Titre : La France chorale : moniteur des orphéons ["puis" et des sociétés instrumentales]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32777483m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1872 01 janvier 1872
Description : 1872/01/01 (A4,N42). 1872/01/01 (A4,N42).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOA-610
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
A-
LA NOUVELLE FRANCE CHORALE
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; Kling; la Rêverie, de Schumann, et l’ouverture du Freys-
chutz.
My. Nennk-Lévy a fait entendre un caprice pour violon
celle, de sa composition, qui a conquis tous les suffrages,
j Comme exécutant et comme compositeur, il a prouvé
J qu’il était un des maîtres du violoncelle.
I Nous espérons que le public genevois soutiendra une
entreprise musicale dont le but est de vulgariser les œu
vres des grands maîtres de la symphonie et de répandre
le goût des belles compositions orchestrales; ce noble
but mérite toutes les sympathies des dilettantes et elles
ne manqueront pas à la Société des çoncerts populaires.
Un concert donné par M. Kling, pour l’audition de ses
œuvres, a pleinement réussi. L’ouverture de Marie Stuart,
de M. Kling, sur I e poème de Schiller, a dé,à été exécutée
■ au théâtre et fait pressentir chez son auteur un vrai talent
de compositeur.
Le Quando corpus. chœur mixte, sans accompagnement,
tiré du Stabat mater, du même auteur, a été très-bien
rendu, et a révélé chez le jeune maestro une variété de
son talent.
Les deux fragments de l’opéra inédit la Reine Bertho
(paroles de J. Mulhauser) étaient naturellement la partie
importante de celte soirée, destinée à faire connaître au
public la dernière production de M. Kling. L’impression
a été généralement très-favorable.
N’oublions pas les autres morceaux du programme, qui
étaient parfaitement choisis. La Fantaisie sur un thème de
Chopin a été brillamment enlevée par M. Brivadi, auquel
les éloges ne sont plus à faire.
La Symphonie concertante de Dancla, pour deux violons,
où l’on a pu admirer la puissance du jeu de M. Berga-
lonne, qui ne se produit que trop rarement comme soliste,
et l’excellent accompagnement de M. Garin. Enfin le Di-
vertimento de Mozart, dans lequel M. Garin a mérité et ob
tenu les plus chaleureux applaudissements, partagés du
reste avec les autres artistes chargés de l’exécution de ce
moi ceau.
M. Hugo de Senger s’est surpassé dans la tâche ingrate
de l’accompagnement.
En somme, bonne soirée pour le public et pour le
jeune auteur qui ne peut qu’avoir foi en son avenir.
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THÉÂTRES
De quelque côté qu’on tourne les yeux ou les oreilles,
on ne constate que des reprises. Aussi vais-je rétrograder
et vous parler de la Jeanne d’Arc de M. Serpette, pr mier
prix de Rome. — L'œuvre de ce jeune homme vient d’a
voir le rare honneur d’être exécuté à l’Opéra, honneur,
bâtons-nous de le dire , pleinement justifié. — Le talent
du jeune lauréat s’affirme par de grandes qualités ; il a la
couleur, le sentiment dramatique, je dirai plus, il ale
tempérament d’un véritable compositeur de grand opéra.
—• Le morceau qui a produit le plus d’effet est l’air du
ténor : 0 Jeanne, souviens-toi ! Sa candeur et sa poésie ont
vivement impression? é le public difficile de l’Opéra. L y
a un trio (prière) très-remarquable, d’un style élevé et
soutenu. Somme toute, cette cantate est éciite par un
homme qui sait.
Q e M. Serpette se défasse du défaut de presque tous
les débutants quittant les bancs de l’école, l’abus des cui
vres, et nous aurons un compositeur appelé à se faire un
grand nom. M. Gailhard et Mlle Bloch ont eu une nou
velle occasion de se faire admirer dans l’exécution de cette
cantate. — Citons aussi M. Richard, éleve du Conserva
toire, que nous avons déjà entendu et apprécié au concert
Pasdeloup.
M. Halanzier, l’habile directeur de notre grande scène
lyrique, mérite les plus grands éloges, et nous devons es
pérer beaucoup de la nouvelle diréction qui, en ouvrant
la poite aux jeunes, rend un véritable service à l’art.
La reprise de Robed le Diable nous a paru bien pâle;
faute de Nicolini, avec qui les pourparlers n’ont pas abouti,
la direction de l’Opéra a engagé Dulaurens. Ce dernier a
des qualités, mais il exagère l’ampleur de son organe, de
là, l’absence complète des nuances. — Quant à Mlle Fidès
Devriès, la bonne opinion que nous avait donnée son dé
but dans Faust s’est pleinement confirmée, sauf la voix un
peu faible pour cette grande scène; M le Devriès possède
du moins des qualités de style incontestable. L’expression
avec laquelle elle a dit l’air de grâce, lui a valu une triple
salse d’applaudissements. — M. Ponsard est bien faible
dans le rôle de Bertiam.
Ne parlons pas de ce rôle sans adresser quelques mots
de regrets à son créateur, que la mort vient d’enlever, et
qui laissera à notre Académie de musique, où il brilla si
longtemps, des souvenirs tout remplis d’admiration, je
veux parler de Levasseur. — La Nouvelle France chorale a
donné un article nécrologique dans son dernier numéro,
où la vie de ce grand chanteur est fidèlement esquissée.
L audition de iode symphonique de Gounod, qui avait
eu un succès d’estime au Con ervatoire, n’a pas eu le même
sort à l’Opéra-Comique. Je regrette bien q iie l’aut eur de
Faust ait été entraîné, je ne sais par quel caprice, à écrire
cette partition en quelques heures, mais il est certain que
l’on ne reconnaît dans Gallia aucune des qualités du
maître.
Quant à Mme Weldon, venue exprès de Londres pour
interpréter cette œuvre, sa vi ix est mince, d’un timbre
perçant, et il était complètement inutile qu’elle vînt de si
loin.
Il y a cependant, dans l’ode de Gounod, un chœur à
grand effet. C’est du reste le premier chœur mis à l’étude
par l Union musicale, à Strasbourg, le conseil municipal
ayant voté 17,000 francs de subvention pour celle Société,
sous celle condition sine quâ non. — Il y a là une har
diesse patriotique qu’il est bon de signaler.
h Si M. Bessedèvre a échoué en voulant monter des con-
ceits au théâtre des Variétés, le déficit est largement com-
pensé par le succès qu’il obtient avec ceux qu’il donne au
théâtre du Châtelet. — L’attrait principal du premier con
cert était la musique de la Garde de Paris, qui a exécuté
d’une façon remarquable la Marche aux flambeaux, de
Meyerbi er.
