Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1900-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1900 01 février 1900
Description : 1900/02/01 (Numéro 5152s). 1900/02/01 (Numéro 5152s).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k218838c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
La Croix Supplément
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Advefiiat regnom tunm N° 5152. Jeudi 1er Février 1900 Non pravalêbmt hersas am
LA PREUVE INTERDITE
A cette heure, la calomnie seule est
permise.
La preuve de la fausseté calomnieuse
d'une assertion est interdite.
A cette heure, la calomnie seule est
considérée comme légale, constitution-
nelle et préservatrice de l'ordre social.
Le masque arraché aux calomniateurs
est considéré comme illégal, inconstitu-
tionnel et séditieux.
Il en fut ainsi des calomnies dirigées
contre l'armée. Toute protestation éma-
nant d'un soldat fut réprimée.
Il en est ainsi des calomnies dirigées
contre le clergé. Tout prélat, tout prêtre
qui proteste est frappé.
Un homme politique considérable,
M. Bourgeois, n'avait pas craint d'affir-
mer que le clergé séculier verrait d'un
œil bienveillant la campagne ouverte
contre les Congrégations.
Nulle imputation ne pouvait être plus
grave. Elle dénonçait, soit l'indignité
des Congrégations, soit la lâcheté du
clergé séculier.
Or, la première Congrégation à peine
frappée, le clergé séculier, les évêques
en tête, lui prodigue les témoignages
les plus touchants de sa fraternelle sym-
pathie.
La preuve du caractère mensonger et
calomnieux de l'imputation de M. Bour-
geois est faite
Les Congrégations sont dignes de l'es-
time et de l'affection du clergé séculier.
Le clergé séculier est loyal et brave. Il
affirme sa solidarité avec les Congré-
gations.
L'auteur de la calomnie avait été cé-
lébré parle ministère et par ses organes.
Le ministère frappe d'une peine qu'il
n'a pas le droit d'infliger les auteurs de
la confusion de la calomnie.
Il n'en a pas le droit, parce que les
prêtres, évêques, curés, desservants et
vicaires ne sont pas des fonctionnaires.
Il n'en a pas le droit, parce que, fus-
sent-ils fonctionnaires, je ne trouve dans
aucun texte le droit pour le gouverne-
ment de supprimer le traitement d'un
fonctionnaire à titre de pénalité.
Il serait vraiment exorbitant qu'une
peine inapplicable à un receveur de
l'enregistrement, celui-là bien réellement
fonctionnaire, fût applicable à un arche-
vêque
Mais nous n'en sommes plusàcompter
les illégalités et les abus, et nous reve-
nons à notre proposition
La calomnie est en honneur. ¡'
La vérité est réprimée.
Il nous reste à démontrer la perfidie
du système maçonnique qui porte les
calomniateurs au pinacle et traîne les
sincères devant les tribunaux.
Si, au lieu de rétablir la vérité par
leurs manifestations de sympathie envers
l'Assomption, les membres du clergé
séculiar,forts de leurs consciences,avaient
méprisé la calomnie, M. Bourgeois ou
M. Millerand n'aurait pas manqué de
prendre leur silence pour a l'oeil bien-
veillant ».
Ainsi, les calomniés méprisent et se
taisent on interprète leur mépris et
leur silence comme un acquiescement à
la calomnie.
Ils s'indignent et parlent leur indi-
gnation est taxée de délictueuse et leur
parole condamnée.
Il n'est pas jusqu'à la visite si récon-
fortante faite par le vénéré cardinal
archevêque de Paris à la rédaction de la
Croix qui n'ait été e blâmée » par le
gouvernement.
Mgr Richard a suivi, dans sa démarche
toute pastorale, la touchante tradition
des archevêques de Paris, qui a toujours
été de visiter les affligés, de rassurer les
persécutés, d'encourager les faibles, de
raffermir les cœurs et de les élever.
Mais si lecardinal avait été retenu à
l'archevêché pour une cause quelconque,
quel parti en eussent tiré nos ennemis]!
« L'œil indifférent » de M. Bourgeois
serait devenu le cliché quotidien de la
«presse à la solde des Loges.
La preuve que M. Bourgeois a calom
nié le clergé séculier et les Congréga-
tions est désormais administrée.
Il en a coûté à nos vaillants amis la
suppression de leur modeste traitement.
Nous éprouvons autant de regret à les
voir souffrir pour nous, qu'ils éprouvent,
nous en sommes sûr, de joie à souffrir
pour la vérité.
Toutefois, c'est assez de sacrifices;
maintenant que la vérité a lui, nous gar-
derons les témoignages de sympathie
de nos amis pour notre Livre d'or, devenu
notre joyau de famille.
ROME
Rome, 30 janvier.
On dément que le Pape ait chargé Mgr Tar-
nassi d'une mission spéciale dans la Répu-
blique Argentine.
Mgr Tarnassi rejoindra prochainement son
poste à La Haye. On assure que le Vatican ne
considérerait pas comme abandonné le projet
d'envoyer une mission à Saint-Pétersbourg.
