Titre : La Chronique mondaine, littéraire & artistique : journal hebdomadaire
Éditeur : [s.n.] (Nîmes)
Date d'édition : 1898-04-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32741873b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 avril 1898 30 avril 1898
Description : 1898/04/30 (A7). 1898/04/30 (A7).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG30 Collection numérique : BIPFPIG30
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51054856x
Source : Bibliothèque Carré d'art / Nîmes, 33352
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
A CHRONIQUE MONDAINE
Dans l'âge adulte cet alcoolisme la-
tent, dit inconscient, devient plus grave.
Le café remplace trop souvent le
gymnase et la salle d'escrime. Les con-
seils de révision sont là pour prouver
que le nombre des jeunes gens reconnus
impropres au service militaire augmen-
te d'année en année.
Les conséquences deviennent alors
des plus graves. La progéniture s'en
ressent, la femme elle-même subit le
contre coup de cet alcoolisme incons-
cient qui semble ne pas avoir d'effets
apparents. Il prépare cependant une
vieillesse triste, douloureuse, que le
souvenir du passé rend presque insup-
portable.
En terminant le conférencier fait appel
à la jeunesse de nos écoles largement
représentée à cette conférence pour met-
tre en pratique les bons conseils qu'il
vient de leur donner.
Eden-Théatre.
Mlle Jane May , une artiste-étoile
parisienne, doit donner très prochaine-
ment à l'Eden, avec une troupe d'artis-
tes bien connus, la Mare an diable, co-
médie en trois actes de Georges Sand
et une pièce militaire en trois actes de
M. Roger de Presle : Nos Réservistes.
Un curieux procès.
On vient de juger, à la cour criminel-
le d'Oakland (Californie) un procès
dont les débats ont eu lieu sans bruit.
L'accusé, le plaignant, la plupart des
témoins et un avocat étaient sourds-
muets, le silence le plus complet a régné
dans la salle d'audience et, au lieu des
langues, ce sont des doigts qui fonction-
naientsans interruption. L'avocat sourd-
muet s'appelle M. Rolnd Grady, son
infirmité ne l'a pas empêché de passer
de brillants examens. Il s'est adjoint un
autre avocat, qui a parlé quand cela était
nécessaire et qui comprenait le langage
par signes.
Nous lisons dans Le Menestrel du 17
avril 1898 au sujet de Mlle Marguerite
Long, notre compatriote :
« C'est une très charmante pianiste
que Mlle Marguerite Long et une artiste
de race, qui ne tardera pas à faire parler
d'elle. Son succès a été aussi franc que
légitime dans le concert qu'elle a donné
avec l'excellent concours de Mlle Jane
Marignan et M. Kerrion. Elle s'est tait
très justement applaudir avec M. Ker-
rion dans un duo de Mendelsson, pour
piano et violoncelle, puis, seule dans le
Carnaval de Vienne, de Schurrtann, deux
études de Chopin, la Rapsodie hon-
groise n° 15, -de Listz, et diverses pièces
de Stephen Heller, Marmontel, Th.
Dubois, Saint-Saëns, Pfeiffer et Tho-
mé. r.
Le Torero de cette semaine publie, en
tête de ses colonnes, un article de Jean
Carrère.
Lire ensuite : la Semaine taurine, Cor-
nigrammes, Du bon ordre dans la cour-
se, « Recommencement » (article sur la
condamnation de Minuto et Litri, à
Bordeaux), Compte-rendu delapremiè-
re corrida de Béziers, Courrier d'Espa-
gne, le Torero dans les départements,
etc
Le Torero est en vente partout.
Les petits bénéfices de la tauromachie.
En 1 897, Mazzantini a pris part à 66
courses et tué 168 taureaux ; Reverte ,
dans 71 courses, a tué 160 taureaux;
Guerrita a paru 76 fois en public et
tué 147 taureaux. Le produit de la sai-
son a été pour Mazzantini de 396,000;
fr. ; pour Reverte, de 276,000 fr.; pour
Guerrita, de 456,000.
Le métier de torero est plus dange-
reux que celui de ténor; mais il est en-
core plus lucratif.
Nécrologie.
On nous annonce d'Ivry-la-Bataille
(Eure) la mort de M. Edouard Lemaire,
maire de cette localité.
M. Edouard Lemaire s'est éteint à
l'âge de 5o ans, après une courte mala-
die qui ne laissait pas prévoir un si
cruel dénoûment.
Homme aimable ét serviable, d'une
grande bonté, M. Lemaire ne laisse que
des regrets après lui.
