Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1838-05-22
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mai 1838 22 mai 1838
Description : 1838/05/22. 1838/05/22.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k427393c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
~tM~a et ia
MARDI 22 MAI.
ANNONCES
t franc 5e centimes tafigne.
MZSAMT GEORGES, t6.
2- ANNÉE. –1838.
ABONNEMENS
Datent des t" et. 15 du mois.
RUE SAIKT-GEORGES, t6.
iPaFas,~e~a~
r"
Les journaux anglais nous apprennent que le défie''
millions annoncé par le chancelier de l~échiquier n'a pas p.~nmt
de sensation. On a autorisé le ministre à couvrir ce déficit au
moyen de bons de l'échiquier. Pas un journal n'a'songé à'faire
retentir ce sinistre. Au contraire, chez nos voisins, c'est à qui
dissimule un malheur public. Voilà du patriotisme. On en parle
peu en Angleterre; mais on en fait,
La séance de notre chambre des députés a offert aujourd'hui
peu d'intérêt.
On annonce pour demain la présentation de nouveaux projets
portant concession de chemins de fer. On cite la ligne de'Boufo-
gne à Amiens, celle de Paris à Orléans et cette de Paris à Rouen,
qui deviendra la ligne de Paris au Havre.
Sur cette dernière, une difHculté s'est présentée. Beùx compa-
gnies existent l'une proposant d'exécuter le chemin par les val-
lées, l'autre par les plateaux. La première était instituée depuis
quelque temps. Mais l'administration publique s'était assez pro-
noncée pour qu'on ne doive pas s'étonner aujourd'hui qu'elle ac-
corde la. préférence à une nouveDe compagnie qui s'est con-
stituée pour effectuer le chemin de fer de Paris à Rouen par
les plateaux. Comment, en eHet, le gouvernement pourrait-il ré-
cussr le mode qu'i) avait adopté, quand il s'agissait d'exécuter
cette ligne par lui-même ? Ce serait une inconséquence, et nous ne
connaissons pas de considérations particulières qui puissent lui en
faire commettre une aussi grave. Or, voici comment le ministre
s'exprimait dans la séance du 15 février 1838:
M H est évident d'abord, et personne ne le conteste, qu'en ce qui con-
cerne la communication directe de Paris avec la mer, au Havre, et l'éta-
Hissement de la ligne de transit du Havre vers !es provinces dn nord le
projet des plateaux est bien préférable à celui de la vallée de la Seine
cette considération parait d'un grand poids lorsqu'on songe que le che-
min de fer da Havre sur Paris sera la tète commune des deux grandes
lignes dirigées, l'une de l'Océan, sur Strasbourg et surrAHemagne;
Fautre également de l'Océan sur Lyon, MarseiHe et la Méditerranée. Le
Havre reçoit annuellement., en coto~ et en denrées co~oniates, plus de
S00,000 tonneaux de marchandises, dont un tiers au moins emprunte la
Toie de terre pour se porter, soit vers Litle, soit vers Paris, soit vers
FAtiemagne et la Suisse. Un chemin de fer qui sappMera a )a voie de
terre avec une économie notable de temps et de frais, rendra donc au
pays des services incontestables; H est donc aussi d'un haut intérêt de
mettre le chemin du Havre en relation directe avec le chemin du nord.
Le trajet du Havre à LiiJe, par cette voie, sera plus long, il est vrai, que
par la voie actuette de terre mais il sera cependant parcouru avec plus
deeétérité. Par ces divers motifs .nous !e répétons, il est évident que )a
!igtie des p!ateaux qui se prête le mieux au. protongement sur le Havre
et à ta liaison des deux chemins de fer de Paris à Lille et de Paris au
Havre, doit être préférée.
Le principal inconvénient de la ligne par les vallées, c'est en
eifet de ne pas présenter un prolongement immédiat jusqu'au Ha-
vre, tandis qu'on peut 1 attendre de l'exécution par tes plateaux.
Toutefois, il fallait examiner attentivement les avantages que
présentaient les deux tracés par les vallées et par les ptateaux; il
le fallait dans l'Intérêt général, et au nom même de tous les inté-
rêts privés qui se rattachaient à cette grande opération.
Sous le rapport de l'art, les pentes du chemin par les plateaux
n'excèdent pas trois mi)!iémes et demi: Celles du chemin par les
vallées sont de cinq millièmes dans la partie du chemin qui con-
tourne Rouen.
Sous le rapport des longueurs à parcourir, les comparaisons
ont peu d'importance. Il s'agit de deux lieues et demie en moins
seulement, pour le chemin à deux voies mais la distribution du
service est beaucoup mieux établie par les plateaux que par la
B'NajH~ETM~ BBS E.A B'~ESSN.
PARtS ET LA PROVINCE.
UN ROMAB! VERITABLE.
C'était en 1S3. H y avait, ce matin là, dans l'antichambre du direc-
teur des ~Vo~e~u~, théâtre récemment ouvert en face de la Bourse ina-
chevée, quatre de ces grotesques figures que l'on ne peut regarder avec
sérieux. tant leurs traits communs portent un plaisant cachet de burles-
que trivialité. Aux mains noires et calleuses du premier, mains tout im-'
preignées de parcelles de ter, on reconnaissait un fnrgeron: des res!es
d'étoupes et de fil, attaches aux vetemens du second, revêtaient un tis-
serand la large bouche conio'jrnce du troisième ne pouvait devoir cette
M/iKznee qu'à l'habitude de brailler au lutrin; quant au dernier, son pau-
vre habit noir râpe et certain lustre de misère crasseuse, particulier aux
artisans inurmes du métier théâtral, indiquaient suffisamment un homme
qui avait une habitude quotidienne des planches.
