'au 14 dans
une pièce du palais transformée en chapelle ar-
• dente.
Les funérailles auront lieu le 15.
Rome, le 10 janvier.
Un journalreligieux. parlant des rapports qui
ont eu lieu entre le Vatican et le Quirinal dans
les derniers jours de la maladie du roi, affirme
des faits qui sont inexacts.
Le roi Victor-Emmanuel n'a fait aucune décla-
ration pouvant démentir sa vie glorieuse de roi
italien.
On assure qu'un prince autrichien et un prince
prussien a sisteront aux funérailles du roi.
Vienne, le il janvier.
L'archiduc Rénier va à Rome pour représenter
l'empereur d'Autriche aux funérailles de Victor-
Emmanuel Jl est en rnAine temps chargé de féli-
citer Kumbert Ier sur son avènement au trône.
Lisbonne, le 11 janvier.
La cour a pris le deuil pour deux mois à l'oc-
casion de la mort du roi d'Italie.
La Gazelle de Cologne publie la dépêche sui-
vante
«e Constantinople, le 10 janvier.
» La Porte a prié les grands-ducs Nicolas et
Michel de désigner le lieu et'la date d'une Con-
férence avec le g.-néral en chef de l'armée otto-
mane, en vue de discuter les conditions d'un ar-
mistice. »
Constantinople, le 11 janvier, 8 h. soir.
Le grand-duc Nicolas aurait répondu à Réouf
Pacha que l'armistice était accepté en principe,
mais qu'il fallait maintenant convenir des préli-
minaires de paix.
Le grand-duc Michel aurait répondu à Ismaïl-
Hakki qu'il demanderait des instructions.
Saint-Pétersbourg, le 10 janvier, soir.
L'armée turque qui défendait le défilé de
Schipka ayant été faite prisonnière, il est mainte-
nant manifeste que'la force de résistance de l'en-
nemi est brisée. A Constantinople comme à Lon-
dres, il y aura lieu, lors des négociations pour
l'armistice et des négociations ultérieures pour
la paix, de tenir compte, au point de vue mili-
taire de la situation qui a été créée par les succès
de l'armée russe.
Bucharest, le 10 janvier, soir.
Les Russes, dans le combat d'hier, étaient com-
mandés par le général Radetzky. A la suite de
leur victoire, ils ont attaqué Kezanlik.
Une partie des troupes roumaines concentrée
sur la rive droite a attaqué aujourd'hui Nazir-
Mahala, point d'où, dimanche, elles ont repoussé
les Turcs qui attaquaient Sabripasakioi. Elles ont
mis les Turcs en fuite après une lutte de trois
heures et occupé leurs positions.
L'artillerie roumaine de la rive droite a pris
part au combat.
Semlin, le H janvier.
La place de Niscli a capitulé sans conditions,
hier a cinq heures du soir. 36 bataillons serbes
sont entrés aujourd'hui dans la ville. Le prince
Milan et son état-major se sont rendus c« matin
à Nisch où ils unt éié reçus avec enthousiasme
par la population serbe.
Be-grade est en fête à l'occasion de cette bril-
lante victoire.
̃ Les pertes des Serbes ne s'élèvent qu'à 7 offi-
ciers et 300 soldats.
Semlin, le il janvier.
Koursoumlie a été repris hier par les Turcs.
Les Serbes ont abandonné la ville après avoir es-
suyé des pertes insignifiantes. Une troisième at-
ta-iue des Turcs, dirigée de Monbazar contre les for-
tilicatii ns situées près deRaska, a été repoussée.
Les Arnautes ont essuyé des pertes considéra-
bles. Le-; colonels BelimarkovitchetHorvatovitch,
ayant sous leurs ordres 40 bataillons se sont
joiats au général Gourko et opéreront dans la di-
rection de Philippopoii.
Londres, le H janvier.
Le Globe publie un télégramme de Berlin, en
date d'à -jourd'hiii, assurant que le czar est for-
tenient enrhumé depuis douze jours.
La Pail Mail Gazelle publie un télégramme de
Berlin confirmant, d'après le Herola de Saint-
Pétersbourg, le bruit qiio la Russie aurait pro- .1
o-^é aux puissances voisines de déclarer la mer
Baltique mer fermée, dans laquelle les puissan- (
ces qui n'y possèdent pas de côtes ne pourraient t
pas laire ptnétrer leurs navires de guerre. <
Constantinople, le li janvier, 4 h. <
Saïd Pacha, secrétaire du Sultan, est nommé 1
ministre de l'intérieur Namik Pacha, ministre
de la liste civile; Kiami Puciia, ministre des fi-
nances, en remplacement de Youssouf Pacha, qui ]
est nommé gouverneur de Trébizonde. i
Sadik Pacha est nommé directeur des contribu-
tions indirectes, et Ahmed-Veilk Pacha ministre 1
de l'instruction "publique, en remplacement de (
Rimai, qui est nommé .sénateur. (
Constantinople, le il janvier, 5 h. f
Les Russes sont arrivés à Yeni-Sagra et à Ta- i
tar-Bazardjik.
La ligne du chemin de fer d'Yamboli est me- J
nacée.. i )
La population a évacué Andrinopie.
Mouktar Pacha assistait hier au conseil des l
ministres. (
Londres, le H janvier. i
{Officiel). M. Gorbett, ministre de la Grande- (
Bretagne à 'Berne; est noâamé envoyé extraordi- l
aaire h Athènes. i
Le gouvernement français se fera représen-
tf-r aux obsèques du roi Victor-Emmanuel
par un pnvoyé extraordinaire qui n'est pas
encore désigné.
Le prince qui désormais s'appelle le roi
d'Italie allait rendre les derniers devoirs
à l'ancien et fidèle compagnon d'armes de
son aïeul et de son père, au général La
Marmora, quand un deuil plus cruel, un
coup fatal et foudroyant l'ont ramené au
lit de mort du roi son père. Victor-Em-
manuel, premier roi de l'Italie unie, a été
emporté en quelques jours par une mala-
die contre laquelle sa robuste nature, au
lieu de le défendre n'a fait. que le dés-
armer. C'est un grand malheur pour l'I-
talie, un malheur aussi pour la France,
qu'il aimait sincèrement et cordialement.
Faire l'histoire de Victor-Emmanuel, ce
serait faire l'histoire de l'Italie depuis
trente ans, c'est-à-dire l'histoire d'une
période pendant laquelle se sont accom-
plis sur son territoire des événemens d'une
portée immense: d'abord la réalisation de
l'unité nationale, ce rêve inextinguible de
tous les grands Italiens et ensuite une
révolution plus importante encore par
son action sur le monde entier, c'est-à-
dire la fin de la Papauté temporelle. Ce
sont des faits contemporains auxquels
beaucoup ont assisté, que tous connais-
sent. Victor-Emmanuel y a pris une grande
part, et depuis trente ans il était sur la
brèche. Sa vie a été toute d'activité et
de mouvement une dépense non inter-
rompue de force exubérante. Dès le pre-
mier jour qu'il apparaît sur la scène, c'est
en soldat, c'est couvert du sang et de la
poudre de la bataille. A Novare, Charles-
Albert, vaincu et désespéré, bravant et
insultant la mort qui ne lui répondait pas,
jeta sa couronne dans les mains de son
fils et s'en alla mourir de douleur à l'ex-
trémité de l'Europe, au bord de l'Océan.-
Ce f Jt sous ces auspices de la ruine et
du désespoir que Victor-Emmanuel monta
sur le trône. Mais ce fut et ce devait être
jusqu'à la fin l'extraordinaire fortune et
de celte maison et de cette nation con-
fondues, de toujours voir leurs défaites
transformées en victoires, et leurs désas-
tres en succès. Jamais on n'a mieux vu se
réaliser la fable d'Antée reprenant des
lorces chaque fois que le bras du vain-
queur lui faisait mordre la terre. C'est
qu'en effet cette (erre était leur mère, et
rien ne pouvait les en arracher.