Nous adressons nos condoléances à
la famille en deuii et plus particulière-
ment à sa veuve Mme Edouard Lemai-
re et à ces enfants, MM. Paul et Marcel
Lemaire, ainsi qu'à Mme Tabourier.
NOUVELLES A LA MAIN
Guibollard fils est toujours naïf à
l'impossible, ainsi que son vénérable
père.
Tout dernièrement, sans ressources,
il aborde un de ses amis de collège.
— Comment ! lui dit ce dernier, tu es
sans place, mon pauvre Guibollard ?
— Mon Dieu, oui.
— Eh bien! justement, écoute: je
viens de passer devant un magasin où,
par écriteau, on demande des employés
des deux sexes.
— Pas de chance, en ce cas ! Moi, je
n'en ai qu'un.
★
* #
Il y a aussi une demoiselle Guibol-
lard qui complète la famille.
Une dame de ses amies l'interrogeait
hier sur ses prétentions littéraires.
— Chère demoiselle, que lisez vous
en ce moment ?
— Les romans de Voltaire.
— Vous dites ?
— Je veux dire les romans de Vol-
taire... Scott.
Whist.
NOS COMPATRIOTES
FRÉDÉRIC BÉCHARD
Un des doyens de la presse parisien-
ne, qui eut, sous l'Empire, comme criti-
que et comme auteur dramatique, son
heure de célébrité , M. Frédéric Bé-
chard , vient de s'éteindre à l'âge de
soixante-quatorze ans, succombant aux
suites d'une paralysie, qui, depuis près
de vingt ans, le privait de la faculté d'é-
crire.
Frédéric Béchard, dont le nom ne
doit plus dire grand'chose à la généra-
tion actuelle fut cependant une physio-
nomie curieuse , dont ses contempo-
rains, les Scholl, les Sarcey, les Cla-
retie et combien d'autres, se rappellent
certainement la vivacité méridionale, le
regard brillant, le teint lisse, ambré, la
moustache courte, en brosse, le nez en
bec d'aigle. Ce fut un fervent boulevar-
dier et un affolé de premières, qui ba-
taillait dans son feuilleton dramatique
comme un cuirassier dans une charge.
La préface d'Henriette Maréchal est là
pour le prouver.
Frédéric Béchard était né à Nimes,
d'une famille de robe ; mais arrivé de
bonne heure à Paris, où son Dère, Fer-
dinand Béchard, alors député du Gard,
avait acheté une charge d'avocat à la
cour de cassation et au conseil d'Etat, il
fit ses études au lycée Henri IV et eut
pour condisciples et amis le duc d'Au-
maie et Emile Augier. Son droit ter-
miné, après un court passage en qualité
de sous-préfet dans l'administration, il
entra dans la presse.
Il collabora successivement à la Mode
d'Arsène Houssaye, à la Revue de Pa-
ris, au Gaulois, au Figaro et enfin à la
Galette de France, où, pendant de Ion-
gues années, il rédigea avec une réelle
autorité le feuilleton dramatique du
lundi. Entre temps, il avait donné à
YOfficiel une série d'articles sur la loi
électorale, qui furent très remarqués.
Dans le roman, il publia soit seul, soit
en collaboration avec son ami, le comte
Armand de Pontmartin , les Corbeaux
du Gévaudan, les Traqueurs de dot, les
Déclassés, l'Echappé de Paris, Jambe
d''argent , De Paris à Constantiriople,
les Deux Lucien, etc.
Il donna à l'Odéon : le Passé d'une
femme, en trois actes , joué en même
temps que Le Testament de César Gi-
rodot, et à l'ancien Vaudeville de la
place de la Bourse, Les Déclassés.
Uneanecdote assez curieuse se ratta-
che à la genèse et à l'histoire de cette
dernière pièce. Frédéric Béchard, qui,
au fond, était un modeste, revendiquait
un titre quasi-glorieux : celui non pas
précisément de créateur, mais d'éditeur
responsable d'un mot nouveau, qui jus-
qu'alors n'était usité que comme adjec-
tif, et qu'il avait mis à la mode comme
substantif. C'était le mot de déclassé.
Au temps de sa jeunesse, il fréquen-
tait dans les salons littéraires les plus
élégants de Paris. Or, il se trouvait un
jour chez la générale de Mac-Mahon ,
quand la conversation tomba sur l'éter-
nelle question du paupérisme. Chacun
dit son mot, et celle qui devait être la
duchesse de Magenta, prenant à son
tour la parole, déclara que l'une des
causes principales de ce mal lui sem-
blait être dans ce fait que les individus-
lités, au lieu de graviter dans leur sphè-
re, cherchaient à en sortir.