A l'exception du digne comparse, ces hommes, las de vivre du travail
de leurs mains, venaient échanger leur pauvreté honorable, contre une
misère, barbouillée de rouge et vêtue d'oripeaux depuis six. heures du
soir jusqu'à minuit. Une place de choriste à un théâtre oùi'onne chantait
que le vaudeville, se trouvait mise au concours, et chacun ambitionnait
rhc'nneur de l'obtenir. lis étaient donc là, se jetant des regards de colère
et de jalousie en attendant le directeur, juge suprême qui devait décider
de leurs prétentions; lorsque survintun jeune homme sur le visage duquel
se lisaient cette rougeur et cet embarras que causent une rMotution ex-
trême et une démarche pénible. Il demanda le directeur un domestique
lui répondit d'attendre avec les autres personnes assises dans l'anti-
chambre, et il prit p)aee à côte du tisserand et du forgeron, en face
du comparse et du chantre. Après une heure d'attente; le directeur parut
cnnn, et s'adressa d'abord au .jeune homme.
Que désire monsieur ?
Je viens vous oiîrir mes services comme musicien; je voudrais ob-
tenir une place de flùte à votre orchestre.
Les places de (lûte sont données, monsieur.
Le jeune homme salua tristement et allait se retirer, lorsqu'il entendit
tes quatre personnes qui se trouvaient dans l'antichambre répondre aux
questions du directeur;
vallée. Par exempte, pour le parcours si important de Paris a
Dieppe, la différence est de neuf lieues a l'avantage des ptateaux,
sur une distance totale de quarante et une lieues qui sépare ces
deux villes. Cette observation est d'autant plus grave que Dieppe
est )e premier port de pêche du royaume;, celui qui nous alimente
de marée, et que cette ville étant située sur la ligne la plus
courte dé Paris u Londres, la distance entre ces deux grandes ca-
pitales, pourra être franchie très promptement, au moyen du
chemin par les plateaux de Paris a Dieppe, et du chemin de fer
établi de Brighton à Londres.
§ous le rapport de la dépense, la compagnie de la vallée a sou-
missionné le chemin de Paris au Havre seulement, et son capital
social est porté à 81 millions; la compagnie des plateaux soumis-
sionne le chemin de Paris au Havre, celui de Paris a Dieppe, et
des embranchemens sur Elbeuf, Louviers et St-Sever, et cepen-
dant elle ne porte son capital social qu'à 90 millions.
Les populations d'un grand nombre de points importans seront
mieux desservies; aussi ies réclamations, les instances s.e sont-
elles élevées en beaucoup plus grand nombre et avec p)us de vi-
vacité en faveur du chemin des plateaux qu'en faveur du tracé de
la vallée.
Au reste, des enquêtes ont eu lieu. Les conclusions en reten-
tiront sans doute à la tribune; elles jetteront un grand jour sur
les motifs de la préférence proposée à la chambre.
Quant à la question des produits, cela regarde les compagnies.
C'est une affaire d'intérêt privé qui ne touche pas un journal
défenseur de l'intérêt public. Nous ne nous'attachons qu'aux
considérations générales.
N'existe-t-il pas déjà pour la vallée une ligne tracée par la na-
ture, un fleuve dont la navigation va être grandement améliorée?
Ce qui importe aussi, en toute affaire de ce genre, c'est d'aller au
but le plus éloigné, le plus productif, par le mode le plus prompt,
le plus expéditif. Or, dans le tracé par ia va))ée, la ligne du Ha-
vre n'est qu'accessoire, et il n'est pas question de celle de Dieppe
quiouvriraitcepeHdantune nouvetie communication, et la p)us
courte avec )'Ang!eterre. Ce dernier aperçu intéresse non seule-
ment Paris et Dieppe, mais la France tout entière. Aujourd'hui,
par Boulogne ou Calais, il faut quarante-huit heures pour aller
à Londres. Au moyen du douMecbemin établi aux portes deParis
et de Londres, par Dieppe et par Brighton, il ne faudra plus que
douze ou treize heures. Cela jette un poids décisif dans la ba)ance;
car dans l'état des relations de la France et de l'Angleterre, cela
concerne les intérêts les plus nombreux et les p!us sacrés des deux
pays.
On avait proposé, dit-on, d'autoriser concurremment les deux
tignes. Ce serait préparer une double ruine. La compagnie des
p)ateaux s'y refuserait pour sa part. On avait aussi parlé d'un
ajournement. Nous et l'administration doivent avoir égatement à cœur de prouver
qu'eues veulent sérieusement des chemins de fer; et elles le prou-
veront en se décidant cette année même sur quelques lignes im-
portantes, et celle-ci est une des plus urgentes et des plus ùtiles.
L'administration a témoigné de son empressement par des pré-
sentations qui ont immédiatement suivi le rejet par la cham-
bre des projets antérieurs. La chambre voudra faire aussi
ses preuves. L'administration est conséquente avec elle-même
sous un double rapport d'une part, en proposant le mode tel
qn'eHe l'avait conçu quand elle se chargeait de l'exécuter; et de
l'autre, en adoptant les propositions d'une compagnie fortement
constituée. On n'offre donc à la chambre que ce qu'elle a de-
mandé. Il ne saurait plus y avoir de malentendu.