Après Novare, le Piémont et son jeuneroi
ne songèrent plus qu'à se recueiilir, à s'or-
ganiser, à se discipliner. C'est alors que fut
formée cette petite armée qui devait être le
noyau de la future armée de l'Italie. Les
patriotes italiens, pendant cette période,
se bornèrent à travailler silencieusement
et se firent oublier. Mais en 1854, quand
éclata la guerre de Crimée, Cavour, par
un trait de génie, ramena au grand jour
l'Italie et joignit audacieusement la pe-
tite armée piémontaise aux grandes ar-
mées de la France et de l'Angleterre. Ce
fut une. résurrection, l'entrée de la nou-
velle puissance dans les grands conseils
de l'Europe. On se souvient de l'effet pro-
digieux que produisit Cavour, le représen-
tant de cette « express-iôn géographique »,
comme l'appelait dédaigneusement le
vieux prince de Metternich, quand il pro-
nonça à la face des puissances réunies en
Congrès le nom fatidique de l'Italie. Le
représentant de l'Autriche protesta et sor-
tit mais le mot, le mot proscrit avait été
prononcé, et il était écrit sur les, proto-
coles en lettres de feu.
Il allait bientôt prendre, le feu. Nous
n'avons pas à rappeler ici la campagne
et les victoires des armées françaises, qui
n'allèrent pas jusqu'à l'Adriatique et qui
s'arrêtèrent à Villafranca. C'est du roi
Victor-Emmanuel que nous parlons en ce
moment. Il fut, dans celte campagne, ce
qu'il était de race et de tempérament,
brave parmi les plus braves, et, comme il
le fit toute sa vie, toujours payant de sa
personne. Désormais, l'Italie allait mar-
cher toute seule. Tout le monde a encore
présens à l'esprit les événemens qui ame-
nèrent successivement, d'année en année,
l'annexion des Etats épars et divisés de
la péninsule au royaume de Piémont,
comment le royaume de Piémont se
transforma en royaume d'Italie, comment ]
la capitale fut transportée de Turin à s
Florence, en attendant Rome, comment s
enfin Rome capitale fut le couronnement 1
de l'édifice de l'unité italienne. Ce sont là (
des faits contemporains. Ce qui nous i
occupe ici, c'es-t la part personnelle que t
prit le roi Victor-Emmanuel à ces gran- I
ies transformations. Elle fut immense, et r
s'est pourquoi sa vie fut un bienfait, e
:omme sa mort est un malheur pour e
l'Italie. e
D'abord, le royaume héréditaire de la t
maison de Savoie, le Piémont, était, au d
milieu de tous les Etats assujettis à des »
puissances étrangères, le type persistant »
at solitaire de l'Italie indépendante. Il »
était le noyau de l'unité future, comme »
sa forte et exemplaire petite armée était »
le noyau de la future armée nationale. Le
roi Victor-Emmanuel apportait donc à t-
l'Italie un point de ralliement, un centre 1"
l'agrégation. Tous les Etats qui reven- a
iiquaient et recouvraient successivement n
leur indépendance auraient pu la reperdre s
ians l'anarchie et retourner à l'état des e
républiques italiennes d'autrefois s'ils nV e
vaient pas trouvé devant eux un centre
organisé, discipliné, tout formé, auquel
ils pouvaient se rattacher. Le mouvement
d'émaucipalion s'était fait avec une force
naturelle irrésistible; il fallait qu'il se
fixât, et ce fut la royauté de Victor-Em-
manuel qui fut le lien et le ciment de
l'agrégation et de l'unification. Les Ita-
liens, cette race si fine, si sage au milieu
de son expansion, si raisonnable au mi-
lieu de son agitation, si calculatrice au
milieu de sa légèreté, la race la plus po-
litique entre toutes, les Italiens avaient
très bien compris que la royauté de Vic-
tor-Emmanuel était le plus sûr et le plus
puissant instrument de l'affranchissement
de la patrie commune; c'est pourquoi les
Etats indépendans avaient abdiqué dans
ses mains leur autonomie, et les républi-
cains eux-mêmes avaient sacrifié à l'inté-
rêt supérieur de la grande patrie leurs
théories et leurs prédilections. Ce fut là
le grand service que le roi rendit à l'Ita-
lie il en fit la cohésion et l'assimilation,
et fut le fondateur de son unité.
Lui aussi était un véritable Italien. Sa
nature exubérante, violente, cordiale, sa
bravoure emportée, sa passion effrénée
pour tous les exercices corporels pouvaient
faire illusion sur la finesse et la prudence
de son esprit. La vérité est qu'il était bien
de son pays il était essentiellement po-
litique. Il le montra dans tout son gou-
vernement. Descendant d'une des plus
antiques races souverainesde l'Europe, il
ne cessa jamais d'être un roî constitu-
tionnel et il pratiqua les règles fonda-
mentales des institutions modernes avec
un respect absolu. Ce sera un titre im-
mortel pour sa mémoire.
Tel qu'il était, et à cause de ce qu'il
était, le Pape l'aimait; c'était sa grande
brebis. Il sortait d'une maison de soldats
et de saints, et il était pieux. Le vieux
Pape le bénit et le pleure. En 1870, quand
la France était dans les ténèbres de la
mort, il n'y eut que deux hommes en
Europe qui pleurèrent avec elle le Pape
et le roi Victor-Emmanuel.
Le fils succède paisiblement à son père;
l'Italie est faite, et les Italiens crient
« Le roi est mort! vive le roi » ̃
̃ .John Lemoinne.
Si l'on veut se rendre compte de la ma-
nière dont l'Europe'en est venue à traiter
une question aussi éminemment euro-
péenne que la question d'Orient, il faut
comparer le droit aux faits, la doctrine à
la réalité, les obligations qui résultent
pour les puissances des conventions in-
ternationales avec la conduite actuelle
des cabinets. Par l'ariicle 7 du traité de
Paris, six puissances ont garanti en com-
mun, « et chacune de son côté », l'inté-
grité territoriale et l'indépendance de
l'empire ottoman, affirmant en consé-
quence « qu'elles regarderaient tout acte
» de nature à y porter atteinte comme
» une question d'intérêt général. » Ce
n'est pas tout. Le 17 janvier 1871, lors de
la révision du traité de Paris, la Confé-
rence de Londres a fait la déclaration sui-
vante
« Les plénipotentiaires de l'Allemagne du
Nord, de l'Au triche-Hongrie, de la Grande-
Bretagne, de 1 Italie, de la Russie et de la
Turquie, réunis aujourd'hui en conférence
reconnaissent que c'est un priucipe essentiel
du droit des gens qu'aucune puissance ne
peut se délier des obligations d'un traité, ni
en modifier les stipulations qu'à la suite de
l'assentiment des parties contractantes au
moyen d'une entente amiable, n
Eu outre, la convention signée à Lon-
dres le 13 mars 1871 a renouvelé et con-
firmé toutes les stipulations du traité de
Paris qui n'étaient pas annulées ou modi-
fiées par elle.
Cette garantie collective des puissances
s'applique également à toutes les dispo-
sitions principales du tiaité de Paris,:
par exemple à celle qui concerne la
situation des principautés danubiennes,
la libre navigation du Danube, etc., etc.'