Le programme du second concert comprenait quelques
œuvres de Liiolff, l’auteur a été chaleureusement ap
plaudi. Ce que c’est pourtant : si l’auteur de la Marche des
Gvondins s’était borné à écrire des œuvres symphoniques,
il est probable qu’il serait beaucoup moins populaire; mais
depuis qu’il a fait la musique d’une grosse farce appelée
la Boite de Pandore, Litolff est acclamé Je me hâte de dire
que la musique en est charmante et que dimanche elle a
obtenu un grand succès.
ANATOLE GAIIÉRY.
THÉATRE DE L’OPÉRA : reprise du Prophète. — MM. Villaret
et Caron; Mines Bloch et Mauduit.
THÉÂTRE LYRIQUE DE L’ATHÉNÉE : Javotte, opéra comique en
trois actes de Thomson, musique de M. E. Jonas, — Mmes
Ugalde et Douau; MM. Solon et Aujac.
La reprise du Prophète à l’Opéra vient de compléter la
liste des ouvrages du répertoire que M. Hlanzier devait
remettre à la scène, avant de songer à préparer aucune
nouveauté.
Cette partition est, à notre avis, celle où Meyerbeer
s’est affirmé avec le plus de puissance, celle qui nous pa
raît mériter d’être classée la première de cette admirable
série, dans laquelle nous assignerions le second rang aux
Huguenots, le troisième à V Africaine, et le quatrième à
Robert le Diable.
Le Prophète nous montre le maître allemand en pleine
possession de lui-même, débarrassé de ces craintes pué-
riles de ces préoccupations énervantes du dégoût du pu
blic, dont on retrouve si fréquemment les traces dans ses
autres opéras. Ici, plus de concessions, plus de codas à
l’italienne, plus de roulades maladroite-: ; un style noble,
sévère, qui révèle le penseur sous le musicien.
C’est dans le Prophète que Meyerbeer fait parler à la
musique un langage qu’elle ignorait pour ainsi dire jus
qu’alors. Les passions populaires, les idées d’affranchi sse-
ment et de liberté de la multitude, opposées au despo-
tisme et à l’orgueil des grands seigneurs, la révolution
sociale faisant sa première apparition, et apportant son
premier trouble dans les consciences, sous le couvert mys-
tique des anabaplistes, tout cela a trouvé son expression
propre avec une merveilleuse précision dans la musique
complexe de cette œuvre admirable.
Meyerbeer, en écrivant le P/ ophè e, à considérablement
agrandi le domaine d’un art auquel les esprits étroits et
routiniers veulent assigner les limites du sentiment dans
ce qu’il a de plus banal, malgré les démentis que leur
donnent chaque jour les nouvelles conquêtes de l’école
moderne.
Que dire de cet acte splendide de la cathédrale? de la
marche qui ouvre si magistralement la scène? du chœur
des enfants, d'un caractère si touchant?... Et le cri de
Fidès reconnaissant son fils! le dialogue palpitant de
J an et de sa mère !... Et ces chants liturgiques d’une
grandeur si imposante! Et ces interruptio: s anxieuses du
peuple s’adressant à Fi lès : Parlez! parlez !
N’est-ce pas là h vie elle-même? Le compositeur n’est-
il pas parvenu, à force d’inspiration et de science, à ren
dre les sentiments différents des personnages, et même les
sensations différentes des situations avec un tel accent de
vérité que le spectateur non sceptique oublie le lieu dans
lequel il se trouve, ne sait plus s'il est au théâtre, s’il en
tend de la musique, s’il a devant lui d s acteurs, pour vi
vre la pièce elle même, s’identifier tout entier dans l’action
qui se déroule à ses yeux, jusqu’à ce que la chute du ri
deau vienne mettre un terme à sou illusion.
Meyerbeer, dans la scène de la cathédrale, est sorti du
convenu dont jusqu’alors il n’avait osé franchir les bor-
nes; il est entré résolûment dans le drame lyrique, tel
que le conçoit l’école moderne, et cela sans rompre avec
la forme, sans avoir recours à des ressources nouvelles,
en gardi ni un respect légitime des règles que le génie peut
observer sans e ce entravé dans son essor.
Voilà pourquoi nous trouvons le Prophète supérieur aux
autres œuvres de Meyerbeer.
C’est le 40 avril 1849 qu’eut lieu la première représen
tation du Prophète. Le succès fut immense et se soutint
pendant longtemps, malgré les préoccupations de l’épo-
que.'
La distribution était excellente : Roger débutait a l’O
péra dans le rôle de Jean, ainsi que Mmes Viardot et Cas-
telian dans ceux de Fidès et deBertha ; Levasseur rentrait
pour créer le personnage de Zacharie, destiné d’aboid à
Alizaid, qu’une attaque d’apoplexie était venu enlever
pendant les répétitions de l’ouvrage.
La presse, cependant, ne fut pas unanime à constater
l'éciatante réussite du Prophète; Castil Blaze, le dérangeur
audacieux du Freychüt^, l’auteur incompris de Choriste et
Liquoriste, le critique influent qui avait nié la valeur des
Huguenots, ne craignit pas d’écrire les lignes suivantes :
« Lorsqu’on est assez heureux pour avoir à sa disposi
tion des virtuoses tels que Roger, Levasseur, Mmes Viar-
dot et Gastellan, on doit leur faire exécuter autre chose
que du plain-chant. Encore un opéra veuf de son ouver-
lure ! Encore un opéra borgne ! El de trois ! »
Et plus loin :
« Rossini s’élève de chef-d’œuvre en chef-d’œuvre, et
s’arrête au point culminant marqué par Guillaume Tell. M.
Meyerbeer suit une marche opposée : il va diminuendo et
fait un pas de plus vers le perdendosi. »
Bien des journalistes, qui depuis ont fait leur meâ culpâ,
suivirent l’exemple de Castil Blaze,j et formulèrent avec
une imprudente précipitation les jugements les plus injus
tes; quelques-uns même se sont entêtés ju-qu'à présent à
ne pas vouloir i econnaître les beautés de premier ordre
que contient cette œuvre remarquable, consacrée par
vingt années de succès. Ceux-là mourront dans l’impéni
tence finale, et nous constatons avec plaisir que leur auto
rité s’affaiblit chaque jour davantage, et que le nombre de
leurs lecteurs diminue avec une rapidité du meillé ur au
gure. On peut se faire une idée des piogiès incessants de
l’éducation musicale du peuple français par la perle de
plus en plus sensible de leur influence.
Mais n'engageons pas de polémique dans le vide, etre-
venons au sujet qui nous occupe. Castil Blaze se trompe
quand il dit que le Prophète n’avait pas d’ouverture. Meyer
beer en avait composé une qui figure sur la première édi
tion de la partition, et qui fut retirée, au dernier moment,
par le maître lui-même comme indigne de servir de péris
tyle à son œuvre monumentale.
M. Pasdeloup la fit entendre à titre de curiosité, il y a
quelques années, aux Concerts populaires; le public l’ac
cueillit avec une froideur méritée.
