Titre : La Cité : journal littéraire, d'édilité, de mœurs, de théâtre et d'annonces, paraissant à Carcassonne le samedi ["puis" journal politique, littéraire, artistique, commercial et d'annonces, paraissant le samedi à Carcassonne]
Éditeur : [s.n.] (Carcassonne)
Date d'édition : 1880-04-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32742938b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 avril 1880 25 avril 1880
Description : 1880/04/25 (A2,N23). 1880/04/25 (A2,N23).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG11 Collection numérique : BIPFPIG11
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53662976j
Source : Médiathèque de Carcassonne Agglo, CIT
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/02/2024
LA CITE
M. MARIE ESCUDIER .
Plusieurs journaux ont annoncé la mort de M. Escudier Marie
qu' ils font naître , comme M. Vapereau , à Toulouse , en 1809 .
C' est une erreur !
M. Escudier , Marie-Pierre-Pascal - Yves est né , à Castel
naudary , le 2'J juin 1809 , de M. Jean-Pierre-Bernard Escudier ,
âgé de 31 ans , avoué , domicilié rue du Planoulet des Cordeliers ,
et de dame Anne-Claire Bourelly .
Son frère , Jacques-Victor , a vu le jour , dans la même ville
le 15 septembre 1815 .
Le père des frères Escudier ne fit pas d' excellentes affaires à
Castelnaudary . Ses fils quittèrent , tout jeunes , leur ville natale ;
ils ne s' arrêtèrent pas à Toulouse ainsi que semble l' affirmer
l' auteur du Dictionnaire universel des Contemporains ; ils se
rendirent directement à Paris .
Les frères Escudier , libraires-éditeurs et journalistes , fon
dèrent , en 1845 , la France musicale ; ils ont publié : Études
biographiques des chanteurs contemporains , précédé d' un Essai
sur l' art du chant ( 1840 , in-18 ; 2° Ed. , 1858 , 2 vol in — 12 ) ;
Dictionnaire de musique ( 1844 , in-12 ) , refait sous le titre de
Dictionnaire de musique théorique et historique ( 1854 , 2 vol.
in-18 ) ; le Proscrit ou le Corsaire de Venise ( 1845 ) et les deux
Foscari ( 184G ) , tragédies lyriques de M. Verdi adaptées à la
scène française ; Rossini , sa vie et ses mœurs ( 1854 , in-18 ) et
Vie et mœurs des plus célèbres cantatrices avec une Étude sur
Paganini ( 1858 , in-18 .)
« Les deux frères ont dirigé , avec M. Granier de Cassagnac ,
ajoute M. Vapereau , le journal le Réveil qui a paru de janvier à
décembre 1858 . M. Marie Escudier , devenu rédacteur du journal
le Pays , a été décoré de la Légion d' honneur , le 13 août 1861 . »
Il a fait encore de la politique dans la France sous la direction
de M. de la Guéronnière , la Liberté et le Figaro - il collaborait
à ce dernier journal , sous la signature : UN DIPLOMATE , — il y
rédigeait la chronique de l' étranger . D' après le Temps il avait
épousé M me Rosa Kastner , la pianiste bien connue .
ALBERT FAIDIT .
pHRONiqUE U.USICALE
SOCIÉTÉ DE MUSIQUE DE CHAMBRE
CONCERT DU 20 AVRIL 1880
En montant , mardi soir , le grand escalier de la Mairie nous
nous demandions si , à Carcassonne , il y a deux cents personnes
disposées à dépenser trois francs et à faire le sacrifice de leur
soirée pour écouter de la musique purement instrumentale 1 La
question étant résolue affirmativement , examinons sérieusement
les moyens dont dispose cette société naissante pour s' orga
niser et , ( ce qui est plus difficile ), pour durer . Selon nous , il
faudrait des artistes d' un égal mérite pour l' exécution des trios
ou quatuors d' instruments à cordes , genre de musique traité en
imitations et en style fugué . Or , il est incontestable que
M. Barbot est infiniment supérieur aux autres , soit qu' il chante ,
soit qu' il accompagne . Il est indispensable que les artistes possè
dent de bons instruments . Les violons s' harmonisaient bien avec
le violoncelle ; il n' en était pas de même de l' alto dont le son
rauque faisait souvent entendre des frisements désagréables
en attaquant les cordes avec l' archet , ou en les faisant vibrer en
pizziccato . Les cordes croyons -nous , étaient trop près de la
touche .