La maîtresse de la maison ajouta :
— De sorte que si le mot était fran-
çais, je dirais que ces gens-là en arri-
vent à faire des déclassés.
Frédéric Béchard recueillit l'expres-
sion et promit à la générale d'en faire
son profit.
A quelques temps delà, il publia sous
le titre : Les Existences déclassées, une
série de nouvelles d'où il tira sa pièce.
Mais quand il s'agit de trouver un titre
pour l'affiche , l'embarras commença.
Allait-on l'intituler simplement Les
Déclassés, ce qui était une bien grosse
audace grammaticale, ou conserver le
titre primitif ? Ce fut l'imprimeur qui
trancha la question. Jugeant que ce
mot d'existences allongeait inutilement
le titre, il le supprima et livra, le soir
de la première, trop tard pour qu'on pût
la remanier, une affiche ainsi conçue :
Les Déclassés. Frédéric Béchard laissa
faire.
La pièce réussit et le mot fut lancé.
Depuis lors, en effet, l'Académie lui a
fait l'honneur de l'admettre comme
substantif dans son dictionnaire. Ce fut
une joie pour l'écrivain.
AMER PI CON
Exiger la bouteille authentique.
variét:
ACROBATIE
par Jean Lorrain
Rien de la politique.
L'acrobatie, dont je veux entretenir
aujourd'hui mon public, est tout sim-
plement celle des cirques, Atheneum,
Aquarium, Eden et autres établisse-
ments d'exhibition humaine ; l'acroba-
tie en collant de soie de couleur tendre,
aux jarrets et aux muscles tendus sur
le trapèze et la corde raide ; l'acroba'ie
à laquelle M. Edmond de Goncourt n'a
pas dédaigné de consacrer un roman :
les Frères Zemganno ; l'acrobatie à la-
quelle un des plus grands noms de
brance, un la Rochefoucauld, veut bien
sacrifier deux fois par an, chez Mollier,
devant le tout Paris des premières ;
l'acrobatie qui est une des gloires pri-
vées du romancier Pierre Loti.
L'antiquité et le moyen âge ont raf-
folé de l'acrobatie.
Qui de nous ne se souvient , pour
l'avoir lu dans Pétrone, de ce fabuleux
festin de Trimalcyon où, sur des cordes
tendues au dessus même de la tête des
convives, gambadent et pirouettent, des
flabellutrt de plumes de paon entre les
doigts, des jongleurs africains et des
danseuses nues, à peine voilées de ga-
zes de bidon !
Sur la table, ce ne sont que murènes
se débattant, vives encore, dans des
bassins d'eau de rose, plats de cervelles
de gelinotte et de langues de rossignols,
toutes les recherches et tous les raffine-
ments, toutes les folies de la gourman-
dise servies par toutes les bassesses
d'une population servile, s'efforçant de
faire aboutir les mamelles du monde
à la bouche d'un seul, du tyran : l'em-
pereur.
Or , pendant que le César repu de
viandes et de sauces, avec son triple
menton de goinfre impérial s'étageant
presque goitreux , sur le pli de graisse
de sa poitrine, coupe son hoquet d'un
verre d'eau à la neige et se soulage pieu-
sement en invoquant le Dieu "Crépitus ;
au milieu des parfums s'exhalant de
trépieds, des pétales de fleurs, oeillets et
jonquilles, s'effeuillant et pleurant du
centre de la salle , quels sont ces pieds
nus, au talon teint de pourpre, aux che-
villes serrées d'un anneau de verre ou
de métal, qui s'agitent et voltigent dans
l'espace, bien au-dessus des fronts?
Quelles sont donc ces hanches sans
sexe , comme moirées de sueur , en-
tr'apparues plus qu'entrevues dans la
vapeur de cinname et de nard montée
en tourbillons des quatre coins de la
salle ?
Ce sont les pieds agiles et crispés sur
la corde, les hanches balancées et flexi-
bles de Léona Dare, des Elton, des
Scheffer, des Océana et des miss Adda,
de ces temps !
La décadence romaine, affolee de
plastique et possédée de l'admiration
sensuelle du corps humain, quitte à les
égorger après, couvrait d'or et de bai-
sers ses athlètes, ses jongleurs, et ses
mimes ; Néron en faisait sa cour et son
intimité, Héliogabale les mettait dans
son lit : il est vrai que huit fois sur dix
l'empereur crevait comme un chien
aux latrines ou aux gémonies, l'acro-
bate dans le cirque, à moins qu'un ca-
price du maître ne s'offrît comme passe-
temps la décollation de l'artiste à la fin
du repas !