Une autre coupure fut pratiquée; celle-là est déplora
ble : c’est le chœur des vierges condamnées à mourir par
le Roi-Prophète. Exécuté à la Société des concerts du Con
servatoire, ce morceau produisit un très grand effet. On
ne peut que regretter que l’on ait jamais songé à le réta
blir à la représentation. M. Halanzier, en restituant cette
belle page, aurait droit à la reconnaissance des dilet
tantes.
L’exécution actuelle est convenable; il faut même
avouer, pour être sincère, que la nouvelle direction n’a
vait pas encore fait aussi bien.
M. Villaret chante et joue le rôle de Jean avec une
glande conviction. C’est avec Eléazard, de la Juive, le
personnage qui lui convient Lemieux. Peut-être fait-il un
peu trop ressortir le côté guerrier, au détriment du côté
religieux. Toujours est-il que M. Villaret reste encore le
seul ténor de grand opéra que possède, en ce moment,
l’Académie de musique.
Dans le rôle de Fidès, Mlle Bloch nous a paru en pro
grès : sa voix est moins inégale, son jeu plus étudié; ses
élans sont plus réfléchis et mieux à leur place. M le Bloch
se déciderait-elle à travailler et à rattraperle temps qu’elle
a perdu depuis le jour où elle remportait son premier
prix d’opéra au Conservatoire, dans la scène finale du
Roméo de Vaccaj, et où elle donnait des espérances qui
devaient être si lentes à se réaliser?
Le personnage de Bertha était échu à Mlle Mauduit. Elle ;
y a apporté ses qualités habituelles de style et de tenue, |
qui lui ont assuré une place des plus honorables parmi |
les artistes de l’Opéra.
M. Caron, toujours prêt à rendre service, a consenti à
chanter Oberthal. Inutile de vous dire qu’il y a été excel- '
lent. |
La danse, l’orchestre et les chœurs, ont concouru au :
bon ensemble de l'interprétation. Sans atteindre la perfec- J
tion, la réprésentaticn de mercredi dernier a étésatisfai- ,
santé. Il serait à souhaiter que la moyenne des exécutions |
se maintint toujours à cet estimab'e niveau.
Nous ne nous expliquons pas bien comment M. Marti- |
net, un directeur doublé d’un artiste, que nous avons vu |
jusqu’à ce jour encourager de préférence les œuvres bon- |
nêtes et sérieuses, a pu, oubliant son passé, ouvrir toute |
grande à l'opérette cascadeuse la porte d’un théâtre qu’il i
se plaît à décorer du nom de Théât: e-Lyrique.
Car il n’y a pas à ‘y tromper, Javotte n’est pas, quoiqu’on |
dise l’affiche, un opéra comique : c’est une farce, lugubre ;
à vrai dire—elle nous vient de la terre classique du spleen ;
— mais enfin c’est une farce qu’on pourrait comparer à |
i OEil crevé, au Petit Faust et au Canard à trois becs, si l’au- ;
leur du livret avait su y mettre autant de aiete qu’en con
tiennent ces amusantes bouffonneries. 1
Peu -être aussi en est-il du genre excentrique comme |
de certain vin grossier, qui ne manque pas de saveur quand •
on le boit dans un gobelet d’étain au cabaret; mais qu’on |
trouverait exécrable servi dans un verre mousseline à la |
Maison-d'Or. Nous croyons très-volontiers que Javotte se :
laisserait entendre aux Folie -Dramatiques ou dans tout i
autre Alcazar; mais au Théâtre-Lyrique, dont le nom seul :
évoque tant de glorieux souvenir» ! ..
Nous concevons parfait ment le scrupule qui a arrêté i
au dernier moment les traducteurs de la pièce de M. |
Thompson, et les a empêchés de se faire nommer avec lui. i
Ils ont compris, en hommes d’esprit qu’ils sont, qu’ils de- |
vaieut laisser toute la responsabilité d’une pareille tenta- :
tive à l'auteur anglais. |
Le livret pitoyable de Javotte a médiocrement inspiré |
M. Jonas. Sa partition est claire, mélodique et bien rhy- ;
thmée ; mais elle manque complètement d’originalité. Les |
réminiscences y abondent. Nous avons salué au passage |
des motifs de la Grande-Duchesse, de Si j’étais roi, des Ba- |
vards, de Don Pasquale, etc., etc. L’emprunt le plus hardi, |
c’est la reproduction textuelle de la Marche funèbre de :
Chopin, que le compositeur a placé dans une leçon de |
danse! Faut-il voir là un excès de candeur plutôt qu’un ?
excès d’audace ?
Le public a cependant applaudi frénétiquement tous les |
morceaux de JavolD ; il a même écrasé sous les bravos, vé- |
ritable pavés de l’ours, celie qui fut Mme Ugalde, et qui |
n’en est plus, elle aussi, que la réminiscence.
Nous devons une mention spéciale à Mlle Douau, jeune |
artiste à la voix agréable, à la méthode correcte, qui s’esi |
tirée avec intelligence du rôle de Javotte.
MM. Solon et Aujac ont fait de louables efforts pourren-
die comiques deux personnages de pick pocket d’une
gaieté un peu trop britannique pour amuser des Fran- '
çais.
L’orchestre a joué les yeux fermés la musique facile de |
Javotte, etM. Maton en a dirigé l’exécution avec autant de ;
conviction que s’il s’agissait d’un opéra de M+yeibeer, »
G’esi décidément un véritable chef d'orchestre.
VICTORIN JONCIÈRES. |
NOUVELLES s
Paris. — Les concerts populaires Pasdeloup attirent |
toujours la fouie. Gela s’explique par le programme très- |
bien composé et par l’exécution qui est excellente.
On parle des prochains débuts de M. Trinquier, ténor,
qui a tenu les grands premiers rôles à Marseille, Nantes et
Bordeaux. Il fera ses débuts dans le Trouvère.
Mile I at u vient de signer un engagement avec l’Opéra-
Comique. Elle débu era à ce théâtre par le rôle de la com
tesse des Noces de Figaio, qui vont entrer en répétition, et
dont la distribution est la suivante : Figaro, M. Bouhy ; le
comte, M. Melcbissédec; Bariholo, M. Nathan; Basile,
M. Pote! ; Antonio, M. Thierry; Chérubin, Mme Garvalho ;
la comtesse, Mlle Battu; Suzanne, Mlle Cico ; Barberine,
Mlle Ducasse ; Marceline, Mlle Decroix.
L'élection pour le fauteuil d’Auber, à l’Académie des
Beaux-Arts, est fixé au 8 janvier prochain.
On s’occupe en ce moment, au nouvel Opéra, d’organi
ser le système qui sert à lever ou à baisser la rampe,ainsi
que le treuil autour duquel s’enroulera le rideau. C’est
par une nouvelle méthode que sera manœuvré celui-ci.
Un seul homme pourra, au moyen d’une simple mani
velle, le lever et le baisser avec telle rapidité qu’il lui
conviendra.