La Russie n'a donc aucun privilège
aucun droit exceptionnel dans le rè-
glement de la question d'Orient, et il lui
est défendu d'apporter à elle seule la
moindre modification aux stipulations
d'ut acte international dont elle n'est que
l'un des signataires. La guerre de Crimée a
précisément été entreprise pour la mettre
sur le même pied que les autres puis-
sances et pour lui enlever la situation pré-
pondérante qu'elle prétendait acquérir en
Orient. Ce qui a été fait en 1856 ne sau-
rait être détruit par les victoires rempor-
tées cette année sur la Turquie; car la
Russie ne fait pas la guerre actuelle au
nom et comme mandataire de l'Europe;
elle la fait en son nom, arbitrairement!
malgré l'avis et le désir des puissances, et
en violation flagrante d'un autre article du
traité de Paris, lequel déclare qu'en cas de i
dissentiment « la Sublime-Porte et cha- <
» cune des puissances, avant de recourir <
» à l'emploi de la force, mettront les <
» autres parties contractantes en mesure 1
» de prévenir cette extrémité par leur ac-
» tion médiatrice. » (Article 8.) ') ]
Cette action médiatrice, la Russie l'a- i
t-elle demandée au moment suprême, à .i
l'heure où elle se décidait à envoyer ses ]
armées en Roumanie? On sait bien que i
non. Les puissances elles-mêmes ne se u
sont pas souciées d'invoquer l'article 8; ]
elles l'ont laissé volontairement de côté, ]
elles ont fait comme s'il n'existait pas. 1
e On aurait tort de s'en étonner. Depuis le
$1 commencement de la crise orientale, le
tt cabinet de Berlin a favorisé de son
e mieux l'entreprise de la Russie. La cour
e d'A«triche a cru voir s'ouvrir en Orient
la perspective d'une acquisition territo-
e riale qui compenserait les pertes qu'elle
a subies en Allemagne et en Italie. L'Ita-,
u lie, ambitieuse comme le sont toujours
les Etats jeunes, a songé surtout aux es-
u pérances que suscitent les grands chan-
gemens européens. La France, dans la
it préoccupation exclusive de ses luttes in-
térieures, n'a pris aucune part aux évë-
s nemens qui se passaient loin d'elle. Res-
il tée seule, l'Anglelerre a, seule aussi,
s nommé les choses par leur nom et pro-
s testé sans détour contre l'oubli des trai-
tés. On se rappelle sans doute la Note
énergique dans laquelle lord Derby a dé-:
s çlarè.à la Russie, le 6 mai dernier, qu'il;'
ï ne lui était pas permis d'agir au nom de
l'Europe et de s'attribuer un mandat
qu'elle n'avait pas< reçu.
Les puissances n'ont pas usé de leurs
V droits, elles n'ont pas rempli les devoirs que
i leur imposaient les traités. Mais dece qu'on
î n'exerce pas un droit à un moment donné,
t en résulte-t-il qu'on renonce pour tou-
î jours à l'exercer? En vertu des principes gé-
i néraux du droit des gens et des stipulations
̃ particulières de l'article 8 du traité de Paris,
• les puissances étaient parfaitement maîlres-
i ses de sortir de leur réserve, à quelque
I période de la guerre que ce fût, et d'of-
• frir, soit en commun soit séparément, `
̃ leur médiation afin d'amener la paix.
Elles ne l'ont pas fait jusqu'ici pour les
̃ raisons que nous venons d'exposer. A
Vienne surtout, on n'a cessé de répéter
que toute action médiatrice serait inoppor-
lune. Personne ne voulait prendre l'initia-
s tive des démarches pacifiques. Il a fallu que
la Turquie elle-même, au lendemain de
Plevna, adressât une circulaire aux puissan-
•. sances neutres pour solliciter leur média-
tion, en indiquant d'une manière indirecte
comme base des négociations l'indépen-
dance et l'intégrité de l'empire ottoman.
Ce premier appel réveillé la diplomatie
de son engourdissement; mais, en réponse
à la demande de la Porte, les puissances
se sont contentées de déclarer qu'elles ne
pouvaient offrir leur médiation", attendu
que la base des négociations proposée par
la Turquie était inacceptable et ne répon-
̃ dait plus aux nécessites de la situation.
Ainsi l'Europe a déjà déserté le terrain `
du traité de Paris; elle en a abandonné
le principal article. L'Angleterre elle-
même a dû informer la Turquie qu'il n'é-
tait plus possible d'obtenir non seule-
ment la médiation collective des puis-
sances, mais même la médiation séparée
de quelques unes d'entre elles, si on s'en
tenait au principe de l'indépendance et
de l'intégrité de l'empire ottoman. C'est
alors que la Porte s'est décidée à invo-
quer la médiation isolée de l'Angleterre.
Le cabinet de Saint-James s'est rendu à
cet appel et s'est immédiatement mis en
rapport avec le cabinet de Saint-Péters-
bourg mais il a évité avec soin déqualifier
sa démarche du nom de médiation; il s'est
chargé uniquement de ce qu'en termes de
droit international on appelle les bons of-
fices. Est- ce à dire qu'il n'espérait pas, au
cours des pourparlers, transformer ces
bons offices en médiation véritable, ainsi
que cela se fait si souvent dans la prati-
que? Le contraire estphisqueprobable* En
répondant à la demande de la Turquie, l'An-'
,gleterre a eu parfaitement le druit d'offrir
non seulement ses bons offices, mais une
médiation formelle; car toutes les puis-
sances garantes étant solidairement enga-
.géespâr le traité de Paris, chacune d'elles,
suivant un principe juridique incontesta-
ble, peut agir individuellement si elle
juge à propos de le faire lorsque les au-
tres s'abstiennent.
L'Angleterre a donc fait connaître à
Saint-Pétersbourg le désir de la Turquie
de traiter de la paix. La Russie a répondu
que les négociations de paix étant d'or-
dinaire précédées d'un armistice, la'
Turquie n'avait, pour l'obtenir, qu'à
s'adresser aux commandans des armées^ i
russes en Europe et en Asie. Toute po-
lie qu'elle ait été dans la forme,
cette réponse équivalait à un refus non
équivoque de la médiation anglaise. Les
journaux officieux russes se sont d'ail-
leurs empressés d'en préciser le sens et
la portée. L'Agence russe a publié à ce
sujet un article affectant des allures hau-
teinent doctrinales, qui a fait le tour de
la presse européenne et qui peut se ré-
sumer ainsi La médiation de l'Angleterre
n'est ni désirable, ni acceptable, ni ad- i-
missible en droit. D'abord, une médiation i
n'est possible que si elle est sollicitée par »
les deux belligérans, et l'Angleterre, en se >
contentant de la demande de la Turquie,
fait acte d'intervention. Puis, elle oublié
qu'elle ne peut pas être médiatrice puis- l
que, suivant ses propres déclarations, elle
est directement intéressée dans la ques- >
tion orientale.
Singulier raisonnement L'article de
l'Agence russe, en dépit de sa forme
solennellement scientifique, n'est, si l'on
va au fond des choses, qu'un tissu d'hé-
résies de droit international. Il repose sur
une confusion calculée entre les termes
médiation, intervention et arbitrage. Il se-
rait fastidieux de faire appel aux princi-
pale» autorités en droit des gens. Mar-
teus, KMber, Hemer, BhmtErchli, "Wlieaton
SÂiEtii 12 JANVIIR :̃
.-̃̃ jlHTIJ^, /̃̃
.• OS S'A BOSSE ̃;•
roe des Pr6tri;s-Saim-Germain-VÂaxerrois, 17.
t'âh î3~ 3.iR'é~3Eh'~
Uc an Six mois. Trois mois.