–Nous venons pour le concours de la place de choriste.
Alors le jeune homme revint: sur ses pas, et par une résolution déses-
pérée
Moi aussi, monsieur s'écria-t il, je désire concourir pour cette place
de choriste.
Le forgeron serra les poings, le chantre toussa, le tisserand frappa de
sa canne le parquet, et le comparse laissa échapper un sourire dédai-
gneux.
Soit commençons l'examen: A vous, monsieur.
C'était au chantre que ces paroles s'adressaient, et le chantre hurla un
air d'O-EW~e. Le comédien lui succéda et gtapit un morceau d'Or~/tM
vinrent ensuite le forgeron et le tisserand-qui braillèrent faux des ponts-
neufs ap!és quoi le jeune homme prit place devant le pupitre.
Qu'allez-vous chanter ? avez-vous apporté de la musique ?
Non vraiment, mais vous avez sans doute ici quelque partition ?
Non pas.
On trouvera du moins, un solfége d'Italie
Nous n'en avons point. D'ailleurs, vous ne comptez point sans doute
chanter ù première vue.
Si fait! je puis et je désire le faire. Ou bien, je chanterai un air d'o-
péra, car je sais par cœur tout le répertoire de l'Académie royale de Mu-
sique la /~e~Dites-moi le grand air du troisième acte de c~ dernier opéra.
Le jeune homme obéit, et le directeur stupéfait annonça que le con-
cours se trouvait terminé, et que, le lendemain, le candidat élu en serait
informé par une lettre ofticieUe.
Puis, chacun quitta la place le forgeron et le tisserand pour retourner
à leurs travaux etie chantre et le comédien pour aUcr boire quant au
jeune homme, il reprit le chemin du quartier !atin, entra dans un am-
phitéâtre, de chirurgie et se mit a disséquer un cadavre, non sans murmu
rer machinalement l'air d'm~c qu'il venait de chanter iout-à-l'heure.
Hh bien! Hector, !ui demanda unjcunehomme, devenu aujourd'hui
l'un de nos plus habites anatomistes, mais alors inconnu et pauvre comme
son camarade eh bien quel résultat a produit cette démarche a laquelle
je t'avais conseillé avec tant d'insistance de ne point recourir ? As-tu ob-
tenu l'emploi de flûte au théâtre des Nouveautés ?
L'élevé en chirurgie rougit et laissa tomber une larme.
Non point cet emploi là, Robert, mais un antre du moins j'en ai
l'espérance. Quel qu'il soit, qu'importe, puisqu'il me vaudra cinquante
Nous nous empressons de pub!ipr ce soir ies conclusions du
rapport de M. Lavieite sur le projet de !oi portant demande d'une
pension de cent mille francs pour Mme la comtesse de Lipona. La
commission a mis à l'écart ia question de.droit pour ne faire valoir
que les considérations de gloire et de reconnaissance nationales.
« Joachim Murât, par ses travaux militaires, qui jetèrent long-temps
un éclat vif et pur, par son alliance à la famille de Napoléon, occupait
une des premières positions de l'empire, sa fortune était considérable; il
avait acquis à titre privé, à titre onéreux, en communauté avec sa fem-
me, les beaux immeubles qu'il céda.n l'empereur par le traite de
Bayonne.
L'état a valablement disposé d'une partie de ces immeubles. Il a alié-
né les uns à titre onéreux; les autres lui ont servi a compléter d'équita-
bles réparations et à payer le sang versé pour sa défense; il à donc pro-
fité seut de ces biens: c'est comme .t'il tes détenait encore.Mais si
la France a conservé les biens del'écbangc.Ies biens personnels de )afa-
mille Murât, celle-ci a perdu les biens d'Italie, qui les représentaient;
eUe se trouve ainsi dépossédée des uns et des autres. Les deux objets du
contrat lui ont également échappé l'échange pour elle été la ruine
Cette ruine s'est consommée, à lavérité, par la guerre.
"Mais, il faut bien ]e reconnaitre aussi, ta France ne fut pas étrangère
à l'inexécution et à la violation de la partie du traité de Bayonne qui in-
téressait le roi et la reine de Nantes, bien qu'elle conservât ce traité
dans les dispositions qui lui étaient avantageuses. Expliquons-nous
mieux.
"En 1808, le chef de l'état, agissant dansl'intérèt de sa politique et
de sa famille, donna la couronne de Naptes à sa sœur et à son mari, et
reçut d'eux en échange les biens personnets qu'ils possédaient en France.
C'est le traité de Bayonne.
En 1813, le chef nouveau de l'état, agissant aussi dans l'intérêt de
sa famille et de sa politique, signa avec tes souverains de l'Europe la dé-
possession de Murât, afin de restituer cette même couronne de Naples à
son ancien possesseur, Ferdinand IV. C'est le traité de Vienne.
x En telle sorte que la France, successivement représentée par deux
souverains qui obéissaient a dés intérêts opposes, acquit irrévocablement
par l'un les biens privés de la famille Murât, et par l'autre eUe a puissam-
ment concouru a dépouiller cette famille des biens qu'elle lui avait trans-
mis elle-même'en remptacement des premiers.