Dans le quatuor de Beethoven , M. Colson a produit de très
heureux effets , mais quelques fois il a laissé échapper des notes
un peu douteuses . Nous donnons des éloges à M. Durand qui a
joué très convenablement la partie de second violon . Ces mes
sieurs ayant un peu trop serré le mouvement du scherzo , nous
avons parfois remarqué un peu de confusion .
Le succès obtenu par M. Colson , avec la Sonate en Fa de
Beethoven , lui fera comprendre tout l' intérêt qu' il y a pour lui à
s' attacher à la véritable musique de violon et à renoncer au genre
romantique ou fantastique .
Certaines personnes pouvaient croire que le talent de M. Col
son , limité à la musique dramatique , éprouverait des difficultés à
aborder la musique classique . L' épreuve a été décisive en faveur
du jeune violoniste .
Le trio de Mendelsshon a été supérieurement joué par
MM . J. Escaffre , Colson et Barbot . Oserons -nous dire que le
pianiste accompagnait un peu trop fort ? Mes voisins ont déjà
répondu .
Nous arrivons à la ravissante Polonaise de Chopin . MM . J.
Escaffre et Barbot se sont très bien acquittés de leur tâche . La
péroraison est surtout délicieuse . Un chant fin et délicat , rendu
à ravir par M. Barbot , se mêle à de jolis traits de piano et
produit le plus agréable ensemble .
L' hymne Autrichien pour instruments à cordes avec variations
a produit beaucoup d' effet ; il eût été encore plus grand si
MM . les Artistes avaient mis plus de discrétion dans le passage
avec sourdines .
La Canzonnetta de Mendelsshon a cloturé d' une manière heu
reuse ce premier essai qui nous l' espérons et nous le désirons
sincèrement , sera bientôt suivi d' autres - P. MARC .
LES ÉCORCHÉS
SONNETS ET PETITS POÈMES .
PRÉFACE .
Sans tenir compte des principes de l' esthétique vermoulue . il
nous agrée d' admirer les tons chauds des bêtes éventrées qui
encombrent l' étal du boucher , la pourpre du couchant , les cui
vres paraissant ardre comme braise , le rouge émaillé des cerises
dans les vertes branches , l' écrin flamboyant des grenades le
fer sortant tout rouge de la forge , — qui sera peut-être une arme
sanglante , — les coquelicots tachant de cinabre les blés jaunis ,
les rubis pareils à des gouttes de sang cristallisées , les briques
donnant aux vieux monuments une couleur vivante , les vermil
lons de certains buccins et des jeunes lèvres .
Ainsi que le sang pur , le rouge vif est plein de force ; nous
aimons , en artiste méridional , sa vigueur éclatant au sein de la
Nature ^ sur le ciel , comme une note d' ardente vie , — amour
de bourreau , ajouteront sourdement les pieds plats de la littéra
ture qui après avoir épelé notre titre nous accuseront d' étaler ,
par excentricité de rimeur , les écorchés de notre petite œuvre .
Ces préliminaires admis , on ne s' étonnera pas de voir , dans
ces poésies , dominer le rouge , riche teinte que revêtit la pompe
triomphale et qui est l' horrible marque de la mort violente ; mais
on n' ira point déduire de notre exposé que nos pièces de vers
ont été conçues et exécutées pour le plaisir d' arborer cynique
ment une couleur subversive . Nous ne sommes pas de ceux qui
s' amusent à effrayer ainsi les philistins .
Nous avons fait œuvre d' artiste convaincu . Le développement
des sujets que nous avons empruntés à la Nature , à la Mytho
logie et à l' Histoire est pour dire vrai la traduction de tour
ments intimes , de vives douleurs et de tristesses profondes et
intenses .
Notre noire mélancolie a ses rouges fleurs , — elles s' épanouis
sent ici comme des planches chromolithographiées dans un livre
de myologie .
Voici donc nos Écorchés I — Parmi leurs rauques hurlements ,
Marsyas , seul , jette un instant les éclats de son hymne enthou
siaste qui retentissent au milieu des luxuriances de la forêt , vers
l' aurore de l' avenir ; ce martyr célèbre la matière sans laquelle
rien ne peut être , affirme la liberté de penser , — il élève ses
mélodies terrestres , ses chants naturalistes contre ce lyrisme
conventionnel dont les ailes d' emprunt sont enfin brisées ; il a
ébauché notre poétique , il a bégayé les trois mots qui seront
notre devise : Amour , Nature , Humanité !