Départcuiens, 80 fr. 40 fr. 20 fr.
Pari? 72 fr. 36 fr. 18 fr.
Les aboanemens partent des lw et 16 de
ch?.qae mois,
Paris* en ssssjnéro S® cent.
.JMfpârlçïaeas, cas naBsiés"©. 15 eeetU
in ï^onjîon, appîy to t'»nie and O\ foreigia
iitrwacarers o'ttce, 17, Gresham siroet, G. P. 0.;
flffiKS."B>
E. (' Lpnàen K3SI. 5V.-H. Smith et ion
iSS. Slr'aïKi; w. c. London.
A" Bruxelles, à VOfflet de publicité, 46, roo de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
biio'lMkmes des crares de ohr-Tisins de fei1 belles
A Valparaiso (Chili), chez M. Orestes L. Torncrâ.'
MM 12 JANVIER
1818.
JOHMAL DES DEBATS
MUTXtES M.urTttAftES
li .-•* 1 • •̃ ̃̃̃ ̃»̃ î" ̃••̃ ̃ jp*5»»3' -*̃«-+̃" .̃.̃ •>-̃̃ “».» f r.
ON S'ABONNE
̃ en Belgique, en Italie.
,dans le Luxembourg, en Turquie,
•a Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans les
régences du Ma/oc et de la Tunisie,'
en Chine et au Japon
an moyen d'une valeur payable à Paris ou de
«ttanaats-poste, soit internationaux, soit françai*
en Allemagne, en Autriche, en Russie,;
et dans tous les pays du Nord
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays, ̃ i,
'PU l'envoi d'une valeur payable à ParU.•
Les annonces sont reçues î 1
Oh« MM. Panebey, Xafflte et C*,
8, place de la Bourse,
•t au bureau du JOCRNAIi) 1
«HesdolTenttoujours être agréées parla rédaction.
PARIS
VENDREDI lî -JANVIER
La journée d'hier, à Versailles, a été
une journée d'installation. Les deux
Chambres ont nommé en même temps
̃ leur," présidons, vice-présidens et secré-
taires. M. le duc d'Audiffrel-Pasquier a
été réélu président du Sénat, et M. Grévy
président de la Chambre des Députés, l'un
et l'autre à une majorité considérable. Au
Sénat, l'extrême droite n'aurait pas mieux
demandé que de faire échouer la candi-
dature de M. d'Audiffret-Pasquier un
autre nom avait été mis en avant
dans quelques conciliabules; on espé-
rait que la gauche, qui avait pa'regretVr
parfois l'ai lit ude de M. le duc Pasquier,
se prêterait à cette manœuvre dont le
succès, dès lors, n'aurait pas été douteux.
Mais on ne s'est souvenu à gauche que
des derniers actes de M. d'Audiffret-Pas-
quier. L'honorable président du' Sénat,
pendant les jours de crise que nous ve-
nons de traverser, s'est conduit en hon-
nête homme et en véritable parlemen-
taire la droiture de son esprit s'est ré-
voltée contre les complots plus ou moins
habiles dont le secret est aujourd'hui dé-
couvert. On a cru que M. d'Audiffret-
Pasquier représenterait très bien le Sénat,
puisqu'il s'était montré si sensible aux
empiétemens dont la Constitution et les
lois ont été menacées. Il appartient,
par ses antécédens et par ses convictions,
à ce groupe de la Chambre haute qui
s'est appelé lui-même constitutionnel, et
qui a mérité ce titre. Notre plus vif désir
est que l'accord qui s'est produit entre les
républicains et ce groupe trop souvent in-
décis se maintienne solidement. Quant au
choix de M. Grévy comme président de la
Chambre, il n'a jamais été douteux. De-
puis sept ans M. Grévy n'a cessé de pré-
sider l'Assemblée Nationale, puis la Cham-
bre des Députés, que lorsqu'il l'a voulu;
mais la confiance des républicains lui est
toujours restée fidèle, parce qu'il est tou-
jours resté fidèle lui-même aux principes
les plus" honorables et que sans am-
bition, sans prétentions personnelles il
n'a pas cessé d'être le gardien scrupu-
leux" des lois et du règlement.
Nous.devons signaler aussi le choix que
le centre gauche du Sénat a fait de
M. Calmon pour président. Le discours
que M. Calmon a prononcé mérite tous
les éloge?: La période difficile que nous
venons de traverser y est caractérisée en
traits heureux; elle sera, comme l'a dit
M. Calmon, une des plus belles pages de
notre histoire le parti républicain s'y
est révélé comme un parti de gouverne-
ment, et le pays a fait preuve d'une éner-
gie de volonié et d'une modération de ca-
ractère qui constituent un véritable tem-
pérament politique. Voilà pour le pas-sé,
car l'hi*toired'hier doit être déjà po.ur nous
tine histoire ancicnne.Regardonsauprésent
et à l'avenir.Içi M Calmon, aunom du centre
gauche auquel on ne saurait plus contes-
ter la sincérité de son adhésion à la ré-
publique, a parfaitement indiqué quel
doit être le programme de conduite de
tout le parti républicain. Nous venons de
remporter une victoire décisive; faut-il
en profiter pour se jeter impétueusement
en avant et pour entamer des réformes
qui souvent ne sont pas mûres et qui, par.
conséquent, diviseraient les. meilleurs es-
prits ? Non; il faut se fortifier sur les po-
sitions conquises, non pas en les entou-
rant d'un front menaçant qui éloignerait
de nous ceux qui voudraient se rappro-
cher loin de nous pareille pensée! le
meilleur moyen de nous assurer défi-
nitivement ces positions importantes
c'est de grossir le nombre de notre
armée. « La période dans laquelle
nous entrons doit êtrer a dit M. Calmon,
une période de vigilance. » Oui, il faut
veiller avant tout à ce que des résultats
si péniblement obtenus ne soient paa com-
promis mais, le meilleur moyen pour
cju'ils ne le soient point, est d'eu faire bé-
néficier tout le monde. «Rassurons, rame-
nons à nous les esprits nombreux. quLne
sont que craintifs ou prévenus, et bien-
tôt, 'le même sentiment libéral animant
les deux Chambres, toutes les améliora-
tions désirables seront successivement
et facilement réalisées. » Tel doit être
aujourd'hui ie programme républi-
.cain; M. Gambelta l'a éioquemmeul ex-
posé, à Marseille; nous le retrouvons
en d'autres termes, mais avec la même
'pensée, dans le discours de M.. Calmon.
C'est aiabi que l'alliance défensive que
nous avions conclue pendant la lutte
pourra survivre à la victoire et produire
encore d'heureux fruits. 3 J
• •• j
En Orient, les événemens. se précipï- f
tent avec une terrible rapidité.pour la 1
malheureuse Turquie. Les Russes sont
revenus des fautes militaires qu'ils avaient ) J
commise? au début de la campagne, el (
leur situation leur permet aujourd'hui de ]
déployer sans danger l'audace qui a failli (
les compromellre autrefois. Ils ont fran-
chi les Balkans sur trois points; le gé-
néral Goiirko, à l'aile droite, les a passés j t
en tournant la position de Kamarli," ce
qui lui a valu Sofia; le général Skobéleff, j t
au centre, par le passage de Trojan !ë
général Radelzki à l'aile gauche, par ]
Schipka. Une dépêche d'hier annoncé qu'à ]
ce demie? endroit quarante et un tratail- I )
Ions turcs ont été enlevés, de sorte que
les trois généraux, réunis ou sur le point
de se réunir dans la vallée de la Maritza,
s'avancent, probablement déjà sur Andri-
i nople. La population turque de ces con-
trées, saisie de la même panique qu'au
j printemps dernier, lors du premier pas-
sage de Gourko, s'enfuit à la hâte vers le
Sud.