LES H0NAGCNA1R18 A LÉON XIII
Mme Vve Jeanne Barbé, née le 27 mars 1810,
mère de neuf enfants dont huit vivent encore
aujourd'hui, parmi lesquels M. François Barbé,
l'alné de la famille, ancien zouave pontifical,
jardinier à Saint-LÔ. et M. Louis-Mtrie Barbé,
curé du Mesnil-Vigot. (Manche).
Onze nonagénaires de la Manche M. Auguste
Gauthier. de Remvilly, né en 1805; Mme Mar
guerite Lenoir, veuve Paquet, de Carantilly,
née à Créances en 1807; Mlle Marie-Claire Ledan-
nois, née à Vindefontaine en 1810 Mme Aimée
Eudes, veuve Harivel, à Hébécrevon, née le
2 février 1803; Mme Anne-Victoire Roublot.
veuve Cauvin, née a Picauville le 11 juillet 1809-
habitant Cretteville depuis soixante-dix ans
Mme Vve Rosalie Martin, à Lessay, née le
12 décembre 1807, aveugle, mais jouissant de
toutes ses facultés, mère d'une nombreuse et
chrétienne postérité; Mme Thérèse Lefol, veuve
Lecouvey, à Bretteville-sur-Ay, née en 1808,
mémoire extraordinaire; Mlle Marguerite Res-
beut, à Coutances, née à La Mouche le 31 août
1809, assiste chaque matin À la messe, chaque
soir au chapelet, a la cathédrale; M. Jean-
Baptiste Bélet, à Ducey, né le 5 mai 1807, a
été facteur pendant trente-cinq ans;Mme veuve
Chesnel, aussi à Ducey, née Louise Vauprés le
27 avril 1808, possède 38 enfants et petits-en-
fants, récite chaque jour 7 ou 8 rosaires;
Mme Vve Céleste Hardy, à Saint-Martin-des-
Champs, née en novembre 1810 à Montgothier;
M. Charles Brunet, à Chassignolles (Indre),
né le 18 septembre 1808, fait chaque dimanche
3 à 4 kilomètres pour aller à la messe, oncle
d'un saint jeune homme qui, à la veille d'être
ordonné prêtre, s'est noyé accidentellement en
es baignant, il y a quelques mois.
M. le comte Jules de Maubou, à Saint-Amour
(Jura), né le 28 mai 1809 au château d'Escolles,
prèsMàcon (Saôneet-Loire);
Cinq nonagénaires de l'Aube Mme Vve Al-
liot, nés le 30 août 1810, à Troyes; Mme Fran-
çoise Piat, veuve Michel, née le 26 février 1809,
à Bar-sur-Aube: M. François Laurent, né en
1807, et Mme Marie-Anne Lescot, veuve Portier,
née le 25 janvier 1807, tous deux à Trancault
Mlle Rose Mouzard, née le 25 janvier 1807, à
Mâcon, près Nogent-sur Seine;
Six nonagénaires habitant Autun Mme Pé-
tronille Parizot, veuve Delore, née à Autun, le
17 octobre 1805: Mlle Cécile Baron, née à Autun,
le 25 février 1805 Mme Louise Colombier, veuve
Vieillard-Baron, née à Château-Chinon, le 2 avril
1807; M. Joseph Goin, ancien négociant, né à
Autun, le 2 septembre 1808; M. Louis Ménot-
Miller, ancien négociant, né à Autun, le 16 dé-
cembre 1809; M. Pierre Perrouin, ancien avoué,
né à Dijon le 26 novembre 1810 les cinq der-
niers habitent la même rue, rue Changarnier,
les quatre derniers dans un rayon de 15 pas;
Mme Jenny Mercier-Lacombe, veuve Dauriac,
à Brive (Corrèze), née le 9 février 1809, récite
chaque jour son rosaire, lit la Croix, tricote
constamment pour les pauvres.
f*M. Benoist Roumieu, né le 17 novembre 1810
à Marseille:
Mme Marie-Anne Tisseyre, veuve Esquive.
née à Vilhac-Aiguillanes (Ariège), le 3 vendé-
miairean VIII. habitant l'Oustalet, àLarroquea-
d'Olmes, a conservé la gaieté d« son jeune
âge, une mémoire prodigieuse, et jouit d'une
popularité qui lui a valu le nom de « ma tante
de l'Oustalet ses uniques occupations sont
dé chanter des cantiques et d'égrener son cha-
pelet;
Mme Vve Marie Massot, née à Fruncé (Eure-
et-Loir), le 11 octobre 1804, assiste chaque jour
à la sainte messe;
M. Etienne Darcant, à Orx (Landes), né le
7 août 1808, toujours excellente santé et bonne
mémoire.
Mme Louise-Fleurine Bachelier, veuve Picard,
née à Doue (Seine-et-Marne), le 10 octobre 180S,
habitant Saint- Remy
Mme Antoine Bœuf, née Thoury à Blanzat
(Puy-de-Dôme), le 3 mars 1809, veuve de l'ancien
maire de Mozac;
M. Nicolas Plique.à à Lachapelle (Haute-Marne),
né le 3 janvier 180», et Mme Marie-Anne Ma-
gnin, veuve Persin, à Saint-Dizier (Haute-
Marne), née le l« aoùt 1803.
