Les sources

Denis Diderot
Jean Le Rond d’Alembert

Pour mener à bien l’ambitieux chantier ouvert par le projet encyclopédique de Diderot et d’Alembert, les rédacteurs ont puisé à de multiples sources, consultant les archives, les bibliothèques, empruntant et faisant acheter des ouvrages par les Libraires-Associés. Ils se sont inspirés des travaux de leurs prédécesseurs :
Francis Bacon le tout premier, dont Diderot présente l’Arbre des connaissances dès le Prospectus comme plan de l’Encyclopédie, Chambers, dont la Cyclopedia est à l’origine de l’Encyclopédie (qui ne devait être qu’une traduction de l’anglais).

Avant de se lancer dans l’aventure de l’Encyclopédie, Diderot avait participé à la traduction du Dictionnaire Universel de Médecine, de Chirurgie, d’Anatomie,... de James. Il en reprend bon nombre d’informations et de figures. On sait également que ses longues pages sur l’histoire de la philosophie sont en grande partie reprises de Jacob Brucker (Historia critica philosophiae...).

Ce sont les travaux de l’Académie royale des sciences qui constituent la source première et constante : les Mémoires (Mémoires pour servir à l’Histoire des plantes, Mémoires pour servir à l’Histoire des Animaux, etc.), la collection des Machines et Inventions et celle de la Description des arts et métiers fournissent plusieurs modèles aux articles et aux planches. Ainsi, l’un des premiers manuscrits rédigé par Jacques Jaugeon pour la Description des arts et illustré par Simonneau et Quinault, était consacré à l’imprimerie ; il sert de base à tous les articles et à toutes les planches (revues par Goussier) de l’Encyclopédie sur ce sujet.

Les encyclopédistes consultent également les travaux de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et en utilisent les Mémoires dans des chapitres sur la musique, l’histoire, ou l’archéologie.

Planche botanique de Charles Plumier : Le Cacao

Pour les articles concernant les civilisations, la faune et la flore étrangères, les rédacteurs se plongent dans les nombreux récits de voyages, notamment ceux des jésuites de retour de Chine ou d’Amérique, particulièrement intéressants pour la multitude de sujets qu’ils abordent avec précision. D’expéditions scientifiques lointaines les naturalistes rapportent des dessins. Des planches gravées d’après ces dessins sont reprises presque exactement dans l’Encyclopédie.
 
Ce n’est plus par l’observation directe d’un objet, mais par sa gravure dans un livre que passe la transmission du savoir. Mais toutes les sources iconographiques sont revues, comparées et adaptées par Goussier et son équipe de dessinateurs et graveurs. Et, finalement, c’est Goussier lui-même qui vérifie et révise la totalité des planches.
Les encyclopédistes ont puisé leurs sources dans les livres plus que dans la nature, mais ils ont sélectionné les documents en fonction de leurs propres convictions et positions philosophiques.
L’Encyclopédie se présente comme un Dictionnaire raisonné.