Pendant ce temps, les intrigues con-
t tinuent à Coustantinople elles n'ont pas
[ été interrompues un seul jour depuis le
commencement des hostilités, et leur ré-
sultat a été d'abord d'enlever le comman-
dément en chef à Suleiman pour le donner
à Réouf Pacha, devenu récemment minis-
tre de la guerre. Suleiman, général ambi-
tieux, énergique, remuant, travaillait à con-
centrer dans ses mains tous les pouvoirs
militaires, et favorisait même, dit-on, le re-
tour à Constautinople de Midhal Pacha, qui
aurait concentré dans les siennes les pou-
voirs civils. Les intrigues du palais l'ont
emporté sur celles du général. Suleiman
a été réduit au commandement d'un corps
d'armée. Quant à Réaut Pacha, il ne s'est
signalé dans cette guerre que par ses in-
fortunes battu au printemps par Gourko,
envoyé ensuite dans la vallée du Lom, et
toujours malheureux ou incapable, la sou-
plesse ou la faiblesse de son caractère
le rend un instrument commode et do-
cile, et tels sont ses titres aux faveurs
dont Mahmoud-Damat est le principal au-
teur. Sa nomination n'a pas conjuré, on
le sait, le mauvais sort qui menace la
Porte, et il a fallu que l'on songeât sé-
rieusement à remplacer les opérations mi-
litaires par les opérations diplomatiques.
La Turquie est abandonnée de l'Europe
entière; les illusions qu'elle s'était fai-
tes sur l'Angleterre sont aujourd'hui dis-
sipées. Le ministre des affaires étrangè-
res, Server Pacha, a déclaré au Parle-
ment qu'il n'y avait plus à compter sur
personne et qu'il- ne restait qu'à deman-
der directement à la Russie un armistice
et la paix. On s'est adressé alors à
un homme qui a eu dans cette guerre
les destinées les plus étranges, et dont
la physionomie originale a vivement
frappé tous ceux qui l'ont approché, Me-
hemed-Ali. Mehemed-Ali a joué jusqu'à ce
moment le rôle de général sacrifié; on l'a
envoyé commander successivement des
armées qui existaient à peine tantôt à
l'est, tantôt à l'ouest; il les a organisées
de son mieux et a demandé des secours
indispensables qu'on lui a régulièrement
refusés on l'a sommé alors de mar-
cher en avant et de tenter l'impossi-
ble, ou de résigner son commandement,
et il a toujours préféré ce dernier parti.
Revenu à Constantinople, il s'est re-
mis tranquillement, à la disposition du
gouvernement, sans vanité blessée, sans
empressement, sans intrigue, au reste
accessible à tous et parlant volontiers. Il
n'y a pas de personnage en Turquie qui
soit mieux connu des correspondans de
journaux et qui les ait plus vivement in-
téressés et même intrigués. Mehemed-Ali
est déjà connu de nos lecteurs. On sait
qu'il est d'origine française, qu'il est né
en Allemagne, et qu'il a fait en Turquie sa
fortune et son éducation. Il a, de l'es-
prit français, un certain fonds sceptique et
moqueur qui l'a. empêché de se faire ja-
mais la moindre illusion sur l'issue de la
guerre et sur les .mérites de son gouver-
nement; il a conservé de l'Allemagne
l'habitude de philosopher et de remonter
complaisammeut aux causes premières
et générales; il a pris à l'Orient le flegme
du fatalisme et aussi le profond sentiment
du devoir ayant pour formule Ad-
vienne que pourra Figure singulière,
on le voit, et d'autant plus attirante
que personne ne conteste à Mehemed-
Ali une supériorité naturelle et une in-
struction variée qui font de lui le plus
éclairé des généraux turcs et le plus apte
aux affaires. Puisqu'il faut demander l'ar-
mistice et sans doute préparer la paix,
pouvait-on mieux choisir que Mehemed-
Ali comme agent moitié militaire et moi-
tié diplomate? Mehemed-Ali a donc rem-
placé Réouf Pacha, dont le pouvoir n'a
duré que quelques jours. Pendant que le
Parlement s'agite à Constantinople, -discute
une Adresse, accumule les votes de mé-
fiance les plus justifiés sur les ministres,
Mehemed-Ali est parti pour Andrinopie.
Quels seront les principes de sa condnile? 5
II et=t facile de le prévoir. Mehemed-Ali a
toujours jugé inopportune la guerre ac-
tuelle; il lera tous ses efforts pour eo aine-
ner la fin la plus rapide, convaincu qu'il ;l
serait funeste de la pousser jusqu'au
bout. L'empire ottoman e-t profondément
ébranlé,sur ses assises,, et il est mainte-
nant certain que quelques pierres tombe- <
ront de l'édifice. Mehemed-Ali sacrifiera :1
sans doute ce qu'il faut désormais sacri-
fier pour conserver le reste. Si, la Tur- 1
quie peut ensuite être sauvée, ce sera <
par des réformes intérieures habilement
conçues et énergiquement conduites leur
réalisation et leur succès sont le secret l
de l'avenir.
PETITE BOURSE DU SOIR.
Emprunt S 0/0 109 fr,, 109 fr. 03 3/4, 109 fr. 02
3 0/0. 73 ff 27,1,2, 12 1/2, 17 1/2.
ItaliôE 12 fr. 1S, 07 1/2, 20.
S 0/0 tucc ? fr. 78, 82 1/2, 77. 1/2,
Egyp;ienno* 6 0/0.. In9fiv37, 188 fr. 75.
Ester™ espagnole 12 3/16. -6/1 C,
'FhniDS Éoif Ci 3/B, S'îB, 7/10.
BOURSE DE PARIS
Clôture le 10. le 11 Hausse. BaUse
8 O/O
Comptant. '2 80 73 20 40
Fin cour- 72 97 1 2 73 40 42 1 2
ut e/o
Comptant 103 33 103 BO 13
a o/o
Comptant 109 •• •/• 109 2 1/2 212
Fïn cour. 108 90 109 5 13
Nous recevons de notre correspondant de
Vienne la dépêche suivante
« Vienne, le 11 janvier.
» Il est confirmé que la Russie met comme
condition préalable à la conclusion d'un ar-
mistice la fixation des préliminaires de la
paix.
» La Sublime-Porte, par l'entremise de;son
ambassadeur à Vienne, a fait prier l'Autriche
de trouver un mode par lequel Cônstantino-
ple pourrait se mettre en rapport avec les
cntnmandans des' forteresses cernées ou as-
siégées.
» On regarde ici la guerre comme ter-
minée, a
i Télégraphie privée.
(Service télégraphique de l'agence Havas.)
Rome, le 10 janvier, soir.
Voici le texte de la lettre qui a été adressée
5 aujourd'hui par le président du conseil à tous
les ambassadeurs et autres représentans des
gouvernemens étrangers à Rome
1 « S. M. le roi Victor-Emmanuel II a cessé de
vivre hier 9 janvier, à deux heures et demie de
l'après-midi.
» En vertu de la Constitution du royaume,
S. A. R. le prince Humbert succède à son illus-
tre père.