PLAIDOIRIE
DE W I BELLOMAYRE
PRONONCÉE LE 24 JANVIER 1900
AU
PROCÈS DES DOUZE
(Suite et fin)
En 1864, Treize républicains courageux et
alors libéraux, furent condamnés par la
Sixième Chambre de l'Empire.
En 1900, Douze catholiques vaillants,douze
citoyens résolus attendent pleine justice de
la neuvième Chambre de la République.
Tel est, à mon sens, le droit commun de
tous les Français, patrimoine de tous, ga-
rantie pour tous.
Je place sous sa protection le fait reproché
aux prévenus.
Quel est-il donc.
Au dire de M. le procureur de la Répu-
blique, les Pères de l'Assomption sont des
combatifs; j'accorde qu'ils ne sont pas des
Contemplatifs simplement ils sont des
hommes actifs, des religieux zélés, des
cioyens vigilants.
A entendre la prévention, dès l'origine, ils
auraient ourdi la conjuration, et, pendant
trente-quatre ans, avec une habileté prodi-
gieuse, ils auraient serré leurs rangs, amassé
des ressources avant d'entrer en scène pour
conquérir le suffrage universel et la prépon-
dérance politique.
Voilà 'le roman; voici la vérité.
Les Assomptiouistes ne s'absorbent pas
dans la vie monacale; ils observent les évé-
nements du dehors; ils s'y intéressent en
catholiques et en citoyens. Vers 1883, quel-
ques-uns d'entre eux s'y mêlent généreuse-
ment, parce que, à dater de cette époque,
l'activité civique devenait pour tous les
catholiques un devoir plus pressant.
Nous étions au lendemain de la présenta-
tion du fameux article 7 et de l'application
des Décrets. Remarquons, en passant, que
ce recours aux mesures administratives, à
l'emploi de la force brutale, était un aveu de
l'inexistence d'une loi légitimant la disper-
sion des Ordres religieux. M. Jules Ferry,
par ses procédés de 1880, condamne expres-
sément la tentative d'aujourd'hui. On tra-
versait donc alors une phase aiguë de la
crise intérieure dont nul ne peut prévoir la
solution. Elle remontait loin dans le passé,
bien avant la fondation de l'abbé d'Alzon.
Ses fils ont vu, comme tous les catholiques,
que la liberté religieuse est gravement me-
nacée en France et qu'un déchirement social
s'y .prépare. Ils ont considéré que la défense
des intérêts catholiques devait l'emporter
sur tout et que le respect effectif des grandes
vérités chrétiennes était l'unique voie de
salut. Ils ont donc partagé les sollicitudes
du monde catholique; ils ont compris, des
premiers, la nécessité d'une défense légale,
ainsi que d'une nouvelle évangélisation du
pays. Que de fois leur concours fût réclamé 1
Après avoir hésité, réfléchi, les Pères de
l'Assomption jugèrent à bon droit qu'ils
devaient seconder ce mouvement, y parti-
ciper, car tout catholique, quel qu'il soit, ne
peut lui rester étranger sans trahir et sa
cause et sa foi.
Leur concours se manifesta sous deux
formes principales et éminemment légales,
en 1883, par la fondation de la Croix, en
1896, par la fondation du Secrétariat élec-
toral Justice-Egalité.
J'ai entendu raconter souvent comment la
Croix fut fondée, comment le. grain de
sénevé, qui est devenu un grand arbre aux
rameaux nombreux fût jeté en terre. La
Congrégation possédait un Père qui avait
dans le sang l'ardeur, l'élan, la confiance en
Dieu qui suppriment les obstacles. Il était
convaincu qu'on ne peut mieux travailler au
salut du pays qu'en lui portant la vérité; il
rêvait d'un journal populaire etouvertement
catholique. Illuminé par sa foi, le R. P. Bailly
eût l'intuition du succès. Un laïo fut son
confident et son collaborateur des premiers
jours. C'était M. de l'Epinois, historien dis-
tingué, esprit fin, âme d'élite, trop tôt ravi
à sa tâche.
Ensemble, ils se mirent à l'œuvre la
premier numéro de la Croix parut; il arbo-
rait fièrement l'image qui est là (désignant
le Christ) et qui domine encore, à l'heure où
je parle, les magistrats, qu'ils soient assis
ou qu'ils soient debout. C'était le drapeau
et il ne sera plus abaissé.
Je ne m'attarderai pas dans le récit des
progrès du journal; l'appel lancé avait été
entendu les adhérents surgirent de par-
tout et les abonnés affluèrent. Avec un
admirable dévouement, les catholiques de
province s'associèrent à l'entreprise. Des
Croix locales surgirent, indépendantes dans
leur organisation et dans leur rédaction,
unies à la Croix de Paris dans son pro-
gramme simple et net qui se traduit en ces
deux lignes « Nous sommes catholiques
loyalement placés sur le terrain constitu-
tionnel. » Pour la diffusion du journal, des
Comites se fondent, et la Croix des Comités
leur suggère les moyens pratiques de l'assu-
rer. Des jeunes gens, pleins de zèle et d'agi
lité, se font les propagateurs du journal, et
ils circulent à la ville comme à la campagne,
en s'inlitulant avec orgueil Chevaliers de la
Croix.