La famiite Murât, par le fait de la France, a donc perdu ses biens en
entier. elle les perdit sans indemnité, et cependant les dotations accor-
dées par l'empereur à 'ses compagnons d'armes dans les royaumes con-
quis, dans celui de Naples lui-même, la France n'a pas voulu que la perte
en retombât entière sur les titulaires dépossédés. Elle leur accorda des
pension- bien modiques à )a vérité, mais qui figurent encore au budget'
de l'état pour une somme de 100,000'fr; Ainsi les donataires a titre gra-
tuit ont reçu de la munificence nationale une indemnité réparatrice, et
eue n'accorderait rien à l'acquéreur, à l'échangiste à titre onéreux,
'dépossédé aussi par la guerre, et dont l'état conserve encore toutes les
propriétés!) »
L'ancienne reine de Naples demande aussi une indemnité, une pen-
sion que ses malheurs lui ont rendu nécessaire. Ce n'est point seulement
sa dotation qui a péri, comme celte des plus vaiiians guerriers de l'em-
pire tous ses biens personnels et ceux de son mari ont été sacrifiés à
cette dotation perdue. Tout a péri pour e!)e.
') Cette haute infortune, vous le savez, messieurs, a été noblement sup-
portée, et on peutvousia présenter sous la puissante égide del'empereur.
Il domine et protège toute ta loi; il en est la pensée, le but, te com-
mentaire le plus éloquent. Il veille encore -sur les destinées de sa sœur.
Ce ne sont plus de froids'monumens que sa mémoire réclame c'est à son
sang, vivant encore, que la France peut rendre un touchant et nieux
hommage, un hommage digne d'elle, 'puisqu'il doit honorer la glo~'e et
consoler te maiheur. ~D
Votre commission espère, messieurs, que vous ne refuserez point vo-
tre concours à un acte aussi éminemment national elle a l'honneur de
vous proposer, en conséquence, l'adoption pure et simple du projet
de loi."
Co/~M~/o/! cAc~M ~'exam/ncT' le p?'o/e< de loi i'M<<~M< à cro/ccer
/u~~M'a /a /M de 1S59, les lois des 21 <7v7 1853 e~l" ma/1854 y'e/a-
/wM
1" bureau MM. Quesnault. 2e Mathieu de la Redorte. 5e
Hartmann. '4e Lébœuf (Louis). 5e Fulchiron. 6e Meilheu-
rat. 7e Daguenet. Se Champanhet. 9e le général Bugeaud.
francs par mois J'aurai du moins de quoi vivre, de quoi remplacer, tant
bien que mal, cette pension qae mon père me retire J
Mais aussi pourquoi t'obstiner à négliger tes études médicales pour
ne t'occuper que de musique ? Ton père s'est acquis une nombreuse
ctientelle à !a côte Saint-André il veut te la laisser pour héritage, et au
lieu de te conformer à ses prudentes intentions, tu passes ton temps à
griffonner de la musique, et tu nnis par écrire à ton père que tu veux
renoncer à la chirurgie, à l'étude de taquelle depuis quatre ans tu te
livres– un peu négHgcmment, il est vrai. Tout cela est-il raisonnable?
Raisonnable s'écria !e chirurgien réfractaire en jetant loin de iui ]e
bistouri qu'il tenait a )a main; raisonnable? Mais puis-je faire autrement?.
N'ai-je pas lutté de toutes mes forces, de toute ma volonté conire le pen-
chant'qui m'entrante et me domine? Ne donnerais-je pas mon sang et ma
vie pour obéir à mon père ? Une force irrésistible m'entraine, j'y succom-
be It'en arrivera ce que la fatalité voudra. Ma vocation l'emporte
Et il sortit de h sa)!e de dissection, pour n'y plus rentrer; car le len*
demain il reçut une lettre du directeur des ~VbKt'M: qui le nommait
choriste à ce théâtre.
YoHu donc un jeune homme, habitue a une vie paisible, indépendante,
honorable, qui chaque soir se couvre le visage de vermillon, s'affuble de
costumes banaux, &t passe nou-scuiement les soirées à chanter en chœur
des airs devaudeviUe, mais encore qui perd une partie de ses journées en
répétitions! Cela dura trois mois, au bout desquels )c père d'Hector se
laissa vaincre par l'inébran)ab)e résolution de sonOs, lui rendit !a petite
pension qu'il lui payait tous les mois, et le laissa libre de suivre sa voca-
tion si prononcée pour la science musicale.
Dès tors, la destinée de i'ex-comparsc changea d'aspect, et devint moins
rigoureuse. Il trouva quctques élèves auxquels il enseigna !e solfège, R't t
adifiis au Conservatoire, étudia i'harmonie sous Lcsueur et Reicha, et
composa un opéra dont Touvertui'e, aujourd'hui encore, prend place
chaque hiver parmi les morceaux d'élite que l'on exécute dans les ad-
mirables concerts du Conservatoire, l'ouverture des~r~nM-e~. Ce-
pendant, il n'avait point, hétas! subi encore toutes les épreuves auxquel-
'les il était réservé. I.a volonté de son père avait failli l'arracher à sa voca-
tion un amour violent pour une actrice étrangère, belle et célèbre, fai)Ht
étoutfer son tatent vigoureux et son génie sauvage. Brisé parcette'pas-
sion iong-temps repoussée, il en oublia son art, il sentit sa raison pres-
que s'égarer, et ce fut en 1850 seulement qu'il se Mveilla tout à coup, se
mit sur les rangs pour le prix de Rome, et l'obtint avec un éclat sans
MARDI 22 MAI.