Le'moyen âge lui-même, le moyen
âge énorme et délicat, que l'imagina-
tion des poètes s'efforce en vain d'évo-
quer dans l'image d'une cathédrale ma-
jestueuse
Avec la croix d'or dans la nuit divine
D'entre l'envol du dôme et des tours .
eut la passion enfantine des bateleurs et
faiseurs de tours.
Une passion toute sarrazine rapportée
par les croisés de leurs longs séjours
dans les pays d'Orient, sous les rem-
parts de villes assiégées : ces villes de
brume et d'or, dont les noms merveil-
leux chantent, comme des voix de sirè-
nés, dans tout le Victor Hugo de la
Légende des siècles :
Heliopolis, Assur, Solyme et Ce'sare'e
Feuilletez plutôt les chroniques du
temps ; dans toute fête féodale, après le
tournoi obligé, il n'y est question que
de mômerie et de jongleries , de char-
meurs de serpents, de jongleurs sarra-
zins et de danseuses mauresques.
Au festin de noces d'Isabeau de Ba-
vière et du roi Charles VI un nain tout
empanaché jaillit et saute à pieds joints
sur la nappe, de la croûte même d'un
pâté crénelé comme une tour.
La Esmeralda, la danseuse du parvis
Notre Dame, éblouit d'un vol lumineux
d'abeille la nuit des ruelles de la Cité ;
les mystères, célébrés alors dans les
églises, laissent pénétrer jusqu'au pied
de l'autel les acrobaties aujourd'hui in-
ternées dans le cirque.
Il est vrai que si Rome antique en-
voie parfois ses acrobates aux bêtes ou
à la voirie, le moyen âge superstitieux
et convulsionnaire envoie,Tut, au gibet
et au bûcher ses amuseurs et faiseurs de
tours ; mômerie devient vite sorcelle-
rie à une époque où les écus se changent
en feuilles sèches dans le tiroir des vieil-
les entremetteuses, et où la chèvre Djali
prend sur la muraille éclairée d'un
quinquet fumeux, le sardonique et noir
profil du Diable.
{La fin au prochain numéro).
Conférence Mutualiste dans la
salle de l'Ancien Lycée, Grand'Rue, Ni-
mes, le mardi 3 mai, à 8 h. ip du soir,
organisée par les présidents des sociétés,
avec la présidence de M. Reinaud, avo-
cat , chevalier de Légion d'honneur ,
maire de la ville de Nimes.
Cette conférence sera faite par M.
Marquis (Pierre-Louis-Benoît), direc-
teur du journal l'Union des Mutualités,
président honoraire de la Fédération
Mutuelle Montpellieraine, président fon-
dateur de la Société de secours mutuels
Les Vauclusiens.
Sujet traité: Nouvelle loi relative aux
sociétés de secours mutuels.
L'entrée sera gratuite et les dames y
seront admises.
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CROISSANCE RAPIDE
Il est dans la nature de certains enfants de
croître si rapidement qu'ils perdent leurs forces
et sont réduits ù un état d'épuisement qui
invile pour ainsi dire la maladie. Il faut tou-
jours se rappeler que la croissance s'empare
des principes vitaux, vivifiants de la nourri-
ture, et que souvent, l'assimilation des ali-
rnerits est si insuffisante que les demandes
de la croissance une fois satisfaites, il ne reste
plus rien pour donner de la force vitale ou
soutenir le cerveau.
Ce qu'il faut dans tous ces cas est une forme
de nourriture qui soit facile d'assimilation
en même temps qu'efficace. Telle est l'Emul-
sion Scott qui présente l'huile de foie de mo-
rue médicinale en sa forme la plus pure, à
l'état d'une Emul-
>n part'
soignée, agréable
au goût, et com-
biner avec les hy-
pophosphites de
chaux et de soude.
Ces derniers sont
des éléments de
nutrition universel-
llement reconnus,
1 préconisés à ce
fitrc dans toutes
fJjjM les écoles médi-
V'iijlS' cales et par tous
les hommes de
science. L'huile de
Enlant BERTILLE foie de morue fait
de la chair et donne des forces à tout l'or-
ganisme, tandis que les hvpophosphites de
chaux et de soude soutiennent le cerveau,
donnent du ton au système nerveux, activent
la digestion et favorisent la saine formation
des os. L'Emulsion Scott, préparation idéale,
est indispensable lorsque les enfants souffrent
d'une croissance imparfaite ou de l'épuisement.
Dans la lettre qui suit, écrite sous l'expé-
rience oculaire, ce que nous venons de aire
trouve sa confirmation absolue.
Port-Ste-Marie (Lot-et-Gar.), 25 mars 1897.