Dieu a béai ces efforts et le succès a dé-
passé toutes les espérances. Oht horreur!
voilons-nous la face en écoutant le procu-
reur de la République s'écrier: « Chaque
semaine, de cette maison de la Bonne Presse,
il sort plus de 2500000 publications! » Où
est le crime? voudriez-vous réserver» un fort
tirage aux feuilles dé vouées votre politique? f
Ce fait terrifiant est simplement la pratique
élémentaire mais heureuse de la liberté de
la presse.
Voilà l'exposé loyal de ce qui s'est passé
oui, le R. P. Bailly préside à la publication
de la Croix. Voyez-le, dans cette vaste salle
je rédaction. Il est entouré de deux ou trois
religieux comme lui, de quelques ecclésias-
tiques fort savants, de rédacteurs politiques
distingués, de collaborateurs éminents les
reporters actifs (il y en a au Parlement et
au Palais) accourent empressés et pleins de
nouvelles les correspondants des départe-
ments sont innombrables. Parfois la Croix
convoque ses amis en Congrès on échange
ses idées, on s'instruit, on s'encourage.
Tout cela est excellent, d'une légalité par-
faite. C'est l'usage pur et simple de la li.
berté il y faut applaudir.
La représentation de l'Assomption si
représentation il y a dans l'œuvre de la
Croix est celle-ci deux ou trois religieux
prennent part à la rédaction. Où est le texte
de loi qui défend à un moine de tenir une
plume? En droit, un moine, citoyen comme
les autres, peut être journaliste comme il
peut être député Pourquoi ne serait-il pas
même président de la République? (Rires.)
Hypothèse d'autant plus correcte que le con-
cordat prévoit que le chef du l'Etat profes-
sera la religion catholique.
J'arrive au Comitu « Justice-Égulilé».
Voilà, selon le réquisitoire, la terrible
machine que la Congrégation a construite
pour s'emparer du pouvoir I
Assistons à ses débuts ils sont aussi
modestes que ceux du journal. En 1895, dans
un Congrès des amis de la Croix, on se
préoccupa des moyens de venir en aide aux
électeurs catholiques, en leur procurant ren-
seignements et statistiques, en leur donnant
des consultations juridiques. Il faudrait avoir
un bureau où ce travail se ferait régulière-
ment et où l'électeur, impuissant s'il reste
isolé, trouverait conseil et appui. Le Con-
grès émit le vœu qu'il fût donné suite à ce
projet.
Pour y déférer, en 1896, un petit groupe
de catholiques de bonne volonté flt appel au
concours du journal. Celui-ci leur donna
l'hospitalité. Parmi les religieux, il s'on
trouvait un qui était tout préparé à ce travail
d'organisation. Avant d'entrer dans la Con-
grégation, il avait guerroyé comme publi-
ciste et s'était vaillamment comporté dans
la mêlée électorale de 1885. J'ai nommé le
P. Adéodat. On fit appel à son expérience et
il vint fréquemment s'associer à cette nou-
velle et importante besogne. Le Secrétariat
Justice-Égalité était fondé.
Pour lui, comme pour le journal, les
mêmes causes produisirent les mêmes effets.
L'œuvre était nécessaire; ses membres,
presque tous laïques, étaient remplis d'ar-
deur les relations du Secrétariat se déve-
loppèrent avec les services rendus; adhé-
rents, souscripteurs, correspondants aug-
mentèrent chaque jour. Aussi, en 1897,
voyons-nous le Secrétariat Justice-Égalité
figurer au nombre des sept groupes catho-
liques qui s'étaient fédérés en vue des élec-
tions législatives du mois de mai 1898.
La participation de quelques religieux de
l'Assomption, avec la permission de leur
supérieur, à la défense catholique, soit par
la presse, soit par l'élection, loin de la nier,
je la proclame.
Sous ces d"-1^ formes, elle était également
légitime, puisqu'elle consistait dans la pra-
tique d'une liberté publique reconnue.
Sous ces deux formes, elle se manifestait
au grand jour; l'action s'est produite à ciel
ouvert; on a parlé, on a agi sur la place
publique, en citoyens sûrs de leur droit.
Sous ces deux formes, on a soutenu une
politique de bon sens, de conservation et de
liberté, d'apaisement entre les partis et de
pacification sociale la politique des catho
liques qui se placent loyalement sur le "et*
rain constitutionnel.
Sous ces deux formes enfin, le succès a
été dû à la générosité et au dévouement des
catholiques qui ont donné sans compter,
leur temps et leur argent.
Je n'ai rien dissimulé pourquoi l'au»
rais-je fait? de la part que les Pères de
l'Assomption ont prise à cet effort public et
politique des catholiques. <
Cet effort a commencé avant eux: il s'est
développé avec eux; il se continuera même
sans eux, si, ce qu'à Dieu ne plaise, la par-
sécution les jetait momentanément hors de
j l'arène.