En même temps, on pose les horloges, qui seront au
nombre de neuf : une extérieurement, deux dans le foyer,
une au foyer des artistes, une au foyer des choristes, une
au foyer de la danse, une à l’entrée de derrière, et les
trois autres au secrétariat et à l’administration.
Les deux plus belles sont, sans contredit, celles du
foyer, qui auront chacune 1 mètre 10 centimètres de dia
mètre.
Les colleurs posent partout où besoin en est du papier;
il n’y en aura, du reste, qu’à l'administration, chez M. Ha
lanzier et dans les loges des artistes. Partout ailleurs, les
murs seront peints et vernis.
Vers le 1er janvier, le nouvel Opéra sera presque exclu-
sivenent livré aux tapissiers, qui ont déjà, du reste, ainsi
que nous l'avons dit, commencé leur œuvre.
Quant aux peintures du plafond, quoique très-avancées
déjà, elles ne peuvent être terminées avant la fin de février
ou le commencement du mois de mars.
L’oratorio de Noël, de Lesueur, a été fort bien exécuté,
lundi dernier, à Saint-Roch, sous la direciion de M. Ver-
voitte. Un Salut solennel, de la composition de M. Ver-
voitte, a été chanté à deux heures et demie dans la même
église.
Cette semaine, à la suite d’une longue maladie, est
mort l’un de nos plus féconds auteurs dramatiques, M.
Edouard Brisebarre. Citons, parmi ses pièces à succès :
le Baiser de l’étrier, le Tigre du Bengale, Léonard, les Pau
vres de Paris, l ! Arracheur de dents, les Lettres des anciennes,
les Ménages de Paris, etc., etc.
DEPARTEMENTS
Angers. — La représentation des Dragons de Villars,
à notre nouveau théâtre, a été des plus bri lantes et certai
nement la mieux jouée, la mieux chantée que nous ayons
eue d puis son ouverture. L’honneur en revient à Mme
Ecarlat-Geismar, qui a supérieurement rendu le rôle de
Rose Friquet.
Angers est une ville artistique, on y aime les arts avec
discernement ; les amateurs y sont des hommes instruits.
Il est donc à regretter que le directeur du théâtre n’ait pas
la bonne inspiration d’engager, non pas pour quelques
représentations, mais pour toute la durée de la saison, des
artistes de mérite. Tout le monde y gagnerait.
Rouen.— La Société Boïeldieu est tout-à-fait recons
tituée. Elle a fait exécuter, pour la fête de Sainte-Cécile,
sous la direction de M. Martin, le Christus Vinctt de M. Ch.
Vervoitte, qui a produit un grand effet sous les voûtes
grandioses de l’église Saint-Ouen.
Sait-Q remtim. — La Société chorale de Saint-Quen
tin vient Redonner un grand concert dont le produit était
destiné à l’érection d’un monument à la mémoire des sol
dais morts pour la patrie. La salle était comble à ce point
qu’on a dû refuser beaucoup de monde. C’est dire que le
but a été atteint et la recette des plus fructueuses.
Cette Société, parfaitement dirigée par M. Vinchon, a
une organisation artistique que nous croyons unique dans
ce genre Elle subventionne une école où toutes les bran-
che s de l’art musical sont enseignées.
Bordeaux.—Le premier concert du Cercle philhar
monique a été fort brillant. Il a eu lieu samedi dernier.
On y a entendu Mme Penco, M. G. Saint-S ëis, et une
toute jeune violoniste, Mlle Nelly Guibert, élève de M.
Charles Lamoureux.
Auch. — L’Orphéon Auscelain pour répondre au désir
exprimé par ses membres honoraires, vient de reprendre
ses études sous l’habile direction de WM. T. et H. Le Bel.
Il a inauguré ses travaux par l’exécution de la messe
annuelle de la Société, qui a été chantée à la cathédrale
le mardi 26 décembre.
ETRANGER
Bruxelles — Guillaume Tell, avec Faure, a fait salle
comble la semaine dernière ; mais une indisposition a
obligé le célèbre baryton à se faire remplacer par M. La-
salle, pour le- deux représentations suivantes où il devait
chant i le même rôle. Pour la même raison, Hamlet n’a
passé que le 26.
Mme Ristori, la célèbre tragédienne, a donné, à la Mon
naie. deux représentations d’un mélodrame intitulé: Ma
rie- Antoinette, où elle a obtenu un grand succès. — La
direction du théâtre delà Monnaie devien ira vacante le
ier juin 1872. La nouvelle concession sera accordée pour
liois ans.
Le premier Concert populaire a eu lieu dimanche der
nier, sous la dneciion de M. Adolphe Samuel, qui a été
accueilli, à son arrivée au pupiire, par d’unanimes ap-
plaudi.-s ment-. Le programme était emprunté au réper
toire classique.
Le 18 décembre, la Société Chorale de Bruxelles a don
né une soirée musicale à laquelle Aillé Marie Roze a prêté
son concours. La chai inan e cantatrice, dont le talent et
la voix se sout remarquablement développés, a été chaleu
reusement applaudie.
— L’auteur AHumiët et de Mignon, du Caïd, d’un Songe
d’une nuit d’été et de Psyché, est traité royalement à Bru
xelles. Descendu au Couservatoire même, chez son collè
gue Gevaert, une invitation à dîner du Roi et de la Reine
est venue, jeudi dernier, convier à la Cour les deux direc
teurs des Conservatoires de Paris et de Bruxelles. Pendant
le repas, l’excellente musique des Guidesbe/ges, dirigée par
M. Bender, a fait entendre plusieurs fantaisies sur les œu
vres d’Ambroise Thomas. L’avant-veille, l’échevin des
Beaux-Arts, M. Fumk, qui avait visité le Conservatoire de
Paris il y a quelques semaines, recevait chez lui M. Am-
broise Thomas en compagnie de M. Gevaert, qui occupe à
Bruxelles une très-haute situation due à ses mérites de
grand musicien lettré. Ceite situation est telle que le Roi
a visité en personne le Conservatoire, désireux de s’inté
resser paruculièrement à cette institution. Bref, la Belgi
que, en perdant le doyen des musiciens savants du monde
entier, M. Fétis, a eu la bonne fortune de rencontrer chez
elle-même, en la personne deM. Gevaert, un jeune savant
destiné à fournir une carrière non moins glorieuse que
celle de son prédécesseur.
Le Gérant: E. COUDRA Y.
LA NOUVELLE FRANCE CHORALE
iabitude nous
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R. S.
CHARTRES
} théâtre, qui
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direction du
e Guillaume,
dans un con-
de avait con
ue gracieuse;
intiment ex-
le Guillaume
to de Golter-
larmé et en-
né leurs bra.
reux, où e'Ie
l’y suivent,
lérite.
de Villars et
illi ; le grand
; c’est un de
ime et l’or-
du chant.