ANNONCES
t franc 5e centimes tafigne.
MZSAMT GEORGES, t6.
2- ANNÉE. –1838.
ABONNEMENS
Datent des t" et. 15 du mois.
RUE SAIKT-GEORGES, t6.
iPaFas,~e~a~
r"
Les journaux anglais nous apprennent que le défie''
millions annoncé par le chancelier de l~échiquier n'a pas p.~nmt
de sensation. On a autorisé le ministre à couvrir ce déficit au
moyen de bons de l'échiquier. Pas un journal n'a'songé à'faire
retentir ce sinistre. Au contraire, chez nos voisins, c'est à qui
dissimule un malheur public. Voilà du patriotisme. On en parle
peu en Angleterre; mais on en fait,
La séance de notre chambre des députés a offert aujourd'hui
peu d'intérêt.
On annonce pour demain la présentation de nouveaux projets
portant concession de chemins de fer. On cite la ligne de'Boufo-
gne à Amiens, celle de Paris à Orléans et cette de Paris à Rouen,
qui deviendra la ligne de Paris au Havre.
Sur cette dernière, une difHculté s'est présentée. Beùx compa-
gnies existent l'une proposant d'exécuter le chemin par les val-
lées, l'autre par les plateaux. La première était instituée depuis
quelque temps. Mais l'administration publique s'était assez pro-
noncée pour qu'on ne doive pas s'étonner aujourd'hui qu'elle ac-
corde la. préférence à une nouveDe compagnie qui s'est con-
stituée pour effectuer le chemin de fer de Paris à Rouen par
les plateaux. Comment, en eHet, le gouvernement pourrait-il ré-
cussr le mode qu'i) avait adopté, quand il s'agissait d'exécuter
cette ligne par lui-même ? Ce serait une inconséquence, et nous ne
connaissons pas de considérations particulières qui puissent lui en
faire commettre une aussi grave. Or, voici comment le ministre
s'exprimait dans la séance du 15 février 1838:
M H est évident d'abord, et personne ne le conteste, qu'en ce qui con-
cerne la communication directe de Paris avec la mer, au Havre, et l'éta-
Hissement de la ligne de transit du Havre vers !es provinces dn nord le
projet des plateaux est bien préférable à celui de la vallée de la Seine
cette considération parait d'un grand poids lorsqu'on songe que le che-
min de fer da Havre sur Paris sera la tète commune des deux grandes
lignes dirigées, l'une de l'Océan, sur Strasbourg et surrAHemagne;
Fautre également de l'Océan sur Lyon, MarseiHe et la Méditerranée. Le
Havre reçoit annuellement., en coto~ et en denrées co~oniates, plus de
S00,000 tonneaux de marchandises, dont un tiers au moins emprunte la
Toie de terre pour se porter, soit vers Litle, soit vers Paris, soit vers
FAtiemagne et la Suisse. Un chemin de fer qui sappMera a )a voie de
terre avec une économie notable de temps et de frais, rendra donc au
pays des services incontestables; H est donc aussi d'un haut intérêt de
mettre le chemin du Havre en relation directe avec le chemin du nord.
Le trajet du Havre à LiiJe, par cette voie, sera plus long, il est vrai, que
par la voie actuette de terre mais il sera cependant parcouru avec plus
deeétérité. Par ces divers motifs .nous !e répétons, il est évident que )a
!igtie des p!ateaux qui se prête le mieux au. protongement sur le Havre
et à ta liaison des deux chemins de fer de Paris à Lille et de Paris au
Havre, doit être préférée.
Le principal inconvénient de la ligne par les vallées, c'est en
eifet de ne pas présenter un prolongement immédiat jusqu'au Ha-
vre, tandis qu'on peut 1 attendre de l'exécution par tes plateaux.
Toutefois, il fallait examiner attentivement les avantages que
présentaient les deux tracés par les vallées et par les ptateaux; il
le fallait dans l'Intérêt général, et au nom même de tous les inté-
rêts privés qui se rattachaient à cette grande opération.
Sous le rapport de l'art, les pentes du chemin par les plateaux
n'excèdent pas trois mi)!iémes et demi: Celles du chemin par les
vallées sont de cinq millièmes dans la partie du chemin qui con-
tourne Rouen.
Sous le rapport des longueurs à parcourir, les comparaisons
ont peu d'importance. Il s'agit de deux lieues et demie en moins
seulement, pour le chemin à deux voies mais la distribution du
service est beaucoup mieux établie par les plateaux que par la
B'NajH~ETM~ BBS E.A B'~ESSN.
PARtS ET LA PROVINCE.
UN ROMAB! VERITABLE.
C'était en 1S3. H y avait, ce matin là, dans l'antichambre du direc-
teur des ~Vo~e~u~, théâtre récemment ouvert en face de la Bourse ina-
chevée, quatre de ces grotesques figures que l'on ne peut regarder avec
sérieux. tant leurs traits communs portent un plaisant cachet de burles-
que trivialité. Aux mains noires et calleuses du premier, mains tout im-'
preignées de parcelles de ter, on reconnaissait un fnrgeron: des res!es
d'étoupes et de fil, attaches aux vetemens du second, revêtaient un tis-
serand la large bouche conio'jrnce du troisième ne pouvait devoir cette
M/iKznee qu'à l'habitude de brailler au lutrin; quant au dernier, son pau-
vre habit noir râpe et certain lustre de misère crasseuse, particulier aux
artisans inurmes du métier théâtral, indiquaient suffisamment un homme
qui avait une habitude quotidienne des planches.