Messieurs, quand vous aurez fouillé d«m«
5 cet amas de pièces, de documents, de dos-
j siers, de scellés, vous vous élèverez au-
dessus de ces misères, vous écarterez aàT
ta~x·~seveaeaswxeaxx: oe~a,ayc~etr~oex:nauia~~ ss.aar.x~c~x~ttuuxxxxvvcacxar:aoaacomtwe~a~
Advefiiat regnom tunm N° 5152. Jeudi 1er Février 1900 Non pravalêbmt hersas am
LA PREUVE INTERDITE
A cette heure, la calomnie seule est
permise.
La preuve de la fausseté calomnieuse
d'une assertion est interdite.
A cette heure, la calomnie seule est
considérée comme légale, constitution-
nelle et préservatrice de l'ordre social.
Le masque arraché aux calomniateurs
est considéré comme illégal, inconstitu-
tionnel et séditieux.
Il en fut ainsi des calomnies dirigées
contre l'armée. Toute protestation éma-
nant d'un soldat fut réprimée.
Il en est ainsi des calomnies dirigées
contre le clergé. Tout prélat, tout prêtre
qui proteste est frappé.
Un homme politique considérable,
M. Bourgeois, n'avait pas craint d'affir-
mer que le clergé séculier verrait d'un
œil bienveillant la campagne ouverte
contre les Congrégations.
Nulle imputation ne pouvait être plus
grave. Elle dénonçait, soit l'indignité
des Congrégations, soit la lâcheté du
clergé séculier.
Or, la première Congrégation à peine
frappée, le clergé séculier, les évêques
en tête, lui prodigue les témoignages
les plus touchants de sa fraternelle sym-
pathie.
La preuve du caractère mensonger et
calomnieux de l'imputation de M. Bour-
geois est faite
Les Congrégations sont dignes de l'es-
time et de l'affection du clergé séculier.
Le clergé séculier est loyal et brave. Il
affirme sa solidarité avec les Congré-
gations.
L'auteur de la calomnie avait été cé-
lébré parle ministère et par ses organes.
Le ministère frappe d'une peine qu'il
n'a pas le droit d'infliger les auteurs de
la confusion de la calomnie.
Il n'en a pas le droit, parce que les
prêtres, évêques, curés, desservants et
vicaires ne sont pas des fonctionnaires.
Il n'en a pas le droit, parce que, fus-
sent-ils fonctionnaires, je ne trouve dans
aucun texte le droit pour le gouverne-
ment de supprimer le traitement d'un
fonctionnaire à titre de pénalité.
Il serait vraiment exorbitant qu'une
peine inapplicable à un receveur de
l'enregistrement, celui-là bien réellement
fonctionnaire, fût applicable à un arche-
vêque
Mais nous n'en sommes plusàcompter
les illégalités et les abus, et nous reve-
nons à notre proposition
La calomnie est en honneur. ¡'
La vérité est réprimée.
Il nous reste à démontrer la perfidie
du système maçonnique qui porte les
calomniateurs au pinacle et traîne les
sincères devant les tribunaux.
Si, au lieu de rétablir la vérité par
leurs manifestations de sympathie envers
l'Assomption, les membres du clergé
séculiar,forts de leurs consciences,avaient
méprisé la calomnie, M. Bourgeois ou
M. Millerand n'aurait pas manqué de
prendre leur silence pour a l'oeil bien-
veillant ».
Ainsi, les calomniés méprisent et se
taisent on interprète leur mépris et
leur silence comme un acquiescement à
la calomnie.
Ils s'indignent et parlent leur indi-
gnation est taxée de délictueuse et leur
parole condamnée.
Il n'est pas jusqu'à la visite si récon-
fortante faite par le vénéré cardinal
archevêque de Paris à la rédaction de la
Croix qui n'ait été e blâmée » par le
gouvernement.
Mgr Richard a suivi, dans sa démarche
toute pastorale, la touchante tradition
des archevêques de Paris, qui a toujours
été de visiter les affligés, de rassurer les
persécutés, d'encourager les faibles, de
raffermir les cœurs et de les élever.
Mais si lecardinal avait été retenu à
l'archevêché pour une cause quelconque,
quel parti en eussent tiré nos ennemis]!
« L'œil indifférent » de M. Bourgeois
serait devenu le cliché quotidien de la
«presse à la solde des Loges.
La preuve que M. Bourgeois a calom
nié le clergé séculier et les Congréga-
tions est désormais administrée.
Il en a coûté à nos vaillants amis la
suppression de leur modeste traitement.
Nous éprouvons autant de regret à les
voir souffrir pour nous, qu'ils éprouvent,
nous en sommes sûr, de joie à souffrir
pour la vérité.
Toutefois, c'est assez de sacrifices;
maintenant que la vérité a lui, nous gar-
derons les témoignages de sympathie
de nos amis pour notre Livre d'or, devenu
notre joyau de famille.
ROME
Rome, 30 janvier.
On dément que le Pape ait chargé Mgr Tar-
nassi d'une mission spéciale dans la Répu-
blique Argentine.
Mgr Tarnassi rejoindra prochainement son
poste à La Haye. On assure que le Vatican ne
considérerait pas comme abandonné le projet
d'envoyer une mission à Saint-Pétersbourg.