1 er Novembre 187 . ALBERT FAIDIT .
LES TRUFFES DE MADAME VEUVE TOUTONE ( 1 )
( Suite et fin. )
Sur l' étagère inférieure reposaient les grands plats de faïence ,
les assiettes et les sucriers de porcelaine à dessins dorés au
milieu desquels une théière de terre chocolat , portant sur son
couvercle un lion en furie , parfait de modelé .
Plus bas , parmi les conserves , on distinguait une bouteille à
très-large goulot en verre noir , haute et épaisse ; un bondon de
liège la bouchait , — il était enveloppé d' un linge fin pour qu' il
fermât hermétiquement , et recouvert d' un morceau de parchemin
jauni qui , plissé comme une collerette autour du goulot , y était
attaché par le sol d' une basse . La bonne dame saisit la conserve
et , l' élevant au-dessus de sa tête comme un ostensoir , elle descen
dit lentement de sa chaise et posa la bouteille dit eMal coiffée au
centre de la table à manger . Sur le dessus du parchemin plus
haut désigné , se pavanaient des lettres un peu raides , aux ma
juscules à ornements fantasques tracées selon les règles de « la
Technographie ou Briefue méthode pour paruenir à la parfaitte
connoissance de l' écritture françoise de l' invençion de Guillaume
Le Gangneur Angevin secrétaire ordinaire de la Chambre du
Roy , » publié en 1599 ; on y lisait :
LA FORME DES HABITS
L' habit est en forme de sac allant jusques
aux pieds — assez large aux deux manches non trop
justes et un capuchon cousu sur la cousture du
colet par le derrière — aussi poinctu par le haut et
par devant allant en pointe jusques à deux pieds
au dessus de la sainture — ne ayant que deux trous
au devant des yeux pour y voir sans autre ouverture
— avec deux boutons au devant estant
comme le reste cousu — le susdict habit sera de
toille blanche ceint d' une cordelière avec plusieurs
nœuds pendants jusques au-dessous des genoulx pour
moings faicte de fillet blanc. »
Lorsqu' elle découvrait sa conserve , on pouvait déchiffrer sur
le côté du parchemin qui touchait au bondon : « Statuts des Péni
tents Blancs de la congrégation du Nom de Jesus fondée au
Villa Savnry . » En dénouant la corde de boyau , M me veuve
( 1 ) Voir le numéro de la Cité du 28 mars 1880 .
M. MARIE ESCUDIER .
Plusieurs journaux ont annoncé la mort de M. Escudier Marie
qu' ils font naître , comme M. Vapereau , à Toulouse , en 1809 .
C' est une erreur !
M. Escudier , Marie-Pierre-Pascal - Yves est né , à Castel
naudary , le 2'J juin 1809 , de M. Jean-Pierre-Bernard Escudier ,
âgé de 31 ans , avoué , domicilié rue du Planoulet des Cordeliers ,
et de dame Anne-Claire Bourelly .
Son frère , Jacques-Victor , a vu le jour , dans la même ville
le 15 septembre 1815 .
Le père des frères Escudier ne fit pas d' excellentes affaires à
Castelnaudary . Ses fils quittèrent , tout jeunes , leur ville natale ;
ils ne s' arrêtèrent pas à Toulouse ainsi que semble l' affirmer
l' auteur du Dictionnaire universel des Contemporains ; ils se
rendirent directement à Paris .
Les frères Escudier , libraires-éditeurs et journalistes , fon
dèrent , en 1845 , la France musicale ; ils ont publié : Études
biographiques des chanteurs contemporains , précédé d' un Essai
sur l' art du chant ( 1840 , in-18 ; 2° Ed. , 1858 , 2 vol in — 12 ) ;
Dictionnaire de musique ( 1844 , in-12 ) , refait sous le titre de
Dictionnaire de musique théorique et historique ( 1854 , 2 vol.
in-18 ) ; le Proscrit ou le Corsaire de Venise ( 1845 ) et les deux
Foscari ( 184G ) , tragédies lyriques de M. Verdi adaptées à la
scène française ; Rossini , sa vie et ses mœurs ( 1854 , in-18 ) et
Vie et mœurs des plus célèbres cantatrices avec une Étude sur
Paganini ( 1858 , in-18 .)