Messieurs, mon enfant, âgé de 7 ans, sou lirait
de débilité générale par suite d'une crois-
sari?d. rapide'; il n'avait plus d'appétit et
s'affaiblissait de jour en .jour.
Grâce à votre précieuse Emulslon Scott, son
état s'est amélioré de jour en jour, et il est
maintenant en parfaite santé. L'enfant prenait
si volontiers votre préparation que, si Fou-
biiais estomac qui ne pouvait supporter l'Dallé de
foie de morue, diarérait l'EmulsIon Scott sans
la moindre difficulté.
Agréez, Messieurs, niommage de ma pro-
fonde reconnaissance.
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Dans l'âge adulte cet alcoolisme la-
tent, dit inconscient, devient plus grave.
Le café remplace trop souvent le
gymnase et la salle d'escrime. Les con-
seils de révision sont là pour prouver
que le nombre des jeunes gens reconnus
impropres au service militaire augmen-
te d'année en année.
Les conséquences deviennent alors
des plus graves. La progéniture s'en
ressent, la femme elle-même subit le
contre coup de cet alcoolisme incons-
cient qui semble ne pas avoir d'effets
apparents. Il prépare cependant une
vieillesse triste, douloureuse, que le
souvenir du passé rend presque insup-
portable.
En terminant le conférencier fait appel
à la jeunesse de nos écoles largement
représentée à cette conférence pour met-
tre en pratique les bons conseils qu'il
vient de leur donner.
Eden-Théatre.
Mlle Jane May , une artiste-étoile
parisienne, doit donner très prochaine-
ment à l'Eden, avec une troupe d'artis-
tes bien connus, la Mare an diable, co-
médie en trois actes de Georges Sand
et une pièce militaire en trois actes de
M. Roger de Presle : Nos Réservistes.
Un curieux procès.
On vient de juger, à la cour criminel-
le d'Oakland (Californie) un procès
dont les débats ont eu lieu sans bruit.
L'accusé, le plaignant, la plupart des
témoins et un avocat étaient sourds-
muets, le silence le plus complet a régné
dans la salle d'audience et, au lieu des
langues, ce sont des doigts qui fonction-
naientsans interruption. L'avocat sourd-
muet s'appelle M. Rolnd Grady, son
infirmité ne l'a pas empêché de passer
de brillants examens. Il s'est adjoint un
autre avocat, qui a parlé quand cela était
nécessaire et qui comprenait le langage
par signes.
Nous lisons dans Le Menestrel du 17
avril 1898 au sujet de Mlle Marguerite
Long, notre compatriote :
« C'est une très charmante pianiste
que Mlle Marguerite Long et une artiste
de race, qui ne tardera pas à faire parler
d'elle. Son succès a été aussi franc que
légitime dans le concert qu'elle a donné
avec l'excellent concours de Mlle Jane
Marignan et M. Kerrion. Elle s'est tait
très justement applaudir avec M. Ker-
rion dans un duo de Mendelsson, pour
piano et violoncelle, puis, seule dans le
Carnaval de Vienne, de Schurrtann, deux
études de Chopin, la Rapsodie hon-
groise n° 15, -de Listz, et diverses pièces
de Stephen Heller, Marmontel, Th.
Dubois, Saint-Saëns, Pfeiffer et Tho-
mé. r.
Le Torero de cette semaine publie, en
tête de ses colonnes, un article de Jean
Carrère.
Lire ensuite : la Semaine taurine, Cor-
nigrammes, Du bon ordre dans la cour-
se, « Recommencement » (article sur la
condamnation de Minuto et Litri, à
Bordeaux), Compte-rendu delapremiè-
re corrida de Béziers, Courrier d'Espa-
gne, le Torero dans les départements,
etc
Le Torero est en vente partout.
Les petits bénéfices de la tauromachie.
En 1 897, Mazzantini a pris part à 66
courses et tué 168 taureaux ; Reverte ,
dans 71 courses, a tué 160 taureaux;
Guerrita a paru 76 fois en public et
tué 147 taureaux. Le produit de la sai-
son a été pour Mazzantini de 396,000;
fr. ; pour Reverte, de 276,000 fr.; pour
Guerrita, de 456,000.
Le métier de torero est plus dange-
reux que celui de ténor; mais il est en-
core plus lucratif.
Nécrologie.
On nous annonce d'Ivry-la-Bataille
(Eure) la mort de M. Edouard Lemaire,
maire de cette localité.
M. Edouard Lemaire s'est éteint à
l'âge de 5o ans, après une courte mala-
die qui ne laissait pas prévoir un si
cruel dénoûment.
Homme aimable ét serviable, d'une
grande bonté, M. Lemaire ne laisse que
des regrets après lui.
