Le lis

Le genre Lilium a donné son nom à la famille à laquelle il appartient : les Liliacées. Les lis sont des plantes à bulbe issues des zones tempérées de l’hémisphère nord, comme l’Europe, le Proche-Orient ou le Japon. Il est également possible d’en trouver en Amérique du nord. Ils résistent assez bien à des températures négatives, parfois jusqu’à -20°C. Il s’agit de vivaces herbacées, qui fleurissent généralement en été.

Leurs fleurs peuvent se parer de couleurs et de formes variables. Le Lilium pomponium – lis turban ou lis de Pompone – pousse dans les Alpes et est reconnaissable à sa teinte rouge-orangé. Le Lilium martagon – lis martagon ou lis de Catherine – est quant à lui plutôt rose pourpre. Quant au lis blanc, Lilium candidum, il exhale l’un des parfums les plus enivrants du genre.

Les six pièces florales laissant émerger ses étamines jaune vif sont appelées tépales : il est impossible, à l’œil nu, de distinguer les trois pétales – dont le rôle est d’attirer les pollinisateurs – des trois sépales – petites feuilles habituellement situées sous les pétales et protégeant les organes reproducteurs.

Pierre-Joseph Redouté, « Lilium candidum, lis blanc », dans Augustin Pyramus de Candolle, Les Liliacées, tome 4, 1816.

La blancheur immaculée de ce lis, également appelé « lis de la madone », en fait un symbole de pureté associé à la Vierge Marie. Dans le même ordre d’idée, le lis occupe une place importante dans l’hagiographie : d’anciennes œuvres montrent d’ailleurs des saints représentés par cette fleur.

Armes de France ayant pour support deux cerfs et sculptées au-dessus du portail de la Chambre des comptes de Paris. Au-dessous un porc-épic et des fleurs de lis au naturel.
Bibliothèque nationale de France, collection Roger de Gaignères, 1721, Réserve Pc-18-Fol.

Le lis blanc ressemble beaucoup au lis royal originaire de Chine – Lilium regale – aux fleurs blanches également, mais dont le jaune des étamines tire davantage sur le doré.

Le qualificatif de cette espèce pourrait s’avérer trompeur et laisser penser à la « fleur de lys » employée dans le domaine de l’héraldique, notamment dans les armoiries de France. Il semble que la véritable fleur représentée ici ait été en réalité celle d’un iris jaune, symbole royal depuis Clovis.  Cette fausse dénomination serait apparue au temps de Louis VII, au XII^e siècle – époque de l’apparition de l’héraldique – en référence au prénom du roi. La « fleur de Loys » stylisée se serait ainsi peu à peu transformée en « fleur de lys », emblème des rois de France. D’autres thèses coexistent néanmoins pour expliquer cette confusion, comme celle d’une erreur de traduction, « lis » pouvant par exemple signifier « iris » en néerlandais.

George Auriol, Théâtre du Chat noir, Sainte Geneviève, couverture de programme, 1893.
Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, FOL-DC-468 (1).

Le lis séduit tant par son apparence – dessinée et peinte à de nombreuses reprises – que par le parfum qui en émane. Les professionnels de la culture de cette plante auraient toutefois préféré que l’insecte qui s’en nourrit, le criocère du lis, s’en approche un peu moins. Mais les effluves et la beauté de la fleur ne sont pas ses seules qualités : on lui prête aussi d’autres vertus, notamment cicatrisantes et apaisantes.

Pour aller plus loin :

Retrouvez sur le portail de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) différents types de données relevées en France concernant le genre Lilium, par exemple la présentation du lis blanc, avec sa taxonomie et sa répartition sur le territoire.