A l'exception du digne comparse, ces hommes, las de vivre du travail
de leurs mains, venaient échanger leur pauvreté honorable, contre une
misère, barbouillée de rouge et vêtue d'oripeaux depuis six. heures du
soir jusqu'à minuit. Une place de choriste à un théâtre oùi'onne chantait
que le vaudeville, se trouvait mise au concours, et chacun ambitionnait
rhc'nneur de l'obtenir. lis étaient donc là, se jetant des regards de colère
et de jalousie en attendant le directeur, juge suprême qui devait décider
de leurs prétentions; lorsque survintun jeune homme sur le visage duquel
se lisaient cette rougeur et cet embarras que causent une rMotution ex-
trême et une démarche pénible. Il demanda le directeur un domestique
lui répondit d'attendre avec les autres personnes assises dans l'anti-
chambre, et il prit p)aee à côte du tisserand et du forgeron, en face
du comparse et du chantre. Après une heure d'attente; le directeur parut
cnnn, et s'adressa d'abord au .jeune homme.
Que désire monsieur ?
Je viens vous oiîrir mes services comme musicien; je voudrais ob-
tenir une place de flùte à votre orchestre.
Les places de (lûte sont données, monsieur.
Le jeune homme salua tristement et allait se retirer, lorsqu'il entendit
tes quatre personnes qui se trouvaient dans l'antichambre répondre aux
questions du directeur;
vallée. Par exempte, pour le parcours si important de Paris a
Dieppe, la différence est de neuf lieues a l'avantage des ptateaux,
sur une distance totale de quarante et une lieues qui sépare ces
deux villes. Cette observation est d'autant plus grave que Dieppe
est )e premier port de pêche du royaume;, celui qui nous alimente
de marée, et que cette ville étant située sur la ligne la plus
courte dé Paris u Londres, la distance entre ces deux grandes ca-
pitales, pourra être franchie très promptement, au moyen du
chemin par les plateaux de Paris a Dieppe, et du chemin de fer
établi de Brighton à Londres.
§ous le rapport de la dépense, la compagnie de la vallée a sou-
missionné le chemin de Paris au Havre seulement, et son capital
social est porté à 81 millions; la compagnie des plateaux soumis-
sionne le chemin de Paris au Havre, celui de Paris a Dieppe, et
des embranchemens sur Elbeuf, Louviers et St-Sever, et cepen-
dant elle ne porte son capital social qu'à 90 millions.
Les populations d'un grand nombre de points importans seront
mieux desservies; aussi ies réclamations, les instances s.e sont-
elles élevées en beaucoup plus grand nombre et avec p)us de vi-
vacité en faveur du chemin des plateaux qu'en faveur du tracé de
la vallée.
Au reste, des enquêtes ont eu lieu. Les conclusions en reten-
tiront sans doute à la tribune; elles jetteront un grand jour sur
les motifs de la préférence proposée à la chambre.
Quant à la question des produits, cela regarde les compagnies.
C'est une affaire d'intérêt privé qui ne touche pas un journal
défenseur de l'intérêt public. Nous ne nous'attachons qu'aux
considérations générales.
N'existe-t-il pas déjà pour la vallée une ligne tracée par la na-
ture, un fleuve dont la navigation va être grandement améliorée?
Ce qui importe aussi, en toute affaire de ce genre, c'est d'aller au
but le plus éloigné, le plus productif, par le mode le plus prompt,
le plus expéditif. Or, dans le tracé par ia va))ée, la ligne du Ha-
vre n'est qu'accessoire, et il n'est pas question de celle de Dieppe
quiouvriraitcepeHdantune nouvetie communication, et la p)us
courte avec )'Ang!eterre. Ce dernier aperçu intéresse non seule-
ment Paris et Dieppe, mais la France tout entière. Aujourd'hui,
par Boulogne ou Calais, il faut quarante-huit heures pour aller
à Londres. Au moyen du douMecbemin établi aux portes deParis
et de Londres, par Dieppe et par Brighton, il ne faudra plus que
douze ou treize heures. Cela jette un poids décisif dans la ba)ance;
car dans l'état des relations de la France et de l'Angleterre, cela
concerne les intérêts les plus nombreux et les p!us sacrés des deux
pays.
On avait proposé, dit-on, d'autoriser concurremment les deux
tignes. Ce serait préparer une double ruine. La compagnie des
p)ateaux s'y refuserait pour sa part. On avait aussi parlé d'un
ajournement. Nous
qu'eues veulent sérieusement des chemins de fer; et elles le prou-
veront en se décidant cette année même sur quelques lignes im-
portantes, et celle-ci est une des plus urgentes et des plus ùtiles.
L'administration a témoigné de son empressement par des pré-
sentations qui ont immédiatement suivi le rejet par la cham-
bre des projets antérieurs. La chambre voudra faire aussi
ses preuves. L'administration est conséquente avec elle-même
sous un double rapport d'une part, en proposant le mode tel
qn'eHe l'avait conçu quand elle se chargeait de l'exécuter; et de
l'autre, en adoptant les propositions d'une compagnie fortement
constituée. On n'offre donc à la chambre que ce qu'elle a de-
mandé. Il ne saurait plus y avoir de malentendu.