LES H0NAGCNA1R18 A LÉON XIII
Mme Vve Jeanne Barbé, née le 27 mars 1810,
mère de neuf enfants dont huit vivent encore
aujourd'hui, parmi lesquels M. François Barbé,
l'alné de la famille, ancien zouave pontifical,
jardinier à Saint-LÔ. et M. Louis-Mtrie Barbé,
curé du Mesnil-Vigot. (Manche).
Onze nonagénaires de la Manche M. Auguste
Gauthier. de Remvilly, né en 1805; Mme Mar
guerite Lenoir, veuve Paquet, de Carantilly,
née à Créances en 1807; Mlle Marie-Claire Ledan-
nois, née à Vindefontaine en 1810 Mme Aimée
Eudes, veuve Harivel, à Hébécrevon, née le
2 février 1803; Mme Anne-Victoire Roublot.
veuve Cauvin, née a Picauville le 11 juillet 1809-
habitant Cretteville depuis soixante-dix ans
Mme Vve Rosalie Martin, à Lessay, née le
12 décembre 1807, aveugle, mais jouissant de
toutes ses facultés, mère d'une nombreuse et
chrétienne postérité; Mme Thérèse Lefol, veuve
Lecouvey, à Bretteville-sur-Ay, née en 1808,
mémoire extraordinaire; Mlle Marguerite Res-
beut, à Coutances, née à La Mouche le 31 août
1809, assiste chaque matin À la messe, chaque
soir au chapelet, a la cathédrale; M. Jean-
Baptiste Bélet, à Ducey, né le 5 mai 1807, a
été facteur pendant trente-cinq ans;Mme veuve
Chesnel, aussi à Ducey, née Louise Vauprés le
27 avril 1808, possède 38 enfants et petits-en-
fants, récite chaque jour 7 ou 8 rosaires;
Mme Vve Céleste Hardy, à Saint-Martin-des-
Champs, née en novembre 1810 à Montgothier;
M. Charles Brunet, à Chassignolles (Indre),
né le 18 septembre 1808, fait chaque dimanche
3 à 4 kilomètres pour aller à la messe, oncle
d'un saint jeune homme qui, à la veille d'être
ordonné prêtre, s'est noyé accidentellement en
es baignant, il y a quelques mois.
M. le comte Jules de Maubou, à Saint-Amour
(Jura), né le 28 mai 1809 au château d'Escolles,
prèsMàcon (Saôneet-Loire);
Cinq nonagénaires de l'Aube Mme Vve Al-
liot, nés le 30 août 1810, à Troyes; Mme Fran-
çoise Piat, veuve Michel, née le 26 février 1809,
à Bar-sur-Aube: M. François Laurent, né en
1807, et Mme Marie-Anne Lescot, veuve Portier,
née le 25 janvier 1807, tous deux à Trancault
Mlle Rose Mouzard, née le 25 janvier 1807, à
Mâcon, près Nogent-sur Seine;
Six nonagénaires habitant Autun Mme Pé-
tronille Parizot, veuve Delore, née à Autun, le
17 octobre 1805: Mlle Cécile Baron, née à Autun,
le 25 février 1805 Mme Louise Colombier, veuve
Vieillard-Baron, née à Château-Chinon, le 2 avril
1807; M. Joseph Goin, ancien négociant, né à
Autun, le 2 septembre 1808; M. Louis Ménot-
Miller, ancien négociant, né à Autun, le 16 dé-
cembre 1809; M. Pierre Perrouin, ancien avoué,
né à Dijon le 26 novembre 1810 les cinq der-
niers habitent la même rue, rue Changarnier,
les quatre derniers dans un rayon de 15 pas;
Mme Jenny Mercier-Lacombe, veuve Dauriac,
à Brive (Corrèze), née le 9 février 1809, récite
chaque jour son rosaire, lit la Croix, tricote
constamment pour les pauvres.
f*M. Benoist Roumieu, né le 17 novembre 1810
à Marseille:
Mme Marie-Anne Tisseyre, veuve Esquive.
née à Vilhac-Aiguillanes (Ariège), le 3 vendé-
miairean VIII. habitant l'Oustalet, àLarroquea-
d'Olmes, a conservé la gaieté d« son jeune
âge, une mémoire prodigieuse, et jouit d'une
popularité qui lui a valu le nom de « ma tante
de l'Oustalet ses uniques occupations sont
dé chanter des cantiques et d'égrener son cha-
pelet;
Mme Vve Marie Massot, née à Fruncé (Eure-
et-Loir), le 11 octobre 1804, assiste chaque jour
à la sainte messe;
M. Etienne Darcant, à Orx (Landes), né le
7 août 1808, toujours excellente santé et bonne
mémoire.
Mme Louise-Fleurine Bachelier, veuve Picard,
née à Doue (Seine-et-Marne), le 10 octobre 180S,
habitant Saint- Remy
Mme Antoine Bœuf, née Thoury à Blanzat
(Puy-de-Dôme), le 3 mars 1809, veuve de l'ancien
maire de Mozac;
M. Nicolas Plique.à à Lachapelle (Haute-Marne),
né le 3 janvier 180», et Mme Marie-Anne Ma-
gnin, veuve Persin, à Saint-Dizier (Haute-
Marne), née le l« aoùt 1803.