Nous adressons nos condoléances à
la famille en deuii et plus particulière-
ment à sa veuve Mme Edouard Lemai-
re et à ces enfants, MM. Paul et Marcel
Lemaire, ainsi qu'à Mme Tabourier.
NOUVELLES A LA MAIN
Guibollard fils est toujours naïf à
l'impossible, ainsi que son vénérable
père.
Tout dernièrement, sans ressources,
il aborde un de ses amis de collège.
— Comment ! lui dit ce dernier, tu es
sans place, mon pauvre Guibollard ?
— Mon Dieu, oui.
— Eh bien! justement, écoute: je
viens de passer devant un magasin où,
par écriteau, on demande des employés
des deux sexes.
— Pas de chance, en ce cas ! Moi, je
n'en ai qu'un.
★
* #
Il y a aussi une demoiselle Guibol-
lard qui complète la famille.
Une dame de ses amies l'interrogeait
hier sur ses prétentions littéraires.
— Chère demoiselle, que lisez vous
en ce moment ?
— Les romans de Voltaire.
— Vous dites ?
— Je veux dire les romans de Vol-
taire... Scott.
Whist.
NOS COMPATRIOTES
FRÉDÉRIC BÉCHARD
Un des doyens de la presse parisien-
ne, qui eut, sous l'Empire, comme criti-
que et comme auteur dramatique, son
heure de célébrité , M. Frédéric Bé-
chard , vient de s'éteindre à l'âge de
soixante-quatorze ans, succombant aux
suites d'une paralysie, qui, depuis près
de vingt ans, le privait de la faculté d'é-
crire.
Frédéric Béchard, dont le nom ne
doit plus dire grand'chose à la généra-
tion actuelle fut cependant une physio-
nomie curieuse , dont ses contempo-
rains, les Scholl, les Sarcey, les Cla-
retie et combien d'autres, se rappellent
certainement la vivacité méridionale, le
regard brillant, le teint lisse, ambré, la
moustache courte, en brosse, le nez en
bec d'aigle. Ce fut un fervent boulevar-
dier et un affolé de premières, qui ba-
taillait dans son feuilleton dramatique
comme un cuirassier dans une charge.
La préface d'Henriette Maréchal est là
pour le prouver.
Frédéric Béchard était né à Nimes,
d'une famille de robe ; mais arrivé de
bonne heure à Paris, où son Dère, Fer-
dinand Béchard, alors député du Gard,
avait acheté une charge d'avocat à la
cour de cassation et au conseil d'Etat, il
fit ses études au lycée Henri IV et eut
pour condisciples et amis le duc d'Au-
maie et Emile Augier. Son droit ter-
miné, après un court passage en qualité
de sous-préfet dans l'administration, il
entra dans la presse.
Il collabora successivement à la Mode
d'Arsène Houssaye, à la Revue de Pa-
ris, au Gaulois, au Figaro et enfin à la
Galette de France, où, pendant de Ion-
gues années, il rédigea avec une réelle
autorité le feuilleton dramatique du
lundi. Entre temps, il avait donné à
YOfficiel une série d'articles sur la loi
électorale, qui furent très remarqués.
Dans le roman, il publia soit seul, soit
en collaboration avec son ami, le comte
Armand de Pontmartin , les Corbeaux
du Gévaudan, les Traqueurs de dot, les
Déclassés, l'Echappé de Paris, Jambe
d''argent , De Paris à Constantiriople,
les Deux Lucien, etc.
Il donna à l'Odéon : le Passé d'une
femme, en trois actes , joué en même
temps que Le Testament de César Gi-
rodot, et à l'ancien Vaudeville de la
place de la Bourse, Les Déclassés.
Uneanecdote assez curieuse se ratta-
che à la genèse et à l'histoire de cette
dernière pièce. Frédéric Béchard, qui,
au fond, était un modeste, revendiquait
un titre quasi-glorieux : celui non pas
précisément de créateur, mais d'éditeur
responsable d'un mot nouveau, qui jus-
qu'alors n'était usité que comme adjec-
tif, et qu'il avait mis à la mode comme
substantif. C'était le mot de déclassé.
Au temps de sa jeunesse, il fréquen-
tait dans les salons littéraires les plus
élégants de Paris. Or, il se trouvait un
jour chez la générale de Mac-Mahon ,
quand la conversation tomba sur l'éter-
nelle question du paupérisme. Chacun
dit son mot, et celle qui devait être la
duchesse de Magenta, prenant à son
tour la parole, déclara que l'une des
causes principales de ce mal lui sem-
blait être dans ce fait que les individus-
lités, au lieu de graviter dans leur sphè-
re, cherchaient à en sortir.