–Nous venons pour le concours de la place de choriste.
Alors le jeune homme revint: sur ses pas, et par une résolution déses-
pérée
Moi aussi, monsieur s'écria-t il, je désire concourir pour cette place
de choriste.
Le forgeron serra les poings, le chantre toussa, le tisserand frappa de
sa canne le parquet, et le comparse laissa échapper un sourire dédai-
gneux.
Soit commençons l'examen: A vous, monsieur.
C'était au chantre que ces paroles s'adressaient, et le chantre hurla un
air d'O-EW~e. Le comédien lui succéda et gtapit un morceau d'Or~/tM
vinrent ensuite le forgeron et le tisserand-qui braillèrent faux des ponts-
neufs ap!és quoi le jeune homme prit place devant le pupitre.
Qu'allez-vous chanter ? avez-vous apporté de la musique ?
Non vraiment, mais vous avez sans doute ici quelque partition ?
Non pas.
On trouvera du moins, un solfége d'Italie
Nous n'en avons point. D'ailleurs, vous ne comptez point sans doute
chanter ù première vue.
Si fait! je puis et je désire le faire. Ou bien, je chanterai un air d'o-
péra, car je sais par cœur tout le répertoire de l'Académie royale de Mu-
sique la /~e~
Le jeune homme obéit, et le directeur stupéfait annonça que le con-
cours se trouvait terminé, et que, le lendemain, le candidat élu en serait
informé par une lettre ofticieUe.
Puis, chacun quitta la place le forgeron et le tisserand pour retourner
à leurs travaux etie chantre et le comédien pour aUcr boire quant au
jeune homme, il reprit le chemin du quartier !atin, entra dans un am-
phitéâtre, de chirurgie et se mit a disséquer un cadavre, non sans murmu
rer machinalement l'air d'm~c qu'il venait de chanter iout-à-l'heure.
Hh bien! Hector, !ui demanda unjcunehomme, devenu aujourd'hui
l'un de nos plus habites anatomistes, mais alors inconnu et pauvre comme
son camarade eh bien quel résultat a produit cette démarche a laquelle
je t'avais conseillé avec tant d'insistance de ne point recourir ? As-tu ob-
tenu l'emploi de flûte au théâtre des Nouveautés ?
L'élevé en chirurgie rougit et laissa tomber une larme.
Non point cet emploi là, Robert, mais un antre du moins j'en ai
l'espérance. Quel qu'il soit, qu'importe, puisqu'il me vaudra cinquante
Nous nous empressons de pub!ipr ce soir ies conclusions du
rapport de M. Lavieite sur le projet de !oi portant demande d'une
pension de cent mille francs pour Mme la comtesse de Lipona. La
commission a mis à l'écart ia question de.droit pour ne faire valoir
que les considérations de gloire et de reconnaissance nationales.
« Joachim Murât, par ses travaux militaires, qui jetèrent long-temps
un éclat vif et pur, par son alliance à la famille de Napoléon, occupait
une des premières positions de l'empire, sa fortune était considérable; il
avait acquis à titre privé, à titre onéreux, en communauté avec sa fem-
me, les beaux immeubles qu'il céda.n l'empereur par le traite de
Bayonne.
L'état a valablement disposé d'une partie de ces immeubles. Il a alié-
né les uns à titre onéreux; les autres lui ont servi a compléter d'équita-
bles réparations et à payer le sang versé pour sa défense; il à donc pro-
fité seut de ces biens: c'est comme .t'il tes détenait encore.Mais si
la France a conservé les biens del'écbangc.Ies biens personnels de )afa-
mille Murât, celle-ci a perdu les biens d'Italie, qui les représentaient;
eUe se trouve ainsi dépossédée des uns et des autres. Les deux objets du
contrat lui ont également échappé l'échange pour elle été la ruine
Cette ruine s'est consommée, à lavérité, par la guerre.
"Mais, il faut bien ]e reconnaitre aussi, ta France ne fut pas étrangère
à l'inexécution et à la violation de la partie du traité de Bayonne qui in-
téressait le roi et la reine de Nantes, bien qu'elle conservât ce traité
dans les dispositions qui lui étaient avantageuses. Expliquons-nous
mieux.
"En 1808, le chef de l'état, agissant dansl'intérèt de sa politique et
de sa famille, donna la couronne de Naptes à sa sœur et à son mari, et
reçut d'eux en échange les biens personnets qu'ils possédaient en France.
C'est le traité de Bayonne.
En 1813, le chef nouveau de l'état, agissant aussi dans l'intérêt de
sa famille et de sa politique, signa avec tes souverains de l'Europe la dé-
possession de Murât, afin de restituer cette même couronne de Naples à
son ancien possesseur, Ferdinand IV. C'est le traité de Vienne.
x En telle sorte que la France, successivement représentée par deux
souverains qui obéissaient a dés intérêts opposes, acquit irrévocablement
par l'un les biens privés de la famille Murât, et par l'autre eUe a puissam-
ment concouru a dépouiller cette famille des biens qu'elle lui avait trans-
mis elle-même'en remptacement des premiers.