PLAIDOIRIE
DE W I BELLOMAYRE
PRONONCÉE LE 24 JANVIER 1900
AU
PROCÈS DES DOUZE
(Suite et fin)
En 1864, Treize républicains courageux et
alors libéraux, furent condamnés par la
Sixième Chambre de l'Empire.
En 1900, Douze catholiques vaillants,douze
citoyens résolus attendent pleine justice de
la neuvième Chambre de la République.
Tel est, à mon sens, le droit commun de
tous les Français, patrimoine de tous, ga-
rantie pour tous.
Je place sous sa protection le fait reproché
aux prévenus.
Quel est-il donc.
Au dire de M. le procureur de la Répu-
blique, les Pères de l'Assomption sont des
combatifs; j'accorde qu'ils ne sont pas des
Contemplatifs simplement ils sont des
hommes actifs, des religieux zélés, des
cioyens vigilants.
A entendre la prévention, dès l'origine, ils
auraient ourdi la conjuration, et, pendant
trente-quatre ans, avec une habileté prodi-
gieuse, ils auraient serré leurs rangs, amassé
des ressources avant d'entrer en scène pour
conquérir le suffrage universel et la prépon-
dérance politique.
Voilà 'le roman; voici la vérité.
Les Assomptiouistes ne s'absorbent pas
dans la vie monacale; ils observent les évé-
nements du dehors; ils s'y intéressent en
catholiques et en citoyens. Vers 1883, quel-
ques-uns d'entre eux s'y mêlent généreuse-
ment, parce que, à dater de cette époque,
l'activité civique devenait pour tous les
catholiques un devoir plus pressant.
Nous étions au lendemain de la présenta-
tion du fameux article 7 et de l'application
des Décrets. Remarquons, en passant, que
ce recours aux mesures administratives, à
l'emploi de la force brutale, était un aveu de
l'inexistence d'une loi légitimant la disper-
sion des Ordres religieux. M. Jules Ferry,
par ses procédés de 1880, condamne expres-
sément la tentative d'aujourd'hui. On tra-
versait donc alors une phase aiguë de la
crise intérieure dont nul ne peut prévoir la
solution. Elle remontait loin dans le passé,
bien avant la fondation de l'abbé d'Alzon.
Ses fils ont vu, comme tous les catholiques,
que la liberté religieuse est gravement me-
nacée en France et qu'un déchirement social
s'y .prépare. Ils ont considéré que la défense
des intérêts catholiques devait l'emporter
sur tout et que le respect effectif des grandes
vérités chrétiennes était l'unique voie de
salut. Ils ont donc partagé les sollicitudes
du monde catholique; ils ont compris, des
premiers, la nécessité d'une défense légale,
ainsi que d'une nouvelle évangélisation du
pays. Que de fois leur concours fût réclamé 1
Après avoir hésité, réfléchi, les Pères de
l'Assomption jugèrent à bon droit qu'ils
devaient seconder ce mouvement, y parti-
ciper, car tout catholique, quel qu'il soit, ne
peut lui rester étranger sans trahir et sa
cause et sa foi.
Leur concours se manifesta sous deux
formes principales et éminemment légales,
en 1883, par la fondation de la Croix, en
1896, par la fondation du Secrétariat élec-
toral Justice-Egalité.
J'ai entendu raconter souvent comment la
Croix fut fondée, comment le. grain de
sénevé, qui est devenu un grand arbre aux
rameaux nombreux fût jeté en terre. La
Congrégation possédait un Père qui avait
dans le sang l'ardeur, l'élan, la confiance en
Dieu qui suppriment les obstacles. Il était
convaincu qu'on ne peut mieux travailler au
salut du pays qu'en lui portant la vérité; il
rêvait d'un journal populaire etouvertement
catholique. Illuminé par sa foi, le R. P. Bailly
eût l'intuition du succès. Un laïo fut son
confident et son collaborateur des premiers
jours. C'était M. de l'Epinois, historien dis-
tingué, esprit fin, âme d'élite, trop tôt ravi
à sa tâche.
Ensemble, ils se mirent à l'œuvre la
premier numéro de la Croix parut; il arbo-
rait fièrement l'image qui est là (désignant
le Christ) et qui domine encore, à l'heure où
je parle, les magistrats, qu'ils soient assis
ou qu'ils soient debout. C'était le drapeau
et il ne sera plus abaissé.
Je ne m'attarderai pas dans le récit des
progrès du journal; l'appel lancé avait été
entendu les adhérents surgirent de par-
tout et les abonnés affluèrent. Avec un
admirable dévouement, les catholiques de
province s'associèrent à l'entreprise. Des
Croix locales surgirent, indépendantes dans
leur organisation et dans leur rédaction,
unies à la Croix de Paris dans son pro-
gramme simple et net qui se traduit en ces
deux lignes « Nous sommes catholiques
loyalement placés sur le terrain constitu-
tionnel. » Pour la diffusion du journal, des
Comites se fondent, et la Croix des Comités
leur suggère les moyens pratiques de l'assu-
rer. Des jeunes gens, pleins de zèle et d'agi
lité, se font les propagateurs du journal, et
ils circulent à la ville comme à la campagne,
en s'inlitulant avec orgueil Chevaliers de la
Croix.
