« Quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la Loi naturelle ? » C'est en réponse à cette question mise en concours par l'académie de Dijon en 1753 que Rousseau rédige son second Discours. Pour la première fois, il présente sa vision complète de l'homme et du monde, avec cette idée forte : c'est la société, fondée sur la propriété, qui est la cause de l’inégalité et de la corruption des hommes. Rousseau montre que l'homme est son propre fossoyeur, que la propriété et l'appât du gain l'éloigne de sa vraie nature et que, faute de revenir à l'innocence primitive, il ira à sa perte et préparera son malheur.
Avec ce texte, Rousseau bouleverse le paysage de la philosophie politique de son siècle et soulève des controverses parmi les philosophes, notamment de la part de Voltaire qui lui répondra : « On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. »