» En annonçant à Votre Excellence ce double
̃ événement, que je la prie de porter à la connais-
sance de son gouvernement, j'ai l'honneur, etc.
» DEPHGTIS. »
Le corps du roi restera exposé jusqu'au 14 dans
une pièce du palais transformée en chapelle ar-
• dente.
Les funérailles auront lieu le 15.
Rome, le 10 janvier.
Un journalreligieux. parlant des rapports qui
ont eu lieu entre le Vatican et le Quirinal dans
les derniers jours de la maladie du roi, affirme
des faits qui sont inexacts.
Le roi Victor-Emmanuel n'a fait aucune décla-
ration pouvant démentir sa vie glorieuse de roi
italien.
On assure qu'un prince autrichien et un prince
prussien a sisteront aux funérailles du roi.
Vienne, le il janvier.
L'archiduc Rénier va à Rome pour représenter
l'empereur d'Autriche aux funérailles de Victor-
Emmanuel Jl est en rnAine temps chargé de féli-
citer Kumbert Ier sur son avènement au trône.
Lisbonne, le 11 janvier.
La cour a pris le deuil pour deux mois à l'oc-
casion de la mort du roi d'Italie.
La Gazelle de Cologne publie la dépêche sui-
vante
«e Constantinople, le 10 janvier.
» La Porte a prié les grands-ducs Nicolas et
Michel de désigner le lieu et'la date d'une Con-
férence avec le g.-néral en chef de l'armée otto-
mane, en vue de discuter les conditions d'un ar-
mistice. »
Constantinople, le 11 janvier, 8 h. soir.
Le grand-duc Nicolas aurait répondu à Réouf
Pacha que l'armistice était accepté en principe,
mais qu'il fallait maintenant convenir des préli-
minaires de paix.
Le grand-duc Michel aurait répondu à Ismaïl-
Hakki qu'il demanderait des instructions.
Saint-Pétersbourg, le 10 janvier, soir.
L'armée turque qui défendait le défilé de
Schipka ayant été faite prisonnière, il est mainte-
nant manifeste que'la force de résistance de l'en-
nemi est brisée. A Constantinople comme à Lon-
dres, il y aura lieu, lors des négociations pour
l'armistice et des négociations ultérieures pour
la paix, de tenir compte, au point de vue mili-
taire de la situation qui a été créée par les succès
de l'armée russe.
Bucharest, le 10 janvier, soir.
Les Russes, dans le combat d'hier, étaient com-
mandés par le général Radetzky. A la suite de
leur victoire, ils ont attaqué Kezanlik.
Une partie des troupes roumaines concentrée
sur la rive droite a attaqué aujourd'hui Nazir-
Mahala, point d'où, dimanche, elles ont repoussé
les Turcs qui attaquaient Sabripasakioi. Elles ont
mis les Turcs en fuite après une lutte de trois
heures et occupé leurs positions.
L'artillerie roumaine de la rive droite a pris
part au combat.
Semlin, le H janvier.
La place de Niscli a capitulé sans conditions,
hier a cinq heures du soir. 36 bataillons serbes
sont entrés aujourd'hui dans la ville. Le prince
Milan et son état-major se sont rendus c« matin
à Nisch où ils unt éié reçus avec enthousiasme
par la population serbe.
Be-grade est en fête à l'occasion de cette bril-
lante victoire.
̃ Les pertes des Serbes ne s'élèvent qu'à 7 offi-
ciers et 300 soldats.
Semlin, le il janvier.
Koursoumlie a été repris hier par les Turcs.
Les Serbes ont abandonné la ville après avoir es-
suyé des pertes insignifiantes. Une troisième at-
ta-iue des Turcs, dirigée de Monbazar contre les for-
tilicatii ns situées près deRaska, a été repoussée.
Les Arnautes ont essuyé des pertes considéra-
bles. Le-; colonels BelimarkovitchetHorvatovitch,
ayant sous leurs ordres 40 bataillons se sont
joiats au général Gourko et opéreront dans la di-
rection de Philippopoii.
Londres, le H janvier.
Le Globe publie un télégramme de Berlin, en
date d'à -jourd'hiii, assurant que le czar est for-
tenient enrhumé depuis douze jours.
La Pail Mail Gazelle publie un télégramme de
Berlin confirmant, d'après le Herola de Saint-
Pétersbourg, le bruit qiio la Russie aurait pro- .1
o-^é aux puissances voisines de déclarer la mer
Baltique mer fermée, dans laquelle les puissan- (
ces qui n'y possèdent pas de côtes ne pourraient t
pas laire ptnétrer leurs navires de guerre. <
Constantinople, le li janvier, 4 h. <
Saïd Pacha, secrétaire du Sultan, est nommé 1
ministre de l'intérieur Namik Pacha, ministre
de la liste civile; Kiami Puciia, ministre des fi-
nances, en remplacement de Youssouf Pacha, qui ]
est nommé gouverneur de Trébizonde. i
Sadik Pacha est nommé directeur des contribu-
tions indirectes, et Ahmed-Veilk Pacha ministre 1
de l'instruction "publique, en remplacement de (
Rimai, qui est nommé .sénateur. (
Constantinople, le il janvier, 5 h. f
Les Russes sont arrivés à Yeni-Sagra et à Ta- i
tar-Bazardjik.
La ligne du chemin de fer d'Yamboli est me- J
nacée.. i )
La population a évacué Andrinopie.
Mouktar Pacha assistait hier au conseil des l
ministres. (
Londres, le H janvier. i
{Officiel). M. Gorbett, ministre de la Grande- (
Bretagne à 'Berne; est noâamé envoyé extraordi- l
aaire h Athènes. i
Le gouvernement français se fera représen-
tf-r aux obsèques du roi Victor-Emmanuel
par un pnvoyé extraordinaire qui n'est pas
encore désigné.
Le prince qui désormais s'appelle le roi
d'Italie allait rendre les derniers devoirs
à l'ancien et fidèle compagnon d'armes de
son aïeul et de son père, au général La
Marmora, quand un deuil plus cruel, un
coup fatal et foudroyant l'ont ramené au
lit de mort du roi son père. Victor-Em-
manuel, premier roi de l'Italie unie, a été
emporté en quelques jours par une mala-
die contre laquelle sa robuste nature, au
lieu de le défendre n'a fait. que le dés-
armer. C'est un grand malheur pour l'I-
talie, un malheur aussi pour la France,
qu'il aimait sincèrement et cordialement.
Faire l'histoire de Victor-Emmanuel, ce
serait faire l'histoire de l'Italie depuis
trente ans, c'est-à-dire l'histoire d'une
période pendant laquelle se sont accom-
plis sur son territoire des événemens d'une
portée immense: d'abord la réalisation de
l'unité nationale, ce rêve inextinguible de
tous les grands Italiens et ensuite une
révolution plus importante encore par
son action sur le monde entier, c'est-à-
dire la fin de la Papauté temporelle. Ce
sont des faits contemporains auxquels
beaucoup ont assisté, que tous connais-
sent. Victor-Emmanuel y a pris une grande
part, et depuis trente ans il était sur la
brèche. Sa vie a été toute d'activité et
de mouvement une dépense non inter-
rompue de force exubérante. Dès le pre-
mier jour qu'il apparaît sur la scène, c'est
en soldat, c'est couvert du sang et de la
poudre de la bataille. A Novare, Charles-
Albert, vaincu et désespéré, bravant et
insultant la mort qui ne lui répondait pas,
jeta sa couronne dans les mains de son
fils et s'en alla mourir de douleur à l'ex-
trémité de l'Europe, au bord de l'Océan.-
Ce f Jt sous ces auspices de la ruine et
du désespoir que Victor-Emmanuel monta
sur le trône. Mais ce fut et ce devait être
jusqu'à la fin l'extraordinaire fortune et
de celte maison et de cette nation con-
fondues, de toujours voir leurs défaites
transformées en victoires, et leurs désas-
tres en succès. Jamais on n'a mieux vu se
réaliser la fable d'Antée reprenant des
lorces chaque fois que le bras du vain-
queur lui faisait mordre la terre. C'est
qu'en effet cette (erre était leur mère, et
rien ne pouvait les en arracher.