La famiite Murât, par le fait de la France, a donc perdu ses biens en
entier. elle les perdit sans indemnité, et cependant les dotations accor-
dées par l'empereur à 'ses compagnons d'armes dans les royaumes con-
quis, dans celui de Naples lui-même, la France n'a pas voulu que la perte
en retombât entière sur les titulaires dépossédés. Elle leur accorda des
pension- bien modiques à )a vérité, mais qui figurent encore au budget'
de l'état pour une somme de 100,000'fr; Ainsi les donataires a titre gra-
tuit ont reçu de la munificence nationale une indemnité réparatrice, et
eue n'accorderait rien à l'acquéreur, à l'échangiste à titre onéreux,
'dépossédé aussi par la guerre, et dont l'état conserve encore toutes les
propriétés!) »
L'ancienne reine de Naples demande aussi une indemnité, une pen-
sion que ses malheurs lui ont rendu nécessaire. Ce n'est point seulement
sa dotation qui a péri, comme celte des plus vaiiians guerriers de l'em-
pire tous ses biens personnels et ceux de son mari ont été sacrifiés à
cette dotation perdue. Tout a péri pour e!)e.
') Cette haute infortune, vous le savez, messieurs, a été noblement sup-
portée, et on peutvousia présenter sous la puissante égide del'empereur.
Il domine et protège toute ta loi; il en est la pensée, le but, te com-
mentaire le plus éloquent. Il veille encore -sur les destinées de sa sœur.
Ce ne sont plus de froids'monumens que sa mémoire réclame c'est à son
sang, vivant encore, que la France peut rendre un touchant et nieux
hommage, un hommage digne d'elle, 'puisqu'il doit honorer la glo~'e et
consoler te maiheur. ~D
Votre commission espère, messieurs, que vous ne refuserez point vo-
tre concours à un acte aussi éminemment national elle a l'honneur de
vous proposer, en conséquence, l'adoption pure et simple du projet
de loi."
Co/~M~/o/! cAc~M ~'exam/ncT' le p?'o/e< de loi i'M<<~M< à cro/ccer
/u~~M'a /a /M de 1S59, les lois des 21 <7v7 1853 e~l" ma/1854 y'e/a-
/wM
1" bureau MM. Quesnault. 2e Mathieu de la Redorte. 5e
Hartmann. '4e Lébœuf (Louis). 5e Fulchiron. 6e Meilheu-
rat. 7e Daguenet. Se Champanhet. 9e le général Bugeaud.
francs par mois J'aurai du moins de quoi vivre, de quoi remplacer, tant
bien que mal, cette pension qae mon père me retire J
Mais aussi pourquoi t'obstiner à négliger tes études médicales pour
ne t'occuper que de musique ? Ton père s'est acquis une nombreuse
ctientelle à !a côte Saint-André il veut te la laisser pour héritage, et au
lieu de te conformer à ses prudentes intentions, tu passes ton temps à
griffonner de la musique, et tu nnis par écrire à ton père que tu veux
renoncer à la chirurgie, à l'étude de taquelle depuis quatre ans tu te
livres– un peu négHgcmment, il est vrai. Tout cela est-il raisonnable?
Raisonnable s'écria !e chirurgien réfractaire en jetant loin de iui ]e
bistouri qu'il tenait a )a main; raisonnable? Mais puis-je faire autrement?.
N'ai-je pas lutté de toutes mes forces, de toute ma volonté conire le pen-
chant'qui m'entrante et me domine? Ne donnerais-je pas mon sang et ma
vie pour obéir à mon père ? Une force irrésistible m'entraine, j'y succom-
be It'en arrivera ce que la fatalité voudra. Ma vocation l'emporte
Et il sortit de h sa)!e de dissection, pour n'y plus rentrer; car le len*
demain il reçut une lettre du directeur des ~VbKt'M: qui le nommait
choriste à ce théâtre.
YoHu donc un jeune homme, habitue a une vie paisible, indépendante,
honorable, qui chaque soir se couvre le visage de vermillon, s'affuble de
costumes banaux, &t passe nou-scuiement les soirées à chanter en chœur
des airs devaudeviUe, mais encore qui perd une partie de ses journées en
répétitions! Cela dura trois mois, au bout desquels )c père d'Hector se
laissa vaincre par l'inébran)ab)e résolution de sonOs, lui rendit !a petite
pension qu'il lui payait tous les mois, et le laissa libre de suivre sa voca-
tion si prononcée pour la science musicale.
Dès tors, la destinée de i'ex-comparsc changea d'aspect, et devint moins
rigoureuse. Il trouva quctques élèves auxquels il enseigna !e solfège, R't t
adifiis au Conservatoire, étudia i'harmonie sous Lcsueur et Reicha, et
composa un opéra dont Touvertui'e, aujourd'hui encore, prend place
chaque hiver parmi les morceaux d'élite que l'on exécute dans les ad-
mirables concerts du Conservatoire, l'ouverture des~r~nM-e~. Ce-
pendant, il n'avait point, hétas! subi encore toutes les épreuves auxquel-
'les il était réservé. I.a volonté de son père avait failli l'arracher à sa voca-
tion un amour violent pour une actrice étrangère, belle et célèbre, fai)Ht
étoutfer son tatent vigoureux et son génie sauvage. Brisé parcette'pas-
sion iong-temps repoussée, il en oublia son art, il sentit sa raison pres-
que s'égarer, et ce fut en 1850 seulement qu'il se Mveilla tout à coup, se
mit sur les rangs pour le prix de Rome, et l'obtint avec un éclat sans
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