. Auger, ha
it M. Richard
charmant té-
irs que sur la
e grand duo
la soirée, et
lurs. L’air de
Slé un artiste
3 un choix à
nous donne-
de Ruppès,
charme qui
, on eût en-
ment à M. de
mpagnateur,
é dignement
renir comme
de faire de
L.
le Choral de
tait l’effectif
mbre hono-
s-animées au
‘admission
ès-heureuse
labits noirs.
Rillé, d’In-
eur de l’Or-
rrivé assez à
lirecteur du
lont l’entrain
mais reve-
ses convives
résents que
uvert la sé-
Iresse de la
ente impro
pas précisé-
iis effleurait
s et chaude-
réel mérite,
lie, de L. de
juger de la
idant l’exé-
Choral sera,
e son passé
S.
i donné par
Bergalonne,
lève un or-
é les efforts
bien mérité
écutée avec
ments ; tout
-bien inter-
sée par M.
trée par M.
; Kling; la Rêverie, de Schumann, et l’ouverture du Freys-
chutz.
My. Nennk-Lévy a fait entendre un caprice pour violon
celle, de sa composition, qui a conquis tous les suffrages,
j Comme exécutant et comme compositeur, il a prouvé
J qu’il était un des maîtres du violoncelle.
I Nous espérons que le public genevois soutiendra une
entreprise musicale dont le but est de vulgariser les œu
vres des grands maîtres de la symphonie et de répandre
le goût des belles compositions orchestrales; ce noble
but mérite toutes les sympathies des dilettantes et elles
ne manqueront pas à la Société des çoncerts populaires.
Un concert donné par M. Kling, pour l’audition de ses
œuvres, a pleinement réussi. L’ouverture de Marie Stuart,
de M. Kling, sur I e poème de Schiller, a dé,à été exécutée
■ au théâtre et fait pressentir chez son auteur un vrai talent
de compositeur.
Le Quando corpus. chœur mixte, sans accompagnement,
tiré du Stabat mater, du même auteur, a été très-bien
rendu, et a révélé chez le jeune maestro une variété de
son talent.
Les deux fragments de l’opéra inédit la Reine Bertho
(paroles de J. Mulhauser) étaient naturellement la partie
importante de celte soirée, destinée à faire connaître au
public la dernière production de M. Kling. L’impression
a été généralement très-favorable.
N’oublions pas les autres morceaux du programme, qui
étaient parfaitement choisis. La Fantaisie sur un thème de
Chopin a été brillamment enlevée par M. Brivadi, auquel
les éloges ne sont plus à faire.
La Symphonie concertante de Dancla, pour deux violons,
où l’on a pu admirer la puissance du jeu de M. Berga-
lonne, qui ne se produit que trop rarement comme soliste,
et l’excellent accompagnement de M. Garin. Enfin le Di-
vertimento de Mozart, dans lequel M. Garin a mérité et ob
tenu les plus chaleureux applaudissements, partagés du
reste avec les autres artistes chargés de l’exécution de ce
moi ceau.
M. Hugo de Senger s’est surpassé dans la tâche ingrate
de l’accompagnement.
En somme, bonne soirée pour le public et pour le
jeune auteur qui ne peut qu’avoir foi en son avenir.
geaascssasqeznen=sz====x=xxz===s=zx==x==x===m=zaxxAz====A=====x========sasxx======z========
THÉÂTRES
De quelque côté qu’on tourne les yeux ou les oreilles,
on ne constate que des reprises. Aussi vais-je rétrograder
et vous parler de la Jeanne d’Arc de M. Serpette, pr mier
prix de Rome. — L'œuvre de ce jeune homme vient d’a
voir le rare honneur d’être exécuté à l’Opéra, honneur,
bâtons-nous de le dire , pleinement justifié. — Le talent
du jeune lauréat s’affirme par de grandes qualités ; il a la
couleur, le sentiment dramatique, je dirai plus, il ale
tempérament d’un véritable compositeur de grand opéra.
—• Le morceau qui a produit le plus d’effet est l’air du
ténor : 0 Jeanne, souviens-toi ! Sa candeur et sa poésie ont
vivement impression? é le public difficile de l’Opéra. L y
a un trio (prière) très-remarquable, d’un style élevé et
soutenu. Somme toute, cette cantate est éciite par un
homme qui sait.
Q e M. Serpette se défasse du défaut de presque tous
les débutants quittant les bancs de l’école, l’abus des cui
vres, et nous aurons un compositeur appelé à se faire un
grand nom. M. Gailhard et Mlle Bloch ont eu une nou
velle occasion de se faire admirer dans l’exécution de cette
cantate. — Citons aussi M. Richard, éleve du Conserva
toire, que nous avons déjà entendu et apprécié au concert
Pasdeloup.
M. Halanzier, l’habile directeur de notre grande scène
lyrique, mérite les plus grands éloges, et nous devons es
pérer beaucoup de la nouvelle diréction qui, en ouvrant
la poite aux jeunes, rend un véritable service à l’art.
La reprise de Robed le Diable nous a paru bien pâle;
faute de Nicolini, avec qui les pourparlers n’ont pas abouti,
la direction de l’Opéra a engagé Dulaurens. Ce dernier a
des qualités, mais il exagère l’ampleur de son organe, de
là, l’absence complète des nuances. — Quant à Mlle Fidès
Devriès, la bonne opinion que nous avait donnée son dé
but dans Faust s’est pleinement confirmée, sauf la voix un
peu faible pour cette grande scène; M le Devriès possède
du moins des qualités de style incontestable. L’expression
avec laquelle elle a dit l’air de grâce, lui a valu une triple
salse d’applaudissements. — M. Ponsard est bien faible
dans le rôle de Bertiam.
Ne parlons pas de ce rôle sans adresser quelques mots
de regrets à son créateur, que la mort vient d’enlever, et
qui laissera à notre Académie de musique, où il brilla si
longtemps, des souvenirs tout remplis d’admiration, je
veux parler de Levasseur. — La Nouvelle France chorale a
donné un article nécrologique dans son dernier numéro,
où la vie de ce grand chanteur est fidèlement esquissée.
L audition de iode symphonique de Gounod, qui avait
eu un succès d’estime au Con ervatoire, n’a pas eu le même
sort à l’Opéra-Comique. Je regrette bien q iie l’aut eur de
Faust ait été entraîné, je ne sais par quel caprice, à écrire
cette partition en quelques heures, mais il est certain que
l’on ne reconnaît dans Gallia aucune des qualités du
maître.
Quant à Mme Weldon, venue exprès de Londres pour
interpréter cette œuvre, sa vi ix est mince, d’un timbre
perçant, et il était complètement inutile qu’elle vînt de si
loin.
Il y a cependant, dans l’ode de Gounod, un chœur à
grand effet. C’est du reste le premier chœur mis à l’étude
par l Union musicale, à Strasbourg, le conseil municipal
ayant voté 17,000 francs de subvention pour celle Société,
sous celle condition sine quâ non. — Il y a là une har
diesse patriotique qu’il est bon de signaler.
h Si M. Bessedèvre a échoué en voulant monter des con-
ceits au théâtre des Variétés, le déficit est largement com-
pensé par le succès qu’il obtient avec ceux qu’il donne au
théâtre du Châtelet. — L’attrait principal du premier con
cert était la musique de la Garde de Paris, qui a exécuté
d’une façon remarquable la Marche aux flambeaux, de
Meyerbi er.