Après Novare, le Piémont et son jeuneroi
ne songèrent plus qu'à se recueiilir, à s'or-
ganiser, à se discipliner. C'est alors que fut
formée cette petite armée qui devait être le
noyau de la future armée de l'Italie. Les
patriotes italiens, pendant cette période,
se bornèrent à travailler silencieusement
et se firent oublier. Mais en 1854, quand
éclata la guerre de Crimée, Cavour, par
un trait de génie, ramena au grand jour
l'Italie et joignit audacieusement la pe-
tite armée piémontaise aux grandes ar-
mées de la France et de l'Angleterre. Ce
fut une. résurrection, l'entrée de la nou-
velle puissance dans les grands conseils
de l'Europe. On se souvient de l'effet pro-
digieux que produisit Cavour, le représen-
tant de cette « express-iôn géographique »,
comme l'appelait dédaigneusement le
vieux prince de Metternich, quand il pro-
nonça à la face des puissances réunies en
Congrès le nom fatidique de l'Italie. Le
représentant de l'Autriche protesta et sor-
tit mais le mot, le mot proscrit avait été
prononcé, et il était écrit sur les, proto-
coles en lettres de feu.
Il allait bientôt prendre, le feu. Nous
n'avons pas à rappeler ici la campagne
et les victoires des armées françaises, qui
n'allèrent pas jusqu'à l'Adriatique et qui
s'arrêtèrent à Villafranca. C'est du roi
Victor-Emmanuel que nous parlons en ce
moment. Il fut, dans celte campagne, ce
qu'il était de race et de tempérament,
brave parmi les plus braves, et, comme il
le fit toute sa vie, toujours payant de sa
personne. Désormais, l'Italie allait mar-
cher toute seule. Tout le monde a encore
présens à l'esprit les événemens qui ame-
nèrent successivement, d'année en année,
l'annexion des Etats épars et divisés de
la péninsule au royaume de Piémont,
comment le royaume de Piémont se
transforma en royaume d'Italie, comment ]
la capitale fut transportée de Turin à s
Florence, en attendant Rome, comment s
enfin Rome capitale fut le couronnement 1
de l'édifice de l'unité italienne. Ce sont là (
des faits contemporains. Ce qui nous i
occupe ici, c'es-t la part personnelle que t
prit le roi Victor-Emmanuel à ces gran- I
ies transformations. Elle fut immense, et r
s'est pourquoi sa vie fut un bienfait, e
:omme sa mort est un malheur pour e
l'Italie. e
D'abord, le royaume héréditaire de la t
maison de Savoie, le Piémont, était, au d
milieu de tous les Etats assujettis à des »
puissances étrangères, le type persistant »
at solitaire de l'Italie indépendante. Il »
était le noyau de l'unité future, comme »
sa forte et exemplaire petite armée était »
le noyau de la future armée nationale. Le
roi Victor-Emmanuel apportait donc à t-
l'Italie un point de ralliement, un centre 1"
l'agrégation. Tous les Etats qui reven- a
iiquaient et recouvraient successivement n
leur indépendance auraient pu la reperdre s
ians l'anarchie et retourner à l'état des e
républiques italiennes d'autrefois s'ils nV e
vaient pas trouvé devant eux un centre
organisé, discipliné, tout formé, auquel
ils pouvaient se rattacher. Le mouvement
d'émaucipalion s'était fait avec une force
naturelle irrésistible; il fallait qu'il se
fixât, et ce fut la royauté de Victor-Em-
manuel qui fut le lien et le ciment de
l'agrégation et de l'unification. Les Ita-
liens, cette race si fine, si sage au milieu
de son expansion, si raisonnable au mi-
lieu de son agitation, si calculatrice au
milieu de sa légèreté, la race la plus po-
litique entre toutes, les Italiens avaient
très bien compris que la royauté de Vic-
tor-Emmanuel était le plus sûr et le plus
puissant instrument de l'affranchissement
de la patrie commune; c'est pourquoi les
Etats indépendans avaient abdiqué dans
ses mains leur autonomie, et les républi-
cains eux-mêmes avaient sacrifié à l'inté-
rêt supérieur de la grande patrie leurs
théories et leurs prédilections. Ce fut là
le grand service que le roi rendit à l'Ita-
lie il en fit la cohésion et l'assimilation,
et fut le fondateur de son unité.
Lui aussi était un véritable Italien. Sa
nature exubérante, violente, cordiale, sa
bravoure emportée, sa passion effrénée
pour tous les exercices corporels pouvaient
faire illusion sur la finesse et la prudence
de son esprit. La vérité est qu'il était bien
de son pays il était essentiellement po-
litique. Il le montra dans tout son gou-
vernement. Descendant d'une des plus
antiques races souverainesde l'Europe, il
ne cessa jamais d'être un roî constitu-
tionnel et il pratiqua les règles fonda-
mentales des institutions modernes avec
un respect absolu. Ce sera un titre im-
mortel pour sa mémoire.
Tel qu'il était, et à cause de ce qu'il
était, le Pape l'aimait; c'était sa grande
brebis. Il sortait d'une maison de soldats
et de saints, et il était pieux. Le vieux
Pape le bénit et le pleure. En 1870, quand
la France était dans les ténèbres de la
mort, il n'y eut que deux hommes en
Europe qui pleurèrent avec elle le Pape
et le roi Victor-Emmanuel.
Le fils succède paisiblement à son père;
l'Italie est faite, et les Italiens crient
« Le roi est mort! vive le roi » ̃
̃ .John Lemoinne.
Si l'on veut se rendre compte de la ma-
nière dont l'Europe'en est venue à traiter
une question aussi éminemment euro-
péenne que la question d'Orient, il faut
comparer le droit aux faits, la doctrine à
la réalité, les obligations qui résultent
pour les puissances des conventions in-
ternationales avec la conduite actuelle
des cabinets. Par l'ariicle 7 du traité de
Paris, six puissances ont garanti en com-
mun, « et chacune de son côté », l'inté-
grité territoriale et l'indépendance de
l'empire ottoman, affirmant en consé-
quence « qu'elles regarderaient tout acte
» de nature à y porter atteinte comme
» une question d'intérêt général. » Ce
n'est pas tout. Le 17 janvier 1871, lors de
la révision du traité de Paris, la Confé-
rence de Londres a fait la déclaration sui-
vante
« Les plénipotentiaires de l'Allemagne du
Nord, de l'Au triche-Hongrie, de la Grande-
Bretagne, de 1 Italie, de la Russie et de la
Turquie, réunis aujourd'hui en conférence
reconnaissent que c'est un priucipe essentiel
du droit des gens qu'aucune puissance ne
peut se délier des obligations d'un traité, ni
en modifier les stipulations qu'à la suite de
l'assentiment des parties contractantes au
moyen d'une entente amiable, n
Eu outre, la convention signée à Lon-
dres le 13 mars 1871 a renouvelé et con-
firmé toutes les stipulations du traité de
Paris qui n'étaient pas annulées ou modi-
fiées par elle.