La maîtresse de la maison ajouta :
— De sorte que si le mot était fran-
çais, je dirais que ces gens-là en arri-
vent à faire des déclassés.
Frédéric Béchard recueillit l'expres-
sion et promit à la générale d'en faire
son profit.
A quelques temps delà, il publia sous
le titre : Les Existences déclassées, une
série de nouvelles d'où il tira sa pièce.
Mais quand il s'agit de trouver un titre
pour l'affiche , l'embarras commença.
Allait-on l'intituler simplement Les
Déclassés, ce qui était une bien grosse
audace grammaticale, ou conserver le
titre primitif ? Ce fut l'imprimeur qui
trancha la question. Jugeant que ce
mot d'existences allongeait inutilement
le titre, il le supprima et livra, le soir
de la première, trop tard pour qu'on pût
la remanier, une affiche ainsi conçue :
Les Déclassés. Frédéric Béchard laissa
faire.
La pièce réussit et le mot fut lancé.
Depuis lors, en effet, l'Académie lui a
fait l'honneur de l'admettre comme
substantif dans son dictionnaire. Ce fut
une joie pour l'écrivain.
AMER PI CON
Exiger la bouteille authentique.
variét:
ACROBATIE
par Jean Lorrain
Rien de la politique.
L'acrobatie, dont je veux entretenir
aujourd'hui mon public, est tout sim-
plement celle des cirques, Atheneum,
Aquarium, Eden et autres établisse-
ments d'exhibition humaine ; l'acroba-
tie en collant de soie de couleur tendre,
aux jarrets et aux muscles tendus sur
le trapèze et la corde raide ; l'acroba'ie
à laquelle M. Edmond de Goncourt n'a
pas dédaigné de consacrer un roman :
les Frères Zemganno ; l'acrobatie à la-
quelle un des plus grands noms de
brance, un la Rochefoucauld, veut bien
sacrifier deux fois par an, chez Mollier,
devant le tout Paris des premières ;
l'acrobatie qui est une des gloires pri-
vées du romancier Pierre Loti.
L'antiquité et le moyen âge ont raf-
folé de l'acrobatie.
Qui de nous ne se souvient , pour
l'avoir lu dans Pétrone, de ce fabuleux
festin de Trimalcyon où, sur des cordes
tendues au dessus même de la tête des
convives, gambadent et pirouettent, des
flabellutrt de plumes de paon entre les
doigts, des jongleurs africains et des
danseuses nues, à peine voilées de ga-
zes de bidon !
Sur la table, ce ne sont que murènes
se débattant, vives encore, dans des
bassins d'eau de rose, plats de cervelles
de gelinotte et de langues de rossignols,
toutes les recherches et tous les raffine-
ments, toutes les folies de la gourman-
dise servies par toutes les bassesses
d'une population servile, s'efforçant de
faire aboutir les mamelles du monde
à la bouche d'un seul, du tyran : l'em-
pereur.
Or , pendant que le César repu de
viandes et de sauces, avec son triple
menton de goinfre impérial s'étageant
presque goitreux , sur le pli de graisse
de sa poitrine, coupe son hoquet d'un
verre d'eau à la neige et se soulage pieu-
sement en invoquant le Dieu "Crépitus ;
au milieu des parfums s'exhalant de
trépieds, des pétales de fleurs, oeillets et
jonquilles, s'effeuillant et pleurant du
centre de la salle , quels sont ces pieds
nus, au talon teint de pourpre, aux che-
villes serrées d'un anneau de verre ou
de métal, qui s'agitent et voltigent dans
l'espace, bien au-dessus des fronts?
Quelles sont donc ces hanches sans
sexe , comme moirées de sueur , en-
tr'apparues plus qu'entrevues dans la
vapeur de cinname et de nard montée
en tourbillons des quatre coins de la
salle ?
Ce sont les pieds agiles et crispés sur
la corde, les hanches balancées et flexi-
bles de Léona Dare, des Elton, des
Scheffer, des Océana et des miss Adda,
de ces temps !
La décadence romaine, affolee de
plastique et possédée de l'admiration
sensuelle du corps humain, quitte à les
égorger après, couvrait d'or et de bai-
sers ses athlètes, ses jongleurs, et ses
mimes ; Néron en faisait sa cour et son
intimité, Héliogabale les mettait dans
son lit : il est vrai que huit fois sur dix
l'empereur crevait comme un chien
aux latrines ou aux gémonies, l'acro-
bate dans le cirque, à moins qu'un ca-
price du maître ne s'offrît comme passe-
temps la décollation de l'artiste à la fin
du repas !