Le programme du second concert comprenait quelques
œuvres de Liiolff, l’auteur a été chaleureusement ap
plaudi. Ce que c’est pourtant : si l’auteur de la Marche des
Gvondins s’était borné à écrire des œuvres symphoniques,
il est probable qu’il serait beaucoup moins populaire; mais
depuis qu’il a fait la musique d’une grosse farce appelée
la Boite de Pandore, Litolff est acclamé Je me hâte de dire
que la musique en est charmante et que dimanche elle a
obtenu un grand succès.
ANATOLE GAIIÉRY.
THÉATRE DE L’OPÉRA : reprise du Prophète. — MM. Villaret
et Caron; Mines Bloch et Mauduit.
THÉÂTRE LYRIQUE DE L’ATHÉNÉE : Javotte, opéra comique en
trois actes de Thomson, musique de M. E. Jonas, — Mmes
Ugalde et Douau; MM. Solon et Aujac.
La reprise du Prophète à l’Opéra vient de compléter la
liste des ouvrages du répertoire que M. Hlanzier devait
remettre à la scène, avant de songer à préparer aucune
nouveauté.
Cette partition est, à notre avis, celle où Meyerbeer
s’est affirmé avec le plus de puissance, celle qui nous pa
raît mériter d’être classée la première de cette admirable
série, dans laquelle nous assignerions le second rang aux
Huguenots, le troisième à V Africaine, et le quatrième à
Robert le Diable.
Le Prophète nous montre le maître allemand en pleine
possession de lui-même, débarrassé de ces craintes pué-
riles de ces préoccupations énervantes du dégoût du pu
blic, dont on retrouve si fréquemment les traces dans ses
autres opéras. Ici, plus de concessions, plus de codas à
l’italienne, plus de roulades maladroite-: ; un style noble,
sévère, qui révèle le penseur sous le musicien.
C’est dans le Prophète que Meyerbeer fait parler à la
musique un langage qu’elle ignorait pour ainsi dire jus
qu’alors. Les passions populaires, les idées d’affranchi sse-
ment et de liberté de la multitude, opposées au despo-
tisme et à l’orgueil des grands seigneurs, la révolution
sociale faisant sa première apparition, et apportant son
premier trouble dans les consciences, sous le couvert mys-
tique des anabaplistes, tout cela a trouvé son expression
propre avec une merveilleuse précision dans la musique
complexe de cette œuvre admirable.
Meyerbeer, en écrivant le P/ ophè e, à considérablement
agrandi le domaine d’un art auquel les esprits étroits et
routiniers veulent assigner les limites du sentiment dans
ce qu’il a de plus banal, malgré les démentis que leur
donnent chaque jour les nouvelles conquêtes de l’école
moderne.
Que dire de cet acte splendide de la cathédrale? de la
marche qui ouvre si magistralement la scène? du chœur
des enfants, d'un caractère si touchant?... Et le cri de
Fidès reconnaissant son fils! le dialogue palpitant de
J an et de sa mère !... Et ces chants liturgiques d’une
grandeur si imposante! Et ces interruptio: s anxieuses du
peuple s’adressant à Fi lès : Parlez! parlez !
N’est-ce pas là h vie elle-même? Le compositeur n’est-
il pas parvenu, à force d’inspiration et de science, à ren
dre les sentiments différents des personnages, et même les
sensations différentes des situations avec un tel accent de
vérité que le spectateur non sceptique oublie le lieu dans
lequel il se trouve, ne sait plus s'il est au théâtre, s’il en
tend de la musique, s’il a devant lui d s acteurs, pour vi
vre la pièce elle même, s’identifier tout entier dans l’action
qui se déroule à ses yeux, jusqu’à ce que la chute du ri
deau vienne mettre un terme à sou illusion.
Meyerbeer, dans la scène de la cathédrale, est sorti du
convenu dont jusqu’alors il n’avait osé franchir les bor-
nes; il est entré résolûment dans le drame lyrique, tel
que le conçoit l’école moderne, et cela sans rompre avec
la forme, sans avoir recours à des ressources nouvelles,
en gardi ni un respect légitime des règles que le génie peut
observer sans e ce entravé dans son essor.
Voilà pourquoi nous trouvons le Prophète supérieur aux
autres œuvres de Meyerbeer.
C’est le 40 avril 1849 qu’eut lieu la première représen
tation du Prophète. Le succès fut immense et se soutint
pendant longtemps, malgré les préoccupations de l’épo-
que.'
La distribution était excellente : Roger débutait a l’O
péra dans le rôle de Jean, ainsi que Mmes Viardot et Cas-
telian dans ceux de Fidès et deBertha ; Levasseur rentrait
pour créer le personnage de Zacharie, destiné d’aboid à
Alizaid, qu’une attaque d’apoplexie était venu enlever
pendant les répétitions de l’ouvrage.
La presse, cependant, ne fut pas unanime à constater
l'éciatante réussite du Prophète; Castil Blaze, le dérangeur
audacieux du Freychüt^, l’auteur incompris de Choriste et
Liquoriste, le critique influent qui avait nié la valeur des
Huguenots, ne craignit pas d’écrire les lignes suivantes :
« Lorsqu’on est assez heureux pour avoir à sa disposi
tion des virtuoses tels que Roger, Levasseur, Mmes Viar-
dot et Gastellan, on doit leur faire exécuter autre chose
que du plain-chant. Encore un opéra veuf de son ouver-
lure ! Encore un opéra borgne ! El de trois ! »
Et plus loin :
« Rossini s’élève de chef-d’œuvre en chef-d’œuvre, et
s’arrête au point culminant marqué par Guillaume Tell. M.
Meyerbeer suit une marche opposée : il va diminuendo et
fait un pas de plus vers le perdendosi. »
Bien des journalistes, qui depuis ont fait leur meâ culpâ,
suivirent l’exemple de Castil Blaze,j et formulèrent avec
une imprudente précipitation les jugements les plus injus
tes; quelques-uns même se sont entêtés ju-qu'à présent à
ne pas vouloir i econnaître les beautés de premier ordre
que contient cette œuvre remarquable, consacrée par
vingt années de succès. Ceux-là mourront dans l’impéni
tence finale, et nous constatons avec plaisir que leur auto
rité s’affaiblit chaque jour davantage, et que le nombre de
leurs lecteurs diminue avec une rapidité du meillé ur au
gure. On peut se faire une idée des piogiès incessants de
l’éducation musicale du peuple français par la perle de
plus en plus sensible de leur influence.