« Les deux frères ont dirigé , avec M. Granier de Cassagnac ,
ajoute M. Vapereau , le journal le Réveil qui a paru de janvier à
décembre 1858 . M. Marie Escudier , devenu rédacteur du journal
le Pays , a été décoré de la Légion d' honneur , le 13 août 1861 . »
Il a fait encore de la politique dans la France sous la direction
de M. de la Guéronnière , la Liberté et le Figaro - il collaborait
à ce dernier journal , sous la signature : UN DIPLOMATE , — il y
rédigeait la chronique de l' étranger . D' après le Temps il avait
épousé M me Rosa Kastner , la pianiste bien connue .
ALBERT FAIDIT .
pHRONiqUE U.USICALE
SOCIÉTÉ DE MUSIQUE DE CHAMBRE
CONCERT DU 20 AVRIL 1880
En montant , mardi soir , le grand escalier de la Mairie nous
nous demandions si , à Carcassonne , il y a deux cents personnes
disposées à dépenser trois francs et à faire le sacrifice de leur
soirée pour écouter de la musique purement instrumentale 1 La
question étant résolue affirmativement , examinons sérieusement
les moyens dont dispose cette société naissante pour s' orga
niser et , ( ce qui est plus difficile ), pour durer . Selon nous , il
faudrait des artistes d' un égal mérite pour l' exécution des trios
ou quatuors d' instruments à cordes , genre de musique traité en
imitations et en style fugué . Or , il est incontestable que
M. Barbot est infiniment supérieur aux autres , soit qu' il chante ,
soit qu' il accompagne . Il est indispensable que les artistes possè
dent de bons instruments . Les violons s' harmonisaient bien avec
le violoncelle ; il n' en était pas de même de l' alto dont le son
rauque faisait souvent entendre des frisements désagréables
en attaquant les cordes avec l' archet , ou en les faisant vibrer en
pizziccato . Les cordes croyons -nous , étaient trop près de la
touche .
Dans le quatuor de Beethoven , M. Colson a produit de très
heureux effets , mais quelques fois il a laissé échapper des notes
un peu douteuses . Nous donnons des éloges à M. Durand qui a
joué très convenablement la partie de second violon . Ces mes
sieurs ayant un peu trop serré le mouvement du scherzo , nous
avons parfois remarqué un peu de confusion .
Le succès obtenu par M. Colson , avec la Sonate en Fa de
Beethoven , lui fera comprendre tout l' intérêt qu' il y a pour lui à
s' attacher à la véritable musique de violon et à renoncer au genre
romantique ou fantastique .
Certaines personnes pouvaient croire que le talent de M. Col
son , limité à la musique dramatique , éprouverait des difficultés à
aborder la musique classique . L' épreuve a été décisive en faveur
du jeune violoniste .
Le trio de Mendelsshon a été supérieurement joué par
MM . J. Escaffre , Colson et Barbot . Oserons -nous dire que le
pianiste accompagnait un peu trop fort ? Mes voisins ont déjà
répondu .
Nous arrivons à la ravissante Polonaise de Chopin . MM . J.
Escaffre et Barbot se sont très bien acquittés de leur tâche . La
péroraison est surtout délicieuse . Un chant fin et délicat , rendu
à ravir par M. Barbot , se mêle à de jolis traits de piano et
produit le plus agréable ensemble .
L' hymne Autrichien pour instruments à cordes avec variations
a produit beaucoup d' effet ; il eût été encore plus grand si
MM . les Artistes avaient mis plus de discrétion dans le passage
avec sourdines .
La Canzonnetta de Mendelsshon a cloturé d' une manière heu
reuse ce premier essai qui nous l' espérons et nous le désirons
sincèrement , sera bientôt suivi d' autres - P. MARC .
LES ÉCORCHÉS
SONNETS ET PETITS POÈMES .
PRÉFACE .
Sans tenir compte des principes de l' esthétique vermoulue . il
nous agrée d' admirer les tons chauds des bêtes éventrées qui
encombrent l' étal du boucher , la pourpre du couchant , les cui
vres paraissant ardre comme braise , le rouge émaillé des cerises
dans les vertes branches , l' écrin flamboyant des grenades le
fer sortant tout rouge de la forge , — qui sera peut-être une arme
sanglante , — les coquelicots tachant de cinabre les blés jaunis ,
les rubis pareils à des gouttes de sang cristallisées , les briques
donnant aux vieux monuments une couleur vivante , les vermil
lons de certains buccins et des jeunes lèvres .