Le'moyen âge lui-même, le moyen
âge énorme et délicat, que l'imagina-
tion des poètes s'efforce en vain d'évo-
quer dans l'image d'une cathédrale ma-
jestueuse
Avec la croix d'or dans la nuit divine
D'entre l'envol du dôme et des tours .
eut la passion enfantine des bateleurs et
faiseurs de tours.
Une passion toute sarrazine rapportée
par les croisés de leurs longs séjours
dans les pays d'Orient, sous les rem-
parts de villes assiégées : ces villes de
brume et d'or, dont les noms merveil-
leux chantent, comme des voix de sirè-
nés, dans tout le Victor Hugo de la
Légende des siècles :
Heliopolis, Assur, Solyme et Ce'sare'e
Feuilletez plutôt les chroniques du
temps ; dans toute fête féodale, après le
tournoi obligé, il n'y est question que
de mômerie et de jongleries , de char-
meurs de serpents, de jongleurs sarra-
zins et de danseuses mauresques.
Au festin de noces d'Isabeau de Ba-
vière et du roi Charles VI un nain tout
empanaché jaillit et saute à pieds joints
sur la nappe, de la croûte même d'un
pâté crénelé comme une tour.
La Esmeralda, la danseuse du parvis
Notre Dame, éblouit d'un vol lumineux
d'abeille la nuit des ruelles de la Cité ;
les mystères, célébrés alors dans les
églises, laissent pénétrer jusqu'au pied
de l'autel les acrobaties aujourd'hui in-
ternées dans le cirque.
Il est vrai que si Rome antique en-
voie parfois ses acrobates aux bêtes ou
à la voirie, le moyen âge superstitieux
et convulsionnaire envoie,Tut, au gibet
et au bûcher ses amuseurs et faiseurs de
tours ; mômerie devient vite sorcelle-
rie à une époque où les écus se changent
en feuilles sèches dans le tiroir des vieil-
les entremetteuses, et où la chèvre Djali
prend sur la muraille éclairée d'un
quinquet fumeux, le sardonique et noir
profil du Diable.
{La fin au prochain numéro).
Conférence Mutualiste dans la
salle de l'Ancien Lycée, Grand'Rue, Ni-
mes, le mardi 3 mai, à 8 h. ip du soir,
organisée par les présidents des sociétés,
avec la présidence de M. Reinaud, avo-
cat , chevalier de Légion d'honneur ,
maire de la ville de Nimes.
Cette conférence sera faite par M.
Marquis (Pierre-Louis-Benoît), direc-
teur du journal l'Union des Mutualités,
président honoraire de la Fédération
Mutuelle Montpellieraine, président fon-
dateur de la Société de secours mutuels
Les Vauclusiens.
Sujet traité: Nouvelle loi relative aux
sociétés de secours mutuels.
L'entrée sera gratuite et les dames y
seront admises.
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CROISSANCE RAPIDE
Il est dans la nature de certains enfants de
croître si rapidement qu'ils perdent leurs forces
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invile pour ainsi dire la maladie. Il faut tou-
jours se rappeler que la croissance s'empare
des principes vitaux, vivifiants de la nourri-
ture, et que souvent, l'assimilation des ali-
rnerits est si insuffisante que les demandes
de la croissance une fois satisfaites, il ne reste
plus rien pour donner de la force vitale ou
soutenir le cerveau.
Ce qu'il faut dans tous ces cas est une forme
de nourriture qui soit facile d'assimilation
en même temps qu'efficace. Telle est l'Emul-
sion Scott qui présente l'huile de foie de mo-
rue médicinale en sa forme la plus pure, à
l'état d'une Emul-
>n part'
soignée, agréable
au goût, et com-
biner avec les hy-
pophosphites de
chaux et de soude.
Ces derniers sont
des éléments de
nutrition universel-
llement reconnus,
1 préconisés à ce
fitrc dans toutes
fJjjM les écoles médi-
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les hommes de
science. L'huile de
Enlant BERTILLE foie de morue fait
de la chair et donne des forces à tout l'or-
ganisme, tandis que les hvpophosphites de
chaux et de soude soutiennent le cerveau,
donnent du ton au système nerveux, activent
la digestion et favorisent la saine formation
des os. L'Emulsion Scott, préparation idéale,
est indispensable lorsque les enfants souffrent
d'une croissance imparfaite ou de l'épuisement.
Dans la lettre qui suit, écrite sous l'expé-
rience oculaire, ce que nous venons de aire
trouve sa confirmation absolue.
Port-Ste-Marie (Lot-et-Gar.), 25 mars 1897.
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