Cette garantie collective des puissances
s'applique également à toutes les dispo-
sitions principales du tiaité de Paris,:
par exemple à celle qui concerne la
situation des principautés danubiennes,
la libre navigation du Danube, etc., etc.'
La Russie n'a donc aucun privilège
aucun droit exceptionnel dans le rè-
glement de la question d'Orient, et il lui
est défendu d'apporter à elle seule la
moindre modification aux stipulations
d'ut acte international dont elle n'est que
l'un des signataires. La guerre de Crimée a
précisément été entreprise pour la mettre
sur le même pied que les autres puis-
sances et pour lui enlever la situation pré-
pondérante qu'elle prétendait acquérir en
Orient. Ce qui a été fait en 1856 ne sau-
rait être détruit par les victoires rempor-
tées cette année sur la Turquie; car la
Russie ne fait pas la guerre actuelle au
nom et comme mandataire de l'Europe;
elle la fait en son nom, arbitrairement!
malgré l'avis et le désir des puissances, et
en violation flagrante d'un autre article du
traité de Paris, lequel déclare qu'en cas de i
dissentiment « la Sublime-Porte et cha- <
» cune des puissances, avant de recourir <
» à l'emploi de la force, mettront les <
» autres parties contractantes en mesure 1
» de prévenir cette extrémité par leur ac-
» tion médiatrice. » (Article 8.) ') ]
Cette action médiatrice, la Russie l'a- i
t-elle demandée au moment suprême, à .i
l'heure où elle se décidait à envoyer ses ]
armées en Roumanie? On sait bien que i
non. Les puissances elles-mêmes ne se u
sont pas souciées d'invoquer l'article 8; ]
elles l'ont laissé volontairement de côté, ]
elles ont fait comme s'il n'existait pas. 1
e On aurait tort de s'en étonner. Depuis le
$1 commencement de la crise orientale, le
tt cabinet de Berlin a favorisé de son
e mieux l'entreprise de la Russie. La cour
e d'A«triche a cru voir s'ouvrir en Orient
la perspective d'une acquisition territo-
e riale qui compenserait les pertes qu'elle
a subies en Allemagne et en Italie. L'Ita-,
u lie, ambitieuse comme le sont toujours
les Etats jeunes, a songé surtout aux es-
u pérances que suscitent les grands chan-
gemens européens. La France, dans la
it préoccupation exclusive de ses luttes in-
térieures, n'a pris aucune part aux évë-
s nemens qui se passaient loin d'elle. Res-
il tée seule, l'Anglelerre a, seule aussi,
s nommé les choses par leur nom et pro-
s testé sans détour contre l'oubli des trai-
tés. On se rappelle sans doute la Note
énergique dans laquelle lord Derby a dé-:
s çlarè.à la Russie, le 6 mai dernier, qu'il;'
ï ne lui était pas permis d'agir au nom de
l'Europe et de s'attribuer un mandat
qu'elle n'avait pas< reçu.
Les puissances n'ont pas usé de leurs
V droits, elles n'ont pas rempli les devoirs que
i leur imposaient les traités. Mais dece qu'on
î n'exerce pas un droit à un moment donné,
t en résulte-t-il qu'on renonce pour tou-
î jours à l'exercer? En vertu des principes gé-
i néraux du droit des gens et des stipulations
̃ particulières de l'article 8 du traité de Paris,
• les puissances étaient parfaitement maîlres-
i ses de sortir de leur réserve, à quelque
I période de la guerre que ce fût, et d'of-
• frir, soit en commun soit séparément, `
̃ leur médiation afin d'amener la paix.
Elles ne l'ont pas fait jusqu'ici pour les
̃ raisons que nous venons d'exposer. A
Vienne surtout, on n'a cessé de répéter
que toute action médiatrice serait inoppor-
lune. Personne ne voulait prendre l'initia-
s tive des démarches pacifiques. Il a fallu que
la Turquie elle-même, au lendemain de
Plevna, adressât une circulaire aux puissan-
•. sances neutres pour solliciter leur média-
tion, en indiquant d'une manière indirecte
comme base des négociations l'indépen-
dance et l'intégrité de l'empire ottoman.
Ce premier appel réveillé la diplomatie
de son engourdissement; mais, en réponse
à la demande de la Porte, les puissances
se sont contentées de déclarer qu'elles ne
pouvaient offrir leur médiation", attendu
que la base des négociations proposée par
la Turquie était inacceptable et ne répon-
̃ dait plus aux nécessites de la situation.
Ainsi l'Europe a déjà déserté le terrain `
du traité de Paris; elle en a abandonné
le principal article. L'Angleterre elle-
même a dû informer la Turquie qu'il n'é-
tait plus possible d'obtenir non seule-
ment la médiation collective des puis-
sances, mais même la médiation séparée
de quelques unes d'entre elles, si on s'en
tenait au principe de l'indépendance et
de l'intégrité de l'empire ottoman. C'est
alors que la Porte s'est décidée à invo-
quer la médiation isolée de l'Angleterre.
Le cabinet de Saint-James s'est rendu à
cet appel et s'est immédiatement mis en
rapport avec le cabinet de Saint-Péters-
bourg mais il a évité avec soin déqualifier
sa démarche du nom de médiation; il s'est
chargé uniquement de ce qu'en termes de
droit international on appelle les bons of-
fices. Est- ce à dire qu'il n'espérait pas, au
cours des pourparlers, transformer ces
bons offices en médiation véritable, ainsi
que cela se fait si souvent dans la prati-
que? Le contraire estphisqueprobable* En
répondant à la demande de la Turquie, l'An-'
,gleterre a eu parfaitement le druit d'offrir
non seulement ses bons offices, mais une
médiation formelle; car toutes les puis-
sances garantes étant solidairement enga-
.géespâr le traité de Paris, chacune d'elles,
suivant un principe juridique incontesta-
ble, peut agir individuellement si elle
juge à propos de le faire lorsque les au-
tres s'abstiennent.
L'Angleterre a donc fait connaître à
Saint-Pétersbourg le désir de la Turquie
de traiter de la paix. La Russie a répondu
que les négociations de paix étant d'or-
dinaire précédées d'un armistice, la'
Turquie n'avait, pour l'obtenir, qu'à
s'adresser aux commandans des armées^ i
russes en Europe et en Asie. Toute po-
lie qu'elle ait été dans la forme,
cette réponse équivalait à un refus non
équivoque de la médiation anglaise. Les
journaux officieux russes se sont d'ail-
leurs empressés d'en préciser le sens et
la portée. L'Agence russe a publié à ce
sujet un article affectant des allures hau-
teinent doctrinales, qui a fait le tour de
la presse européenne et qui peut se ré-
sumer ainsi La médiation de l'Angleterre
n'est ni désirable, ni acceptable, ni ad- i-
missible en droit. D'abord, une médiation i
n'est possible que si elle est sollicitée par »
les deux belligérans, et l'Angleterre, en se >
contentant de la demande de la Turquie,
fait acte d'intervention. Puis, elle oublié
qu'elle ne peut pas être médiatrice puis- l
que, suivant ses propres déclarations, elle
est directement intéressée dans la ques- >
tion orientale.
Singulier raisonnement L'article de
l'Agence russe, en dépit de sa forme
solennellement scientifique, n'est, si l'on
va au fond des choses, qu'un tissu d'hé-
résies de droit international. Il repose sur
une confusion calculée entre les termes
médiation, intervention et arbitrage. Il se-
rait fastidieux de faire appel aux princi-
pale» autorités en droit des gens. Mar-
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