Ainsi que le sang pur , le rouge vif est plein de force ; nous
aimons , en artiste méridional , sa vigueur éclatant au sein de la
Nature ^ sur le ciel , comme une note d' ardente vie , — amour
de bourreau , ajouteront sourdement les pieds plats de la littéra
ture qui après avoir épelé notre titre nous accuseront d' étaler ,
par excentricité de rimeur , les écorchés de notre petite œuvre .
Ces préliminaires admis , on ne s' étonnera pas de voir , dans
ces poésies , dominer le rouge , riche teinte que revêtit la pompe
triomphale et qui est l' horrible marque de la mort violente ; mais
on n' ira point déduire de notre exposé que nos pièces de vers
ont été conçues et exécutées pour le plaisir d' arborer cynique
ment une couleur subversive . Nous ne sommes pas de ceux qui
s' amusent à effrayer ainsi les philistins .
Nous avons fait œuvre d' artiste convaincu . Le développement
des sujets que nous avons empruntés à la Nature , à la Mytho
logie et à l' Histoire est pour dire vrai la traduction de tour
ments intimes , de vives douleurs et de tristesses profondes et
intenses .
Notre noire mélancolie a ses rouges fleurs , — elles s' épanouis
sent ici comme des planches chromolithographiées dans un livre
de myologie .
Voici donc nos Écorchés I — Parmi leurs rauques hurlements ,
Marsyas , seul , jette un instant les éclats de son hymne enthou
siaste qui retentissent au milieu des luxuriances de la forêt , vers
l' aurore de l' avenir ; ce martyr célèbre la matière sans laquelle
rien ne peut être , affirme la liberté de penser , — il élève ses
mélodies terrestres , ses chants naturalistes contre ce lyrisme
conventionnel dont les ailes d' emprunt sont enfin brisées ; il a
ébauché notre poétique , il a bégayé les trois mots qui seront
notre devise : Amour , Nature , Humanité !
1 er Novembre 187 . ALBERT FAIDIT .
LES TRUFFES DE MADAME VEUVE TOUTONE ( 1 )
( Suite et fin. )
Sur l' étagère inférieure reposaient les grands plats de faïence ,
les assiettes et les sucriers de porcelaine à dessins dorés au
milieu desquels une théière de terre chocolat , portant sur son
couvercle un lion en furie , parfait de modelé .
Plus bas , parmi les conserves , on distinguait une bouteille à
très-large goulot en verre noir , haute et épaisse ; un bondon de
liège la bouchait , — il était enveloppé d' un linge fin pour qu' il
fermât hermétiquement , et recouvert d' un morceau de parchemin
jauni qui , plissé comme une collerette autour du goulot , y était
attaché par le sol d' une basse . La bonne dame saisit la conserve
et , l' élevant au-dessus de sa tête comme un ostensoir , elle descen
dit lentement de sa chaise et posa la bouteille dit eMal coiffée au
centre de la table à manger . Sur le dessus du parchemin plus
haut désigné , se pavanaient des lettres un peu raides , aux ma
juscules à ornements fantasques tracées selon les règles de « la
Technographie ou Briefue méthode pour paruenir à la parfaitte
connoissance de l' écritture françoise de l' invençion de Guillaume
Le Gangneur Angevin secrétaire ordinaire de la Chambre du
Roy , » publié en 1599 ; on y lisait :
LA FORME DES HABITS
L' habit est en forme de sac allant jusques
aux pieds — assez large aux deux manches non trop
justes et un capuchon cousu sur la cousture du
colet par le derrière — aussi poinctu par le haut et
par devant allant en pointe jusques à deux pieds
au dessus de la sainture — ne ayant que deux trous
au devant des yeux pour y voir sans autre ouverture
— avec deux boutons au devant estant
comme le reste cousu — le susdict habit sera de
toille blanche ceint d' une cordelière avec plusieurs
nœuds pendants jusques au-dessous des genoulx pour
moings faicte de fillet blanc. »
Lorsqu' elle découvrait sa conserve , on pouvait déchiffrer sur
le côté du parchemin qui touchait au bondon : « Statuts des Péni
tents Blancs de la congrégation du Nom de Jesus fondée au
Villa Savnry . » En dénouant la corde de boyau , M me veuve
( 1 ) Voir le numéro de la Cité du 28 mars 1880 .
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