Dieu a béai ces efforts et le succès a dé-
passé toutes les espérances. Oht horreur!
voilons-nous la face en écoutant le procu-
reur de la République s'écrier: « Chaque
semaine, de cette maison de la Bonne Presse,
il sort plus de 2500000 publications! » Où
est le crime? voudriez-vous réserver» un fort
tirage aux feuilles dé vouées votre politique? f
Ce fait terrifiant est simplement la pratique
élémentaire mais heureuse de la liberté de
la presse.
Voilà l'exposé loyal de ce qui s'est passé
oui, le R. P. Bailly préside à la publication
de la Croix. Voyez-le, dans cette vaste salle
je rédaction. Il est entouré de deux ou trois
religieux comme lui, de quelques ecclésias-
tiques fort savants, de rédacteurs politiques
distingués, de collaborateurs éminents les
reporters actifs (il y en a au Parlement et
au Palais) accourent empressés et pleins de
nouvelles les correspondants des départe-
ments sont innombrables. Parfois la Croix
convoque ses amis en Congrès on échange
ses idées, on s'instruit, on s'encourage.
Tout cela est excellent, d'une légalité par-
faite. C'est l'usage pur et simple de la li.
berté il y faut applaudir.
La représentation de l'Assomption si
représentation il y a dans l'œuvre de la
Croix est celle-ci deux ou trois religieux
prennent part à la rédaction. Où est le texte
de loi qui défend à un moine de tenir une
plume? En droit, un moine, citoyen comme
les autres, peut être journaliste comme il
peut être député Pourquoi ne serait-il pas
même président de la République? (Rires.)
Hypothèse d'autant plus correcte que le con-
cordat prévoit que le chef du l'Etat profes-
sera la religion catholique.
J'arrive au Comitu « Justice-Égulilé».
Voilà, selon le réquisitoire, la terrible
machine que la Congrégation a construite
pour s'emparer du pouvoir I
Assistons à ses débuts ils sont aussi
modestes que ceux du journal. En 1895, dans
un Congrès des amis de la Croix, on se
préoccupa des moyens de venir en aide aux
électeurs catholiques, en leur procurant ren-
seignements et statistiques, en leur donnant
des consultations juridiques. Il faudrait avoir
un bureau où ce travail se ferait régulière-
ment et où l'électeur, impuissant s'il reste
isolé, trouverait conseil et appui. Le Con-
grès émit le vœu qu'il fût donné suite à ce
projet.
Pour y déférer, en 1896, un petit groupe
de catholiques de bonne volonté flt appel au
concours du journal. Celui-ci leur donna
l'hospitalité. Parmi les religieux, il s'on
trouvait un qui était tout préparé à ce travail
d'organisation. Avant d'entrer dans la Con-
grégation, il avait guerroyé comme publi-
ciste et s'était vaillamment comporté dans
la mêlée électorale de 1885. J'ai nommé le
P. Adéodat. On fit appel à son expérience et
il vint fréquemment s'associer à cette nou-
velle et importante besogne. Le Secrétariat
Justice-Égalité était fondé.
Pour lui, comme pour le journal, les
mêmes causes produisirent les mêmes effets.
L'œuvre était nécessaire; ses membres,
presque tous laïques, étaient remplis d'ar-
deur les relations du Secrétariat se déve-
loppèrent avec les services rendus; adhé-
rents, souscripteurs, correspondants aug-
mentèrent chaque jour. Aussi, en 1897,
voyons-nous le Secrétariat Justice-Égalité
figurer au nombre des sept groupes catho-
liques qui s'étaient fédérés en vue des élec-
tions législatives du mois de mai 1898.
La participation de quelques religieux de
l'Assomption, avec la permission de leur
supérieur, à la défense catholique, soit par
la presse, soit par l'élection, loin de la nier,
je la proclame.
Sous ces d"-1^ formes, elle était également
légitime, puisqu'elle consistait dans la pra-
tique d'une liberté publique reconnue.
Sous ces deux formes, elle se manifestait
au grand jour; l'action s'est produite à ciel
ouvert; on a parlé, on a agi sur la place
publique, en citoyens sûrs de leur droit.
Sous ces deux formes, on a soutenu une
politique de bon sens, de conservation et de
liberté, d'apaisement entre les partis et de
pacification sociale la politique des catho
liques qui se placent loyalement sur le "et*
rain constitutionnel.
Sous ces deux formes enfin, le succès a
été dû à la générosité et au dévouement des
catholiques qui ont donné sans compter,
leur temps et leur argent.
Je n'ai rien dissimulé pourquoi l'au»
rais-je fait? de la part que les Pères de
l'Assomption ont prise à cet effort public et
politique des catholiques. <
Cet effort a commencé avant eux: il s'est
développé avec eux; il se continuera même
sans eux, si, ce qu'à Dieu ne plaise, la par-
sécution les jetait momentanément hors de
j l'arène.
Messieurs, quand vous aurez fouillé d«m«
5 cet amas de pièces, de documents, de dos-
j siers, de scellés, vous vous élèverez au-
dessus de ces misères, vous écarterez aàT
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