Mais n'engageons pas de polémique dans le vide, etre-
venons au sujet qui nous occupe. Castil Blaze se trompe
quand il dit que le Prophète n’avait pas d’ouverture. Meyer
beer en avait composé une qui figure sur la première édi
tion de la partition, et qui fut retirée, au dernier moment,
par le maître lui-même comme indigne de servir de péris
tyle à son œuvre monumentale.
M. Pasdeloup la fit entendre à titre de curiosité, il y a
quelques années, aux Concerts populaires; le public l’ac
cueillit avec une froideur méritée.
Une autre coupure fut pratiquée; celle-là est déplora
ble : c’est le chœur des vierges condamnées à mourir par
le Roi-Prophète. Exécuté à la Société des concerts du Con
servatoire, ce morceau produisit un très grand effet. On
ne peut que regretter que l’on ait jamais songé à le réta
blir à la représentation. M. Halanzier, en restituant cette
belle page, aurait droit à la reconnaissance des dilet
tantes.
L’exécution actuelle est convenable; il faut même
avouer, pour être sincère, que la nouvelle direction n’a
vait pas encore fait aussi bien.
M. Villaret chante et joue le rôle de Jean avec une
glande conviction. C’est avec Eléazard, de la Juive, le
personnage qui lui convient Lemieux. Peut-être fait-il un
peu trop ressortir le côté guerrier, au détriment du côté
religieux. Toujours est-il que M. Villaret reste encore le
seul ténor de grand opéra que possède, en ce moment,
l’Académie de musique.
Dans le rôle de Fidès, Mlle Bloch nous a paru en pro
grès : sa voix est moins inégale, son jeu plus étudié; ses
élans sont plus réfléchis et mieux à leur place. M le Bloch
se déciderait-elle à travailler et à rattraperle temps qu’elle
a perdu depuis le jour où elle remportait son premier
prix d’opéra au Conservatoire, dans la scène finale du
Roméo de Vaccaj, et où elle donnait des espérances qui
devaient être si lentes à se réaliser?
Le personnage de Bertha était échu à Mlle Mauduit. Elle ;
y a apporté ses qualités habituelles de style et de tenue, |
qui lui ont assuré une place des plus honorables parmi |
les artistes de l’Opéra.
M. Caron, toujours prêt à rendre service, a consenti à
chanter Oberthal. Inutile de vous dire qu’il y a été excel- '
lent. |
La danse, l’orchestre et les chœurs, ont concouru au :
bon ensemble de l'interprétation. Sans atteindre la perfec- J
tion, la réprésentaticn de mercredi dernier a étésatisfai- ,
santé. Il serait à souhaiter que la moyenne des exécutions |
se maintint toujours à cet estimab'e niveau.
Nous ne nous expliquons pas bien comment M. Marti- |
net, un directeur doublé d’un artiste, que nous avons vu |
jusqu’à ce jour encourager de préférence les œuvres bon- |
nêtes et sérieuses, a pu, oubliant son passé, ouvrir toute |
grande à l'opérette cascadeuse la porte d’un théâtre qu’il i
se plaît à décorer du nom de Théât: e-Lyrique.
Car il n’y a pas à ‘y tromper, Javotte n’est pas, quoiqu’on |
dise l’affiche, un opéra comique : c’est une farce, lugubre ;
à vrai dire—elle nous vient de la terre classique du spleen ;
— mais enfin c’est une farce qu’on pourrait comparer à |
i OEil crevé, au Petit Faust et au Canard à trois becs, si l’au- ;
leur du livret avait su y mettre autant de aiete qu’en con
tiennent ces amusantes bouffonneries. 1
Peu -être aussi en est-il du genre excentrique comme |
de certain vin grossier, qui ne manque pas de saveur quand •
on le boit dans un gobelet d’étain au cabaret; mais qu’on |
trouverait exécrable servi dans un verre mousseline à la |
Maison-d'Or. Nous croyons très-volontiers que Javotte se :
laisserait entendre aux Folie -Dramatiques ou dans tout i
autre Alcazar; mais au Théâtre-Lyrique, dont le nom seul :
évoque tant de glorieux souvenir» ! ..
Nous concevons parfait ment le scrupule qui a arrêté i
au dernier moment les traducteurs de la pièce de M. |
Thompson, et les a empêchés de se faire nommer avec lui. i
Ils ont compris, en hommes d’esprit qu’ils sont, qu’ils de- |
vaieut laisser toute la responsabilité d’une pareille tenta- :
tive à l'auteur anglais. |
Le livret pitoyable de Javotte a médiocrement inspiré |
M. Jonas. Sa partition est claire, mélodique et bien rhy- ;
thmée ; mais elle manque complètement d’originalité. Les |
réminiscences y abondent. Nous avons salué au passage |
des motifs de la Grande-Duchesse, de Si j’étais roi, des Ba- |
vards, de Don Pasquale, etc., etc. L’emprunt le plus hardi, |
c’est la reproduction textuelle de la Marche funèbre de :
Chopin, que le compositeur a placé dans une leçon de |
danse! Faut-il voir là un excès de candeur plutôt qu’un ?
excès d’audace ?
Le public a cependant applaudi frénétiquement tous les |
morceaux de JavolD ; il a même écrasé sous les bravos, vé- |
ritable pavés de l’ours, celie qui fut Mme Ugalde, et qui |
n’en est plus, elle aussi, que la réminiscence.
Nous devons une mention spéciale à Mlle Douau, jeune |
artiste à la voix agréable, à la méthode correcte, qui s’esi |
tirée avec intelligence du rôle de Javotte.
MM. Solon et Aujac ont fait de louables efforts pourren-
die comiques deux personnages de pick pocket d’une
gaieté un peu trop britannique pour amuser des Fran- '
çais.
L’orchestre a joué les yeux fermés la musique facile de |
Javotte, etM. Maton en a dirigé l’exécution avec autant de ;
conviction que s’il s’agissait d’un opéra de M+yeibeer, »
G’esi décidément un véritable chef d'orchestre.
VICTORIN JONCIÈRES. |
NOUVELLES s
Paris. — Les concerts populaires Pasdeloup attirent |
toujours la fouie. Gela s’explique par le programme très- |
bien composé et par l’exécution qui est excellente.
On parle des prochains débuts de M. Trinquier, ténor,
qui a tenu les grands premiers rôles à Marseille, Nantes et
Bordeaux. Il fera ses débuts dans le Trouvère.
Mile I at u vient de signer un engagement avec l’Opéra-
Comique. Elle débu era à ce théâtre par le rôle de la com
tesse des Noces de Figaio, qui vont entrer en répétition, et
dont la distribution est la suivante : Figaro, M. Bouhy ; le
comte, M. Melcbissédec; Bariholo, M. Nathan; Basile,
M. Pote! ; Antonio, M. Thierry; Chérubin, Mme Garvalho ;
la comtesse, Mlle Battu; Suzanne, Mlle Cico ; Barberine,
Mlle Ducasse ; Marceline, Mlle Decroix.
L'élection pour le fauteuil d’Auber, à l’Académie des
Beaux-Arts, est fixé au 8 janvier prochain.
On s’occupe en ce moment, au nouvel Opéra, d’organi
ser le système qui sert à lever ou à baisser la rampe,ainsi
que le treuil autour duquel s’enroulera le rideau. C’est
par une nouvelle méthode que sera manœuvré celui-ci.
Un seul homme pourra, au moyen d’une simple mani
velle, le lever et le baisser avec telle rapidité qu’il lui
conviendra.
En même temps, on pose les horloges, qui seront au
nombre de neuf : une extérieurement, deux dans le foyer,
une au foyer des artistes, une au foyer des choristes, une
au foyer de la danse, une à l’entrée de derrière, et les
trois autres au secrétariat et à l’administration.
Les deux plus belles sont, sans contredit, celles du
foyer, qui auront chacune 1 mètre 10 centimètres de dia
mètre.
Les colleurs posent partout où besoin en est du papier;
il n’y en aura, du reste, qu’à l'administration, chez M. Ha
lanzier et dans les loges des artistes. Partout ailleurs, les
murs seront peints et vernis.
Vers le 1er janvier, le nouvel Opéra sera presque exclu-
sivenent livré aux tapissiers, qui ont déjà, du reste, ainsi
que nous l'avons dit, commencé leur œuvre.
Quant aux peintures du plafond, quoique très-avancées
déjà, elles ne peuvent être terminées avant la fin de février
ou le commencement du mois de mars.
L’oratorio de Noël, de Lesueur, a été fort bien exécuté,
lundi dernier, à Saint-Roch, sous la direciion de M. Ver-
voitte. Un Salut solennel, de la composition de M. Ver-
voitte, a été chanté à deux heures et demie dans la même
église.
Cette semaine, à la suite d’une longue maladie, est
mort l’un de nos plus féconds auteurs dramatiques, M.
Edouard Brisebarre. Citons, parmi ses pièces à succès :
le Baiser de l’étrier, le Tigre du Bengale, Léonard, les Pau
vres de Paris, l ! Arracheur de dents, les Lettres des anciennes,
les Ménages de Paris, etc., etc.
DEPARTEMENTS
Angers. — La représentation des Dragons de Villars,
à notre nouveau théâtre, a été des plus bri lantes et certai
nement la mieux jouée, la mieux chantée que nous ayons
eue d puis son ouverture. L’honneur en revient à Mme
Ecarlat-Geismar, qui a supérieurement rendu le rôle de
Rose Friquet.
Angers est une ville artistique, on y aime les arts avec
discernement ; les amateurs y sont des hommes instruits.
Il est donc à regretter que le directeur du théâtre n’ait pas
la bonne inspiration d’engager, non pas pour quelques
représentations, mais pour toute la durée de la saison, des
artistes de mérite. Tout le monde y gagnerait.
Rouen.— La Société Boïeldieu est tout-à-fait recons
tituée. Elle a fait exécuter, pour la fête de Sainte-Cécile,
sous la direction de M. Martin, le Christus Vinctt de M. Ch.
Vervoitte, qui a produit un grand effet sous les voûtes
grandioses de l’église Saint-Ouen.
Sait-Q remtim. — La Société chorale de Saint-Quen
tin vient Redonner un grand concert dont le produit était
destiné à l’érection d’un monument à la mémoire des sol
dais morts pour la patrie. La salle était comble à ce point
qu’on a dû refuser beaucoup de monde. C’est dire que le
but a été atteint et la recette des plus fructueuses.
Cette Société, parfaitement dirigée par M. Vinchon, a
une organisation artistique que nous croyons unique dans
ce genre Elle subventionne une école où toutes les bran-
che s de l’art musical sont enseignées.
Bordeaux.—Le premier concert du Cercle philhar
monique a été fort brillant. Il a eu lieu samedi dernier.
On y a entendu Mme Penco, M. G. Saint-S ëis, et une
toute jeune violoniste, Mlle Nelly Guibert, élève de M.
Charles Lamoureux.
Auch. — L’Orphéon Auscelain pour répondre au désir
exprimé par ses membres honoraires, vient de reprendre
ses études sous l’habile direction de WM. T. et H. Le Bel.
Il a inauguré ses travaux par l’exécution de la messe
annuelle de la Société, qui a été chantée à la cathédrale
le mardi 26 décembre.
ETRANGER
Bruxelles — Guillaume Tell, avec Faure, a fait salle
comble la semaine dernière ; mais une indisposition a
obligé le célèbre baryton à se faire remplacer par M. La-
salle, pour le- deux représentations suivantes où il devait
chant i le même rôle. Pour la même raison, Hamlet n’a
passé que le 26.
Mme Ristori, la célèbre tragédienne, a donné, à la Mon
naie. deux représentations d’un mélodrame intitulé: Ma
rie- Antoinette, où elle a obtenu un grand succès. — La
direction du théâtre delà Monnaie devien ira vacante le
ier juin 1872. La nouvelle concession sera accordée pour
liois ans.
Le premier Concert populaire a eu lieu dimanche der
nier, sous la dneciion de M. Adolphe Samuel, qui a été
accueilli, à son arrivée au pupiire, par d’unanimes ap-
plaudi.-s ment-. Le programme était emprunté au réper
toire classique.
Le 18 décembre, la Société Chorale de Bruxelles a don
né une soirée musicale à laquelle Aillé Marie Roze a prêté
son concours. La chai inan e cantatrice, dont le talent et
la voix se sout remarquablement développés, a été chaleu
reusement applaudie.
— L’auteur AHumiët et de Mignon, du Caïd, d’un Songe
d’une nuit d’été et de Psyché, est traité royalement à Bru
xelles. Descendu au Couservatoire même, chez son collè
gue Gevaert, une invitation à dîner du Roi et de la Reine
est venue, jeudi dernier, convier à la Cour les deux direc
teurs des Conservatoires de Paris et de Bruxelles. Pendant
le repas, l’excellente musique des Guidesbe/ges, dirigée par
M. Bender, a fait entendre plusieurs fantaisies sur les œu
vres d’Ambroise Thomas. L’avant-veille, l’échevin des
Beaux-Arts, M. Fumk, qui avait visité le Conservatoire de
Paris il y a quelques semaines, recevait chez lui M. Am-
broise Thomas en compagnie de M. Gevaert, qui occupe à
Bruxelles une très-haute situation due à ses mérites de
grand musicien lettré. Ceite situation est telle que le Roi
a visité en personne le Conservatoire, désireux de s’inté
resser paruculièrement à cette institution. Bref, la Belgi
que, en perdant le doyen des musiciens savants du monde
entier, M. Fétis, a eu la bonne fortune de rencontrer chez
elle-même, en la personne deM. Gevaert, un jeune savant
destiné à fournir une carrière non moins glorieuse que
celle de son prédécesseur.
Le Gérant: E. COUDRA Y.
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